Les Enseignements d'un
Grand-Père
71ème
leçon
Dieu est
fidèle. Il ne laisse pas une oeuvre qu'il a
commencée sans la mener à bonne
fin.
Mes chers enfants. Je pense que vous avez,
depuis notre dernière leçon, lu le
chapitre 43 de notre livre de la Genèse
(Ge 43) qui nous raconte
quel fut ce repas de Joseph avec ses frères.
Plusieurs choses devaient leur paraître
étranges. Dans ce repas il y avait trois
tables : une pour Joseph, une pour ses
frères et une pour les Égyptiens qui
étaient à ce repas. Joseph ne pouvait
pas encore les faire asseoir à la même
table que lui. Il leur témoignait sa
bonté en les invitant à manger avec
lui, mais il ne pouvait pas encore être en
pleine communion avec eux, ni se faire
connaître à eux, car il y avait encore
des choses en eux qui n’étaient pas
pleinement jugées. Ils avaient bien dit
entre eux : "Certainement nous sommes
coupables à l’égard de notre
frère ; car nous avons vu la
détresse de son âme quand il nous
demandait grâce, et nous ne l’avons pas
écouté ; c’est pourquoi
cette détresse est venue sur nous. " Mais
ils n’avaient pas fait une pleine confession
de leurs fautes et bien des choses
ténébreuses obscurcissaient leurs
coeurs. Ils n’étaient donc pas encore
en état de recevoir un plein pardon.
Malgré cela Joseph ne les met pas au
même rang que les Égyptiens.
Malgré tout, il y avait une grande
différence entre ses frères et des
Égyptiens qui sont une image des gens du
monde. De fait, Joseph, dans ce repas, était
seul à table, mais une chose devait
passablement les mettre mal à l’aise et
les troubler. C’est qu’il les avait fait
mettre à table selon leur âge, le
premier selon son droit d’aînesse et le
plus jeune selon sa jeunesse. Il devait donc les
connaître. Tout cela devait paraître
étrange aux fils de Jacob, et bien des
pourquoi devaient monter dans leurs coeurs.
L’homme stupide ne connaît pas les
pensées de Dieu, il ne peut
s’élever à leur hauteur. Et tant
qu’il n’a pas été
scellé du Saint-Esprit, tout ce qui est du
Seigneur lui paraît étrange,
mystérieux, incompréhensible.
L’ennemi de l’homme a obscurci son
entendement et les choses qui sont de l’Esprit
de Dieu lui sont folie et mystère. Il faut
que le Dieu qui a dit que du sein des
ténèbres la lumière
resplendît, vienne faire brûler sa
lumière dans les coeurs : alors tout
est clair, simple, lumineux, merveilleux.
Pauvres fils de Jacob ! Que de questions
embarrassantes devaient les troubler pendant ce
repas. Malgré cela, ils mangent, boivent et
font bonne chère. Près de Joseph,
malgré tout, on oublie sa misère et
la famine qui est dans le pays. Chez lui il y a une
grande abondance, de même que près du
divin Joseph, le Seigneur Jésus.
Il commande de remplir les sacs de ses
frères, autant qu’ils en peuvent
porter, et il les renvoie au matin. Les voici tous
ensemble, avec Siméon et Benjamin, qui
prennent le chemin de la maison ; probablement
qu’ils sont pleins de joie ; car il
semble que leur voyage a prospéré
au-delà de toute espérance. Ils
avaient fait tout ce que Joseph leur avait
ordonné et il les avait reçu
favorablement, ils pouvaient remonter vers leur
père en pleine paix. Cette scène nous
fait penser à bien des personnes qui, sous
l’empire de la détresse de leur
âme, viennent pour écouter la parole
de Dieu, la bonne nouvelle de
l’évangile et qui, ayant entendu parler
de l’amour de Dieu et du don de son Fils,
s’en retournent toutes joyeuses, croyant
qu’elles sont vraiment converties, et pourtant
elles n’ont jamais confessé leurs
fautes au Seigneur et n’ont jamais vu la
grandeur de leur misère dans la
lumière de la présence de Dieu. Ces
personnes sont comme celles qui ont reçu la
Parole sur le roc où il n’y a pas une
terre profonde. Il faudra passer par de nouvelles
détresses plus grandes que les
premières et traverser des angoisses plus
grandes que celles qu’elles ont
éprouvées jusqu’à ce
jour : un nouveau labourage de Dieu est
nécessaire avant que la Parole puisse porter
du fruit à maturité. Mais Dieu est
fidèle. Il ne laisse pas une oeuvre
qu’il a commencée sans la mener
à bonne fin. Si les frères de Joseph
avaient vraiment écouté les paroles
de Joseph, ils auraient compris que d’autres
choses devaient encore se passer. Lorsqu’il
voit son plus jeune frère, il lui dit :
"Dieu te fasse grâce, mon fils. " Que
voulaient dire ces paroles ? C’est ce que
nous verrons dans notre prochaine leçon.
72ème leçon
Et maintenant,
qu'est-ce que j'attends, Seigneur ?
Chers enfants, certainement vous vous êtes
demandé comment s’est effectué
le voyage des fils de Jacob. Nous lirons le
chapitre 44 de notre livre de la Genèse
(Ge 44) qui va nous
renseigner sur ce sujet. Les voici donc qui se
mettent en route probablement très
satisfaits de leur voyage, car Joseph leur avait
témoigné de la bonté. Il
aimait ses frères et certainement il ne
désirait que leur bien. Il en est de
même du Seigneur Jésus envers les
pécheurs, lui le divin Joseph. Il ne demande
qu’à nous rendre heureux ; mais
nous avons à nous souvenir que nous ne
pouvons l’être quand nous avons une
mauvaise conscience ; et pour qu’elle
soit bonne, il faut être vrai devant Dieu.
C’est ce que les frères de Joseph
n’avaient pas encore appris. Pour les amener
là, il fallait qu’ils traversent encore
de nouvelles épreuves et de nouvelles
détresses pires que les premières
qu’ils avaient déjà
rencontrées.
Ils n’étaient pas loin de la ville que
voici un messager de Joseph court après eux,
les atteint et leur dit : "Pourquoi avez-vous
rendu le mal pour le bien ?" Pauvres fils de
Jacob ! Les voici maintenant accusés
d’une faute qu’ils n’avaient pas
commise. Que faire ? Se justifier ? Non,
c’était chose impossible, car tout
semblait être contre eux et les circonstances
même qu’ils traversaient semblaient les
accuser d’une manière
irréfutable. Il est possible que dans votre
vie vous soyez accusés à tort. Que
devez-vous faire dans des circonstances aussi
douloureuses et difficiles ? D’abord vous
devez vous souvenir que rien n’arrive sans la
volonté de Dieu, et que, très
probablement, il a quelque chose à vous dire
par ce moyen, une leçon à vous
apprendre. Secondement, il vous faut crier à
lui, le supplier de prendre en main votre cause,
car certainement il mène tout à bonne
fin pour vous. Troisièmement restez
tranquilles, montrant ainsi que vous savez vous
confier en lui. Il se peut qu’il ne
répondra pas immédiatement et
qu’il permettra que votre foi soit mise
à l’épreuve pendant un temps
plus ou moins long ; mais soyez bien
assurés qu’il ne vous abandonnera pas,
car aucun de ceux qui se confient en lui ne sera
confus. Remettez votre cause entre ses mains et
confiez-vous en lui, et lui il agira, et il
produira votre justice comme la lumière et
votre droit comme le plein midi. (Ps 37:6)
Les frères de Joseph cherchent à se
justifier et chacun d’eux descend son sac de
dessus son âne. On fouille, et voici la coupe
de Joseph est dans le sac de Benjamin. On pouvait
donc à bon droit l’accuser de
l’avoir volée. Chacun recharge son sac,
et il faut retourner vers Joseph. Qui
dépeindra la tristesse qui remplit leurs
coeurs dans un tel moment ? Ces pauvres fils
de Jacob pouvaient repenser à bien des
choses ; Dieu ne permettait pas une telle
détresse sans avoir un but ; et celui
qu’il se proposait était près
d’être atteint. C’était un
but plein de grâce, il voulait les rendre
capables d’être bénis par lui.
Arrivés vers Joseph, ils ne cherchent
nullement à se justifier ; du reste,
à quoi cela aurait-il servi puisque tout
semblait être contre eux ? Ils ont la
bouche fermée. C’est
précisément là que Dieu
voulait les amener, et là que nous
arriverons tous devant Lui. "Je suis resté
muet, et je n’ai pas ouvert la bouche, car
c’est toi qui l’as fait," disait le
psalmiste. (Ps 39:9) "Et maintenant,
qu’est-ce que j’attends, Seigneur ?
Mon attente est en Toi. Écoute ma
prière, ô Éternel ! et
prête l’oreille à mon cri ;
ne sois pas sourd à mes larmes, "
ajoute-t-il dans ce psaume. Et Dieu écoute
la prière qui monte devant lui, il
répond et il délivre. "La
délivrance est de l’Éternel, "
dit le prophète Jonas. Lorsque nous cessons
de nous justifier, lui nous justifie.
73ème
leçon
Benjamin n'a
pas dû mourir, mais le Saint et le Juste, le
Seigneur Jésus, a dû mourir
Mes chers enfants. Aujourd’hui, je veux
vous parler de Benjamin. Il était donc le
plus jeune des fils de Jacob ; de même
que Joseph, il lui était né de
Rachel, sa femme bien-aimée. Vous savez
qu’il n’avait pas participé au
crime de ses frères quand ils avaient vendu
Joseph. Il était toujours resté
auprès de son père qui l’aimait
tendrement. Sur l’ordre de Joseph il
était descendu en Égypte avec ses
frères. Lorsque Joseph le vit, son coeur fut
ému envers lui et il se cacha dans sa
chambre pour y pleurer. Il ne pouvait pas encore se
faire connaître à lui dans ce moment,
car il avait d’autres pensées à
son égard. Il voulait, par son moyen,
éprouver ses frères et voir ce
qu’il en était d’eux. C’est
pourquoi il fit mettre sa coupe d’argent
à l’entrée de son sac.
C’est donc là que le serviteur de
Joseph retrouva cette coupe, lorsqu’il fouilla
les sacs des fils de Jacob. Quelle fut leur
détresse en voyant cette coupe et cela
d’autant plus que Benjamin était
parfaitement innocent ! Dans ce moment, quatre
paroles furent prononcées. J’aimerais
que nous les considérions ensemble et avec
une profonde attention car, par ce moyen, le
Saint-Esprit veut nous parler d’un plus grand
que Benjamin, le Seigneur Jésus qui, tout en
étant parfaitement innocent, a dû
être traité comme le plus vil des
malfaiteurs quand il est venu vers ses
frères, les fils d’Israël.
La première de ces paroles est
celle-ci : "Que celui de tes serviteurs chez
qui la coupe se trouvera meure; et nous aussi, nous
serons serviteurs de mon Seigneur."
L’intendant de Joseph dit : "Maintenant,
qu’il en soit selon vos paroles".
Chers enfants ! Benjamin n’a pas dû
mourir, mais le Saint et le Juste, le Seigneur
Jésus, vous le savez, a dû mourir
à cause de nous qui étions des
coupables. Il en a été selon ces
paroles, non pour Benjamin, mais bien pour lui lors
même que Pilate, le juge, par trois fois, a
déclaré qu’aucun crime
n’était en lui. Lisez vous-même
le chapitre 23 de l’évangile de Luc et
notez les trois passages dans lesquels Pilate
déclare son innocence. (Lu 23) Vous pouvez aussi
les noter dans l’évangile de Jean,
à la fin du chapitre 18 et au commencement
du chapitre 19 (Jean 18, 19).
Benjamin donc aurait dû mourir et ses
frères auraient été serviteurs
de Joseph si la chose s’était accomplie
à la lettre. Mais c’est le Seigneur
Jésus qui est mort et, depuis cette mort,
notre glorieux et bienheureux privilège est
de servir le Seigneur. Vous voyez qu’ici,
comme dans toutes les Écritures, le
Saint-Esprit nous parle de lui.
Une seconde parole : "Celui chez qui elle sera
trouvée sera mon serviteur, et vous vous
serez innocents. " De même le Seigneur
Jésus a été le parfait
serviteur, et, en vertu de son service qui l’a
conduit à la mort, de pauvres coupables tels
que nous sont justifiés et sans conscience
de péché devant Dieu, lavés
qu’ils sont dans son sang et plus blancs que
neige. Une troisième parole : "Nous
sommes serviteurs de mon seigneur, tant nous que
celui en la main duquel la coupe a
été trouvée." Ici, nous avons,
de nouveau, une image du Seigneur: il est avec les
siens qui, tous ensemble, comme un corps de
sacrificateurs, peuvent servir Dieu, le
Père, dans son sanctuaire. C’est une
part précieuse entre toutes. Quand vous
chantez les louanges du Seigneur dans
l’assemblée, vous accomplissez ce
précieux service autour de lui et dans le
lieu où il a mis son nom. En faisant cela
vous le glorifiez, car celui qui sacrifie la
louange le glorifie. Cherchez ce verset dans le
Ps 50. (Ps 50:23) Enfin, une
quatrième parole : "Lui sera mon
serviteur ; et vous, montez en paix vers votre
père." De nouveau, nous trouvons le parfait
serviteur, celui qui est serviteur à
toujours et, en vertu de son service, nous montons
en paix vers la maison du Père, là
où nous allons entrer bientôt.
J’aime à penser que, tous, vous vous
réjouissez à la pensée
d’être bientôt dans cette demeure
céleste, que du fond de vos coeurs vous
dites : "Viens, Seigneur Jésus !"
Nous ne pouvons le faire qu’avec des coeurs
reconnaissants envers lui de ce qu’il a
été ainsi obéissant
jusqu’à la mort de la croix pour nous.
74ème leçon
Dieu veut la
vérité dans l'homme intérieur
Mes chers enfants. Vous avez sans doute
repensé à Benjamin et à ses
frères quand ils étaient devant
Joseph après que la coupe a
été trouvée dans son
sac ; et vous vous êtes demandé
comment tout cela s’est terminé. Voici,
Joseph leur dit : "Ne savez-vous pas
qu’un homme tel que moi sait deviner ?"
Il savait donc tout ce qui en était
d’eux. Nous pouvons donc nous
représenter un peu l’angoisse qui a
rempli leurs coeurs à l’ouïe
d’une telle parole. Il était donc
impossible de rien lui cacher ; il savait
quelle avait été leur vie
passée et il était parfaitement
inutile de venir lui dire, comme ils l’avaient
fait autrefois : "Nous sommes
d’honnêtes gens".
Dieu veut la vérité dans l’homme
intérieur et on ne peut rien lui cacher. Il
est très important que nous en soyons
profondément pénétrés.
Maintes fois vous avez entendu dire que Dieu est
amour. Cela est parfaitement vrai, mais il est tout
aussi vrai qu’il est lumière. On ne
peut rien lui cacher et on ne peut pas se cacher de
lui. Si nous ne venons pas dans sa lumière
maintenant, un jour il mettra devant la
lumière de sa présence nos fautes
cachées et, devant son trône blanc,
tout ce que nous aurons fait, dit et pensé
sera pleinement manifesté. Lisez, chers
enfants, les versets 12 à 15 du chapitre 20
du livre de l’Apocalypse. (Ap 20:12-15)
Parlez-lui de tout ce qui vous concerne, et
surtout, ne lui cachez aucune de vos fautes. Le
Ps 32 est là pour nous
instruire et nous enseigne comment nous pouvons
être bienheureux. Nous y lisons :
"J’ai dit : Je confesserai mes
transgressions à l’Éternel, et
toi, tu as pardonné l’iniquité
de mon péché. " "Si nous confessons
nos péchés, il est fidèle et
juste pour nous pardonner nos péchés
et nous purifier de toute iniquité. "
Cherchez vous-mêmes le passage dans la
première épître de Jean et
notez-le afin de bien vous en souvenir. (1Jn 1:9)
Sous le coup de la détresse qui remplissait
le coeur des fils de Jacob et à
l’ouïe des paroles de Joseph, ils
reconnaissent ce qu’il en est d’eux et
Juda est le porte-parole pour reconnaître
leurs fautes et les confesser : "Que
dirons-nous à mon Seigneur ? Comment
parlerons-nous et nous justifierons-nous ?"
Tout semblait être contre eux et ils avaient
la bouche fermée. C’est
déjà une bonne chose et même
une excellente, quand un coupable se tait et ainsi
reconnaît qu’il ne peut pas se
justifier. C’est là qu’il faut en
venir lorsque nous nous présentons devant
Dieu. "Je suis resté muet, et je n’ai
pas ouvert la bouche, car c’est toi qui
l’as fait," dit le psalmiste. (Ps 39:9) "Comment
parlerons-nous et comment nous
justifierons-nous ?" dit Juda. Quand nous
sommes coupables, et nous le sommes tous, nous
n’avons d’autre chose à faire que
de baisser la tête sous la main de Dieu et
à fermer la bouche. Juda ajoute : "Dieu
a trouvé l’iniquité de tes
serviteurs." Il reconnaît donc que la main de
Dieu est sur eux et cela à cause de leurs
fautes.
Souvent nous voyons des personnes qui sont dans des
circonstances pénibles et douloureuses, et
qui disent : "Pourquoi, pourquoi ?" Si
ces personnes jetaient un coup d’oeil sur leur
vie passée, elles pourraient se souvenir de
bien des fautes plus ou moins oubliées, et
qui n’ont jamais été
jugées ni confessées. Dieu permet ces
circonstances afin de les faire rentrer en
elles-mêmes, et considérer leur
passé à la lumière de sa
présence afin de pouvoir leur pardonner
pendant qu’il en est encore temps.
C’est précisément ce que voulait
Joseph avec ses frères, et c’est
pourquoi il les a fait passer par des choses
douloureuses, mais qui étaient
nécessaires pour les amener à
reconnaître ce qu’ils étaient. Ce
n’était plus le moment de dire :
"Nous sommes d’honnêtes gens." Ils
n’avaient rien d’autre à faire que
de reconnaître leur effrayante
méchanceté.
75ème leçon
Il faut
reconnaître sa culpabilité pour
obtenir le pardon
Mes chers enfants. Vous vous souvenez sans doute
de notre dernière leçon dans laquelle
nous avons vu Juda reconnaissant sa
culpabilité et celle de ses frères.
C’est toujours ce que nous avons à
faire lorsque nous avons commis quelques fautes,
car celui qui se condamne lui-même, Dieu le
justifie, et si Dieu justifie qui pourra
condamner ? Personne.
Dans la fin de notre chapitre 44 de la
Genèse, (Ge 44) nous voyons dans
Juda les preuves évidentes d’une
réelle conversion. Il se met à
plaider devant Joseph en faveur de Benjamin dans
des termes si touchants qu’ils sont propres
à émouvoir le coeur le plus dur. Il
parle de son vieux père, de son fils
qu’il croit mort et qu’il pleure, de son
amour pour son plus jeune fils qu’il aurait
voulu garder auprès de lui, mais qui a
dû descendre en Égypte à cause
de la volonté de Joseph : Si un
accident lui arrivait en chemin et si ses fils
revenaient d’Égypte sans lui, ses
cheveux blancs descendraient avec douleur au
shéol. La détresse dans laquelle se
trouve ce pauvre Juda lui donne une
éloquence qui est propre à arracher
des larmes à l’homme le plus endurci.
Il ne saurait retourner vers son père si le
jeune homme n’est pas avec lui et il ne
saurait se résoudre à voir la douleur
de son père et le malheur qui
l’atteindrait s’il se voyait privé
de son plus jeune fils ; aussi il propose
à Joseph de rester serviteur en
Égypte à la place de son
frère.
Cela nous montre quel changement
s’était opéré en lui
depuis le jour où, avec ses frères,
ils avaient rapporté la tunique
ensanglantée de Joseph. Vous vous souvenez
qu’ils lui ont dit : "Nous avons
trouvé ceci, reconnais si c’est la
tunique de ton fils ou non." Dans
l’endurcissement de leurs coeurs, ils ne se
souciaient ni de la vérité, ni de la
douleur de leur père, ni de ses larmes. Quel
coeur que celui de l’homme sous la puissance
de Satan !
Maintenant tout est changé. Ce sont des
sentiments tout différents qui remplissaient
leurs coeurs, et Juda était tout
disposé à se sacrifier en faveur de
son frère afin d’épargner
à son père la douleur de perdre son
plus jeune fils. Lorsqu’une vraie conversion a
été opérée dans un
coeur, on en voit certainement les fruits dans la
vie de celui chez lequel la chose a eu lieu. Il ne
suffit pas de dire qu’on est converti, mais la
vie doit le manifester. Du reste, souvent nous
parlons plus par nos actes et notre manière
de faire que par nos paroles. J’aime à
penser que vous connaissez tous le Seigneur
Jésus comme votre Sauveur, et que même
vous êtes heureux de le confesser quand
l’occasion se présente ; mais
n’oubliez pas que vos paroles et vos actes
doivent être en parfait accord avec ce que
vous professez.
Maintenant les frères de Joseph sont
arrivés au point où il les voulait
afin de pouvoir les pardonner. Ils reconnaissent
qu’ils sont coupables, ils sont là
devant lui, brisés, humiliés,
repentants. Dans cette dernière
extrémité, n’ayant plus aucune
ressource que celle de la miséricorde de
Joseph, ils vont apprendre à connaître
quel est ce glorieux personnage devant lequel ils
sont là, tout tremblants, et quel est son
amour pour eux.
Si cela était vrai dans ce moment, cela est
vrai encore aujourd’hui pour tous ceux qui,
reconnaissant leur misère, n’ont plus
aucune ressource en eux-mêmes, et se tiennent
devant celui en qui ils ne voient qu’un juge
qu’ils ont offensé : il se
révèle à eux comme leur
Sauveur, celui qui les aime, qui leur pardonne, les
comble de bienfaits. Nous comprenons pourquoi le
Pharaon a appelé Joseph
Tsaphnath-Pahnéakh, ce qui, vous vous en
souvenez, veut dire : sauveur du monde.
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