ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
13 ème Jour.
Pour recevoir
au delà de ce que tu sais
demander
« Et
maintenant qu'ai-je attendu, Seigneur ?
Mon attente est en toi. Délivre-moi
de toutes mes transgressions.
»
Psa. 39 : 8, 9.
|
Il y a des temps où nous ne savons
guère ce que nous attendons de Dieu. Parfois
aussi nous croyons le savoir très bien,
tandis qu'il vaudrait beaucoup mieux
reconnaître que « nous ne savons pas ce
que nous devons demander pour prier comme il faut.
»
(Rom. 8 : 26). Dieu « peut faire
infiniment plus que tout ce que nous demandons et
que nous pensons. »
(Eph. 3 : 20.) 'Mais n'est-ce pas
limiter son action que de borner nos désirs
et nos prières à nos propres
pensées et appréciations? Qu'il est
donc précieux de pouvoir
s'écrier parfois avec ce psaume : « Et
maintenant qu'ai-je attendu, Seigneur ? » Je
le sais à peine et voici tout ce que je puis
dire : « Mon attente est en toi.
»
Nous remarquons dans l'histoire des
Israélites le même esprit toujours
prompt à limiter la puissance de Dieu. Quand
Moïse leur promit de leur faire manger de la
viande dans le désert, ils doutèrent,
disant
« Dieu pourrait-il dresser une
table dans le désert? Voici il a
frappé le rocher et des eaux ont
coulé, des torrents se sont répandus.
Pourra-t-il aussi donner du pain, fournir de la
viande à son peuple ? »
(Psa. 78 : 19, 20.) S'il eût
été question de torrents à
faire jaillir dans le désert, ils n'auraient
pas douté, car Dieu l'avait
déjà fait, il pouvait donc le faire
encore ; mais à la pensée de voir
Dieu faire quelque chose de nouveau, ils
limitèrent sa puissance. Leur attente ne put
pas s'élever au delà de leur
expérience, au delà de ce qui leur
paraissait possible. Nous aussi, nous pouvons
être tentés de mettre des bornes aux
promesses et à la puissance de Dieu.
Gardons-nous de le faire dans nos
prières. Croyons plutôt que chacune
des promesses de Dieu a un sens divin infiniment
plus élevé que l'idée que nous
pouvons nous en faire. Quand nous appuyons nos
prières de ces promesses, croyons que Dieu
veut les accomplir avec puissance et en tirer pour
nous une effusion de grâce que ne sauraient
prévoir nos pensées les plus hardies.
Attendons-nous donc à Dieu non seulement
pour tout ce dont nous pensons avoir besoin, mais
aussi pour tout ce dont sa miséricorde et sa
toute puissance sont prêtes à nous
combler.
Toute prière véritable
éveille l'intérêt de deux
coeurs ; le vôtre d'abord avec son
appréciation mesquine et
ténébreuse de vos besoins et des
dispositions de Dieu à votre égard,
puis le coeur de Dieu avec sa capacité
infinie, sa volonté divine de vous
bénir. Lequel des deux doit avoir la
prédominance quand vous vous approchez de
Dieu ? N'est-ce pas de ce que vous déciderez
là que dépend toute
bénédiction pour vous ? Mais qu'il
est rare qu'on sache se confier en cet immense
amour du coeur de Dieu, C'est là ce
que doit vous apprendre
l'habitude de vous attendre à Dieu. Cherchez
à saisir ce qu'est l'amour de Dieu, ce
qu'est la rédemption telle que lui la
comprend. Reconnaissez que vous n'avez encore
qu'une faible idée de ce que Dieu veut faire
pour vous et dites-lui chaque fois que vous priez :
« Maintenant qu'est-ce que j'attends, Seigneur
? » Mon coeur ne saurait le dire, mais le
coeur de Dieu le sait, et il m'attend pour me le
donner. « Mon attente est en toi ! » Oh !
attendez-vous à Dieu avec la confiance qu'il
veut faire pour vous plus que vous ne pouvez
demander ou penser.
(Eph. 3 : 20.)
Appliquez ceci à la
requête qui suit aussitôt : «
Délivre-moi de toutes mes transgressions.
» Vous avez demandé à Dieu de
vous délivrer de mauvaise humeur, d'orgueil
ou de volonté propre ; mais il vous a paru
que vous le demandiez en vain. Ne serait-ce point
parce que vous avez limité par vos propres
vues la manière dont Dieu vous exaucerait au
lieu de vous attendre au Dieu de gloire pour qu'il
fit pour vous « selon les richesses de sa
gloire » de ces « choses qui ne sont
point montées au coeur de l'homme ? »
(1 Cor. 2 - 9.) Apprenez à
adorer Dieu comme le Dieu qui fait des miracles et
qui veut vous montrer qu'il peut faire en vous
quelque chose de surnaturel et de divin.
Prosternez-vous devant lui, attendez-vous à
lui jusqu'à ce que vous vous sentiez dans la
main de celui qui opère avec une divine
puissance. Ne cherchez pas à savoir ce qu'il
va faire et comment il va le faire, attendez-vous
seulement à quelque chose qui soit digne de
Dieu, quelque chose que vous devez attendre avec
une grande humilité et que vous ne pouvez
recevoir que de sa puissance divine. Que cette
parole - « Qu'ai-je attendu, Seigneur ? Mon
attente est en toi, » inspire en vous tout
désir et toute prière, et Dieu fera
son oeuvre en son temps.
Il se peut qu'en vous attendant
à Dieu, vous soyez parfois près de
vous décourager parce que vous ne savez
guère ce que vous avez à attendre. Je
vous engage donc à reprendre courage. Cette
ignorance même est un bon signe, le signe que
Dieu vous apprend à tout remettre entre ses
mains, et à ne compter que sur lui seul.
« Attends-toi à
l'Éternel et demeure ferme, et il fortifiera
top coeur. Attends-toi, dis-je, à
l'Éternel. «
(Psa. 27 : 14.)
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
.
ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
14 ème Jour.
Pour pouvoir
chanter le nouveau cantique
« J'ai
patiemment attendu l'Éternel et il
s'est tourné vers moi et a ouï
mon cri et il a mis dans ma bouche un
nouveau cantique de louange à notre
Pieu.
» Psa. 40 : 1-4.
|
Voici le témoignage d'un homme dont
l'expérience peut nous dire ce que produit
l'attente patiente qui regarde à Dieu. La
véritable patience est si
étrangère à notre nature
toujours portée à avoir confiance en
elle-même, et pourtant elle est si
indispensable à la confiance qui s'attend
à Dieu qu'il nous sera utile
d'étudier encore ce que ce mot doit nous
enseigner.
Le mot patience vient d'un mot latin
qui signifie souffrance. Il éveille en nous
l'idée de
l'assujettissement à une domination dont on
voudrait bien être délivré, et
à laquelle on se soumet d'abord contre son
gré ; après quoi l'expérience
apprend qu'il est inutile de résister et que
ce qu'il y a de mieux à faire est de prendre
patience. Quand il s'agit de nous attendre à
Dieu, il importe de le faire, non par contrainte,
mais avec le joyeux consentement d'une âme
qui aime à se sentir dans la main de son
Père céleste. Cette
patience-là nous apporte de grandes
bénédictions. Elle honore Dieu et lui
donne le temps d'en agir avec nous selon qu'il
l'entend. Elle lui prouve notre foi en sa
bonté et en sa fidélité. Elle
remplit notre mur de paix et de l'assurance que
Dieu fait son oeuvre en nous. Elle témoigne
de notre sincère consentement à
laisser Dieu intervenir dans notre vie de la
manière et au moment qu'il jugera bon de le
faire. La véritable patience nous
amène à renoncer à toute
volonté propre pour ne plus vouloir que sa
volonté divine et parfaite.
C'est cette patience-là qu'il
nous faut pour en venir à nous attendre
à Dieu sincèrement et
complètement, et elle nous est
augmentée à mesure
que nous progressons dans cette voie d'attente
à Dieu. On s'étonne parfois de la
difficulté qu'on éprouve à
s'attendre à Dieu. Ce n'est pas tout d'un
coup qu'on en vient à réaliser ce qui
constitue une parfaite patience,
c'est-à-dire le calme de l'esprit qui
comprend sa propre incapacité et attend que
Dieu lui-même se révèle
à lui ; l'humilité qui a peur de
compter sur la volonté ou l'effort au lieu
de laisser Dieu « produire en nous le vouloir
et le faire ; » la douceur qui consent
à n'être rien, à ne savoir rien
au delà de ce que révèle la
lumière de Dieu ; et enfin la reddition
complète de toute volonté propre afin
de ne plus agir que par la volonté de Dieu.
Mais tout ceci viendra à mesure que
l'âme s'affermira dans la confiance en Dieu,
se répétant souvent ces mots : «
Quoi qu'il en soit, mon âme se repose sur
Dieu. Ma délivrance vient de lui. Quoi qu'il
en soit, il est mon rocher, ma délivrance et
ma haute retraite. »
(Psa. 62: 1, 2.)
Avez-vous remarqué que Paul
mentionne la patience comme une grâce qui
nécessite l'intervention puissante de Dieu,
lorsqu'il souhaite aux Colossiens
d'être « fortifiés en toute
manière par la force glorieuse de Dieu pour
soutenir tout avec patience, avec douceur et avec
joie» .
(Col. 1. 11.) Oui, pour pouvoir, nous
attendre patiemment à l'Éternel, il
faut que nous soyons « fortifiés par sa
force glorieuse. » C'est quand Dieu se
révèle à nous comme voulant
être notre vie et notre force que nous
pouvons tout remettre entre ses mains avec une
parfaite patience. Si quelqu'un était
tenté de se désoler de ce qu'il ne
possède pas cette patience-là, qu'il
reprenne courage ; c'est précisément
quand nous cherchons malgré notre faiblesse
et notre incapacité à nous attendre
à Dieu qu'il vient nous fortifier par sa
puissance divine et produire en nous la patience
des saints, la patience de Christ
lui-même.
Écoutons ce que dit un homme
qui avait passé par de grandes
épreuves : « J'ai patiemment attendu
l'Éternel et il s'est tourné vers moi
et il a ouï mon cri. » Voici d'où
le roi David avait été retiré
- « Il m'a retiré de la fosse de
destruction, du fond de la boue ; et il a
dressé mes pieds sur le roc et il a affermi
mes pas. Il a mis dans ma bouche
un cantique nouveau, une louange à notre
Dieu. »
(Psa. 40 : 3, 4.) L'attente patiente
prépare une riche récompense. Votre
délivrance est certaine et Dieu
lui-même mettra dans votre bouche un cantique
nouveau. Oh ! gardez-vous de l'impatience soit dans
la prière et l'adoration, soit dans les
retards apportés à l'exaucement de
quelque requête précise, soit aussi
dans le désir de votre coeur d'obtenir de
Dieu une vie spirituelle plus intense. N'accueillez
aucune crainte, mais attendez-vous patiemment au
Seigneur. Et si vous pensiez que vous n'avez pas le
don de la patience, souvenez-vous que c'est
là le don de Dieu, puis prenez pour vous ce
voeu de l'apôtre : « Que le Seigneur
dirige vos coeurs vers l'attente patiente de
Christ. »
(2 Thes. 3 : 5.) Dieu vous donnera
lui-même la patience nécessaire pour
vous attendre à lui.
« Mon âme, attends-toi à
Dieu! »
.
ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
15 ème Jour.
Et à son
conseil
« Ils
oublièrent aussitôt ses
oeuvres et n'attendirent pas qu'il
accomplit son dessein. Ils l'ont
provoqué par leur dessein.
»
Psa. 106 : 13, 43.
|
Voilà ce qui nous est dit du
péché du peuple de Dieu dans le
désert : Dieu avait merveilleusement
délivré son peuple, Dieu était
prêt à subvenir à ce dont il
aurait besoin ; mais lorsque vint l'heure de la
détresse « ils ne comptèrent pas
sur son conseil. » Ils ne se souvinrent pas
que le Dieu tout puissant les gardait et les
conduirait, ils ne s'informèrent pas de ses
plans à leur égard. Ils
n'écoutèrent que les pensées
de leur coeur et provoquèrent Dieu par leur
incrédulité. « Ils ne
s'attendirent pas à son conseil.
»
N'est-ce pas Et le
péché du peuple de Dieu dans tous les
âges ? Aux jours de Josué,
c'est ce
péché-là qui amena les trois
échecs dont nous avons lu le récit :
Quand les Israélites montèrent contre
Aï, quand ils firent alliance avec les
Gabaonites, quand ils s'établirent avant
d'avoir conquis tout le pays, ils n'avaient pas
consulté l'Éternel, ni attendu son
conseil. De nos jours aussi le croyant
avancé est exposé à la subtile
tentation de lire la Parole de Dieu, en
l'interprétant par sa propre intelligence
sans « attendre son conseil. » Profitons
de cet avertissement et voyons ce que nous enseigne
l'exemple d'Israël. Il y a là un danger
auquel non seulement chacun est exposé
individuellement, mais qui menace tous les croyants
collectivement, les obligeant à se tenir sur
leurs gardes.
Tous nos rapports avec Dieu doivent
concourir à ce que sa volonté soit
faite en nous et par nous ici-bas comme elle est
faite au ciel. Dieu nous a promis de nous faire
connaître sa volonté par son Esprit
qui doit « nous conduire dans toute la
vérité. »
(Jean 16. 13.) Nous devons donc
« attendre son conseil, » voyant en lui
le seul guide et directeur de nos pensées et
de nos actions,
Dans le culte public, dans nos
réunions de prière et nos
comités, dans toute participation à
l'oeuvre de Dieu, notre premier soin doit
être de nous assurer de la volonté de
Dieu. Dieu agit toujours selon le conseil de sa
volonté, et plus nous chercherons à
la connaître et à la respecter, Plus
aussi nous aurons la certitude que Dieu veut agir
en nous et par nous.
Dans toute assemblée de ce
genre, on court le risque de s'appuyer sur la
connaissance qu'on a de la Bible, sur
l'expérience du passé, sur une sainte
profession de foi et le désir sincère
de faire la volonté de Dieu, plutôt
que de se dire qu'à chaque pas il faut
être de nouveau guidé d'en haut. Il
peut y avoir telle partie de la volonté de
Dieu, telle application de la Parole de Dieu, telle
expérience à faire de la
présence et direction de Dieu et telle
manifestation de la puissance de son Esprit dont on
ne sache rien encore. C'est là ce que Dieu
peut et veut révéler aux âmes
qui sont résolues à le laisser tout
diriger et conduire, et à attendre avec
patience qu'il leur fasse connaître ses
voies. Quand on se réunit pour louer Dieu
de tout ce qu'il a lait,
enseigné et donné, ce serait limiter
son action que de ne pas attendre de lui davantage
encore. Ce fut lorsque Dieu eut fait jaillir l'eau
du rocher que plus tard le peuple d'Israël
manqua de confiance en lui pour recevoir du pain.
Ce fut lorsque Dieu eut livré Jéricho
aux mains de Josué que celui-ci compta sur
la prise d'Aï comme certaine ; il savait ce
que Dieu pouvait faire, mais il n'attendit pas son
conseil. Nous aussi, c'est quand" nous croyons
savoir ce qu'est la puissance de Dieu et que nous
pensons pouvoir compter sur lui pour accomplir nos
plans, que nous l'empêchons d'agir, ne lui
laissant pas le temps de le faire, parce que nous
ne prenons pas le temps d'attendre son
conseil.
Le premier, le plus solennel devoir
d'un pasteur, consiste à enseigner à
tous la nécessité de s'attendre
à Dieu. Pourquoi le Saint-Esprit
descendit-il chez Corneille sur tous ceux qui
écoutaient Pierre ? C'est parce qu'ils
avaient dit : « Nous voici tous
présents devant Dieu pour entendre ce que
Dieu t'a commandé de nous dire. »
(Act. 10 : 33 - 44). On peut se
réunir pour écouter quelque
sérieuse exposition des
vérités divines et pourtant en
retirer très peu de profit spirituel si on
le fait sans attendre le conseil de Dieu. Dans
toute réunion religieuse, il faut croire
à la présence du Saint-Esprit et
s'attendre à lui, car c'est lui qui est
chargé d'enseigner et de guider les saints
de Dieu dans tout ce que leur coeur ne saurait
concevoir.
Plus de tranquillité d'esprit
pour réaliser la présence de Dieu,
plus d'humilité dans l'ignorance de ce que
peuvent être les plans de Dieu, plus de foi
en l'assurance que Dieu a de plus grandes choses
à nous faire connaître, plus de
désir de le voir se révéler
à nous d'une manière glorieuse,
voilà ce qui doit signaler les
réunions des enfants de Dieu s'ils veulent
éviter ce reproche « ils n'attendirent
pas qu'il accomplit son dessein. »
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
|