ARGUMENS ET
RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES
DU NOUVEAU TESTAMENT
ÉVANGILE
SELON SAINT MARC.
CHAPITRE XI.-
Jésus-Christ fait son
entrée royale à Jérusalem.
- Il chasse du temple ceux qui le profanaient
en y vendant des pigeons et d'autres bêtes
pour les sacrifices, et en y changeant de
l'argent.
- Il fait sécher un figuier par sa
parole,
- et il répond aux pharisiens qui lui
demandaient raison de son autorité.
- I. 1-11. II; 12-14; III. 15-18; et 19-26;
IV. 27-33.
RÉFLEXIONS.
NOTRE SEIGNEUR fit son entrée
royale à Jérusalem peu de jours avant
sa mort, pour montrer qu'il était ce Roi et
ce Sauveur que les Juifs attendaient et dont les
prophètes avaient prédit la venue; ce
qu'il avait évité de faire
connaître publiquement pendant sa vie. Mais
la manière dont il fit cette entrée,
étant monté sur un ânon,
marquait sa douceur et son humilité, et
faisait voir que son règne n'aurait rien de
commun avec celui des rois de la terre. Comme la
gloire de Jésus-Christ et la nature de son
règne nous sont beaucoup mieux connues
qu'elles ne l'étaient à ce peuple qui
l'accompagna dans cette occasion, nous avons encore
plus de sujet de nous réjouir et de louer
Dieu de ce qu'il nous a envoyé ce grand
Sauveur et de ce que son règne a
été manifesté.
2. Il faut remarquer que dans le
même jour où Jésus-Christ fit
son entrée royale, il se rendit au temple et
qu'il en chassa ceux qui le profanaient, afin de
faire sentir aux Juifs son autorité divine,
et de leur montrer, en agissant dans le temple
comme maître qu'il était le Fils de
Dieu. De là nous devons apprendre à
ne pas profaner ni par l'hypocrisie, ni par
l'impiété, ni par
l'irrévérence, les lieux où
Dieu est adoré et invoqué.
Pour ce qui est du miracle du
figuier séché, il faut savoir que cet
arbre était d'une espèce
particulière de figuiers qui conservaient
pendant l'hiver leurs feuilles et leurs figues, et
dont le fruit mûrissait au
printemps.
Ainsi, Jésus voyant ce
figuier qui avait des feuilles et qui pouvait aussi
avoir des figues, y alla exprès chercher du
fruit quoique ce ne fut pas la saison des figues
communes, et il le fit pour avoir occasion de le
faire sécher par un miracle, et de montrer
par là à ses disciples, selon qu'il
le leur dit, que la foi et la prière
obtiennent tout de Dieu. Mais il les
avertitexpressément que la
prière doit être faite dans un esprit
de charité, et que quand nous nous
présentons pour faire notre prière,
nous devons nous pardonner les uns aux autres.
La réponse que Notre Seigneur
fit aux pharisiens, qui lui demandaient de qui il
tenait son autorité, avait pour but de leur
faire sentir que leur incrédulité et
leur aveuglement était volontaire, et que
son autorité venait du ciel aussi bien que
celle de Jean-Baptiste. Mais nous serions encore
plus coupables que les pharisiens si, sachant que
Jean-Baptiste et Jésus-Christ ont
été envoyés de Dieu, nous ne
nous soumettions pas à la doctrine qu'ils
ont annoncée, et de laquelle nous faisons
profession.
CHAPITRE XII.
1-27.-
Jésus-Christ
- propose la parabole des vignerons.
- Il répond à la demande qu'on
lui fit s'il fallait payer le tribut à
l'empereur,
- et à une autre demande que les
sadducéens lui firent sur la
résurrection.
- I. 1-12; Il. 13-17; III. 18-27.
RÉFLEXIONS.
LE sens de la parabole des vignerons
est que les Juifs, après avoir rejeté
et persécuté les prophètes,
feraient mourir le Fils de Dieu; qu'à cause
de cela, Dieu les priverait de son alliance et les
détruirait; qu'il ferait prêcher
l'Évangile aux payens, et que Jésus,
qui avait été rejeté par les
principaux des Juifs, deviendrait le chef et le roi
de l'Église, et serait élevé
à la droite de Dieu.
Il y a sur cela deux
réflexions à faire.
L'une, que tout ce que
Jésus-Christ avait prédit arriva peu
de temps après, par la ruine de
Jérusalem, par la vocation des payens, et
par l'établissement de son
règne.
L'autre, que comme Dieu fit une
sévère vengeance de l'ingratitude des
Juifs, il punira encore plus
l'infidélité de ceux qui auront
méprisé les offres de sa grâce
et désobéi à
l'Évangile.
2. Dans la réponse que
Jésus-Christ fit à la question qu'on
lui proposa sur le tribut, nous voyons que Notre
Seigneur découvrit le piège que les
pharisiens lui tendaient, et qu'il évita ce
piège en leur disant : Rendez à
César ce qui est à César, et
à Dieu ce qui est à Dieu. D'où
nous devons recueillir qu'il faut se soumettre
à l'autorité des rois et des princes,
et leur rendre tout ce qui leur
est dû, et s'acquitter aussi inviolablement
des devoirs auxquels la religion nous engage envers
Dieu.
3. Notre Seigneur eut en ce
temps-là un entretien remarquable avec les
sadducéens qui niaient la
résurrection des morts, et il
répondit à la question qu'ils lui
firent sur ce sujet d'une manière qui les
confondit et qui leur fit voir qu'ils
étaient dans une grande erreur.
Cet endroit de l'Évangile
mérite bien de l'attention.
Jésus-Christ y instruit sur la
vérité de la résurrection et
sur l'état des personnes qui ressusciteront;
ce qui doit nous affermir dans la croyance de cette
grande et consolante vérité, et nous
porter à imiter la foi et la
piété des patriarches dont le
Seigneur s'est déclaré le Dieu,
même après leur mort, et à
vivre d'une manière pure et spirituelle,
afin que nous puissions avoir part à la
gloire d'une heureuse résurrection.
CHAPITRE XII.
28-44.-
Jésus-Christ
- 1. répond à un docteur de la
loi qui lui demandait quel était le plus
grand commandement.
- 2. Il demande aux pharisiens comment le
Messie pouvait être tout à la fois
le Fils et le Seigneur de David.
- 3. Il censure l'hypocrisie des docteurs de
la loi.
- 4. il loue l'offrande d'une pauvre veuve.
- I. 28-34; Il. 35-37; III. 38-40; IV. 41-44.
RÉFLEXIONS.
CETTE lecture nous donne une
leçon très-importante; c'est que le
premier commandement, et celui qui comprend tous
les autres, est d'aimer Dieu de tout notre coeur,
et notre prochain comme nous-mêmes; que c'est
là ce que nous pouvons faire de plus
agréable à Dieu, et ce qui vaut mieux
que toutes les cérémonies et tous les
devoirs extérieurs de la religion. Ceux qui
ont bien compris cette vérité et qui
travaillent par-dessus toutes choses à
remplir leur coeur de cet amour sincère de
Dieu et du prochain, sont dans la disposition
où il faut être pour entrer dans le
royaume de Dieu, selon que Notre Seigneur le
déclare expressément.
2. Jésus-Christ ayant
demandé aux scribes comment David appelait
le Messie son Seigneur, au psaume CX, puisque le
Messie était son fils, ils furent
réduits au silence et ne purent lui
répondre. Par cette question, le Seigneur
voulut les convaincre de leur ignorance en
présence du peuple; mais il ne leur
expliqua pas cet oracle de David,
parce qu'il ne voulait pas parler alors ouvertement
de la dignité de sa personne, et parce que
d'ailleurs cela eut été inutile, et
que les pharisiens n'auraient pas cru ce qu'il leur
aurait dit sur ce sujet. Mais cette question n'a
rien d'obscur pour nous qui savons que
Jésus-Christ est Fils de David, parce qu'il
est descendu de lui à l'égard de sa
nature humaine, mais qu'il est son Seigneur en tant
qu'il est le Fils de Dieu.
3. Les reproches que
Jésus-Christ faisait aux docteurs de la loi
nous montrent que l'orgueil, l'hypocrisie et
l'avarice sont des vices tout-à-fait
condamnables, surtout dans ceux qui enseignent les
autres, et dans les personnes qui font profession
d'avoir de la piété.
4. Le jugement que Notre-Seigneur
fit de l'offrande d'une pauvre veuve, qui jeta deux
petites pièces de monnaie dans un tronc
où l'on mettait ce qu'on voulait donner pour
les usages du temple et du service divin, nous
apprend que Dieu a principalement égard au
coeur et à l'intention, et que les
contributions et les aumônes des pauvres,
quoiqu'elles soient de petite valeur, lui sont
aussi agréables que celles des riches,
lorsque les pauvres donnent autant que leur
pauvreté le leur permet, et qu'ils le font
par un principe de piété et de
charité.
CHAPITRE
XIII-
Jésus-Christ
- parle des signes qui
précéderaient la destruction du
temple et de la ville de Jérusalem, et la
fin du monde. Il dit qu'il paraîtrait de
faux prophètes et de faux messies; que
l'on verrait des guerres, des famines, et toutes
sortes de calamités; que ses disciples
seraient persécutés, et que
l'Évangile serait annoncé par
toute la terre.
- Il prédit que les idolâtres
entreraient bientôt dans la Judée,
et qu'ils assiégeraient Jérusalem;
qu'il paraîtrait de tous
côtés des signes de la
colère de Dieu; qu'alors le Fils de
l'homme se montrerait dans sa gloire; et que ces
choses arriveraient avant que la
génération d'alors fût
passée. Il exhorte ses disciples à
se retirer en ce temps-là de
Jérusalem.
- Enfin, il leur recommande de se tenir
prêts et de veiller en attendant sa venue,
et pour les y engager, il leur dit que le temps
précis de cette venue était
inconnu et incertain.
RÉFLEXIONS.
CE discours du Fils de Dieu nous
présente ces trois réflexions
principales.
La première, que
l'événement vérifia
pleinement toutes ces
prédictions de Notre Seigneur peu
après son départ de ce monde.
Plusieurs séducteurs parurent en ce
temps-là, les Juifs furent affligés
par la guerre et par toutes sortes de
fléaux, les apôtres et les
chrétiens furent persécutés,
l'Évangile se répandit en divers
lieux du monde, Jérusalem fut
assiégée et détruite avec son
temple par les Romains, les chrétiens qui en
sortirent furent garantis de cette
désolation, et enfin tout cela arriva avant
que les hommes qui vivaient du temps de
Jésus-Christ fussent tous morts, comme il
l'avait prédit formellement.
Ce sont là des preuves de la
vérité et de la divinité de
l'Évangile auxquelles on ne saurait rien
opposer, et des marques visibles de la vengeance
divine sur les Juifs.
2. Ceci doit nous persuader que ce
que Notre Seigneur a dit, d'une manière qui
n'est pas moins formelle, de sa dernière
venue, de la fin du monde, du jugement universel,
et de la punition des méchans, ne manquera
pas d'arriver.
La troisième réflexion
est que le temps de cette venue nous est inconnu,
de même que celui de notre mort, Dieu nous
l'ayant caché par un effet de sa sagesse et
de sa bonté; qu'ainsi nous devons y penser
continuellement et nous y préparer par les
prières, par une vie pure, et par la
pratique de toutes sortes de bonnes oeuvres,
servant Dieu fidèlement chacun dans notre
vocation, afin que ce jour redoutable ne nous
surprenne pas. C'est à quoi Notre Seigneur
nous exhorte lui-même par ces paroles qui se
lisent à la fin de ce discours et qui en
marquent le but et l'usage
Prenez garde à vous, veillez
et priez, car vous ne savez pas quand votre
Seigneur viendra ; ce que je vous dis, je le dis
à tous, veillez.
CHAPITRE XIV.
1-31.-
Saint Marc commence ici
l'histoire de la passion de Jésus-Christ, il
rapporte:
- 1. Qu'une femme oignit Notre Seigneur avec
une huile précieuse;
- 2. que Judas promit aux Juifs de leur livrer
son maître,
- 3. que Jésus-Christ
célébra la Pâque la veille
de sa mort, et que pendant le souper il
prédit la trahison de Judas; qu'il
institua la sainte Cène, et qu'il
prédit aussi que saint Pierre le
renierait.
- I. 1-9; II.10-11; III. 12-31.
RÉFLEXIONS.
LA première réflexion
qu'il faut faire ici regarde l'action de cette
femme qui répandit sur Jésus un
parfum précieux. Notre Seigneur approuva
cette action, il loua le zèle et les bonnes
intentions de cette femme; il dit même que la
mémoire de ce qu'elle avait fait serait
conservée dans l'Église.
Dès là nous ne pouvons
douter qu'il n'ait aussi pour agréable tout
ce que nous ferons en vue de l'honorer. Ce qu'il
dit à ceux qui voulaient que le prix de ce
parfum fût donné aux pauvres, doit
nous apprendre à éviter les jugemens
téméraires, à ne pas condamner
facilement les actions des autres, lorsqu'elles
peuvent partir d'un bon principe, et à faire
du bien aux pauvres toutes les fois que nous le
pourrons.
2. L'exemple de Judas montre que
l'avarice endurcit et aveugle les hommes à
un tel point, qu'elle les pousse dans toutes sortes
de crimes.
3. Puisque Jésus-Christ
prédit la trahison de Judas, il parait de
là que rien ne lui était
caché, qu'il connaissait les coeurs et les
desseins des hommes, qu'il savait ce qui devait lui
arriver, et qu'ainsi il a souffert, volontairement
tout ce qu'il a souffert.
4. Jésus-Christ
célébra la Pâque avec ses
disciples suivant la coutume des Juifs, pour faire
voir qu'il était religieux observateur de
tout ce qui était prescrit par la loi
divine; mais il le fit surtout parce que son
dessein était d'instituer la sainte
Cène et de la mettre à la place de la
Pâque des Juifs. C'est ce qui doit nous
remplir d'un très-grand respect pour cette
divine cérémonie, que Notre Seigneur
a établie comme un mémorial de sa
mort, et nous engager à la
célébrer avec foi et avec
reconnaissance, conformément à ses
intentions.
Enfin la prédiction du
reniement de saint Pierre suppose que Notre
Seigneur avait une parfaite connaissance du coeur
des hommes, et ce qu'il dit à cet
apôtre, qui protestait qu'il ne
l'abandonnerait jamais, doit nous inspirer une
salutaire défiance de nous-mêmes, et
nous porter à profiter des avertissemens que
Dieu nous donne, et à chercher dans
l'humilité, dans la vigilance, et dans la
prière, la fermeté nécessaire
pour n'être pas surpris par les tentations.
CHAPITRE XIV.
32-72.-
Saint Marc rapporte ici:
- 1. Ce que Jésus-Christ souffrit dans
le jardin.
- 2. Comment il fuit pris par les Juifs qui
étaient conduits par Judas.
- 3. Ce qui se passa lorsque Jésus fut
présenté au conseil. 4. La chute
de saint Pierre et sa repentance.
- I. 32-42; II. 43-52; III. 53-65; IV. 66-72.
RÉFLEXIONS.
L'EXTRÊME tristesse que Notre
Seigneur ressentit dans le jardin est l'une des
circonstances les plus remarquables de sa passion.
Elle nous découvre bien clairement que
c'était pour expier les péchés
des hommes qu'il souffrait; nous y voyons quelle
est l'horreur du péché et de quel
désespoir les méchans seront saisis
lorsqu'ils seront rejetés de Dieu et qu'ils
souffriront les peines dues leurs fautes.
Nous devons après cela,
à l'imitation de Jésus-Christ qui,
dans son agonie, priait avec tant de ferveur et
avec une si parfaite soumission à la
volonté de son père, invoquer Dieu
avec persévérance lorsque nous sommes
dans l'affliction, et en même temps avec une
entière résignation à sa
volonté, disant toujours:
Seigneur, non point ce que je
voudrais, mais ce que tu veux.
Jésus-Christ nous, donne un
avertissement bien important lorsqu'il dit :
Veillez et priez, de peur que vous ne tombiez dans
la tentation, car l'esprit est prompt et la chair
est faible.
Il nous apprend par là que le
moyen infaillible de ne pas tomber dans le
péché est de nous défier de
notre faiblesse, de veiller et de prier; mais que
les tentations nous entraînent dès que
nous nous négligeons de ce
côté-là. On voit dans ce qui se
passa lorsque Notre Seigneur fut pris, et dans ce
qu'il dit alors à Judas et aux Juifs, qu'il
ne fut pris et condamné que parce qu'il le
voulait bien et parce que Dieu le permettait; c'est
là pour nous un puissant engagement à
aimer ardemment notre Sauveur qui s'est ainsi
exposé volontairement à la mort pour
nous, et à acquiescer en toutes choses
à la volonté du Seigneur. On doit
remarquer que Jésus parut devant le conseil,
qu'il fut examiné, qu'on entendit des
témoins, mais qu'il ne put être
convaincu d'aucun crime, quelqu'efforts que les
Juifs fissent pour trouver des accusations et des
faux témoignages contre lui, et qu'il ne fut
condamné que parce qu'il
avoua qu'il était le Fils de Dieu. Tout cela
fut dispensé par la Providence, pour faire
voir la parfaite innocence de Notre Seigneur.
2. Cette grande douceur et cette
patience qu'il fit paraître par ses discours
et en souffrant toutes sortes d'indignités,
est une preuve bien sensible de sa soumission
à la volonté de son Père et de
son amour envers nous, et un modèle de
patience auquel nous devons nous conformer.
Après cela, il est à
remarquer que Notre Seigneur avoua qu'il
était le Fils de Dieu et qu'il dit aux Juifs
qu'ils le verraient bientôt assis à la
droite de Dieu, et venant dans sa gloire. Cela
s'accomplit peu après, lorsque les Juifs
furent détruits et qu'ils virent le
règne de Notre Seigneur s'établir
dans le monde.
Nous devons enfin profiter de la
chute de saint Pierre qui renia son maître
après avoir protesté si fortement
qu'il ne l'abandonnerait jamais. Tout le monde, et
même les personnes qui ont du zèle et
de bons sentimens, peuvent voir ici que notre
faiblesse est grande, et qu'il faut se
précautionner contre les tentations. Et la
repentance de cet apôtre, qui fut si prompte
et si amère, nous apprend que, si nous avons
fait quelque chute, nous devons nous en relever
incontinent, en avoir une vive douleur, et la
réparer par le recours à la
miséricorde de Dieu et par une
sincère conversion.
CHAPITRE
XV.-
- Jésus-Christ est
présenté à Pilate qui,
après avoir tâché de le
délivrer, Consent enfin à sa mort.
Il est crucifié, il meurt, et on
l'ensevelit.
- I. 16-47.
RÉFLEXIONS.
IL y a quatre choses principales
à remarquer dans ce qui se passa devant
Pilate.
1. L'injustice et la fureur des
Juifs que rien ne put apaiser et qui
sollicitèrent avec tant d'instance la
condamnation de Jésus, jusque là
qu'ils lui préférèrent un
meurtrier.
2. L'humilité, le silence et
la patience de Notre Seigneur, qui se soumit
à la sentence de Pilate, et qui souffrit
sans se plaindre toutes les injustices qu'on lui
fit. Ce sont là de fortes preuves de son
amour pour les hommes, qu'il voulait sauver, et de
sa soumission à la volonté de
son Père;et c'est aussi
un exemple de résignation pour ceux qui sont
exposés à la souffrance et à
l'injustice des hommes.
3. Il faut remarquer que l'innocence
de Jésus-Christ fut pleinement reconnue par
Pilate; ce qui aggravait le crime des Juifs et
celui de ce gouverneur. Et enfin, que ce juge
inique, après avoir refusé de faire
ce que les Juifs voulaient, et tâché
de sauver Jésus-Christ, prononça
enfin la sentence de sa mort.
Pilate connaissait ce que la justice
demandait, il avait même de bonnes
intentions, mais il n'eut pas le courage de les
suivre. C'est ainsi qu'en usent ceux qui
pèchent contre leur conviction; ils
connaissent leur devoir, ils ont quelque bonne
volonté, mais, après avoir
résisté quelque temps a la tentation,
ils y succombent par la crainte qu'ils ont des
hommes, par des vues de politique et
d'intérêt, ou par quelque autre
principe de cette nature. Au lieu que les gens de
bien sont toujours attachés à leur
devoir et suivent avec fermeté ce que la
conscience leur dicte, sans que les égards
humains soient capables de les en empêcher.
Ce que l'on doit principalement
considérer dans la passion de Notre
Seigneur, ce sont les douleurs de ce supplice cruel
qu'il endura, la honte et l'ignominie à
laquelle il fut exposé, ayant
été crucifié au milieu de deux
brigands, les outrages et les insultes que les
pharisiens et les sacrificateurs lui firent pendant
qu'il était attaché à la
croix, et enfin sa mort qui termina ses
souffrances.
On découvre en tout cela le
profond abaissement du Fils de Dieu, le grand amour
qu'il nous a porté, et l'exemple de la
patience la plus parfaite.
Ainsi nous devons regarder cette
mort comme le prix de notre rédemption et
l'appui de notre foi, aimer ce bon sauveur qui nous
a tant aimes, renoncer au péché qu'il
est venu détruire par sa mort, et apprendre,
par son exemple, à porter notre croix et
à souffrir patiemment lorsque nous y sommes
appelés.
L'histoire de la sépulture de
Jésus-Christ et les informations que Pilate
fit prendre avant d'accorder son corps à
Joseph, prouvent qu'il a été
véritablement mort, et qu'ainsi il est
véritablement ressuscité. La
considération de cette sépulture est
aussi très-propre pour dissiper la crainte
que nous pourrions avoir de la mort et du
sépulcre, et pour nous élever
à l'attente d'une meilleure vie.
CHAPITRE
XVI.-
Dans ce dernier chapitre de saint
Marc, on voit:
- 1. L'histoire de la résurrection de
Jésus-Christ;
- 2. les ordres qu'il donna aux apôtres
avant que de quitter le monde; et
- 3. son Ascension.
- I. 1-14; II. 15-18; III. 19-20.
RÉFLEXIONS.
CE qui est contenu dans ce chapitre
établit premièrement la
vérité, et la certitude de la
résurrection de Jésus-Christ,
puisqu'elle a été confirmée
par l'apparition et par le témoignage des
anges, et que Notre Seigneur fut vu par les femmes
qui étaient allées à son
sépulcre, et ensuite par les apôtres
à diverses fois.
Nous devons considérer
ensuite combien cette résurrection fut
glorieuse, Dieu ayant envoyé des anges pour
annoncer aux hommes qu'il était
ressuscité. Ce merveilleux
événement prouve donc que
Jésus est le Fils de Dieu, et nous assure
qu'il nous a parfaitement réconciliés
à Dieu par son sacrifice, et qu'il a vaincu
la mort et le sépulcre. Cette
résurrection est aussi un gage certain de la
nôtre; ce qui doit nous remplir de
consolation et de confiance, et nous exciter
puissamment à la piété.
Les ordres que Jésus-Christ
donna aux apôtres d'aller prêcher et
baptiser par tout le monde, et le pouvoir dont il
les revêtit de faire toutes sortes de
miracles, montrent qu'il parlait comme le roi de
l'Église et le maître de toutes
choses; et l'événement ayant
répondu à ce qu'il avait dit, cela
prouve d'une manière incontestable qu'il a
été élevé à une
souveraine puissance, et que l'Évangile est
une doctrine céleste et divine.
Nous devons remarquer de plus que
Jésus-Christ parle ici du baptême en
des termes qui font voir que cette
cérémonie est une institution divine;
mais en même temps il déclare que le
baptême ne peut sauver que lorsqu'il est
accompagné d'une vraie foi.
Enfin, l'ascension de
Jésus-Christ nous engage à le
regarder comme celui qui a un pouvoir souverain sur
tout le monde, et qui doit être notre juge.
Et puisqu'il est aussi allé au ciel pour
nous y préparer place, nous devons aspirer
et tendre, par la piété et par les
bonnes oeuvres, à ce glorieux séjour
ou notre Rédempteur est entré, et
où il est assis à la droite de Dieu.
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