TITLE>Attends-toi à Dieu - ANDREW MURRAY 04

Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ATTENDS-TOI À L'ÉTERNEL

7 ème Jour.

Moyen de rendre efficace la prière

« Que l'intégrité et la droiture me préservent, car je me suis attendu à toi. »

Psa. 25 : 21.

Une, troisième fois voici le mot « s'attendre à Dieu » qui revient dans ce psaume. Dans le cinquième verset le psalmiste s'écrie: « Je m'attends à toi tout le jour. » ici, le croyant en prière demande à Dieu de se souvenir qu'il regarde à lui et attend de lui une réponse. Quel puissant secours pour l'âme de savoir qu'elle est dans l'attitude de l'attente, si bien qu'elle puisse dire avec une confiance d'enfant : Seigneur, tu sais que je m'attends à toi. Ceci fait de la prière un plaidoyer plein de force, et donne au croyant toujours plus de hardiesse pour réclamer de Dieu ses promesses et en attendre l'accomplissement. « Certainement aucun de ceux qui s'attendent à toi ne sera confus. » (Psa. 25 : 3.)

Ce genre de prière est de grande importance pour notre vie spirituelle. Quand nous nous approchons de Dieu, il faut que nous le fassions avec droiture. Sincérité et droiture de coeur doivent présider à tous nos rapports avec Dieu, comme nous le dit le psaume vingt-sixième : « Rends-moi justice, Éternel, car je marche dans l'intégrité... Moi, je marche dans l'intégrité délivre-moi et aie pitié de moi. » (Psa. 26 :1, 11.) Il est écrit que Dieu « déploie sa justice sur ceux qui ont le coeur droit. » (Psa. 36 .11.) Sachons-le bien, pour s'approcher du Dieu saint et être abondamment béni, il faut que le coeur soit voué à faire sa volonté, sans tolérer en lui ni doute, ni souillure. Le croyant qui s'attend à Dieu doit être animé d'un esprit toujours prêt à dire : « Que l'intégrité et la droiture me préservent. » Tu vois, Seigneur, que c'est bien ainsi que je désire aller à toi, tu sais que c'est de toi que j'attends la force de pouvoir le faire, Daigne donc me préserver, « car je me suis attendu à toi. »

Si nos tentatives pour vivre toujours de cette vie-là nous font découvrir combien nous sommes loin encore de cette droiture, de cette intégrité, voyons là un des premiers fruits d'une vie tournée vers Dieu. L'âme ne peut pas entrer en communion intime avec Dieu, ni obtenir l'assurance qu'elle « s'attend à lui tout le jour » sans une consécration sincère, un abandon complet à sa volonté, « Car je me suis attendu à toi. » Toute prière peut s'appuyer de ces mots pour réclamer du Seigneur une réponse. Nous trouverons grande bénédiction à nous en servir souvent. Cherchons donc à en comprendre toute la portée. Soyons bien au clair sur ce qui doit faire le sujet de notre attente. Nos prières peuvent présenter à Dieu des requêtes très diverses. Nous pouvons nous attendre à lui pour qu'il vienne agir souverainement en nous et nous l'aire sentir sa présence divine, ou bien pour quelque sujet plus spécial, ou aussi pour notre vie religieuse qui réclame une nouvelle effusion de la puissance d'en haut, ou bien encore pour l'état général de l'Église et des saints, ou enfin pour telle ou telle fraction de son oeuvre qui nous oblige à toujours regarder à lui. Il nous sera bon parfois de nous énumérer les divers sujets de prière pour lesquels nous regardons à Dieu et lorsqu'en précisant chacun d'eux, nous pourrons ajouter « Je m'attends à toi, Seigneur, » nous serons enhardis à réclamer une réponse du Seigneur en lui disant : « Car je me suis attendu à toi. »

Voyons clairement aussi à qui nous nous attendons. Il ne s'agit pas là d'une idole, d'un Dieu de notre imagination, mais du Dieu vivant tel qu'il est dans sa gloire, dans son infinie. sainteté, sa puissance, sa sagesse, sa bonté, son amour, et aussi d'un Dieu qui est tout près de nous. La présence du maître éveille l'attention du serviteur ; c'est la présence de Dieu se révélant en Christ et par le Saint-Esprit qui ranime et vivifie le croyant. Sachons donc faire silence et attendre avec adoration jusqu'à ce que nous puissions sentir Dieu tout près de nous et lui dire : « Oui, c'est à toi que je m'attends. »

Que cette attente devienne en outre très précise et certaine. Soyons-en si pénétré que nous puissions nous écrier spontanément : « Je m'attends à toi tout le jour. » C'est bien à toi que je m'attends ! Ceci ne se peut que lorsque l'âme s'est entièrement donnée, abandonnée à Dieu, et que Dieu devient son tout, sa seule joie. S'attendre ainsi à Dieu est le seul véritable christianisme ; mais qu'on est loin généralement de le reconnaître. Et pourtant s'il est vrai que Dieu seul soit pour nous bonté, joie, amour, s'il est vrai que notre plus grand bonheur consiste à recevoir de lui le plus possible, s'il est vrai que Christ nous a rachetés pour que nous soyons entièrement à Dieu et pour nous rendre possible cette vie d'habituelle confiance en lui, pourrions-nous vivre autrement qu'en, nous attendant constamment à lui ?

« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »


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ATTENDS-TOI À L'ÉTERNEL

8 ème Jour.

Plein de courage et de force

« Attends-toi à l'Éternel et demeure ferme, et il fortifiera ton coeur. Attends-toi, dis-je, à l'Éternel. » 

Psa. 27 : 14.

Le psalmiste venait de dire : « N'eût été que j'ai cru que je verrais les biens de l'Éternel dans la terre des vivants, c'était fait de moi. » N'eût été sa foi en Dieu, le coeur lui aurait défailli, mais s'assurant en Dieu, au Dieu qui donne la foi, il s'exhorte lui-même et nous invite, nous aussi, à avoir confiance en Dieu : « Attends-toi à l'Éternel et demeure ferme et il fortifiera ton coeur. Attends-toi, dis-je, à l'Éternel. » Lorsque nous cherchons à nous attendre à Dieu, il importe d'être intimement convaincu que notre confiance ne sera pas déçue. C'est là le secret qui obtient toute grâce et dont il faut se souvenir. Croyons, osons croire que Dieu est prêt à nous écouter, à nous secourir, et que nous nous attendons à un Dieu qui n'a jamais trompé la confiance de ses enfants.

« Demeure ferme et il fortifiera ton coeur. » On cite souvent ces mots dans les occasions où il est question de quelque entreprise difficile, de quelque lutte à soutenir, de quelque ennemi redoutable contre lequel toute force humaine parait insuffisante. Est-il donc si difficile de se confier en Dieu qu'il soit nécessaire d'y être invité par ces mots, : « Demeure ferme et il fortifiera ton coeur. » Oui, c'est difficile. Le secours que nous demandons se fait souvent attendre. Il doit nous délivrer d'ennemis contre lesquels nous sentons notre impuissance. Les grâces que nous implorons sont spirituelles et invisibles, elles sont au-delà du pouvoir de l'homme, ce sont des réalités surnaturelles et divines. Nous sommes généralement peu habitués à rester en communion avec Dieu, et souvent ce Dieu en qui nous nous confions paraît se dérober à notre foi. Nous sommes donc tentés de craindre que notre foi ne soit trop faible pour pouvoir s'attendre à lui avec efficace, que notre volonté de le faire ne soit pas assez sérieuse, que notre abandon au Seigneur ne soit pas complet. N'y a-t-il pas là de quoi faire défaillir notre coeur ? Au milieu de toutes ces craintes, de tous ces doutes, quel bonheur d'entendre cet appel du Seigneur : « Attends-toi à l'Éternel et demeure ferme, et il fortifiera ton coeur. Attends-toi, dis-je, à l'Éternel. Que rien, dans le ciel, sur la terre, ni dans l'enfer, ne t'empêche de t'attendre à ton Dieu ; fais-le avec la parfaite assurance que ce ne sera pas en vain.

Notre texte nous appelle donc à compter sur notre Dieu avec l'assurance que nous allons le rencontrer et qu'il va nous bénir. Disons-nous bien que rien n'est plus certain, et que 'cette confiance en Dieu obtiendra de lui des grâces bien au delà de ce que nous attendons. Nous sommes si enclins à juger l'oeuvre de Dieu en nous d'après ce que nous sentons, que si nous ne recevons pas immédiatement telle ou telle grâce demandée, nous tombons bientôt dans le découragement. Souvenons-nous donc avant tout que pour s'attendre à Dieu, il faut le faire avec bonne espérance, avec la confiance que c'est le Dieu de gloire, de puissance et d'amour qui nous attend pour nous bénir.

Direz-vous que vous craignez de vous bercer d'un vain espoir parce que vous ne trouvez en vous aucune garantie d'être prêt à recevoir autant du Seigneur ? Je réponds aussitôt que Dieu lui-même vous garantit l'accomplissement des grandes choses promises à votre foi. Comprenez bien que ce n'est pas sur vous-même que vous devez compter, ni sue ce que vous sentez en vous, mais que c'est sur Dieu, sur ce qu'il est tout d'abord, puis sur ce qu'il veut faire en vous. Ce qui nous fait de cette attente habituelle à Dieu un devoir et un bonheur, c'est la nature même de Dieu, d'un Dieu si infiniment riche en bonté, en puissance, en vie et en joie que nous, pauvres et misérables que nous sommes, nous ne pouvons pas avoir de contact avec lui sans que sa puissance et sa vie ne passent de lui en nous, ne nous apportent mystérieusement et en silence ses grâces et ses bénédictions. Dieu est amour ! Voilà la meilleure, la seule garantie que votre attente ne sera pas déçue. L'amour ne cherche point son intérêt ; et. l'amour de Dieu prend plaisir à se communiquer à ses enfants, il les combler de ses grâces. Venez donc, et tout faible que vous vous sentez, attendez en sa présence. Un pauvre infirme se fait porter au soleil pour se laisser pénétrer de sa bienfaisante chaleur. Faites de même Que tout ce qui est froid, sombre et triste en vous, reçoive le regard vivifiant du Dieu d'amour. Attendez sa sainte présence en vous répétant : « Oui, me voici au soleil de son amour. Et le Seigneur fera son oeuvre en vous. Oh ! confiez-vous à lui sans réserve. Attends-toi à l'Éternel et demeure ferme et il fortifiera ton coeur. Attends-toi, dis-je, à l'Éternel »

« Mon âme, attends-toi à Dieu »


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ATTENDS-TOI À L'ÉTERNEL

9 ème Jour.

De tout ton coeur

« Demeurez fermes et que, votre coeur se fortifie, vous tous qui vous attendez à l'Éternel. » 

Psa. 31 : 25.

Ce texte est à peu près le même que celui de la méditation précédente, mais il va nous servir à insister sur un enseignement très important pour ceux qui veulent réellement s'attendre à Dieu. C'est par le coeur que nous devons nous attendre à Dieu. « Que votre coeur se fortifie. » C'est de l'état de notre coeur devant Dieu que dépendra notre attente. Ce n'est qu'autant que notre coeur est préparé par le Saint-Esprit, que nous pouvons entrer plus ou moins en la sainte présence de Dieu et attendre de lui ses grâces. Souvenons-nous donc de ces mots :

« Demeurez fermes et que votre coeur Se fortifie, vous tous qui vous attendez à l'Éternel ».

Ceci paraît si simple et si naturel qu'on pourrait se demander : Chacun n'admet-il pas cette vérité ? À quoi bon insister autant là-dessus ? Il le faut pourtant, parce qu'un très grand nombre de croyants n'ont aucune idée de la différence qui existe entre la religion du coeur et la religion de l'intelligence, et que celle-ci est en général celle qui prévaut sur l'autre. On ne comprend pas qu'en ceci le coeur a plus d'importance que l'intelligence. Il faut voir dans cette erreur l'une des principales causes de la faiblesse de notre vie chrétienne, et ce n'est qu'en le comprenant bien qu'on recevra pleine bénédiction de la foi qui s'attend à Dieu.

Voici un passage des Proverbes qui m'aidera à me faire comprendre : « Confie-toi en l'Éternel de tout ton coeur et ne t'appuie pas sur ta sagesse. » (Pro. 3 : 5.) En toute religion nous avons à faire usage de ces deux forces-là. Notre intelligence doit recueillir la connaissance que nous offre la Parole de Dieu ; elle prépare ainsi la nourriture que le coeur doit s'assimiler ; mais ici nous sommes en grand danger de nous appuyer sur la force de notre intelligence pour saisir les choses de Dieu. On s'imagine qu'en s'occupant de la vérité, on fortifie par là-même sa vie spirituelle ; il n'en est rien. L'intelligence nous fait saisir l'idée ou l'image des choses de Dieu, mais elle ne peut agir sur la vie de l'âme. C'est là ce dont nous avertit ce commandement : « Confie-toi en l'Éternel de tout ton coeur et ne t'appuie pas sur ta sagesse, ou ton intelligence ». C'est par le coeur que l'homme peut croire et se mettre en contact avec Dieu. C'est dans le coeur que Dieu envoie son Esprit qui nous communique sa présence divine. Dans tout ce qui constitue notre religion, c'est le coeur qui est appelé à se confier et à aimer, à adorer et à obéir. Notre intelligence est absolument incapable de créer on de maintenir en nous la vie spirituelle, c'est notre coeur qui doit s'attendre à Dieu pour recevoir de lui cette vie spirituelle.

Il en est de ceci comme de la vie physique. Ma raison peut me dire ce que je dois manger et boire et comment les aliments nourrissent mon corps ; mais elle ne peut me nourrir elle-même ; c'est mon corps qui possède les organes chargés de le faire. De même quant au domaine spirituel : ma raison peut m'informer de ce que dit la Parole de Dieu, mais elle ne saurait me nourrir du « pain de vie » ; c'est Là ce que le coeur seul peut faire par sa foi et sa confiance en Dieu. On peut bien étudier la nature et les effets de la nourriture et du sommeil, mais dès qu'il s'agit de manger on de dormir, on laisse de côté toute étude, toute spéculation de ce genre pour user de la faculté de manger et de dormir. C'est ainsi qu'après avoir entendu ou médité la parole de Dieu, le chrétien ne doit pas se confier en ses pensées, mais s'en détourner pour appeler son coeur à s'ouvrir devant Dieu, à entrer en communion avec lui.

Voici donc ce qui nous assure la grâce de pouvoir nous attendre à Dieu : c'est de reconnaître l'incapacité de toute pensée et tout effort venant de nous-même, de faire taire tout ce qui vient de notre intelligence, pour laisser notre coeur adorer en silence, se confier eu Dieu et attendre de lui qu'il renouvelle et consolide son oeuvre en nous. C'est précisément là ce que nous enseigne notre texte : « que votre coeur se fortifie, vous tous qui vous attendez à l'Éternel. » Souvenez-vous bien de la différence qui existe entre la connaissance, fruit de l'intelligence, et la foi qui vient du coeur. Gardez-vous de la tentation de vous appuyer sur votre intelligence et ses pensées claires ou profondes. Celles-ci ne sont que reflets et images fugitives ; elles ne servent qu'à vous faire connaître ce que le coeur doit recevoir de Dieu. « Que. votre coeur se fortifie, vous tous qui vous attendez à l'Éternel. » Offrez à Dieu votre coeur, c'est à ce merveilleux organe de votre nature spirituelle que Dieu se révèle, c'est lui qui! vous permet de connaître Dieu. Avec une entière confiance, croyez que Dieu agit dans votre coeur par le Saint-Esprit quoique vous ne puissiez pas le voir. Que votre coeur attende en repos et en silence devant Dieu et c'est là, tout au fond de votre être, que Dieu agira, soyez-en bien certain.

Pour entretenir ma vie terrestre, il ne me suffit pas de, savoir quel air et quelle nourriture me conviennent. Il faut encore que je respire cet air et que je mange cette nourriture, les assimilant ainsi à mon corps. De même ce n'est pas la connaissance des vérités divines qui pourra seule me faire du bien; il faut que par son Esprit le Seigneur lui-même entre au dedans de moi et fasse sa demeure en moi. C'est par le coeur que je dois m'attendre à Dieu, c'est dans mon coeur que je dois recevoir Dieu, c'est dans mon coeur que Dieu me communiquera son Esprit et par là toutes les grâces spirituelles de Christ. Donnez, abandonnez continuellement tout votre coeur à Dieu. C'est là ce qu'il demande de vous pour pouvoir demeurer en vous. Oui, « que votre coeur se fortifie, vous tous qui vous attendez à l'Éternel. »

« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »


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