Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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C'EST UN REMPART 

ESQUISSES HISTORIQUES DU TEMPS DE LA RÉFORMATION


IV

UN HOMME DE PAIX
Philippe Mélanchthon.

 

  • BRILLANTS DÉBUTS
  • FORT DANS LA FAIBLESSE
  • INÉBRANLABLE AU POSTE
  • ENFANT DE DIEU, PARCE QU'IL PROCURE LA PAIX
  • UN AMI QUI SAIT AIMER
  • ARRACHÉ A LA MORT
  • FORT DANS LE DEUIL
  • VICTORIEUX DANS LA MORT
  • NOTES HISTORIQUES
  • INDICATIONS BIOGRAPHIQUES
  • NOTES PÉDAGOGIQUES

     


    BUT DU RÉCIT

    Mettre en lumière la valeur d'un homme dont la vie tout entière fut au service de Dieu, sans qu'elle présente pourtant des circonstances extérieures extraordinaires.

    .

    1. BRILLANTS DÉBUTS.

    La petite ville de Wittenberg, sur les bords de l'Elbe aux eaux lentes et vertes, est tout en émoi, au matin du 25 août 1518. Ce n'est pas une alerte, ou quelque menace de guerre : les cloches des deux tours jumelles de la vieille église ne sont pas en branle. Ce n'est pas non plus jour de fête : les petites rues, bordées de maisons de bois basses et laides ne sont pas pavoisées. Aucun drapeau ne flotte aux créneaux du château, résidence de l'Electeur. Pourquoi donc cette foule qui se hâte vers l'Université, fondée depuis quelques années à peine? Ce n'est pas la foule du peuple, ce sont des étudiants, des bourgeois, quelques nobles. Mais quel empressement à envahir la cour et les vestibules de l'Université! Les voici qui pénètrent dans un auditoire, où les professeurs et les gens d'église, prêtres des divers lieux de culte de la ville, moines du grand couvent des Augustins, sont déjà rassemblés. Parmi eux, on remarque Luther, qui, l'automne précédent, affichait à la porte de l'église du château, ses célèbres «thèses » condamnant les indulgences. Son regard, toute son expression, sont empreints d'une anxiété joyeuse.

    Ce qu'ils attendent, eux tous, professeurs, prêtres, étudiants, bourgeois? Un tout jeune homme, presque un adolescent, qui gravit maintenant les marches de la chaire, d'un pas mal assuré. Comme il a l'air timide, inquiet presque ! Et combien ses vêtements simples, pauvres à force de simplicité, lui donnent une apparence plus quelconque encore ! Une sorte de robe, en étoffe grossière, le recouvre jusqu'aux pieds. Non, il n'a rien de brillant, rien qui impose la considération. C'est pourtant lui le nouveau professeur, appelé à l'Université par son fondateur, le prince-électeur. C'est Philippe Mélanchthon, tout juste âgé de vingt-deux ans.

    Son discours d'ouverture est en latin, un latin qui coule de source, avec une parfaite aisance. L'auditoire est subjugué. Luther, en particulier, rayonne de joie.

    Tandis que Mélanchthon parle, dans un silence troublé seulement par quelques murmures d'approbation, qui donc aurait pu croire qu'enfant, il bégayait? Et pourtant, quand il dut, à onze ans, quitter la maison où son père venait de mourir, il n'était pas parvenu à se défaire de cette infirmité. Mais il voulait s'en libérer, et il entreprit contre elle une lutte patiente, prolongée. pendant des années. Et a l'heure où nous sommes, devant son immense auditoire, il n'en subsiste plus trace !

    Mélanchthon s'arrête. Il descend de chaire. Aussitôt les plus marquants parmi ses auditeurs, professeurs ou prélats, et Luther à leur tête, s'empressent au-devant de lui. On le complimente, on le couvre d'éloges et de félicitations. Il garde son maintien modeste, sa douceur un peu timide. Il n'en éprouve aucun orgueil, au contraire. Il serait plutôt porté à admirer ces hommes qui l'admirent. Entre eux tous, Luther lui fait impression. Et Luther, de son côté, ne cache pas sa joie d'avoir trouve un penseur de valeur, le collaborateur dont il a besoin pour son oeuvre gigantesque : c'est ainsi que le jour même, dans l'humble salle d'école de Wittenberg se scella une des plus belles amitiés que le monde ait connues.

    .

    FORT DANS LA FAIBLESSE.

    Douze ans ont passé. Dans la petite ville de Thorgau, quatre hommes sont réunis au presbytère. Ils travaillent en silence, échangeant parfois quelque remarque, adressant une question, puis se reprenant à écrire. Ils paraissent découragés. Plus que les autres, Mélanchthon a l'air abattu. Depuis plusieurs jours, ils peinent sur cette même besogne, qui semble ne pas avancer. On les a charges, au nom des partisans de la Réformation, d'élaborer un mémoire où seront nettement exposées les transformations qu'ils réclament de l'Eglise catholique. L'empereur Charles-Quint a convoqué une diète à Augsbourg, où il faudra affronter le délégué du pape. La lutte sera chaude : L'empereur lui-même y paraîtra sans doute. Il y mettra en ligne les plus habiles champions du catholicisme. Il faut que les « protestants », comme on les appelle depuis la diète de Spire qui eut lieu l'année précédente, apportent des revendications nettes et complètes. Quelle tâche, que de se faire leur porte-parole! Quelle tache, en ces temps de désorganisation, que de formuler un programme sur lequel tous puissent s'entendre! Aussi, à mesure que passent les journées, ces quatre rédacteurs sentent-ils lourdement leurs responsabilités.

    Ils travaillent assidûment. Luther avait remis leur oeuvre, le premier matin, entre les mains de Dieu par une prière fervente. Mais leur courage faiblit, par moments. Tant de fois déjà, depuis douze ans, ils ont cherché en vain à se faire entendre de leurs adversaires les catholiques ! Y parviendront-ils cette fois, ou bien est-ce encore un labeur inutile que celui sur lequel ils sont penchés?

    On vient appeler Mélanchthon. Il sort, puis reprend, triste et fatigué, le chemin de la chambre de travail. Mais il lui faut d'abord un moment de solitude et de recueillement. Il gagne la chambre dans laquelle il était loge, et qui servait durant la journée de « chambre commune » (Wohnstube) à la famille du pasteur. Il entr'ouvre la porte, et du même coup, son expression change. Il est rasséréné, réconforte. La femme du pasteur est là, et avec elle, les femmes des deux chapelains de la paroisse. Elles sont entourées de leurs jeunes enfants. Aux uns, elles donnent le repas du soir. Aux aines, elles font réciter leurs prières et des passages du catéchisme. Ce doux balbutiement l'émeut jusqu'aux larmes. Ce tableau de piété toute simple et de fidélité aux détails du devoir journalier, le touche profondément. Ses lèvres murmurent le passage du Psaume 8 : « De la bouche des petits enfants et de ceux qu'on allaite, tu as tiré ta louange. » Et il s'écrie à mi-voix : « Oh, quelle oeuvre sainte et agréable à Dieu ! »

    Quand il rejoint ses collaborateurs, il n'est plus le même. Il porte sur lui les marques d'une joie confiante et forte. Ce changement si subit est bien pour étonner. Luther le toise avec surprise et lui en demande la raison.

    « Mes chers messieurs, répond-il, ne nous laissons pas abattre. je viens de voir ceux qui combattront pour nous, qui nous protégeront, qui seront invincibles, et sur 'lesquels aucune puissance ne prévaudra. »

    « Et qui donc, réplique Luther, de plus en plus surpris, sont ces vaillants héros? »

    « Ce sont les femmes et les enfants du pasteur et de ses chapelains. Dieu écoute maintenant leurs prières, qu'il ne manquera pas d'exaucer. Car le Dieu fidèle, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, n'a jamais méprisé ces prières-là ! »

    Sa confiance crée la confiance, et tous quatre reprennent avec une nouvelle ardeur leur tache difficile. Ces voix enfantines ont apporté jusqu'à eux un souffle de victoire. Ils ne mettent plus en doute l'issue de leur travail, ils ne font plus' le compte des discussions vaines avec. leurs adversaires, ils ne voient que la promesse de Dieu d'écouter les prières jaillies de coeurs d'enfants. Leur foi vaincra : arrivés au terme de leur exposé, ils obtiennent de l'Electeur une approbation sans réserve.

    Cette même confiance soutiendra Mélanchthon, partout, dans ses nombreuses rencontres avec les catholiques, dans les conférences contradictoires et les diètes. S'il passe par des moments d'abattement, elle l'en relève bien vite. Il aimait à se redire: « Nous recommandons notre cause à Dieu, notre Seigneur. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »

    On essaie parfois de l'intimider. Un jour, le commissaire de l'Empereur qui présidait une assemblée des deux partis, à Worms, veut lui fermer la bouche : fort de ses pouvoirs de président, il s'emporte, il s'oublie jusqu'à adresser à Mélanchthon des propos grossiers. Lui, le laisse s'agiter et crier. Mais le lendemain, à l'ouverture de la séance, il déclare que s'il n'a pas toute liberté d'exprimer son opinion, il restera désormais derrière la porte. Cette fierté calme et toute pleine de douceur confond le représentant impérial, qui s'excuse, et lui donne satisfaction.

    Peu après, à la diète de Ratisbonne, c'est l'Empereur en personne qui veut l'amener à des concessions, mais des concessions telles, que toute la Réforme en eût été étouffée dans l'oeuf. Il tient bon, malgré la présence de Charles-Quint, et termine sa justification par ces mots : «Comme je ne puis consentir à ce qu'on veut exiger de moi, je demande avec instance d'être autorise à me retirer. »

    Vraiment, il est admirable de courage, ce pacifique, ce timide. Toute sa vaillance lui vient de cette continuelle certitude: « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? »

    .

    INÉBRANLABLE AU POSTE.

    Sur les chemins raboteux et labourés d'ornières gelées, sous les tourbillons de neige, des fuyards luttent contre le vent glacial. Ils peinent dur, à tenir tête aux bourrasques. C'est l'hiver, l'hiver rigoureux des plaines du Nord. Et c'est un hiver de guerre. L'année 1547 débute dans le trouble.

    Toute une ville émigre, chassée par l'approche de l'ennemi. On se hâte, embarrassé par la masse des objets rassemblés au hasard, dans l'affolement : il faut fuir, fuir en toute hâte. A peine le temps de se munir de quoi lutter contre la faim et le froid, sur les chemins obstrués de neige. Des familles se serrent autour d'un mauvais chariot, ballotté à se rompre par les cahots de la route. Des groupes mornes s'arrêtent comme figés devant le désastre d'un essieu brisé dans une dépression du chemin défoncé. Plus loin, des vieillards chancellent. Vont-ils s'écrouler dans la neige, tant leurs pauvres forces défaillent? Là-bas, c'est un enfant qui pleure : il n'en peut plus, depuis tant d'heures qu'on le traîne à suivre des traces de pas que la tourmente efface à mesure.

    Une famille marche en silence aux côtés d'un traîneau. C'est Mélanchthon et les siens. Il a dû lui aussi s'échapper en hâte de cette ville de Wittenberg qui lui est si chère. Lui aussi se croyait à l'abri. Mais la trahison de Maurice de Saxe a tout compromis. Il a fait cause commune avec les princes catholiques, et ses troupes, des troupes protestantes, descendent maintenant l'Elbe, prêtes à enlever Wittenberg. On a aussitôt ferme l'Université. Et lui qui, si souvent, a refusé de la quitter en temps de paix, quand des appels très flatteurs lui parvenaient de villes plus considérables, voici qu'il s'en éloigne en hâte, comme un banni, foulant la neige durcie.

    Dans les rafales, battu par le vent d'hiver, il souffre. Non pas tant de la fatigue ou du froid, que de la nécessité de déserter Wittenberg. Il sait que son devoir l'y retiendrait : là mieux qu'ailleurs, il peut annoncer l'Evangile, dans une chaire universitaire qui rassemble de nombreux étudiants. Wittenberg est, comme nous dirions aujourd'hui, un point stratégique pour la pénétration du protestantisme dans le pays. Mélanchthon se retourne, parfois. Craint-il de découvrir l'ennemi sur les talons des fugitifs déjà? Ou cherche-t-il à mesurer le chemin parcouru? Non pas : il appelle du regard la silhouette tant aimée de sa ville, dont les deux tours jumelles s'effacent lentement, dans l'air obscurci par les flocons. Quelle douleur que de l'abandonner!

    Enfin, on aperçoit les remparts d'une ville forte, à laquelle le prince félon ne risquera pas sans doute de s'attaquer. C'est Magdebourg, c'est le refuge.

    Mélanchton n'y fera qu'un bref séjour, des amis lui réservant un abri plus loin des parages de l'invasion. Mais le regret d'avoir abandonné Wittenberg ne le quittera pas : son devoir était là-bas.

    Et c'est pourquoi, dans l'été suivant, il refait cette même route en sens contraire, accompagné de quelques amis. La guerre se prolonge ailleurs. Les rives de l'Elbe sont à peine évacuées par les Saxons. Pourquoi, alors, cette expression joyeuse chez Mélanchthon? C'est qu'il court au devoir, au devoir pour son Dieu. Il le sait bien, l'Université n'est pas rouverte, tant l'insécurité est grande encore. Bon nombre d'habitants, du reste, n'ont pas pu se résoudre à rentrer. A l'arrivée, il lui faudra vivre à ses frais. Mais que sont ces inconvénients, quand il s'agit de travailler à la restauration de cet enseignement, dont il veut le rétablissement sans retard?

    En vain ses amis lui reprochent-ils d'avoir décliné, peu de jours auparavant, une offre bien tentante : les princes protestants voulaient lui confier la fondation d'une Université à Iéna. C'était un poste hautement honorifique. Sa réponse, comme il l'écrira a un intime peu après, se borne à ces quelques mots : « je ne pense pas à une brillante position, mais plutôt à la tombe.»

    A peine arrivé dans cette ville désertée une députation vient l'y rejoindre. Cette fois, c'est Koenigsberg qui le revendique comme professeur. Là-bas, il n'aura pas à attendre des mois, des années peut-être, avant de recommencer à enseigner. il y serait sûr de son avenir. Et pourtant, il refuse une fois encore : c'est à Wittenberg qu'est son devoir, il ne s'en écartera pas.

    Peu de jours plus tard, nouvelle démarche : l'Université de Francfort sur l'Oder vient à lui, pour qu'il consente à lui appartenir. Pas plus que précédemment, il n'hésite dans sa réponse : il sait où Dieu le veut. Rien ne l'ébranlera dans son attachement au devoir.

    Aussi, on devine sa joie quand enfin ses peines aboutissent, et qu'il peut reprendre son enseignement, dans une Ecole qui retrouve bien vite son ancien éclat.

    .

    ENFANT DE DIEU, PARCE QU'IL PROCURE LA PAIX.

    La grande force de Mélanchthon fut sa douceur, et son esprit de paix, et c'est là ce qui le fit aimer, même de certains adversaires. Non pas, certes, qu'il ait jamais consenti à rechercher « la paix à tout prix ». Ce n'est pas lui qui eut rien toléré de contraire à sa droiture « par gain de paix ». Non. Mais il sait le prix d'un esprit de paix. Au milieu des ardentes controverses qui déchirent le pays et dressent l'un contre l'autre les deux camps irréconciliables des catholiques et des protestants, il écrit à un ami : « Si je pouvais favoriser la concorde, j'exposerais ma vie pour cette cause ».

    De bonne heure, les princes protestants voient l'opportunité de s'unir par une alliance défensive contre les princes catholiques. C'est une nécessité vitale : l'adversaire risque de Prendre les devants, et de les trouver faibles, parce qu'isolés les uns des autres. Mais Mélanchthon redoute que cette coalition ne les pousse à ouvrir les hostilités, et il écrit à l'Electeur de Saxe : « je suis surtout préoccupé de la honte qui rejaillirait sur l'Evangile, si on commençait la guerre sans chercher premièrement la paix par d'autres voies et d'autres moyens. » Combien il aurait désiré conjurer le conflit qu'il voyait se dessiner déjà !

    Et après la « guerre des paysans », la révolte ouverte des prolétaires de ce temps-là contre ceux qui détenaient le pouvoir, alors qu'on voulait noyer la résistance dans le sang, son grand souci fut de recommander aux princes, avec insistance, d'user de modération envers les rebelles, qui pourtant n'avaient pas reculé devant des excès et des massacres.

    On se représente sans peine que les théologiens catholiques ne ménageaient pas leur adversaire, l'homme aux arguments solides et convainquants. jamais il ne consent à descendre sur ce même terrain de l'injure et de la prise à partie personnelle. Toujours il leur oppose son attitude loyale, qui n'atténue cependant en rien la fermeté. Il disait courageusement au secrétaire du nonce (l'ambassadeur et représentant du pape) : « Ce que je crois vrai, je le retiens avec fermeté et le défends sans égard à l'apparence d'aucun homme mortel, sans égard aux avantages, à la gloire ou à l'utilité. je persévérerai toujours dans cette voie, en enseignant et en défendant la vérité, sans querelles et sans injures. »

    Sa grande crainte, c'est que la discorde n'entraîne le malheur du pays. C'est pourquoi il recommande si souvent aux théologiens protestants de céder sur les questions de détail et les choses indifférentes. « Va-t-on nous blâmer, disait-il, d'avoir tremblé (oh, non pas pour nous, certes!) pour le petit peuple, pour les enfants, pour la nation tout entière, et d'avoir cédé sur les points secondaires pour maintenir les articles essentiels? »

    On a beau vouloir le discréditer, dans des écrits injurieux qui menacent de ruiner sa popularité, il n'a pas d'autre réplique que ces mots : « Nous sommes tenus à la charité, et je désire de tout mon coeur ne l'avoir ni troublée> ni blessée, autant je souhaite que Dieu me soit favorable ».

    Et lui, qui haïssait les querelles, il a dû guerroyer sa vie durant !

    Car bientôt la mésintelligence apparaît parmi les protestants, et Mélanchthon, le penseur et le chef de file des Luthériens, est bien vite en butte aux coups des partisans de l'autre tendance. Mais rien ne parvient à arracher de son coeur le désir de la paix, ni même à ébranler la paix qui le remplit. Elle a sa source en Dieu lui-même, une source inaccessible à qui voudrait y porter atteinte. Il le dit nettement à ses adversaires : « je préfère recevoir un soufflet que de m'opposer à la concorde. Si vous voulez m'opprimer, opprimez-moi. C'est la part habituelle de ceux qui procurent la paix. je me recommande à Dieu. »

    Il s'étonne de la fureur de ceux qui l'attaquent bassement : « Lorsque Osiander m'accable d'injures, il commet une injustice à mon égard. Mais je remets la chose à Dieu, qui voit et qui juge le coeur de tous les hommes. J'ai toujours aimé et honoré Osiander, comme chacun le sait, et je ne conçois vraiment pas d'où peut provenir tant d'amertume chez lui. » .

    Il est totalement étranger à l'intransigeance dont font preuve tant de protestants d'alors, contre les catholiques ou envers des coreligionnaires qui ne partagent pas toutes leurs vues. Il dira d'eux :

    «Ils établissent un nouveau papisme, ces hommes violents qui veulent contraindre tous les autres à admettre leur manière de voir, et qui condamnent impitoyablement quiconque ne les suit pas. »

    Et quel cri du coeur, quand il affirme

    « J'aimerais mieux partir en exil, que de me quereller avec des hommes obstinés ! »

    Pourtant, il engage ses amis à faire front contre ceux qui portent atteinte au protestantisme encore mai affermi. S'unir, mais sans amertume ni haine : « Unissons-nous par une bienveillance mutuelle et en déclarant notre foi, contre les fureurs des ennemis. »

    C'est par la douceur qu'il entend les ramener. Il dira un jour, dans sa parfaite modestie : « On délibérait, à la cour de l'Electeur, sur un écrit dans, lequel sont réfutées les invectives qu'on répand contre nous. Cependant, j'en ai déconseillé la publication. Car il est évident que des écrits semblables irritent des hommes outrageux, mais ne les guérissent ni ne les adoucissent. »

    Aussi, quel soulagement pour son coeur affectueux, quand la diète d'Augsbourg se passe sans heurts ni éclats. «Je considère comme un grand bienfait de Dieu que la diète ait été si pacifique », dira-t-il peu après.

    Nous ne serons donc pas étonnés de voir le roi de France lui-même déléguer auprès de Mélanchthon son propre ambassadeur, du Bellay, pour chercher à le persuader de venir à Paris, et d'y aplanir le différend entre catholiques et huguenots. Il insiste, et fait suivre l'ambassadeur de son frère, l'évêque et cardinal du Bellay. Le roi sait ce que vaut un esprit conciliant. S'il avait pu se rendre à ses appels si pressants, n'aurait-il pas rétabli, dans une large mesure, l'unité entre Français des deux camps?

    Ces mots nous donneront la clé de l'attitude de notre réformateur et de l'influence qu'il a exercée dans le protestantisme à ses débuts :

    «D'autres peuvent rechercher la domination ou le pouvoir. Quant à moi, je ne m'en soucie pas. Le Fils de Dieu, qui jugera chacun selon ses actes et ses intentions, sait que mon seul désir est de contribuer à la gloire de Dieu et au bien de l'Eglise. C'est dans ce sentiment que je vis, en me recommandant à Dieu. »

    .

    UN AMI QUI SAIT AIMER.

    L'amitié qui unira Mélanchthon à Luther est tout imprégnée de douceur affectueuse. Il disait de Luther : « J'aime cordialement son coeur droit et vraiment chrétien. » Quand il faut endurer la longue séparation qu'impose la retraite de Luther à la Wartbourg, il dira : « Le vif désir de le voir me tourmente horriblement. » Et il écrivait de Wittenberg : « Tout va bien, dans notre Université, excepté que nous n'avons pas notre père, le Docteur Martin. »

    Et Luther lui rendait pleinement cette belle affection. Au moment de partir pour la Diète de Worms, il lui écrit : « Si je ne reviens pas, et que mes ennemis me mettent à mort, comme cela pourrait facilement arriver, je t'en conjure, cher frère, ne cesse pas d'enseigner et de persévérer dans la vérité. Travaille à ma place, puisque je ne puis être ici. Tu pourras faire mieux que moi. Il n'y a pas grand dommage que je parte, puisque tu restes. »

    De la Wartbourg, Luther écrira:

    « Avant tout, je prie pour toi, si ma prière est de quelque utilité, ce dont je ne doute pas. Fais-en de même. Nous voulons porter ensemble notre fardeau. »

    Une autre fois, Mélanchthon est à la veille d'un voyage. Il lui adresse ces mots : « Cher frère Philippe, ce que je demande de toi, c'est que tu reviennes bientôt auprès de nous. je veux faire jour et nuit mention de toi dans mes prières. Emporte avec toi ces paroles. »

    Et quand l'enfant de Mélanchthon meurt, Luther dira : «Nous sommes tous malades et affligés avec lui.»

    Oui, nous comprenons que ces deux hommes aient été tellement l'un pour l'autre. Mélanchthon tremble à la nouvelle de la maladie de Luther. Il en dira plus tard : « Je fus touché d'une bien grande douleur, quand je vis le danger où il était. je ne pouvais qu'en être ému profondément. C'est pourquoi je remercie de tout mon coeur Dieu et notre Seigneur Jésus-Christ d'avoir eu égard a nos larmes et à nos soupirs, et de lui avoir rendu la santé. »

    Il fait bon voir ces deux coeurs si grands unis d'une amitié si forte. Mélanchton, l'homme de la douceur et de la bienveillance, est aussi l'ami qui sait aimer.

    .

    ARRACHÉ A LA MORT.

    Mélanchthon s'est comme écroulé sous la fatigue, brusquement, au cours d'un de ses innombrables voyages a travers l'Allemagne, alors qu'il se rendait à un synode convoqué en Alsace. A Weimar, ses forces l'ont abandonné soudain. Les soucis, les inquiétudes pour l'avenir de la cause de l'Evangile, le ruinaient sourdement. Et le mal l'a terrassé en chemin.

    L'Electeur, prévenu, avait fait appeler en toute hâte Luther, le seul dont il attendit une intervention efficace. Et le voici au chevet de son ami, bouleverse à la vue d'un mal si grand. A peine descendu de cheval, entrant en hâte dans la chambre, il a appelé d'une voix forte cet ami pour lequel il a quitté précipitamment Wittenberg. Mais pas un mot, pas un signe de vie ne lui a répondu. A le voir ainsi, il s'est écrié à demi-voix : « Dieu nous soit en aide! Comme le Diable m'a défigure cet instrument de Dieu. » Et certes ce n'est pas trop dire. Ce visage décomposé, ces yeux déjà ternes, n'annoncent-ils pas la mort? Depuis des heures, le malade a perdu connaissance. Il est privé de l'ouïe et de la parole. Quoi qu'on ait tenté, il n'a pu prendre, voici quelques jours, ni nourriture, ni boisson. Son état est désespéré. Mais Luther n'est pas long à se ressaisir. Il se tourne vers la fenêtre, et il adresse à Dieu une prière qui est presque une sommation. Sa confiance dans les promesses divines et dans l'appui qu'il est en droit de réclamer de son Père céleste atteint une force, on pourrait dire une violence, étonnante. Il sait qu'il sera entendu, et il rappelle à Dieu toutes les paroles de la Bible qui lui en donnent l'assurance. Il est convaincu que Dieu est tenu de l'exaucer. Il dira plus tard : «Dieu a dû me conserver Mélanchthon. Car je jetai mon sac à ses pieds, et je l'importunai, en lui rappelant toutes les promesses que je pus trouver dans l'Ecriture Sainte, où il nous est dit que nos prières seront écoutées. je lui dis qu'il était obligé de m'exaucer, pour que je puisse désormais me confier en ses promesses. »

    Ensuite, revenant au malade, il lui saisit la main, et lui dit d'une voix forte et persuasive: «Prends courage, Philippe, tu ne mourras pas. Ne t'abandonne pas à la tristesse, et ne sois pas ton propre meurtrier, mais confie-toi au Seigneur, qui peut faire mourir et faire revivre, qui peut frapper et qui peut guérir. »

    Mélanchthon rouvre lentement les yeux. La respiration semble lui revenir. Longuement, il regarde Luther en silence. Enfin, la parole lui est rendue. Mais il le supplie de ne pas le retenir plus longtemps ici-bas, puisqu'il ne pourrait rien lui arriver de meilleur que de s'en aller en paix. « Non, réplique Luther avec force, il faut que tu continues à servir notre Dieu.» L'état du malade s'améliore insensiblement. Luther prie qu'on lui apporte quelque nourriture. Il la lui présente lui-même. Mais Mélanchthon se refuse à la prendre. Alors il lui commande avec autorité : « Entends-tu, Philippe, il faut que tu manges, sinon je t'excommunie. » Effrayé, comme subjugué par cette volonté puissante, Mélanchthon se laisse faire, et commence à manger un peu. Lentement, il retrouve ses forces. Il est sauvé. Il le dira plus tard lui-même : «Si Luther n'était pas venu, le serais mort. »

    .

    FORT DANS LE DEUIL.

    Grand dans son activité, grand dans sa fidélité au devoir, Mélanchthon fut grand encore dans l'adversité, quand le deuil vint le frapper au coeur, lui dont la sensibilité était si vive.

    La nouvelle de la mort de Luther l'atteignit très douloureusement. Il le savait malade, mais il espérait que Dieu le conserverait encore à l'Eglise et aux siens. Il allait se rendre à l'Université pour y donner un cours, quand lui parvint une lettre lui annonçant que son maître, que son «père», comme il aimait à l'appeler, venait de s'éteindre dans la paix et dans la pleine assurance de la foi. Il parut chanceler sous le coup. Mais bien vite il se reprit, et partit pour rejoindre ses étudiants. A son entrée, chacun put lire sa douleur sur son visage. Son chagrin était poignant. Avec Luther, c'était une partie de lui-même dont il était amputé. Dans un silence impressionnant, il exposa, au lieu de sa leçon ordinaire, les détails qu'il venait d'apprendre sur les derniers instants de son ami. Il appuyait spécialement sur les paroles tout imprégnées de foi qu'on l'entendit répéter à trois reprises : « je remets mon esprit entre tes mains, tu m'as racheté, ô Dieu de vérité.» Et quand Mélanchthon eut terminé par une prière fervente en faveur de l'Eglise ainsi découronnée, il ne put se contenir davantage, et fondit en larmes. Dans tout l'auditoire, des sanglots lui répondirent.

    Sa douleur avait passé dans le coeur de ses auditeurs.

    Peu de mois après, alors qu'il était en séjour. chez des amis, la mort revient le dépouiller encore. Sa fille, qui lui était particulièrement chère, meurt brusquement, laissant une très jeune famille. C'était l'aînée de ses enfants , CI était sa joie. Elle était encore dans toute la force de sa jeunesse.

    Il restait sombre, sans une parole, et parcourant sa chambre à grands pas, le regard fixe et pénétré d'un calme qui faisait peur. Ses amis cherchent à l'entourer, ils veulent trouver des mots de consolation. Mais lui ne parait rien entendre. Voici qu'il s'approche de la table, il y ouvre la Bible, et ses yeux tombent sur ce passage du Psaume 100 : «C'est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons. » Alors il ajoute : « Si c'est Dieu qui nous a faits, pourquoi ne pas nous en remettre à sa volonté? » Une grande paix l'envahit, une résignation sereine. Il lui suffit de savoir que c'est Dieu qui lui a dispensé l'épreuve, et qui lui a répondu maintenant. Il s'arrache à son chagrin pour songer aux enfants que sa fille lui laisse, et pour leur donner un nouveau foyer.

    Dix ans plus tard, tandis qu'il était à Heidelberg pour y réorganiser l'Université, il paraissait jouir de quelques jours de détente. Loin de ses soucis habituels et de ses inquiétudes, il semblait plus heureux qu'on ne l'avait vu de longtemps. Il rencontrait journellement de nombreux savants et des théologiens de marque, qui l'entouraient d'une grande estime. Et voici qu'on lui annonce, un jour, l'arrivée d'un ami de Wittenberg, pour le soir encore.

    Le lendemain, au matin, cet ami vient le rejoindre dans les jardins du prince, dont il est l'hôte. Et là, le prenant à part, il lui apprend, avec bien des ménagements, que sa femme vient d'être emportée par une maladie de quelques jours seulement. Belle mort, d'ailleurs: elle avait pris la Cène, et avait demandé à son Dieu une seule chose - qu'il voulût lui donner la patience dans ses souffrances. Elle s'était endormie en paix, sans que jamais un mot de plainte ne lui soit venu aux lèvres.

    Mélanchthon, que rien n'a préparé à ce coup nouveau, s'arrête. Puis, levant les yeux au ciel, il soupire : « Au revoir. Je te suivrai bientôt ». Ni lamentation, chez lui, ni faiblesse. Mais il était brisé. La force de sa vie était atteinte en plein. C'est un autre homme qui sort, à pas lourds, des grilles dorées du jardin du château.

    De toutes parts, on lui témoigna une sympathie très profonde. Il était comme porté par elle. Puis lui, si fort, ne se laissa pas anéantir. Mais quand même il faisait de grands efforts, comme il le dit lui-même, pour chercher tous les motifs capables de le consoler, il succombait presque à sa douleur. Dès ce moment, il n'aspire plus qu'à rejoindre celle qu'il a perdue, dans le séjour où enfin il trouvera la paix.

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    VICTORIEUX DANS LA MORT.

    « Reçois-moi, je te prie, et aie pitié de moi, car je suis pauvre et abandonné. » Cette prière de Mélanchthon à son lit de mort, comme il était en droit de l'exprimer ! Pauvre et abandonné, il l'était, certes, dans ses affections. Il est bien seul, à l'heure où sa fin survient. Plusieurs de ses enfants, de ses petits-enfants même, l'ont précédé dans la tombe. Ses meilleurs amis ne sont plus. Comme il est dépouillé, lui qui donnait tant de prix aux affections de la famille et de l'amitié!

    Mais quel triomphe que cette mort solitaire ! La faiblesse eut raison de lui au matin de Pâques, et le força à s'aliter. C'est à peine s'il resta quelques jours contraint à l'inaction. Et tout du long de ces quelques journées, il donnait cours à sa sollicitude pour l'Eglise, si menacée, mais aussi à sa parfaite confiance en la bonté de Dieu, qu'il lui tardait de rejoindre. Une lassitude infinie semblait s'être abattue sur lui et le posséder tout entier. Parfois, c'est à peine si on percevait les mots de ses prières. A la question de son gendre, qui s'enquérait de ce qu'il désirait, il répondit très paisible : «Rien, que le ciel». Il avait murmuré, peu auparavant, après une lecture de quelques passages de la Bible qu'on lui avait faite : «A tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être faits enfants de Dieu, à tous ceux qui croient en son nom ». Et, à maintes reprises, il avait répété « 0 Seigneur, aie pitié ! »

    La nouvelle de son état avait gagné la ville en peu d'instants. Tous portaient les marques d'une affliction visible, et plusieurs pleuraient. A l'Université, la mort semblait avoir passé ; les professeurs avaient suspendu leurs leçons, et invité les étudiants à la prière. C'était comme une lourde menace planant sur Wittenberg.

    Puis apparurent tous les indices de la fin prochaine : le coeur cessait de battre, les membres étaient glacés. Ceux qui entouraient son lit se mirent à genoux, et on n'entendit plus que la voix de quelques pasteurs, lisant alternativement les portions des Ecritures qu'on savait lui avoir été particulièrement chères. Enfin, l'un d'eux dit d'une voix haute et forte : «Seigneur, je remets mon esprit entre tes mains. Tu m'as racheté, ô Dieu véritable et fidèle.» Il put comprendre encore ces paroles, accompagnées d'une prière qu'il semblait suivre, à voir ses lèvres remuer faiblement. C'est dans cette prière qu'il passa de ce monde à l'Eternité.

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    NOTES HISTORIQUES

    La grande difficulté consistera à rendre vivante une existence dont les péripéties et les circonstances matérielles n'ont rien de particulièrement frappant. En des temps héroïques, la vie de Mélanchton est dépourvue de situations périlleuses qui tiendraient l'intérêt en haleine.

    Elle s'est écoulée dans un auditoire d'Université, et devant les tables où se rédigeaient les confessions de foi du protestantisme naissant, en vue des diètes ou des colloques. Ainsi, dans la guerre des paysans qui ensanglanta l'Allemagne, et dans la lutte contre l'anabaptisme, Mélanchthon combattit uniquement devant son écritoire. Impossible de le suivre ici dans la succession de ses travaux de théologien ; on a cherché simplement à grouper quelques faits pour mettre en relief les traits dominants de sa personnalité.

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    INDICATIONS BIOGRAPHIQUES

    Philippe Schwarzerd dit Mélanchthon (suivant l'usage des savants de l'époque qui traduisaient leur nom en latin ou en grec) naquit à Bretten, petite ville du Palatinat rhénan, le 16 février 1497. Il était fils d'un armurier pieux, qui lui donna la meilleure éducation.

    Enfant, il fit montre de talents hors pair, notamment pour l'étude des langues. A quatorze ans, il était bachelier. A l'Université de Tubingue, il acquit un savoir encyclopédique (mathématiques, médecine, astronomie), et le 25 août 1518 déjà il fut nommé professeur à Wittenberg qui devint, dès lors, son centre d'action. L'année précédente, Luther y avait affiché ses thèses.

    L'empereur d'Allemagne (et de l'Espagne ainsi que des Pays-Bas) était, dès 1520, Charles-Quint. Parmi les princes allemands dits « princes électeurs », parce qu'ils avaient le droit de participer à l'élection de l'empereur, se trouvait le prince Jean-Frédéric de Saxe, qui embrassa la Réforme, et qui résidait à Wittenberg et à Thorgau, sur l'Elbe. Ne pas le confondre avec Maurice de Saxe, souverain du duché de Saxe, (capitale Leipzig) qui trahit la cause protestante pour des motifs d'intérêt politique.

    Mélanchthon meurt à Wittenberg, le 19 avril, jour anniversaire de sa naissance, en l'an 1560, âgé de 63 ans et 63 jours. Ces coïncidences ne manquèrent pas d'être remarquées.

     

    - Vie de Ph. Mélanchthon, par Ledderhose, trad. par A. Meylan. Lausanne 1854.

    - Mélanchthon, sa vie, son oeuvre. Brochure par J. Paris. Montauban 1870.

    - Divers passages dans la grande Histoire de la Réformation au temps de Calvin, par Merle d'Aubigné, vol. IV.

    - Un article dans les Derniers récits du XVII, siècle, par J. Bonnet. Paris 1876.

    - Philipp Mélanchthon, der Lehrer Deutschlands. Brochure par Ziethe. Berlin 1897.

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    NOTES PÉDAGOGIQUES

    Images: Portrait de Mélanchthon. L'Université et les étudiants d'alors.

    Insister sur l'esprit de paix, de douceur, de dignité (comparaison avec Nicolas de Flue), le dédain à l'égard des honneurs, l'amitié avec Luther, l'attitude en face de l'adversité.

    Dessin: L'étudiant au temps de Mélanchthon.



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