HUDSON TAYLOR
CINQUIÈME PARTIE
SEPT MOIS AVEC
WILLIAMS BURNS
1855-1856
(de vingt-trois
à vingt-quatre ans)
CHAPITRE 29
Ferme, inébranlable
février-avril 1856
C'était le milieu de février. M.
Burns et Hudson Taylor étaient de nouveau
à Shanghaï après quelques
semaines d'absence. Leur second voyage en commun,
le onzième pour Hudson Taylor, avait
duré du 28 janvier au 18 février et
les avait conduits à Sungkiang. Ils avaient
été désappointés de
quitter la contrée de Wutien, où
l'oeuvre était pleine de promesses, et ils
étaient revenus à Shanghaï pour
se réapprovisionner en vue de retourner, si
possible, dans cette région. Mais le
Seigneur avait d'autres plans pour eux.
Ils rencontrèrent à la
réunion de prière hebdomadaire, qui
avait lieu chez le Dr Medhurst, un capitaine
chrétien dont le vaisseau venait d'arriver
de Swatow. Cet homme se montrait extrêmement
affligé par la situation de ce port, l'un
des principaux centres commerciaux du Sud. La
population y était avide de gain et
dénuée de scrupules. Le trafic de
l'opium et celui des « coolies » y
fleurissaient, ainsi que la piraterie. Enfin,
quoique ce ne fût pas un port ouvert en vertu
du Traité, des étrangers s'y
étaient établis,
et leur présence ne
faisait qu'ajouter aux vices de la localité.
Jusqu'à Amoy, à près de deux
cent cinquante kilomètres de là, on
ne rencontrait ni missionnaire, ni pasteur ;
l'absence de la vie de famille, et du
contrôle découlant de la loi et du bon
ordre, rendaient la situation extrêmement
mauvaise.
En parlant à M. Burns et Hudson
Taylor, le capitaine insista sur la
nécessité de faire de Swatow un
centre de travail missionnaire. Si d'autres
étrangers pouvaient y vivre, pourquoi pas
des ouvriers du Seigneur ?
« Le missionnaire qui voudrait se
frayer un chemin dans ces ténèbres ne
devrait pas craindre, disait le capitaine Bowers,
de partager la vie des rebuts de la
société chinoise venus de tous les
ports du Sud. » Cela rappelait Wutien, mais en
pire, et Hudson Taylor avait senti tout de suite
dans les paroles du capitaine un appel de
Dieu.
Je n'avais jamais eu un père
spirituel comme M. Burns, écrivait-il
longtemps après, je n'avais jamais connu des
relations aussi bénies et aussi heureuses;
et je me disais que la volonté de Dieu ne
pouvait pas être que nous nous
séparions.
Plusieurs jours
s'écoulèrent ainsi, mais il ne
pouvait échapper à la conviction que
le Seigneur le voulait à Swatow :
Dans un grand trouble
intérieur, j'allai voir un soir avec M.
Burns des amis américains près de la
Porte du Sud. Après le thé, Mme
Lowrie nous joua l' « Appel missionnaire
». Je ne l'avais encore jamais entendu et il
m'impressionna beaucoup. En l'écoutant, mon
mur se brisait, et je disais au Seigneur avec les
paroles que l'on venait de chanter « Je veux y
aller. - Je ne veux pas hésiter plus
longtemps à quitter amis et espoirs - et
tout lien qui enchaîne le coeur... Aussi, peu
importe si l'orage ou le soleil est mon partage, si
ma coupe est douce ou amère. - Je t'en prie
seulement, ô Dieu, rends-moi saint et
fortifie mon esprit pour l'heure de la lutte
».
En sortant, je demandai à M.
Burns de venir jusqu'à la petite maison que
j'habitais, et là, avec bien des larmes, je
lui racontai comment le Seigneur m'avait conduit et
combien j'avais été rebelle et peu
disposé à le quitter pour cette
nouvelle sphère d'activité. Il
écoutait avec une singulière
expression, faite de surprise et de plaisir
plutôt que de tristesse, et me
répondit qu'il s'était
décidé le soir même à me
dire qu'il avait entendu le Seigneur l'appeler
à Swatow et que son seul regret avait
été de devoir renoncer à notre
heureuse communion.
Ainsi, non seulement le Seigneur avait
donné, mais encore il
rendait à Hudson Taylor
l'amitié qui tenait tant de place dans sa
vie. Ils allèrent voir le lendemain matin le
capitaine Bowers et lui annoncèrent que leur
devoir leur semblait être d'aller tous les
deux à Swatow. Dans sa joie, le capitaine
leur offrit le passage sur son bateau et, le 6
mars, deux ans après l'arrivée
d'Hudson Taylor à Shanghaï, ils
s'embarquaient pour leur nouveau champ de
travail.
Le même soir, le bateau jetait
l'ancre, au milieu du brouillard, en face de
l'île Gutzlaff. Tout lui rappelait le
dimanche de février où, pour la
première fois, il avait passé
à cet endroit. Alors, il n'avait pas encore
vu la terre chinoise ni un seul visage de ce pays.
Mais maintenant, comme tout lui était devenu
familier ! Ses expériences avaient
été nombreuses et variées, et
avaient fait du jeune homme, nouvellement
arrivé de la mère-patrie, un
missionnaire utile. Il parlait deux dialectes, dont
l'un est utilisé dans les
quatre-cinquièmes de la Chine, et il
était sur le point d'en apprendre un
troisième. Devenu au travers de bien des
épreuves et des difficultés un bon
soldat de la Croix, il était prêt
à rester seul dans un milieu
particulièrement difficile. La guerre, avec
son cortège d'horreurs, la détresse
prolongée par l'insuffisance des ressources,
l'état de dépendance dans lequel il
s'était matériellement trouvé,
la maladie, les changements, les incertitudes, tout
cela avait formé son coeur au repos et
à la patience, et l'avait amené
à s'attendre à Dieu toujours
davantage. Puis des tournées missionnaires,
seul ou avec d'autres collègues, avaient
grandement élargi son horizon. Onze voyages
avaient été faits durant ces deux
années. Que de choses n'avait-il pas
vécues : inévitables exercices
d'âme et de coeur, fatigues, efforts, dangers
par eau et par terre, périls de la part des
brigands, peines et travaux? Mais il s'était
abreuvé aussi aux sources secrètes de
la foi et de la prière.
Que d'encouragements, rendus plus
précieux encore par de nombreuses
déceptions : des âmes gagnées
à la vie éternelle par son
ministère ; le sentiment d'être uni au
peuple, ce qui compensait tous les ennuis
occasionnés par le costume indigène ;
une amitié plus riche et plus profonde qu'il
n'en avait jamais eue ou même
espérée ; une liberté plus
grande dans le domaine matériel, grâce
aux amis généreux que le Seigneur lui
avait suscités. Une seule chose encore
n'était pas certaine : il n'avait toujours
pas de foyer, pas
d'activité stable, pas de plans
définitifs. Mais la route de la foi
était plus claire, et il avait appris
à remettre l'avenir entre les mains de Dieu.
Aussi ne s'en inquiétait-il plus et, en
quittant Shanghaï, il ne se demandait pas ce
qu'il ferait à Swatow, ni quelle influence
ce voyage aurait sur la suite de sa vie. Il savait
seulement que le Seigneur avait ouvert devant lui
une porte, et il était de plus en plus
heureux de ne faire qu'un seul pas à la
fois. Il écrivait au moment de son
départ :
Pour ce qui est de Swatow, nous
regardons au Seigneur pour être guidés
et bénis... Selon, que nous serons conduits,
nous reviendrons plus tôt ou plus tard, ou
pas du tout... N'ayant pas de plans, je ne puis
vous en parler.., Priez pour nous, priez pour nous.
Vous ne savez pas où et comment nous pouvons
être quand vous lirez ces lignes. Oh ! priez
pour que nous soyons gardés du mal et
employés par Dieu pour la conversion des
pécheurs.
Ainsi, dans la prière et la foi,
ils approchèrent de la vaste province du
Kwangtung. Le 12 mars, ils jetaient l'ancre en face
de la Double Île, à quelques
kilomètres du but. Il leur eût
été facile de s'établir au
milieu de la population européenne et, de
cette base commode, de visiter la côte pour
leurs travaux missionnaires. Mais une telle
manière de faire n'attirait ni M. Burns ni
Hudson Taylor. Fuyant la corruption qui
régnait dans cette concession
européenne, ils allèrent à
Swatow même pour avoir un pied-à-terre
au milieu de la population qu'ils voulaient
atteindre. Pour cela, leur costume chinois fut
très utile. Il sembla tout d'abord
impossible de trouver un logement. Mais
bientôt leur prière fut exaucée
et leur foi fortifiée par une de ces
délivrances providentielles si souvent
préparées pour les enfants de Dieu.
Après deux jours de recherches
infructueuses, ils purent louer une chambre
située au-dessus d'un magasin d'encens, dans
un quartier surpeuplé, pour le prix de dix
dollars par mois. Cette chambre, à laquelle
on accédait par une trappe, fut
divisée en trois. Hudson Taylor
décrit leur installation dans sa
première lettre à ses parents
:
Ma chambre à coucher est au
sud; M. Burns a le côté nord, et nous
travaillons dans le petit coin qui est à
l'ouest. Les cloisons sont faites avec des draps et
quelques planches... Nos lits consistent aussi en
quelques planches, et nous avons pour table le fond
d'une caisse posé sur des ballots de livres.
Nous pourrons en avoir une meilleure
un jour ou l'autre, mais aucune
de ces choses ne se trouve toute prête
à Swatow. Pour le moment, moyennant la somme
d'un shilling environ, nous avons
complètement meublé la maison, avec
deux chaises et un fauteuil de bambou.
Ce fut là, au milieu de gens de
la plus basse classe, qu'ils jetèrent la
petite semence dont est résultée
aujourd'hui une abondante moisson. Quelques
années auparavant, un missionnaire y avait
travaillé déjà ;
repoussé de lieu en lieu, il avait parcouru
toute la contrée, donnant, comme son
Maître, l'exemple de la patience et de
l'amour (1). Puis
il était retourné à Hongkong
et n'avait pas été remplacé ;
il n'y avait donc plus personne à Swatow
pour rendre témoignage à
l'Évangile.
M. Burns qui connaissait le dialecte de
Canton, put se faire comprendre dès le
premier jour, mais Hudson Taylor fut obligé
de se remettre à l'étude, tant la
langue parlée à Swatow était
différente des dialectes qu'il
connaissait.
Il y a beaucoup d'ouvrage,
écrivait-il à sa mère peu
après son arrivée, mais je ne puis le
faire pour le moment. Après avoir pu parler
en toute liberté, c'est dur de recommencer
dans un endroit où l'on ne peut comprendre
la moindre phrase. Mais si nous pouvons être
utiles ici, quel privilège ! Toutes mes
expériences passées sont de la plus
grande valeur car, sans la connaissance des
Chinois, habillé comme un étranger et
dépaysé au milieu du peuple, il
serait impossible de rester ici. Prie pour moi, et
ne te fais pas de souci. Le Seigneur veillera sur
nous.
Si sa mère et ses amis avaient pu
savoir les conditions dans lesquelles il vivait,
ils se seraient certainement fait bien plus de
souci encore. Car Swatow était un champ de
travail difficile et dangereux. Deux plaies,
entretenues sous la protection des
étrangers, rendaient ces derniers
odieux
Environ deux cents caisses d'opium
sont importées chaque mois, écrivait
Hudson Taylor dans la même lettre. Chaque
caisse contient quarante balles de deux kilos
environ. Ainsi pas moins de seize mille kilos
d'opium entrent en Chine, mensuellement, par ce
seul port, pour une valeur de deux cent cinquante
mille livres sterling. Après cela, tu ne
seras pas étonnée de savoir que le
peuple est plongé dans la misère,
l'ignorance et le vice.
De plus, un cruel commerce d'esclaves
est entretenu sous le nom de trafic de coolies
». Les hommes sont engagés pour de
lointains travaux et pour un certain nombre
d'années; on leur paie une prime, et on leur
dit qu'ils vont faire fortune. Mais cela n'est
qu'une forme et bien peu en reviennent. Ou bien on
les capture par des moyens pires 'encore. Une fois
qu'ils sont sur le vaisseau, l'agent reçoit
tant par tête et ces malheureux
découvrent bientôt qu'ils sont
tombés dans la plus cruelle des
captivités. Certains se jettent à la
mer pour s'échapper, mais ils sont
généralement repris et
flagellés. Certains navires transportent
mille hommes, d'autres trois ou quatre
cents.
Beaucoup de ces gens meurent
avant d'avoir atteint leur destination Cuba, La
Havane ou Callao.
Le peuple, ici, n'aime pas les
étrangers, et nous ne pouvons sortir sans
être insultés ou tournés en
ridicule. je crois que je n'ai jamais vécu
dans une ville aussi pervertie. Prie beaucoup pour
moi, pour que j'aie grâce et patience, forces
physiques et spirituelles pour endurer toutes ces
choses, et même y trouver une
bénédiction.
Comptant sur la présence
fidèle du Seigneur, les missionnaires furent
à même de persévérer.
Ils saisirent toutes les occasions d'apporter la
lumière au milieu de ces
ténèbres. Vers la fin de mars, au
cours d'une petite tournée dans les environs
de Swatow, ils rencontrèrent un fermier
âgé qui pouvait lire d'une
façon intelligente. À défaut
d'autre maître, ils furent heureux de
l'engager. Ils n'auraient guère pu trouver
meilleur aide pour apprendre le dialecte local.
Parlant et lisant plusieurs heures par jour avec ce
fermier, Hudson Taylor fit de tels progrès
que vers la mi-avril il put commencer un petit
travail à lui seul.
Quelques visites dans la campagne
environnante furent profitables et bienfaisantes en
dépit des dangers résultant de la
chaleur, car en mai il fait déjà
extrêmement chaud. M. Burns,
déjà accoutumé aux
étés du Sud, pouvait sortir à
toute heure sans risque, mais son compagnon
souffrait beaucoup.
Ce qui était plus accablant
encore que la chaleur et la fatigue des nuits sans
sommeil, c'était le péché et
la souffrance qui les environnaient.
Si une ville a jamais eu besoin des
bénédictions de l'Évangile,
écrivait Hudson Taylor à sa soeur,
c'est certainement celle-ci. Les hommes sont
tombés si bas dans le péché
qu'ils ont perdu toute pudeur; ils sont au-dessous
des bêtes. Les fonctionnaires ne valent pas
mieux que le reste de la population, et au lieu de
refréner le mal. ils sont gouvernés
eux-mêmes par l'opium et l'amour de l'argent.
S'il est possible de vivre plus
mal que les païens, les marins et autres gens
qui fréquentent la Double Île
remportent la palme...
Vraiment le péché
règne et, comme toujours, les
créatures les plus à plaindre, et
dont la situation semble la plus
désespérée, ce sont les
femmes. Si bas que tombent les hommes dans les pays
païens, les femmes tombent plus bas encore.
Considérées à peu près
comme n'ayant pas d'âme, les jeunes filles
sont vendues presque toutes comme esclaves et ne
reçoivent absolument aucune
éducation. Les femmes mariées et les
familles sont en petit nombre, par rapport au reste
de la population, mais le nombre des femmes dans la
détresse est très grand. Je dis
à dessein dans la détresse, car elles
ne sont élevées que pour être
vendues. Elles deviennent propriété
absolue de leurs possesseurs et n'ont aucun moyen
d'échapper à une vie que la plupart
d'entre elles abhorrent...
Ce n'est guère un, sujet
sur lequel je devrais t'écrire, mais si tu
ne sais pas cela, comment pourrais-tu avoir
pitié et prier pour elles ? Les femmes
anglaises ne se doutent pas de tout ce qu'elles
doivent à l'Évangile. Combien peu
d'entre elles aiment assez Christ pour venir ici et
essayer de sauver celles qui périssent. Cela
implique un sacrifice; mais si bas qu'elles aient
à se pencher, Jésus s'est
penché plus bas encore.
Tel était le voisinage qu'il
supportait, semaine après semaine, mois
après mois, avec la force de Dieu.
Fréquemment séparé de M. Burns
dans l'intérêt de l'oeuvre, il
demeurait seul. Les voisins le regardaient aller et
venir et observaient les moindres détails de
sa conduite. Il vivait au grand jour, sous les yeux
de ce peuple, et cette vie d'amour et de
pureté parlait plus qu'il ne pouvait le
croire à leurs coeurs
ténébreux. Trois ans plus tard,
à l'assemblée annuelle de la
Société dont Hudson Taylor
dépendait, le Dr De la Porte
(2), de la Double
Île, pouvait dire :
J'ai eu l'honneur et le plaisir
d'être intimement lié avec l'un des
agents de la Société, qui travaillait
alors à Swatow, un nommé Hudson
Taylor, au zèle et au dévouement de
qui je puis rendre le plus cordial
témoignage. J'ai vu ce jeune homme rentrer
chez lui à la fin du jour, fatigué,
les pieds meurtris, le visage brûlé
par le soleil : il se jetait, épuisé,
sur son lit et se relevait quelques heures
après pour affronter le dur labeur d'une
nouvelle journée. Il jouissait visiblement
du plus profond respect de la part des Chinois et
faisait beaucoup de bien au milieu d'eux. Son
influence était comme le parfum d'une fleur,
et il répandait autour de lui la douce odeur
d'un vrai christianisme.
Signalons enfin, en terminant ce
chapitre, que le mois d'avril apporta à
Hudson Taylor une importante nouvelle : celle des
fiançailles de sa soeur Amélie avec
son ami Benjamin Broomhall. Un peu plus tard, tous
deux lui faisaient espérer qu'ils
viendraient le rejoindre, pour se consacrer eux
aussi à l'évangélisation de la
Chine. En juin, il écrivait à sa
soeur à ce sujet :
J'ai le plus grand désir que
tu viennes travailler ici, non à cause de
moi, mais à cause de Jésus et des
pauvres Chinois. Regarde au Seigneur pour qu'Il te
guide, et avant de laisser notre chère
mère, parviens à la claire certitude
que tes voies sont bien conformes à la
volonté de Dieu. Si tu viens, que ce ne soit
pas pour vivre avec moi ou près de moi. Si
Dieu nous l'accorde, nous serons bien
reconnaissants, sinon, nous devrons être
soumis. je ne puis dire pour quoi Il me
prépare. Que ce soit pour Sa gloire. Ne va
pas croire, d'après ce que je te dis
là, que mon amour pour toi ait
diminué en quoi que ce soit. Ce que je
désire est ceci : que tu abandonnes tout au
Seigneur. Plus pleinement tu le feras, plus Il te
rendra, beaucoup plus que tu ne Lui auras jamais
donné. Qu'Il te guide et te bénisse
pour l'amour de Jésus.
Il écrivait dans le même
sens à un ami qui lui demandait conseil
:
La lumière vous sera
certainement donnée. Mais n'oubliez pas,
alors que vous en désirez davantage,
l'importance de vivre selon la lumière que
vous avez reçue. Si vous vous sentez
appelé à l'oeuvre de Dieu, ne vous
inquiétez pas de l'heure et du chemin. Il
vous conduira. Je désire toujours plus
remettre toutes mes affaires entre les mains de
Dieu qui, seul, peut et qui veut certainement nous
conduire dans le chemin, si nous cherchons Son
secours humblement et avec foi...
Je suis sûr que vous me
pardonnerez si j'insiste auprès de vous sur
l'importance de chercher la direction divine par
vous-même, personnellement, et
indépendamment des autres. Chacun
individuellement a son devoir et sa
responsabilité vis-à-vis de Lui. La
conduite des autres ne peut pas me faire un devoir
de ce qui n'en est pas un pour moi; pas plus que
les exigences de mon devoir ne peuvent être
diminuées par la conduite, bonne ou
mauvaise. des autres. Nous pouvons et nous devons
remercier Dieu pour tout le secours qu'Il nous
donne par le moyen des autres dans
l'accomplissement de notre devoir. Mais essayons de
voir clairement notre propre chemin à la
lumière de Sa volonté et alors, dans
l'épreuve et l'indécision, nous
serons « fermes, inébranlables »,
ne nous étant pas appuyés sur un bras
charnel. Que le Seigneur vous guide et vous
bénisse et qu'Il vous donne de toujours vous
appuyer fortement sur Sa
fidélité.
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