Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



C'EST UN REMPART 

ESQUISSES HISTORIQUES DU TEMPS DE LA RÉFORMATIONMON TITRE


II

PAR LA FOI
Martin Luther (II)

 

  • 1. UNE OEUVRE DE GÉANT.
  • 2. IL N'EST PAS BON QUE L'HOMME SOIT SEUL.
  • 3. UN GRAND PRIEUR.
  • 4. LA FOI A LES PROMESSES DE LA VIE PRESENTE ET CELLES DE LA VIE A VENIR.

     


    BUT DU RÉCIT

    Celui qui croit peut tout, dans la vie comme dans la mort.

     

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    1. UNE OEUVRE DE GÉANT.

    Au château de la Wartbourg. Campé sur sa colline, le vieux manoir dresse fièrement ses tours vers le ciel. Le bruit de la ville d'Eisenach ne parvient pas jusque là-haut. Dans la solitude, dans le silence, l'accusé de Worms traduit le Nouveau Testament. Il veut donner la Bible à son cher peuple d'Allemagne. Il a trouvé la consolation dans les Saintes Ecritures. Il veut faire part à tous de son magnifique trésor. Mais comme la tâche est grande ! Comme ses forces sont faibles ! Il est là, tout seul, loin de ses amis, loin des savants, loin des ressources linguistiques. Il n'a à sa disposition qu'un pauvre texte grec. Qu'importe ! il va de l'avant avec courage. Il avait commencé a la fin de décembre. A la fin de février, l'oeuvre est à son terme. Et dès lors, tous ceux qui savent lire l'allemand, « les cordonniers, les femmes, tous en un mot » lisent et relisent ardemment le Nouveau Testament, et finissent par en graver le contenu dans leur mémoire. Toutes les saintes histoires de Jésus, et de la primitive Eglise, oubliées depuis des siècles ou faussées par la légende, apparaissent comme tout à nouveau, et ravissent les âmes.

    Après le Nouveau Testament, l'Ancien. Là, l'oeuvre est plus immense et plus difficile encore. A cette époque, la connaissance de l'hébreu était tout à fait rudimentaire. De retour à Wittenberg, Luther se fait aider par deux amis. Parfois un verset du livre de Job arrête nos traducteurs pendant des jours entiers. Ils passent trois et même quatre semaines à chercher le sens d'un seul mot, s'en informant partout, ne trouvant pas toujours. Il leur faut, à certains passages, quatre jours pour écrire trois lignes. Mais rien ne lasse leur patience. En 1534, la Bible tout entière avait vu le jour.

    « Aujourd'hui que l'oeuvre est faite, écrit Luther, tout le monde peut la lire. L'oeil n'aperçoit ni les pierres ni les blocs qui gisaient là ou l'on marche maintenant comme sur une planche bien rabotée, et l'on ne pense ni aux sueurs ni aux angoisses que nous avons souffertes pour faire au promeneur une route si commode. Il faut bien labourer le champ lorsqu'il est défriche ; mais quant à abattre les arbres, extirper les souches, déblayer le terrain, personne n'aime ce travail, et le monde n'en a pas de reconnaissance; mais Dieu lui-même, avec son soleil, son ciel, sa terre et la mort de son Fils, en obtient-il davantage ? »

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    2. IL N'EST PAS BON QUE L'HOMME SOIT SEUL.

    Au sein de cette vie ardente, agitée, une oasis pleine de fraîcheur, de limpidité, de transparence : le foyer de Luther.

    Le mariage du Réformateur ne fut point un acte de bravade. Mais bien un acte de foi. Il en fallait de la confiance en Dieu pour fonder un foyer alors que les ressources matérielles étaient plus que modestes ; la vie quotidienne une bataille de tous les instants ; l'opinion publique, une chaudière prête a faire explosion... Luther alla de l'avant, non point emporté par la passion, mais guidé et soutenu par la foi.

    Pénétrons dans le sanctuaire où le Réformateur abrite son bonheur domestique. En effet, c'est bien un sanctuaire. « Qui prend femme doit nécessairement être un homme pieux », disait Luther. Dans ce foyer, tout est chaud, tout est serein, tout est pur.

    Présidant la table de famille, avec une fermeté empreinte de douceur, Catherine de Bohra. D'abord protégée, elle est devenue protectrice. C'est auprès d'elle que le lutteur fatigué vient retremper son courage. Entre temps, comme Marthe de l'Evangile, elle dirige la maison en maîtresse femme : elle «conduit sa voiture, cultive ses champs, engraisse et vend ses porcs, brasse de la bière ». Et pourtant, en vraie Marie, elle sait s'arrêter pour écouter Jésus. Avec « un grand sérieux », elle a résolu de lire « la Bible entière ». Luther lui a promis cinquante florins si elle termine sa lecture avant Pâques...

    Autour de Catherine, tout un petit monde d'enfants: Jean, Madeleine, Martin, Paul, Marguerite. Ces petiots ravissent le coeur du père, si longtemps sevré d'affection, et dont la jeunesse a été si malheureuse. Avec eux, le héros indomptable redevient enfant. Il prend part à leurs jeux ; il s'associe à leurs joies ; il les écoute avec patience. Chacun de leurs actes lui est une parabole. Un jour, ses enfants tendaient les mains vers des oranges placées sur la table. Voilà, dit Luther, l'image parfaite du bonheur en espérance. « Ah ! si nous pouvions attendre le dernier jour avec une telle impatience, avec une telle joie ! »

    La famille: pour Luther, chose aussi divine que la prédication de l'Evangile. Sur la terre, il ne voit rien de plus beau ni rien de plus grand.

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    3. UN GRAND PRIEUR.

    Où donc Luther puise-t-il son énergie inflexible, sa puissance de travail, sa force d'affection? La bienfaisante atmosphère de la famille suffit-elle à les lui donner?

    Essayons de surprendre son secret.

    Dans le grand cloître de Wittenberg, à l'extrémité des bâtiments, donnant sur les remparts de la ville, au-dessus du large fossé, une petite chambre (1). C'est une pièce isolée. Comme mobilier, impossible de rien rêver de plus simple : un grand poêle, une table de sapin, quelques sièges. Sur la table, des livres. A la muraille, une image de Marie avec l'enfant Jésus dans ses bras. Luther doit l'aimer beaucoup, cette petite chambre. Il y passe de grands moments chaque jour. Il s'y rend même dès le matin.

    Qu'y fait-il donc? C'est son cabinet de travail, sans doute. Mais c'est surtout son lieu de prière. Dès le début de la journée, il s'agenouille, dans l'embrasure de la fenêtre, afin de mieux voir le ciel. Et là, toujours à haute voix, il prie. Il lutte avec son Dieu, tout comme Jacob. D'abord, avec la candeur d'un enfant, il récite des Psaumes ; puis des passages de la Bible, le Symbole, le Catéchisme. Après quoi son coeur s'est suffisamment élevé pour qu'il puisse, maintenant, offrir à Dieu son âme tout entière. Il jette alors au Tout-puissant sa peine, sa plainte, sa détresse.

    Ah, c'est qu'il n'est pas un égoïste, cet extraordinaire prieur. Il se sent responsable devant Dieu. Responsable de lui-même, et responsable de ses frères. Il porte sur ses épaules le poids d'un monde. Voilà pourquoi il a besoin de force. Son immense fardeau l'écraserait sans aucun doute s'il ne trouvait pas jour après jour auprès de son Père le mot qui sauve, la parole qui fait vivre, la nourriture qui permet de subsister.

    C'est un homme de prière. Il vit en Dieu.

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    4. LA FOI A LES PROMESSES DE LA VIE PRESENTE ET CELLES DE LA VIE A VENIR.

    Le 23 janvier 1546, Luther se mettait en route pour Eisleben. Il avait accepté de servir d'arbitre entre les comtes de Mansfeld, ses « chers seigneurs ». (Luther se considérait toujours comme un enfant du pays.) Depuis des années, les comtes vivaient comme frères et cousins ennemis. Grâce aux efforts surhumains de Luther, on aboutit à un accord, signé les 16 et 17 février. Mais le lutteur était à bout de forces. Il se plaignait de la poitrine; il avait grand peine à respirer.

    Au sein de ses souffrances, il demeurait conscient. Ses amis l'entendaient prier. Il disait : « 0 mon Père céleste, je dois bientôt quitter mon corps ; mais je sais que je demeurerai éternellement avec toi. » Puis, par trois fois il répéta : « Père, je remets mon esprit entre tes mains tu m'as racheté, Dieu de vérité. »

    On lui demanda s'il voulait mourir appuyé sur Jésus-Christ et sur la doctrine qu'il avait prêchée. Il répondit distinctement : oui. Après quoi, il se mit à dormir, et, sans aucune angoisse, il mourut, paisible.

    C'était le 18 février, à trois heures du matin.

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    NOTES HISTORIQUES

    La vie de Luther est suffisamment connue pour que nous puissions nous dispenser de donner ici une biographie détaillée du Réformateur. Nous nous bornerons à quelques explications.

    1. La Réforme et l'Allemagne.

    Ce n'est pas sans raisons que la Réforme a commencé en Allemagne. L'Eglise y était très puissante au point de vue temporel. Mais (comme cela arrive toujours) cette Eglise-gouvernement avait peu d'influence sur les âmes. En outre l'Allemagne morcelée en une foule de principautés, manquait d'un pouvoir politique puissant. Elle était donc ouverte, plus que tout autre pays, à l'influence romaine. Le pape en avait profité pour drainer sans pudeur les revenus allemands. Ce qui avait suscité bien des rancunes. L'humanisme, enfin, (ce grand mouvement de renaissance littéraire et scientifique en même temps qu'artistique qui secoue l'Europe à partir du milieu du 151 ème siècle et l'arrache aux ténèbres du moyen-âge), était préoccupé, en Allemagne, beaucoup plus des problèmes philosophiques et religieux que des problèmes littéraires ou artistiques. Il est frappant de voir les humanistes allemands, même sceptiques, occupés avant tout de l'Ecriture Sainte (Erasme, Reuchlin). Bien entendu les recherches des humanistes n'avaient aucunement pour but de rompre avec l'Eglise. Mais la rupture était fatale. du moment que ces recherches révélaient une différence profonde entre la primitive Eglise et l'Eglise catholique. Dieu a donc fait naître Luther dans un milieu préparé. Le grand Réformateur représente admirablement les différentes tendances de l'esprit allemand. C'est à la fois un patriote, un lettré, et surtout une âme profondément religieuse.

    2. Place de Luther dans le mouvement de la Réformation.

    Pour ce qui concerne les prédécesseurs de Luther dans l'oeuvre de la Réformation (Wiéleff. Jean Huss, etc.) nous renvoyons aux notes 1, 2 et 4 du chapitre Jean Huss (« Aux temps des Martyrs et des Croisés », P. 100).

    Remarquer que Luther, bon catholique, est profondément attaché à l'Eglise. Au début, il ne songe aucunement à s'en séparer. Au couvent, il redoute par-dessus tout de tomber dans l' « hérésie hussite ». Luther ne rompt avec l'Eglise que lorsque l'Eglise l'exclut.

    3. La famille de Luther.

    Luther est un enfant du peuple, fils, petit-fils et arrière-petit-fils de paysans. Son père fut d'abord agriculteur à Moehra près d'Eisenach; désireux d'améliorer sa situation, très précaire, il vint ensuite se fixer à Eisleben, puis à Mansfeld, où il avait trouvé du travail dans une mine de schistes cuivreux.

    La famille de Jean Luther et de Marguerite Ziegler se composait de trois filles et de quatre garçons. Celui qui naquit le 10 novembre 1483 fut baptisé le lendemain, et portale nom du saint du jour: Martin fut notre héros.

    4. Staupitz.

    Luther, conscience délicate, est angoissé par le sentiment de son péché. Non pas qu'il ait commis des actions scandaleuses. Ses fautes sont celles que commet tout homme. Mais Luther, âme très religieuse, est possédé d'un besoin intense de communion avec Dieu. La moindre tentation, le plus petit écart de la loi morale, lui apparaissent comme de honteuses souillures. Cela prouve simplement sa pureté morale : sur un tapis sale, noirci, une tache de plus ou de moins ne se remarque pas. Sur un tapis bien blanc, la moindre tache apparaît.

    Luther a appris du catholicisme à voir en Dieu moins un Père compatissant qu'un juge impitoyable, courroucé par les fautes des hommes. Ce Dieu il faut l'apaiser, soit en s'imposant la pratique de «bonnes oeuvres» pour une somme jugée équivalente à la faute commise, soit en s'infligeant une somme également équivalente de souffrances volontaires (« mortifications », telles que le jeûne, les veilles, la fustigation, le port du cilice, etc.).

    Au couvent, Luther cherche, à la façon catholique, à rétablir en lui l'équilibre rompu par le péché. Il applique scrupuleusement tous les remèdes recommandés par l'Eglise en bonnes oeuvres et mortifications. Il ne trouve pas la paix intérieure.

    C'est alors que le jeune moine entre en contact avec Jean de Staupitz, le vicaire général de l'ordre des Augustins, homme profondément pieux, âme tendre et mystique qui a saisi dans l'amour le fondement de la religion. Mieux que personne, Staupitz pouvait comprendre Luther. Il ne l'a pas formé, sans doute. Mais il l'a puissamment aidé, en l'apaisant. « J'ai juré plus de mille fois au Dieu saint de vivre pieusement, et je n'ai pas pu tenir mes serments. Maintenant je viens à Dieu tel que je suis, comptant non sur mes mérites. mais sur ceux de Jésus-Christ. »

    Un vieux moine d'Erfurt, précepteur des novices, a aussi beaucoup encouragé et aidé Luther. Il a attiré son attention sur ces mots de saint Paul: « Le juste vivra par la foi », et il lui a donné une nouvelle conception de la justice de Dieu. A la place du Dieu courroucé, qui punit le pécheur par justice, Luther en vient peu à peu à mettre le Dieu d'amour qui, dans sa grâce, justifie (= considère comme juste) le pécheur, afin de le ramener à lui.

    5. Les indulgences.

    La place nous manque pour faire ici l'histoire de la théorie catholique de l'absolution. Nous disons l'indispensable. En effet, il est nécessaire d'être soi-même très au clair sur la question des indulgences avant d'en parler à des jeunes.

    Au premier siècle après Jésus-Christ, un chrétien qui avait commis une faute grave se confessait spontanément à l'assemblée des fidèles. Il exprimait publiquement son repentir. L'assemblée priait avec lui. Et quand on avait le sentiment que Dieu avait pardonné, on admettait de nouveau le pénitent à la sainte cène.

    Au deuxième siècle, la confession publique se fit de plus en plus rare. Le pécheur s'ouvrait de sa faute au prêtre seul. Peu à peu, le clergé prit l'habitude d'exiger du pécheur repentant certaines oeuvres (satisfactions): prières à dire, dons à faire, tâche à accomplir. Ceci à la fois pour hâter la régénération, et pour donner à tous des preuves du repentir. Quand le pécheur avait ainsi « satisfait », il revenait vers le prêtre, qui l'assurait du pardon divin.

    Au moyen âge, sous l'influence de conceptions juridiques germaniques. on en vint à considérer le péché comme une atteinte portée à l'honneur de Dieu. Il faut donc apaiser le Dieu lésé. Ce qu'on fera au moyen des satisfactions'. qui n'apparaissent plus comme les moyens pédagogiques d'améliorer le coupable mais comme le paiement d'une dette au Dieu offensé. Bientôt on admit que la dette non payée ici-bas (par exemple, par Un mourant) pouvait être payée dans l'au-delà, dans le Purgatoire. Puis encore qu'on pouvait remplacer une satisfaction par une autre jugée équivalente (par exemple, remplacer le jeûne par un paiement en argent); enfin qu'une personne pouvait se substituer à une autre pour satisfaire. (Exemple: un frère peut jeûner à la place de sa soeur.)

    L'Eglise alla plus loin encore. Elle prétendait pouvoir disposer des mérites accumulés au cours des âges par Jésus-Christ et par les saints. (Les mérites sont constitués par les bonnes oeuvres que les saints ont accomplies en plus de leur devoir.) Ces mérites forment un trésor immense, d'où l'Eglise tire jour après jour ce qui est nécessaire pour compenser les peines temporelles dont elle dispense les pécheurs, moyennant versement d'argent. De cette façon, Dieu n'est pas lésé.

    Dès ce moment-là, les papes émettent des sortes de bons, qu'on appelle indulgences. On les vend au profit de telle oeuvre déterminée, et ils comportent la remise de telle ou telle peine temporelle, sur la terre ou en Purgatoire, pour l'acquéreur ou pour un tiers, pour les vivants ou pour les morts. Dès le 14e siècle, la vente des indulgences fut pour Rome une source de revenus considérables. Le pape jules II décida une nouvelle émission d'indulgences, en 1506, en vue de la reconstruction de la grande basilique de Saint-Pierre. Son successeur Léon X (1513-1521) marcha sur ses traces. Pour le Nord de l'Allemagne, l'affaire avait été confiée à l'abbé de Magdebourg. Celui-ci chargea des opérations le fameux Tetzel, de son vrai nom Jean Diez, un moine dominicain. Il offrait quatre espèces d'indulgences ; entre autres le billet de confession dont il est parlé dans le récit ci-dessus. Ce billet permettait de demander, une fois, à n'importe quel prêtre, la dispense de toutes les peines temporelles encourues. En théorie, donc, on ne vendait pas le pardon, mais seulement la dispense des peines ecclésiastiques. En fait, le peuple ne faisait ni ne comprenait la distinction, subtile, entre les satisfactions imposées par l'Eglise et le pardon divin. Dans l'opinion courante, celui qui avait satisfait en payant avait gagné le pardon divin.

    6. La bulle.

    C'est un décret du pape, en forme solennelle. La bulle porte un sceau de plomb ou d'or, enfermé dans un étui ou capsule de bois. De là son nom de bulle. (Latin : bulla = capsule). Ce décret est rédigé en latin et écrit sur parchemin. La rédaction du décret incombe en général aux cardinaux. La bulle qui excommuniait Luther est l'oeuvre du cardinal Accolti.

    7. La diète.

    C'était l'assemblée délibérante qui, réglait les affaires générales (politiques et ecclésiastiques, puisque alors les deux domaines ne faisaient qu'un) de l'Empire. Elle était convoquée par l'empereur.

    8. La fin de Luther.

    A trente-huit ans, Luther n'était déjà plus un homme robuste. A cinquante ans, il était un vieillard. De bonne heure de violents maux de tête accompagnés de vertiges, et des crises de calculs l'ont fait beaucoup souffrir. Admirons d'autant plus que son esprit ait su à ce point dompter son corps, et que le grand lutteur ait pu travailler avec autant d'ardeur jusqu'en 1541.

    Sa dépouille mortelle repose dans l'église du château, à Wittenberg, au pied de la chaire.

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    INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

     

    - Henri Gagnebin. La Réformation au XVIe siècle en Allemagne, en Suisse et en France. Lausanne, Les Semailles, 1917. 214 pages. 3 fr. 50. De Saussure, Martin Luther. 200 pages. 1 fr.

    - J. Bastide. Histoire abrégée des protestants de France. (pp. 15 à 25.) M. Nossek. dans « La Famille », 1904.

    - J. Gindraux. Histoire populaire et illustrée du Christianisme. (pp. 261 - 275.)

    - F. Kuhn. Luther, sa vie et son oeuvre. Trois gros volumes, très riches en détails.

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    NOTES PÉDAGOGIQUES

    Pour les aînés.

    1. jusqu'à quel point le Dieu qui punit et le Dieu qui aime sont-ils deux notions opposées? Notre foi n'a-t-elle pas besoin de l'une et de l'autre?

    2. Quelle peut être la valeur d'un pèlerinage?

    3. Puisque Luther a comme découvert à nouveau l'affirmation du salut par la foi, est-ce à dire que les temps qui l'ont précédé n'ont pas connu de véritables chrétiens?

    4. Le duc Georges de Saxe avait-il raison d'affirmer que la doctrine du salut par la foi est néfaste pour les « oeuvres »?

    5. Luther a-t-il eu raison d'accepter la « retraite » de la Wartbourg? N'aurait-il pas mieux fait de demeurer en pleine mêlée?

    6. Pensons-nous aux sueurs et aux angoisses souffertes par les pionniers quand nous lisons la Bible - et que nous marchons dans la vie religieuse « comme sur une planche rabotée »?

    7. Luther a-t-il fait la Réforme une fois pour toutes ? A quelles conditions serons-nous vraiment des « réformés »?

     

    Pour les cadets.

    Carte de l'Allemagne. Portraits. Images: la diète de Worms, la Wartbourg.

    Dessins: une bulle papale. Le héraut impérial (décrire son costume, puis le dessiner). La tour de la Wartbourg, qui pourrait être aussi modelée.

    Chant: « C'est un rempart » à l'unisson, vive allure.

    Saynètes: Le souper du duc de Saxe. La destruction de la bulle. La comparution à Worms.

    Recherche : Pour donner une idée du travail que représente la traduction de la Bible: faire calculer les heures nécessaires à sa copie noter le temps pour la copie d'une demi-page.



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. 1 Aujourd'hui, cette chambre n'existe plus. Elle a disparu lors d'une réparation faite aux fortifications.

 

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