Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Méditations sur le Cantique de Salomon



CHAPITRE II

Versets: 1, 3, 4, 7, 8, 14, 15, 16, 17.

VERS. 7.
« Filles de Jérusalem, je vous adjure par les gazelles ou par les biches des champs, n'éveillez pas, ne réveillez pas mon amour jusqu'à ce qu'elle le veuille. »

À la fin de ce jour heureux et sans nuages, nous laissons l'épouse du roi dans le repos que son immuable amour peut seul procurer. À l'ombre de la bannière de son amour, *entourée de ses bras, elle se repose dans cette éternelle étreinte. Elle prend plaisir en ce qu'Il est. Aussi parle-t-elle de son ombre, de son fruit, de son festin, de sa bannière, de sa main gauche, de sa droite.

Pour elle il n'y a que Christ; Christ est tout. Quand l'âme est occupée de Lui, Il veille à ce qu'elle ne soit point troublée. Les biches et les chevreuils sont les bêtes des champs les plus timides; le sens de l'ouïe est chez eux tellement développé, que la perception du danger qui les menace, même de fort loin, les épouvante. Ainsi devrions-nous prévoir à une grande distance l'approche de ce qui vient interrompre notre marche et notre communion avec le Seigneur, ou tout au moins faire tourner cela à la pratique de la sainteté, et à un dévouement plus complet à Christ.

« Voyez le craintif chevreuil, voyez la biche timide et tremblante, comme ils sont constamment sur leurs gardes, comme ils observent le changement de la brise, comme ils prêtent l'oreille afin de savoir si elle leur apporte sur ses ailes le bruit de quelque péril 1 Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles et par les biches des champs, je vous adjure, fils et filles du Dieu tout-puissant, je vous adjure de veiller, de prier, d'observer avec crainte et d'éviter tout ce, qui pourrait troubler ou essayer de troubler votre communion avec Dieu, les pensées de nature à distraire, l'exaltation de l'imagination, et le doute qui pousse à la défiance, à l'injustice; qu'ils ne viennent pas essayer d'éteindre la flamme du saint amour allumé dans vos âmes, et intercepter à vos yeux l'éblouissante clarté de la gloire du Dieu bienheureux, sur la face de Christ. »

VERS. 8.
« La voix de mon bien-aimé! le voici qui vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines. »

Quand l'âme est demeurée longtemps, sans interruption, en communion avec le Seigneur,. elle s'attache à Lui d'une manière plus vivante et désire plus ardemment son retour. Es-tu saisie, ô mon âme, du même empressement que l'aimante et aimée Sulamite quand elle prononçait ces paroles bénies: «La voix de mon bien-aimé ! le voici qui vient ! » Est-il réellement ton meilleur ami ? Nulle autre voix n'a-t-elle pour toi le charme de la sienne? L'attends-tu et soupires-tu journellement après lui?

Il existe une grande différence entre une personne qui croit en ce qu'on appelle « la doctrine du second avènement », et une âme aimante qui jouit de la communion du Seigneur et vit dans l'attente constante de sa venue. Qu'elle est petite l'influence que la simple croyance exerce sur le coeur et la vie, comparée à celle qui se produit lorsque Christ lui-même est le grand objet dont le coeur subit l'action, et que, à l'exemple des Thessaloniciens, « on attend des cieux le Fils de Dieu », ou que, comme l'épouse, on attend l'époux. « L'Esprit et l'épouse disent : Viens! » C'est le coeur de l'épouse qui dit: Viens ! bien qu'il soit poussé et formé à cela par l'Esprit qui y habite.

Nous entendons promptement et distinguons sans peine le son d'une voix aimée. À l'ouïe de son nom prononcé par une bouche bien connue, l'âme entière de Marie tressaillait.

Alors même que la personne qui parle est trop éloignée de nous pour nous permettre de saisir ses paroles, le son suffit à lui seul pour faire vibrer au dedans de nous les cordes les plus intimes, pour mettre en activité nos forces assoupies: « La voix de mon bien-aimé ! » s'écrie la Sulamite, « le voici qui vient ! » Tout son être est dans l'attente, Il approche; «Le Seigneur est près. Il vient ! Il vient! sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines. Mon bien-aimé est semblable au chevreuil on au faon des biches. » Ses pieds sont aussi légers que ceux du cerf.

Loin de satisfaire pleinement le coeur, la communion de l'Esprit quant an Seigneur, rend plus vif le désir de posséder le bonheur plus parfait que procure sa propre présence. Qu'y avait-il de plus doux, de plus cher, de plus précieux, que cette communion dont, an commencement de nos méditations, nous avons vu l'épouse jouir par la foi? Sa joie n'a pas été interrompue, elle a pu apprécier l'attachement de son bien-aimé et jouir de ses faveurs. Certains ont pensé que, dans ce passage, ou voyait la communion de l'épouse subir des alternatives de hausse et de baisse, que le grand nombre de ses privilèges finissait par la rendre indifférente, et qu'un déclin d'affection succédait à ses grandes jouissances spirituelles. Sans doute pareille chose est souvent arrivée, mais ici nous n'en voyons pas traces.

Est-ce lorsque nous sommes en communion avec le Seigneur que nous souhaitons sa venue, ou bien lorsque nous n'y sommes pas? Tu peux aisément répondre à cette question, ô mon âme. On ne peut pas réellement soupirer après la venue du Seigneur quand on n'est pas heureux avec Lui. Nous sommes toujours en sûreté en Lui, c'est vrai, mais hélas! avec Lui nous ne nous sentons pas toujours heureux. Si nous avons fait un pas de trop avec le monde, ou que nous ayons négligé de nous juger nous-mêmes, nous perdons notre bonheur dans sa communion, et alors nous préférerions qu'Il ne vînt pas. » Pierre Lui dit: Tu ne me laveras jamais les pieds. Jésus lui répondit: « Si je ne te lave, tu n'as point de part avec moi. » (Jean XIII, 8.) Il ne dit pas, remarquez-le bien: « Tu n'as point de part en moi; » jamais il n'eût pu le dire; mais Il enseigne à Pierre aussi bien qu'à nous que, si nous oublions de nous juger nous-mêmes, si nos souillures de tous les jours ne sont pas nettoyées par le lavage d'eau, par la Parole, notre communion avec Lui est interrompue. Il ne peut aller de pair avec des péchés qui ne sont pas jugés, qui ne sont pas confessés. «Tu n'as point de part avec moi», est une parole profondément solennelle. De quoi ne préférerais-tu pas, ô mon âme, te séparer, plutôt que de renoncer à l'intimité de ton Sauveur, même pour un jour, même pour une heure? Où serait ta force pour la marche, pour le culte et pour le service? Que ta faiblesse serait grande ! Quelles épaisses ténèbres obscurciraient ton sentier ! La honte peut bien couvrir ton visage, la tristesse remplir ton coeur, quand tu mets tes pieds souillés entre ses saintes mains, car sûrement Il verra où tu as été; mais souviens-toi de ceci, c'est qu'ils ne peuvent être lavés, si Lui-même ne le fait: «Si Je ne te lave, tu n'as point de part avec moi. » Si tu veux marcher avec Jésus, si tu veux être heureux avec Lui, tu dois marcher séparée, réellement séparée de tout mal, de tout ce qui est contraire à sa sainteté et incompatible avec sa nature. 0 Seigneur, dans ces jours mauvais, conduis-moi dans ton chemin, afin que je puisse toujours plus ardemment prier pour ta venue et la désirer avec amour !

« Mon maître tarde à venir », est le langage d'un coeur qui cherche sa satisfaction dans ce monde. « Viens, Seigneur Jésus ! viens », est celui d'un coeur pénétré de l'amour de Jésus et qui désire avec ardeur d'être personnellement près de Lui. Plus nous jouissons de Christ par l'Esprit, plus il nous tarde de le voir face à face. C'est un moyen d'éprouver l'état de l'âme : quand la maison est en désordre, la femme ne désire pas le retour de son mari. Elle commence par mettre tout en ordre, et une fois chaque chose à sa place et selon son goût, à lui, elle se met à songer au moment où il reviendra ; il lui tarde d'entendre sa voix, de voir son visage.

Ne me suffit-il pas, dira quelque chrétien, de savoir que je Lui appartiens? Pourquoi attendrais-je chaque jour sa venue des Cieux ? Je sais que mes péchés sont pardonnés et que je suis sauvé. Je puis, en outre, me confier en lui et l'aimer sans le voir. Très bien, mon frère, mais est-ce là le langage d'un coeur aimant, plein d'ardeur, ou bien celui de quelqu'un qui demeure froid et indifférent quant à la personne du Sauveur? Pouvez-vous songer à son amour et à sa grâce, à ses souffrances et à sa mort pour vous, à son ascension et à sa gloire, et ne pas souhaiter du fond de votre coeur de le voir Lui-même? Ne vous tarde-t-il pas de voir Sa face, qui ravira votre coeur a jamais, et mettra sur vos lèvres les plus sublimes louanges? Que dirait le mari absent, que penserait-il, si sa femme parlait ainsi: « Je sais que je suis à lui; cela me suffit ; je suis satisfaite. J'ai tous les jours de ses nouvelles, je suis assurée de sa tendresse, mais je ne me préoccupe pas de son retour. Je ne prépare rien pour le recevoir. Il ne me tarde pas de revoir son visage.? » Ah ! mon ami, mon ami, comment expliqueriez-vous un tel état de choses ? Appelleriez-vous cela de l'amour pour l'absent ? Votre coeur serait-il satisfait, surtout si vous aimiez votre femme d'un «immense amour»? Non ! l'amour réclame l'amour. «Nous, nous l'aimons, parce qu'Il nous a aimés le premier.» L'amour chrétien est le reflet de l'amour de Christ. Plus une femme aimante reçoit souvent des nouvelles de son mari absent, plus elle soupire après son prompt retour. L'assurance réitérée qu'il lui donne dans ses lettres de son amour, ne contribue qu'à rendre plus vif en elle le désir de le voir. Elle veut être entourée de tous' les conforts du chez-soi; pour qu'elle soit heureuse, il lui faut la présence de son mari bien-aimé. Tant qu'il n'est pas là, rien au monde n'est capable de remplir le vide que laisse son absence. Hélas ! combien peu nous sentons le vide que la personne de Christ seul petit remplir!

C'est le Seigneur Lui-même, comme le Messie, le roi, que l'épouse attend ici-bas avec impatience. « La voix de mon bien-aimé ! le voici qui vient. » Il s'est révélé à son coeur. Elle entre maintenant par la foi dans l'amour et la joie de l'époux, le roi en Sion. Elle connaît et apprécie la valeur de son amour, et il lui larde de le posséder comme son propre Messie. Changement béni ! La place qu'il occupait, méprisé et rejeté par la fille de Sion, et sur laquelle Il versait des larmes, va devenir la scène où s'exercera son affection d'époux, où brillera dans tout son éclat sa gloire milléniale. Le désir du résidu craignant Dieu aux derniers jours, en ce qui concerne l'apparition du Messie comme roi et libérateur, est exprimé dans les psaumes et les prophètes : « Oh si tu fendais les cieux ! Si tu voulais descendre et que devant toi les montagnes se fondissent comme le feu brûle les broussailles, comme le feu fait bouillonner l'eau, afin que ton nom fût manifesté à tes ennemis et que les nations tremblassent en ta présence. » (Es. LXIV, 1, 2.)

Dans le Cantique des Cantiques, nous voyons, sous la figure d'une épouse, se manifester le même désir profond, quoique sous un caractère différent. Dans le passage que nous avons sous les yeux, il s'agit moins de la délivrance du résidu, et du renversement de ses ennemis, et même du royaume et de la gloire de Christ, que des soupirs du coeur pour la personne du Messie qui vient. C'est «mon bien-aimé... Il vient ! Il vient vite, semblable au chevreuil ou au faon des biches» ! Il est déjà (c'est une réalité) derrière notre muraille ; Il regarde par les fenêtres; Il se fait Voir par les treillis. Les fidèles qui se trouvent à Jérusalem, ont ici des indices de l'approche du roi, de leur propre délivrance et de la gloire milléniale. Il remplit leurs coeurs de joie en se révélant plus clairement encore, et en leur donnant une nouvelle assurance de son amour et du bonheur qu'il éprouve en eux. On ne saurait trouver rien de plus beau ni de plus touchant que les paroles du Seigneur dans les Versets suivants. il a parlé à sa bien-aimée; elle se plaît à répéter ce qu'Il lui a dit: «Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! Car voici, l'hiver est passé; la pluie a cessé, elle s'en est allée. Les fleurs paraissent sur la terre, la saison des chants est arrivée, et la voix de la tourterelle s'entend dans notre pays. Le figuier embaume ses figues d'hiver, et les vignes en fleurs, exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle et viens! » (Vers. 10-13.) Quelques instants auparavant, elle pouvait seulement distinguer le son de sa voix, et saisir à travers les treillis un de ses regards. Maintenant, ô l'heureuse épouse ! Il est assez près pour qu'il lui soit permis d'entendre les paroles de sa bouche.
Pour la foi, son saint nom en soit béni, il est toujours près, toujours présent. « Sa main gauche est sous ma tête, et sa droite m'embrasse. » Telle est la foi; elle peut s'appuyer sur son sein, reposer entre ses bras, et sortir avec lui le matin aux « vignes en fleurs, exhalant leur parfum ». Il n'est pas encore personnellement ici-bas. Il est au cieux, nous sommes sur la terre. Connais-tu ces distinctions, ô mon âme ? N'est-ce pas, dis-le-moi, lorsque par la foi tu reposes sur lui, que tu soupires le plus ardemment après sa venue afin qu'il te prenne avec lui dans la gloire? Oh ! sois toujours libre vis-à-vis du monde, toujours prête, comme l'oiseau sur la branche, à déployer tes ailes Pour t'envoler. Ce qu'il y a de plus beau sur la terre ne vaut pas le ciel; le plus grand bonheur ici-bas, n'est pas le paradis de Dieu.

Maintenant, le jour de gloire va luire pour Israël, longtemps opprimé. L'aube commence à poindre ! « Le Seigneur lui-même apparaîtra bientôt. » « Le royaume des cieux est proche. » Le long, le sombre et lugubre hiver de l'absence du Seigneur a pris fin. Le printemps est venu. Le matin pur et sans nuages va briller. Depuis le péché et la chute de l'homme, ce monde de douleurs n'a pas été témoin d'une scène aussi splendide, sauf quand Jésus fut au milieu des hommes, Emmanuel, le serviteur de tous.... À ces versets qui décrivent fort bien la gloire et les bénédictions futures d'Israël et de toute la terre, ajoutons Esaïe XXVII, v. 6.

« Dorénavant Jacob prendra racine, Israël fleurira et poussera, et remplira de fruits la face du monde.» Les rayons bienfaisants du « Soleil de justice », feront oublier la tristesse et la stérilité de ce long et douloureux hiver. Les fleurs qui renaissent, les figues qui paraissent, les vignes qui bourgeonnent, le chant des oiseaux, la voix de la tourterelle, sont de sûrs emblèmes, non-seulement que l'hiver a pris fin, mais que le printemps est venu. Et quoique rien dans la vigne de l'épouse n'ait encore atteint son degré de maturité, il y a dans les fleurs qui embaument l'air, le gage assuré d'une riche bénédiction.

VERS. 14.
«Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, dans les cachettes des lieux escarpés, montre-moi - ton visage, fais-moi entendre ta voix, car la voix est douce, et ton visage est agréable. »

Dans tes méditations sur les signes de la gloire à venir, sache discerner, ô mon âme, conformément à l'Écriture, ce qui est terrestre de ce qui est céleste, la vocation terrestre d'Israël, de la vocation céleste de l'église. Le Seigneur, sous son titre de Jéhovah, épousera au dernier jour la cause de son peuple terrestre, et Jérusalem dans son caractère d'épouse du roi, deviendra le centre de la gloire et de la bénédiction terrestres. L'église est l'épouse de l'Agneau, de l'Agneau jadis débonnaire et humble de coeur, victime expiatoire, mais maintenant Christ glorifié, Seigneur du ciel et de la terre. L'une et l'autre sont des figures, mais des figures de quoi? Le terme d'épouse est le symbole de l'affection, de la tendresse et de l'unité quant à la vie et quant à la position. L'épouse a le même rang que l'époux, elle jouit de la même gloire que Lui ; l'église, l'épouse céleste de l'Agneau partagera sa gloire sur toutes choses. L'ayant confessé et s'étant confiée en Lui dans le temps de son humiliation et de sa réjection, elle sera plus près de Lui et lui sera plus chère dans son exaltation et dans sa gloire, que l'épouse juive, Israël, qui régnera sur la terre seulement, taudis que l'église régnera avec Christ.

La gloire du royaume à venir sera donc céleste et terrestre à la fois. ... « nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté selon son bon plaisir, qu'il s'est proposé en lui-même pour l'administration de la plénitude des temps, savoir de réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses, qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre» (Ephés. I, 9-11).

Remarquez ici la différence qui existe, selon les Écritures, entre la position et la bénédiction d'Israël, en rapport avec le royaume à venir, et celles de l'église. Le Seigneur descend au lieu où se trouve Israël, et le bénit là. « Le rédempteur viendra en Sion. » (Luc I, 68-80.) L'église, elle, est enlevée dans les nues, à la rencontre du Seigneur, en l'air. (1 Thess. IV.) Les Juifs recevront toutes bénédictions temporelles dans un pays agréable. (Amos IX, 11-15.) Nos bénédictions, à nous, seront toutes spirituelles et dans les lieux célestes. (Ephés. I.) La Jérusalem terrestre sera le centre de la gloire et de la bénédiction terrestres, la ville royale, la capitale du monde entier, et, par elle, toutes les nations de la terre seront bénies, car la loi sortira de Sion, et la parole de l'Eternel de Jérusalem. (Esaïe II.) La Jérusalem d'en haut sera le centre de la gloire céleste. La splendeur de Dieu l'éclairera et l'Agneau en sera le flambeau. (Apoc. XXI.) Les saints célestes seront, dans leurs corps glorieux, rendus conformes à l'image du Fils de Dieu. (Phil. III, 21.) Toute la maison d'Israël aura en partage la bénédiction dès longtemps promise, d'un nouveau coeur, d'un esprit nouveau, etc. (Ezéch. XXXVI, 24-30.) Et ils ne s'égareront plus Jamais.

Il est anciennement parlé d'Israël comme ayant Jéhovah pour mari. « Car ton mari est Celui qui t'a faite ; l'Eternel des armées est son nom. » (Esaïe LIV 5.) Mais à cause de son infidélité, et surtout parce qu'il rejeta Christ, il fut mis de côté pour un temps. Depuis lors, il est resté sur la même ligne que tous les autres pécheurs. La prédication de l'Évangile s'adresse aux Juifs premièrement, puis aux Gentils, comme à des pécheurs perdus, et tous ceux d'entre eux, que la grâce de Dieu rassemble forment un seul corps et les uns et les autres jouissent des mêmes privilèges en Christ, selon qu'il est écrit - « Mais maintenant dans le Christ-Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ, car c'est lui qui est notre paix, qui des deux (du Juif et du Gentil) en a fait un, et a détruit le mur mitoyen de clôture, ayant aboli dans sa chair l'inimitié, la loi des commandements, qui consiste en ordonnances, afin qu'il créât les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau, en faisant la paix, et qu'il les réconciliât tous les deux en un seul corps à Dieu par la croix ayant tué par elle l'inimitié. » (Eph. II, 11-16.)

La véritable espérance de l'Église, est la venue du Seigneur Jésus-Christ des cieux, pour la prendre à Lui : Car je vais vous préparer une place, si je m'en vais, et que je vous prépare une place, je reviendrai, et vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis vous, vous soyez aussi (Jean XIV, 2-4). Quand cette promesse aura reçu son accomplissement, Israël paraîtra de nouveau sur la scène. Alors l'Esprit de Dieu commencera son oeuvre parmi le résidu de Juda. Après que l'Église aura été retirée, et pendant les trois. ans et demi du règne de l'antichrist, avant l'apparition du Seigneur en gloire, dans l'espace qui sépare l'enlèvement des saints de cette apparition, ce résidu traverse la grande tribulation de laquelle parle Jér. XXX, 4-11, et Jésus lui-même en Matt. XXIV, 15-22. Durant cette tribulation sans égale, le Seigneur veillera sur ses élus en grande sollicitude (Osée II, 14), «car je le tirerai, et je l'amènerai au désert, et je lui parlerai au coeur, et lui donnerai ses vignes, et la vallée d'Acor pour une porte d'espérance, et là elle chantera comme au jour de sa jeunesse et comme lorsqu'elle monta du pays d'Égypte. Et il arrivera en ce jour-là, dit l'Eternel, que tu m'appelleras. ishi, c'est-à-dire mon mari, et que tu ne m'appelleras plus : Baali, c'est-à-dire mon maître ».... « Et je l'épouserai pour moi à toujours. » (Osée II, v. 14-16, 19.) L'union sera désormais éternelle, et le Seigneur prendra plaisir en son épouse fidèle, qui Lui rendra honneur, louange et gloire à toujours.

Comment donc expliquer le passage sur lequel nous sommes arrêtés: « Ma colombe, qui le tiens dans les fentes du rocher, dans les cachettes des lieux escarpés, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce et ton visage est agréable. » Du verset 10 à la fin du quinzième, c'est une suite de paroles exprimant l'amour le plus tendre, les encouragements les plus doux, la plus radieuse espérance. Rien de plus béni pouvait-il sortir de la bouche même du divin ami? Il est évident que la splendeur de la gloire milléniale ne brillera pas tout d'un coup sur le pays d'Israël et sur les nations, mais seulement par degré, semblable au passage de l'hiver au printemps et de ce dernier à l'été. C'est là ce qui exerce la foi de l'épouse. Mais Il la fortifie en l'assurant que le jour de la délivrance est près. Il lui donne à connaître qu'il la suit toujours de son oeil, et l'encourage à prendre patience. D'un autre côté, diverses parties de l'Écriture nous apprennent qu'elle sera, pendant ce temps, l'objet spécial de la malice de l'Antéchrist. Il essaiera de dévorer le résidu fidèle. (Apoc. XII, 6-17.) Mais guidée par l'Esprit de Dieu, elle trouve un refuge dans le désert. « Alors que ceux qui sont en Judée s'enfuient aux montagnes.» Le bien-aimé connaît son asile. Pour ses yeux et pour son coeur, elle est semblable à la Colombe dans les fentes du rocher dans les cachettes des lieux escarpés, sur les bords du précipice.

Sa voix émeut son bien-aimé; il l'entend, elle ressemble au plaintif roucoulement de la colombe solitaire, s'attristant sur l'absence de son compagnon. Elle est belle, quoique défaite par la persécution, les souffrances et l'épreuve. Il cherche à la voir, à l'entendre! Quelle sollicitude, quel profond et immense amour ! « Qui a jamais aimé d'une manière semblable? «Fais-moi voir ton visage, fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce, et ton regard est agréable. » Oh! amour miséricordieux, désintéresse! Quelle révélation, quel déploiement de son coeur! Oui, on peut dire de son coeur, mais de son coeur seul: «L'amour est fort comme la mort, la Jalousie cruelle comme le sépulcre. » Avec la même force que la mort se saisit de sa proie, avec la même force le Seigneur aime. Ne te lasse pas, ô mon âme, de méditer sur l'amour de Christ - l'amour de Christ pour soit épouse -- l'amour de Christ pour toi. Songe à la rude, à l'énergique étreinte de la mort. Songe à la puissance, à l'éternelle étreinte de l'amour du Sauveur. Mais tandis que l'une épouvante et accable, l'autre console, soulage, rafraîchit et fortifie au delà de toute mesure. Oh ! qu'il est grand, qu'il est profond, immense, incommensurable, ineffable, l'amour de Jésus!

Plus encore: rassemble toutes tes facultés, et concentre tes pensées sur cet autre aspect de l'amour du Sauveur : «La jalousie est cruelle comme le sépulcre. » Quelle est la signification de ces paroles? Elles paraissent difficiles à concilier avec la tendresse infinie de Jésus. Mais de fortes comparaisons sont seules capables de donner une idée de la puissance de son amour. Celle-ci en fait ressortir le double aspect. Si la mort s'empare d'une personne, le sépulcre la garde. Il est inflexible, il est cruel, le sépulcre. Il n'entend point le cri des malheureux qu'il a dépouillés. Il ne s'inquiète ni des gémissements, ni des soupirs, ni des larmes de la veuve; il ne se laisse point émouvoir par les lamentations ou les sanglots de l'orphelin. Il ne lâche jamais sa proie. Il ne cède point aux supplications des esprits froissés, des coeurs brisés, des âmes meurtries. En vain vous jetteriez-vous à deux genoux, et adresseriez-vous au sépulcre les plus ardentes, les plus instantes prières ; jamais il ne vous rendrait le bien-aimé qu'il vous a violemment arraché du coeur, et englouti dans ses noirs abîmes. Que de fois il a été inutilement assiégé de pleurs amers, de cris déchirants, désespérés ! Il reste sourd à tout, il ne fait cas de rien, il ne cède jamais. Qu'est-ce qui prend comme la mort? Qu'est-ce qui garde comme le sépulcre ?

Comprends donc, ô mon âme, d'après ces sombres, mais saisissantes images, le caractère de l'amour du Sauveur. À l'abri dans les fentes du rocher - dans son côté percé - cachée dans ce coeur mystérieux qui est tout amour, sa timide et tremblante colombe repose en parfaite sécurité. Nul oiseau de proie ne viendra l'y attaquer, aucun vautour de l'enfer ne peut toucher à une plume de son aile; aucun ne peut pénétrer dans la fente du rocher qui lui sert d'asile. Elle est bien haut, bien loin de leur plus puissant essor. Mais ne peut-elle pas un jour, par mégarde, perdre son. lieu de refuge, être prise et périr sous les coups des ennemis qui cherchent à la dévorer? Si sa sécurité dépendait de la manière dont elle conserve sa position, c'en serait vite fait d'elle. Mais, Dieu soit béni, c'est de Jésus que tout dépend. C'est le rocher qui l'abrite, et non pas elle qui abrite le rocher. Qu'est-ce qui prend comme la mort? Qu'est-ce qui garde comme le sépulcre ? L'amour divin est fort comme la mort, et, quoique ineffablement doux, il est inflexible comme le sépulcre. Le Seigneur abandonnera-t-il jamais sa colombe entre les mains des méchants ? Non, jamais, jamais! « Parlant de ses brebis, il dit : Je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous et personne ne peut les ravir de la main de mon Père.» (Jean X, 28-29.) «Voici, un roi régnera en justice et des princes gouverneront avec équité. Et il y aura un homme qui sera comme une protection contre le vent et un arbre contre l'orage, comme des ruisseaux d'eau dans un lieu sec, comme l'ombre d'un grand rocher dans un pays aride.» (Esaïe XXXII, 1-2.)

Mais tous les types, toutes les figures, toutes les allégories, toutes les images, sont impuissantes à exprimer complètement l'amour du Sauveur. Sa gloire sera manifestée et toute chair la verra; mais son amour, qui peut le connaître à fond. Oui, nous Le verrons tel qu'il est, dans toutes les réalités de son amour, et nous connaîtrons comme nous avons été connus; en son amour nous trouverons nos éternelles délices; mais il y a dans cet amour des hauteurs et des profondeurs, des largeurs et des longueurs que nous devons ignorer et ne saisir jamais.


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