4. LA FOI A LES PROMESSES DE LA VIE
PRESENTE ET CELLES DE LA VIE A VENIR.
BUT DU RÉCIT
Celui qui croit peut tout, dans la vie comme
dans la mort.
.
1. UNE OEUVRE DE GÉANT.
Au château de la Wartbourg.
Campé sur sa colline, le vieux manoir dresse
fièrement ses tours vers le ciel. Le bruit de la ville
d'Eisenach ne parvient pas jusque là-haut. Dans la
solitude, dans le silence, l'accusé de Worms traduit le
Nouveau Testament. Il veut donner la Bible à son cher
peuple d'Allemagne. Il a trouvé la consolation dans les
Saintes Ecritures. Il veut faire part à tous de son
magnifique trésor. Mais comme la tâche est grande !
Comme ses forces sont faibles ! Il est là, tout seul, loin
de ses amis, loin des savants, loin des ressources linguistiques.
Il n'a à sa disposition qu'un pauvre texte grec. Qu'importe
! il va de l'avant avec courage. Il avait commencé a la fin
de décembre. A la fin de février, l'oeuvre est
à son terme. Et dès lors, tous ceux qui savent lire
l'allemand, « les cordonniers, les femmes, tous en un mot
» lisent et relisent ardemment le Nouveau Testament, et
finissent par en graver le contenu dans leur mémoire.
Toutes les saintes histoires de Jésus, et de la primitive
Eglise, oubliées depuis des siècles ou
faussées par la légende, apparaissent comme tout
à nouveau, et ravissent les âmes.
Après le Nouveau Testament, l'Ancien.
Là, l'oeuvre est plus immense et plus difficile encore. A
cette époque, la connaissance de l'hébreu
était tout à fait rudimentaire. De retour à
Wittenberg, Luther se fait aider par deux amis. Parfois un verset
du livre de Job arrête nos traducteurs pendant des jours
entiers. Ils passent trois et même quatre semaines à
chercher le sens d'un seul mot, s'en informant partout, ne
trouvant pas toujours. Il leur faut, à certains passages,
quatre jours pour écrire trois lignes. Mais rien ne lasse
leur patience. En 1534, la Bible tout entière avait vu le
jour.
« Aujourd'hui que l'oeuvre est faite,
écrit Luther, tout le monde peut la lire. L'oeil
n'aperçoit ni les pierres ni les blocs qui gisaient
là ou l'on marche maintenant comme sur une planche bien
rabotée, et l'on ne pense ni aux sueurs ni aux angoisses
que nous avons souffertes pour faire au promeneur une route si
commode. Il faut bien labourer le champ lorsqu'il est
défriche ; mais quant à abattre les arbres, extirper
les souches, déblayer le terrain, personne n'aime ce
travail, et le monde n'en a pas de reconnaissance; mais Dieu
lui-même, avec son soleil, son ciel, sa terre et la mort de
son Fils, en obtient-il davantage ? »
.
2. IL N'EST PAS BON QUE L'HOMME SOIT
SEUL.
Au sein de cette vie ardente, agitée,
une oasis pleine de fraîcheur, de limpidité, de
transparence : le foyer de Luther.
Le mariage du Réformateur ne fut
point un acte de bravade. Mais bien un acte de foi. Il en fallait
de la confiance en Dieu pour fonder un foyer alors que les
ressources matérielles étaient plus que modestes ;
la vie quotidienne une bataille de tous les instants ; l'opinion
publique, une chaudière prête a faire explosion...
Luther alla de l'avant, non point emporté par la passion,
mais guidé et soutenu par la foi.
Pénétrons dans le sanctuaire
où le Réformateur abrite son bonheur domestique. En
effet, c'est bien un sanctuaire. « Qui prend femme doit
nécessairement être un homme pieux », disait
Luther. Dans ce foyer, tout est chaud, tout est serein, tout est
pur.
Présidant la table de famille, avec
une fermeté empreinte de douceur, Catherine de Bohra.
D'abord protégée, elle est devenue protectrice.
C'est auprès d'elle que le lutteur fatigué vient
retremper son courage. Entre temps, comme Marthe de l'Evangile,
elle dirige la maison en maîtresse femme : elle
«conduit sa voiture, cultive ses champs, engraisse et vend
ses porcs, brasse de la bière ». Et pourtant, en vraie
Marie, elle sait s'arrêter pour écouter Jésus.
Avec « un grand sérieux », elle a résolu
de lire « la Bible entière ». Luther lui a promis
cinquante florins si elle termine sa lecture avant
Pâques...
Autour de Catherine, tout un petit monde
d'enfants: Jean, Madeleine, Martin, Paul, Marguerite. Ces petiots
ravissent le coeur du père, si longtemps sevré
d'affection, et dont la jeunesse a été si
malheureuse. Avec eux, le héros indomptable redevient
enfant. Il prend part à leurs jeux ; il s'associe à
leurs joies ; il les écoute avec patience. Chacun de leurs
actes lui est une parabole. Un jour, ses enfants tendaient les
mains vers des oranges placées sur la table. Voilà,
dit Luther, l'image parfaite du bonheur en espérance.
« Ah ! si nous pouvions attendre le dernier jour avec une
telle impatience, avec une telle joie ! »
La famille: pour Luther, chose aussi divine
que la prédication de l'Evangile. Sur la terre, il ne voit
rien de plus beau ni rien de plus grand.
.
3. UN GRAND PRIEUR.
Où donc Luther puise-t-il son
énergie inflexible, sa puissance de travail, sa force
d'affection? La bienfaisante atmosphère de la famille
suffit-elle à les lui donner?
Essayons de surprendre son secret.
Dans le grand cloître de Wittenberg,
à l'extrémité des bâtiments, donnant
sur les remparts de la ville, au-dessus du large fossé, une
petite chambre (1).
C'est une pièce isolée. Comme
mobilier, impossible de rien rêver de plus simple : un grand
poêle, une table de sapin, quelques sièges. Sur la
table, des livres. A la muraille, une image de Marie avec l'enfant
Jésus dans ses bras. Luther doit l'aimer beaucoup, cette
petite chambre. Il y passe de grands moments chaque jour. Il s'y
rend même dès le matin.
Qu'y fait-il donc? C'est son cabinet de
travail, sans doute. Mais c'est surtout son lieu de prière.
Dès le début de la journée, il s'agenouille,
dans l'embrasure de la fenêtre, afin de mieux voir le ciel.
Et là, toujours à haute voix, il prie. Il lutte avec
son Dieu, tout comme Jacob. D'abord, avec la candeur d'un enfant,
il récite des Psaumes ; puis des passages de la Bible, le
Symbole, le Catéchisme. Après quoi son coeur s'est
suffisamment élevé pour qu'il puisse, maintenant,
offrir à Dieu son âme tout entière. Il jette
alors au Tout-puissant sa peine, sa plainte, sa
détresse.
Ah, c'est qu'il n'est pas un
égoïste, cet extraordinaire prieur. Il se sent
responsable devant Dieu. Responsable de lui-même, et
responsable de ses frères. Il porte sur ses épaules
le poids d'un monde. Voilà pourquoi il a besoin de force.
Son immense fardeau l'écraserait sans aucun doute s'il ne
trouvait pas jour après jour auprès de son
Père le mot qui sauve, la parole qui fait vivre, la
nourriture qui permet de subsister.
C'est un homme de prière. Il vit en
Dieu.
.
4. LA FOI A LES PROMESSES DE LA VIE
PRESENTE ET CELLES DE LA VIE A VENIR.
Le 23 janvier 1546, Luther se mettait en
route pour Eisleben. Il avait accepté de servir d'arbitre
entre les comtes de Mansfeld, ses « chers seigneurs ».
(Luther se considérait toujours comme un enfant du pays.)
Depuis des années, les comtes vivaient comme frères
et cousins ennemis. Grâce aux efforts surhumains de Luther,
on aboutit à un accord, signé les 16 et 17
février. Mais le lutteur était à bout de
forces. Il se plaignait de la poitrine; il avait grand peine
à respirer.
Au sein de ses souffrances, il demeurait
conscient. Ses amis l'entendaient prier. Il disait : « 0 mon
Père céleste, je dois bientôt quitter mon
corps ; mais je sais que je demeurerai éternellement avec
toi. » Puis, par trois fois il répéta : «
Père, je remets mon esprit entre tes mains tu m'as
racheté, Dieu de vérité. »
On lui demanda s'il voulait mourir
appuyé sur Jésus-Christ et sur la doctrine qu'il
avait prêchée. Il répondit distinctement :
oui. Après quoi, il se mit à dormir, et, sans aucune
angoisse, il mourut, paisible.
C'était le 18 février,
à trois heures du matin.
.
NOTES HISTORIQUES
La vie de Luther est suffisamment connue
pour que nous puissions nous dispenser de donner ici une
biographie détaillée du Réformateur. Nous
nous bornerons à quelques explications.
1. La Réforme et
l'Allemagne.
Ce n'est pas sans raisons que la
Réforme a commencé en Allemagne. L'Eglise y
était très puissante au point de vue temporel. Mais
(comme cela arrive toujours) cette Eglise-gouvernement avait peu
d'influence sur les âmes. En outre l'Allemagne
morcelée en une foule de principautés, manquait d'un
pouvoir politique puissant. Elle était donc ouverte, plus
que tout autre pays, à l'influence romaine. Le pape en
avait profité pour drainer sans pudeur les revenus
allemands. Ce qui avait suscité bien des rancunes.
L'humanisme, enfin, (ce grand mouvement de renaissance
littéraire et scientifique en même temps
qu'artistique qui secoue l'Europe à partir du milieu du 151
ème siècle et l'arrache aux ténèbres
du moyen-âge), était préoccupé, en
Allemagne, beaucoup plus des problèmes philosophiques et
religieux que des problèmes littéraires ou
artistiques. Il est frappant de voir les humanistes allemands,
même sceptiques, occupés avant tout de l'Ecriture
Sainte (Erasme, Reuchlin). Bien entendu les recherches des
humanistes n'avaient aucunement pour but de rompre avec l'Eglise.
Mais la rupture était fatale. du moment que ces recherches
révélaient une différence profonde entre la
primitive Eglise et l'Eglise catholique. Dieu a donc fait
naître Luther dans un milieu préparé. Le grand
Réformateur représente admirablement les
différentes tendances de l'esprit allemand. C'est à
la fois un patriote, un lettré, et surtout une âme
profondément religieuse.
2. Place de Luther dans le mouvement de
la Réformation.
Pour ce qui concerne les
prédécesseurs de Luther dans l'oeuvre de la
Réformation (Wiéleff. Jean Huss, etc.) nous
renvoyons aux notes 1, 2 et 4 du chapitre Jean Huss (« Aux
temps des Martyrs et des Croisés », P. 100).
Remarquer que Luther, bon catholique, est
profondément attaché à l'Eglise. Au
début, il ne songe aucunement à s'en séparer.
Au couvent, il redoute par-dessus tout de tomber dans l' «
hérésie hussite ». Luther ne rompt avec
l'Eglise que lorsque l'Eglise l'exclut.
3. La famille de Luther.
Luther est un enfant du peuple, fils,
petit-fils et arrière-petit-fils de paysans. Son
père fut d'abord agriculteur à Moehra près
d'Eisenach; désireux d'améliorer sa situation,
très précaire, il vint ensuite se fixer à
Eisleben, puis à Mansfeld, où il avait trouvé
du travail dans une mine de schistes cuivreux.
La famille de Jean Luther et de Marguerite
Ziegler se composait de trois filles et de quatre garçons.
Celui qui naquit le 10 novembre 1483 fut baptisé le
lendemain, et portale nom du saint du jour: Martin fut notre
héros.
4. Staupitz.
Luther, conscience délicate, est
angoissé par le sentiment de son péché. Non
pas qu'il ait commis des actions scandaleuses. Ses fautes sont
celles que commet tout homme. Mais Luther, âme très
religieuse, est possédé d'un besoin intense de
communion avec Dieu. La moindre tentation, le plus petit
écart de la loi morale, lui apparaissent comme de honteuses
souillures. Cela prouve simplement sa pureté morale : sur
un tapis sale, noirci, une tache de plus ou de moins ne se
remarque pas. Sur un tapis bien blanc, la moindre tache
apparaît.
Luther a appris du catholicisme à
voir en Dieu moins un Père compatissant qu'un juge
impitoyable, courroucé par les fautes des hommes. Ce Dieu
il faut l'apaiser, soit en s'imposant la pratique de «bonnes
oeuvres» pour une somme jugée équivalente
à la faute commise, soit en s'infligeant une somme
également équivalente de souffrances volontaires
(« mortifications », telles que le jeûne, les
veilles, la fustigation, le port du cilice, etc.).
Au couvent, Luther cherche, à la
façon catholique, à rétablir en lui
l'équilibre rompu par le péché. Il applique
scrupuleusement tous les remèdes recommandés par
l'Eglise en bonnes oeuvres et mortifications. Il ne trouve pas la
paix intérieure.
C'est alors que le jeune moine entre en
contact avec Jean de Staupitz, le vicaire général de
l'ordre des Augustins, homme profondément pieux, âme
tendre et mystique qui a saisi dans l'amour le fondement de la
religion. Mieux que personne, Staupitz pouvait comprendre Luther.
Il ne l'a pas formé, sans doute. Mais il l'a puissamment
aidé, en l'apaisant. « J'ai juré plus de mille
fois au Dieu saint de vivre pieusement, et je n'ai pas pu tenir
mes serments. Maintenant je viens à Dieu tel que je suis,
comptant non sur mes mérites. mais sur ceux de
Jésus-Christ. »
Un vieux moine d'Erfurt, précepteur
des novices, a aussi beaucoup encouragé et aidé
Luther. Il a attiré son attention sur ces mots de saint
Paul: « Le juste vivra par la foi », et il lui a
donné une nouvelle conception de la justice de Dieu. A la
place du Dieu courroucé, qui punit le pécheur par
justice, Luther en vient peu à peu à mettre le Dieu
d'amour qui, dans sa grâce, justifie (= considère
comme juste) le pécheur, afin de le ramener à
lui.
5. Les indulgences.
La place nous manque pour faire ici
l'histoire de la théorie catholique de l'absolution. Nous
disons l'indispensable. En effet, il est nécessaire
d'être soi-même très au clair sur la question
des indulgences avant d'en parler à des jeunes.
Au premier siècle après
Jésus-Christ, un chrétien qui avait commis une faute
grave se confessait spontanément à
l'assemblée des fidèles. Il exprimait publiquement
son repentir. L'assemblée priait avec lui. Et quand on
avait le sentiment que Dieu avait pardonné, on admettait de
nouveau le pénitent à la sainte cène.
Au deuxième siècle, la
confession publique se fit de plus en plus rare. Le pécheur
s'ouvrait de sa faute au prêtre seul. Peu à peu, le
clergé prit l'habitude d'exiger du pécheur repentant
certaines oeuvres (satisfactions): prières à dire,
dons à faire, tâche à accomplir. Ceci à
la fois pour hâter la régénération, et
pour donner à tous des preuves du repentir. Quand le
pécheur avait ainsi « satisfait », il revenait
vers le prêtre, qui l'assurait du pardon divin.
Au moyen âge, sous l'influence de
conceptions juridiques germaniques. on en vint à
considérer le péché comme une atteinte
portée à l'honneur de Dieu. Il faut donc apaiser le
Dieu lésé. Ce qu'on fera au moyen des
satisfactions'. qui n'apparaissent plus comme les moyens
pédagogiques d'améliorer le coupable mais comme le
paiement d'une dette au Dieu offensé. Bientôt on
admit que la dette non payée ici-bas (par exemple, par Un
mourant) pouvait être payée dans l'au-delà,
dans le Purgatoire. Puis encore qu'on pouvait remplacer une
satisfaction par une autre jugée équivalente (par
exemple, remplacer le jeûne par un paiement en argent);
enfin qu'une personne pouvait se substituer à une autre
pour satisfaire. (Exemple: un frère peut jeûner
à la place de sa soeur.)
L'Eglise alla plus loin encore. Elle
prétendait pouvoir disposer des mérites
accumulés au cours des âges par Jésus-Christ
et par les saints. (Les mérites sont constitués par
les bonnes oeuvres que les saints ont accomplies en plus de leur
devoir.) Ces mérites forment un trésor immense,
d'où l'Eglise tire jour après jour ce qui est
nécessaire pour compenser les peines temporelles dont elle
dispense les pécheurs, moyennant versement d'argent. De
cette façon, Dieu n'est pas lésé.
Dès ce moment-là, les papes
émettent des sortes de bons, qu'on appelle indulgences. On
les vend au profit de telle oeuvre déterminée, et
ils comportent la remise de telle ou telle peine temporelle, sur
la terre ou en Purgatoire, pour l'acquéreur ou pour un
tiers, pour les vivants ou pour les morts. Dès le 14e
siècle, la vente des indulgences fut pour Rome une source
de revenus considérables. Le pape jules II décida
une nouvelle émission d'indulgences, en 1506, en vue de la
reconstruction de la grande basilique de Saint-Pierre. Son
successeur Léon X (1513-1521) marcha sur ses traces. Pour
le Nord de l'Allemagne, l'affaire avait été
confiée à l'abbé de Magdebourg. Celui-ci
chargea des opérations le fameux Tetzel, de son vrai nom
Jean Diez, un moine dominicain. Il offrait quatre espèces
d'indulgences ; entre autres le billet de confession dont il est
parlé dans le récit ci-dessus. Ce billet permettait
de demander, une fois, à n'importe quel prêtre, la
dispense de toutes les peines temporelles encourues. En
théorie, donc, on ne vendait pas le pardon, mais seulement
la dispense des peines ecclésiastiques. En fait, le peuple
ne faisait ni ne comprenait la distinction, subtile, entre les
satisfactions imposées par l'Eglise et le pardon divin.
Dans l'opinion courante, celui qui avait satisfait en payant avait
gagné le pardon divin.
6. La bulle.
C'est un décret du pape, en forme
solennelle. La bulle porte un sceau de plomb ou d'or,
enfermé dans un étui ou capsule de bois. De
là son nom de bulle. (Latin : bulla = capsule). Ce
décret est rédigé en latin et écrit
sur parchemin. La rédaction du décret incombe en
général aux cardinaux. La bulle qui excommuniait
Luther est l'oeuvre du cardinal Accolti.
7. La diète.
C'était l'assemblée
délibérante qui, réglait les affaires
générales (politiques et ecclésiastiques,
puisque alors les deux domaines ne faisaient qu'un) de l'Empire.
Elle était convoquée par l'empereur.
8. La fin de Luther.
A trente-huit ans, Luther n'était
déjà plus un homme robuste. A cinquante ans, il
était un vieillard. De bonne heure de violents maux de
tête accompagnés de vertiges, et des crises de
calculs l'ont fait beaucoup souffrir. Admirons d'autant plus que
son esprit ait su à ce point dompter son corps, et que le
grand lutteur ait pu travailler avec autant d'ardeur jusqu'en
1541.
Sa dépouille mortelle repose dans
l'église du château, à Wittenberg, au pied de
la chaire.
.
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
- Henri Gagnebin. La Réformation au
XVIe siècle en Allemagne, en Suisse et en France. Lausanne,
Les Semailles, 1917. 214 pages. 3 fr. 50. De Saussure, Martin
Luther. 200 pages. 1 fr.
- J. Bastide. Histoire abrégée
des protestants de France. (pp. 15 à 25.) M. Nossek. dans
« La Famille », 1904.
- J. Gindraux. Histoire populaire et
illustrée du Christianisme. (pp. 261 - 275.)
- F. Kuhn. Luther, sa vie et son oeuvre.
Trois gros volumes, très riches en détails.
.
NOTES PÉDAGOGIQUES
Pour les aînés.
1. jusqu'à quel point le Dieu qui
punit et le Dieu qui aime sont-ils deux notions opposées?
Notre foi n'a-t-elle pas besoin de l'une et de l'autre?
2. Quelle peut être la valeur d'un
pèlerinage?
3. Puisque Luther a comme découvert
à nouveau l'affirmation du salut par la foi, est-ce
à dire que les temps qui l'ont précédé
n'ont pas connu de véritables chrétiens?
4. Le duc Georges de Saxe avait-il raison
d'affirmer que la doctrine du salut par la foi est néfaste
pour les « oeuvres »?
5. Luther a-t-il eu raison d'accepter la
« retraite » de la Wartbourg? N'aurait-il pas mieux fait
de demeurer en pleine mêlée?
6. Pensons-nous aux sueurs et aux angoisses
souffertes par les pionniers quand nous lisons la Bible - et que
nous marchons dans la vie religieuse « comme sur une planche
rabotée »?
7. Luther a-t-il fait la Réforme une
fois pour toutes ? A quelles conditions serons-nous vraiment des
« réformés »?
Pour les cadets.
Carte de l'Allemagne. Portraits. Images: la
diète de Worms, la Wartbourg.
Dessins: une bulle papale. Le héraut
impérial (décrire son costume, puis le dessiner). La
tour de la Wartbourg, qui pourrait être aussi
modelée.
Chant: « C'est un rempart »
à l'unisson, vive allure.
Saynètes: Le souper du duc de Saxe.
La destruction de la bulle. La comparution à Worms.
Recherche : Pour donner une idée du
travail que représente la traduction de la Bible: faire
calculer les heures nécessaires à sa copie noter le
temps pour la copie d'une demi-page.