NOUVELLES GLANURES
3. Humilité,
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Au chevet
du balayeur.
A l'époque où Gladstone
était chancelier de l'Echiquier, il avait coutume
d'assister au culte de l'église Saint-Martin et, pour
s'y rendre, il passait régulièrement
près d'un balayeur de rue. Celui-ci tomba
malade.
Quand il fut guéri, le vicaire
de Saint-Martin lui demanda si quelqu'un l'avait visite
pendant sa maladie.
- Oui, répondit notre homme,
monsieur Gladstone ?
- Quel M. Gladstone ?
- Eh bien! M. Gladstone
lui-même. Souvent il me parlait et me donnait quelque
chose. Un jour, ne me voyant pas, il demanda à ma
femme pourquoi je n'étais pas là. Quand elle
lui dit que j'étais malade, il demanda mon adresse,
vînt me voir, me parla et me fit une lecture.
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Une pieuse
servante.
John Wesley devait prêcher dans
une grande ville d'Angleterre. On lui dit que son auditoire
serait composé en partie de jeunes servantes.
Il en fut réjoui et profita de
la circonstance pour adresser un appel incisif a la
conversion.
Parmi ses auditrices se trouvait une
jeune fille du nom de Marie Millers. Gagnée a la
vérité, elle entra en service dans une famille
noble où elle avait à s'occuper d'un petit
garçon. Tout en soignant son corps, elle pensait
aussi à son âme et lui parlant de l'Evangile,
priait avec lui. Lorsque l'enfant eut atteint l'âge de
sept ans, la jeune servante mourut, mais la semence
déposée ne fut jamais perdue. Elle porta des
fruits admirables, car cet enfant n'était autre que
l'illustre lord Schaftesbury, le bienfaiteur des
pauvres.
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Conscience.
La baronne de Lehzen chargée
d'instruire la princesse Victoria des perspectives qui
s'ouvraient devant elle, avait place dans son livre
d'histoire un tableau généalogique de la
famille royale. Pendant la leçon, la jeune fille
ouvrit son livre, aperçut le tableau et dit :
- Je n'avais encore jamais vu
cela.
- On n'avait pas juge
nécessaire que vous le vissiez plus tôt.
- Je vois que je suis plus près
du trône que je ne le pensais.
- En effet, madame.
Il y eut quelques instants de silence,
car la princesse pleurait.
- Bien des enfants seraient
éblouis dit-elle, mais ils ne connaissent pas les
difficultés. Il y a beaucoup de splendeur, mais
encore plus de responsabilité.
Puis, mettant sa main dans celle de la
baronne, elle répéta doucement : « je
veux être bonne! »
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Une royale
lectrice de la Bible.
Un jour, un pasteur appelé
auprès d'un vieillard des environs d'Osborne, trouva,
en entrant dans la chambre du pauvre invalide, une dame en
grand deuil lui faisant la lecture de la Bible.
L'ecclésiastique allait se retirer, mais la dame, se
levant, lui dit :
- Veuillez rester, je ne voudrais pas
priver ce malade des consolations que vous pouvez lui
apporter.
Alors elle prit congé. Le
pasteur regarda le livre laisse ouvert sur le lit.
C'était un recueil de passages de la Bible et la
pieuse lectrice n'était autre que la reine Victoria
d'Angleterre.
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Puissance
d'un petit mot.
Il y avait dans une
prison de l'Amérique du Nord un anarchiste que son
caractère à la fois farouche et moqueur
rendait presque inabordable. Tous les appels qui avaient
été adressés à sa conscience
n'avaient fait qu'exciter son dédain. Il ne voulait
reconnaître en aucune façon qu'il avait besoin
de pardon.
Un jour, il
reçut la visite d'un vieillard aux cheveux blancs qui
lui parla avec douceur et lui dit ces simples paroles
:
« Il faut que
Dieu soit infiniment miséricordieux pour avoir donne
son Fils en faveur de pêcheurs tels que nous.
»
0 surprise ! A ce
petit mot « nous », la résistance de cet
endurci se brisa comme la glace se fond sous la chaleur du
soleil.
(L.
PESTALOZZI, La Vie chrétienne.)
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Miséricorde anonyme.
Le pasteur Oberlin se
trouvait seul sur la route, par une nuit d'hiver, prêt
à succomber de fatigue et de froid ; un charretier
compatissant le recueillit sur sa voiture. Au moment de le
quitter, Oberlin lui offrit une récompense et, sur
son refus, lui demanda son nom.
- Savez-vous le nom du
bon Samaritain répondit le paysan ?
- Non.
- Eh bien ! il n'est
pas nécessaire non plus de connaître le
mien.
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Egalité.
Les membres de la
famille impériale d'Autriche doivent tous être
enterrés dans la chapelle des capucins à
Vienne.
Quand un empereur est
porté à sa dernière demeure, le
maître des cérémonies, placé en
tête du convoi funèbre, frappe de son
bâton à la porte de la chapelle.
- Qui est là,
demande le gardien sans ouvrir ?
- Sa Majesté,
notre très gracieux souverain d'Autriche, roi de
Hongrie.
- Je ne le connais
pas, répond la voix de l'intérieur de la
chapelle.
Le maître des
cérémonies frappe une seconde fois.
- Qui est là ?
dit le gardien.
- L'empereur
d'Autriche.
- je ne le connais
pas.
Il frappe pour la
troisième fois.
- Qui est là
?
- Un mortel.
- Entrez, dit la
voix.
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Un fruit de
l'épreuve.
Le soir du 16
août 1870, un jeune dragon de la garde prussienne
traversait, le coeur serre, le champ de bataille de
Mars-la-Tour. Il s'appelait Fritz Reuter. Son
régiment avait pris part à la terrible
journée ; il en était un des rares survivants.
En entendant les gémissements et les
imprécations des mourants, il fit voeu si Dieu lui
conservait la vie jusqu'à la fin de la guerre, de se
consacrer à l'oeuvre la plus excellente de la paix et
de devenir missionnaire. Son service achevé,
bientôt rétabli d'une légère
blessure a la main, il entra à la maison des missions
de Berlin et put y achever ses études. « Tout ce
que j'ai et tout ce que je suis, écrivait-il alors,
je l'ai et je le suis par la grâce de Dieu. » En
octobre 1880 il partait pour l'Afrique.
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En as-tu
davantage?
Un jeune prince
allemand, voyageant incognito en Suisse, y tenta l'ascension
d'une montagne, sans guide et entièrement seul. Il
s'égara et ne sut plus retrouver son chemin ; autour
de lui régnait un silence de mort, il ne voyait pas
la moindre cabane, et, malgré ses appels, personne ne
vint à son aide.
Après plusieurs
heures d'angoisse, il eut le bonheur de rencontrer enfin un
pauvre chevrier qui lui fit retrouver son chemin. Avant de
quitter le brave petit pâtre, le prince voulut
s'enquérir de sa condition.
- Tu fais là,
lui dit-il, un métier dangereux et
pénible.
- Oh ! pendant le beau
temps, je n'ai pas à me plaindre, répondit
l'enfant.
- Sans doute, tu dois
être bien paye, voyons, que gagnes-tu ?
- Ma nourriture et mes
vêtements.
- Quoi ? rien que cela
? Mais c'est peu ! très peu !
Le petit, toisant
alors des pieds à la tête celui dont il
était loin de soupçonner le haut rang, lui
répondit : « Dis donc ? En as-tu davantage, toi
»
(L.
PESTALOZZI, La Vie chrétienne.)
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L'Académie silencieuse.
Il y avait à
Amadan (1) une célèbre académie, dont
le premier statut était conçu en ces termes :
Les académiciens penseront beaucoup, écriront
peu et ne parleront que le moins possible.
On l'appelait
l'Académie silencieuse, et il n'était point en
Perse de vrai savant qui n'eût l'ambition d'y
être admis. Le docteur Zeb, auteur d'un petit livre
excellent, intitule: le Bâillon, apprit, au fond de sa
province, qu'il vaquait une place dans l'Académie
silencieuse. Il part aussitôt : il arrive à
Amadan, et, se présentant à la porte de la
salle où les académiciens sont
assemblés, il prie l'huissier de remettre au
président ce billet. Le docteur Zeb demande
humblement la place vacante. L'huissier s'acquitta
sur-le-champ de la commission ; mais le docteur et son
billet arrivaient trop tard, la place était
déjà remplie.
L'Académie fut
désolée de ce contretemps elle reçut,
un peu malgré elle, un bel esprit de la cour, dont
l'éloquence vive et légère faisait
l'admiration de tous les salons, et elle se voyait
réduite à refuser le docteur Zeb, le
fléau des bavards, une tête si bien faite, si
bien meublée ! Le président, charge d'annoncer
au docteur cette nouvelle désagréable, ne
pouvait presque s'y résoudre et ne savait comment s'y
prendre. Après avoir un peu rêvé, il fit
remplir d'eau une grande coupe, mais si bien remplir, qu'une
goutte de plus l'eût fait déborder ; puis il
fit signe qu'on introduisît le candidat. Il parut avec
cet air simple et modeste qui annonce presque toujours le
vrai mérite. Le président se leva, et, sans
proférer une seule parole, il lui montra d'un air
affligé la coupe emblématique, cette coupe si
exactement pleine. Le docteur comprit de reste qu'il n'y
avait plus de place à l'académie ; mais, sans
perdre courage, il songeait à faire comprendre qu'un
académicien surnuméraire n'y
dérangerait rien. Il voit à ses pieds une
feuille de rose, il la ramasse, il la pose
délicatement sur la surface de l'eau, et fait si bien
qu'il n'en échappe pas une seule goutte.
A cette réponse
ingénieuse, tout le monde battit des mains ; on
laissa dormir les règles pour ce jour-là, et
le docteur Zeb fut reçu par acclamation.
On lui présenta
sur-le-champ le registre de l'académie, où les
récipiendaires devaient s'inscrire eux-mêmes.
Il s'y inscrivit donc et il ne lui restait plus qu'à
prononcer, selon l'usage, une phrase de remerciement.
Mais, en
académicien vraiment silencieux, le docteur Zeb
remercia sans dire mot. Il écrivit en marge le nombre
cent ; c'était celui de ses nouveaux confrères
; puis, en mettant un zéro devant le chiffre, il
écrivit au-dessous : Ils n'en vaudront ni plus ni
moins (0100). Le président répondit au modeste
docteur avec autant de politesse que de présence
d'esprit. Il mit le chiffre un devant le nombre cent, et il
écrivit:
Ils en vaudront dix
fois davantage (1100).
L'abbé BLANCHET.
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1 Ville de
perse
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Le message
dune petite mousse.
L'explorateur Mungo
Park, traversant les déserts de l'Afrique, fut
attaqué par une bande de pillards qui le
dépouillèrent de tout et le laissèrent
sans provisions et sans ressources. C'était la saison
des pluies. Abandonne, nu et sans armes, à la dent
des animaux féroces, aux attaques d'hommes cruels,
à plus de 150 lieues de tout établissement
humain, le malheureux sentit le coeur lui manquer et il
s'abandonna au plus profond découragement. Tandis
qu'il errait en proie à sa tristesse, ses yeux
tombèrent sur une petite mousse dont la beauté
extraordinaire le frappa. « je ne pus, dit-il,
contempler sans admiration la structure délicate de
cette plante. Se pourrait-il, pensai-je, que Celui qui a
fait naître, qui a arrose, amené à une
telle perfection, dans ce coin recule du monde, une mousse
de si peu de valeur, voie avec indifférence le
misérable état d'une créature
formée à son image ? Non, cela n'est pas
possible. Cette pensée me sauva du désespoir ;
je me levai aussitôt plein de courage et repris ma
marche sans plus songer à la fatigue et au danger,
bien persuadé que le secours viendrait au temps
convenable. Et ma confiance ne fut point trompée.
»
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Il
élève les humbles.
Charles le Gros,
empereur de 882 a 887, visita le couvent de Saint-Gall,
dirige par le célèbre Notker. Un courtisan
arrogant dit au moine :
- Si, comme on dit, tu
es l'homme le plus savant de l'empire, dis-nous ce que fait
Dieu maintenant dans le ciel.
Le moine le regarda
fixement:
- Dieu fait
aujourd'hui ce qu'il a toujours fait dans tous les temps :
il élève les humbles et il abaisse les
orgueilleux.
En quittant le
couvent, ce fier courtisan tomba de son cheval sous le
portail et se fit une grave blessure. Il y reconnut la main
de Dieu, rentra dans le couvent et demanda pardon au
moine.
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Le travail
journalier.
Une femme
d'expérience disait que rien ne l'avait soutenue
autant dans la lutte de la vie que quelques paroles de son
père, alors qu'elle était enfant. Un jour
j'allai, très abattue, dans le cabinet de travail de
mon père, qui était médecin. Il me dit
d'un ton bienveillant :
- Qu'as-tu ?
- Hélas ! jour
après jour je ne fais que laver la vaisselle et faire
les lits ; j'en suis lasse.
- Vois-tu, mon enfant,
répondit mon père, ces petites bouteilles
vides ; en elles-mêmes, elles n'ont aucune valeur ;
mais dans l'une, je mets un poison mortel, dans l'autre une
poudre odorante, dans une troisième un remède
bienfaisant. Ces flacons n'ont par eux-mêmes aucune
importance, mais bien leur contenu, qui tue ou qui
guérit. Ton travail journalier, laver la vaisselle,
faire les lits, nettoyer le pave, ce sont des occupations
modestes ; mais tout dépend de ceci : comment tu fais
ton travail, ce que tu mets dedans, si c'est de l'aigreur,
du dépit, ou de la persévérance, une
aimable patience, de hautes pensées. De cela
dépend ton bonheur et ton avenir.
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L'humble
service.
Une femme très
pauvre fut amenée à la connaissance de
Jésus-Christ et a la conversion. Elle vivait dans une
des cours les plus misérables de la ville. Mais quand
elle fut convertie, elle dit : « Il faut que je nettoie
un peu. Il faut que j'aie une maison pour Jésus, une
maison comme celle de Marthe et Marie. Il faut que ma maison
soit la plus jolie, la plus agréable, la plus propre
de la rue. » Et il en fut ainsi.
N'est-ce pas ainsi
qu'il faut servir Jésus ?
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Humilité royale.
Comme des courtisans
exaltaient la grandeur du roi Canut (XIe siècle), lui
dont la volonté faisait la loi pour six nations, le
roi s'assit sur la plage ; il était alors à
Southampton et la marée montait. Il commanda aux
flots de s'arrêter et de respecter le souverain de six
royaumes. Le flux continua a monter et le força
à se retirer. «Vous voyez, dit-il, aux
flatteurs, la faiblesse des rois de la terre ; il n'y a de
fort que l'Etre suprême qui gouverne les
éléments.» Et a son retour à
Winchester, il ôta la couronne de dessus sa
tête, la plaça sur le grand crucifix de la
cathédrale, et depuis ce jour ne la porta
plus.
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Pour son
père.
Abraham Lincoln avait
acquis, par son travail personnel, assez de culture pour
pouvoir, encore jeune, publier dans un journal quelques
essais en vers et en prose. Un avocat, ayant remarque ses
capacités, lui offrit une place dans ses bureaux. Bel
avenir, mais sans gain immédiat. Lincoln refusa pour
ne pas perdre son gain journalier, 1 fr. 50, qu'il avait
comme ouvrier de campagne et avec lequel il aidait son
père charge de famille.
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Peu
m'importe.
Un jeune berger
écossais se présenta un jour au Comité
des Missions en demandant à se mettre à son
service. La commission examinatrice émit l'avis qu'il
était tout au plus capable de devenir artisan
auxiliaire dans une oeuvre de mission. « Peu m'importe,
dit le jeune chrétien, j'accepte tout, pourvu que je
puisse travailler à l'avancement du règne de
Dieu. » Le candidat fut accepte ; il devint le docteur
William Milne qui rendit tant de services à la
Mission en Chine.
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