NOUVELLES GLANURES
5. Conscience et fidélité.
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Droiture.
L'empereur Charles-Quint, prince
très catholique, ayant cite Martin Luther a
comparaître devant la dicte de l'empire qui allait se
réunir à Worms, pour y répondre de sa
foi, le réformateur quitta Wittemberg pour se rendre
à Worms le 2 avril 1530. L'empereur lui avait donne
un sauf-conduit qui lui assurait sécurité
pendant ce voyage.
Les amis du réformateur le
dissuadaient de se rendre à Worms, lui rappelant le
sort de jean Huss, convoque à Constance sous la
protection d'un sauf-conduit de l'empereur Sigismond, et
malgré cela, saisi, emprisonné et brûle.
Luther répondit: « J'irai à Worms, quand
il s'y trouverait autant de diables qu'il y a de tuiles sur
les toits... »
Le 26 avril, Luther quittait Worms
après avoir vaillamment défendu sa foi, au
péril de sa vie. Les ennemis du réformateur
avaient demande à Charles-Quint de faire périr
Luther, l'hérétique, malgré le
sauf-conduit qu'il lui avait donne. Le jeune empereur s'y
refusa, disant que « si la bonne foi était
bannie de ce monde, il fallait du moins qu'on la
retrouvât dans le coeur d'un empereur. »
Il faut aussi qu'on la retrouve dans
le coeur de nos filles et de nos garçons.
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Parole
donnée.
Le 31 mai 1854, David Livingstone
entrait dans la ville de Saint-Paul-de-Loanda, sur la
côte ouest de l'Afrique. Il achevait, ce
jour-là, un parcours de deux mille et quatre cents
kilomètres, au prix de souffrances inouïes, dans
un continent qu'il était le premier à
traverser. Il y avait deux ans qu'il n'avait pu donner de
nouvelles à sa famille et ses amis... On
désespérait de sa vie.
L'Angleterre s'apprêtait
à fêter dignement le retour du héros,
quand on apprit avec stupéfaction que Livingstone
avait refusé le passage qui lui était offert
sur un paquebot anglais en partance pour Londres,
détermine qu'il était de refaire, en sens
inverse, la traversée de l'Afrique, d'affronter ainsi
à nouveau les dangers courus et les souffrances
endurées.
Quand Livingstone avait quitte le
Zambèze, il avait promis aux vingt-sept Makololos qui
avaient accepté de l'accompagner dans cette aventure,
de les ramener dans leur pays ! Tenir parole envers ces
noirs était aux yeux de Livingstone une obligation
d'honneur à laquelle il ne pouvait se
soustraire.
Il quitta donc la côte, le 20
septembre 1854, pour s'enfoncer à nouveau dans le
coeur de l'Afrique.
(TH.-D. PACHE,
David Livingstone.)
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Persévérer.
Robert Bruce, roi
d'Ecosse, étant poursuivi par ses ennemis, dut
chercher un refuge dans une misérable grange. Le
matin suivant, lorsqu'il s'éveilla, le roi remarqua
une araignée qui essayait d'atteindre une des poutres
de la toiture. Etant tombée, malgré ses
efforts, elle renouvela douze fois sa tentative sans mieux
réussir. Ce n'est qu'a la treizième fois,
qu'elle atteignit son but. « Cette araignée
m'apprendra à persévérer, se dit le roi
en lui-même ; mes ennemis m'ont battu douze fois, je
vais aussi essayer de reprendre la lutte. » Il gagna la
première bataille qui suivit.
(L.
PESTALOZZI, La Fie chrétienne.)
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Jésus notre Roi.
Il y a trois
siècles, l'homme qui devait être le
héros de la Reforme française, Gaspard de
Coligny, défendait la petite ville de Saint-Quentin
contre la formidable invasion espagnole.
L'imprévoyance des Valois avait livre aux
étrangers la frontière de la France.
Saint-Quentin n'avait que des remparts en ruines. La
fièvre et la faim décimaient ses
défenseurs. La population terrifiée parlait de
reddition ; la trahison se glissait partout dans l'ombre. Un
jour, les ennemis lancèrent par-dessus les murailles
de la ville des flèches portant des bandelettes sur
lesquelles était une inscription promettant aux
habitants la vie sauve et de leur laisser leurs biens s'ils
voulaient se rendre. Pour toute réponse, raconte un
officier espagnol, Coligny prit une bande de parchemin et y
écrivit ces simples mots : Regem habemus (Nous avons
un Roi). C'était pour lui l'expression
héroïque de sa foi en sa patrie que son coeur
fidèle incarnait dans son roi. Et cependant ce roi
c'était Henri II, l'époux de Catherine de
Médicis, le père de Charles IX, qui devait
être le meurtrier du noble amiral huguenot.
(L.
PESTALOZZI, La Fie chrétienne.)
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Obéissant jusqu'à la
mort.
Dans la guerre de
Vendée (1793), l'armée républicaine fut
mise en pleine déroute. Kléber qui commandait
l'arrière-garde appela un officier :
- Vous vous porterez
avec deux cents hommes à l'entrée de ce
défilé.
Oui, mon
général.
Au moyen de deux
pièces de canon et grâce aux avantages du
poste, vous arrêterez l'ennemi.
- Oui, mon
général.
- Vous périrez
tous, mais vous sauverez l'armée.
- Oui, mon
général.
Et sans prononcer
d'autres paroles, l'officier alla exécuter
l'ordre.
Tout arriva comme
Kléber l'avait prédit.
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Le mot
d'ordre.
On raconte que
Napoléon 1er, parcourant son camp pendant la nuit,
voulut s'assurer par lui-même de la rigueur avec
laquelle la consigne était observée. Il arriva
près d'un poste et fit mine de passer. La sentinelle
lui barra le passage. - Le mot d'ordre ? dit-elle. - je suis
un officier. - Le mot d'ordre ? - je suis le
général. - Le mot d'ordre ? Si vous ne l'avez
pas, vous ne passerez pas, quand bien même vous seriez
le Petit caporal.
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Je ne
mentirai pas.
Il avait jadis
combattu pour l'Autriche, sa patrie, à
Solférino. Une balle lui fracassa le bras droit ; un
éclat d'obus lui déchira la jambe.
Il fallut la lui
enlever. L'invalide se retira à Klagenfurt où
il vécut dans le silence.
Longtemps
après, un commissaire impérial vint
auprès de lui:
- J'ai une bonne
nouvelle à vous apporter, dit-il ; vous toucherez
l'an prochain une pension de trente couronnes par
mois.
Sa joie fut de courte
durée. Quelques jours plus tard le commissaire revint
:
- Je me suis
trompé, dit-il, le décret ne vise que les
vieux soldats de religion catholique et vous êtes
protestant. Puis il ajouta : Savez-vous, prenez l'argent,
sans dire que vous êtes protestant, je ne vous
dénoncerai pas.
Alors l'invalide,
regardant fixement le commissaire, s'écria :
- Accepter cet argent
grâce à un mensonge, jamais !
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Il faut
tenir ses promesses.
Le juge Washington,
parent du premier président des Etats-Unis, rapporte
le trait suivant de sa jeunesse, qui ne s'est jamais
effacé de sa mémoire :
Au commencement de
l'année 1782, mon père m'envoya à
Philadelphie pour y continuer mes études de droit.
J'eus le bonheur d'y rencontrer le général
Washington. Quelques jours après il me procura une
place et m'assura la protection et les bontés de
quelques-uns de ses amis, et retourna ensuite dans l'Etat de
New-York.
Avant de me quitter,
il me pria de m'informer d'une espèce de drap qu'il
me décrivit et qu'il désirait acheter, et de
lui écrire quel en était le prix et l'endroit
où l'on pouvait se le procurer. je lui promis de m'en
occuper incessamment et je ne doute pas que mon intention ne
fût réellement alors de remplir
consciencieusement ma promesse. je renvoyai cependant de
jour en jour jusqu'à ce que la chose fût
complètement oubliée, ou du moins que j'y
pensasse trop rarement pour qu'elle produisît sur moi
beaucoup d'impression.
Vers l'époque
où l'on célébra a New-York
l'anniversaire de l'évacuation de cette ville par les
troupes anglaises, le général m'écrivit
pour me donner la permission d'assister à cette
fête, et m'envoya l'argent qui m'était
nécessaire pour le voyage. A mon arrivée
à New-York j'allai le voir et il me reçut avec
sa bonté accoutumée. Après quelques
moments de conversation générale, il me
demanda si j'avais fait sa commission par rapport au drap et
quel avait été le résultat de mes
recherches.
On peut comprendre,
mais je ne saurais décrire ce que j'éprouvai
alors. Je n'avais point d'excuses à présenter,
et dès que je pus parler, je reconnus mes torts. Se
tournant vers moi, avec une douceur que je ne
méritais pas, mais en appuyant sur ses paroles de
manière à les graver profondément dans
mon esprit, il me dit :
« Jeune homme,
souvenez-vous à l'avenir de ne jamais faire de
promesses, même pour des bagatelles, sans en avoir
bien considéré la nature et l'étendue,
et une fois que vous les aurez faites, que rien ne vous
empêche de les accomplir si cela est en votre pouvoir.
»
Il me congédia
ensuite sans me faire aucun autre reproche.
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Ne mentez
jamais.
A l'époque de
la Terreur, en France, on recherchait tous les protestants
de noble origine pour les faire mourir. Ce triste sort
était réservé à une jeune
orpheline qu'un vieux domestique cacha longtemps dans les
caves du château. Puis, pour la soustraire à de
nouvelles poursuites, il résolut de l'envoyer chez le
pasteur Oberlin, au Ban-de-la-Roche. Il
défonça un tonneau, le perça de
quelques trous pour que l'air pût y
pénétrer et y enferma la jeune fille.
A peine
était-elle arrivée chez le pasteur que des
espions la dénoncèrent au tribunal
révolutionnaire de Strasbourg. En l'apprenant, le
serviteur de Dieu, conscient du danger, la recommanda avec
foi à son Père céleste.
Un jour, les gendarmes
arrivèrent chez lui et lui dirent :
- Nous savons que vous
cachez dans votre presbytère telle jeune fille noble.
Elle est comprise dans la sentence de mort et nous venons la
chercher. Montrez-nous où elle est.
- Je ne veux pas vous
empêcher de faire votre devoir, se borna à leur
répondre le pasteur, je vous accompagnerai même
partout pour la chercher.
Malgré son
émotion, Oberlin resta calme et confiant dans le
Seigneur. Les soldats visitèrent en vain plusieurs
pièces de la maison. Arrivés devant une petite
porte, ils hésitent à entrer.
- Ouvrez,
ouvrez!
Ils ouvrent, avancent
la tête et ne voient personne.
Après leur
départ, Oberlin étonné retourne
à la chambrette et y trouve la jeune fille. Pendant
la perquisition, elle était occupée à
sa toilette. Entendant du bruit dans le corridor, et saisie
de crainte, elle s'était blottie derrière la
porte, attendant qu'on se fût retiré.
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Maître de lui-même.
Oberlin avait, un
jour, promis une prédication a Strasbourg et, bien
qu'il souffrît d'un violent abcès à la
joue, il n'hésita pas à s'y rendre. Il
prêcha son sermon à six heures du matin,
malgré les rigueurs de la saison. Rentre chez lui, il
fit l'opération de son abcès et se remit
à l'étude.
Il aimait beaucoup
priser. Comme il craignait que cette habitude prît
trop d'empire sur lui : « Ah ! s'écria-t-il, ma
tabatière, tu veux me commander ; je m'en vais te
faire voir à qui de nous deux appartient
l'obéissance : en prison ! »
Il l'enferma dans une
armoire du rez-de-chaussée, afin d'être
obligé de se déranger pour aller y
puiser.
Et cette
fermeté se manifesta jusqu'à la
dernière heure. Comme son estomac lui refusait son
service :
- Marche ! aurait-il
dit d'un ton de commandement à l'eau qu'il voulait
boire.
(Vie de
J.-F. Oberlin, par C. LEENHARDT.)
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Un
mensonge.
Le missionnaire
Büchner raconte dans ses Souvenirs de jeunesse:
Un jour, j'avais dit
à mon père un mensonge pour me justifier d'une
faute. Lui, sans prolonger l'entretien, prononça
simplement ces mots : « jeune homme, tu mens! »
puis il quitta la maison pour aller a ses
occupations.
Quelques heures plus
tard, l'entendant rentrer, je me précipitai au-devant
de lui, pensant que tout était oublié. Mon
père fit comme s'il ne me voyait pas et prit en
silence le chemin de sa chambre sans m'inviter à l'y
suivre.
Je restai
derrière la porte, le coeur gros, et bientôt
les larmes me vinrent aux yeux. N'y tenant plus j'entrai
sans bruit et me tins devant mon père en pleurant. Il
me regarda longuement.
- Sais-tu maintenant,
me dit-il, ce qui se passe dans le coeur d'un menteur ? Le
menteur est méprisé de Dieu et de tous les
honnêtes gens ; l'homme d'honneur ne le regarde pas et
ne veut rien avoir a faire avec lui.
Je ne l'ai jamais
oublié.
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La course
triomphale.
A Paris, aux jeux
olympiques internationaux de 1924, il Y eut cette fameuse
course des 400 m dont le Times disait que «
c'était probablement la course la plus dramatique qui
ait jamais été courue sur une arène
». Figurez-vous ce spectacle. Le signal de
départ est donné. La troupe impatiente des
concurrents s'élance, un chacun possédé
d'un ardent désir de victoire. Mais
l'indécision sur l'issue de la lutte cesse vite parmi
les spectateurs des gradins. On voit en effet un bel
athlète dépasser résolument ses
camarades: la tête dressée, les cheveux au
vent, les coudes au corps, la face grave, le regard au loin;
il semble, en de superbes foulées sur la piste de
sable fin, une flèche en plein vol qui va se planter
dans le but. Bientôt les haut-parleurs annoncent
à la foule qu'Eric Lyddell devient champion du monde,
et qu'en 47 sec. 3/5 il a battu tous les records
précédents. Tout à l'heure le
télégraphe va lancer a travers l'espace le
nom, hier obscur, de cet étudiant en théologie
venu d'Ecosse, a qui ira demain l'admiration des jeunes
hommes du monde entier.
Son temps de course
fut tel que déjà l'on escompte sa facile
victoire à la course des 100 m., le dimanche suivant.
Mais il y a surprise, et bientôt stupeur ! Ce jeune
homme auquel on parle d'un second triomphe se récuse
fermement. Il ne prendra point part à la course du
dimanche, dit-il, parce qu'il est de ceux qui ont l'habitude
de mettre a part ce jour-là pour obéir a la
recommandation de l'apôtre : Exerce-toi à la
piété ; car l'exercice corporel est utile
à peu de chose, tandis que la piété est
utile a tout, ayant la promesse de la vie présente et
de celle qui est à venir... (I Tim. 4 : 8). »
Très gravement, Lyddell déclare aux hommes qui
l'entourent : « Messieurs, c'est une bonne chose, par
le temps qui court, que d'avoir de fortes convictions !
»
Le dimanche suivant,
Eric Lyddell, vainqueur a la course des 400 m., occupe la
chaire de l'église protestante écossaise de
Paris. Un nombreux auditoire de jeunes gymnastes, hommes et
femmes, de tous les pays anglo-saxons, des journalistes
parisiens curieux d'un phénomène si peu
courant, emplissent l'édifice. Ils sont attentifs et
recueillis. Très sérieusement, très
simplement, désireux, comme à la course, de se
débarrasser de tout ce qui l'empêcherait
d'atteindre son but : planter une conviction dans le coeur
de ses auditeurs, Lyddell développe sa pensée
sur cette prière : « 0 Dieu, ouvre mes yeux,
afin que je puisse voir les choses merveilleuses qui sont
écrites dans ta loi. »
Eric Lyddell se
prépare à partir pour la Chine, où il
servira comme missionnaire.
(L'Aventurier.) WILLIAM CUENDET.
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Garde ta
Bible.
Une jeune fille venait
d'achever son instruction religieuse. Elle s'était
engagée comme servante chez des étrangers et
se préparait à faire un assez long
voyage.
Au moment de fermer sa
malle, elle y déposa encore sa Bible. Le père
de ses futurs maîtres qui se trouvait dans la chambre
lui dit en la voyant serrer le précieux volume
:
- Laissez seulement ce
vieux livre ici ; dans la place où vous allez on n'a
que faire d'une Bible.
Cette observation
troubla la jeune fille, et cette parole, qu'elle alla
rapporter à ses parents, la décida avec eux
à renoncer à une place avantageuse au point de
vue matériel, mais dangereuse pour ses
convictions.
La jeune fille qui
rompit son engagement à cause de sa Bible n'y aura
certainement rien perdu ; elle y aura gagné, au
contraire, pour le temps et pour
l'éternité.
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Ce n'est
pas ma faute.
Un boulanger,
établi dans une petite ville de Normandie, prenait le
beurre dont il avait besoin chez un fermier du voisinage. Un
jour, il découvrit que les mottes de beurre, qui
devaient peser trois livres, n'avaient pas le poids. La
fraude s'étant répétée, il porta
plainte et le fermier fut traduit en justice.
- N'avez-vous donc pas
de balances, lui demanda le juge ?
- Oh ! si,
monsieur.
- Vous manque-t-il
alors des poids?
- Pour cela, oui, il
m'en manque.
- Comment alors
pesiez-vous ces mottes de beurre ?
- Je m'en vais vous
dire, Monsieur le président, c'est que je n'avais pas
besoin de poids.
- Comment cela
?
- Eh bien ! quand le
plaignant me fit l'honneur de prendre du beurre chez moi, je
décidai de faire de même à son
égard et de lui prendre du pain. Or, comme il me
livre des pains de trois livres, je me sers toujours d'un de
ses pains pour peser mes mottes de beurre. Si celles-ci
n'ont pas le poids, ce n'est pas ma faute, mais la
sienne.
Là-dessus, le
fermier fut acquitté.
La fausse balance est
une abomination à l'Eternel, mais le poids juste Lui
est agréable. (Proverbes I I : 1.)
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La
gardienne du phare.
Pendant un voyage que
la princesse Victoria d'Angleterre faisait avec sa
mère, elle eut l'occasion de visiter un phare
confié à la garde d'une pauvre femme. Celle-ci
aimait les missions et, voulant contribuer pour sa part,
elle avait résolu de donner à cette oeuvre les
bonnes mains d'une journée.
Justement au jour
fixé, elle voit arriver une dame accompagnée
d'une jeune fille. Elles visitèrent le phare et
glissèrent, en sortant, un souverain dans la main de
la gardienne.
Un souverain: jamais
elle n'avait connu pareille aubaine. Sa première
pensée fut d'essayer d'un compromis avec
elle-même: Si je n'en mettais que la moitié
dans la boite. C'est déjà bien beau, un
demi-souverain ! »
Mais elle ne put
dormir cette nuit-là. Sa conscience était mal
à l'aise. Vaincue enfin par l'angoisse, elle glissa
dans la boite le souverain tout entier.
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La
puissance de la vérité.
Le pasteur Hirsch de
Paris racontait aux obsèques de son collègue
Armand Delille un trait de la vie de ce dernier pour montrer
comment il faut toujours croire au bien.
Un solliciteur
était venu le trouver.
- Mon ami, lui dit-il
après un moment de conversation, j'ai lieu de douter
que ce que vous me dites soit vrai, mais il ne m'est pas
possible de vérifier vos assertions. Voici un secours
: si vous ne m'avez pas dit la vérité, vous
saurez que vous avez trompe un vieillard.
L'homme garda un
instant le silence et fondit en larmes :
- Reprenez votre don,
dit-il, je vous ai trompé.
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Conscience.
Un Indien de
l'Amérique du Nord visitant un jour les blancs de son
voisinage, leur demanda un peu de tabac ; un de ceux-ci mit
la main à la poche et lui en offrit une
poignée. Le lendemain, l'Indien revint à la
recherche du donateur, et l'ayant découvert, lui
remit une pièce de monnaie trouvée dans le
tabac. Comme on lui fit remarquer qu'il aurait pu garder
l'argent, puisque le tout lui avait été
donné :
- Non,
répondit-il en plaçant la main sur sa
poitrine; j'ai là un homme bon et un homme mauvais.
L'homme bon m'a dit :
- Cela ne t'appartient
pas ; il faut le rendre à son
propriétaire.
L'homme mauvais a
murmuré
- Puisqu'il te l'a
donné, c'est à toi.
L'homme bon a
répondu :
- Ce n'est pas juste ;
le tabac est tien, mais non l'argent.
Le mauvais homme a
repris:
- Qu'importe! tu l'as,
garde-le et achète de l'eau-de-vie.
L'homme bon s'est
écrié:
- Non, non ; tu ne
dois pas faire ça!
« Et ainsi je ne
savais que faire. je suis allé me coucher; mais
voilà que les deux hommes, le bon et le mauvais, se
sont mis à se disputer et m'ont empêché
de dormir. Pour retrouver la paix, je vous rapporte
l'argent, et je sens que cela est bien. »
NAPOLEON ROUSSEL, (l'Evangile
expliqué aux enfants.)
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Les
hirondelles.
- En
vérité, c'est à perdre patience, disait
Jeanne, son long balai à la main, sous une des
fenêtres du presbytère.
- Qu'y a-t-il donc,
lui demanda le pasteur sortant de son cabinet de
travail.
- Les hirondelles,
Monsieur, voila la quatrième fois que j'abats leurs
nids et elles s'obstinent toujours à les recommencer
; j'ai tant à nettoyer que j'en perds
patience.
- Quatre fois !
Vraiment elles ont recommencé quatre fois ?
- Oui, monsieur, J'en
suis sûre, ce sont des bêtes obstinées,
perverses. Il faut que Monsieur dise à André
de prendre son fusil et de leur tirer dessus.
- Je m'en garderais
bien, je le lui défends absolument.
- Alors, nous n'en
serons jamais débarrassés.
- Eh ! laissez-les
tranquilles, ma pauvre Jeanne. Elles l'ont bien
mérite par leur patience et leur
persévérance. je voudrais bien que le sermon
que je vais prêcher dimanche fût aussi utile
à mes paroissiens que l'exemple de ces hirondelles me
l'est à moi-même en ce moment.
- Monsieur plaisante
!
- Non pas ; chaque
fois que je les entends gazouiller sous ma fenêtre,
elles me rappellent cette exhortation . « Ne vous
lassez point ! » Ainsi donc, plus de balai ! C'est
procès gagné pour les hirondelles !
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Braves
catéchumènes.
Le pasteur R. J. du
Bois-de-Boussu en Belgique s'informait de ses
catéchumènes employés dans les mines,
quand ils trouvaient le temps d'étudier leurs
leçons (une quinzaine de versets).
- Depuis que je fais
mon instruction religieuse, dit l'un, ma mère me
réveille à quatre heures du matin au lieu de
quatre heures et demie. je puis me mettre dans la tête
mes versets que je me répète à
moi-même pendant la journée, en tirant mes
chariots.
- Moi, dit un autre,
je descends dans la mine avec mon livre de passages. Quand
mes chariots sont vides, je m'accroupis auprès du
premier, j'approche la lampe de mon livre et
j'étudie. Mon cheval est une bonne bête qui va
tranquillement son petit train, je n'ai pas besoin de le
surveiller.
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