NOUVELLES GLANURES
II - LE PECHE
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D'où
vient le péché?
Un paysan hindou demandait à un
missionnaire d'où provenait le péché et
pourquoi il existait. Le missionnaire lui répondit :
Un boeuf énorme entra dans un jardin et le
dévasta. Le propriétaire du jardin constatait
avec terreur les dégâts qui avaient
été commis. Toutefois au lieu de chasser le
boeuf, il se mit à dire : Comment cet animal a-t-il
pu entrer ici ? je ne puis le comprendre, le jardin
était, pourtant si bien ferme. Sur ces entrefaites sa
femme lui cria : « Au lieu de rester la a
réfléchir et à chercher la cause du
mal, tu ferais mieux de chasser le boeuf. »
(L. PESTALOZZI, La vie
chrétienne.)
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Une
explosion.
Le 10 octobre 1885, une formidable
détonation retentissait à l'entrée de
la rade de New-York ; l'eau de la mer bouillonnait ; un
immense rocher de 400 mètres de long et de 60
mètres de hauteur, qui barrait l'entrée du
port, s'abîmait dans les flots. A cette date tout
était prêt pour l'explosion, bien que rien ne
fût visible au dehors. Les voyageurs arrivés le
matin même d'Europe avaient pu voir ce rocher
colossal, immobile depuis des siècles, battu par les
flots de la mer. Et pourtant ce rocher était
miné et il contenait déjà, dans la
cavité centrale et dans ses ramifications, les
quarante mille cartouches de dynamite qui devaient
opérer sa destruction. Les travaux nécessaires
pour le faire sauter avaient duré dix ans et
coûté cinq millions de francs. Il ne manquait
plus que l'occasion ; elle est venue a point, et elle a
été bien peu de chose ; le doigt d'un enfant,
appuyant sur un bouton d'ivoire, place sur un des quais, a
produit l'étincelle électrique qui a fait
sauter le bloc et a manifesté à tous les
regards l'oeuvre de destruction qui depuis longtemps
s'accomplissait en lui.
N'avez-vous pas vu des hommes, des
femmes de bonne réputation, des jeunes filles
élevés dans un milieu honnête, sombrer
d'une manière inattendue ? On avait confiance.
Quelques indices semblaient par moments
révéler un état anormal, un trouble
dans ces existences, mais l'apparence était si bonne,
si solide, que personne ne s'y arrêtait ; le
soupçon ne les effleurait même pas ; puis un
jour le bruit se répand que tel jeune homme est
parti, laissant un déficit dans la caisse qui lui
était remise, ou que des excès commencent
à ruiner sa santé, ou que la boisson devient
une chaîne dont il ne peut se délivrer, ou bien
que telle jeune fille est tombée et a plonge sa
famille dans la douleur. Et l'on s'étonne ! On
regarde cela comme un accident ! Chaque jour, des faits
semblables se produisent et toujours à nouveau on
s'écrie : Je ne l'en aurais jamais cru capable! Un
homme, une femme qui passait pour si honnête! Comment
a-t-il pu ?...
Sous cette apparence solide, sous cet
extérieur soigneusement conserve, il y a un mal qui
mine, qui ronge, un désir cultive, entretenu, devenu
une passion, et qui tôt ou tard fait explosion et
cause la perte de sa victime.
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Une franche
décision.
Une jeune fille
voulait aller dans un lieu de divertissements, et elle
répondit à une amie chrétienne qui
s'efforçait de l'en détourner :
- J'estime qu'un
chrétien peut parfaitement y aller.
- Qu'il puisse y
aller, c'est certain, mais comment en reviendra-t-il ?
Là est la question.
C'est ce que le vieux
professeur Tholuck fit aussi comprendre à sa fille,
un jour qu'elle vint, en fraîche toilette, lui dire
adieu avant de se rendre dans une société
discutable et qu'elle répondait aux objections de son
père :
- Cela ne me fera
point de mal.
Tholuck prit un
morceau de charbon et le tendit à sa fille, mais
comme elle faisait des difficultés pour le prendre,
ne voulant pas salir ses gants tout frais :
- Prends donc, cela ne
te brûlera pas.
- Sans doute, mais mes
gants seront noircis.
- Il en est de
même de la société où tu veux te
rendre ; elle ne te perdra pas sans doute, mais elle aura
une fâcheuse influence sur toi.
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Le
Maëlstrom.
Le long des
côtes glacées de la Norvège, près
des îles Loffoden, se trouve un gouffre immense, un
abîme redoute : c'est le Maëlstrom.
Il est forme par un
courant qui s'établit avec une furie sans
égale, entre plusieurs îlots, au moment de la
marée montante, et qui attire d'une très
grande distance tout ce qui se trouve à sa
portée.
Chose étrange !
c'est lorsque le temps est parfaitement beau et calme que le
gouffre a le plus de puissance.
Les marins connaissent
ce dangereux courant, aussi se tiennent-ils sur leurs
gardes.
Pourtant, il arrive
encore de nos jours, que des vaisseaux mal dirigés
s'approchent peu à peu du sombre abîme,
inconscients du danger qui les menace. Ils dévient
petit à petit et suivent imperceptiblement le courant
qui les entraîne à leur perte.
Ils commencent
à décrire un cercle qui se resserre toujours
plus, et qui tend au centre d'attraction du
Maëlstrom.
- Capitaine, criait un
jour un vieux matelot a un jeune officier qui, pour la
première fois, traversait ces parages, il nous faut
jeter l'ancre immédiatement! Le vent est
tombé, et, depuis une demi-heure, le vaisseau a
décrit un quart de cercle.
- N'aie pas peur,
répondit celui-ci, le vaisseau est bon, il tiendra
bien !
Tout anxieux, le
pilote retourne a sa boussole. Un instant après il
revient pale de terreur:
- Capitaine !
s'écrie-t-il, au nom du ciel, faites jeter l'ancre
jusqu'à ce que le vent se lève, nous sommes
dans le courant du Maëlstrom ! Voyez là-bas ce
vaisseau qui est déjà immobile et qui nous
fait des signaux d'alarme !
- Allons, allons ! dit
le capitaine, du calme, mon brave !
Et la boussole
indiquait toujours plus clairement que le beau navire
était pris dans le cercle mystérieux et fatal
!
Tout-à-coup un
cri s'élève. L'équipage a vu le danger,
il veut essayer de le conjurer.
Toutes les voiles sont
mises au vent, la vapeur gronde sourdement, le capitaine,
les matelots, les passagers même, tous sont à
l'oeuvre pour éviter le dénouement prochain de
ce drame. Efforts inutiles... trop tard ! ...
Le Maëlstrom
poursuit lentement mais sûrement son oeuvre.
Le voyez-vous
maintenant, le beau vaisseau ? ... Il tourne, tourne avec
une vitesse effrayante sous la puissante attraction du
courant !
Un dernier cri de
désespoir s'élève des poitrines des
malheureux qui vont être engloutis... puis un bruit
sinistre, des craquements saccades, quelques débris
sur la surface des eaux et tout est fini! Le drame est
consommé !
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La cloche
d'alarme.
Un poète
raconte qu'une cloche avait été fixée
sur un écueil dangereux, près d'une côte
escarpée. Quand la tempête soulevait les
vagues, celles-ci faisaient vibrer la cloche ; les marins
étaient ainsi avertis de la proximité du
redoutable écueil et du danger qui les
menaçait
Un jour, des pirates
abattirent la cloche, dans l'espoir de piller les navires
qui feraient naufrage.
Mais il arriva qu'au
bout de quelques mois, ce furent ces mêmes pirates qui
brisèrent leur barque contre ce rocher, que les
tintements de la cloche ne signalaient plus.
Ceci n'est-il pas
l'image de ce que font beaucoup de gens, qui
étouffent la voix de leur conscience, parce qu'elle
les gêne ?
Le jour vient aussi
pour eux où une chute retentissante leur fait
regretter amèrement leur folie.
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Que
servirait-il il un homme de gagner le monde entier
?...
En 1894, Youssouf, un
lutteur turc réputé remporta à Paris
d'éclatantes victoires. Ce fut une stupeur, dans le
monde des athlètes, que l'apparition de ce colosse.
Puis Youssouf s'embarqua pour les Etats-Unis. L'impression
en Amérique fut aussi vive qu'en Europe ; en une
tournée triomphale, Youssouf gagna une fortune qu'il
se fit payer en or. Il enferma cette fortune dans une
ceinture qui ne devait plus le quitter. Il n'eût
dès lors plus qu'une idée: rentrer dans son
pays pour y jouir de ses richesses.
Quelques jours
après, Youssouf s'embarqua sur La Bourgogne. Il avait
fière mine en ses vêtements orientaux ; un
énorme poignard était passé dans sa
lourde ceinture gonflée d'or ; l'un semblait garder
l'autre, et lui gardait bien les deux. Lorsque la terre fut
hors de vue, il descendit dans sa cabine. Mais peu d'heures
plus tard, c'était la catastrophe. La Bourgogne
venait d'être abordée par un autre navire et se
mettait aussitôt à sombrer!
Une panique terrible
s'empara des passagers; la foule affolée
s'écrasait littéralement pour s'embarquer plus
vite sur les chaloupes. Au milieu des cris de « sauve
qui peut », un être formidable apparut soudain
sur le pont : c'était Youssouf. D'une main tenant sa
ceinture, de l'autre son poignard, il frappa à droite
et à gauche, s'ouvrant ainsi un passage sanglant
jusqu'au point qui dominait le canot. L'embarcation
surpleine s'éloignait déjà. Youssouf
sauta ; sous son poids formidable elle chavira et tout ce
qu'elle contenait fut précipité à la
mer. Le Turc était bon nageur mais la pesante
ceinture qui lui ceignait les reins l'entraînait
irrésistiblement au fond. Trois fois, a
raconté un témoin oculaire échappe du
naufrage, on put voir la figure grimaçante et hideuse
de Youssouf apparaître sur l'eau, puis s'enfoncer
malgré les efforts terribles de sa rage impuissante ;
l'or qu'il avait gagne devait le perdre à son
tour.
Ainsi disparut
tragiquement l'un des plus forts lutteurs des temps
modernes!
A quoi servirait-il
à un homme de gagner le monde entier, a dit
Jésus, s'il perdait son âme ?
ERNEST
FAVRE.
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La passion
du jeu.
Quand père et
mère m'auraient abandonne, l'Eternel me recueillera
(Ps. 27 : 10). On lit ces paroles sur la croix d'une tombe
d'enfant, au cimetière d'Ems. Inscription
saisissante, quand on en connaît les
circonstances!
Au temps où Ems
avait encore les jeux de hasard, un couple russe
était venu y tenter la chance. Père et
mère savaient leur enfant gravement malade d'une
angine à l'hôtel. Cela ne les empêchait
pas de risquer les pièces d'or, l'une après
l'autre.
Un garçon
d'hôtel vint souffler à l'oreille du
père :
- La bonne vous fait
dire que l'enfant va mourir.
- Tout à
l'heure, j'arrive.
Un second messager
vient avertir la mère. Même
réponse.
Encore dix minutes et
la dernière pièce d'or est perdue ; l'enfant
est mort. Seule la bonne pleure auprès du petit
cadavre. Un homme de coeur de la ville a commande, le
lendemain, le petit cercueil et fait placer le monument sur
la tombe.
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Un ange
devenu démon.
Un peintre italien,
désirant peindre un ange, cherchait un modèle
convenable. Il rencontra un jour dans la rue un petit
garçon aux cheveux blonds, qui avait le plus beau et
le plus gracieux visage qu'il eût jamais vu. J'ai
trouvé mon modèle, se dit-il, et sans tarder,
il alla demander aux parents de cet enfant l'autorisation de
faire son portrait. Quand celui-ci fut achève, le
peintre le suspendit dans son atelier, où tout le
monde put venir admirer son Ange aux traits radieux. Le
peintre lui-même le contemplait souvent, et quand il
était soucieux ou contrarie, la vue du portrait
exerçait sur lui une influence bienfaisante.
L'artiste
désirait bien aussi trouver un autre modèle,
qui pût lui servir à peindre le pendant du
premier tableau : le Malin. Bien des années se
passèrent, sans qu'il rencontrât le
modèle qu'il désirait. Un jour enfin, en
visitant les prisons d'un pays étranger, il y vit un
jeune homme à l'aspect, terrible et repoussant. Son
regard dur et mauvais pouvait bien ressembler à celui
du Malin, son visage portait comme l'empreinte du
crime.
Le peintre fit donc le
portrait de cet homme infâme, et, quand il l'eut
achevé, il le compara à son Ange. Le contraste
était saisissant. Un peu plus tard, il apprit avec
stupéfaction, que le misérable prisonnier
n'était autre que le petit chérubin, qu'il
avait connu autrefois et dont il avait déjà
fait le portrait.
Quelle était
donc la cause de cette transformation inouïe ? Le
Péché!
(L.
PESTALOZZI, La vie chrétienne(
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Moustiques
et poissons dorés.
Le
célèbre prédicateur anglais Spurgeon,
ayant passe un hiver en Italie, en rapporta cette curieuse
observation :
Les moustiques,
dit-il, se multiplient dans les étangs et les
réservoirs si nécessaires aux jardins de
Menton. Il serait impossible de pêcher les larves pour
les détruire. Un de nos amis a place dans ses
étangs des poissons dorés, qui ont
bientôt tranché la difficulté en
dévorant ces larves. Qui ne préférerait
ces jolies créatures aux malfaisants moustiques
?
Dans le domaine
spirituel aussi l'on ne détruit que ce que l'on
remplace. Pour faire disparaître les mauvaises
pensées et les tentations, il n'y a qu'un moyen: leur
substituer la réflexion, la prière et
l'activité bonne.
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Où
mène l'ivrognerie?
Un modeste cercueil,
suivi d'une foule de chiffonniers, se dirigeait vers le
cimetière Montparnasse. C'était le convoi du
Dr Genson qui, jadis homme du monde et pourvu d'une belle
clientèle, avait fini par descendre au rang de
médecin des chiffonniers. On déposa son
cercueil dans la fosse commune et plusieurs discours furent
prononcés par un ex-notaire, un ex-avocat, un
ex-sous-préfet, exerçant tous aujourd'hui la
profession de chiffonnier, par suite de leur
intempérance.
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Une parole
de prix.
Le vieux Gossner,
pasteur a Berlin, passait un jour devant un bâtiment
en construction. Un maçon le reconnut, et dans la
pensée de lui jouer un bon tour, lui présenta
soudain une bouteille d'eau-de-vie en lui disant : «
Père Gossner, prends et bois ! » Et les
assistants de rire ! -
Mais Gossner,
conservant tout son sang-froid, regarda fixement le
manoeuvre et lui dit d'un ton sérieux: « je puis
boire, si je le veux, mais toi, tu dois boire, même si
tu ne le veux pas. « Quoi, répondit le moqueur,
je suis force de boire, on le verra bien... » et il
jeta violemment la bouteille sur le sol. - Quinze jours
après, Gossner voyait entrer dans son cabinet de
travail l'ouvrier dont nous venons de parler. Le regard
trouble, il s'écria : « Père Gossner,
sauve-moi! Oui, je dois boire et cela contre ma
volonté. J'en ai fait la honteuse expérience,
je cours à ma perte. » Le fidèle pasteur,
dans une prière fervente, recommanda le malheureux
esclave de la boisson à la miséricorde du
Sauveur. Ce fut une heure bénie. La brebis
égarée était sauvée. - Ainsi une
simple parole, mais venue de Dieu, a plus de puissance que
le marteau qui brise les durs anneaux d'une chaîne.
(Der
Saemann.)
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L'exemple
d'une chèvre.
Un Gallois avait une
chèvre favorite qui le suivait partout. Grand pilier
de cabaret, la chèvre pénétrait avec
lui dans les estaminets et l'attendait fidèlement.
Quand il rentrait en titubant, il se maintenait plus ou
moins dans la direction, grâce à sa
chèvre qui, souvent, malgré son maître,
refusait de prendre un chemin contraire.
- Un jour,
déjà pris de boisson, il fit la gageure
d'enivrer sa compagne fidèle et lui versa de la
bière, encore et encore, dans le gosier. La pauvre
chèvre, malade, ivre à son tour, regagna
tristement le logis.
Le lendemain, lorsque
son maître arriva devant le cabaret, l'animal ne
voulut pas entrer. Caresses, sucre, gronderies, coups, rien
n'y fit. La chèvre, butée, ruait, faisant tous
ses efforts pour échapper à ses
persécuteurs. On finit par la laisser dehors.
Le jour suivant,
même scène, mêmes efforts, même
résistance victorieuse de l'animal qui... resta
dehors.
La conduite de sa
chèvre impressionna le pochard. « Cette
bête, dit-il, est moins bête que moi. je ne veux
plus qu'elle reste seule, la dehors à m'attendre,
tandis que moi je me saoule comme une brute, je n'irai plus
au cabaret puisqu'elle ne veut pas m'y suivre. »
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Dévotion et
médisance
Dans ma jeunesse, dit
un célèbre écrivain persan, j'avais
coutume de me relever la nuit pour veiller, prier et lire le
Coran. Une nuit, mon père, homme de grande vertu, se
réveilla.
-Voici, lui dis-je,
tes autres enfants sont absorbés dans un
irréligieux sommeil, tandis que moi seul, je veille
pour louer Dieu.
- Mon fils
bien-aimé, me répondit-il, il te vaudrait
mieux dormir d'un irréligieux sommeil que de te tenir
éveillé pour trouver à redire à
tes frères.
Dévotion et
médisance font souvent trop bon ménage
ensemble. Quelle étrange association!
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Jean
Chrysostome.
Au IVe siècle
vivait à Antioche Jean Chrysostome ; il était
doué d'une grande éloquence, mais, plus que
ses paroles, ce que l'on admirait en lui, c'était la
fermeté et l'élévation de son
caractère. Il s'était attiré
l'inimitié de l'empereur de Constantinople en
censurant les péchés de ce monarque. Dans sa
colère, Arcadius voulut tirer une éclatante
vengeance. Ses courtisans lui apportèrent leurs
conseils :
- Exilez-le dans
quelque sauvage Thébaïde, d'où il ne
pourra plus faire entendre sa voix.
- Confisquez tous ses
biens ; qu'il soit réduit à
l'indigence.
- Jetez-le dans une
prison ; qu'il y meure chargé de fers.
- N'êtes-vous
pas maître de son existence ? Dites seulement un mot,
et sa tête roulera sur le sable de
l'arène.
Mais un courtisan
demeure à l'écart s'approcha et, secouant la
tête, dit :
- Vous vous trompez
tous et ne connaissez pas cet homme. L'exil ? mais
l'exilerez-vous loin de son Dieu ? Jésus est partout
avec lui. Lui ôter ses richesses ? Il les a
données aux pauvres depuis longtemps. L'enfermer dans
un cachot ? Vous lui donnez du temps et la solitude pour
s'approcher de Dieu. Et si vous le condamnez à mort,
vous lui ouvrez le ciel.
Voulez-vous le punir ?
Forcez-le de commettre un péché ; car il ne
craint ni l'exil, ni la pauvreté, ni les tourments,
ni la mort, il ne craint que le péché.
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Trop
tard.
Le vent soufflait
à l'orage dans le monde politique européen. Le
roi Louis-Philippe était encore sur le trône de
France, mais ce trône vacillait. On demandait au vieux
roi des réformes qu'il refusait. Enfin il se
décide devant la tourmente, il abdique et remet la
régence du royaume à la duchesse
d'Orléans.
Cette femme
courageuse, tenant par la main son jeune fils, quitte le
palais des Tuileries, traverse, au mépris de mille
dangers, la place de la Concorde, et se rend au siège
de la Chambre des députés. Elle demande
à entrer. Qu'on ouvre la porte à la noble dame
et à son enfant ! C'est au nom du roi que la
régente apporte un message à la France.
Lamartine était
à la tribune : « Madame, il est trop tard !
» Voila le mot qui retentit dans la Chambre des
députés et qui retentira longtemps dans
l'histoire. Ce mot : trop tard ! c'était la perte
d'une couronne, la déchéance d'une dynastie,
le départ pour l'exil.
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La vie
moderne des grandes villes.
La statistique prouve
que plus de la moitié des Parisiens naissent et
meurent à l'hôpital... Paradoxe ? Non,
chiffres... voici : en 1922 par exemple, sur 59 322
naissances, 37 719, soit le 63 %, ont eu lieu par les soins
de l'assistance publique ; la même année, sur
40 583 décès enregistrés à
Paris, 20601, soit le 50 %, ont eu lieu dans les
établissements de l'Assistance publique.
Heureux ceux qui
peuvent dire de la plus modeste chaumière : C'est
chez nous !
(Foi et
Vie.)
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Le Seigneur
n'est pas admis.
Le jésuite
Bernard Vaughan, dont le talent oratoire a souvent
attiré de véritables foules, est mort a
l'âge de 76 ans. Il avait quelquefois, raconte The
Christian Life, d'amusantes saillies. On nous permettra de
citer celle-ci :
Un nègre avait
demandé à être admis dans une Eglise
aristocratique de New-York, mais sa requête avait
été repoussée. Comme il insistait en
affirmant que le Seigneur lui avait ordonné de
postuler l'admission dans cette Eglise, on lui intima
l'ordre de chercher une meilleure inspiration. Il revint
à la charge, alléguant qu'il avait encore
reçu la même réponse. Comme on
l'évinçait pour la troisième fois, il
s'écria : « J'ai raconté au Seigneur ce
que vous avez dit. Il m'a répondu : Ne
t'inquiète pas, Sambo ; j'ai essayé
moi-même d'être admis dans cette Eglise depuis
des années, mais il n'y a rien à faire ».
(Evangile et Liberté.)
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Sagesse
d'enfant.
Une dame anglaise
allant faire des emplettes en ville, amena avec elle son
enfant, une charmante fillette de sept ans. Pendant que la
mère était occupée à choisir
quelque objet dans un magasin*, l'enfant ouvrait de grands
yeux sur tous les jolis articles a sa portée. Elle en
vit un particulièrement séduisant et
s'assurant que personne ne la regardait, elle le glissa dans
sa poche. Mais immédiatement sa jeune conscience
commença à lui faire des reproches, bien
mérités du reste, et se ravisant, elle remit
l'objet à sa place.
Le soir, la
mère après lui avoir fait faire sa
prière, coucha l'enfant et retourna au salon.
Bientôt il lui sembla entendre des sanglots ;
inquiète, elle se rend auprès de l'enfant
qu'elle trouve à sa grande surprise tout en larmes.
Qu'as-tu, ma chérie, es-tu malade ? - Non, maman, je
ne suis pas malade. - Eh bien, pourquoi pleures-tu comme
cela ? - je crois que Dieu est fâché contre
moi. - Oh! non., ma chérie, Dieu aime beaucoup les
enfants. Allons, ne crains rien et dors. - je ne le peux
pas, je sais que Dieu est fâché contre moi. -
Pourquoi dis-tu cela, as-tu brisé un des
commandements? (les Anglais disent briser pour enfreindre)
Non, mais je crois que j'en ai fendu un!
Quelle profonde
sagesse dans cette distinction de l'enfant ! bien qu'elle
eût répare rapidement sa faute, elle
n'était pas à l'aise, car elle savait que le
premier mouvement (la convoitise) était coupable. Que
de fois grands et petits ne faisons-nous pas comme cet
enfant ? Que de fêlures aux commandements divins,
même lorsqu'ils ne sont pas ouvertement
brisés.
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