Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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Méditations sur le Cantique de Salomon



CHAPITRE V

Versets: 1, 2, 3, 4, 5, 6, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16.

VERS. 9.
« Ton bien-aimé, qu'est-il de plus qu'un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu'est-il de plus qu'un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ? »

Si la préparation du coeur est de l'homme, la réponse de la bouche est de l'Eternel. Considérées à ce point de vue, les déclarations de ce v. 9 sont précieuses au coeur. Quoi de plus agréable, en effet, que de savoir que nous sommes plus beaux que tous les autres, pour celui que nous aimons le plus? Être bien assuré que telle est la pensée du Seigneur, donne à l'âme un doux contentement. Il est aussi très agréable de constater que c'est par les autres, qui auraient pu être remplis de jalousie à notre égard, que Christ parle de nous et à nous, précisément comme lui-même le ferait. On ne saurait rien désirer de plus.

Eh bien, voilà ce qui est réservé, pour un prochain avenir à la fille de Sion, la belle fiancée du vrai roi Salomon Quand elle sera introduite dans la pleine bénédiction sous le règne du Messie et qu'elle sera hautement honorée par lui, tous alors lui diront avec joie: « 0 la plus belle d'entre les femmes. » Les « filles de Jérusalem » peuvent dans cette scène représenter les villes de Juda, qui auront une portion subordonnée à Jérusalem au jour prochain de sa gloire, quoique se trouvait-il néanmoins dans la même sphère de bénédiction. Jérusalem et les Juifs auront alors sur la terre la place d'honneur et de gloire, et toutes les nations rechercheront leur faveur et l'abri de leur aile. « Ainsi a dit l'Eternel des armées: En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront, Oui saisit-on le pan de la robe d'un homme juif disant : Nous irons avec vous, car nous avons ouï dire que Dieu est avec vous. » (Zach. VIII, 23.) Évidemment, cela est encore futur. Mais, voici encore ce que dit l'Esprit de prophétie parlant du rétablissement des enfants de Sion : «Et des rois seront tes nourriciers, et leurs princesses, tes nourrices; ils se prosterneront devant toi le visage contre terre, et ils lécheront la poussière de tes pieds; et tu sauras que moi, je suis l'Eternel; ceux qui s'attendent à moi ne seront pas confus. » (Es. XLIX, 23.)

Quel changement se fait alors pour les Juifs ! Quel heureux changement pour ce peuple longtemps foulé ! Quelle histoire que la sienne ! au moins si nous embrassons le passé, le présent et l'avenir. « Allez, messagers rapides, vers une nation répandue loin et ravagée, vers un peuple merveilleux dès ce temps et au delà, vers une nation qui attend, attend, et qui est foulée aux pieds, de laquelle les rivières ont ravagé le pays. » (Es. XVIII, 2.)

Mais à présent tout est heureusement changé. Il est parlé du résidu de Juda sous l'image d'une épouse aimée, admirée, et dans laquelle le roi prend ses délices. « 0 la plus belle d'entre les femmes ! » Ainsi en sera-t-il en ce jour-là de la nation entière, les dix tribus et les deux tribus. Elle seront toutes réunies dans leur propre pays, et chaque tribu aura son propre lot.

En réponse à la question des filles de Jérusalem: «Ton bien-aimé qu'est-il de plus qu'un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi? » elle réplique immédiatement en traçant le portrait fidèle de son bien-aimé. On y trouve tout le brillant de l'esquisse, et toute cette délicatesse des détails que peut seule donner une passion ardente et partagée. La force de son affection est rendue doublement puissante par les reproches qu'elle se fait à elle-même. Le souvenir qu'elle conserve de lui est vivifié par la pensée de l'avoir dédaigné, et tous ses sentiments reçoivent une énergie nouvelle du fait qu'elle ne le trouve point. C'est dans un état de coeur pareil qu'elle le décrit de la tête aux pieds. Oh, si nous étions prêts, toujours prêts, sous l'impulsion du moment à parler de Jésus ! Il ne lui faut point de temps pour se préparer; elle n'en demande pas. Toute heureuse de l'occasion, elle n'a besoin que d'oreilles qui écoutent et de coeurs qui croient. Telle que la femme du puits de Sichar, son propre coeur déborde. Le désappointement a transformé son amour en passion. C'est un soulagement pour son coeur de parler de lui. Elle est éloquente: L'amour est le don le meilleur de l'évangéliste, l'amour pour Jésus, l'amour pour le pécheur. Mais quand cet amour s'élève à la hauteur d'une passion, il doit y avoir une réelle, une brûlante éloquence. Jamais, jamais, ô mon âme, ne te contente de moins que cela. L'amour pour le Sauveur, l'amour pour les âmes, est certes une bonne chose, mais il faut plus à l'évangéliste. Tends à ce que ton amour s'élève en une ardente flamme. L'oeuvre l'exige. Es-tu évangéliste? Que tout ce qui ferait obstacle à ton oeuvre soit consumé sur l'autel d'une entière consécration. Prêcher, ne l'oublie pas, ce n'est point enseigner, et enseigner, ce n'est pas davantage prêcher. Fais appel aux âmes, lutte avec elles, empare-toi d'elles, martyrise-toi pour elles. C'est une affaire de vie ou de mort, d'ineffable et éternelle félicité, ou d'indicible ruine. Réalise l'avenir dans le présent, et crie an Dieu de toute grâce afin qu'aucune âme ne se retire non impressionnée, non bénie, non sauvée.

Des coeurs plus calmes (et plus sages en bien des choses, c'est possible) diront peut-être : « La nature entre pour beaucoup dans un tel zèle, aujourd'hui l'incrédulité est effrayante souvenez-vous, en outre, que l'oeuvre est l'oeuvre du Seigneur. » Admets pleinement, ô mon âme que, quant à toi, tu ne fais que faillir, et que l'oeuvre est l'oeuvre de Dieu du commencement à la fin; mais que rien ne ralentisse ton zèle, oui n'abatte ton énergie. Puisse la flamme de son amour être inextinguible. Oh ! sois sérieuse ; le ciel et l'enfer sont des choses réelles; sois aussi profondément, profondément sérieuse et convaincue. Le Maître pleura sur une ville, tu as un monde sur qui pleurer. Aime de son amour, et que tes yeux pleurent ses larmes.

Oh ! parle de Jésus - parle de cet autour dépassant toutes les limites de la pensée humaine, qui lui a fait quitter son trône du ciel, le coeur plein d'une profonde compassion divine pour sauver de la mort des pécheurs ruinés, impies, ennemis, haïssables, et leur donner la vie et les rendre propres pour être avec lui dans la gloire de Dieu.

Oh ! parle de Jésus, parle de sa mort, car il mourut pour des pécheurs tels que moi. « Oui, par la mort, nous avons la vie, ô cher Sauveur !

VERS. 10.
« Mon Bien-Aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre dix mille. »

Il est dit de David: «Or il avait le teint rosé, avec de beaux yeux, et était beau de visage ». (1 Sam. 16, 12). Mais dans la description qu'il nous donne ici du vrai David, l'Esprit de prophétie peut faire allusion à la pureté sans tache de sa personne. et au caractère de soit sacrifice. Ce sont des termes significatifs que ces mots - « blanc et vermeil ». Le Saint-Esprit se plaît à présenter, soit en types, soit sous forme d'allégories, les gloires de la personne de Christ, et, l'infinie valeur de son sang. «Pourriez-vous me nommer quelque chose qui soit plus blanc que la neige ? » demandait quelqu'un dans une école du dimanche. « L'âme qui a été lavée dans le sang de Jésus, » répondit justement une petite fille. Mais si un tison arraché du feu, noirci et consumé, pour ainsi dire, par le péché, petit être rendu plus blanc que la neige, pur comme la lumière du ciel, en vertu de ce sang précieux, quelles ne doivent pas être, pouvons-nous demander, la pureté essentielle, et la dignité infinie de Christ, par l'effusion du sang duquel cette oeuvre merveilleuse est accomplie! Oui, certes, une seule âme ainsi bénie prouverait l'étonnante efficace du sacrifice de Jésus; mais quel moment, ô mon âme, lorsque dans le ciel tu chanteras avec les myriades de myriades des rachetés, le cantique nouveau : « A celui qui nous aime et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang; et il nous a fait un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ; à lui la gloire et la force, aux siècles des siècles ! Amen. » Oh! quelles sublimes pensées toutes pénétrées d'adoration nous aurons alors de Jésus, qui fut jadis l'homme de douleurs, et sachant ce que c'est que la langueur; mais qui est maintenant le Christ de Dieu, souverainement exalté !

Oh! médite là-dessus, mon âme glorifie-toi dans la vérité; « Mon bien-aimé est blanc et vermeil; un porte-bannière entre dix mille. » Quoi d'aussi blanc, d'aussi pur, d'aussi saint, que la personne bénie du Fils de l'Homme, Jéhovah, Jésus, la racine et la postérité de David? Quoi d'aussi vermeil que son sang qui coula sur le Calvaire? Qui est digne d'être Christ sur toutes choses, sinon l'auteur de notre salut ?

Ainsi, connaître Jésus, c'est le salut, la paix et le bonheur dès à présent et pour toujours. Savoir que mes péchés sont effacés par son sang, oui, effacés, et pour toujours, c'est la félicité parfaite. Pardonné, je le suis, je sais que je le suis, Dieu le déclare. Mais savoir que mes péchés sont effacés, c'est une pensée plus profonde encore. Christ a aboli le péché par le sacrifice de lui-même. Quant à nos péchés Il les a jetés dans les profondeurs de la mer; ils ne peuvent plus se retrouver ; ils sont ensevelis dans les eaux profondes de la mort. Et Dieu a été absolument glorifié dans l'oeuvre de son Fils, c'est pour lui une affaire de justice aussi bien que de miséricorde, de bénir tous ceux qui croient en Jésus. Il peut maintenant satisfaire son amour en rencontrant en grâce le premier des pécheurs qui croit au nom de Jésus, jadis abaissé, mais maintenant souverainement exalté.

VERS. 11.
« Sa tête est un or très fin; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau. »

Après avoir répondu aux filles de Jérusalem d'une manière générale relativement à son bien-aimé, elle se met maintenant à faire de lui une description plus détaillée. Guidée par l'Esprit de Dieu, elle se plaît à s'arrêter sur ses perfections et ses gloires diverses, sous des figures prises de traits humains. Un mot, ô mon âme, dès l'entrée de ce sujet: ne cherche pas, je t'en prie, le sens mystique de chacun de ces traits en dehors des limites de la sainte écriture. «Le lieu où tu es arrêté est une terre sainte. » Car, quoique l'Eternel ne défendît point à Moïse de s'approcher du buisson ardent, il lui déclara nettement que ce devait être avec des pieds déchaussés. Que ce soit donc dans un esprit d'adoration que tu médites sur le roi glorieux de Sion.

Dans le chapitre quatrième, l'époux, en décrivant les attraits de son épouse, fait l'énumération de sept traits. Ici, elle en signale dix dans la description de son bien-aimé. Les nombres significatifs, trois et sept, sont réunis en Lui. Maintenant nous méditerons brièvement sur chacun de ces traits séparément.
« Sa tête est un or très fin. » Sa majesté suprême peut être indiquée par « l'or très fin » comme en Dan. Il, 38: «Tu es la tête d'or. » L'or est aussi fréquemment employé dans l'écriture pour représenter la justice divine en rapport avec la personne de Christ; comme en Es. XI, 5 et Apoc. I, 13. Nous lisons de ce même Jésus: «Voici, un roi régnera en justice, et des princes domineront avec droiture; et il y aura un homme qui sera comme une protection contre le vent et un abri contre l'orage, comme des ruisseaux d'eau dans un lieu sec, comme l'ombre d'un grand rocher dans un pays aride.» (Es. XXXII, 1-2.)

« Ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau. » Une riche et abondante chevelure peut indiquer la vigueur et la force de la jeunesse. Il est dit d'Ephraïm (Osée VII, 9): « Des étrangers ont consumé sa force, et il ne le sait pas ; des cheveux gris sont aussi parsemés sur lui, et il ne le sait pas. » Mais on ne verra jamais de signe de déclin dans le Seigneur. Il est le même, hier et aujourd'hui et éternellement. Quelques-uns pensent que « l'or très fin » se rapporte à la divinité de Jésus, et les « boucles flottantes » à son humanité. Il n'est pas de vérité qui soit plus chère à la foi que l'humanité parfaite de notre bien-aimé Sauveur, et cela en connexion avec sa divinité éternelle. « Christ, qui est sur toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen. » (Rom. IX, 5 et Col. I, 15-19.)

«Admire, adore ce Dieu immuable à qui seul il appartient de dire: «JE SUIS VIVANT AUX SIÈCLES DES SIÈCLES ! » Lui, qui a fait les cieux et la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve; qui garde la vérité à toujours. » (Ps. CXLVI, 6.)

VERS. 12.
« Ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d'eau, baignés dans le lait, bien enchâssés. »

Dans Apoc. V, 6, l'apôtre Jean parle de « l'Agneau qu'il voit au milieu du trône comme ayant «sept yeux qui sont les sept Esprits de Dieu envoyés sur toute la terre ». Le nombre sept, nous le savons, indique la plénitude, la perfection, qui ici signifie l'intelligence. « Car les yeux de l'Eternel parcourent toute la terre, afin qu'il se montre fort en faveur de ceux qui sont d'un coeur parfait envers Lui» (2 Chron. XVI, 9). Le croyant n'a donc rien à craindre du regard vif et pénétrant du Seigneur; il est pour lui plein de douceur, de tendresse, de profonde affection, « comme les yeux des colombes près des ruisseaux d'eau ». Quelle précieuse grâce: « Je te conseillerai, ayant mon oeil sur toi. » (Ps. XXXII, 8.)

Quel oeil que celui qui se trouve maintenant exposé devant le regard de la foi ! Tendre comme celui de la colombe, rayonnant et éclatant comme lorsqu'il s'est baigné dans le ruisseau ; ou brillant comme d'une larme rapide de profonde compassion. La partie blanche de l'oeil, pure comme du lait, l'oeil lui-même «bien enchâssé ». Ni trop saillant, ni trop enfoncé, mais pareil à la pierre précieuse qui est parfaitement enchâssée dans son chaton.

VERS. 13.
« Ses joues (sont) comme des parterres d'aromates, des corbeilles de fleurs parfumées. »

Ces comparaisons représentent quelque chose d'une douceur, d'une beauté, d'un parfum extrêmes. C'est le visage: mais, ce que l'on peut voir dans ses traits montre combien est grand le contraste entre le jour de sa grâce et de son humiliation et le jour prochain de sa gloire merveilleuse. La fille de Sion, dans son aveuglement, le méprisa et le rejeta à cause de son humilité. Lui, en grâce parfaite, se soumit à la volonté de l'homme qui est inimitié contre Dieu. « J'ai donné mon dos à ceux qui frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil; je n'ai pas caché ma face à l'opprobre et aux crachats. » (Es. L, 6) Et encore: « Ils frappent le juge d'Israël avec une verge sur la joue. » (Mich. V. 1.) Mais la fille de Sion est alors affligée de tout son coeur, pour toute cette haine, toute cette cruauté dont elle s'est rendue coupable envers son Messie. Le voile est ôté. Comme il disparaissait de dessus le visage de Moïse quand il retournait au tabernacle, de même il disparaîtra de dessus le coeur d'Israël, quand ils regarderont à Celui qu'ils ont percé. Et alors, au lieu de dire de lui : « Il n'y a rien en lui à le voir qui fasse que nous le désirions », ce sera: « Tout en Lui est aimable. » La joue, autrefois souillée, outragée et frappée, est pour le coeur de l'Israël de Dieu comme des parterres d'aromates, des corbeilles de fleurs parfumées. Oh! quelle oeuvre la grâce a accomplie! Quelles merveilles les opérations de l'Esprit ont effectuées ! Quel triomphe ont remporté l'amour et le pardon de Dieu ! Hâte-toi de luire, oh ! hâte-toi de luire, jour prochain, jour heureux du Millénium !

« Ses lèvres (sont) des lis, distillant une myrrhe limpide. » La comparaison peut être prise du magnifique lis rouge de l'Orient, mais le croyant connaît la vérité de cette parole bénie, « la grâce est répandue sur tes lèvres » non pas distillant pauvrement, mais répandue avec abondance. Les lèvres de Jésus, et seulement les siennes, peuvent parler de paix à une âme troublée. Jusqu'à ce qu'il soit écouté, et écouté lui seul, la véritable paix ne saurait être connue. «Le Seigneur, l'Eternel », dit-il lui-même par le prophète, « m'a donné la langue des savants pour savoir assaisonner la parole à celui qui est accablé de maux. »

VERS. 14.
« Ses mains, des rondelles d'or où sont enchâssés des chrysolites. »

Généralement, nous pouvons comprendre dans ce trait toutes les oeuvres de la nature, de la providence et de la grâce. Leur beauté, leur gloire, leur durée peuvent être représentées par l'or, l'anneau, et les, pierres précieuses. « Les oeuvres de ses mains sont vérité et jugement; tous ses préceptes sont sûrs, maintenus à perpétuité, pour toujours, faits avec vérité et droiture.» (Ps. CXI, 7-8.) Mais la foi peut maintenant dire de ces mains ornées de pierres précieuses: « Sa main gauche est sous ma tête et sa droite m'embrasse. » Oh ! quel embrassement ! Heureux, trois fois heureux, ceux qui sont ainsi entourés de ses bras éternels ! C'est une étreinte sans fin, comme l'anneau lui-même. « L'amour ne périt jamais.»

« Son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs. » Ici nous pouvons voir une allusion aux entrailles de 'ses profondes et tendres compassions. « Mon coeur est comme de la cire, il est fondu au-dedans de mes entrailles » (Ps. XXII, 14). Une allusion aux entrailles suggère l'idée de la profondeur, et la couleur bleue du saphir, celle du caractère céleste des tendres sympathies de Jésus. « Et, sous ses pieds, comme un ouvrage de saphir transparent, et comme le ciel même en pureté. » (Ex. XXIV, 10.) Purs comme « l'ivoire poli » profonds comme les entrailles, élevés comme les cieux; tels sont l'amour, la tendresse, la pitié, les compassions de notre précieux Seigneur Jésus-Christ. «Si donc il y a quelque consolation en Christ, si quelque soulagement d'amour, si quelque communion de l'Esprit, si quelque tendresse et quelques compassions, rendez ma joie accomplie (en ceci) que vous ayez une même pensée, ayant un même amour, étant d'un même sentiment, pensant à une seule et même chose. » (Philip. II, 1-2.)

VERS. 15.
«Ses jambes des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d'or fin. »

C'est la marche en général, qui d'ordinaire est représentée par ce trait. « Éternel, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers... Tous les sentiers de l'Eternel sont gratuité et vérité. » Les « colonnes de marbre » peuvent exprimer la force, la fermeté, la permanence de son règne; et les « socles d'or fin », la justice divine, comme caractérisant toutes les voies de son gouvernement. La justice divine, la toute-puissance, les voies de « gratuité et de vérité» appartiennent au roi de Sion, au puissant roi de la terre. « L'empire a été posé sur son épaule. » « Mais quant au Fils, il dit: ton trône, ô Dieu (est) aux siècles des siècles ; c'est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne. Tu as aimé la justice et haï l'iniquité. C'est pourquoi, Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile de joie au-dessus de tes compagnons. » (Héb. I, 8-9.) « Et dans les jours de ces rois, le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit; et ce royaume ne passera point à un autre peuple, mais lui, il subsistera à toujours. » (Dan. Il, 44.)

« Son port, comme le Liban ; distingué comme les cèdres. » Ayant déjà décrit son bien-aimé de la tête aux pieds, l'épouse considère maintenant, nous n'en doutons pas, l'ensemble général de son aspect, tous ses traits glorieux réunis, sa parfaite stature. Et sa stature « est comme le Liban, distinguée comme les cèdres ». Cette image exprime, évidemment, sa glorieuse majesté, comme Messie. Les hauts cèdres «. de cette bonne montagne du Liban » sont, dans l'écriture, le type ordinaire de la noblesse, de l'exaltation, de la gloire, de la majesté. Resplendissante comme « l'or fin» de la tête aux pieds, ornée de toutes les grâces, embaumée de tous les parfums, glorieuse et majestueuse comme les cèdres du Liban: telle est la personne de son bien-aimé.

VERS. 16.
«Son palais est plein de douceur. »

Ses « lèvres» ayant déjà été mentionnées, ce trait-ci doit indiquer quelque chose d'autre que les paroles. Il me paraît se rapporter plus particulièrement à la grâce de Jésus - à l'expression de sa bonté, des témoignages de sa bienveillance, - à ses communications affectueuses. L'Épouse a goûté souvent de sa grâce, c'est pourquoi elle pouvait dire par expérience : « son palais est plein de douceur. » La grâce et la bonté avec lesquelles il vient au devant d'elle, même après ses égarements, suffisent pour pénétrer son coeur à jamais de la douceur de la grâce de son Seigneur. « Si toutefois vous avez goûté,» dit l'apôtre, « que le Seigneur est bon. » Il en est qui pensent que c'est à la mélodie de sa voix qu'il est fait allusion. Mais elle continue en disant:

«Toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem. »L'expression lui manque. Elle n'est pas lasse de parler de lui, mais elle est incapable de dire tout ce qu'il est. En conséquence, elle clôt sa description par cette parole: «Toute sa personne est désirable.» Comme si elle eût dit: tout ce qu'il y a d'aimable habite en lui, toute chose désirable se trouve en lui, et toute beauté non spécifiée lui appartient. En lui habite corporellement toute la plénitude de la déité et toutes les grâces du fils de l'homme. Il est aimable dans son humiliation, aimable dans son exaltation ! Toute sa personne est désirable.

Mais, n'est-ce pas la dernière note de ce délicieux cantique, qui est la plus riche de toutes, celle qui a le plus de douceur.- Mon bien-aimé... Mon ami ? » Quelques-uns disent peut-être : « quelle description est cela ! » Mais toi, ô mon âme, dis : Quelle conclusion que celle-là ! « Tel est mon bien aimé... mon ami. » Lui, lui-même est à moi. Elle est heureuse de s'arrêter sur ses qualités, mais elle est plus heureuse encore de pouvoir dire: « Celui en qui toutes ces qualités brillent d'un si vif éclat est à moi! Toutes ses qualités sont donc miennes aussi. Mais les qualités se trouvent dans la personne de Christ., Les trônes, les couronnes, les royaumes, les gloires, les félicités sont à lui, et appartiennent au croyant, en lui ; mais après tout, ces choses ne sont point sa personne même. Quelle valeur auraient-elles toutes sans la personne du bien-aimé ? Quelque précieuses qu'elles soient, elles ne seraient qu'une dérision mêlée à la plus amère souffrance pour les affections renouvelées. Il en serait d'elle comme d'une jeune mariée qui perd son mari. Le coeur de l'infortunée veuve est brisé et dépouillé sur le seuil même de sa nouvelle demeure : celui qu'elle aimait s'en est allé et pour toujours. La maison, il est vrai, reste avec son riche ameublement, mais hélas ! l'époux n'est plus. Tout est changé pour elle dans le fiel et l'absinthe de la plus amère douleur. L'ombre d'un épais nuage s'étend sur tout ce qui l'environne ; désormais tout porte l'empreinte de sa propre misère : c'en est fait de son bonheur ! C'est là, ô mon âme, une chose qui n'est pas rare dans les affections de la terre. Plus d'un coeur aimant et plein de confiance a été ainsi brisé et broyé par la mort de celui auquel il se confiait. Mais jamais, non, jamais, il n'en est ainsi des affections du ciel. Bienheureux sont tous ceux qui ont mis leur confiance en Jésus. C'est le ciel sur la terre que de le connaître, que de connaître son amour, son immuable amour: son amour n'est pas en paroles seulement, mais en action et en vérité.


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