Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



L'ORDRE DE DIEU

II
Tu ne te feras point d'images taillées
par J.-Ph. RAMSEYER

Tu ne te feras point d'image taillée, ni aucune représentation des choses qui sont là-haut dans les cieux, ici-bas sur la terre ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car je suis l'Éternel ton Dieu, un Dieu jaloux, qui punit l'iniquité des pères sur les enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent et qui fait miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements.
Exode 20/ 4-6.

Il ne nous suffit pas de savoir que Dieu est, encore faut-il savoir ce qu'il est. Nous sommes tentés pour cela de nous en faire une image, une idée, une représentation quelconque à l'analogie du monde créé. Nous réclamons, comme le peuple d'Israël « un dieu qui marche devant nous », dont la réalité nous soit sensible et qui ait quelque commune mesure avec nous. Nous sommes ainsi naturellement portés, non seulement à adorer de faux dieux, « d'autres dieux », mais encore à nous faire une fausse image du vrai. Et il arrive que, voulant servir Dieu, nous servons en fait une idole, la plus subtile et la plus dangereuse de toutes, puisqu'elle veut être l'image du Dieu unique.

Or, il n'appartient pas à l'homme de se représenter Dieu, mais bien de recevoir et d'accepter la révélation de Dieu par lui-même. Et voilà pourquoi le deuxième commandement s'accompagne d'une déclaration par laquelle Dieu révèle ce qu'il est : non pas le Dieu que tu t'imagines, que tu te représentes ou que tu souhaites, non pas le dieu de tes mains, de tes pensées, de ton coeur ou encore de tes rêves, mais « l'Éternel ton Dieu, un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. »

On explique souvent le deuxième commandement sans tenir compte de cette déclaration qui l'accompagne. Elle ne se trouve cependant pas là fortuitement. En effet, Dieu ne se contente pas simplement de nous défendre toute représentation ou toute spéculation à son sujet, mais il vient en aide à notre ignorance et proclame lui-même ce qu'il est. Il se révèle en même temps qu'il fixe les limites de notre connaissance; il donne ce qu'il ordonne. Il affirme qu'il est Dieu, il marque la distance qui le sépare de l'homme, il établit la dépendance de la créature à l'égard du Créateur, il rappelle sa souveraineté : voilà ce que je suis, par conséquent tu ne te feras pas d'image taillée ...

Je suis l'Éternel ton Dieu, celui qui a toute la puissance et toute l'autorité, celui qui est la source de toute connaissance et de toute révélation parfaite, mais celui aussi qui est ton Dieu, celui qui t'aime et qui s'est donné pour toi en son Fils Jésus-Christ. Non pas donc un Dieu lointain, étranger, suprêmement détaché de la terre et de ses misères, mais un Dieu qui s'est abaissé jusqu'à moi et à ma misère et qui m'a dit, par Jésus-Christ: je suis ton Dieu !

Prenons bien garde à ceci : Dieu n'attend pas d'être obéi avant d'aimer, avant de faire grâce, avant d'être notre Dieu. Mais il fait grâce d'abord, pour être obéi ensuite. Ce n'est donc pas par le mérite de nos oeuvres ou de notre obéissance à ses commandements que nous sommes sauvés et qu'il devient notre Dieu. Mais il nous fait la grâce de son amour, gratuitement, sans poser d'abord de conditions, car il est avant tout amour. Et c'est parce qu'il nous aime, parce qu'il nous fait grâce avant même que nous ayons fait quoi que ce soit pour lui plaire, qu'il nous donne son commandement ... Ce n'est pas pour nous effrayer ni pour nous condamner, c'est pour nous sauver, pour nous éviter d'errer loin de lui. Il ne nous a pas donné sa loi pour nous perdre, mais afin que, reconnaissant notre perdition et notre ignorance, nous recourrions humblement à sa grâce et acceptions son salut et sa révélation. Nous devons donc recevoir son commandement avec joie, comme une lumière sur notre chemin, comme une bonne nouvelle, comme une parole de vie et d'amour. Et nous devons aussi obéir joyeusement au commandement, non par crainte, mais par reconnaissance !

Sachant cela et connaissant l'amour de Dieu pour nous, nous sommes maintenant responsables devant lui et nous ne pouvons impunément mépriser sa Parole, car le Seigneur, ton Dieu est un Dieu jaloux ! Pour nous, la jalousie est un vilain défaut, signe d'infériorité et de faiblesse. Pour Dieu, elle est l'expression de sa souveraineté absolue. Dieu, il est vrai, pour ce qui le concerne n'a à être jaloux de personne, car personne ne peut contester ni entrer en concurrence avec lui. Le Créateur du ciel et de la terre est le maître de tout ce qui existe. Mais il entend être reconnu et adoré comme tel. Non qu'il ait besoin de notre hommage, mais il ne peut souffrir, pour nous, que nous détournions sur des images taillées ou de vaines représentations de la divinité, l'hommage et la gloire qui reviennent à lui seul. Il sait que c'est pour nous une question de vérité, de vie ou de mort. Il lui en coûte de nous voir vivre dans l'erreur et dans le mensonge. Il est jaloux pour nous, pour ses créatures, par amour pour nous, car il nous veut rendre participants de sa gloire, il nous veut tout à lui, il ne peut souffrir de nous voir partagés.

Enfin, il est un Dieu juste et miséricordieux, dont la justice n'est pas selon notre justice ni la miséricorde selon notre miséricorde. Qui de nous ne s'est heurté à ce passage du deuxième commandement où il est dit que Dieu punit l'iniquité des pères sur les enfants; qui n'a estimé que cela était contraire à la justice de Dieu ? (Il faudrait aussi nous étonner qu'il fasse miséricorde jusqu'en mille générations, mais cela nous parait tout naturel, alors que c'est justement surnaturel). Il n'est possible, dans le cadre de cette étude, que d'essayer d'orienter la compréhension de ce passage. Au chapitre cinq de l'épître aux Romains, l'apôtre Paul déclare notamment: « Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché... à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d'un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup ». La nature humaine telle que nous l'héritons en naissant, n'est pas bonne ni obéissante à Dieu, mais elle est sous la domination du péché et de la mort, rebelle à l'égard de Dieu, sous le signe de la colère et de la malédiction. Les enfants portent la faute de leurs pères, et la créature déchue ne peut que subir la dure loi de la nécessité. Mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, là où la punition s'étendait jusqu'à trois ou quatre générations, la miséricorde s'étend jusqu'à mille générations ; là où régnait l'ordre de la fatalité, triomphe maintenant l'ordre de la grâce. Si quelqu'un est en Christ, il n'est plus soumis à l'ordre naturel et implacable du péché et de la mort, mais il est une nouvelle créature. une créature pardonnée, c'est-à-dire libérée de son passé, de la loi nécessaire de causalité, affranchie des choses vieilles, ressuscitée ! Toutes choses sont devenues nouvelles, et la miséricorde de Dieu est offerte à tous largement, offerte aussi aux enfants de ceux qui le haïssent et qui se repentent, qui aiment Dieu et qui gardent ses commandements.

Et maintenant, mais maintenant seulement, nous pouvons écouter le deuxième commandement : parce que je suis l'Éternel ton Dieu, le Dieu vivant, tu ne te feras pas d'image taillée; parce que je suis un Dieu jaloux, aux exigences absolues, tu ne vas pas rendre à des idoles le culte qui n'est dû qu'à Dieu; parce que c'est moi qui te révèle qui je suis, tu n'iras pas chercher de révélation en dehors de moi, dans ton intelligence, dans ton coeur, dans ta conscience ou dans la nature. Tu n'iras pas chercher la vérité ailleurs que dans ma Parole.
Voyons maintenant le commandement proprement dit.
Et d'abord à qui s'adresse-t-il ? Aux Juifs adorateurs du veau d'or, séduits par les dieux étrangers et dont la tentation fut toujours de se représenter Dieu sous une forme matérielle ? Aux Juifs, certes. Aux païens, adorateurs d'idoles ? Certes. Aux catholiques dont les églises sont pleines d'images [aillées ? Certes. À nous peut-être, qui pourtant sommes les fils spirituels de ces Réformateurs dont l'effort a été de rétablir le culte en esprit et en vérité ? À nous aussi, certes. Et si vous le voulez bien, c'est de nous seulement que nous nous occuperons.

Que nous ayons d'autres dieux devant la face de l'Éternel et que nous transgressions par là le premier commandement, cela n'est que trop évident et certain. Je n'ai pas à y revenir ici. Que nous nous fassions de fausses représentations de Dieu, cela est moins évident mais tout aussi certain. Il est vrai que nous, protestants réformés, nous n'adorons pas, que nous ne nous prosternons pas et que nous ne servons pas d'images taillées, statues de pierre ou de bois. On ne rencontre rien de tel dans nos temples ni aux carrefours de nos cités. Notre paganisme - si paganisme il y a - est moins grossier, moins évident, plus raffiné et plus spirituel. Le deuxième commandement vise aussi ce paganisme-là.

Il nous est interdit de chercher à nous représenter Dieu dans la nature (le mot étant pris ici dans un sens très général). Ni ce qui est dans les cieux, ni ce qui est sur la terre ou dans les eaux plus bas que la terre n'est l'image de Dieu. Le plus beau paysage, le plus magnifique ciel étoilé, toutes les merveilles de la création, la beauté, la force ou la race ne sauraient nous révéler le vrai Dieu ou en être l'analogie. La création est l'oeuvre de Dieu mais elle n'est pas Dieu. L'homme lui-même, créé pourtant à l'image de Dieu, a terni et brouillé cette image dans le péché; ni lui, ni son esprit, ni ses oeuvres, ni même sa conscience ne sauraient révéler Dieu. La création tout entière ne peut directement et en dehors de la foi nous servir d'image pour nous faire connaître le Créateur. Elle éloigne de Dieu bien plus qu'elle n'en rapproche ceux qui prétendent l'y trouver.

Les images taillées sont les signes matériels et révélateurs de cette fausse représentation de Dieu dans la nature. Elles sont le signe, la conséquence logique et nécessaire d'une déformation de l'esprit, d'une insubordination de la créature vis-à-vis de son Créateur, d'un paganisme profond, souvent inconscient ou inavoué. Or, je crois que chez nous ce paganisme des esprits est déjà assez avancé et qu'il se trahit même extérieurement, sous des formes d'apparence, il est vrai, encore inoffensive et charmante. Nous n'en sommes évidemment pas à ériger des statues de la divinité; nous éprouvons une sainte indignation pour ceux qui se prosternent devant l'ouvrage de leurs mains, mais cependant déjà apparaissent et se multiplient toutes sortes de manifestations idolâtres, d'inspiration païenne. Je n'en veux pour preuve que les fétiches, porte-bonheur ou autres objets de superstition largement répandus et en honneur chez nous. Expression naïve et inoffensive qui n'a rien à voir avec le veau d'or, les idoles ou fétiches païens, ni même avec les statues de la Vierge ou des saints ! ... Est-ce bien sûr ? Les païens, pas plus que les israélites, pas plus que les catholiques ne sont assez sots pour croire que leurs idoles ou leurs statues sont véritablement Dieu; il est évident pour tous que Dieu n'est pas un morceau de bois ou de pierre. Elles n'en sont que la représentation, expression visible et tangible d'une réalité invisible. Or l'intérêt que l'on porte aujourd'hui aux fétiches et porte-bonheur est exactement du même ordre, d'ordre religieux plus que simplement esthétique. Le petit objet que l'on emporte jalousement avec soi est sensé être le gage, la représentation concrète et disponible d'une puissance bienfaisante et favorable. « Allons ! fais-nous un dieu qui marche devant nous ! » C'est toujours la même histoire.

Voici un autre exemple sur lequel je ne m'étendrai pas : les chefs d'États totalitaires, comme du reste aussi le pape, ou l'Église catholique ne sont-ils pas devenus, pour le peuple, des représentants de Dieu sur la terre, des images visibles du Dieu invisible, - on n'ose tout de même pas dire des sortes d' « ersatz », mais c'est bien ce mot qui vient ici à l'esprit.

Tout cela - et mille autres exemples que l'on pourrait évoquer encore - trahit, disions-nous, une déformation de l'esprit qui se fait une fausse représentation de Dieu, selon la fantaisie ou les lumières de l'imagination ou de la raison, selon aussi les desseins diaboliques de Satan. Image que nous, les hommes, nous nous faisons, qui naît de notre cerveau, précisément de notre imagination : Dieu des philosophes et des savants, issu de nos spéculations, produit de notre sagesse; ou bien : Dieu de la nature, né du sentiment et de l'instinct; Dieu fait a notre mesure, à notre image, que nous nous permettons de juger, plutôt que d'accepter d'être jugés par lui, dont nous nous permettons d'estimer l'incommensurable sagesse; Dieu fait de main d'homme ou de pensées d'homme, caricature du vrai Dieu. De notre fameuse et prétendue liberté de conscience nous avons fait un dieu à notre image, à la mesure de notre misérable condition et au service de nos caprices; un « bon Dieu », par exemple, dont l'indulgence et la bonté excluraient la justice; ou bien encore un Dieu démocratique ou patriotique, le Dieu de nos pères ou le Dieu de nos sécurités, etc. Tous nos « pourquoi », nos révoltes ou notre indifférence, tout notre paganisme avoué ou non, tout cela vient de ce que nous nous faisons un Dieu selon notre représentation, selon notre désir. Il suffit pour s'en rendre compte de s'interroger loyalement. Si spiritualisée, si idéalisée que soit notre « conception » de Dieu, elle reste notre conception, et rien ne nous assure qu'elle corresponde à la réalité.

Nous transgressons donc aussi, nous, protestants, le second commandement.

Bien plus, nous ne le pouvons autrement, car Dieu est au ciel et nous sommes sur la terre, et nous ne pouvons nous représenter ce qui est au ciel qu'au moyen d'images terrestres. Nous sommes dès lors sous la malédiction de la loi qui nous condamne et nous tue; mais Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi (Gal. 3/13.). Ce que nous ne pouvions accomplir, il l'a accompli pour nous, à notre place, il a accompli la justice de la loi afin que nous ne soyions plus sous la condamnation.
Écoutez la bonne nouvelle :
Dieu a eu pitié de nous, de nos tâtonnements, de nos vaines recherches, de nos pauvres idoles., de nos imparfaites et mensongères images; il est venu lui-même nous donner son image, nous dire comment il veut, lui, que nous nous le figurions; il s'est donné à connaître en une forme qui nous fût accessible, qui fût terrestre Pour nous, créatures non pas spirituelles mais de chair, il s'est fait chair, il est venu habiter parmi nous, il s'est révélé c'est-à-dire fait connaître, en Jésus-Christ.

Toutes les images et les représentations de Dieu, quelquefois bien sympathiques, bien attachantes et séduisantes, que nous tenons à notre disposition et dans lesquelles nous nous complaisons, doivent maintenant faire place à cette image, choisie et envoyée par Dieu pour se faire connaître, image qui ne sera jamais la nôtre mais qui reste à la disposition de Dieu. Elle ne nous plaît pas peut-être et nous eussions souhaité qu'elle fût différente. Les uns voudraient supprimer le scandale de la croix, les autres faire du Christ un héros, un idéaliste, un philanthrope, un rêveur ou encore un aryen. Mais qu'importe tout ce que nous voudrions, à côté de ce que Dieu a voulu. Nous sommes placés devant un fait, devant le fait de la révélation unique de Dieu en Jésus-Christ; nous n'avons pas à discuter ce fait mais à l'accepter ou à le rejeter. Et c'est à partir de lui que nous devons comprendre la révélation de Dieu dans l'Ancien Testament, c'est en Christ que Dieu est notre Dieu, qu'il est juste et miséricordieux.

« Christ est l'image du Dieu invisible » (Col. 1/15). Il est le chemin, la vérité et la vie. Pour aller à Dieu, pour connaître Dieu, pour comprendre Dieu, il faut passer par lui, par ce chemin; et nous savons que ce chemin passe par la croix. C'est par elle que Dieu nous juge, qu'il nous aime et qu'il nous sauve. Oui, qu'il nous sauve de tous nos faux dieux, de toutes nos idoles et de toutes nos folles imaginations. Christ est l'Image, la Parole, la Sagesse du Dieu invisible. Si nous prétendons connaître Dieu en dehors de lui, c'est que notre orgueil nous aveugle et nous perd, et que nous méprisons la révélation de Dieu. La loi, dit Saint Paul, a été un pédagogue pour nous conduire à Christ (Gal. 3/24). En dehors de lui elle nous condamne, en lui elle nous maintient dans sa communion; en dehors de lui elle nous livre à la colère de Dieu, en lui elle nous révèle son amour et sa miséricorde.

Comment dès lors obéir au deuxième commandement? La réponse à cette question était déjà implicitement contenue dans tout ce que nous avons dit jusqu'ici. Obéir au deuxième commandement c'est accepter de ne pas te faire, toi, selon ton idée ou ton goût, d'image et de représentation de Dieu; c'est accepter que Dieu le fasse pour toi, c'est accepter la révélation de Dieu lui-même par lui-même. C'est-à-dire qu'obéir au deuxième commandement (comme à tous les autres du reste) c'est accepter la grâce qui t'est faite en Jésus-Christ, gratuitement; c'est croire « qu'en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité », c'est croire que nous avons « tout pleinement en lui qui est le chef de toute domination et de toute autorité » ( Col. 2/9 et 10)
Et c'est là l'oeuvre du Saint-Esprit.

Accepter le Christ, c'est accepter, sans y rien ajouter ni rien y retrancher, le témoignage que rendent de lui les Saintes Écritures de l'Ancien et du Nouveau Testament, c'est écouter la prédication de la Parole de Dieu et ne point mépriser les signes visibles par lesquels il nous atteste la réalité des promesses spirituelles, le baptême et la Sainte Cène, signes, ceux-là, non seulement permis mais nécessaires, que Dieu a institués, par égard à notre faiblesse, pour nous représenter les choses spirituelles et célestes.

Nous voyons donc que Dieu a pourvu à tout et qu'en nous donnant son commandement il nous a donné en même temps les moyens de lui obéir, de vivre non plus sous la condamnation de la loi, mais dans la libération de la grâce, car « Christ est la fin de la loi pour tous ceux qui croient » (Rom. 10/4). En lui le commandement n'est plus un impératif catégorique : tu ne dois pas te faire d'images taillées, mais il devient une promesse de grâce: tu ne te feras plus d'images taillées ni de ressemblance quelconque de Dieu, car tu n'en auras plus besoin, tu n'en auras même plus envie, ayant tout pleinement en Christ, l'image du Dieu invisible.

Jean-Ph. RAMSEYER.


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