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TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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LES VAUDOIS ET L'INQUISITION




CHAPITRE PREMIER
Origine des Vaudois.

ARTICLE 1. - SENTIMENT PROFOND DU BESOIN D'UNE RÉFORME

On ne saurait nier l'existence de singuliers abus dans la société ecclésiastique du moyen âge. Sans entrer dans des détails infinis, il nous sera permis d'indiquer parmi les sources de ces abus : d'abord la situation politique de l'Église dans la société féodale ; les évêques et les abbés devenus seigneurs temporels ; les papes tendant à se rendre princes indépendants, protecteurs, puis dominateurs de l'Italie (1).

En second lieu, nous devons signaler l'excès des richesses, qui constituaient un danger sérieux. D'une part, elles favorisaient la luxure et la paresse dans les églises riches, la jalousie et la cupidité dans les églises pauvres ; d'autre part, elles déterminaient un malaise dans la société civile. Alors les princes s'opposaient à l'accumulation des biens ecclésiastiques, par des coups de force, de véritables vols, ou des violences stupides (2), à moins qu'ils ne prissent des mesures légales approuvées en leurs conseils et dictées par la raison (3).

En dépit ou, plus justement, à cause de ces misères, il exista toujours, dans le sein de l'Église elle-même, un parti, plus fort à certaines époques, moins influent dans d'autres, qui, conscient de la décadence actuelle et soucieux de l'idéal proposé par le Christ à ses fidèles, chercha à réagir, en obtenant la réforme plus ou moins complète des abus.

Au XIe siècle, le parti réformateur, personnifié dans les moines de Cluny, put s'appuyer sur la main vigoureuse de Grégoire VII et des papes ses contemporains (4).

Le XIIe siècle entendit saint Bernard (5), et le XIIIe, Innocent III (6), tonner avec énergie contre les crimes des clercs. Leurs efforts obtinrent une réforme au moins partielle, avec la suppression des abus les plus criants. Mais, remarquons-le, les abus n'étaient pas simplement le fait des prélats, des clercs inférieurs ou des violences stupides (7), à moins qu'ils ne prissent des mesures légales approuvées en leurs conseils et dictées par la raison (8).

En dépit ou, plus justement, à cause de ces misères, il exista toujours, dans le sein de l'Église elle-même, un parti, plus fort à certaines époques, moins influent dans d'autres, qui, conscient de la décadence actuelle et soucieux de l'idéal proposé par le Christ à ses fidèles, chercha à réagir, en obtenant la réforme plus ou moins complète des abus.

Au XIe siècle, le parti réformateur, personnifié dans les moines de Cluny, put s'appuyer sur la main vigoureuse de Grégoire VII et des papes ses contemporains (9).

Le XIIe siècle entendit saint Bernard (10), et le XIIIe, Innocent III (11), tonner avec énergie contre les crimes des clercs. Leurs efforts obtinrent une réforme au moins partielle, avec la suppression des abus les plus criants. Mais, remarquons-le, les abus n'étaient pas simplement le fait des prélats, des clercs inférieurs oudes moines, depuis longtemps déjà, ils souillaient le Saint-Siège.

Malgré la valeur personnelle des pontifes qui occupèrent le trône apostolique depuis Grégoire VII, les preuves abondent que bien des réformes eussent été nécessaires dans le gouvernement central de l'Église (12). L'intervention des papes dans les affaires de l'empire, dans celles des principautés italiennes et, en général, dans tous les royaumes, entraînait des mécontentements et des inconvénients sans nombre (13). Leur tendance à se mêler des mille affaires des diocèses particuliers, d'une part surchargeait leur chancellerie, d'autre part nuisait à l'autorité des évêques (14). La cour romaine assiégée par les intrigues s'en défendait parfois fort mal, et tout en luttant contre la simonie au dehors, se laissait gangrener par l'amour des richesses et du luxe.

C'est un rude réquisitoire que prononçait, devant le pape Adrien. IV, le moine Jean de Salisbury, plus tard évêque de Chartres : « On dit que Rome est moins la mère que la marâtre des églises ; qu'elle donne asile à des scribes et à des pharisiens, qui prétendent commander au clergé, sans en être l'exemple ; qui, durs pour les pauvres, décorent leurs demeures des meubles les plus précieux ; qui oppriment les églises, soulèvent à dessein des procès et trop souvent ne rendent la justice qu'à celui qui l'achète. On ajoute que le pape lui-même est à charge au monde. Pendant que tombent en ruine les autels édifiés par nos pères, il habite des palais et se montre vêtu de pourpre et d'or. Aux mains de ces prêtres fastueux, l'Église du Christ s'avilit, mais un jour viendra où le fléau de Dieu s'appesantira sur eux (15). »

À cause de la haute situation du pape dans l'Église, il était difficile d'imposer à son entourage une réforme cependant bien nécessaire. Alors que se passait-il ?

Pendant que la masse indifférente, à son ordinaire, laissait faire ou se contentait de railleries faciles contre les vices trop marqués du clergé ou des cloîtres (16), certaines âmes plus délicates cherchaient un abri dans les monastères réputés les plus vertueux (17). D'autres gémissaient en silence, attendant l'arrivée d'un secours céleste, puisque les moyens humains ne pouvaient corriger une cour au-dessus de toute autorité terrestre, ne se reconnaissant ni contrôle ni limite (18). Il était cependant bien vraisemblable qu'un jour ou l'autre des réformateurs viendraient, ne se contentant pas de pousser des soupirs plus ou moins discrets, d'émettre des plaintes plus ou moins éloquentes. Ils appelleraient à eux les âmes dans la peine et, avec elles, ou imposeraient à l'Église la réforme nécessaire, ou seraient écrasés violemment par sa puissance.

De ces réformateurs du moyen âge, les Vaudois sont bien parmi les plus sympathiques. Sans visées ambitieuses, désireux simplement de vivre une vie plus évangélique que celle des clercs de leur temps, simples dans leurs goûts, chastes dans leurs moeurs, ils auraient mérité d'être pris en haute considération imités même par leurs adversaires. Une vraie fatalité semble cependant, dès leurs débuts, s'être acharnée sur eux. On ne comprit pas ou, du moins, on comprit trop tard (19),à quelle nécessité religieuse et sociale ils répondaient. Les premiers échecs ne firent qu'augmenter l'obstination des malheureux Vaudois et séparèrent d'une manière définitive, par un fossé que les persécutions rendirent de plus en plus profond, les disciples du même Dieu.

ARTICLE Il. - ORIGINE DES VAUDOIS.

Si l'on en croyait un certain nombre d'écrits se rattachant aux Vaudois lombards du quatorzième siècle (20), les Vaudois seraient les descendants des premiers chrétiens, restés purs de la décadence, où le pape saint Sylvestre aurait entraîné l'Église.

Ce pape, en effet, enrichi par Constantin, paré d'une couronne impériale, se serait, prétendent les légendes dont nous parlons, détaché tant de la pauvreté que de l'humilité primitive. Suivant son exemple, entraînée par son influence, l'Église s'était précipitée dans le mal (21). Quelques chrétiens, restés fidèles au Christ au milieu de la corruption générale, avaient conservé de génération en génération l'enseignement apostolique et, huit siècles après Constantin, trouvé un réorganisateur de leur communion, comme un second fondateur de l'Église dans un certain Pierre, surnommé de Waldis, d'après le lieu de sa résidence (22). D'autres légendes piémontaises font descendre les Vaudois de chrétientés fondées, disent-elles, par saint Paul, dans les vallées (23) du Piémont (24).

La vérité est plus simple, et, d'après deux récits du moyen âge qui se complètent (25) sans se contredire, se réduit à ceci : Un riche bourgeois de Lyon, Jean ou Pierre de Vaud ou de Valdo, enrichi par les prêts à intérêts, si sévèrement proscrits alors dans l'Église, se sentit profondément ému par les exemples du saint voyageur romain Alexis (26).

Sa conversion achevée à l'audition des récits évangéliques parlant d'abnégation et de pauvreté, il se résolut de pratiquer à la lettre les conseils du Christ, comme saint François d'Assise devait le faire quelques années plus tard. Abandonnant en conséquence à sa femme ses biens fonciers, il plaça ses deux fils les encore jeunes à Fontevrault, répara de son mieux les torts faits dans l'acquisition de sa fortune et distribua tout ce qui lui restait aux pauvres. Dénué de toutes ressources matérielles, il obtint d'abord d'un ami le nécessaire de chaque jour, puis, sur l'ordre de l'archevêque Guichard, s'adressa à sa femme pour sa nourriture quotidienne (1173) (27).

Une telle conversion pouvait difficilement passer inaperçue. Elle le fut d'autant moins qu'après quelques années de recueillement et d'études (28), Valdo, se croyant, dans son enthousiasme, destiné à devenir l'apôtre et le restaurateur de la pauvreté méconnue, commença à enseigner, à tous ceux qui pouvaient l'entendre, les vérités dont il avait été frappé (1177 ou 1178). À cette époque, en effet, la prédication n'était pas réservée aux prêtres aussi strictement qu'elle l'est de nos jours. On admettait que des laïques pussent exhorter et prêcher (29) leurs compatriotes, en se conformant toutefois aux ordres des évêques et des curés (30). En fait, un certain nombre de disciples, hommes et femmes, surtout des classes populaires (31), se groupèrent autour du réformateur, prêtèrent entre ses mains les voeux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté ; et les nouveaux apôtres se mirent à prêcher, comme leur maître, sur les places ou les voies publiques de Lyon, ainsi que dans les bourgs environnants (32).

ARTICLE III. - PREMIÈRES DIFFICULTÉS AVEC L'ÉGLISE.

Avec la meilleure volonté du monde, il était bien difficile à des prédicateurs aussi improvisés de ne pas tomber dans des erreurs de doctrine.
Plus difficile encore d'éviter certaines exagérations ou des invectives contre la vie mondaine, les revenus et les richesses des ecclésiastiques.
De là, tout naturellement, des soupçons et des plaintes. L'archevêque de Lyon crut devoir intervenir (35). Il fit défendre aux disciples de Valdo de continuer à prêcher. Assez fièrement, à l'imitation des apôtres de Jésus-Christ, et malheureusement comme bien d'autres rebelles, ils répondirent qu'ils devaient obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Leur vocation, disaient-ils, à laquelle ils ne pouvaient se soustraire, était d'annoncer l'Évangile (36). L'archevêque les fit chasser de Lyon avec leur fondateur (1179) (37).

À cette époque le troisième concile général de Latran était assemblé. Valdo se rendit à Rome. Bien accueilli, dit-on, par le pape Alexandre II, qui approuva son voeu de pauvreté, le fondateur vit l'examen de son affaire confié à l'anglais Walter Map, représentant au concile du roi d'Angleterre Henri II. Il ne fut pas difficile, sans doute, au théologien de se railler de la simplicité des pauvres lyonnais et de faire rire à leurs dépens les Pères du Concile (38). Bonnes gens sans doute, les estimait-on, mais bien naïfs de croire ramener à l'abandon de ses richesses une Église, dont l'avenir semblait fondé sur la possession de solides biens fonciers.

Ces bonnes gens représentaient cependant les aspirations sociales et religieuses de milliers d'âmes, et si, comme il semble, le mouvement vaudois a groupé de nombreuses communautés, en leur inspirant de la répulsion pour l'Église, s'il a préparé la révolution hussite, et ainsi devancé la Réforme protestante, les railleries romaines tombaient fort mal.

Toutefois Valdo reçut pour lui et ses disciples l'autorisation de prêcher, sur la demande ou au moins avec l'autorisation des chefs ecclésiastiques (39). Moins heureux que lui, les Humiliés de Lombardie, dont nous allons bientôt parler, et avec qui Valdo se trouvait peut-être en rapport, recevaient la défense de faire des réunions et de prêcher (40). Que se passa-t-il ensuite ? Nous ne le savons pas. Si Valdo et ses disciples s'en tinrent à la décision pontificale, ce ne fut probablement pas longtemps, car Lucius III, dans la fameuse bulle de Vérone (1184), où il énumère les hérétiques excommuniés, Cite les Humiliés ou Pauvres de Lyon (41).

Cette sentence, qui confirmait l'excommunication dont quelques années auparavant Guichard aux Blanches Mains avait frappé la première communauté vaudoise, excluait de l'Église Valdo et ses adhérents. Ils devaient porter et recevaient déjà les noms les plus divers. Ceux de Joséphites, de Spéronites, d'Arnaldistes, Comistes, Barrini, Sérabaïtes, Tortolans ou encore d'Ortliebériens, de Winkeler et autres (42) tinrent à des circonstances locales ou à des chefs spéciaux, ou même désignèrent des sectes n'ayant avec les Vaudois que des rapports assez lointains.

Plus communément et plus justement, on les appelait Pauvres de Lyon ou Léonistes par suite de leur origine ; de Vaudois à cause de leur fondateur ; de Sabatati ou Insabatati parce qu'ils portaient des sandales ou sabots forme spéciale (43), et enfin d'Humiliés, à cause de leur ressemblance et de leurs rapports avec les communautés qui portaient déjà ce nom en Lombardie.


Table des matières

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(1) Fort légitime et jusqu'à un certain point indispensable dans une société ou quiconque n'était pas fort risquait de devenir victime, la qualité de seigneur et à fortiori de souverain entraînait l'obligation de prendre les armes, d'exécuter des sentences de mort et autres, charges bien éloignées du caractère ecclésiastique. Sur les seigneuries ecclésiastiques, V. Luchaire, Histoire des institutions monarchies de la France sous les premiers Capétiens, Paris 1891, t. II, p. 1.

(2) Les exemples en seraient en nombre infini. V. sur ce sujet, Luchaire, 1. c., p. 57. F. Rocquain, La cour de Rome et l'esprit de réforme avant Luther t. I, p. 3.Les querelles des églises entre elles ou des églises avec les seigneurs remplissent tout le moyen Cf. Luchaire, l. c., p. 95, 97 et notes.

(3) V. Boutaric, Saint Louis et Alphonse de Poitiers, Paris, 1879, p. 456, sur le droit d'amortissement imposé an clergé.

(4) Cf. sur la réforme projetée et désirée au temps de Grégoire VII, Voigt, Histoire du pape Grégoire VII et de son siècle traduction par Jager Bruxelles, 2 vol. 1844, t. I, p. 85, sq. ; p. 179 sq. ; Baronius Annales, an. 1060, passim en particulier, n. 50, sq. ; Berault-Bercastel, Histoire de l'Église, nouvelle édition par Pelier de la Croix, Paris, 12 vol. 1830, t. V, p. 32 et 33 passim ; Rocquain, t. I, p. 7 sq. - En général toutes les histoires de l'Église.

(5) Cf. Sur la réforme religieuse, S. Bernardi, Apologia, passim, en particulier, c. VIII. IX, X ; sur la réforme de la cour romaine, S. Bernardi de Consideratione, passim, Vacandard, Vie de saint Bernard, abbé de Clairvaux, 2 vol. Paris, 1895, t. I, p. 111 sq. ; t. II, p. 436 sq.

(6) Cf. Sur la réforme de la cour romaine par Innocent III, Hurter Histoire du Pape Innocent III et de ses contemporains, traduite par A. de Saint-Chéron et J.-B. Haiber, 3 vol. Paris 1867, t. I, p. 121, 123 ; sur la réforme de l'Église, Rocquain, t. I, p. 410.

(7) Les exemples en seraient en nombre infini. V. sur ce sujet, Luchaire, l. c., p. 57. F. Rocquain, La cour de Rome et l'esprit de réforme avant Luther t. I, p. 3.
Les querelles (les églises entre elles ou des églises avec les seigneurs remplissent tout le moyen Cf. Luchaire, l. c., p. 95, 97 et notes.

(8) V. Boutaric, Saint Louis et Alphonse de Poitiers, Paris, 1879, p. 456, sur le droit d'amortissement imposé an clergé.

(9) Cf. sur la réforme projetée et désirée au temps de Grégoire VII, Voigt, Histoire du pape Grégoire VII et de son siècle traduction par Jager Bruxelles, 2 vol. 1844, t. I, p. 85, sq. ; p. 179 sq. ; Baronius Annales, an. 1060, passim en particulier, n. 50, sq. ; Berault-Bercastel, Histoire de l'Église, nouvelle édition par Pelier de la Croix, Paris, 12 vol. 1830, t. V, 1. 32 et 33 passim ; Rocquain, t. I, p. 7 sq. - En général toutes les histoires de l'Église.

(10) Cf. Sur la réforme religieuse, S. Bernardi, Apologia, passim, en particulier, c. VIII. IX, X ; sur la réforme de la cour romaine, S. Bernardi de Consideratione, passim, Vacandard, Vie de saint Bernard, abbé de Clairvaux, 2 vol. Paris, 1895, t. I, p. 111 sq. ; t. II, p. 436 sq.

(11) Cf. Sur la réforme de la cour romaine par Innocent III, Hurter Histoire du Pape Innocent III et de ses contemporains, traduite par A. de Saint-Chéron et J.-B. Haiber, 3 vol. Paris 1867, t. I, p. 121, 123 ; sur la réforme de l'Église, Rocquain, t. I, p. 410.

(12) Passons sous silence les affreux désordres du Xe siècle où le siège de saint Pierre, jouet des ambitions des barons romains, est donné et enlevé au gré de femmes dissolues. Hefele, Concilien geschichte, 2e édition, n. 511, p. 575 ; Baronius. an 907, 2 ; 908, sq ; Gebhart, l'Italie Paris, 1893, p. 11. Il suffit de noter le jeune pape Benoît IX, élu pape à l'âge de 12 ans. Quatre fois déposé ou démissionnaire, il remonte autant de fois sur son trône. Cf. les Histoires de l'Église Bérault-Bercastel, t. V, p. 239 ; Rorbacher, édition de Lyon, 1872, 1. 73 t. VI, p. 42, etc.

(13) On sait que la lutte commencée sous Grégoire VII pour obtenir la liberté de l'Église, s'était continuée pour assurer sa supériorité sur les princes. Ce fut là toute l'histoire fort passionnée et très émouvante du moyen âge. Cf. Rocquain, t. I, passim.

(14) Saint Bernard lui-même conseillait au pape Eugène III de se décharger du poids de ses « maudites occupations » De consideratione, I. I, c. III-IV ; 1. 11, c. VI-VIII ; I. III, c. II-IV ; Rocquain, t. I, p. 217, 218.

(15) Joan., Sarisberiensis. Policraticus sive de nugis curialium et vestigiis philosphorum, libri VIII ; Migne, Pat. Lat., t. CXCIX, lib. 6, c. et - Traduction de Rocquain t, I p. 246.

(16) Cf. Acta sanctorum. Vita S. Dominici August., t. I p. 399 ; Rocquain, t. I. p. 383 ; Comba, p. 63.

(17) C'est à ce sentiment qu'on doit attribuer la fondation de Vallombreuse par saint Jean Gualbert en 1051 ; de la Chartreuse par saint Bruno en 1090 ; les différentes réformes de Cluny, Clairvaux, Citeaux, et tant d'autres fondations, prospères aux siècles les plus agités.

(18) Innocent III, 1. VI, epist. 163 ; Hahn, t. I, p. 4 ; Rocquain, t. I, p. 219 sq.

(19) Saint Dominique on le sait, pour combattre avec succès les Albigeois et les Vaudois du Languedoc, imita leur manière pauvre de vivre ; saint François d'Assise, à son tour, établit son ordre de la pauvreté, comme l'avaient fait les Vaudois. La preuve que la réforme vaudoise correspondait à un besoin se trouve dans les dispositions conciliantes d'Innocent III envers ceux qui voulurent se rallier à l'Église, sans abandonner leur manière de vivre. V. dans un sens Guiraud. Questions d'histoire et d'archéologie chrétienne, Paris, 1906 p. 24, qui prétend trouver parmi les Vaudois des théories antisociales.

(20) Regulae secte Waldemium dans la Zeitscrift fur historische Theologie, an. 1852, t. II, 238 seq. ; Moneta, dominicain de Crémone (1235). Adversus Catharos et Waldenses libri quinque, édité avec des notes de Richini, Rome 1743, p. 412, Rainer Sacchoni.
Summa de catharis et Leonistis, écrite vers 1250, dans Martène et Durand, collectio, t. V, p. 1775 ; David d'Augsbourg, Tractatus de inquisitione haerticorum, composé vers 1272, édité par Preger, Abhandlungen der konigt. bayer. Akademie, t. XIV, II, p. 183-235 ; précédemment édité sous le nom d'un dominicain Yvonet, dans Martène et Durand, Amplissima collectio, t. V, p. 1773 sq. La légende en question dans Preger est p. 211. Cf. Müller, p. 98, 103 ; Histoire des Vaudois, Introduction, Paris 1898, p. 80 Léger, Histoire générale des églises évangéliques des vallées de Piémont ou vaudoises... Leyde 1669, 2 vol. Préface.

(21) Les Cathares adoptèrent aussi la légende de saint Sylvestre. Peut-être l'avaient-ils empruntée aux Vaudois. Schmidt, t. Il, p. 106.

(22) Pseudo-Reiner dans la Maxima Bibliotheca Patrum., édit. de Lyon, t. III, p, 261 ; Funk dans le Kirchen lexicon, art. Waldenser, col. 1193 ; Hahn, Geschichte der Ketzer, 3 vol., Stuttgart, 1847, Einleitung, t, I, p. Il ; t. Il, p. 21.

(23) Vallée, en latin Vallis, d'où Vallenses et Valdenses.

(24) Funk dans Kirchen lexicon, art. Waldenser, col. 1193 ; - Brez (Jacob) Histoire des Vaudois 2 vol., Paris, 1710, p. 8 Hahn, t. Il, p. 59, note 2.

(25) chronicon anonymi canonici Laudunensis, dans le Recueil des Historiens de la Gaule, par Bouquet et Brial, t. XIII, p. 680 et dans les Monumenta Germaniae. Scriptores, de Pertz, t. XXVI, p. 447. Anecdotes historiques, légendes et apologues tirés du recueil inédit d'Étienne de Bourbon, dominicain du XIIIe siècle, par Lecoy de la Marche, Paris, 1877, p. 290 sq. L'ouvrage d'Étienne ; De septem donis Spiritu Sancti, composé entre 1249 et 1261, avait été déjà édité en partie par Duplessis d'Argentré : Collectio judiciorum, t. I, p. 85 sq. La chronique de Laon a dû être écrite vers 1220.

(26) On connaît la légende de saint Alexis : la nuit même de ses noces, il avait quitté sa jeune épouse, sa famille, tout ce qu'il possédait. Il n'était revenu à la maison paternelle qu'après un long pèlerinage, tellement changé que son père le prit pour un mendiant. Reçu par charité, il eut pour logement, une modeste cellule, espèce de réduit sous un escalier. Il y vécut humblement et pauvrement ne se faisant reconnaître des siens qu'au moment de sa mort. Sur Pierre de Vaud, V. Chorier, Histoire du Dauphiné, 2 vol., 1871, t. II, p. 69.

(27) Cf. Müller, p. 3 Hahn, t. II, p. 61, 214 sq. ; Montet, p. 28 ; Comba, p. 3 sq ; Bernard Gui, Practica inquisitionis, éditée par Douais. Paris 1886, p. 211 ; Alanus ou Alain de Lille. de fide catholica contra haereticos écrit vers 1209 au plus tard, édité dans les Oeuvres complètes, Anvers 1654 et Migne, Patrol. latin., t. CCX ; édition d'Anvers, p. 258 ; Pilchdorf ou Pierre Engelhard, curé de Pilchdorf vers 1400, p. 258 ; haeresim Valdensium Tractatus dans la Bibliotheca maxima de Lyon, t. XXV, p. 278, 300.

(28) Nous manquons de renseignements sur les années ainsi écoulées. il faut avouer, du reste, que nous ne connaissons guère que les grandes lignes de l'existence fort extraordinaire de Valdo. Les détails nous manquent, sur les points même les plus importants.

(29) C'est ainsi que saint François d'Assise et ses compagnons pouvaient prêcher, quoique laïques.

(30) Bernard de Fontcaude, Contra Vallenses et contra Arianos, dans la Maxima Bibl. P. P., Lyon, t. XXIV, p. 1585 sq. Écrit composé entre 1180 et 1190, p. 1592.

(31) Chronicon canonici Laudun. ; Bouquet, 13. 680, 682.

(32) Autre ressemblance avec saint François d'Assise. La propagande de l'Armée du Salut pourrait donner de nos jours, si on tient comptes des modifications exigées par le temps où nous vivons, de ces prédications populaires au moyen âge ; Étienne de Bourbon, p. 290 sq. Comba, p. 36, Hahn, p. 246 ; Müller, p. 7.
(35) Pseudo-Reiner, Maxima Bibl., t. XXV p. 264 ; Comba, note. D'après Étienne de Bourbon, ce prélat était Jean Il aux Belles Mains, or il occupa le siège de Lyon de 1181 à 1200. D'autre part, la chronique de Laon met l'expulsion de Valdo en 1179 au plus tard. Il y a donc contradiction entre les deux documents. Peut-être Étienne de Bourbon s'est-il trompé sur le nom de l'archevêque, et le prélat qui expulsa Valdo fut dans ce cas Guichard aux Blanches Mains (1164-1118) Gallia Christiana, t. IV, col. 126, 130. À moins que le concile de Latran où assista Valdo fût celui de 1215, comme l'ont dit certains historiens, mais ce semble bien invraisemblable. Cf. Müller, p. 8, note 2 et p. 10, note 1.

(36) Yvonet, dans Martène, t. V, p. 1777 ; Hahn, t. II, p. 255 Étienne de Bourbon, p. 292.

(37) Comba, p. 38 ; Tanon, Histoire des tribunaux de l'inquisition en France. Paris, 1893, p. 98 ; Bernard Gui, Practica, p. 245.

(38) Walter Map, De nugis curialium, édition Th. Wright, London 1850, p. 61 ; Hahn, t. II, p. 257 note ; Müller p. 9.

(39) Chronic. canonic. Laudun., Bouquet, XIII, 682 ; Comba, p. 48 sq. ; Yvonet dans Martène, t. V, p. 1777 ; Hahn, t. Il. p. 256 ; Tanon, p. 98 ; Müller, p. 10 ; Moneta, p. 402.

(40) Chronic. Laudun., Pertz, t. XXVI, p. 119 ; Müller, p. 59.

(41) Funk dans le Kirchen lexicon, art. WalIenser, col. 1166 ; Pagi annotations à Baronius, 1185, 2 ; Labbe, Sacrosancta concilia, 17 vol : Paris 1671, t. X, col. 1711 ; Mansi, Concilia, t. XX, p. 476 ; Hefele, 636, 726 ; Hahn. t. I. Appendice, p. 489, Decretales Gregorii IX, lib. V, tit. 7, c. 9.

 

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