ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
10 ème Jour.
Avec
humilité, crainte et
confiance
« Voici,
l'oeil de l'Éternel est sur ceux
qui le craignent, sur ceux qui s'attendent
à sa gratuité, afin qu'il
les retire de la mort et qu'il les
entretienne en vie durant la famine.
Notre
âme s'est attendue à
l'Éternel, il est notre aide et
notre bouclier.
Certainement notre coeur
se réjouira en lui parce que nous
avons mis notre confiance en son saint
nom. Que ta bonté soit sur nous,
Ô Éternel, comme nous nous
sommes attendus à toi.
»
Psa. 33 : 18-22.
|
Dieu abaisse ses regards sur ses enfants, et
ceux-ci élèvent leurs regards vers
lui. Quand nous nous attendons à lui, nous
regardons à lui et nous rencontrons son
regard paternel.
Nous attendre à Dieu,
voilà ce qui détourne nos yeux et nos
pensées de nous-mêmes, de nos
désirs et nos besoins, pour nous occuper de
notre Dieu. Nous l'adorons alors, lui et son amour
qui veille sur nous, clairvoyant
et prêt à subvenir
à tout ce qu'il nous faut. Remarquons bien
ici ce qui nous est dit de « l'oeil de
l'Éternel, » de ce qu'il est pour ceux
sur lesquels s'arrêtent ses regards, pour
ceux qui regardent à lui.
« L'oeil de l'Éternel
est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui
s'attendent à sa gratuité. » La
crainte et la confiance paraissent
généralement opposées l'une
là l'autre, mais en la présence de
Dieu et dans l'adoration que nous lui offrons, la
crainte se trouve en parfait accord avec la
confiance, car en Dieu se concilie toute
contradiction apparente. La justice et la paix, le
jugement et la miséricorde, la
sainteté et l'amour, la toute puissance et
la plus grande douceur, la majesté
suprême et la condescendance qui sait
s'abaisser, toutes ces choses se rencontrent et
s'allient en lui. Il y a en effet une crainte qui
fait souffrir, et que le parfait amour peut seul
dissiper ; mais il y a aussi une crainte d'un autre
genre qui se trouve dans le ciel même. Dans
le cantique de Moïse et de l'Agneau, voici ce
que disaient ceux qui le chantaient « O
Seigneur ! qui ne te craindra et qui ne glorifiera
ton nom ! » Et du
trône même de Dieu
sortait une voix qui disait : « Louez notre
Dieu, vous tous ses serviteurs et vous qui le
craignez, petits et grands ! »
(Apo. - 15 : 3 ;
19 : 5.) En nous attendant au
Seigneur notre Dieu, souvenons-nous toujours que
« son nom est saint et redoutable. »
(Psa. 111 : 9.) Plus nous nous
abaisserons devant lui avec crainte, adoration et
sainte révérence, plus nous nous
humilierons comme les anges qui se voilent la face
devant son trône, plus aussi sa
sainteté rayonnera sur nous,
préparant notre âme à
écouter Dieu et à le laisser se
révéler à nous. C'est quand
nous sommes pénétrés de la
vérité de ces mots : « Que nulle
chair ne se glorifie devant Dieu »
(1 Cor. 1. 29), que nous sommes
préparés à voir sa gloire.
« L'oeil de l'Éternel est sur ceux qui
le craignent. »
« Sur ceux qui s'attendent
à sa gratuité. » La vraie
crainte de Dieu, bien loin d'entraver notre
confiance, ne fera que la stimuler et la fortifier.
Plus nous nous abaisserons devant Dieu, sentant que
nous ne pouvons nous confier qu'en sa
miséricorde, plus aussi Dieu se rapprochera
de nous, nous donnant la sainte
hardiesse de nous confier en lui. Que toujours
notre attente à Dieu soit remplie de
confiance et d'espérance, d'une
espérance aussi rayonnante et
inépuisable que la miséricorde de
Dieu. Sa paternelle bonté envers nous est
[elle que toujours et quel que soit l'état
de notre âme, nous pouvons compter sur sa
miséricorde chaque fois que nous allons
à lui.
Voilà ce que sont ceux qui
s'attendent à Dieu. Et maintenant voyons ce
qu'est le Dieu auquel nous nous attendons. «
L'oeil de l'Éternel est sur ceux qui le
craignent, sur ceux qui s'attendent à sa
gratuité, afin qu'il les retire de la mort
et qu'il les entretienne en vie durant la famine.
» Non pas pour leur éviter le danger de
la mort et de la famine, car ceci est parfois
nécessaire pour les pousser à
s'attendre à lui, mais pour les
délivrer et les garder en vie. Les dangers
qui nous menacent sont souvent très
réels et effrayants, notre situation soit
quant à la vie temporelle, soit quant
à la vie spirituelle, pourra nous
paraître désespérée,
mais toujours voici l'espoir du croyant : «
L'oeil de l'Éternel est sur ceux qui le
craignent. » Cet oeil divin
voit le danger, il suit avec sollicitude son enfant
éperdu, mais confiant, il sait à quel
moment son coeur sera prêt à recevoir
la bénédiction, fruit de
l'épreuve, il sait aussi de quelle
manière elle doit lui être
envoyée. Oh ! craignons le Dieu vivant, tout
puissant, et confions-nous en sa
miséricorde. Avec humilité, mais avec
assurance aussi, écrions-nous : « Notre
âme s'est attendue à l'Éternel,
il est notre aide et notre bouclier. Que ta
bonté soit sur nous, ô Éternel,
comme nous nous sommes attendus à toi !
»
Quel bonheur de pouvoir s'attendre
à un tel Dieu, secours toujours
présent en toute circonstance, bouclier et
rempart coulpe tout danger. Enfants de Dieu, dans
votre complète incapacité, ne
voulez-vous pas vous jeter à ses pieds pour
attendre en silence son secours ? Dans la plus
grande disette spirituelle comme à
l'approche imminente de la mort, attendez-vous
à Dieu, c'est lui qui délivre et qui
maintient en vie. Ne vous bornez pas à vous
le répéter à vous-même
seulement, dites-le vous les uns aux autres. Ce
psaume ne s'adresse pas à tel individu
isolé", mais à tout le peuple de
Dieu, « Notre âme
s'est attendue à l'Éternel, il est
notre aide et notre bouclier. » Fortifiez-vous
mutuellement dans ce saint exercice de foi et
d'attente, afin que chacun puisse dire de ses
frères aussi bien que de lui-même :
« Nous t'avons attendu, nous nous
égaierons et nous réjouirons de son
salut. »
(Esa. 25 : 9.)
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
.
ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
11 ème Jour.
Avec
patience
« Sois
tranquille en regardant à
l'Éternel et, attends-le. Ceux qui
s'attendent à l'Éternel
hériteront la terre » (Psa. 37 : 7, 9.)
|
« Possédez vos âmes par votre
patience. »
(Luc. 21 : 19.) « Vous avez
besoin de patience. »
(Héb. 10 : 36.) « Que
l'ouvrage de la patience soit parfait, afin que
vous soyez parfaits et accomplis. »
(Jac. 1 : 4.) Ces mots dictés
par le Saint-Esprit nous montrent de quelle
importance est la patience dans la vie et le
caractère du chrétien. Et plus que
jamais c'est quand ou s'attend à Dieu qu'il
faut user de patience. C'est alors que nous
découvrons combien nous sommes impatients et
ce que signifie cette impatience. Nous savons bien
que parfois nous sommes impatients envers les
hommes, impatient aussi envers
nous-même quand nous constatons la lenteur de
nos progrès dans la vie chrétienne.
Dès que nous cherchons réellement
à nous attendre à Dieu, c'est envers
lui que nous voilà impatient s'il ne
répond pas à l'instant aux
volontés que nous lui exprimons. C'est eu
nous attendant à Dieu que nous apprenons
à avoir foi en sa souveraine et sage
volonté. Nous voyons alors que plus nous
cédons promptement à sa
volonté, plus aussi nous pouvons avoir part
à ses grâces.
« Cela ne dépend ni de
celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu
qui fait miséricorde. »
(Rom. 9 : 16.) Nous sommes aussi
incapables d'augmenter et de fortifier notre vie
spirituelle que de la faire naître. « Ce
n'est ni de la volonté de la chair, ni de la
volonté de l'homme » que nous sommes
liés, mais « de la volonté de
Dieu. »
(Jean 1 : 13.) Puisqu'il en est ainsi
rien ne vient de celui qui veut, ni de celui qui
court, ni de nos désirs, ni de nos efforts,
mais tout nous est donné par « Dieu qui
fait miséricorde. » Sans doute nos
exercices spirituels, la lecture, la prière,
« le vouloir et le faire » ont leur
valeur pour nous indiquer le chemin,
mais ils ne sauraient aller au
delà ; ils ne servent qu'à nous
amener à dépendre humblement de Dieu
seul et à attendre patiemment sa
miséricorde « en son temps. » Le
but de cette attente est donc de nous apprendre
à nous placer dans une dépendance
absolue à l'égard de Dieu et de son
couvre en nous, à nous mettre avec patience
à sa disposition. « Ceux qui
s'attendent à l'Éternel
hériteront la terre, » la terre promise
avec ses bénédictions. Un
héritier doit attendre, il peut
attendre.
« Sois tranquille en regardant
à l'Éternel et attends-le. » Une
autre version dit : « Garde le silence devant
l'Éternel. » C'est quand nous restons
tranquilles en regardant à l'Éternel,
à sa volonté, à sa promesse,
à sa fidélité et à son
amour, que la patience nous devient facile. Faisons
taire devant lui toute volonté, toute
crainte et toute espérance, laissant
s'établir en nous ce calme, cette grande
paix de Dieu qui surpasse toute intelligence. C'est
cette paix-là qui garde notre coeur et notre
esprit de toute inquiétude quand nous avons
« exposé à Dieu nos besoins.
» Repos, silence, tranquillité et
attente patiente nous font
trouver force et joie en Dieu
lui-même.
C'est à l'âme qui
s'attend à Dieu que sont
révélés les fruits
bénis de la patience. Notre patience devient
alors la contrepartie de la patience de Dieu. Dieu
veut nous bénir abondamment, il le
désire bien plus que nous ne le
désirons nous-mêmes ; mais «
comme le laboureur attend avec patience le
précieux fruit de la terre, »
(Jac. 5 : 7.) Dieu aussi se ploie
à notre lenteur et nous supporte longtemps.
Souvenons-nous de ceci et attendons avec patience.
Pour toute promesse de Dieu ainsi que pour tout
exaucement de prière, cette parole est
toujours vraie : « Moi, l'Éternel, je
hâterai ces choses en leur temps.
(Esa. 60 : 22.) »
« Sois tranquille en regardant
à l'Éternel et attends-le. »
Oui, « attends-le, » non pas seulement
son secours, ou quelque grâce de sa part,
mais lui-même. Rendez à Dieu la gloire
qui lui appartient en vous confiant en lui
complètement, en l'attendant patiemment.
Cette patience honore notre Dieu ; elle
reconnaît en lui le Dieu souverain sur son
trône et elle le laisse faire son oeuvre,
elle abdique le moi entre ses
mains,elle laisse Dieu être Dieu. S'il s'agit
de quelque requête spéciale,
attends-le patiemment ; s'il s'agit plutôt de
progrès dans ta vie spirituelle, de recevoir
davantage de Dieu, attends-le patiemment. Soit que
cette attente ne doive s'exercer que pour un temps
limité, soit qu'elle doive devenir une
sainte habitude de l'âme, « sois
tranquille en regardant à l'Éternel
et attends-le. Ceux qui s'attendent à
l'Éternel hériteront la terre. »
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
.
ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
12 ème Jour.
En gardant ses
voies
« Attends
l'Éternel et garde ses voies et il
t'élèvera afin que tu
hérites la terre. » . 37 : 34.
|
Quand on cherche quelqu'un qu'on voudrait
rencontrer, on s'informe où on pourra le
trouver, par quel chemin on pourra l'atteindre.
Quand on attend Dieu, il faut avoir grand soin de
garder ses voies, car ce n'est qu'ainsi qu'on peut
s'attendre à le rencontrer. « Tu vas au
devant de celui qui pratique avec joie la justice.
»
(Esa. 64 : 4.) Soyons bien sûrs
que Dieu ne se fera trouver qu'à celui qui
garde ses voies. C'est à l'âme qui le
recherche et l'attend avec
persévérance que Dieu se
révèle. « Attends
l'Éternel et garde ses voies, et il
t'élèvera. »
Quelle étroite liaison entre
ces deux recommandations divines
: « Attends l'Éternel » concerne
l'état spirituel, l'esprit d'adoration,
taudis que : « Garde ses voies »
s'adresse à notre marche, à notre
activité pratique. il faut que notre vie
extérieure soit d'accord avec notre vie
intérieure, car c'est celle-ci qui
détermine ce que sera notre marche
habituelle et qui lui donnera force et vigueur.
Dieu nous fait connaître par sa Parole,
« ses voies, » le chemin à suivre,
et il appelle notre coeur à avoir confiance
en son secours. Si nous ne gardons pas ses voies,
notre con. fiance en lui ne saurait obtenir ses
grâces.
C'est l'obéissance à
sa volonté tout entière qui permet de
participer à toutes les grâces
promises à la foi.
Remarquez avec quelle vigueur cette
vérité jaillit de notre psaume. Il
parle du méchant qui prospère dans sa
mauvaise voie et il engage le croyant à ne
pas « s'irriter » contre les
pécheurs. Quand on voit dans la
prospérité et la joie ceux qui ne
suivent pas les voies de Dieu, tandis qu'on souffre
soi-même de divers maux. et
difficultés, cela paraît
étrange et on court le risque de s'en
irriter, puis aussi de se laisser entraîner
à faire comme eux,
à Chercher bonheur et réussite par
les mêmes moyens qu'eux. «Voilà
pourquoi ce psaume nous dit: « Ne t'irrite
pas... Assure-toi en l'Éternel et fais ce
qui est ban... Sois tranquille en regardant
à l'Éternel et attends-le. ...
Réprime la colère et laisse là
l'emportement... Retire-toi du mal et fais le
bien... Car l'Éternel n'abandonne point ses
bien-aimés... Les justes hériteront
la terre.., La loi de son Dieu est dans son coeur,
aucun de ses pas ne chancellera. » Et ensuite
viennent ces mots répétés pour
la troisième fois dans ce psaume : Attends
l'Éternel et garde ses voies. Oui, faites ce
que Dieu demande de vous et alors Dieu fera pour
vous bien au delà de ce que vous lui
demandez.
Mais comment pourrai-je garder ses
voies? Jamais je n'y parviendrai,
s'écrie-t-on. Et cette crainte fait fuir
toute confiance. D'où vient la force ? De
Dieu. Attendez-vous donc à lui. Soyez
d'accord avec la volonté de Dieu, vous
confiant en lui pour être fortifié, et
vous serez vainqueur dans la mesure de votre foi.
Abandonnez-vous à lui sans réserve,
et il vous fera voir qu'il est votre Dieu,
« lui-même faisant en
vous ce qui lui est agréable par
Jésus-Christ. »
(Héb. 13 : 21.)
Gardez ses voies selon que vous les
indique sa Parole. Gardez ses voies selon que vous
les enseigne la nature, faisant toujours ce qui
vous paraît être bien. Gardez ses voies
selon que le Saint-Esprit vous les signale. Ne vous
figurez pas que vous puissiez vous attendre
à Dieu tant que votre volonté n'est
pas encore décidée à suivre
les sentiers qu'il vous trace, Quelque faible que
vous soyez, consentez seulement à marcher
selon ses voies, et celui qui vous a
déjà donné « le vouloir
» vous donnera aussi « le faire selon son
bon plaisir,
» Ph. 2 : 13.)
« Attends l'Éternel et
garde ses voies. » Il se peut que le sentiment
de votre faiblesse et le souvenir de vos
péchés vous fassent voir dans ce
texte un obstacle à vous attendre à
Dieu plutôt qu'un secours à le faire.
Qu'il n'en soit pas ainsi. N'avons-nous pas
déjà dit et
répété que c'est
précisément notre incapacité
absolue qui doit être le point de
départ, la base de toute véritable
confiance en notre Dieu. Pourquoi donc ne pas lui
apporter tout le mal que vous voyez en vous,
tout manque de volonté,
toute infidélité et
incrédulité, en un mot tout ce qui
vous condamne. Confiez-vous en la toute-puissance
de Dieu, c'est là ce qui vous assurera
délivrance et victoire. Si vous avez
échoué jusqu'ici, c'est parce que
vous avez cherché à obéir et
à vaincre par vos propres forcés.
Prosternez-vous devant Dieu jusqu'à ce que
vous reconnaissiez en lui le Dieu seul boit et seul
capable de produire en vous ce qui est bon et bien.
Soyez bien convaincu qu'en vous, dans votre nature
humaine, il n'y a aucune force réelle.
Attachez-vous à recevoir d'instant en
instant l'action de Dieu en vous, et alors votre
confiance vous procurera un renouvellement de
force. Vous serez de ceux « qui courent et ne
se lassent point, qui marchent et ne se fatiguent
point. »
(Esa. : 40 : 31) « Attends
l'Éternel et garde ses voies »
deviendra pour vous une promesse autant qu'un
commandement.
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
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