GLANURES (1)
13 - Travail.
Par le
travail.
Ils sont nombreux, les
hommes qui, nés dans une situation très
humble, sont devenus, par leur travail fidèle,
énergique et intelligent, des gloires ou des
bienfaiteurs de l'humanité. En voici quelques-uns,
d'entre les plus illustres :
Christophe Colomb le
célèbre navigateur qui découvrit
l'Amérique, était fils d'un pauvre cardeur de
laine.
Nicolas Copernic
(1473-1543), l'illustre astronome polonais, qui
démontra dans un ouvrage célèbre le
mouvement des planètes sur elles-mêmes et
autour du Soleil, était fils d'un boulanger.
Son égal en
science, l'astronome allemand Jean Kepler (1571-1630), le
précurseur de Newton, naquit dans la famille d'un
humble aubergiste.
Isaac Newton
(1642-1527), mathématicien, physicien et astronome de
génie, qui se rendit immortel entre autres par la
découverte des lois de la gravitation universelle,
vit le jour dans une pauvre ferme d'Angleterre.
L'illustre potier
huguenot Bernard Palissy. le créateur de la
céramique en France, a en pour père un pauvre
ouvrier verrier.
Le père de
Georges Stephenson (1781-1848), l'inventeur des locomotives,
était un simple mineur, ignorant mais honnête.
Le grand naturaliste
suédois Charles Linné (1707-1778),
commença par faire un apprentissage de
cordonnier.
Les deux
célèbres explorateurs de l'Afrique David
Livingstone (1813- 1873) et Stanley (1841-1904) naquirent
tous deux dans des situations très précaires.
Le petit David Livingstone gagnait sa vie à dix ans
en travaillant dans une filature. Quant à Stanley, sa
mère était si pauvre, si malheureuse, qu'elle
dût le placer dans un hospice.
Louis Pasteur, le
savant chimiste qui s'est acquis une
célébrité universelle par sa
découverte du sérum contre la rage,
était fils d'un ouvrier tanneur.
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Luther
tourneur.
Luther avait des
revenus extrêmement modiques. Souvent sa
libéralité envers les pauvres, son besoin de
secourir les malheureux de tout genre et d'accueillir dans
sa famille beaucoup de personnes qui demandaient au bon
docteur soit des conseils spirituels, soit des secours en
argent, le mettaient dans la nécessité de
contracter des dettes. Dans les dernières
années de sa vie seulement, il fut à l'abri de
la pauvreté, car le prince de Saxe n'eut pas toujours
soin des intérêts matériels du
réformateur. Celui-ci songea même à
apprendre un métier, pour pouvoir, le cas
échéant, gagner son pain et celui de sa
famille, en travaillant de ses mains. Mais jamais il ne
perdit son inaltérable confiance en Dieu. «Si le
monde ne veut plus nous nourrir pour la parole, disait-il,
apprenons à vivre de nos mains. »
Il s'appliqua avec
zèle au métier de tourneur. « Puisque,
parmi nous autres barbares,, il n'y à point d'art ni
d'esprit cultivé, Wolfgang, mon serviteur et moi,
nous nous sommes mis à tourner. » - «J'ai
planté, un jardin, écrit-il à Spalatin
en décembre 1525 ; j'ai construit une fontaine, et
j'ai assez bien réussi. Viens et tu seras
couronné de lis et de roses. »
(HOFF,
Vie de Luther.)
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Louise
Scheppler, la domestique d'Oberlin.
Oberlin vécut
encore quarante-trois ans après la mort de sa femme.
La Providence lui fit trouver dans une simple paysanne,
jeune orpheline de vingt-trois ans, qu'il avait prise pour
servante, le secours le plus précieux et le plus
inespéré.. Cette brave fille, sans autre
instruction que celle de l'école primaire,
révéla alors les aptitudes lés plus
remarquables. Elle prit les rênes du ménage
d'Oberlin auquel elle avait voué une affection
filiale et une reconnaissance sans bornes, Elle fut une
seconde mère pour les sept enfants de celui qui avait
été pour elle un second père. Elle
remplaça même la défunte dans la
surveillance des écoles de filles, des asiles et dans
la direction des soirées de travail au.
presbytère. Elle ne tarda pas à être le
bras droit du pasteur. par son dévouement intelligent
et infatigable. «Louise », dit un des historiens
les plus complets de la vie d'Oberlin, « accomplissait
les miracles de la foi. dont parle l'Evangile. Si elle ne
transportait pas matériellement des montagnes, elle
soulevait du moins, elle portait légèrement un
fardeau, dont la dixième partie eut
écrasé tout être réduit. à
ses propres forces et au seul témoignage de sa
conscience.
« Lorsque Oberlin
lui disait: «Louise, mon enfant, il me semble que tu
dois être fatiguée; si nous essayions de
prendre pour la maison. une aide de plus : tu suffirais plus
facilement alors à tes courses pénibles
à Belmont, à Fouday, Louise répondait :
«Mon père Oberlin, je vous le dirai, le jour
où je serai fatiguée. Continuez à
m'accepter comme votre enfant; je ne demande rien de plus,
rien de moins. Je vous dis tout, je vous demande tout comme
à un père, vous le savez bien. Et ce que vous
ne pouvez pas me donner, je le demande à notre
Père qui est aux cieux. »
Lorsque Oberlin la
questionnait sur l'intérieur de la maison : «
Louise, es-tu contente des enfants ? » elle
répondait - « Vous' savez que les
aînés se conduisent eux-mêmes; les petits
que Mme Salomé nous a laissés sont quelquefois
bien remuants, bien revêches, car, comme vous dites,
le vieil Adam est en nous tous et toutes et vent être
chassé à grands coups de verge. Mais je les
punis, les pauvres petits, bien rarement. Quand je leur,
parle de leur mère, qui est maintenant une soeur des
bons anges, et que je leur dis : «Votre bonne
mère a des ailes toutes blanches, et elle est
agenouillée devant le trône de Dieu
Jéhovah: mais toutes. les fois que nous l'appelons,
elle vole vers nous, invisible ; elle est près de
vous, près de nous; elle nous aime, elle nous
protège toujours... » quand je leur dis cela,
ils me regardent avec leurs bons petits yeux bleus et ils
m'obéissent comme si je les avais mis au monde.
»
(ABELOUS, Bienfaiteurs de
l'Humanité.)
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Les
débuts d'un président des
Etats-Unis.
(Abraham
Lincoln)
Son père,
Thomas Lincoln, qui, dans sa complète ignorance, ne
pouvait se rendre compte du tort qu'il causait à son
enfant, le reprenait de l'école pour se faire aider
par lui dans ses travaux ou pour le louer comme petit
domestique à des fermiers du voisinage. En sorte que,
bien que la période des études d'Abraham
embrassât neuf années de son enfance et de sa
jeunesse, il n'avait réellement été en
classe que douze mois en tout! Et quelle énergie,
quelle volonté il lui fallut pour atteindre ce
résultat ! Fréquemment le lieu où se
tenait l'école était distant de quatorze ou
quinze kilomètres, il devait marcher une
demi-journée à l'aller, une
demi-journée au retour pour y passer deux
heures!
Mais Abraham
était studieux dans l'âme ; ces fragments, ces
bribes d'instruction, il savait les coordonner, les ajuster
les uns aux autres, les compléter par son labeur
solitaire, persévérant et acharné.
Dès que soit travail manuel lui donnait un peu de
répit, laissant hache, scie, bêche ou marteau,
il lisait, étudiait, réfléchissait,
avec une ardeur que nul obstacle ne parvenait, non pas
même à abattre, mais à
décourager.
N'ayant pas d'argent
pour se procurer papier, plumes ou encre, il calculait et
écrivait ses devoirs avec un morceau de charbon, soit
sur les poutres de la hutte, soit sur des planches qu'il
avait dégrossies lui-même. Le seul cahier qu'il
possédait lui servait à recopier ou
résumer, de sa jolie écriture fine et
soignée, ce qu'il trouvait de plus intéressant
dans les livres qu'il empruntait à droite et à
gauche, - car, naturellement, il ne fallait pas songer
à en acheter, - et qu'après son
éreintante journée de charpentier ou de
garçon de ferme, il lisait le soir, à la lueur
du foyer lui tenant lieu de lampe.
Que de mal il eut
à ses débuts, le brave garçon, et
combien d'autres, moins tenaces, moins
persévérants que lui, se seraient
découragés au cours de tous les
pénibles métiers qu'il exerça, de
toutes les dures. expériences qu'il lui fallut faire!
Tour à tour nous le voyons servir dans les fermes
comme domestique, construire et piloter des radeaux,
défricher des terres nouvelles, abattre des arbres,
scier du bois, fabriquer des pieux pour les' clôtures,
aller dans les villages offrir de la mercerie et des
articles de pacotille, s'engager chez un épicier
comme garçon de magasin...
Heureusement,
l'entrain, la bonne humeur du jeune homme l'accompagnaient
partout, lui rendaient la tâche plus facile,
l'aidaient à surmonter ses nombreux déboires.
Et, dans quelque milieu qu'il se trouvât, il se
faisait aimer de chacun par la touchante bouté de son
coeur, jointe à son caractère ouvert et
sympathique, à ses manières cordiales,
à son don inné, - qu'il conserva toute sa vie,
- pour éclaircir, d'une plaisanterie, d'un bon mot
d'une drôlerie irrésistible, les situations les
plus ennuyeuses, voire même les plus
désespérées!
(YVONNE
PITROIS, Abraham Lincoln.)
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A quoi le
reconnaîtrai-je ?
On raconte un trait
touchant, relatif à Sir Bartle Frère,
général et administrateur anglais de renom,
mort il y a quelques années. Un jour qu'il devait
rentrer de voyage,, sa femme voulut envoyer à la gare
un domestique pour le recevoir. Le serviteur, nouveau dans
la maison, ne connaissait pas encore son,
maître.
Comment pourrai-je le
reconnaître. demanda-t-il ?
Oh ! répondit
Mme Frère, vous verrez un homme de haute taille, qui
sera sans doute occupé, à rendre service
à quelqu'un.
Le valet de chambre
alla à l'arrivée du train, et vit un homme de
haute taille, qui aidait une vieille dame à descendre
du wagon. Il se présenta aussitôt à lui
: c'était bien Sir Bartle.
Voilà un signe
distinctif, qui vaut bien une épaulette et même
un bout de ruban de couleur.
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La fausse
honte.
Une jeune servante
balayait en pleurant le vestibule de la maison et le seuil
de la porte. Une dame l'aperçoit de la maison
voisine; aussitôt elle descend, s'approche et la
questionne avec intérêt, Elle apprend que cette
jeune fille, née dans l'aisance et habituée
à être servie, a perdu ses parents,
ruinés par une banqueroute et a dû se placer
comme servante, pour gagner sa vie.
Ce n'est pas le
travail qui me peine, ajoutait-elle, j'aime le travail mais
c'est la honte, Il faut que je balaye devant la maison, dans
la rue, et tout le monde me voit!
La dame prend avec
douceur le balai des mains de la jeune fille et se met
à balayer à sa place.
Stupéfaite,
cette dernière la regarde, et veut enfin
l'empêcher.
Laissez, mon enfant,
lui dit la dame, en continuant à balayer dans la rue.
Il n'y a point de honte à faire un travail utile,
surtout quand la volonté de Dieu nous y appelle. De
plus grands que vous et que moi ont vaqué à
d'humbles travaux, et le Fils de Dieu, qui s'est fait homme
pour nous sauver, a vécu bien des années dans
une humble condition. Il a voulu laver les pieds de ses
disciples, et sans doute, il a souvent aidé sa
mère dans la maison, car il était soumis
à ses parents, doux et humble de coeur.
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