Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA PALESTINE AU TEMPS DE JÉSUS-CHRIST


CHAPITRE X
LA VIE PRIVÉE

LES VÊTEMENTS
 


Les étoffes. - Les vêtements des hommes. - La tunique et la robe ou le manteau. - Les vêtements des femmes. - Le voile. Les chaussures. - Les sandales. - Les bijoux. - Le fard. - Les parfums. Les bains. - Le turban. - Les signes religieux. - Comment Jésus Était-il vêtu?


La Bible, et, en particulier, le Nouveau Testament, emploie plusieurs mots différents pour désigner les vêtements d'hommes, mais nulle part elle ne fait du costume ordinaire des Juifs une description précise et complète. C'est par analogie que nous pouvons nous représenter le vêtement de l'Israélite du premier siècle. Pour ce détail comme pour tous les autres, les costumes n'ont point varié et la forme du vêtement arabe est aujourd'hui, à peu de chose près, la même que celle du vêtement juif d'il y a dix-huit cents ans.

Les étoffes employées étaient la laine et, pour le riche, le lin « le fin lin », dit l'Évangile (1) et quelquefois la soie (2). Un peu avant l'exil de Babylone on commença à se servir du coton.

Il semble qu'au temps de l'Ecclésiaste le blanc était la couleur à la mode (3). Mais les Juifs ont toujours aimé les couleurs éclatantes et on teignait volontiers les étoffes en pourpre, en violet, en cramoisi. On assortissait ces couleurs entre elles, souvent avec beaucoup de goût et les tuniques « bigarrées; », déjà appréciées du temps des patriarches (4) et des Rois (5) sont encore très estimées aujourd'hui. On rencontre souvent, en Palestine, des femmes portant des tuniques bariolées et des robes rayées de toutes couleurs, surtout voyantes et pourtant choisies avec goût.

Le Juif du premier siècle portait toujours la tunique et le manteau ou robe. C'était les deux pièces indispensables de son costume. La tunique ( en grec, chalouk en hébreu) était en lin (6) elle était ajustée au corps, descendait jusqu'aux pieds et avait des manches. On la portait tantôt sur le corps nu, tantôt sur une chemise de laine très ample et très longue. Ce chalouk était parfois appelé kolbin (en grec ) (7). Celui du rabbi, du scribe, du docteur, était particulièrement grand et cependant ne devait être visible sous le manteau que de la largeur d'une main. Le manteau ou la robe (en grec talith en hébreu) servait de pardessus. Les rois (8), les prophètes en portaient (9). Il est probable qu'au temps de Jésus-Christ on avait déjà ces manteaux blancs à raies brunes, si communs aujourd'hui en Palestine.
Ils sont composés de deux couvertures cousues de trois côtés, et forment ainsi une sorte de sac retourné avec un trou dans le fond pour la tête et deux trous de côté pour les bras. Les pauvres ne possédaient parfois qu'un demi-manteau, une demi-robe, c'est-à-dire une seule pièce d'étoffe carrée jetée sur l'épaule, mais c'était l'exception. D'ordinaire le Juif avait à lui, non seulement un vêtement complet mais deux au moins (10) pour pouvoir en changer souvent. Il fallait être bien misérable pour n'avoir qu'une seule tunique (11) et cependant Jésus-Christ recommande à ses disciples de n'en avoir qu'une seule (12). D'après l'Evangile de Luc (13), il aurait dit un jour : « Si quelqu'un veut te prendre ton manteau, laisse-lui aussi la tunique. » Ce précepte se comprend ; un voleur saisissait d'abord le vêtement de dessus ; d'après saint Matthieu (14), Jésus aurait dit au contraire : « Si l'on veut te prendre ta tunique, laisse prendre aussi le manteau ».

Sous cette forme le précepte du Christ se comprend moins bien et il est naturel de supposer que dans la transcription de ce second texte les copistes ont commis Une erreur, ils ont transposé les deux termes, tunique et manteau. Par-dessus la robe et pour la serrer les hommes portaient une ceinture (15). (Aphumdah ou Phundah). Celle de Jérémie était de lin (16) et celle de Jean-Baptiste de cuir (17). « Que vos reins soient ceints (18) » disait Jésus Christ à ses disciples, c'est-à-dire soyez comme des voyageurs qui ont une longue course à fournir, relevez les plis de vos robes flottantes, retenez-les avec votre ceinture pour que rien n'entrave votre marche et ne vous empêche d'avancer
Tels étaient les vêtements d'hommes. Les prêtres seuls portaient de plus des pantalons qui allaient des reins aux genoux (19).

Les vêtements des femmes ressemblaient à ceux des hommes; elles portaient aussi la tunique et la robe, mais beaucoup plus larges et plus amples (20). La Loi interdisait formellement aux hommes de mettre des vêtements de femmes et aux femmes des vêtements d'hommes (21).

L'ampleur de son manteau permettait à la femme de porter dans ses plis différents fardeaux et en particulier le grain. Ruth. pouvait mettre dans le sien jusqu'à six mesures d'orge (21). Cette coutume, qui existe encore, était certainement celle du premier siècle. On mettait dans son sein l'herbe et les fruits, la ceinture aidait à soutenir la charge et voilà pourquoi Jésus-Christ parle de la bonne mesure « pressée, secouée et débordante (22). » La ceinture (23) des femmes étaient de lin et de coton et faisait plusieurs fois le tour de leur taille (24). Il faut ajouter que les femmes avaient en public la tête voilée, entièrement couverte. Mais ne croyons pas qu'on fit de cet usage une stricte obligation. La liberté dent jouissait, à cet égard, la femme hébraïque, contraste avec l'avilissement de la femme arabe dans tout l'Orient moderne (25). Lorsqu'une femme gardait son voile, il était interdit, sous peine d'une forte amende, de le lui ôter, mais elle était libre de l'enlever elle-même si elle le voulait. Gamaliel, dit un des Talmuds « vit un jour une païenne fort jolie et prononça sur elle la formule de bénédiction (26) » et Jésus a dit: « Celui qui regardera une femme pour la convoiter à déjà commis l'adultère dans son coeur (27). » Ces deux passages indiquent bien que la femme avait souvent le visage découvert. Nous savons de plus que les jeunes filles étaient moins souvent voilées que les femmes mariées (28).

Les chaussures (Manahim) étaient de deux sortes, les (souliers) et les (sandales) ; ces deux mots souvent pris l'un pour l'autre dans le Nouveau Testament (29), désignent cependant deux sortes de chaussures bien distinctes.
Le soulier était de cuir mou; la sandale, plus grossière et plus utile, était de cuir dur. Sa semelle était de bois, de jonc, nu d'écorce de palmier et tenait au cuir par des clous (30). On en avait toujours deux paires surtout en voyage et quant Jésus-Christ dit à ses apôtres : « Ne prenez pas de sandales », il veut certainement dire : ne prenez pas de paire de rechange : n'ayez que celles qui sont à vos pieds. Elles étaient attachées avec des courroies (31) et la peau dont on se servait était, sans doute comme aujourd'hui, celle de chameau ou de hyène. Les pieds restant découverts, il était nécessaire de les laver souvent (32). Le soulier, sur lequel nous n'avons point de détails, semble n'avoir servi qu'aux classes aisées. Ceux des femmes étaient du même cuir fin qui servait à faire les courroies des sandales (33). Elles y faisaient mettre souvent de petites sonnettes ou des plaques de métal (34).

Parlant des vêtements de femmes, nous ne pouvons passer sous silence le très curieux passage d'Ésaïe sur la toilette des dames de son temps (35). Sans décrire des vêtements de luxe proprement dits (Machalatsoth (36)), il nomme un grand nombre de bijoux, les pendants d'oreilles (37) et les anneaux du nez (38) (nezem), les bracelets, les colliers, les chaînes (Rabîd), les croissants en demi-lune portés au cou, les filets pour soutenir les cheveux (39) et les talismans d'or sur lesquels étaient gravées des paroles de la Loi. Les femmes arabes de nos jours portent encore des chaînettes d'argent auxquelles sont suspendues diverses pièces de monnaie.

Les bracelets étaient de deux sortes : ceux du coude (40) et ceux du poignet (41). Ils étaient formés d'anneaux ronds ou plats en or ou en argent ; on en portait aussi en forme de chaînes (42) et des bagnes ornaient les doigts (les mains (43). Il ne faudrait pas croire que ce luxe ne fut répandu que dans les hautes classes. Il n'est pas rare de rencontrer, même aujourd'hui, en Palestine, de pauvres femmes en haillons et portant des anneaux de fer, de cuivre, de verre et, si elles peuvent, d'argent.

Les anneaux des pieds (44) sont devenus rares ; on en voit quelques-uns à Jéricho et sur les rives de la mer Morte portés par les femmes nomades. Les sachets, les bourses, les sacs ornés de broderies et attachés à la ceinture étaient aussi usités autrefois (45) que de nos jours, et, détail singulier, ou ne se servait pas de mouchoir. Les Romains n'en avaient point et certainement les Juifs non plus. Si les Arabes en portent aujourd'hui ils commencent toujours par se servir de leurs doigts et ne prennent leur mouchoir que pour s'essuyer.

Les miroirs étaient de métal brillant et poli. Ils étaient fort petits ; on les tenait à la main par un manche (46).


Table des matières

Page précédente:
LA VIE PRIVÉE (LA NOURRITURE)
Page suivante:
LA VIE PRIVÉE ( LES VÊTEMENTS - suite)

.
1 Ev. de Luc, XVI, 19.
.
2 Ezéchiel, XVI, 10.
.
3 Ecclé. IX, 8.
.
4 Genèse, XXXVII, 3.
.
5 II Samuel, XIII, 18.
.
6 Jérus., Schabbath, fol. 15, 4; et Babyl., Schabbath, fol. 120, 1.
.
7 Épiphane, livre 1, ch. 15.
.
8 Jonas, III, 6.
.
9 I Rois, XIX, 13, 19.
.
10 « Deux vêtements de rechange », Genèse XLV, 22 ; voir aussi Job, XXVII, 16 ; Il Rois, V, -5 ; Juges XIV, 13.
.
11 De là le conseil de Jean-Baptiste: Ev. de Luc, III, 10, 11.
.
12 Ev. de Luc, IX, 3; Ev. de Matth., X, 10.
.
13 Ev. de Luc, VI, 29.
.
14 Ev, de Matth., V 40.
.
15 1 Rois, XVIII, 46; Il Rois, I, 8, IV, 29; Job, XXXVIII, 3.
.
16 Jérémie, XIII, 1.
.
17 Ev. de Matth., Ill, 4 et parall.
.
18 Ev. de Luc, XII, 35.
.
19 Exode, XXVIII, 42.
.
20 Ruth, Ill, 15; Esaïe, III, 22, trad. de Segond « larges tuniques. »
.
21 Deutéronome, XXII, 5.
.
21 Ruth, III, 15.
.
22 Ev. de Luc, VI, 38.
.
23 La ceinture elle-même était parfois garnie de poches (voir page 228).
.
24 Esaïe, III, 20 ; Ezéchiel, XVI, 10.
.
25 Genèse, XII, 14; XXIV, 65, XXXVIII, 14, 19 ; 1 Samuel, I, 12.
.
26 Berakhoth, IX, 2.
.
27 Ev. de Matth., V, 28.
.
28 « A quel signe reconnaît-on qu'une femme n'est pas mariée ? si elle parait en public le voile baissé sur les yeux, mais la tète découverte. » Babyl. Chetubb., fol. 17, 2.
.
29 Cf. Ev. de Matth. X, 10. Ev. de Marc, VI, 9.
.
30 Babyl., Schabbath, fol. 60, 1 ; Joma, fol. 78, 2 ; Ev. de Matth., X, 9 de Luc, X, 4.
.
31 Ev. de Marc, I, 7.
.
32 Genèse, XVIII, 4; XXIV, 32.
.
33 Ezéchiel, XVI, 10.
.
34 Esaïe, III, 20. Les femmes arabes le font encore aujourd'hui.
.
35 Esaïe, III, 16 et suiv.
.
36 Zacharie, III, 4.
.
37 Voir aussi Ezéchiel, XVI, 12.
.
38 Genèse, XXIV, 47.
.
39 Voir aussi Ezéchiel, XVI, 11, et Cantique des cant., I, 10.
.
40 II Samuel, I, 10.
.
41 Genèse, XXIV, 30, 47; Ezéchiel XVI, 11.
.
42 Esaïe, III, 19.
.
43 Esaïe, III, 21.
.
44 Nombres, XXXI, 50; Esaïe, III, 20.
.
45 Esaïe, III, 22.
.
46 Exode, XXXVIII, 8; Job, XXXVII, 18; Esaïe, III, 23.

 

- haut de page -