JÉSUS GUÉRIT LES
MALADES
ou
GUÉRISON SELON LA PAROLE DE
DIEU
VINGT-NEUVIÈME JOUR
Que le malade guéri glorifie
Dieu.
« À l'instant, il
recouvra la vue et suivit Jésus en
glorifiant Dieu. »
Luc. 18 : 43.
« D'un
saut il fut debout, et il se mit à marcher.
Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant
et louant Dieu. »
Act. 3 : 8.
On pense généralement que la
piété est plus, facile dans la
maladie que dans la santé ; que le
silence et la souffrance disposent l'âme
à chercher le Seigneur, à se mettre
en communion avec lui bien mieux que les
distractions de la vie active ; qu'enfin la
maladie rend plus directement dépendant de
Dieu. Toutes ces raisons font hésiter le
malade à demander au Seigneur sa
guérison ; car, se dit-il, comment
savoir, si la maladie n'est pas plus salutaire
à mon âme que la santé ?
Penser ainsi, c'est méconnaître ce
qu'est la guérison divine et ses fruits.
Cherchons à comprendre
que si la guérison par
les voies ordinaires risque parfois de faire
lâcher la main de Dieu, la guérison
divine au contraire unit à lui plus
étroitement. Il en résulte que de nos
jours, aussi bien qu'au temps du ministère
terrestre de Jésus-Christ, le croyant qui a
été guéri pourra glorifier le
Seigneur bien mieux que celui qui reste malade. La
maladie ne peut glorifier Dieu qu'autant qu'elle
lui donne l'occasion de manifester sa puissance.
(Jean 9 : 3 ;
11 : 4.)
Le malade amené par ses maux à
glorifier Dieu, le fait pour ainsi dire par
contrainte. S'il avait la santé et la
liberté du choix, il est très
possible que son coeur retournerait au monde. Dans
ce cas le Seigneur doit le retenir à
l'écart ; sa piété
dépend de son état maladif.
Voilà pourquoi le monde pense que la
religion n'est guère bonne que dans les
chambres de malades, auprès des lits de
mort, et pour ceux qui n'ont pas à se
mêler au mouvement et au bruit de la vie
ordinaire. Pour être convaincu de l'efficace
de la religion contre les tentations, il faut que
le monde voit le croyant en bonne santé
marcher avec calme et sainteté au milieu
même de l'activité et du travail. Sans
doute un grand nombre de malades ont
glorifié Dieu par leur patience dans la
souffrance, mais on le glorifie
encore mieux en le servant avec une santé
sanctifiée par lui.
Pourquoi donc, demande-t-on, ceux qui ont
été guéris en réponse
à la prière de la foi
glorifieraient-ils mieux le Seigneur que ceux qui
l'ont été en usant des remèdes
terrestres ?
Le voici : La guérison par le
moyen des remèdes nous montre la puissance
de Dieu dans la nature, mais ne nous met pas
toujours en contact vivant et direct avec lui,
tandis que la guérison divine est un acte
venant de Dieu sans autre intermédiaire que
le Saint-Esprit. C'est donc ici le contact direct
avec Dieu qui est l'essentiel ; et c'est pour
cela que l'examen de conscience et la confession
des péchés doivent y préparer
le malade.
(1 Cor. 11 : 30-32,
Jac. 5 : 15, 16.) Celui-ci est
appelé à se consacrer tout de nouveau
et tout entier au Seigneur.
(1 Cor. 6 : 13.
19). Tout ici dépend de
l'acte de foi qui saisit la promesse du Seigneur en
se donnant à lui, et qui ne doute pas que le
Seigneur ne prenne aussitôt possession de ce
qu'on lui consacre. Ceci explique pourquoi la
prolongation de la santé reçue
dépend de la sanctification de la vie, de
l'obéissance à chercher toujours le
bon plaisir du divin Guérisseur.
(Exo. 15 : 26.)
La santé obtenue dans ces
conditions-là assure des
grâces spirituelles bien plus grandes que le
retour de la santé par les voies ordinaires.
Quand le Seigneur guérit le corps, c'est
pour en prendre possession, pour s'en faire un
temple qu'il puisse habiter. La joie qui remplit
alors l'âme ne saurait se
décrire ; ce n'est pas seulement la
joie d'être guéri, c'est la joie
mêlée d'humilité et de saint
enthousiasme qui réalise l'attouchement du
Seigneur, et qui reçoit de lui une vie
nouvelle. Dans l'effusion de sa joie, le malade
guéri exalte le Seigneur, il le glorifie par
ses paroles et ses actes, et toute sa vie est
consacrée au service de Dieu.
Il est évident que ces fruits de la
guérison ne sont pas les mêmes pour
tous, et que parfois il y a des pas
rétrogrades. La vie du malade guéri
est solidaire de la vie de ceux qui l'entourent.
Leurs doutes, leurs inconséquences pourront
plus tard le faire dévier, néanmoins
c'est presque toujours ainsi qu'il débute
dans sa vie nouvelle. Chaque jour il
découvre et reconnaît mieux que sa vie
est celle du Seigneur ; il entre en communion
plus intime et plus joyeuse avec lui, il apprend
à vivre dans la dépendance habituelle
de Jésus, et il reçoit de lui la
force qui résulte d'une consécration
plus complète.
Oh ! que ne deviendra pas l'Eglise
quand elle vivra de cette
foi-là, quand chaque malade verra dans la
maladie un appel à être
sanctifié, à attendre du Seigneur la
manifestation de sa présence, quand les
guérisons se multiplieront, produisant tout
autant de témoins de la puissance de Dieu,
tous prêts à s'écrier avec le
psalmiste : « Mon âme,
bénis l'Éternel qui guérit
toutes tes maladies. »
TRENTIÈME JOUR
La prière
persévérante.
« Jésus leur
adressa une parabole pour montrer qu'il faut
toujours prier et ne point se relâcher...
Dieu ne fera-t-il pas justice à ses
élus qui crient à lui jour et nuit,
et tardera-t-il à leur égard ?
Je vous le dis, il leur fera promptement
justice. »
Luc. 18 : 1-8.
La nécessité de prier avec
persévérance est le secret de toute
vie spirituelle. Quel bonheur de pouvoir demander
à Dieu telle ou telle grâce
jusqu'à ce qu'il la donne, et de savoir avec
certitude qu'il veut exaucer la
prière ! Mais quel mystère aussi
pour nous que l'appel à
persévérer dans la prière,
à heurter à la porte du Seigneur avec
foi, à lui rappeler ses promesses, à
ne pas nous lasser de le faire jusqu'à ce
qu'il nous accorde notre demande. L'assurance que
notre prière doit obtenir du Seigneur ce que
sans elle il ne donnerait pas,
n'est-elle pas la preuve évidente que
l'homme a été créé
à l'image de Dieu, qu'il est son ami, qu'il
est ouvrier avec lui, et que les croyants qui
forment ensemble le corps de Christ, participent
ainsi à son oeuvre d'intercession ? car
c'est à cette intercession de Christ que le
Père répond, qu'il accorde ses
grâces divines.
Plus d'une fois la Bible nous explique la
nécessité de la prière
incessante. Elle a plusieurs raisons d'être,
et tout d'abord elle est motivée par la
justice de Dieu. Dieu a déclaré que
le péché doit porter sa peine ;
le péché a donc des droits sur un
monde qui l'accueille et lui reste asservi. Lorsque
l'enfant de Dieu veut sortir de cet ordre de
choses, il faut que la justice de Dieu y
consente ; il faut donc le temps voulu pour
faire valoir devant le tribunal de Dieu les
privilèges que Christ a acquis au croyant.
En outre la prière
persévérante est motivée par
l'opposition de Satan qui cherche toujours à
empêcher l'exaucement de la prière.
(Dan. 10 : 12, 13.) Le seul
moyen capable de vaincre cet ennemi invisible,
c'est la foi. Ferme et fondée sur la
promesse de Dieu, la foi refuse de céder et
continue à prier, à attendre
l'exaucement, lors même qu'il tarde à
venir, sachant qu'elle finira par avoir la
victoire.
(Eph. 6 : 12, 18.)
Enfin c'est pour
nous-mêmes que la persévérance
à prier est nécessaire. Le retard
apporté à l'exaucement est
destiné à éprouver notre foi
et à l'affermir ; il doit
développer en nous la volonté
inébranlable qui ne lâche plus les
promesses de Dieu, mais qui renonce à ses
propres appréciations pour ne compter que
sur Dieu. C'est alors que Dieu, voyant ce qu'est
notre foi, nous trouve prêts à
recevoir ses grâces et nous les accorde. Il
nous fera promptement justice lors même qu'il
tarde. Oui, malgré tous les délais
nécessaires, il ne nous fera pas attendre un
instant de trop ; si nous crions à lui
jour et nuit, « il nous fera promptement
justice. »
Cette persévérance à
prier nous devient facile dès que nous
comprenons bien ce qu'est la foi. Jésus nous
l'enseigne par ces mots : « Tout ce
que vous demanderez avec foi par la prière,
vous le recevrez. »
(Mat. 21 : 22.) Quand la Parole
de Dieu nous autorise à demander quelque
chose, nous devons croire que nous le recevons
aussitôt. Dieu nous le donne ; nous le
savons par la foi, et nous pouvons dire que dans le
ciel nous l'avons reçu, quoique ce ne soit
que plus tard seulement que nous devions en
réaliser ici-bas les effets. C'est avant
d'avoir vu, éprouvé quoi que ce soit,
que la foi se réjouit
d'avoir reçu, et qu'elle
persévère à prier à
attendre jusqu'à ce que la réponse
soit manifeste. C'est donc
précisément pour en venir à
compter sur l'exaucement, qu'il est parfois utile
de continuer à prier ; et qu'il sera
bon, après avoir cru à l'exaucement,
de persévérer encore jusqu'à
ce que celui-ci devienne un fait acquis.
Tout ceci est d'une grande importance pour
obtenir la guérison divine. Parfois il est
vrai la guérison est immédiate et
complète ; mais il peut arriver aussi
qu'elle se fasse attendre, même dans le cas
où le malade aurait pu la demander avec foi.
Parfois aussi les premiers symptômes de
guérison se montrent aussitôt, mais
ensuite les progrès sont lents et
entravés par des moments d'arrêt ou
des retours du mal. Dans l'un et l'autre cas, il
importe soit pour le malade, soit pour ceux qui
prient avec lui, de croire à
l'efficacité de la prière
persévérante, bien qu'ils ne puissent
pas en expliquer le mystère. Ce que Dieu
parait d'abord refuser, il l'accorde plus tard
à la prière de « la
cananéenne, » à celle de
« la veuve, » à celle de
« l'ami qui heurte à la porte
à minuit ».
(Mat. 15: 22.
Luc 18 : 3 ;
11 : 5.) Sans voir ni
changement, ni réponse, la foi qui se fonde
sur la Parole de Dieu, et qui
continue à prier avec importunité,
finira par avoir la victoire.
« Dieu ne fera-t-il pas justice
à ses élus qui crient à lui
jour et nuit ? Je vous le dis, il leur fera
promptement justice, quand même il
tarde à leur
égard. » Dieu sait donc
tarder tout le temps nécessaire et
pourtant agir promptement sans attendre plus
qu'il ne faut. Voilà les deux choses que
doit aussi présenter notre foi. Avec une
sainte promptitude saisissons les grâces
promises comme si nous les avions
déjà reçues ; avec
patience attendons sans nous lasser l'exaucement
qui tarde à venir. Cette foi-là
s'attache à vivre en lui. C'est pour faire
naître en nous cette foi-là, que la
maladie nous est envoyée et qu'ensuite la
guérison nous est accordée, car plus
que toutes choses cette foi-là glorifie
notre Dieu.
TRENTE ET UNIÈME JOUR
Étendant ta main pour qu'il se
fasse des guérisons.
« Et maintenant,
Seigneur, vois leurs menaces et donne à tes
serviteurs d'annoncer ta Parole avec une pleine
assurance, en étendant ta main pour qu'il se
fasse des guérisons, des miracles, des
prodiges par le nom de ton saint Fils
Jésus. »
Act. 4 ; 29-31.
Nous serait-il permis aujourd'hui de prier
ainsi, de demander au Seigneur : Donne
à tes serviteurs d'annoncer ta Parole avec
une pleine assurance, en étendant ta main
pour qu'il se fasse des
guérisons. » Examinons cette
question.
L'oeuvre de Dieu ne présente-t-elle
pas aujourd'hui tout autant de difficultés
qu'alors, et les besoins ne sont-ils pas aussi
pressants ? Qu'on se représente les
apôtres au milieu de Jérusalem et de
son incrédulité ; d'un
côté les principaux du peuple et leurs
menaces ; de l'autre la foule aveuglée,
refusant de croire au
Crucifié ! À présent le
monde n'est plus si ouvertement hostile à
l'Eglise, parce qu'il ne la craint pas, mais ses
paroles flatteuses sont plus redoutables encore que
sa haine. La dissimulation est parfois pire que la
violence. Un christianisme tout de vaines formes et
qui dort dans son indifférence n'est-il pas
tout aussi peu accessible à la
vérité qu'un judaïsme qui lui
résiste ouvertement. Encore à
présent les serviteurs de Dieu ont besoin,
pour « annoncer sa Parole avec une pleine
assurance, » que la puissance de Dieu se
manifeste au milieu d'eux d'une manière
évidente.
Aujourd'hui comme alors, le secours de
Dieu n'est-il pas tout aussi
nécessaire ? Les apôtres
savaient bien que ce n'était pas
l'éloquence de leur prédication qui
ferait triompher la vérité, mais
qu'il fallait là le témoignage de
l'Esprit manifestant sa présence par des
miracles. Il fallait que le Dieu vivant
« étendit la main pour qu'il se
fit des guérisons, des miracles et des
prodiges par le nom de son saint Fils
Jésus. » Alors seulement ses
serviteurs, joyeux et forts de sa présence,
pourraient annoncer sa Parole avec l'assurance de
la foi et apprendre au monde à craindre son
nom.
Les promesses divines ne nous concernent
elles pas aussi ? Les
apôtres s'appuyaient sur ces mots du Seigneur
avant son ascension : « Allez par
tout le monde et prêchez la bonne nouvelle
à toute créature Voici les miracles
qui accompagneront ceux qui auront cru : En
mon nom, ils imposeront les mains aux malades, et
les malades seront guéris. »
(Marc 16 : 17, 18.)
Ce commandement nous indique la vocation
divine de l'Eglise ; la promesse qui le suit
nous montre quelles sont ses armes, et nous prouve
que le Seigneur agit de concert avec elle. C'est
parce que les apôtres comptaient sur cette
promesse, qu'ils priaient le Seigneur de leur
accorder la preuve de sa présence. Le jour
de la Pentecôte, ils avaient
été remplis du Saint-Esprit, mais il
leur fallait encore les signes surnaturels
qu'opère sa puissance.
La même promesse s'adresse
également à nous, car l'ordre de
prêcher l'Évangile ne saurait se
détacher de la promesse de guérison
divine qui l'accompagne. Nulle part dans la Bible,
nous ne voyons que cette promesse ne fut pas aussi
pour les âges futurs. En tout temps le peuple
de Dieu a grand besoin de savoir que le Seigneur
est avec lui et d'en posséder la preuve
irréfutable.
Cette promesse est donc pour nous
aussi ; demandons-en l'accomplissement.
Devons-nous compter sur la même
grâce ? Nous lisons dans les Actes
« qu'après avoir prié, les
apôtres furent tous remplis du Saint-Esprit
et qu'ils annonçaient la parole de Dieu avec
assurance ; que beaucoup de miracles et de
prodiges se faisaient au milieu du peuple et que le
nombre de ceux qui croyaient au Seigneur
s'augmentait de plus en plus. »
(Act. 4 : 31 ;
5 : 12-15.) Oh ! quelle
joie et quelle force nouvelle recevrait aujourd'hui
le peuple de Dieu si de nouveau le Seigneur
étendait ainsi sa main ! Que d'ouvriers
fatigués et découragés
s'affligent de ne voir guère de
bénédiction sur leur travail !
Comme leur foi reprendrait vie si des signes de ce
genre venaient leur prouver que Dieu est à
l'oeuvre avec eux ! Maint indifférent
serait amené à
réfléchir, plus d'un douteur à
prendre confiance, et tout incrédule en
serait réduit au silence. Et le pauvre
païen ! Comme il se réveillerait
s'il voyait par des faits ce que les paroles ne
peuvent lui faire saisir, s'il devait
forcément reconnaître que le Dieu du
chrétien est « le Dieu
vivant » qui fait des prodiges,
« le Dieu d'amour » qui
bénit !
« Réveille-toi,
réveille-toi, revêts-toi de
force, » Église du Seigneur !
Quoique tu aies perdu par ton
infidélité la joie de voir s'allier
à la prédication
« la main de l'Éternel
étendue pour guérir, » le
Seigneur est prêt à t'accorder de
nouveau cette grâce. Reconnais que c'est ton
incrédulité qui t'en a privée
longtemps, demande pardon et ne tarde plus à
t'écrier :
« Réveille-toi,
réveille-toi, revêts-toi de force,
bras de l'Éternel ! Réveille-toi
comme aux jours d'autrefois ! »
(Esa. 51 : 9.)
Église du Seigneur ne te lasse pas de
prier jusqu'à ce que Dieu te réponde
de son sanctuaire et manifeste sa gloire à
son peuple. Comme ses premiers témoins, sois
animée, toi aussi, du seul désir
d'annoncer l'Évangile avec une pleine
assurance, de le prêcher à toute
créature. Dieu répondra alors
à ta requête en te remplissant du
Saint-Esprit, et de nouveau il étendra sa
main pour « qu'il se fasse des
guérisons, des miracles et des prodiges par
le nom de son saint Fils Jésus. »
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