Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



UN SAINT DES TEMPS MODERNES

FÉLIX NEFF


VI. - La Voix de la Vallée

La Biaysse

 Le Val de Freissinières ! Ces mots glissent comme un ruisseau dans la paix du soir... Dormillouse ! hameau du Val de Freissinières, posé sur le bord d'un précipice en face d'un paysage tout bleu rayé par le trait blanc des cascades.

 Benjamin VALLOTTON.

 La Biaysse ! cette rumeur fait partie en quelque sorte du paysage. Elle en est la musique intime et majestueuse. C'est un hymne de travail et de triomphe, chanté à pleine voix sous le ciel bleu, sous l'ardeur du soleil, au midi d'un beau jour d'été, dans l'activité sereine des moissons et des fenaisons.

 Charles VALLOTTON.

 

 

Elle accourt avec joie, au bruit des flots d'argent D'où monte vers le ciel la voix de la Vallée.

Naguère elle entonnait la chanson désolée
De l'onde qui fuyait un horizon sanglant ;
 
Aujourd'hui, dans les soirs des étés finissants
Et dans la majesté de la nuit étoilée,
Cette onde est un écho d'une Âme inviolée
Et semble un chant d'amour aux surhumains accents.
 
Devant les pics géants, sous les mélèzes d'or,
S'exalte l'hymne heureux et, dans un large essor, L'hosanna de la paix s'envole vers les cimes.
 
Dormillouse (*) est l'autel dressé par les aïeux
Dont la Biaysse redit le nom harmonieux
Éclairant les sommets glacés et leurs abîmes.

 

(*) Dormillouse, à environ deux mille mètres d'altitude, est le nom patois de la marmotte ou dormeuse.

 

VII - Devant les cimes de Dormillouse

 Si leur pays avait été accessible et habitable, ils eussent été exterminés comme les Vaudois de Val-Louise.
J'ai cru voir quelque étincelle de réveil. Je désirerais ne pas quitter cette contrée où la moisson est grande ...
C'était comme une résurrection !
Je commence même à leur traduire l'Évangile en patois Provençal.

 Félix NEFF.

 Il est difficile d'imaginer terre plus tragique que ce recoin des Alpes Briançonnaises où corps et âmes ont souffert tout ce qu'il pouvait souffrir. Parfois, sans doute, entre deux orages, une accalmie, l'espoir ressuscité, jusqu'au jour ou l'avalanche écrasait tout, avalanche de pierrailles descendue des monts chauves, avalanche humaine plus cruelle encore.

 Benjamin VALLOTTON.

 

Aïeux de Dormillouse et de la Vallouise,

C'est toujours votre voix qui se mêle à la brise,
Qui s'élève sans fin des rives des torrents
Vers les sommets neigeux, les glaciers transparents.
Dans la plainte des pins couronnant Freissinières
Le murmure des bois se mêle à vos prières
Et la Biaysse, où se mire un passé glorieux,
Dans son onde a gardé vos traits mystérieux
Les aïeux sont présents sur cette rude terre
Que couronne là haut l'alpage solitaire.
Sur les pentes s'allonge un sillage éclatant
Dont la pourpre ressemble à des mares de sang
Et sur les cimes, quand descendent les ténèbres,
Se lèvent ô martyrs, vos légions funèbres
Tous ils voulaient servir la seule vérité ;
Ils mouraient sous la Croix et pour la liberté.
Des siècles sur ces morts étendent leur suaire,
Et Dormillouse veille ainsi qu'un sanctuaire
Sur le Val grandiose où dorment ces héros
Dont nous parle la voix avec la voix des flots
C'est le galop des dragonnades
Qu'on entend au bruit des cascades.
0 vieux mélèzes des forêts
Dont l'ombre a d'étranges reflets,
Biaysse élevant dans le silence
Un chant qui ne se tait jamais,
Vous étiez les témoins de cette « malheurance »

 

VIII. - Sur les bords de la Biaysse

 

 Le passe répond de l'avenir !
(inscription gravée sur la porte d'entrée de Briançon)

 Neff a travaillé, il y a cent ans, au réveil d'une des régions les plus déshéritées de notre France. Par son esprit d'abnégation, par sa foi admirable, par sa largeur de vues aussi bien que par ses préoccupations d'ordre social, il a mérité le titre d'Apôtre des Hautes-Alpes.

 A. GALLAND.

 Quiconque aime à la fois la montagne et le Midi ne peut manquer de reconnaître en Freissinières une des vallées alpestres les plus belles et les plus attachantes que l'on puisse voir.

 Charles VALLOTTON.

Cet hymne vibrant d'allégresse
Célébrant les sommets
Sous leurs mélèzes, c'est la Biaysse
Aux horizons de paix.
Son onde pure et transparente
Et ses flots de cristal
Le long de leur rive odorante
Entonnent un chant triomphal.
Elle est la Voix de la Vallée,
Échos très lointain des aïeux,
Et quand la nuit est étoilée
C'est tout un passé fastueux,
Dont rien n'égale la noblesse,
Qui s'éveille majestueux
Sur les bords de la Biaysse.
Couvrant tous les cris d'autrefois,
C'est un hymne de délivrance
Dont la Biaysse emplit les grands bois
Et, dans la plaine, la Durance
À ce chant vient unir sa voix
Sur la terre de sang trempée
Où ressuscite une Épopée !

 

IX & X - Au pays de Félix Neff

Horizons de Genève
Et du lac Léman

 Genève, la cité de Félix Neff. qui fut au siècle dernier le berceau providentiel de la Croix-Rouge, est devenu le siège de cette Société des Nations, dont l'idéal chrétien est « la guerre hors la loi », et apparaît comme une capitale mondiale, internationale, servant de trait d'union entre les peuples. a Post tenebras lux, reste sa noble devise.
Devant leur Lac pacifique, Lausanne et Genève sont actuellement deux des métropoles les plus importantes de cette Rhodanie fraternelle qui solidarise dans un même idéal latin et dans leurs intérêts communs tous les riverains du Rhône, sans distinction de frontières, des bords du Léman aux bords de la Méditerranée.

            Edg. DE V.

1° Horizons de Genève

À la mémoire de Frédéric de Stoutz.
C'est l'austère cité chère aux Réformateurs.
Dans l'étroite ruelle on croit entrevoir Bèze
Escorté de Calvin, discutant d'exégèse ;
Les « escholiers » font cercle autour des deux docteurs.
 
Éprise des exploits d'aïeux libérateurs,
Genève garde au coeur ce feu que rien n'apaise,
La passion du Droit, et reste une fournaise
Où bouillonnent sans fin les pensers novateurs.
 
Saint-Pierre avec ses tours domine au loin la rade
Quand de gais carillons célèbrent « l'Escalade »,
La foule glorifie un Jour de liberté.
 
Ici le monde vit planer sur ses querelles
« La Croix Rouge ».., et la Paix tente d'ouvrir ses ailes
Sur l'Europe meurtrie et sur l'Humanité !

 

2° Horizons du Lac Léman

En mémoire de mes amis
Ernest des Essarts et Alex. de Stourdza.
De glaciers en glaciers, le Rhône Valaisan
Semble précipiter son cours. Rien ne l'arrête
Il va vers le soleil ! Et son onde discrète
Vient d'un rêve enchanter les rives du Léman.
 
Sous l'Alpe, cheminant mystérieusement,
On devine cette onde apaisée et muette,
Et la voile latine au cri de la mouette
Prend son vol et s'ébat sur le fleuve dormant.
 
En ces golfes d'azur à la grève fleurie
Apparaît ton mirage, ô lointaine patrie
Des Îles de lumière aux parfums enivrants !
 
Ce Lac limpide, avec sa paix virgilienne,
Évoque la splendeur méditerranéenne
Des grands horizons d'or sous leurs cieux transparents.

 


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