Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



BOTANIQUE BIBLIQUE




CHAPITRE LI

L'Ébénier

 Les enfants de Dedan ont négocié avec toi, tu avais dans ta main le commerce de plusieurs îles, et on t'a rendu en échange des dents d'ivoire et de l'Ébène. (Ézéch. XXVII, 15.)

Ainsi l'Ébène faisait partie des objets de commerce de l'ancienne Tyr, cette riche cité dont les marchands étaient des princes, mais c'est le seul endroit de la Bible où il soit parlé de ce bois.

L'Ébène des anciens est le coeur ou partie intérieure d'un arbre de l'Inde, le Diospyros Ebenum ou Plaqueminier, qui croît dans les forêts de l'île de Ceylan. Cette partie du tronc devient noire et très dure, tandis que les couches extérieures ou aubier restent blanches. Le bois d'Ébène était fort estimé des anciens ; ainsi que de nos jours, on l'employait pour l'ébénisterie et la marqueterie. Le prophète mentionne l'ivoire dans le même passage, parce qu'on s'en servait pour incruster l'Ébène.

Les fruits de quelques espèces de Diospyros sont bons à manger, surtout lorsqu'ils ont été gardés très longtemps, comme les nèfles ; il y en a qui ressemblent aux cerises ou à de petites prunes ; d'autres sont aussi gros que des pêches, tandis que ceux d'une espèce japonaise sont comme des abricots.

L'espèce d'Europe, qui croît en Italie, et qu'on retrouve en Orient (Diospyros Lotus), porte un fruit fort semblable à la datte et presque aussi doux. On pense que ce fruit est celui dont il est parlé sous le nom de Lotus dans la mythologie, comme rival descélèbres eaux du Léthé et ayant, ainsi qu'elles, la propriété de faire oublier le passé. Le nom de Diospyros est grec, et signifie fruit de Jupiter ou fruit céleste.



CHAPITRE LII

Le Châtaignier et le Platane

 II était devenu beau dans sa grandeur et dans la longueur de ses branches, car sa racine était sur les grosses eaux. Les cèdres du jardin de Dieu ne lui étaient rien de son lustre, les sapins n'étaient pas pareils à ses branches, et les Châtaigniers n'étaient pas semblables à ses rameaux ; tous les arbres du jardin de Dieu ne lui étaient pas semblables en beauté. (Ézéch. XXXI, 7, 8.)

Les grands arbres de la Palestine sont souvent, chez les écrivains inspirés, des emblèmes de force et de puissance, et des types de princes ou d'hommes élevés au-dessus du reste de l'humanité. Dans les versets que nous venons de citer, le cèdre et le sapin sont l'image du roi d'Assyrie.

Le mot hébreu traduit dans nos versions par Châtaignier, doit être rendu par Platane. Cet arbre (Platanus orientalis) a été célébré par les poètes persans ; les Grecs et les Romains l'estimaient aussi beaucoup pour l'étendue de son ombre ; ils le plantaient autour de leurs demeures, où son feuillage épais formait un abri impénétrable aux rayons du soleil.

Son nom, tiré du Grec, signifie large ; Virgile le chanta, et Platon faisait ses délices d'un grand Platane sous lequel coulait un ruisseau. Homère, décrivant un sacrifice près d'une source, dit que c'était à l'heure où le Platane étend son ombre autour de lui.
Partout, en Grèce et en Asie-Mineure, les bouquets de Platanes accompagnent le bord des eaux courantes dans les contrées montagneuses ; mais cet arbre atteint une taille gigantesque lorsqu'il croît isolé auprès de quelque fontaine, dont les eaux arrosent ses racines, trait si bien saisi dans la description d'Ezéchiel.



CHAPITRE LIII

Le Peuplier et le Mûrier

 Ils sacrifient sur le sommet des montagnes et ils font du parfum sur les coteaux, sous les chênes, les Peupliers et les ormes, dont l'ombre est agréable. (Osée IV, 13.)

D'après la version des Septante, c'est du Peuplier blanc (Populus alba) qu'il est ici question ; il forme, avec le Peuplier noir (Populus nigra), une forêt entière dans les environs de Damas. Carne l'a observé aussi dans les jardins de Sidon. C'est l'une des espèces les plus élégantes, et la couleur blanche du dessous de ses feuilles fait un contraste charmant avec le vert foncé de la surface supérieure.

Les jeunes pousses du Peuplier exhalent au printemps une odeur douce et balsamique ; écrasées, elles fournissent une substance résineuse très odorante. C'était peut-être là le parfum que les enfants d'Israël brûlaient dans les sacrifices idolâtres au sujet desquels le prophète Osée leur adresse de sanglants reproches.

Le Tremble (Populus tremula) orne également les parties montagneuses de la Terre-Sainte, et l'on trouve aussi en Syrie le Peuplier d'Italie, quoique plus rarement.

Le Mûrier est mentionné deux fois dans la Bible :

1° David consulta l'Éternel, qui répondit : « Tu iras contre eux vis-à-vis des Mûriers, et quand tu entendras au haut des Mûriers un bruit comme des gens qui marchent, alors marche. (2 Sam. V, 23, 24.)
Ici le Mûrier serait, d'après le docteur Royle, une espèce de Peuplier ; ce qui le lui fait croire, c'est qu'il n'y a pas d'arbre dont les feuilles aient pu être plus facilement mises en mouvement que celles du Peuplier par les manoeuvres d'un corps de troupes attaqué ou surpris ; c'est aussi la ressemblance du mot hébreu Baka, traduit ici par Mûrier, avec celui de Bek, qui, en arabe, désigne une espèce de Peuplier.

2° Le Seigneur dit : Si vous aviez de la foi aussi gros qu'un grain de semence de moutarde, vous pourriez dire à ce Mûrier : Déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous obéirait. (Luc XVII, 6.)
Dans ce passage-ci, c'est bien du Mûrier (Morus nigra) qu'il est question. Les regards de notre Sauveur se portaient probablement, lorsqu'il parlait ainsi, sur l'un de ces vieux et vigoureux arbres qui bordaient et ombrageaient les chemins de la Palestine.

Le Mûrier blanc (Morus alba) est cultivé par les Druses du Liban. Voici ce qu'en dit Jowett : « Ici, » la contrée est aussi remarquable pour la quantité innombrable de ses Mûriers, que l'Égypte pour ses palmiers. Pendant la plus grande partie de l'année, ces Mûriers couvrent le pays d'une verdure charmante ; on ne les cultive pas pour leurs fruits, mais pour leurs feuilles, avec lesquelles on nourrit une grande quantité de vers à soie. »



CHAPITRE LIV

Le Pommier et le Citronnier

 Les vignes sont sans fruit, et les figuiers ont manqué, les grenadiers, et même les palmiers ; les Pommiers et tous les arbres des champs sont devenus secs ; c'est pourquoi la joie a cessé parmi les hommes. (Joël I, 12.)

Un voyageur auquel les productions naturelles de la Palestine sont familières, serait surpris de trouver ici le Pommier cité avec le grenadier et le palmier, arbres tout à fait méridionaux.
En effet, le Pommier est rare en Syrie, et ses petits fruits y ont peu de goût et de parfum. Cependant on le cultive à Sidon et dans plusieurs endroits de la Palestine ; les meilleurs se trouvent dans les régions tempérées du Liban. Damas est aussi célèbre dans toute la Syrie pour ses Pommes.

C'est dans le Cantique des Cantiques qu'il est fait mention le plus fréquemment du Pommier ; il y est représenté comme le roi des arbres, au doux fruit, aux ombrages délicieux. Salomon compare une parole dite à propos à des Pommes d'or émaillées d'argent.

Ces descriptions, et la rareté du Pommier en Palestine, font généralement penser que le Pommier de l'Écriture était le Citronnier. Cet arbre (Citrus medica) appartient à la famille des Orangers ; il est remarquable par la beauté et le parfum de ses fleurs et de ses fruits, et il était fort estimé dans toute l'antiquité. Quant à l'Oranger, il est originaire de l'Inde ou de la Chine, et ce n'est que beaucoup plus lard qu'il a été introduit en Orient et en Europe.

Les Citronniers sont toujours verts et chargés à la fois de fleurs et de fruits. Les plus beaux Citrons atteignent deux décimètres (8 pouces) de longueur. Ils ont une écorce spongieuse et une pulpe acide ; le tissu des feuilles est rempli de petites glandes contenant une huile très odoriférante. En Chine, on met des Citrons sur les tables, dans des plats de porcelaine, pour parfumer les appartements.
Une tradition populaire fait du fruit défendu qu'Ève cueillit au jardin d'Éden, soit une espèce de Citron, soit une Pomme ; inutile dédire qu'elle ne repose sur aucun fondement.

Quelques écrivains pensent que le bel arbre (Lév. XXIII, 40) dont les Israélites devaient prendre des fruits à la fête des Tabernacles, était le Citronnier. Rien ne prouve que celui-ci fût connu des Israélites dans le désert ; toutefois il est remarquable qu'on se servit de Citrons pour la même solennité du temps de Josèphe.

Aujourd'hui encore les Juifs continuent à manger des Citrons ou des confitures de Citrons dans leurs jours de fête.
Mc Cheyne et Bonar ont retrouvé cet usage chez les Juifs de Moldavie : « Nous logions, disent-ils, près de la rivière, dans une auberge tenue par un Juif ; il avait élevé devant sa porte une cabane avec des saules pris au bord de l'eau ; la fête des Tabernacles devait commencer dans la soirée suivante. Il nous montra sa branche de palmier, appelé Mab, et son beau fruit, appelé ezroch, qu'on suppose être celui du bel arbre dont il est parlé dans la Loi. C'était une espèce de Limon, qui ne vient à maturité qu'une fois tous les trois ans. On l'apporte d'Italie et de Palestine ; un seul, pour la fête, coûte quelquefois plus de cent écus. Notre hôte avait payé le sien vingt-cinq francs. »



CHAPITRE LV

Le Kikajon

 L'Éternel Dieu prépara un Kikajon, et le fit monter au-dessus de Jonas, afin qu'il lui fît ombre sur la tête et qu'il le délivrât de son mal ; et Jonas se réjouit d'une grande joie à cause de ce Kikajon. Mais Dieu, prépara pour le lendemain, quand l'aube du jour monterait, un ver qui frappa le Kikajon, et il sécha. (Jonas IV, 6, 7.)

 

Ricinus communis (Ricin)

 L'ombrage de cette plante, dans un lieu brûlé par le soleil, fit les délices du prophète Jonas. Dieu, en la faisant sécher subitement, lui donna une leçon frappante, au moment où, dans l'amertume de ses sentiments, il venait de désirer la mort d'une multitude de ses semblables.

Quant à la plante appelée Kikajon, il n'y en a peut-être pas une dans toute la Bible qui ait soulevé des discussions aussi passionnées. Les premiers Pères de l'Église ont été, à cet égard, d'une violence qui nous semble aujourd'hui ridicule et absurde, se querellant, s'excommuniant même réciproquement, et déconsidérant ainsi la Parole de Dieu.
Jérôme affirmait que le Lierre était la plante en question ; Augustin assurait que c'était la Courge, parce qu'elle croît très rapidement.
Cette dernière circonstance n'a du reste point d'importance ; il est impossible, en effet, de ne pas voir, dans la croissance rapide du Kikajon, un fait purement miraculeux ; le même Dieu qui dit : « Que la lumière soit, » et la lumière fut, a pu aussi, d'un mot, faire croître en un instant un arbre pour procurer de l'ombre à son serviteur.

Il est probable que la plante de Jonas était le Ricin ou Palma Christi (Ricinus communis). Dans nos jardins, c'est une plante herbacée annuelle, mais dans les climats chauds, c'est un arbrisseau de cinq à six mètres (quinze à vingt pieds), qui peut vivre plusieurs années et dont les grandes feuilles palmées donnent beaucoup d'ombrage. Il grandit très vite.
M. Ramsay, qui accompagnait Lord Lindsay en Égypte, en donne la description suivante : « Nous avons vu aujourd'hui une quantité de fort beaux Ricins ; jamais je n'ai remarqué, au même moment et sur une même plante, des formes si diverses ; elle porte sur la même tige deux sortes de fleurs entièrement différentes ; les unes rouges (1), les autres blanches (2), des boutons et des fruits ressemblant aux marrons d'Inde, mais plus petits. Les jeunes feuilles ont une teinte d'un pourpre foncé, et les vieilles d'un vert éclatant. »

L'huile de Ricin, produit de cet arbre, est très employée comme purgatif. Les Juifs en faisaient usage dans leurs rites religieux, et c'est une des cinq espèces que la tradition rabbinique recommande pour certaines cérémonies. Les Chinois l'emploient dans leur cuisine.


Table des matières

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(1) Ce sont les fleurs femelles ; voyez la planche, où elles se présentent en grappe sur la plante.

(2) Ce sont les fleurs mâles ; voyez la planche, au-dessous des précédentes.
Les détails sont, en allant de gauche à droite et de haut en bas : une graine, une fleur mâle, une fleur femelle, et un fruit complètement développé.

 

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