Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



BOTANIQUE BIBLIQUE




CHAPITRE LVI

Le Figuier

 Le Figuier ne poussera point et il n'y aura point de fruit dans les vignes, ce que l'olivier produit manquera, et pas un champ ne produira rien à manger ; les brebis seront retranchées du parc, et il n'y aura point de boeufs dans les étables. Mais moi, je me réjouirai en l'Éternel et je tressaillerai de joie au Dieu de ma délivrance. (Habac. III, 17, 18.)

C'est ainsi que le Prophète hébreu glorifiait Dieu, et le chrétien murmurerait en présence des épreuves d'ici-bas ! Non, car les bénédictions réservées au coeur qui aime et à une vie sanctifiée, éclatent bien plus souvent au milieu de la maladie, de la pauvreté et de la misère, qu'au sein des prospérités terrestres. (Rom. V, 1-5.)

Habacuc parle du Figuier comme d'une plante d'une grande importance pour le peuple d'Israël. Le Figuier des Saintes-Écritures (Ficus Carica) y est mentionné fréquemment, depuis le péché de nos premiers parents jusqu'à la venue du Messie.

L'ombrage de ce bel arbre est fort épais ; on plante le Figuier dans les cours des maisons de l'Orient, parce qu'on prétend que son ombre est plus fraîche et plus salutaire que celle d'une tente.
Le voyageur qui parcourt la Terre-Sainte se réjouit encore aujourd'hui lorsque la voix de l'Arabe sous le Figuier : « Tacht-el-tine » l'invite à venir s'y reposer. À l'heure où le soleil darde ses rayons ardents sur la terre, il apprécie pleinement le sens de cette expression, qui peint si bien le bonheur dont jouissaient les Israélites : Habitant en assurance chacun sous sa vigne et sous son Figuier. (1 Rois IV, 25.) Lorsqu'en outre il vient à manger des Figues fraîches ou sèches, il ne lui semble plus étrange que, dans un pays où les fruits forment une portion si considérable de la nourriture quotidienne, la disette de Figues soit regardée par le prophète, comme une calamité publique.

Les espions envoyés par Moïse en Canaan rapportèrent, entre autres fruits, des raisins, des grenades et des Figues d'Escol. (Nombr. XIII, 24.) Cet endroit est encore cité pour ses Figuiers, dernier vestige de son ancienne fertilité et de sa splendeur passée.

Les fleurs du Figuier, très peu apparentes, sont renfermées à l'intérieur de la Figue elle-même, qui sort ainsi des rameaux sous forme de boutons et grossit peu à peu. C'était à cette pousse des fruits que notre Seigneur faisait allusion lorsqu'il disait : Quand ses branches commencent à être tendres, et qu'il pousse des feuilles, vous connaissez que l'été est proche. (Matth. XXIV, 32.)

On a discuté sur ce passage (Marc XI, 13 - 20) : Jésus voyant de loin un Figuier qui avait des feuilles, il y alla pour voir s'il y trouverait quelque chose, et s'en étant approché, il n'y trouva que des feuilles, car ce n'était pas la saison des Figues. Alors Jésus prenant ta parole, dit au Figuier : Que jamais personne ne mange de ton fruit ! Le matin ses disciples virent le Figuier séché jusqu'aux racines.
Comment, disent quelques écrivains juifs, comment Christ pouvait-il s'attendre à y trouver des fruits, puisque la saison n'en était pas encore arrivée ?
La difficulté est plus apparente que réelle.
Les Figues d'été ne sont mûres, il est vrai, qu'au mois de juin et l'incident avait lieu vers Pâques ; mais il arrive quelquefois de trouver, même à cette époque, des Figues encore bonnes, arriérées de l'automne précédent, et l'on comprend que le Seigneur s'approchât de l'arbre pour en chercher.
En outre, si l'arbre eût dû porter des Figues d'été, elles eussent déjà été visibles quoique non mûres, puisqu'elles sortent des branches avant les feuilles ; mais il n'y en avait point ; l'arbre était donc stérile, et Jésus le condamne comme une image frappante de cette sainteté extérieure, mais dépourvue des fruits de la foi, qui caractérisait les Pharisiens.

En Orient, on emploie souvent les Figues de la même manière que le prophète Esaïe lorsqu'il voulut guérir le roi Ezéchias, en les appliquant sur la partie malade. (2 Rois XX, 7.)
Outre la récolte de l'été, qui donne des Figues plus grosses, le Figuier en fournit d'ordinaire une seconde en automne avec des fruits plus petits, mais souvent plus savoureux.



CHAPITRE LVII

La Myrrhe

 Jésus étant né à Bethléem, des Mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent le petit enfant avec Marie sa mère, lequel ils adorèrent en se prosternant, et après avoir ouvert leurs trésors, ils lui présentèrent des dons, de l'or, de l'encens et de la Myrrhe. (Matth. II, 1 - 11.)

Nous savons par divers passages des Saintes-Écritures et par les usages actuels des Orientaux, que l'on offrait en présent des fruits, des légumes et des résines odorantes aux monarques de la terre. Les Mages agirent ainsi vis-à-vis de Jésus enfant, parce qu'ils reconnaissaient en lui le Prince de la vie.

La réputation dont la gomme-résine appelée Myrrhe jouissait chez les anciens, n'a pas diminué de nos jours en Orient. Elle est fort estimée comme substance aromatique et comme parfum. On s'en sert aussi en médecine ; c'est un stimulant très précieux. Les Égyptiens en brûlaient dans leurs temples et l'employaient avec d'autres aromates pour embaumer les cadavres.

Après la mort du Sauveur, nous voyons Nicodème, si timide pendant la vie de Jésus, apporter cent livres de Myrrhe et d'aloès pour les consacrer à sa sépulture. C'est un petit arbre appelé Arbre à Myrrhe (Balsamodendron Myrrha), qui produit cette drogue. Il croît en Abyssinie et dans l'Arabie-Heureuse, parmi les acacias épineux et les euphorbes.
Ses rameaux sont couverts d'épines, son écorce et son bois sont odoriférants, ses feuilles poussent trois par trois, son fruit est semblable à une petite prune ; il ressemble à l'arbrisseau qui produit le baume de Galaad et appartient à la même famille (1).

Lorsque la Myrrhe suinte de l'arbre, c'est une substance transparente, qui tombe en gouttes sur les pierres placées au-dessous des branches. Elle coule pendant presque toute l'année, mais c'est dans la saison chaude qu'elle est le plus abondante.
Quand elle a durci, les Abyssins la recueillent dans de petites peaux de chevreaux pour l'exporter aux Indes et en Arabie. Il fut un temps où la Myrrhe était fort estimée en Europe. Un auteur excentrique, Van Helmont, écrivait que si l'on pouvait parvenir à dissoudre complètement de la Myrrhe dans les liquides du corps humain, l'homme deviendrait immortel.

La saveur de ce produit est amère et désagréable ; quant à son odeur, qui peut n'être pas du goût de tout le monde, il est certain que les Hébreux en faisaient grand cas. Nous en avons un exemple dans le passage suivant : Tous tes vêtements sont parfumés de Myrrhe, d'aloès et de casse, quand tu sors des palais d'ivoire par lesquels on t'a réjoui. (Ps. XLV, 9.)
Plusieurs espèces de Myrrhe paraissent avoir été anciennement en usage, et il est probable qu'il y en avait de plus ou moins aromatiques.



CHAPITRE LVIII

Le Roseau et la Canne aromatique

 Jésus se mit à parler de Jean au peuple et dit : Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Était-ce un Roseau agité par le vent ? (Matth. XI, 7.)

Le Roseau est bien l'emblème d'un être fragile et mortel. Il s'agite à chaque souffle du vent ; le léger panache qui surmonte sa tige élancée peut être considéré comme une image de l'esprit de l'homme poussé en sens divers par des émotions contraires.
D'autres comparaisons de la Bible, tirées de la même plante, sont également saisissantes. Lorsque le guerrier assyrien injuriait le roi Ezéchias, il lui dit : Tu te confies en l'Égypte, en ce bâton qui n'est qu'un Roseau cassé, sur lequel si quelqu'un s'appuie, il lui entrera dans la main et la percera ; tel est Pharaon, roi d'Égypte, pour tous ceux qui se confient en lui (2 Rois, XVIII, 21.)
Esaïe XLII, 5, dit : II ne brisera point le Roseau froissé.
Ce caractère attribué au Messie par le prophète est singulièrement propre à relever le pauvre pécheur navré, inquiet, abattu, et à remplir son coeur de joie par la certitude de l'amour de son Sauveur.

Le Roseau était employé chez les anciens pour écrire ; on en ôtait la moelle, on le faisait sécher au soleil et on le taillait comme une plume. Il faut substituer le mot Roseau à celui de plume dans les divers passages de la Bible où il est question d'écriture, car les plumes ne servaient pas alors à cet usage.

C'est le Roseau appelé Arundo Donax, qui doit être celui de la Bible. Il est commun en Asie et dans l'Europe méridionale. Il a de fortes tiges creuses, hautes de dix à quinze pieds (3 à 5 mètres), et on l'emploie pour des échalas, des palissades et une foule d'autres ouvrages. Ses fleurs fournissent une teinture et ses racines contiennent du sucre.

Le Roseau aromatique était l'une des substances qui composaient l'huile de l'onction. (Ex. XXX, 23.) Pourquoi me présentera-t-on la meilleure Canne aromatique venant d'un pays éloigné ? dit l'Éternel. (Jér. VI, 20.)
On pense qu'il est question dans ces passages du Calamus aromaticus, espèce de palmier des Indes ; plusieurs écrivains, remarquant que des rapports commerciaux étaient établis entre cette contrée et l'Égypte dès l'époque des Pharaons, pensent que le Roseau aromatique des Indes pouvait fort bien être l'un des produits précieux importés en Palestine de ces régions lointaines.
Le bois du Calamus est très dur, aromatique, et fournit une substance résineuse analogue au sang-dragon.



CHAPITRE LIX

L'Ivraie

 Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avait semé de bonne semence en son champ. Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint, qui sema l'ivraie parmi le blé et s'en alla. (Matth. XIII, 24, 25.)

Luther, dans sa version allemande, traduit ainsi : Son ennemi vint et sema de mauvaises herbes parmi le blé.
Le mot original Zizanion ne se trouve pas dans les auteurs profanes, mais le mot très analogue : Siouann, par lequel les Arabes désignent l'Ivraie, permet de croire que le Zizanion du Nouveau Testament est bien notre Ivraie (Lolium temu lentum).
Une autre remarque vient encore à l'appui de l'identité des deux plantes : jusqu'au moment où le blé est en épis, l'Ivraie lui ressemble tellement qu'elle se confond avec lui ; ainsi l'agriculteur ne se doute de sa présence que quelque temps avant la moisson.
Volney nous apprend que les cultivateurs de Palestine et de Syrie, de peur de perdre une seule plante de blé, n'osent pas en ôter l'Ivraie, mais qu'ils la laissent jusqu'à la moisson, et qu'alors ils la trient avec la main pour en faire des paquets séparés ; ces détails sont conformes à l'enseignement de la parabole : Laissez-les (l'Ivraie et le froment) croître tous deux ensemble jusqu'à la moisson ; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l'Ivraie et liez-la en faisceaux pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon grenier. (Matth. XIII, 30.)

L'Ivraie est commune dans les moissons de l'Europe et de l'Orient ; c'est la seule plante vénéneuse de la famille des Graminées. La farine tirée de ses graines donne des vertiges et enivre les hommes et les animaux.
On cite l'exemple d'un fermier qui mourut pour avoir persévéré à manger du pain fait de farine d'Ivraie. Sa femme et sa servante, qui renoncèrent à cette nourriture, furent cependant malades au bout d'un certain temps, quoiqu'elles n'en eussent pris qu'une petite quantité.



CHAPITRE LX

La Moutarde

 Le royaume des deux est semblable à, un grain de Moutarde que quelqu'un prend et sème dans son champ ; ce grain est la plus petite de toutes les semences ; mais quand il est crû, il est plus grand que tous les autres légumes, et il devient un arbre, tellement que les oiseaux du ciel y viennent et font leurs nids dans ses branches. (Matth. XIII, 31, 32.)

Plusieurs commentateurs considèrent la Moutarde de la Bible comme étant la Moutarde noire (Sinapis nigra) de nos champs. Sous le climat favorable de la Palestine, cette plante arrive à une taille élevée. Elle est cependant annuelle ; sa tige, qui périt en hiver, est à peine assez ligneuse pour mériter la dénomination d'arbre.
Remarquons à ce propos, une fois de plus, que la Bible n'est pas écrite avec une rigueur scientifique, et qu'elle peut, par conséquent, appeler familièrement arbre une plante de la hauteur d'un homme et garnie de branches étendues.

Le docteur Kitto, dans sa Bible pittoresque, cite l'extrait suivant des voyages au Chili par Alonzo de Avallo : « La Moutarde, les navets, la menthe, le trèfle et d'autres plantes cultivées en Europe, croissent sans culture au Chili, et ne servent qu'à la nourriture des bestiaux. La Moutarde y prospère si rapidement, que sa tige atteint la grosseur du bras et que la plante prend tout a fait l'apparence d'un arbrisseau. J'ai fait bien des lieues à travers des plantes de Moutarde plus hautes qu'un homme à cheval ; les oiseaux construisent leurs nids dans leurs branches, ainsi que le dit l'Évangile. »

Claude Hamilton a fait des observations analogues dans la Haute-Égypte. Quand Jésus représente la semence de Moutarde comme la plus petite de toutes, il paraît avoir voulu exprimer une petitesse comparative ; du reste, ne nous inquiétons pas davantage de l'exactitude littérale ici que dans l'expression hyperbolique employée par David, lorsqu'il dépeint Saül et Jonathan comme plus légers que les aigles, plus forts que les lions. (2 Sam. I, 23.)

Quelques savants, dont nous ne partageons pas l'opinion, se refusent à confondre notre Moutarde et l'arbre des Saintes-Écritures. Le Talmud mentionne un arbre à Moutarde sous le nom de Kardal ; il a été retrouvé sur les rives du Jourdain, près du lac de Tibériade, et le docteur Royle croit que c'est là l'arbre à Moutarde de la Bible. Il a une très petite semence, d'une saveur piquante ; ses rameaux sont assez forts pour porter des nids d'oiseaux. L'écorce de cet arbre est acre et fait lever des ampoules sur la peau ; on en emploie la décoction en médecine ; ses baies sont mangeables. C'est le Salvadora persica des botanistes.


Table des matières

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(1) Les petites branches du prunellier (vulgairement : Épine noire), pourvues de feuilles encore jeunes, ressemblent un peu à celles de ces précieux arbrisseaux.

 

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