NOUVELLES GLANURES
IV - VIE CHRETIENNE
I. Vie intérieure.
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Théophore
- Comment t'appelles-tu ? demandait-on
un jour à Ignace, évêque d'Antioche, qui
mourut martyr pour sa foi.
- Je m'appelle Théophore,
répondit-il.
Ce mot signifie : porteur de Dieu.
Ignace voulait dire qu'il portait Dieu en lui.
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Dieu m'a
abandonné.
Un homme se tient près de la
cheminée ; il a chaud.
- Voilà un feu qui chauffe
admirablement, dit-il.
Un moment après, il
s'éloigne jusqu'à l'autre bout de la chambre ;
il a froid.
- Ce feu ne chauffe plus,
dit-il.
- Mais oui, le feu est aussi brillant
que tout à l'heure, seulement vous vous en êtes
éloigné. De même, bien des gens
s'écrient : Dieu m'a abandonné! Non, ce sont
eux qui se sont éloignés de Dieu, voilà
tout !
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H.-M.
Stanley.
1er janvier 1869. je fais comme
beaucoup d'autres en ce jour, je médite, je pense
avec regret à tout ce que j'ai laisse inachevé
et que j'aurais dû faire, aux paroles que je n'aurais
pas dû prononcer, aux basses pensées qui m'ont
souille l'esprit ; je prends la résolution, avec
l'aide de Dieu, d'être plus noble, plus pur, meilleur.
Puisse le Ciel assister ceux qui forment le même voeu
et remplir leur coeur de bonté
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Précieuse
découverte.
Un pasteur, dont le fils a
été tué dans un accident de chemin de
fer, a, dans un cercle d'amis, fait un récit bien
touchant :
Nous n'avions pas le courage, ma femme
et moi, a-t-il dit, d'examiner les vêtements que notre
fils portait le jour où il nous a été
enlevé. Cependant, il y a quelques semaines,
nous
avons pu le faire, et, dans la poche
de son habit, nous avons trouvé une carte très
usée et noircie, portant de nombreuses marques de
doigts. Nous y lûmes ces mots:
Ma résolution.
« je ne vivrai qu'une fois le
jour d'aujourd'hui je ne reverrai jamais les heures qui vont
s'écouler ; j'en profiterai donc pour dire toute
bonne parole que j'aurai l'occasion d'adresser et faire
toute bonne action qui se présentera. »
Ma femme et moi nous nous sommes
regardés à travers nos larmes, et elle me dit
:
- Notre cher garçon pouvait-il
nous laisser aucun souvenir meilleur que celui-ci ?
Je lui ai répondu
- Aucun.
(Messager paroissial de
Plainpalais, Genève.)
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Trois
catéchumènes.
Le pasteur Kaiser raconte qu'il eut,
au cours de sa carrière, trois singuliers
catéchumènes. C'étaient des danseurs de
corde. Le plus jeune avait plus de vingt ans. Ils ne
savaient rien de la Bible, ni du catéchisme.
- Mes bonnes gens, que savez-vous ?
qu'avez-vous appris ? leur demanda-t-il.
- Nous savons faire des tours et
danser sur la corde, repartit l'un d'eux, en m'offrant des
cartes pour une représentation.
Je me mis à les instruire et je
dois dire que je souhaiterais d'avoir toujours des
élèves aussi attentifs. je pus les admettre
à la confirmation.
Bien des années plus tard, je
revis l'un d'entre eux dans le temple. Il était
habillé très proprement et avait l'air tout a
fait convenable.
- Monsieur le pasteur, dit-il en me
serrant la main, nous sommes toujours danseurs de corde,
mais nous aimons le Seigneur Jésus.
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J'ai tout
perdu.
C'était dans un atelier.
Quelques ouvriers qui travaillaient ensemble se moquaient
des choses religieuses, prétendant que la
piété hébétait l'intelligence,
oppressait la raison et pervertissait le bon sens.
Un ouvrier qui les avait
écoutes sans mot dire, profita d'un instant de
silence pour prendre la parole.
- Oui, oui, c'est chose certaine. En
devenant pieux, j'ai tout perdu.
Comme ses camarades le regardaient
d'un air interrogateur, il poursuivit :
- J'aimais l'eau-de-vie : la religion
m'en a fait perdre le goût.
Je ne portais que des vêtements
déchirés et un vieux chapeau sale et cabosse :
en devenant pieux, je les ai perdus.
La religion m'a fait perdre aussi ma
mauvaise conscience.
Et l'enfer qui régnait chez
nous - car la vie de famille était un enfer - je l'ai
perdu en devenant chrétien.
Camarades, vous voyez ce que la
piété m'a fait perdre. Si l'un de vous a aussi
quelque chose à perdre, qu'il fasse comme moi ; il ne
le regrettera pas.
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Une
légende persane.
Les Perses racontent
la légende suivante. Un homme qui se promenait sur le
rivage de la mer., trouva un petit coffret plein de
cailloux. Il prit ceux-ci dans sa main les uns après
les autres, les examina et s'amusa à les voir
étinceler au soleil ; puis, pour passer le temps, il
se mit à les jeter aux mouettes qui se jouaient sur
les eaux. Quand il ne lui resta plus qu'un de ces cailloux,
il l'emporta chez lui comme un objet de curiosité. En
s'en allant, il rencontra par hasard un joaillier, auquel il
montra sa trouvaille. Celui-ci déclara que
c'était un diamant admirable et d'une très
grande valeur. Alors le malheureux propriétaire de ce
précieux joyau se reprocha amèrement sa folie.
Il ne lui restait que cette seule pierre, tandis qu'avec une
légèreté incroyable, il s'était
amusé à jeter les autres dans la mer immense,
où il ne pourrait jamais les retrouver.
(L.
PESTALOZZI, La Vie chrétienne.)
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Le vrai
trésor.
Thomas d'Aquin rendant
visite au pape le trouva occupé à compter ses
trésors :
- Vous le voyez, dit
le pontife au moine surpris, l'Eglise ne peut plus dire : je
n'ai ni or, ni argent.
- Cela est vrai, Saint
Père, répondit Thomas, mais elle ne peut pas
dire non plus : Au nom de Jésus-Christ,
lève-toi et marche !
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La
pensée de la vie éternelle.
Agrippa
d'Aubigné connut à Lyon l'extrême
pauvreté. Un soir, étant à jeun depuis
la veille, il s'arrêta sur le pont de la Saône,
la tête penchée vers l'eau « pour apaiser
ses larmes qui tombaient en bas ». Il lui prit un grand
désir de tomber après elles. Mais il voulut
prier d'abord et dire son credo. Lorsqu'il arriva au dernier
mot de cette confession de foi : la vie éternelle, ce
mot l'effraya « et le fit crier à Dieu qu'il
l'assistât en son agonie ». Il était
sauvé.
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Le bonnet
du dimanche.
Vers l'an 1860, par un
hiver rigoureux, le lac de Neuchâtel avait
gelé, et la population de cette ville s'était
aventurée en masse sur la glace. Une brave femme, qui
avait à faire dans un village sur la rive
opposée, voulut profiter de l'occasion pour traverser
le lac, et partit, son panier au bras, sans craindre aucun
danger. Tout alla bien d'abord; elle croyait
déjà toucher au terme de son voyage, quand
elle entend un sourd craquement, puis un second !... une
fente se produit ... Elle s'arrête ! nouvelle fissure
! ... elle repart ... mais avant qu'elle ait eu le temps de
réfléchir, la glace, fort amincie près
du rivage s'effondre sous elle. Tandis qu'elle se cramponne
a la glace, les habitants du village, qui ont vu l'accident,
s'agitent pour la secourir. Rapidement, l'un d'eux s'avance
jusqu'à elle au moyen d'une longue échelle ;
il empoigne d'une main vigoureuse la pauvre victime et
cherche à plusieurs reprises à l'amener sur
l'échelle ; mais à chaque fois, il rencontre
une résistance inexpliquée, et la femme
replonge toujours. Sans la lâcher, il tâte, il
regarde, et il trouve le panier que la femme tient à
son bras.
- Lâchez donc ce
panier ! s'écrie-t-il, et, le saisissant violemment,
il l'envoie promener au loin sur la glace.
Mais, s'écria
la femme, laissez-le-moi ! je le veux. J'y ai mis mon bonnet
du dimanche.
- Je me moque de votre
bonnet, madame, il faut d'abord vous sauver la vie !
J'ignore si, une fois
le sauvetage opéré, bonnet et panier ont
été retrouvés. Ce qu'il y a de certain,
c'est que pour un malheureux bonnet, cette femme a failli
perdre la vie, et que dans le monde, il en est aussi
beaucoup qui s'en vont, perdant leur âme pour des
choses sans valeur.
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2. Confiance, foi.
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Je suis
toujours avec vous.
Dans sa dure
carrière de pionnier de la civilisation et de la
mission en Afrique, David Livingstone eut, certes, des
heures de trouble, d'abattement et d'angoisses
brûlantes, mais son assurance indéfectible dans
la réalisation des promesses de l'Evangile l'aida
chaque fois à se relever, plus fort qu'avant : «
J'ai lu, écrivait-il, que jésus a dit : Allez,
je suis tous les jours avec vous jusqu'à la fin du
monde... C'est la parole d'honneur d'un gentleman
irréprochable, voilà. »
(TH.-D.
PACHE, David Livingstone.)
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Paisible
confiance.
On demandait un jour
à John Wesley comment il emploierait ses
dernières heures, s'il savait qu'il dût mourir
le lendemain, il répondit avec le plus grand calme
:
- Je les emploierais
exactement de la façon dont je compte employer mon
temps d'ici à demain. je prêcherais à
Glocester ce soir et demain matin à cinq heures, puis
je me rendrais à cheval à Tewksbury, j'y
prêcherais l'après-midi et réunirais la
société le soir. je me rendrais ensuite chez
le frère Martin qui compte m'héberger ; je
m'entretiendrais et je prierais avec sa famille, comme
à l'ordinaire ; je me retirerais alors dans ma
chambre, je me recommanderais à mon Père
céleste, je me mettrais au lit, puis je me
réveillerais dans la gloire.
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Mon Dieu,
tu me vois !
Le pasteur Ninck, de
Hambourg, raconte que ces cinq mots ont exercé sur sa
vie une grande influence.
« C'est ma
mère qui me les a enseignés, dit-il; aussi je
l'en bénirai durant toute l'éternité.
je la vois encore devant mes yeux, cette chère et
bonne mère ; chaque matin, après m'avoir
habillé et avoir prié avec moi, elle me posait
la main sur la tête et me disait : Cher enfant,
souviens-toi de ceci pendant toute la journée
Mon Dieu, tu me vois !
»
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Confie-toi
en l'Eternel
Dans une de ses
gigantesques et périlleuses expéditions au
centre de l'Afrique, David Livingstone eut à
traverser des territoires dont toutes les tribus
guerrières lui étaient hostiles. Pour la
première fois, sous l'effet de l'extrême
fatigue, de la fièvre, et sous la menace de
perpétuels dangers, Livingstone semble avoir
été sérieusement angoisse. La
perspective de la mort et de la séparation d'avec les
siens hante son esprit. Reverra-t-il son pays ? Pourra-t-il
encore embrasser sa femme et ses enfants ? La grâce
lui sera-t-elle accordée de pouvoir plaider dans sa
patrie la cause du continent noir ?
« 14 janvier
1856. - Beaucoup de trouble; grand tourment d'esprit
à l'idée que tous mes projets, pour le bien de
ce grand pays et de cette fourmilière d'hommes,
seront anéantis demain par des sauvages... je ne veux
pas me dérober pendant la nuit comme j'en avais la
pensée. J'aurais l'air de fuir, et un homme tel que
moi ne doit pas fuir. Non certes, je déterminerai,
cette nuit, la longitude et la latitude peut-être pour
la dernière fois. je suis calme à
présent, grâce à Dieu. »
Paroles de
héros ! Au seuil de l'éternité qui,
peut-être, s'ouvrira devant lui demain, il accomplit
pour Dieu, pour les hommes et pour l'honneur, l'obscur
devoir quotidien : « Je déterminerai, cette
nuit, la longitude et la latitude, peut-être pour la
dernière fois... »
Il vaut la peine de
constater que, dans toutes les circonstances tragiques de sa
vie, c'est presque toujours la même parole de la Bible
qu'il cite, comme ayant été son seul
réconfort, comme ayant exerce dans son existence
errante, une influence décisive :
« Confie-toi en
l'Eternel de tout ton coeur, et ne t'appuie pas sur ta
propre intelligence; reconnais-le dans toutes tes voies, et
il aplanira tes sentiers. » !
(TH.-D.
PACHE, David Livingstone.)
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Martyrs du
XXe siècle.
En 1919 et 1920, les
chefs bolchevistes, à Riga, ont arrêté
un certain nombre de pasteurs et en ont condamné
plusieurs à mort sous prétexte de
menées antirévolutionnaires, auxquelles ils se
seraient livres en 1905 et 1906. Leur mort a
été saisissante.
Le jeune pasteur
Grüner marcha jusqu'au lieu de l'exécution en
chantant le cantique : « Si je dois un jour me
séparer de toi, ô Jésus-Christ ».
Les bourreaux eux-mêmes en étaient émus
et ont attendu pour tirer que le cantique fût
achevé.
L'évangéliste B. von Botticher
ne s'est pas laisse ébranler par la pensée de
sa femme maladive et de son enfant ; pour soutenir ses
compagnons de misère, il leur a donne lecture du
Nouveau Testament, jusqu'à l'heure où sa
bouche fut fermée par une balle.
Le pasteur Eckhard qui
avait raffermi d'autres condamnés par ses
prières a marché lui-même au supplice
quelques minutes après. Il avait choisi pour texte de
son propre service funèbre cette parole du psaume
XVIe : Mon lot m'est échu dans des lieux
agréables, et il a écrit a ses paroissiens une
touchante lettre d'adieux.
(Semaine religieuse de
Genève.)
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L'Eternel
guide les coeurs.
Lorsque Oberlin vint
chez ses parents, pour soutenir sa thèse, sa
mère lui demanda s'il avait apporté une bourse
bien garnie pour subvenir aux frais universitaires.
- Chère maman,
lui répliqua-t-il en souriant, j'ai eu, Dieu merci,
autant d'argent qu'il m'en fallait pour faire le voyage et
voila tout.
- Oh ! lui
répondit sa mère effrayée, comment
feras-tu ? Comment peux-tu le prendre si gaiement ?
- Que m'importe, lui
dit Oberlin avec assurance, je suis soldat. Dieu m'ordonna
par mes supérieurs de travailler pour lui au
Ban-de-la-Roche. C'est ce que j'ai fait et j'ai
été tellement surcharge d'occupations que je
n'ai pu, ni voulu songer à autre chose ; j'en
abandonne le soin à Celui que je sers.
Et le Seigneur qui
guide les coeurs comme des ruisseaux d'eau arrangea tout si
bien qu'à mon départ je me trouvais, au grand
étonnement de ma mère, en possession de
plusieurs écus de six livres.
(Vie de
J.-F. Oberlin, par C. LEENHARDT.)
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Le
printemps reviendra.
Le pasteur G.-D.
Krummacher visitait un jour, à Elberfeld, une
paroissienne qui était dans une grande angoisse. Des
doutes terribles l'assaillaient. En vain le serviteur de
Dieu lui rappelait-il les promesses de l'Evangile; elles
étaient pour les autres, disait-elle, et son coeur
demeurait ferme.
A bout d'arguments, le
pasteur se leva, regarda par la fenêtre le jardin
enseveli sous la neige.
- Quels mauvais arbres
vous avez dans votre jardin!
- Pourquoi ? demanda
la malade avec inquiétude.
- Mais ils sont
stériles et desséchés. Pas une feuille,
pas un fruit. Pourquoi ne les faites-vous pas arracher
?
- Mais, monsieur le
pasteur, nous sommes en hiver. Quand le printemps reviendra,
ils se couvriront de feuilles et les fruits seront
mûrs à l'automne. Ces arbres ne sont pas
mauvais.
Krummacher regarda
alors son interlocutrice:
- Vous connaissez
mieux, chère madame, ce qui concerne les arbres que
ce qui concerne votre propre coeur. L'hiver y règne
aussi. Ne croyez-vous pas que Dieu, qui ramène le
printemps, peut aussi faire jaillir, dans votre coeur
dépouillé, une vie nouvelle ?
- Vous avez raison,
monsieur le pasteur, je veux attendre avec confiance.
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Heureux
croyants.
Dans les derniers
jours de sa vie, le pasteur Louis Roehrich, de
Genève, gravement atteint dans sa santé, se
préparait avec une soumission complète au
grand départ, dont il pressentait l'approche. Ceux
qui l'entouraient remarquèrent que sa physionomie
subissait parfois une sorte de transfiguration
céleste. On le trouvait habituellement les mains
jointes, la Bible ouverte devant lui. Un jour qu'il
était assis dans son jardin en face de sa femme
très souffrante à ce moment, celle-ci, le
regard plein de compassion, lui dit :
- Mon pauvre ami, nous
sommes bien bas tous les deux !
- Il me semble
à moi, lui répondit-il, que nous sommes tous
les deux bien haut.
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Jean
Remwick.
C'était au
dix-septième siècle. Jean Remwick
prêchait l'Evangile, et cela suffit pour qu'il
fût pris et condamné à mort. On le
pressa de demander sa grâce, en lui disant qu'un
retard pourrait le sauver.
- Le moment que Dieu
choisira sera le meilleur, répondit-il.
Quand le tambour donna
le signal du départ, il se leva promptement et
s'écria : je suis prêt. Sur l'échafaud,
il chanta deux ou trois versets du psaume 103. Il
s'agenouilla en présence de la foule et pria d'une
voix claire :
« Seigneur,
dit-il, je meurs dans la foi que tu n'abandonneras pas
l'Ecosse, mais que tu feras du sang de tes témoins la
semence de l'Eglise et que tu te montreras encore glorieux.
Et maintenant je suis prêt. »
Il n'y avait pas un
oeil sec dans la foule, les coeurs les plus durs
étaient amollis.
« Seigneur, je
remets mon esprit entre tes mains », ajouta-t-il un
instant après.
Et il expira ; il
était âgé de vingt-six ans.
(L'Eclaireur.)
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Avant la
bataille de Lützen.
Pendant la nuit du 5 au 6 novembre
1632, Gustave-Adolphe ne put dormir. Peu après
minuit, il se leva et sortit du vieux char dans lequel il
s'était installé. Il mit sa cuirasse
ordinaire. Son domestique lui en avait préparé
une plus forte qu'il refusa. Son entourage insista pour
qu'il se garantît mieux. Mais il répondit avec
calme : « Dieu est mon bouclier ». Il ne prit
aucune nourriture et se rendit vers ses troupes. Un
brouillard couvrait la contrée.
Un moment après, on entendait
retentir les accents d'un beau choral. L'armée de
Gustave-Adolphe entonnait avec accompagnement de cymbales et
de trompettes les belles paroles de Luther : « C'est un
rempart que notre Dieu ». Vu le brouillard persistant,
le roi fit encore chanter le psaume 33e: « Dieu nous
veuille être favorable », puis le cantique de sa
composition : « Ne crains pas, petit troupeau ! »
Tout était prêt. Le roi allait de côte et
d'autre encourageant ses troupes, leur rappelant qu'elles
combattaient pour la cause de l'Evangile. Il leur disait
qu'il était lui-même prêt à donner
son sang et sa vie pour la gloire de Dieu.
Vers dix heures, le brouillard se
dissipa. On pouvait apercevoir les clochers de Lützen.
Le roi donna ses dernières directions, puis on le vit
joindre les mains et on l'entendit prier :
- 0 Jésus, aide-moi aujourd'hui
encore à combattre pour la gloire de ton grand et
saint nom !
Un moment après, brandissant
son épée, il s'écria : « En avant,
au nom du Seigneur! »
Ainsi commença la bataille dont
il ne devait pas voir l'issue.
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C'est une
petite nuée.
Au temps où l'empereur julien
l'Apostat essayait de relever le paganisme de ses ruines, un
idolâtre qui venait de rencontrer un chrétien
lui disait en se moquant : « Que penses-tu de ce qui se
passe ? » Savez-vous ce que lui répondit le
chrétien ? Avec un calme parfait, il laissa tomber
ces mots : « Nubiculum est ; transibit » - «
C'est une petite nuée ; elle passera ! »
Chrétiens, apprenez à
dire en face des grandes et des petites
contrariétés de la vie: « Nubiculum est ;
transibit ! »
(FUNCKE, Toi et ton
âme.)
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Le
révolutionnaire et le Vendéen.
- je veux faire abattre ton vieux
clocher, afin que vous n'ayez plus rien ici qui vous
rappelle vos superstitions d'autrefois, disait en 1793 un
révolutionnaire à un paysan
vendéen.
- Vous serez bien obligé,
répondit celui-ci, de nous laisser les
étoiles, qui sont plus anciennes et qu'on voit de
plus loin que le clocher.
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Lumière d'En-haut.
Par une nuit très sombre, une
dame faisait un long trajet en voiture, au travers d'une
épaisse forêt. Parfois, il lui semblait
entendre d'étranges bruits, voir des fantômes
effrayants ; elle en était continuellement
oppressée. Toutefois le cocher menait son
équipage bon train.
- Comment voyez-vous votre chemin, lui
demanda-t-elle.
- C'est facile, dit le conducteur, je
regarde en haut ; la route m'est tracée sur le ciel
par le sommet des sapins.
Regardons en haut
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