MÉDITATIONS EN MARGE DE L'ÉVANGILE SELON SAINT LUC
GÉTHSÉMANÉ
LUC, XXII, v. 40 à 46.
Depuis ma lointaine enfance, j'ai bien souvent lu et relu
cette scène; chaque année le jeudi saint, le
l'ai méditée ou entendu méditer; j'ai
eu la douceur de le faire un jour dans le jardin des
oliviers inondé de soleil où au pied des
arbres centenaires, un vieux moine franciscain cultive de
petites fleurs. J'ai aimé et
répété le Mystère de
Jésus de Pascal jusqu'à le savoir presque par
coeur. Mais ai-je jamais pénétré dans
le sanctuaire de l'agonie de mon Sauveur, ne suis-je pas
restée sur le seuil, ne pouvant saisir et comprendre
entièrement sa souffrance ? Aux heures d'angoisse de
tristesse, de dépouillement, j'ai
évoqué sa figure douloureuse, mais
qu'était alors ma peine près de sa divine
meurtrissure! Lui-même venait à mon aide et me
consolait. Si jamais j'ai pu dire alors : « Ta
volonté soit faite et non la mienne », c'est
bien parce qu'il était là, me donnant Sa
grâce et revêtant ma faiblesse de Sa force
adorable.
Seigneur Jésus, en
Géthsémané, mon Sauveur souffrant et
bien-aimé, apprends-moi à veiller et prier
avec Toi. Tu as connu le frisson de l'être devant la
douleur physique et morale, ce recul instinctif de la
volonté. Librement, fortement, saintement, Tu l'as
dominé et Tu as laissé passer sur Toi tout le
flot de la colère divine. Mon Sauveur, donne-moi une
parcelle de ton courage, de ton acceptation, de ton
obéissance entière.
Pascal l'a dit : « Tu es en agonie
jusqu'à la fin du monde. » jamais cette parole
n'a été plus vraie qu'aujourd'hui. Dans le
jardin Tu as porté le poids de tous les crimes, du
mal grandissant, de l'angoisse et de la douleur universelle.
Jésus-Christ, qui as tant souffert pour les
péchés de ce pauvre monde troublé et
déchiré, permets à ton Église de
t'accompagner dans cette souffrance et cette agonie et de
t'y rester fidèle jusqu'au bout. Que sa prière
ardente, instante, suppliante, rejoigne la tienne.
- Partout nous désirons te suivre
- Oh! Christ par toi nous voulons vivre
- Lutter, travailler et souffrir.
- De nos combats sois là victoire,
- Sois notre tout et notre gloire,
- Avec toi, nous voulons mourir.
.
L'ARRESTATION
LUC, XXII, 47 à 53.
Le jardin est plongé dans l'obscurité.
L'ange qui a réconforté le Seigneur est
reparti. Le Maître s'est approché à
nouveau des disciples endormis - « Levez-vous
maintenant. » Déjà dans le sentier
pierreux, on entend des pas, le murmure d'une foule. judas
guide vers Jésus les soldats qu'envoie le
sanhédrin. Il n'y a dans l'histoire aucun geste plus
atroce que ce baiser donné par le traître.
« C'est ici votre heure, et la puissance des
ténèbres », dit le Seigneur.
Dans ce duel terrible qui se joue entre Dieu et
Satan, celui-ci paraît triompher : fuite des
disciples, trahison de judas, revirement de la foule et la
haine des chefs de la nation s'étalant au grand jour,
tout proclame la victoire éclatante du mal. Dieu
semble si loin, silencieux, comme absent... Les mains
liées, abandonné de tous, Jésus va vers
son destin.
Aux jours actuels, si Dieu se tait aussi
laissant, en apparence, le monde à sa folie,
souvenons-nous de ce passage des Évangiles. Le
Père s'est retiré; son Fils a
été livré aux mains de ses ennemis;
Satan dominait, semble-t-il. Pourtant l'heure de la victoire
sur le mai approchait et dans l'ignominie de la croix, toute
la gloire de Dieu et sa puissance pour le salut du monde ont
éclaté.
Que notre foi, tâtonnant dans les
ténèbres de l'heure présente, apprenne
à voir rayonner de cette croix la suprême
lumière.
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LA PASSION DU
SEIGNEUR
Sur les colonnes des cathédrales et des
églises ou parfois dans de petites chapelles, au long
des chemins de campagne, dans des endroits de
pèlerinages fameux, on voit de petits tableaux
représentant les scènes de la Passion du
Sauveur de son arrestation à son ensevelissement. On
appelle cela le chemin de la croix.
Nous voudrions maintenant parcourir pas à
pas ce chemin. Heureuses malgré leurs angoisses et
leur tristesse, les femmes de Jérusalem et de
Galilée qui ont pu contempler du Prétoire au
Calvaire la figure douloureuse du Sauveur! Heureux Saint
Paul qui pouvait écrire à ses paroissiens :
« je n'ai rien voulu savoir d'autre parmi vous que
Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié.
» Et encore : « J'achève en mon corps les
souffrances du Christ! » Heureux Saint François
d'Assise, si pénétré de douleur en
pensant à son Sauveur que sa chair elle-même a
porté les stigmates de sa peine!
Dans une profonde humiliation, nous nous sentons
incapables et trop indignes pour partager ainsi la Passion
de notre Sauveur. Qu'il nous suffise de relire le
récit dans son entier, tel qu'il nous est
rapporté dans une harmonie des quatre
évangiles, de le faire avec adoration, dans le
recueillement, et de rendre grâces dans la repentance
et la foi.
« Il a été blessé pour
nos péchés, meurtri pour nos iniquités!
» a dit le prophète, et Pascal a entendu
descendre de la croix cette parole : « J'ai
versé telle goutte de mon sang pour toi! »
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HARMONIE DES QUATRE
ÉVANGILES JÉSUS DE NAZARETH
d'après les
témoins de sa vie (Alex. Westphal.)
RENIEMENT DE
PIERRE
La cohorte, le tribun et les huissiers prirent
Jésus et le lièrent. lis commencèrent
par le mener chez Anne, beau-père de Caïphe qui
était le grand-prêtre de l'année.
C'était ce Caïphe qui avait donné aux
Juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu'un seul homme
meure pour le peuple. »
Or Simon Pierre et un autre disciple suivaient
Jésus; ce disciple, qui était de la
connaissance du grand-prêtre, entra en même
temps que Jésus dans la cour. Quant à Pierre,
il était resté dehors contre la porte. L'autre
disciple sortit donc, parla à la portière et
le fit entrer.
Il faisait froid. Les esclaves et les hommes de
service groupés autour d'un brasier qu'ils avaient
allumé, se chauffaient. Pierre se tenait avec eux et
se chauffait aussi.
La servante qui était la portière,
voyant Pierre assis à la lueur du feu, le
considéra attentivement, et lui dit : « N'es-tu
pas, toi aussi, du nombre des disciples de cet homme ? -
Non, pas moi », répondit-il.
Comme il sortait vers la porte, un autre
l'aperçut et dit à ceux qui étaient
là : « Celui-ci était avec Jésus
le Nazaréen. » Pierre le nia de nouveau avec
serment : « je ne connais point cet homme. »
Après un intervalle d'environ une heure, un autre
affirmait le fait en disant : « C'est vrai! Celui-ci
était aussi avec lui car c'est un Galiléen.
Les assistants s'approchèrent et dirent à
Pierre : « Certainement toi aussi tu en es, ton langage
te fait connaître. » Un des serviteurs du
souverain sacrificateur lui dit : « Ne t'ai-je pas vu
dans le jardin avec lui ? Tu es des leurs. »
Alors Pierre se mit à faire des
imprécations et à jurer : «Je ne connais
point cet homme, et toi, je ne sais ce que tu veux dire.
» Au même instant, comme il parlait encore, le
coq chanta. Le Seigneur se retourna et regarda Pierre. Alors
Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur et comment Il
avait dit : « Avant que le coq ait chanté
aujourd'hui, tu me renieras trois fois! » Pierre sortit
et dehors pleura amèrement.
Cependant le grand-prêtre interrogea
Jésus au sujet de ses disciples et de son
enseignement. Jésus lui répondit : « J'ai
parlé ouvertement au monde; j'ai toujours
enseigné dans la synagogue et dans le parvis du
temple où les juifs s'assemblent habituellement et je
n'ai rien dit en cachette. Demande à ceux qui ont
entendu quel a été mon langage; eux ils savent
bien ce que j'ai dit. »
À ces mots un des huissiers placés
à côté de Jésus lui donna un
soufflet en lui disant : « Est-ce ainsi que tu
réponds au grand-prêtre ? »
Jésus s'adressa à cet homme :
« Si j'ai mal parlé dépose toi-même
contre moi; si j'ai bien parlé, pourquoi me
frappes-tu ? »
Mais les hommes qui tenaient Jésus se
moquaient de lui, le brutalisaient; après lui avoir
voilé le visage, ils l'interrogeaient en disant :
« Prophétise; quel est celui qui t'a
frappé ? Ils l'outrageaient par toutes sortes de
propos.
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DEVANT
CAÏPHE
Alors Anne l'envoya lié à Caïphe, le
grand-prêtre.
Dès que le jour parut, les anciens du
peuple, les chefs des prêtres et les scribes
s'assemblèrent; ils firent comparaître
Jésus devant leur sanhédrin et lui
parlèrent ainsi : « Si tu es le Christ dis-le
nous? » Il leur répondit : « Quand
même je vous le dirais vous ne le croiriez pas et je
vous Interrogerais vous ne me répondriez pas.
»
Tout le sanhédrin cherchait contre
Jésus un témoignage qui le fît condamner
à mort; mais ils n'en trouvaient point. Car plusieurs
portaient de faux témoignages contre lui et leurs
dépositions étaient contradictoires. Il en
surgit enfin quelques-uns qui
portèrent à sa charge ce faux
témoignage : « Nous lui avons entendu dire ceci
: « je détruirai ce temple et je rebâtirai
en trois jours un temple qui ne sera pas fait par la main
des hommes. »uns qui portèrent à sa
charge ce faux témoignage : « Nous lui avons
entendu dire ceci : « je détruirai ce temple et
je rebâtirai en trois jours un temple qui ne sera pas
fait par la main des hommes. »
Mais même sur ce point leurs
dépositions ne s'accordaient pas. Alors le
grand-prêtre se leva au milieu du conseil et
interrogea Jésus : « Ne réponds-tu rien
à ce que ces gens-ci déposent contre toi ?
» Mais Jésus gardait le silence; Il ne
répondit pas un mot. Une seconde fois le
grand-prêtre l'interrogea : « Au nom du Dieu
vivant je t'adjure. Dis-nous si tu es le Christ, le Fils du
Dieu éternellement béni! » « Tu l'as
dit! répondit Jésus, je le suis. Et de plus je
vous le dis dès à présent, vous verrez
le Fils de l'homme assis à la droite de la
toute-puissance et venant sur les nuées du ciel!
»
Alors le grand-prêtre déchira ses
vêtements et dit : « Il a
blasphémé! Qu'avons-nous encore besoin de
témoins! Vous-mêmes avez entendu le
blasphème, que vous en semble ? » Toute la
multitude se leva : « Nous l'avons entendu de sa
bouche! » Et tous le condamnèrent comme
méritant la mort. Puis ils le conduisirent chez
Pilate.
.
DEVANT PILATE
Des membres du sanhédrin amenèrent
Jésus de chez Caïphe au prétoire. Le jour
se levait, Les juifs n'entrèrent pas dans le
prétoire afin de ne pas contracter de souillure et de
pouvoir manger la Pâque. Pilate vint donc à eux
dehors. Jésus comparut devant le gouverneur.
« Quelle accusation, leur dit Pilate,
portez-vous contre cet homme ? » Ils lui dirent :
« Si ce n'était pas un malfaiteur nous ne te
l'aurions pas livré! » Pilate leur
répliqua : « Prenez-le vous-même et
jugez-le selon votre loi. » - « Nous n'avons le
droit de faire mourir personne », dirent les juifs.
C'était afin que fût accomplie la parole que
Jésus avait dite pour indiquer de quelle mort il
devait mourir.
Alors ils commencèrent à l'accuser
: « Nous avons trouvé cet
homme excitant notre peuple à la révolte,
l'empêchant de payer le tribut à César
et se disant le Christ-Roi. »
Pilate rentra donc dans le prétoire, fit
venir Jésus et lui dit
« Tu es le roi des Juifs ? »
Jésus lui répondit « Dis-tu ceci de
toi-même ou d'autres te l'ont-ils dit de moi » -
« Suis-je juif, moi! répliqua Pilate. Ta nation
et les chefs des prêtres t'ont livré à
moi : qu'as-tu fait? » - « Mon royaume n'est pas
de ce monde, répondit Jésus. Si ma
royauté était de ce monde, mes sujets auraient
combattu, afin que je ne fusse pas livré aux juifs,
mais maintenant ma royauté n'est point d'ici-bas...
»
Pilate lui dit - « Tu es donc roi ? »
Jésus répondit : « Tu le dis, je suis
roi. je suis né pour cela, je suis venu dans le monde
pour rendre témoignage à la
vérité. Quiconque est de la
vérité écoute ma voix. »
Pilate lui dit : « Qu'est-ce que la
vérité ? »
Comme les chefs des prêtres formulaient
encore contre lui toutes sortes d'accusations, Pilate fit
subir à Jésus un second interrogatoire. «
Tu ne réponds rien, lui dit-il, vois ce dont on
t'accuse ! » Mais Jésus ne répondit plus
rien, ce dont Pilate fut très surpris. Il sortit de
nouveau vers les Juifs et dit aux chefs des prêtres et
à la foule : « je ne trouve rien de coupable en
cet homme. Aucun sujet d'accusation. » Eux pourtant
insistaient avec force et disaient : « Il soulevait le
peuple en enseignant par toute la Judée et c'est
après avoir commencé par la Galilée
qu'il est arrivé jusqu'ici! »
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DEVANT
HÉRODE
À ce mot de Galilée, Pilate demanda si
l'homme était Galiléen. Informé qu'il
était sujet d'Hérode, il le renvoya à
Hérode, qui se trouvait lui aussi à
Jérusalem ces jours-là.
Voir Jésus fut pour Hérode une
grande joie, Il désirait depuis longtemps le
connaître, parce qu'il entendait parler de lui et il
espérait lui voir faire quelque miracle. Aussi
l'interrogea-t-il longuement. Mals Jésus ne lui
répondit rien. Quant aux chefs des prêtres, ils
étaient là debout, le harcelant de leurs
accusations, Alors Hérode avec ses gardes ne fit plus
aucun cas de Jésus; par
dérision, il l'affubla d'une robe blanche et le
renvoya à Pilate. Pilate et Hérode, ennemis
jusqu'à ce moment, à dater de ce jour
devinrent amis.
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RETOUR DEVANT
PILATE
Alors Pilate, ayant convoqué les chefs des
prêtres, les magistrats et le peuple, leur tint ce
discours : « Vous m'avez présenté cet
homme comme un agitateur, et voici l'ayant examiné
devant vous, je ne l'ai trouvé coupable d'aucune des
choses dont vous l'accusez. Et Hérode non plus, car
il nous l'a renvoyé, Ainsi il n'a rien fait qui
mérite la mort. Donc après lui avoir
infligé une correction, je lui rendrai sa
liberté. »
À l'occasion de chaque fête, le
gouverneur avait coutume de relâcher à la foule
un prisonnier, celui qu'elle voulait. Or, il y avait
à ce moment un prisonnier fameux, nommé
Bar-Abbas, détenu avec ses complices pour avoir
commis un meurtre dans une sédition. La foule monta
au tribunal et demanda à Pilate ce qu'il avait
coutume de leur faire. Quand donc ils furent
assemblés, Pilate leur dit : « Lequel
voulez-vous que je vous relâche, Bar-Abbas ou
Jésus, qu'on appelle Christ? » Car il savait que
c'était par jalousie que les prêtres et les
anciens lui avaient livré Jésus. À ce
moment, comme il siégeait au tribunal sa femme lui
envoya dire : « Ne te mêle pas de l'affaire de ce
juste, car j'ai aujourd'hui été fort
tourmentée en songe à cause de lui. » De
leur côté les chefs des prêtres et les
anciens persuadèrent à la foule de demander
Bar'Abbas et de faire périr Jésus.
Le gouverneur reprit sa question : « Lequel
des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils
s'écrièrent tous d'une seule voix : «
Bar-Abbas! Non pas celui-ci, mais Bar-Abbas. À mort
celui-ci! Relâche-nous Bar-Abbas. » Et pourtant
Bar-Abbas était un brigand.
Pilate, désirant délivrer
Jésus, leur adressa de nouveau la parole : « Que
voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez
Jésus roi des juifs, surnommé le Christ ?
»
Ils lui répondirent par des cris : «
Crucifie, crucifie-le. »
Pour la troisième fois, il leur dit :
« Mais quel mal a-t-il donc fait, cet homme? Je n'ai
rien trouvé en lui qui soit digne de mort. je vais
donc après l'avoir châtié lui rendre la
liberté! »
Mais Ils Insistaient avec de grands cris,
demandant qu'il fût crucifié; et la clameur
montait, grandissante.
Voyant donc qu'il n'obtenait rien, mais que le
tumulte allait croissant, Pilate voulant satisfaire la
foule, prononça un arrêt conforme à leur
demande. À leur requête, il leur relâcha
celui qui avait été mis en prison pour
émeute et pour meurtre et ordonna de saisir
Jésus et de la flageller.
Les soldats l'emmenèrent dans
l'intérieur de la cour, c'est-à-dire dans le
prétoire et y appelèrent toute la cohorte.
Après l'avoir déshabillé, ils
affublèrent Jésus d'un manteau' militaire de
couleur rouge; puis Ils tressèrent une couronne
d'épines et la lui mirent sur la tête ainsi
qu'un roseau dans la main droite; et s'agenouillant devant
lui, ils le bafouaient en disant
« Salut, roi des Juifs! »
Ils le frappaient à la tête avec un
roseau, ils crachaient sur lui, ils lui donnaient des
soufflets, tout en faisant devant lui de profondes
révérences.
Pilate reparut de nouveau et dit au peuple :
« Voici : je vous l'amène dehors afin que vous
sachiez que je ne trouve aucun motif de le condamner. »
Jésus sortit donc portant la couronne d'épines
et le manteau de pourpre, et Pilate leur dit : « Voici
l'homme! »
Quand les chefs des prêtres
l'aperçurent, ils se mirent à crier : «
Crucifie, crucifie-le! » Pilate leur dit : «
Prenez-le donc vous-mêmes et le crucifiez ; moi, je ne
trouve en lui nulle matière à condamnation.
» - « Et nous, dirent les Juifs, nous avons une
loi et selon cette loi, il doit mourir parce qu'il s'est
fait Fils de Dieu! »
Lors donc que Pilate entendit cette parole, il
fut de plus en plus effrayé. Il rentra dans le
prétoire et dit à Jésus : «
D'où es-tu ? » Mais Jésus ne lui donna
pas de réponse. Pilate lui dit : « Tu ne me
parles pas ? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te
crucifier et le pouvoir de te relâcher? »
Jésus lui répondit : « Tu n'aurais aucun
pouvoir sur moi s'il ne t'avait été
donné d'en haut. C'est pourquoi
celui qui me livre à toi est coupable d'un plus grand
péché. »
Là-dessus Pilate faisait effort pour le
relâcher. Mais les Juifs lui criaient,: « Si tu
relâches celui-ci tu n'es point ami de César;
car quiconque se fait roi, se déclare contre
César. »
À l'ouïe d'un tel langage, Pilate fit
venir Jésus au dehors et s'assit au tribunal, au lieu
appelé le Pavé de mosaïque - en
hébreu Gabbatha. C'était la veille de la
Pâque, aux environs de midi, Pilate dit aux Juifs :
« Voici votre roi! » Mais ils criaient : «A
mort! À mort! Crucifie-le! » - «
Crucifierai-je votre roi? » Les chefs du peuple
répondirent : « Nous n'avons point d'autre roi
que César! » Alors Pilate demanda de l'eau et se
lava les mains devant le peuple en disant : « je suis
innocent du sang de cet homme, à vous d'en
répondre! » - « Que son sang retombe sur
nous et sur nos enfants! répondit le peuple.
»
Là-dessus Pilate leur abandonna
Jésus pour être crucifié. Les soldats
lui ôtèrent le manteau de pourpre et lui
remirent ses propres vêtements. Puis ils prirent
Jésus et l'emmenèrent.
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