Il est
écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
REGARD
Bibliothèque chrétienne online EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON - 1Thess. 5: 21 - (Notre confession de foi: ici) |
Il est
écrit: TA PAROLE EST LA VERITE (Jean 17.17) Cela me suffit... |
Deux compagnons d'infortuneJérémie DUPUY, de Caraman - Jean MASCARENC, de Castres
Je trouvai, en entrant dans la prison, un capitaine qui commandait le régiment de Touraine, qui venait de voir Mascarenc, qui était dans un cachot parce qu'il n'avait pas voulu changer non plus que moi, et qui fut toujours dans la suite le cher compagnon de mes souffrances. Ce capitaine m'attaqua dès l'entrée et me dit que je devais obéir au roi et embrasser la religion romaine ; que cette religion n'était pas si mauvaise comme je croyais ; qu'on nous en faisait une peinture effroyable qui ne lui ressemblait pas, et que les prières qu'on faisait aux saints ni le culte des images n'intéressaient en rien la gloire de Dieu ; que peut-être l'opinion qu'il§ avaient au sujet du sacrement de l'Eucharistie pourrait me faire quelque peine ; mais qu'au fond c'était la même chose que ce que nous croyons, étant bien entendu. je savais qu'il avait été de notre religion et qu'il était fils d'un ministre ; cela fit que je lui répondis plus fortement, et que même je lui représentai le tort qu'il avait d'avoir abandonné la vérité pour des considérations humaines ; qu'au reste je savais jusques où devait aller l'obéissance que je devais au roi, mais que je savais aussi celle que je devais à Dieu, qui est le Roi des rois, à laquelle je ne voulais point manquer. Que pour la religion romaine, je la connaissais si bien, et en ses dogmes et en sa pratique, que je ne l'embrasserais jamais. je fus surpris de voir que cet homme, qui me paraissait d'une physionomie assez douce et d'un tempérament assez modéré, s'emporta néanmoins si furieusement qu'il dit au concierge, en ma présence, qu'il lui défendait de me rien bailler, pas même du feu. Cependant Dieu toucha le coeur du concierge, qui me bailla tout ce que je lui demandai, à la réserve d'un lit, car il me fit coucher sur un peu de paille, mais j'y étais déjà accoutumé. Deux jours après (1), M. de Boufflers nous fit mettre entre les mains du prévôt d'Agen, Mascarenc et moi, pour nous conduire à Castres. Ce prévôt nous traita fort cruellement. Il nous fit mettre les menottes avant de sortir de la prison ; et parce qu'il n'en avait qu'une paire, qu'il fit mettre à Mascarenc qui sortit le premier, l'on me mit à moi pour menottes des fers que l'on a accoutumé de mettre aux pieds des criminels. Dès que nous fûmes à cheval, parce qu'on m'avait monté sur un méchant cheval de louage qui n'avait point de pas, et qui n'allait pas au train des autres, il y eut un archer du prévôt qui nous conduisait, qui donna un grand coup de fouet à mon cheval pour le faire aller plus vite. Ce cheval, qui sortait de l'écurie et qui était encore tout frais, fit un grand saut, et par ce mouvement si fort, il fit que le fer m'emporta la pièce du bras, ce qui me causa beaucoup de douleur. Je criai et m'en plaignis hautement au prévôt, qui défendit à cet archer d'y retourner, et cela n'arriva plus ; mais nous trouvâmes à la porte de la ville des hommes qui nous attendaient, et qui portaient des fers qui pesaient 25 Ou 30 livres, que le prévôt commanda qu'on nous mît aux pieds. Un oncle de Maillabiou, qui était venu au bruit de la prise de son neveu, et un parent de Mascarenc qui était venu pour l'assister, prièrent ce prévôt de ne le point faire, et lui représentèrent que ces fers nous rompraient les jambes, et que nous ne saurions aller en cet équipage. D'ailleurs, que cela était inutile, que nous étions si mal montés et si bien gardés qu'il n'y avait rien à craindre. Dieu fit qu'il se laissa enfin persuader par ces messieurs et renvoya les fers. Nous n'allâmes coucher ce jour-là qu'à Moissac (2), qui n'est qu'à six lieues d'Agen, parce que nous n'étions pas partis matin. Quelque temps après que nous fûmes arrivés, ces messieurs dont j'ai parlé, qui nous accompagnaient, prièrent ce prévôt de nous faire Ôter les menottes pour pouvoir quitter nos habits et nous coucher dans le lit. Il leur promit de le faire, et leur dit d'envoyer acheter deux cadenas pour mettre aux menottes au lieu des clous qui les fermaient, ce qui fut fait, et le prévôt en prit les clefs. Mais lorsqu'il fallut se coucher et qu'on le pria de nous ôter les menottes comme il l'avait promis, il n'en voulut rien faire, et nous fit coucher tous vêtus entre deux archers, un de chaque côté. Cela me fit souvenir de ce qui est dit au Xlle chapitre des Actes, lorsque saint Pierre était dans la prison, couché entre deux gendarmes, la nuit que l'Ange vint le délivrer ; et je me consolai dans cette pensée que mon sort avait quelque chose de semblable à celui de ce grand apôtre. Le lendemain, l'on nous fit partir de grand matin au même équipage. Le prévôt nous dit qu'il voulait nous faire dîner à Montauban ; mais il changea d'avis en chemin, et craignant que nous ne fussions vus par les nouveaux papistes de Montauban, il nous mena dîner à La Bastide (3), qui est à deux lieues. Il soufflait un vent du midi si violent, qu'à peine se pouvait-on tenir à cheval, et moi particulièrement, qui étais plus faible et plus embarrassé que les autres. La violence du vent, la démarche de mon cheval qui allait toujours fort rudement, et la pesanteur des fers que j'avais pour menottes, m'avaient tellement incommodé, que je n'en pouvais plus ; j'étais tout brisé et je puis dire avec vérité que je souffris le martyr pendant tout ce chemin jusques à la dînée. Lorsque nous y fûmes arrivés, et que l'on m'eût descendu du cheval, je fus contraint de me coucher à terre, ne pouvant plus me soutenir. Un des archers vint voir en quel état j'étais; il trouva que la pesanteur des fers m'avait meurtri tous mes bras, dont l'un était si enflé et si livide qu'il appréhenda que la gangrène s'y mît. Il fut ému de compassion, nonobstant la dureté de coeur qui est si ordinaire à ces gens-là, et il alla dire au prévôt que la gangrène s'allait mettre à mon bras si l'on ne m'ôtait ces fers, et le pria de lui bailler les clefs pour les ôter, ce qu'il fit ; et cet archer me les ayant ôtés, cela fut cause qu'on ôta aussi les menottes à Mascarenc, voulant nous traiter également. Il fallut partir dès que nous eûmes dîné, J'étais dans l'état le plus pitoyable du monde, et j'avais à faire à des gens sans pitié. Mais Dieu, par sa bonté infinie, fit qu'un des archers qui nous menaient, suspendant cette impassibilité qui leur est presque naturelle, eut pitié de moi, et pour me soulager il me donna son cheval qui allait fort bien le pas, et monta sur le mien. Nous fûmes coucher ce soir-là à Buset (4), et le lendemain nous nous rendîmes à Castres à fort bonne heure. L'on nous enferma, Mascarenc et moi, dans la prison de la Tourcaudière (5), où l'on nous serra séparément afin que nous n'eussions point de communication ensemble. Le prévôt qui nous avait menés remit entre les mains de Barbara (6), juge criminel de Castres, ce commencement de procédure que le lieutenant-général du sénéchal d'Agen avait voulu faire contre nous. Ce juge criminel vint le lendemain à la prison, mais sans y faire aucun acte de justice, parce qu'il attendait les ordres de M. l'Intendant de la Province de Languedoc, auquel il avait écrit sur notre sujet. Il me fit seulement des exhortations à changer de religion pour obéir à la volonté du roi, et il les accompagna de promesses et de menaces. je lui fis connaître que tout cela n'était pas capable de me faire chanceler un moment, et que par la grâce de Dieu j'étais en un état que toutes les promesses ni toutes les menaces qu'on me pourrait faire ne sauraient jamais m'ébranler. Il me dit que si je voulais il ferait venir un religieux qui était fort savant, qui m'éclaircirait sur tous les doutes que je pourrais avoir sur la religion. je lui répondis que je n'en avais point et que, Dieu merci, j'étais assez bien instruit de la vérité. « N'importe, me dit-il, je vous en ferai venir un d'office. » En effet, il fit venir le lendemain le père ministre des Trinitaires (7) qui était un fort honnête juge criminel de Castres, ce commencement de procédure que le lieutenant-général du sénéchal d'Agen avait voulu faire contre nous. Ce juge criminel vint le lendemain à la prison, mais sans y faire aucun acte de justice, parce qu'il attendait les ordres de M. l'Intendant de la Province de Languedoc, auquel il avait écrit sur notre sujet. Il me fit seulement des exhortations à changer de religion pour obéir à la volonté du roi, et il les accompagna de promesses et de menaces. je lui fis connaître que tout cela n'était pas capable de me faire chanceler un moment, et que par la grâce de Dieu j'étais en un état que toutes les promesses ni toutes les menaces qu'on me pourrait faire ne sauraient jamais m'ébranler. Il me dit que si je voulais il ferait venir un religieux qui était fort savant, qui m'éclaircirait sur tous les doutes que je pourrais avoir sur la religion. je lui répondis que je n'en avais point et que, Dieu merci, j'étais assez bien instruit de la vérité. « N'importe, me dit-il, je vous en ferai venir un d'office. » En effet, il fit venir le lendemain le père ministre des Trinitaires (8) qui était un fort honnête homme, d'un esprit fort doux, et qui ne me fit pas grand'peine. Il me parla toujours fort honnêtement, et je lui répondis de même ; et sans nous enfoncer trop avant dans les matières de controverse, nous nous séparâmes bons amis. M. Mascarenc n'en fut pas quitte à si bon marché ; il fut plus importuné que moi. Car comme il était de Castres, et qu'il y était connu pour un homme d'une grande piété, Mgr l'évêque de. Castres (9) crut que sa conversion serait d'un grand éclat, et d'un grand exemple dans cette ville ; c'est pourquoi l'on s'attacha à lui si fortement, mais ce fut inutilement : sa piété était à l'épreuve de toutes choses. Sept ou huit jours après, Barbara, ayant eu la réponse de M. l'Intendant, vint à la prison pour procéder à mon audition (10). Je lui dis que je n'étais pas de sa juridiction, et qu'ainsi je ne pouvais pas répondre devant lui qui n'était pas mon juge. Il me repartit qu'il procédait comme commissaire subdélégué de M. l'Intendant, et. qu'il avait fait voir les ordres qu'il avait pour cela à un de mes neveux qui était venu à mon secours ; c'était celui-là même qui m'était venu voir à la citadelle de Puymirol, qui m'a dit depuis qu'il était véritable qu'il lui avait montré quelque ordre de M. l'Intendant pour cela, car alors on ne me laissait voir personne. je crus que je ne pouvais pas décliner la juridiction de M. l'Intendant, et ainsi je répondis devant ce juge, car je savais d'ailleurs qu'il était subdélégué de M. l'Intendant dans toutes les affaires de cette nature qui arrivaient en nos quartiers. Il procéda aussi à l'audition de Mascarenc, et nous nous défendîmes si bien par nos réponses avec l'assistance de Dieu, que M. l'Intendant, étant venu à Castres peu de jours après, et ayant vu nos réponses et trouvé qu'il n'y avait aucune preuve contre nous de ce dont on nous accusait, il ne voulut point se charger de ce paquet, et dit à ce juge de nous faire le procès à l'ordinaire comme il trouverait à propos. Ce fut un effet de la Providence et de la grâce de Dieu que cet Intendant ne voulût pas connaître de notre affaire et nous faire notre procès, lui qui agissait avec tant de rigueur contre tous les autres pour cette sorte d'affaires. Ce juge de Castres voulant me condamner à quelque prix que ce fût, et voyant qu'il n'y avait point de preuve contre moi, s'en alla malicieusement à la ville de Carmaing, lieu de ma résidence où il n'avait nul pouvoir, pour informer contre moi, et tâcher de trouver quelque preuve pour avoir un prétexte de me condamner. Mais il ne trouva personne qui voulût déposer à sa fantaisie que quelques misérables, lesquels, bien qu'ils déposassent faussement, néanmoins Dieu ne permit pas qu'ils déposassent rien qui pût opérer une condamnation contre moi. Ce juge étant de retour à Castres, sans m'ouïr sur cette information, donna une sentence de confrontement contre moi qui me fut signifiée. Ce fut alors que je connus qu'il me faisait mon procès de son autorité propre, et non de celle de M. l'Intendant. je m'en plaignis, mais il se moqua de ma plainte, et me dit que je n'étais plus à temps à décliner sa juridiction, ayant répondu devant lui. je ne pouvais pas lui faire des actes, j'étais détenu et serré fort étroitement ; je ne pouvais parler à personne, et même je n'aurais pu trouver ni notaire ni sergent qui eût voulu lui signifier mes protestations. Ce fut un bonheur pour moi de ne pouvoir pas décliner la juridiction de ce juge, et de n'être pas renvoyé sur le lieu devant mes juges naturels. Dieu conduisit ainsi les choses par sa Providence et fit que cela me tourna en bien, car si j'avais été renvoyé devant mes juges qui étaient bien informés de ma conduite et qui savaient que j'avais publiquement fait tous mes efforts pour empêcher les personnes de notre Eglise d'embrasser la religion romaine, et que je les avais exhortées à souffrir toutes choses plutôt que d'abandonner notre religion, ce qui était tout à fait contre les déclarations du roi qui le défendait sous de grandes peines, ils n'auraient pas manqué de me faire mon procès sur cela, qu'ils auraient prouvé facilement ; et c'était alors un crime pour lequel j'aurais été condamné partout sans ressource. Mais Dieu me voulait épargner ; ainsi ce juge continua de faire mon procès. L'on continuait toujours à me faire de grandes menaces pour m'intimider, s'il leur eût été possible, jusques à me menacer de me faire mourir. « Si vous n'en voulez qu'à ma vie, leur dis-je, j'ai de quoi payer et je ne vous ferai pas banqueroute. Mais si vous en voulez à ma conscience, et si vous voulez m'obliger à renoncer à ma religion et à renier la vérité que Dieu m'a enseignée dans sa Parole, vous n'en viendrez jamais à bout. Celui qui me l'a apprise est plus fort que tous, qui la conservera dans mon coeur jusques à mon dernier soupir. » Ce juge fit venir deux témoins qui me furent confrontés (11). C'étaient deux scélérats couverts de crimes qui ne pouvaient pas être crus en témoignage. je leur proposai mes objets bien justifiés, et même l'un d'eux se dédit de sa déposition dans le confrontement. Néanmoins, ce juge inique, après nous avoir ouïs sur la sellette, les fers aux pieds, comme si nous eussions été coupables des crimes les plus grands, par sentence du 19 avril 1686, nous condamna, sans aucune preuve, aux galères perpétuelles, en mille écus d'amende et aux dépens, et confisqua tous nos biens au roi. L'on nous fit venir séparément à l'auditoire de ce juge, les fers aux pieds, où son greffier nous prononça cette sentence de laquelle nous déclarâmes être appelants au Parlement de Toulouse et signâmes notre déclaration. L'on me regardait après cela comme un homme condamné aux galères ; cela fit que les concierges, car il y en avait deux qui étaient aussi archers de prévôt, gens sans miséricorde, comme le sont ordinairement les gens de cette profession, venant de la ville assez tard, à l'heure qu'on enferme les prisonniers, ayant fait la débauche tout le jour et étant tous deux échauffés de vin, me vinrent dire qu'il me fallait sortir de la chambre où j'étais et aller coucher dans la chambre de fer. C'était un lieu affreux où l'on n'enfermait que les plus grands scélérats, et des misérables qui étaient tous pleins de poux et de vermine. je leur voulus représenter qu'ils ne devaient pas me sortir de la chambre où j'étais, parce que M. le juge leur avait commandé de m'y laisser, ne se souciant pas encore que j'eusse communication avec les prisonniers de cette chambre, qui étaient tous catholiques romains, pourvu que je n'en eusse pas avec ceux qui étaient de ma religion ; que d'ailleurs il y avait un fou dans cette chambre de fer, qui pourrait m'étrangler la nuit pendant que je serais endormi. Mais ces concierges n'étaient pas en état d'entendre raison, outre qu'ils avaient leurs vues. Ils me prirent donc chacun par un bras et m'allèrent enfermer de gré ou de force dans ce lieu qui faisait horreur. je me couchai tout doucement dans un coin, où bientôt après je fus attaqué par une armée de puces, de poux et d'autre vermine qui ne me laissèrent point fermer l'oeil de toute la nuit ; tellement que le fou n'avait garde de me surprendre endormi cette nuit-là, car je ne dormis point du tout, et lui au contraire dormit fort paisiblement toute la nuit sans faire aucun bruit, contre son ordinaire, Dieu l'ayant permis ainsi. Le lendemain matin, les concierges vinrent pour visiter les prisonniers. Ils n'étaient plus ivres à cette heure-là, et je leur fis un peu mieux entendre raison. C'étaient des gens qui voulaient de l'argent et il fallut leur en donner. Ils me tirèrent de cette chambre et me remirent dans la chambre où j'étais auparavant. On nous laissa encore quelques jours dans cette prison, pendant lesquels je composai ces vers pour ma consolation et pour celle de nos frères qui étaient dans la souffrance :
Il y avait dans la même prison quelques autres personnes qui étaient détenues pour la vérité de l'Evangile, qu'elles soutenaient aussi. C'étaient une vieille demoiselle âgée de quatre vingts ans, un jeune gentilhomme de quinze ou seize ans, fils de M. de Castelfranc, et une jeune demoiselle de dix-sept ans, fille d'un ministre (12). je trouvai le moyen de leur donner à chacun une copie de ces vers qu'ils me demandèrent. C'étaient des personnes d'une grande piété qui ont courageusement soutenu la vérité, et qui la soutiennent encore constamment. Cette vieille demoiselle est réléguée dans sa maison, à Castres, où on la laisse en repos à cause de son âge, et ce jeune gentilhomme et cette jeune demoiselle furent conduits dans l'Amérique. Dieu qui n'abandonne jamais ses enfants prit un soin particulier de cette jeune fille, et j'ai appris par un de nos frères échappé de l'Amérique qu'elle avait été délivrée par le moyen d'un riche marchand anglais, qui la retira adroitement de sa captivité, et qui la trouva si fort à son gré, qu'il l'a prise pour sa femme et l'a épousée. Voilà comment Dieu se moque des desseins des hommes et de leur malice. L'on croyait avoir mis cette jeune fille dans une dure servitude et dans la dernière misère, et cependant Dieu, par sa grande miséricorde, et par un effet de sa Providence et de sa puissance infinie, l'a délivrée de l'un et de l'autre de ces malheurs, et lui a donné de quoi vivre à son aise dans le monde en toute liberté, en attendant de la faire vivre et régner éternellement dans le ciel. Certes, il faut avouer que Dieu a montré évidemment dans cette occasion la vérité de ce qu'il nous dit dans sa Parole, que la piété a les promesses de la vie présente et de celle qui est à venir (13).
|
Table des
matières Page précédente:
Page suivante:
|
|