Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



MÉDITATIONS EN MARGE DE L'ÉVANGILE SELON SAINT LUC


LE JUGE INIQUE
LUC, XVIII, 1 à B.

 

En avril 1916, dans un temps douloureux comme celui-ci, le vénéré pasteur Charles Babut commentait, pour son Église, le verset 3 de ce passage : « Fais-moi justice de ma partie adverse. » Suivons ce guide excellent dans notre méditation d'aujourd'hui et résumons ses enseignements.

« Fais-moi justice de ma partie adverse. » Si c'est au juge que la plaignante s'adresse, ce n'est pas lui qu'elle accuse. La réclamation n'est pas précisément un murmure contre les voies divines, une protestation de l'homme qui souffre contre les décrets de la Providence. La veuve se plaint d'un tort qu'elle subit, d'une injustice qui lui est infligée par un homme. Elle sait que le juge a pour mission de faire prévaloir le droit sur la force; quel que soit le caractère personnel de ce magistrat, elle est persuadée qu'il ne pourra pas à la longue se dérober à son devoir! Jésus se rend bien compte de l'opposition radicale qui existe entre le caractère de Dieu et celui du juge inique. Ce juge n'a nul souci du droit et n'éprouve aucune sympathie pour la plaignante; Dieu est la justice même et Il est plein de compassion pour ses enfants opprimés et persécutés. Dieu ne se fatigue jamais de nos prières. Il n'y répond pas tout de suite. Il a pour cela des raisons dignes de sa bonté et de sa sainteté. Il ne se hâte pas de frapper et punir le méchant parce qu'Il veut son salut et sa vie, et lui laisse le temps de se convertir. Il ne se hâte pas non plus de délivrer le juste parce qu'il faut que le juste apprenne à prier, à attendre, à croire, à espérer. Les délais de l'intervention de Dieu peuvent aussi avoir d'autres raisons qui échappent à notre ignorance et sont toujours dignes de sa sagesse!

« Cette justice qu'on réclame de Lui, Il ne pourra l'accomplir et la manifester qu'à la fin du monde, alors que Jésus-Christ reviendra pour juger les vivants et les morts et pour assigner à toute âme d'homme la place qui lui appartient. »

Ceci posé, le prédicateur montre l'application de ces principes. Il parle d'abord des événements de son temps et conclut en disant : « Ce ne peut être la vraie et définitive volonté de Dieu que la force l'emporte sur le droit, le mépris des faibles sur la justice envers tous. »

Puis il parle de la guerre en général : « Dès aujourd'hui, de toutes les âmes qui ont une étincelle de foi devrait s'élever vers le ciel une supplication ardente, Opiniâtre comme celle de la veuve, elle devrait assiéger le trône du Très-Haut jusqu'à ce qu'enfin le ciel s'ouvre et que la colombe de la paix descende sur l'humanité consolée. »

Enfin, dit M. Babut, le vrai nom de notre partie adverse c'est le mal, c'est le péché. Délivre-nous, ô Dieu, du mal que nous fait l'ennemi, l'oppresseur, de ces affreuses mêlées où coulent des torrents de sang. Délivre-nous de ces vices tels que l'alcoolisme, l'immoralité, l'amour de l'argent, l'esprit de faction, les haines de parti. Délivre chacun de nous de sa partie adverse, de l'Ennemi qu'il porte dans son sein et qui l'empêche d'avoir communion avec toi et de se consacrer à ton service et au service de ses frères.

0 Dieu, si J'ose maintenir mon droit en face des hommes qui m'opprimèrent injustement, devant toi je suis privé de tout droit et je n'espère qu'en ta miséricorde; ton Fils bien-aimé a pris ma cause en mains. Jésus-Christ a répondu d'avance: « je vous le dis, Dieu vengera bientôt ses élus », c'est-à-dire avant tout, qu'Il achèvera de les sauver.

Il est vrai qu'ils ne peuvent être sauvés que par la foi, et dans les derniers mots de la parabole, Jésus-Christ demande (avec une sorte de mélancolie qui nous émeut profondément) si quand le Fils de l'homme viendra, Il trouvera de la foi sur la terre. Ne voulez-vous pas vous joindre à moi pour lui faire cette solennelle promesse : Oui, Seigneur, à quelque moment que tu reviennes tu trouveras de la foi, car nous sommes décidés à croire en toi de toute notre âme, en dépit de toutes les difficultés, de toutes les obscurités et à persévérer dans le bon combat de la foi jusqu'à l'entière victoire. » C. Babut (Sermons prêchés pendant la guerre.)

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LE PHARISIEN ET LE PÉAGER
LUC, XVIII, 9 à 14.

Ces deux prières sont aussi différentes que la nuit l'est du jour. La première (peut-elle même s'appeler une prière ?) est un monologue où Dieu ne joue que le rôle d'un témoin à qui l'on demande son approbation. Confiance en soi-même, reconnaissance bouffie d'orgueil, mépris à l'égard du « reste des hommes » ces trois sentiments s'étaient... Comme il ignore, ce pharisien, qui se croit si vertueux, ce qu'est celui auquel il s'adresse.

La deuxième est le cri d'angoisse, l'ardente supplication de l'âme qui a entrevu son Indignité totale, sa misère complète, à la clarté éblouissante de la sainteté divine. Cette vision est terrible!...

Ce n'est pas le remords ordinaire, la repentance quotidienne, le regret de l'enfant de Dieu d'avoir offensé son Père; ce n'est pas non plus la certitude intellectuelle de notre péché, de notre perdition sans Jésus-Christ. C'est tout cela, mais c'est encore davantage. On peut avoir répété durant des années avec conviction : « Nous reconnaissons et nous confessons que nous sommes de pauvres pécheurs, nés dans la corruption, enclins au mal, Incapables par nous-mêmes de faire le bien », sans avoir été visité par cette aveuglante lumière...

Quand elle est projetée sur un être à une heure de sa vie (parfois c'est la dernière) ses yeux s'ouvrent entièrement sur l'abîme profond qui sépare la créature pécheresse de son Créateur absolument saint et juste. Devant la splendeur inaccessible, la majesté de Dieu, cette créature tremble... Tout son passé, même le meilleur, lui apparaît comme une chose souillée; elle se voit nue, misérable, impure, criminelle, et le désespoir la saisit. « le suis comme le brigand sur la croix », disait à son lit de mort une sainte fille, fidèle servante de Jésus-Christ. J'ai vu une admirable chrétienne que mon coeur vénérait s'écrier au seuil de l'éternité : « je suis une grande pécheresse, Dieu m'accordera-t-il son pardon? » Elle ne retrouva la paix que dans la certitude répétée du salut en Jésus-Christ. « J'ai pensé que j'y croyais depuis longtemps; je n'avais jamais bien compris ce que cela signifiait », dit-elle.

0 sainte croix, unique espérance! Le péager qui ne te connaissait pas encore t'a saisie par une inspiration de Dieu.

« Il s'en retourna justifié dans sa maison. » Préserve-nous, Père, de la sécurité, de l'orgueil spirituel, qui endorment et nous cachent notre profonde misère.

LES PETITS ENFANTS
LUC, XVIII, 15 à 17.

Au commencement des dures semaines qui précèdent la Passion, un tableau exquis et reposant.

« On présenta à Jésus de petits enfants », dit Luc. Derrière cet « on » nous aimons à nous figurer les mères désirant que la bénédiction du Sauveur reposât sur leurs tout petits. Nous ne pouvons cette fois-ci comprendre ni excuser les disciples qui les repoussaient. Il n'y a rien de plus naturel ni de plus doux que de voir les âmes toutes fraîches et neuves de nos enfants s'épanouir à la lumière du Seigneur Jésus comme les fleurs du matins humides de rosée, sous la caresse du soleil.

Les petits enfants, leurs figures attentives, leurs yeux confiants, leurs coeurs qui accueillent tout simplement les récits de l'Évangile, leurs voix fraîches s'essayant à chanter les cantiques, les mains jointes, les têtes brunes ou blondes s'inclinant dans la prière, quel spectacle charmant! Leur parler du Sauveur, tâcher de leur faire connaître son amour et sentir sa présence, c'est un ministère privilégié entre tous, et de l'avoir exercé de longues années, il reste au soir de la vie un précieux souvenir.

Mais ces petits qu'on voudrait présenter à Jésus, ils sont aussi pour nous un enseignement, une parabole vivante. « Quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point. » Qu'est-ce que recevoir, accueillir le royaume de Dieu comme un petit enfant ?

C'est en courbant le front qu'on se pose cette question. Comment retrouver dans la vie adulte ses expériences, ses déceptions, ses blessures, son orgueil aussi, cette entière dépendance des petits, cette foi ingénue dans ceux qui les aiment, cette faiblesse qui se laisse guider et protéger ? Le merveilleux est leur domaine. Ils y croient simplement s'ils sont vraiment des enfants comme ceux que Jésus prenait dans ses bras en Judée et non des êtres déjà déformés par l'influence pervertissante de leur milieu.

Redevenir petit devant Dieu, recevoir sans calcul, sans aucune prétention personnelle, comme un cadeau gratuit, le don surnaturel et magnifique de Dieu; savoir jusqu'au fond de sa conscience, qu'on ne mérite rien, qu'on n'a rien choisi, rien décidé par soi-même, que c'est Dieu seul qui nous cherche et nous appelle; à genoux dans la poussière accepter ce qu'il nous offre, 'C'est redevenir petit avec toute la joie reconnaissante et humble d'un enfant.

Être petit, c'est être heureux Rester petit, c'est être sage.

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LE JEUNE HOMME RICHE
LUC, XVIII, 18 à 27.

D'une tendresse particulière, Jésus aimait les enfants. Il aimait aussi les jeunes, ceux dont l'âme enthousiaste et droite saisit la vie qui est devant eux, pour la faire utile et belle. Un d'entre eux s'approche du Sauveur ce jour-là : sa jeunesse est pure, fidèle aux commandements de Dieu, Il le dit lui-même. Il est un « des principaux du pays » et possède de grandes richesses, L'existence s'ouvre pleine devant lui. Pourtant insatisfaite des choses d'ici-bas, son âme soupire après la vie éternelle, C'est ce qui l'amène à Jésus. Il y a contradiction, conflit dans ce coeur d'homme. Il est solidement attaché à la terre et il soupire après le ciel. Le Seigneur lui montrera-t-il comment concilier les deux tendances ?

Jésus le regarda, « Il l'aima », nous disent Marc et Luc. Le Seigneur donne tout de suite la preuve de cet amour en appelant le jeune homme au renoncement total, à la vocation la plus haute : « Va, vends tout ce que tu as. Puis viens et suis-moi. Dépouille-toi de tout dès la première heure. Tu seras marqué du sceau de mes élus, de mes témoins. »

Appel magnifique et terrifiant à la fois. Parce qu'il l'a entendu, Moïse Ira affronter le Pharaon, Gédéon quittera sa paisible vie d'agriculteur pour devenir le chef d'une bande de soldats; Jérémie « est pris au collet par Dieu et forcé de faire la chose au monde pour laquelle il se sent le moins prêt »; Saul terrassé sur le chemin de Damas, apprend trois jours après par Ananias « tout ce qu'il doit souffrir pour le nom du Seigneur ».

À travers l'histoire de l'Église les martyrs, François d'Assise, Jeanne d'Arc, Calvin abandonnant ses chères études pour suivre Farel à Genève, tant d'autres encore connus et inconnus ont fait la même expérience. Ils ont obéi, accepté; le jeune homme riche a reculé. « Il s'en alla tout triste parce qu'il avait de grands biens. »

Jésus le voyant partir se tourna en soupirant vers ses disciples. « Qu'il est difficile à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu! » et employant la forme imagée d'un proverbe connu en Orient pour montrer la force de sa pensée, le Seigneur ajouta : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » Il faut pour cela un miracle de la puissance de Dieu!

Pauvre jeune homme, tu as retrouvé ce soir-là ta fortune, tes maisons, tes terres, probablement la considération de tes concitoyens... Mais tu es resté malheureux, découragé, déçu; le regard du Sauveur a été posé sur toi avec tendresse et tu n'as pas voulu comprendre ton privilège immense; tu n'as pas saisi le trésor sans prix qui t'était offert. Il t'est resté au coeur la nostalgie de cette vie haute à laquelle tu avais été appelé. À tous les biens d'ici-bas tu as dû trouver un goût de cendre! Es-tu mort dans le désespoir ou es-tu revenu un jour aux pieds du Sauveur?

Heureux les jeunes entendant la voix pressante du Maître à la croisée des chemins, et qui, sans hésiter, dans le dépouillement total et la soumission entière, répondent : « Me voici, Seigneur, pour faire ta volonté. »

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ENTRETIENS DE JESUS AVEC SES DISCIPLES
LUC, XVIII : 28 à 34.

Le jeune homme est parti. Les disciples groupés autour de leur Maître ont assisté en silence à cette scène, Ils ont compris la tristesse du Sauveur et peut-être veulent-ils le consoler de sa déception par le souvenir de leur propre fidélité. Pierre, généralement le premier à parler, dit alors : « Pour nous, nous avons tout quitté et nous t'avons suivi.»
« Quelle étonnante audace! » s'écrie Saint Jérôme. Pierre était un pécheur, il n'était point riche; il gagnait sa subsistance à la force du poignet et par l'exercice de son métier, et pourtant il parle avec confiance : « Nous avons tout abandonné. » Et comme ne suffit il ajoute, ce qui est parfait :
« Nous nous sommes mis à ta suite. »
Oui, cette poignée d'hommes dévoués avaient quitté leurs foyers, leurs métiers, leurs villes ou leurs villages et depuis de longs mois, jour après jour, d'étape en étape, ils partageaient la vie errante de Jésus. « Nous t'avons suivi, nous te suivons. » Quelle douceur, quelle force dans ces simples paroles! Aussi c'est sur eux que repose maintenant le regard plein de tendresse du Sauveur. Ils sont là ces quelques-uns, bien faibles, avec leurs défauts que Jésus connaît, leurs Incompréhensions, leurs lâchetés, et après eux, Il discerne tous ceux qui du même élan et avec la même bonne volonté feront, pour le suivre, Lui, le Seigneur, et par sa grâce, le sacrifice de laisser famille et patrie, les parents qui vieillissent, les enfants qui grandissent, la maison où l'on voudrait vivre, parfois le mari ou la femme que l'on aime.

Certes la bénédiction de Dieu répond à leur amour et à leur foi; s'ils cherchaient la vie éternelle, comme le jeune homme riche, elle leur apparaîtra au bout du sentier, non comme une récompense, mais comme un don précieux du Père. Dès ici-bas d'ailleurs, ils ne seront pas seuls, Il l'a promis. Hudson Taylor, le créateur de la Mission intérieure de la Chine (China Inland Mission) ayant dû envoyer en Angleterre les aînés de ses enfants, voyant mourir sa jeune femme et ses plus petits, seul, au milieu de grandes difficultés et de soucis sans nombre, écrivait : « Jour après jour, heure après heure, Jésus tire de sa plénitude de quoi apaiser la soif de mon coeur, quand le suis le plus désolé. Dieu seul sait ce que l'absence de Marie est pour moi. Mais si le vide était moins grand, le connaîtrais moins la puissance de Dieu et le réconfort de son amour. Aucun langage ne peut exprimer ce qu'Il a été et est pour moi. jamais Il ne me quitte. Il me donne sa propre paix, sa propre joie. »

Et ce n'est pas tout. Le long du chemin, pour le pèlerin solitaire, des frères et des soeurs se lèvent et lui tendent la main. Pour ceux qui ont tout quitté pour Dieu, la communion des saints devient une précieuse réalité, un secours de chaque jour. Demandons-le aux missionnaires, ils nous le diront avec reconnaissance et émotion.

Est-ce dans le même entretien que Jésus prenant à part les douze chercha à leur expliquer une fois de plus ce qui l'attendait dans Jérusalem dont chaque journée de marche le rapprochait. Plus encore que sur le chemin de Césarée et s'appuyant sur l'Ancien Testament, il leur parla, en termes précis et clairs, de la mort au-devant de laquelle Il allait. Hélas même ceux-là qui entre tous l'aimaient, ne le comprirent pas.

Quand Luc, écrivant son évangile, le constatait douloureusement, son coeur devait déborder de souffrance et de regret comme celui de Pascal : «Jésus est seul dans la terre, non seulement qui ressente et partage sa peine mais qui la sache. »

Cette solitude d'âme du Sauveur, au seuil de sa passion, cette souffrance insondable qu'Il portait jour après jour avec Lui, au milieu des siens et des acclamations de la foule, cette croix ignominieuse qui l'attendait dans la ville sainte de son peuple, y songeons-nous assez ? Nous avons essayé de le suivre, dans les matins lumineux, au bord du lac... Le soir descend, le crépuscule vient. Maître, fais-nous la grâce de ne pas te délaisser dans ces heures douloureuses et de rester avec toi jusqu'au bout.

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À JÉRICHO
LUC, XIX, 1 à 11.

Jésus continuait son chemin vers Jérusalem. L'Évangile selon Saint Jean nous raconte le voyage qu'il fit à Béthanie appelé par Marthe et Marie auprès de Lazare. Après la résurrection, de celui-ci Il retourna à Ephraim (Jean Xi, 54) où Il séjourna jusqu'au moment où la Pâque approchait. C'est probablement de là qu'il se dirigea vers Jéricho où se réunissaient les caravanes montant à Jérusalem pour les fêtes.

Jéricho était une belle ville au sein d'une verdure luxuriante qui contrastait avec le voisinage désertique de la Mer Morte et les montagnes arides entourant Jérusalem.

Est-ce à l'entrée ou à la sortie de la cité que le Sauveur guérit l'aveugle dont Marc nous donne le nom (Bartimée, fils de Timée) ? Les évangélistes ne sont pas d'accord là-dessus. Peu importe. La foule passait, bruyante, affairée; le pauvre aveugle, au bord du chemin, interpella le Sauveur par ce nom de « Fils de David » qui lui avait jusqu'alors été donné rarement.

Quand Jésus, malgré ceux qui voulaient faire taire Bartimée, s'arrête et le fait chercher, le dialogue est court mais incisif : « Que veux-tu que je te fasse ? - Seigneur, que je recouvre la vue. » La puissance de guérison répond à la foi de l'aveugle. « Il suivit Jésus glorifiant Dieu. Tout le peuple voyant cela rendit gloire à Dieu. » Un souffle d'allégresse passe sur la foule, elle sent que Dieu est là. Elle chante sa grandeur.

Un homme de petite taille juché sur un sycomore regarde ce qui se passe. C'est Zachée, le chef des douanes, fonctionnaire Important dans cette ville commerçante. Il se sait jalousé pour sa richesse, peut-être méprisé comme tous les péagers aux ordres de l'autorité romaine. Il n'a pas craint les plaisanteries des gamins, Un grand désir de voir Jésus l'étreint. L'impression est si sérieuse que le respect humain disparaît. Il a essayé honnêtement de réparer les torts qu'il a pu faire et donne aux pauvres la moitié de ses biens. Mais il a soif d'autre chose, aussi quel honneur, quelle joie pour lui. Dans la grande ville affairée, c'est sous son toit que le Maître va demeurer et, répondant aux murmures de la foule, Jésus dit expressément : « Aujourd'hui le salut est entré dans cette maison car celui-ci est aussi un fils d'Abraham. » Fils d'Abraham par l'élection de Dieu, fils d'Abraham par la droiture du caractère, par la foi. Jésus ajoute : « Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu, »

C'est là le centre de son message et nul ne l'a mieux mis en lumière que Saint Luc.

L'Église a-t-elle saisi ce message dans son intégrité ? N'est-elle parfois tentée de le restreindre, de l'amoindrir et de ne pas voir le geste du Sauveur se penchant sur tous les perdus, même sur ceux qui s'obstinent dans le mal. A-t-on parfois le devoir de secouer la poussière de ses souliers sur ceux qui ne veulent pas recevoir le message ou doit-on sans cesse lutter et persévérer ? Où est la vérité entière telle que la conçoit la miséricorde de Dieu ? Seigneur, aide-nous dans notre Incrédulité et pardonne-nous la faiblesse de notre foi et de notre amour.


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