JÉSUS GUÉRIT LES
MALADES
ou
GUÉRISON SELON LA PAROLE DE
DIEU
TROISIÈME JOUR
La prière de la foi.
« La prière de la
foi sauvera le malade et le Seigneur le
relèvera. »
Jac. 5 : 15.
La prière de la foi ! C'est la seule
fois que cette expression se trouve dans la Bible,
et c'est à propos de la guérison des
malades. L'Eglise a adopté cette expression,
mais elle ne recourt guère à la
prière de la foi que pour obtenir d'autres
grâces, tandis que d'après les
Écritures c'est surtout pour la
guérison des malades qu'on doit en
user.
Voici la première question qui se
présente généralement :
L'apôtre attend-il la guérison de la
prière de la foi seule, ou bien devra-t-elle
être accompagnée de l'usage des
remèdes ? Il sera facile de trancher la
question si on veut bien réfléchir
à ce qu'était la puissance de la vie
spirituelle de l'Eglise des premiers
siècles, aux dons de
guérison accordés aux apôtres
par le Seigneur et renforcés ensuite par
l'effusion du Saint-Esprit
(Act. 4 : 30 ;
5 : 15, 16), à ce que
dit Paul des « dons de guérison
par le même Esprit
(l Cor. 12 : 9), à ce que
précise ici Jacques qui va même, pour
soutenir le lecteur dans l'attente de la foi,
jusqu'à rappeler la prière d'Elie et
son merveilleux exaucement.
(Jac. 5 : 14-17.) Tout ceci ne
dit-il pas clairement que le croyant doit attendre
la guérison en réponse à la
prière de la foi uniquement, et sans
adjonction de remèdes ?
Une autre question se présente
encore : L'usage des remèdes exclut-il
la prière de la foi ? À ceci
nous croyons devoir répondre : non, car
l'expérience d'un grand nombre de croyants
nous montre qu'en réponse à leurs
prières, Dieu a souvent béni l'emploi
des remèdes et s'en est fait un moyen de
guérison.
Ici se formule une troisième question
à examiner : Quelle est la ligne de
conduite à suivre pour éprouver le
plus sûrement possible et selon la
volonté de Dieu, l'efficace de la
prière de la foi ? Sera-ce, selon que
le veut Jacques, en laissant de côté
tout remède, ou en usant des remèdes
comme le font encore la plupart des croyants ?
Sera-ce, en un mot, avec ou sans remèdes que
la prière de la foi
obtiendra mieux les grâces de Dieu ?
Laquelle de ces deux voies sera plus directement
à la gloire de Dieu et plus directement
bénie pour le malade ?
À ceci n'est-il pas tout simple de
répondre que si la prescription et la
promesse de Jacques s'adressent encore aux croyants
de notre temps, ils trouveront
bénédiction à les recevoir
telles qu'elles s'adressaient aux croyants d'alors
et à s'y conformer de tous points, à
n'attendre la guérison que du Seigneur
lui-même tout directe sans recourir en outre
aux remèdes. C'est en effet dans ce
sens-là que l'Écriture parle en toute
occasion de la foi efficace et de la prière
de la foi.
Soit les lois de la nature, soit les
récits des Écritures nous montrent
que souvent Dieu se sert d'intermédiaires
pour agir et manifester sa gloire, mais soit par
l'expérience, soit par les enseignements
bibliques, nous savons aussi que sous l'empire de
notre déchéance et de nos sens, nous
sommes portés à attacher plus
d'importance aux remèdes qu'à
l'action directe de Dieu. Il arrive même
souvent que les remèdes nous
préoccupent tellement qu'ils interceptent
pour nous la présence du Seigneur et nous
détournent de lui. Les lois
et les forces de la nature qui
étaient destinées à nous
ramener à Dieu produisent alors le
contraire. Voilà pourquoi le Seigneur en
appelant Abraham à être le père
de son peuple élu, n'a point recouru aux
lois de la nature
(Rom. 4 : 17-21). Dieu voulait
se faire un peuple de croyants, attaché aux
choses invisibles plutôt qu'aux choses
visibles, et, pour les amener à cette vie de
foi, il fallait leur ôter leur confiance aux
moyens ordinaires. Aussi voyons-nous que ce n'est
pas par les voies ordinaires tracées par lui
dans la nature que Dieu fit passer Abraham, Jacob,
Moïse, Josué, Gédéon, les
juges, David et maint autre roi d'Israël. Son
but était de leur apprendre par là
à se confier uniquement en lui, à le
connaître pour ce qu'il est, « le
Dieu fort qui fait des merveilles. »
(Ps. 77 : 15.)
Dieu veut en agir de même avec nous.
C'est quand on cherche à marcher selon la
prescription de saint Jacques, à abandonner
les choses visibles pour saisir la promesse de Dieu
et recevoir directement de lui la guérison
demandée, qu'on découvre combien on
attachait encore d'importance aux remèdes
terrestres. Sans doute il est des chrétiens
qui peuvent user de remèdes sans dommage
pour leur vie spirituelle, mais le plus
grand nombre d'entre eux sont
portés à compter sur les
remèdes plus encore que sur la puissance de
Dieu. Or le but de Dieu est d'amener ses enfants
à une communion plus intime avec Christ, et
c'est ce qui a lieu lorsque par la foi on se livre
à lui comme au souverain Guérisseur,
comptant uniquement sur sa présence
invisible.
L'abandon des remèdes fortifie
étonnamment la foi ; la guérison
devient alors, bien plus que la maladie, une source
de nombreuses bénédictions
spirituelles ; elle fait réaliser ce
que peut la foi, elle établit entre Dieu et
le croyant un lien nouveau qui commence en celui-ci
une vie toute de confiance et de dépendance.
Le corps alors se place aussi bien que l'âme
sous la puissance du Saint-Esprit et « la
prière de la foi qui sauve le
malade, » nous amène ainsi
à vivre d'une vie de foi affermie par
l'assurance que Dieu manifeste sa présence
dans notre vie terrestre.
QUATRIÈME JOUR
L'onction au nom du Seigneur.
« Quelqu'un parmi vous
est-il malade, qu'il appelle les anciens de
l'Eglise et que les anciens prient pour lui en
l'oignant au nom du Seigneur. »
Jac. 5 : 14.
« L'oignant au nom du
Seigneur. » Ces mots ont donné
matière à controverse. On a voulu en
inférer que bien loin de prescrire le
recours à la prière de la foi seule
et sans remèdes, saint Jacques avait au
contraire mentionné l'onction d'huile comme
un remède à employer, et que
« oindre au nom du Seigneur »
n'avait d'autre signification que celle d'enduire
et de frictionner le malade avec de l'huile. Mais
comme cette prescription s'étend à
toute espèce de maladie, l'huile acquerrait
par là une vertu miraculeuse sur tous les
maux. Voyons ce que nous dit l'Écriture de
l'onction d'huile et quel sens elle attache
à ces deux mots.
Les orientaux avaient la coutume de s'oindre
d'huile au sortir du bain ; dans un climat
brûlant c'était là un moyen de
se rafraîchir. Nous voyons aussi que tous
ceux qui étaient appelés au service
de Dieu devaient être oints d'huile, en signe
de leur consécration à Dieu et des
grâces qu'ils devaient recevoir de lui pour
accomplir leur tâche ; aussi l'huile qui
servait à oindre les prêtres et le
tabernacle était-elle
considérée comme très sainte
(Exo. 30 : 22-32.) et chaque
fois que la Bible parle de l'onction d'huile, c'est
comme emblème de sanctification et de
consécration. Nulle part nous ne trouvons
dans la Bible la preuve que l'huile ait servi de
remède.
Une fois, sans doute, il est fait mention de
l'onction d'huile à propos de la maladie,
mais il est évident qu'elle figure là
comme cérémonie religieuse et non
comme remède. Dans
Marc 6 : 13, nous lisons que
les douze « chassaient beaucoup de
démons, oignaient d'huile beaucoup de
malades et les guérissaient. » Ici
la guérison des malades va de pair avec
celle des possédés, l'une et l'autre
résultant d'une vertu miraculeuse.
C'était là le mode de mission que
Jésus avait prescrit à ses disciples
en les envoyant deux à deux. « Il
leur donna le pouvoir de chasser les esprits
impurs, et de guérir toute
maladie et toute infirmité. »
(Mat. 10 : 1.) C'était
donc le même pouvoir qui leur permettait soit
de chasser les démons, soit de guérir
les malades.
Mais cherchons à découvrir ce
que symbolisait l'onction administrée par
les douze disciples. Dans l'Ancien Testament,
l'huile était le symbole du don de
l'Esprit-Saint. « L'Esprit du Seigneur,
l'Éternel, est sur moi, car l'Éternel
m'a oint. »
(Esa. 61 : 1). Dans le Nouveau
Testament, il est dit du Seigneur
Jésus : « Dieu l'a oint du
Saint-Esprit et de force
(Act. 10 : 38), et des
fidèles il est dit aussi :
« Vous avez reçu l'onction de la
part de celui qui est saint. »
(1 Jean 2 : 20). Parfois l'homme
a besoin qu'un signe visible, parlant à ses
sens, vienne à son aide pour lui faire
saisir le sens spirituel et appuyer sa foi.
L'onction devait donc symboliser pour le malade
l'action du Saint-Esprit qui opérait sa
guérison.
Et nous, avons-nous encore besoin de
l'onction jointe à la prière de la
foi ? L'Écriture la prescrit, et c'est
pour se conformer à ce qu'elle nous en dit,
que la plupart de ceux qui demandent la
guérison, reçoivent l'onction, non
qu'ils la tiennent pour indispensable, mais pour se
montrer disposés à se soumettre en
toutes choses à la Parole de
Dieu. Dans les dernières
promesses que fit Jésus, c'est l'imposition
des mains et non l'onction qu'il prescrit comme
devant accompagner la communication de la vertu de
guérison.
(Marc 16 : 18.) Lorsque Paul
circoncit Timothée et contracta un voeu pour
son propre compte, c'était montrer qu'il
n'avait pas d'objection à observer les
institutions de l'ancienne Alliance tant que la
liberté de l'Évangile ne devait pas
en souffrir ; de même Jacques, à
la tête de l'Eglise de Jérusalem,
fidèle à conserver autant que
possible les institutions de ses pères, a
continué l'usage de l'onction, le faisant
sans doute sous l'inspiration du Saint-Esprit. Nous
aussi, nous devons donc l'envisager, non comme un
remède, mais comme un gage de la vertu
puissante de l'Esprit, un moyen d'appuyer la foi,
un point de contact et de communion entre le malade
et les membres de l'Eglise appelés à
l'oindre d'huile.
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