ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
16 ème Jour.
Pour recevoir
sa lumière
« J'ai
attendu l'Éternel, mon âme
l'a attendu et j'ai eu mon
espérance en sa parole. Mon
âme attend le Seigneur plus
ardemment que les gardes du matin
n'attendent le matin. » Psa. 130 : 5, 6.
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Avec quelle impatience on attend parfois le
point du jour. Le marin dans un naufrage, le
voyageur surpris par la nuit dans une
contrée dangereuse, l'armée
environnée d'ennemis, tous comptent sur le
premier rayon de lumière pour être
tirés de peine. Les enfants de Dieu aussi
soupirent après la lumière de sa face
qui dissipera leurs ténèbres. Ils
s'écrient : « Mon âme attend le
Seigneur plus ardemment que les gardes du matin
n'attendent le matin. » Pouvons-nous parler
ainsi ? Nous attendre à Dieu, c'est
souhaiter ardemment que sa lumière nous
éclaire, qu'elle rayonne
en nous, et que de nous elle rayonne aussi tout a
l'entour.
« Dieu est lumière.
»
(1 Jean 1 : 5) et Paul nous dit que
« Dieu a répandu sa lumière dans
nos coeurs. » Quelle lumière ? Celle de
« la gloire de Christ qui est l'image de Dieu
».
(2 Cor. 4 : 4) Le soleil
réjouit notre terre de sa lumière
vivifiante ; Dieu fait briller de même la
lumière de sa gloire et de son amour en
Jésus-Christ, son Fils. C'est cette
lumière-là qui doit remplir et
réjouir notre coeur. Nous pouvons la
recevoir parce que Dieu est notre soleil et qu'il
est écrit : « Ton soleil ne se couchera
plus... car l'Éternel sera ta lumière
à toujours. »
(Esa. 60 : 20.) L'amour de Dieu
brille sur nous sans interruption ; mais nous,
pouvons-nous jouir de sa lumière sans cesse
? Nous le pouvons et voici comment. La nature
elle-même nous le dit. Ces grands arbres, ces
belles fleurs et ces vertes prairies que l'ont-ils
pour s'assurer la lumière du soleil ? Ils ne
font rien, ils se contentent de jouir des rayons
qui les éclairent. Le soleil est à
plus de cent millions de kilomètres de notre
terre, mais malgré cette grande distance il
nous réjouit de sa
lumière, et lit moindre fleurette qui
redresse sa tête participe à cette
exubérance de lumière et de vie aussi
bien que les plus vastes campagnes qui en sont
inondées. Ce n'est pas à nous de nous
pourvoir de la lumière dont nous avons
besoin pour notre travail de chaque jour ; le
soleil s'en charge et nous enveloppe tout le jour
de ses rayons bienfaisants, tandis que nous n'avons
qu'à laisser le soleil nous éclairer
et nous réjouir de sa
présence.
Voici pourtant la différence
qu'il y a entre l'oeuvre de la nature et celle de
la grâce. Les arbres et les fleurs
reçoivent inconsciemment les bienfaits de la
lumière, tandis que pour nous, c'est avec
décision de notre part, avec amour et
gratitude que nous devons recevoir la
lumière divine. La foi, une foi simple en la
parole de Dieu, en son amour, voilà ce qui
nous ouvre les yeux et le coeur, et nous fait
recevoir l'indicible gloire de sa grâce. Et
comme les arbres croissent et se développent
de jour en jour aux rayons lumineux et chauds que
leur envoie le soleil, nous aussi, dans notre vie
chrétienne, nous devons avoir grand soin de
recevoir la lumière de
Dieu, de laisser bien lui-même nous remplir
de sa lumière, de sa vie et de sa
joie.
Mais, demandez-vous, est-il
réellement possible de jouir de la
lumière divine tout le long de la
journée, de s'en réjouir aussi
naturellement qu'on se réjouit de voir une
belle matinée baignée d'un brillant
soleil ? Oui, c'est possible. Quand je
déjeune, le matin, je vois de ma place une
belle vallée plantée d'arbres et de
vignes et entourée de montagnes. Pendant les
mois du printemps et de l'automne, l'éclat
de la lumière est admirable, si bien que
presque involontairement je suis obligé de
m'écrier : Que c'est beau ! Alors je me
demande : Est-ce seulement la lumière du
soleil qui peut produire tant de merveilles et tant
de joie ? N'avons. nous pas aussi la lumière
divine, source intarissable de joie et
d'allégresse ? Oui, nous l'avons
aussitôt que notre âme consent à
faire silence et à s'attendre à Dieu,
à le laisser resplendir en nous.
Cher croyant ! apprenez à
vous attendre au Seigneur, à l'attendre plus
encore que les gardes n'attendent le matin, Il se
peut que, tout en vous ne soit
que ténèbres ; n'est-ce pas là
ce qui doit vous faire désirer et attendre
la lumière divine ? Ce premier rayon de
lumière pourra d'abord ne servir qu'à
vous convaincre mieux de vos
ténèbres, vous humiliant au souvenir
de vos péchés ; mais croyez que la
lumière dissipe les ténèbres.
À présent même prosternez-vous
en silence devant Dieu et attendez-vous à
lui avec la confiance qu'il vous éclairera.
Répétez-vous avec une humble
assurance que « Dieu est lumière,
» lumière infiniment plus
éclatante que celle du soleil. « Dieu
est lumière. » Le Père est la
lumière éternelle, inaccessible,
incompréhensible. Le Fils est la
lumière qui a revêtu un corps pour se
manifester à nous. L'Esprit-Saint est la
lumière qui entre, qui demeure et resplendit
dans notre coeur.
« Dieu est lumière
» et il envoie ici-bas sa lumière dans
mon coeur. Et moi, j'ai été longtemps
si occupé des lueurs vacillantes de mes
pensées et de mes efforts, que je n'ai pas
su ouvrir mon âme à sa
lumière.
Mon incrédulité l'a
empêchée d'entrer ; mais dès
que je me prosterne avec foi, la lumière
divine resplendit dans mon coeur. Le Dieu
dont Paul disait : « Dieu a
fait briller la lumière dans nos coeurs
»
(2 Cor. 4 : 6), c'est lui qui est mon
Dieu. Que penser d'un soleil sans lumière,
d'un Dieu sans éclat de lumière ?
Non, « Dieu est lumière. » Je
prendrai le temps de rester tranquille à la
lumière de Dieu. Mes yeux sont faibles et
mes fenêtres ne sont pas propres et claires,
mais je m'attendrai à l'Éternel. Son
soleil brillera en moi et me remplira de
lumière. J'apprendrai ainsi à marcher
à la lumière de Dieu et dans la joie
de Dieu. « Mon âme attend le Seigneur
plus ardemment que les gardes du matin n'attendent
le matin. »
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
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ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
17 ème Jour.
Dans les temps
d'obscurité
« Je
m'attendrai à l'Éternel qui
cache sa face à la maison de Jacob.
Je m'attends à lui,
»
Esa. 8 :17.
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Voici un serviteur de Dieu qui s'attend à
lui, non pour son propre compte, mais pour son
peuple auquel Dieu avait voilé sa face. Ceci
nous montre qu'après avoir commencé
par nous attendre à Dieu pour ce qui nous
concerne personnellement, soit pour notre
avancement spirituel, soit pour l'exaucement de nos
prières, nous ne devons pas nous en tenir
là. Nous pouvons marcher dans la pleine
lumière de la présence de Dieu et
pourtant être entouré de personnes
auxquelles Dieu a caché sa face. Bien loin
de nous contenter de ne voir là que le juste
châtiment de leurs péchés ou la
conséquence de leur Indifférence,
nous sommes appelés à nous
occuper avec sollicitude de leur
triste état et à nous attendre
à Dieu eu leur faveur. Le privilège
de pouvoir s'attendre à Dieu comporte une
grande responsabilité. Lorsque Christ est
entré en la présence de Dieu, il a
aussitôt usé de la place
privilégiée qu'il occupait pour
devenir notre intercesseur ; nous aussi, dès
que nous savons réellement ce qu'est
l'accès auprès de Dieu et la
confiance en lui, nous devons en user eh faveur de
nos frères moins favorisés, nous
souvenant de ces mots : « Je m'attendrai
à l'Éternel qui cache sa face
à la maison de Jacob. »
Faites-vous partie de quelque
congrégation où vous ne rencontrez ni
la vie spirituelle, ni la joie que vous pourriez
désirer soit dans la prédication,
soit dans les rapports fraternels ? Ou bien
appartenez-vous à quelque Église qui
offre encore tant d'erreurs, tant de
mondanité, tant de recours à la
science humaine, tant d'asservissement au
formalisme que Dieu cache sa face dans mainte
circonstance et que vous n'êtes pas surpris
de ne voir là que peu de conversions, de ne
trouver là que peu de véritable
édification ? Il se peut aussi que vous vous
trouviez mêlé
à diverses oeuvres chrétiennes,
école du dimanche, conférences
religieuses, union chrétienne de jeunes
gens, missions lointaines et que là encore
le manque de vie spirituelle vous indique que Dieu
cache sa face. Vous croyez en comprendre la raison
: trop de confiance en l'homme, en l'argent, trop
de formalisme et d'indulgence pour le moi, trop peu
de foi et de prière, trop peu d'amour et
d'humilité, trop peu de l'esprit qui animait
Christ sur la croix. Parfois vous
désespérez, tout cela vous semble
sans remède.
Croyez alors que Dieu peut
remédier et qu'il le fera. Inspirez-vous de
l'esprit du prophète en
répétant ses paroles et
appliquez-vous à vous attendre à Dieu
pour ses enfants fourvoyés. Au lieu de juger
et de condamner, au lien de vous décourager
et de désespérer, souvenez-vous que
Dieu vous appelle à lui. Si les autres
négligent de le faire, adonnez-vous d'autant
plus à cet exercice de confiance et de foi.
Plus les ténèbres sont profondes,
plus aussi il est nécessaire de recourir
à celui qui seul peut délivrer. Plus
ceux qui vous entourent se
confient en eux-mêmes sans
s'apercevoir qu'ils sont pauvres, aveugles et
incapables d'aucun bien, plus aussi il est urgent
pour vous qui voyez le mal et qui avez accès
auprès de celui qui seul peut venir à
notre secours, de vous tenir à votre poste
en vous attendant à Dieu. Chaque fois que
vous êtes tenté de soupirer ou de vous
plaindre, répétez-vous tout de
nouveau : « Je m'attendrai à
l'Éternel qui cache sa face à la
maison de Jacob. »
Le cercle s'étend plus loin
encore. Il faut penser à toute
l'Église chrétienne répandue
dans le monde, l'Église grecque,
l'Église romaine et l'Église
protestante qui comptent des millions d'âmes.
Dans les Églises protestantes seulement,
dans celles qui lisent la Bible et qui ont des
professions de foi orthodoxes, que de formalisme
encore ! que de rites humains jusque dans le temple
de Dieu ! Que de preuves évidentes que lit
aussi Dieu cache sa face !
Que doivent faire ceux qui voient
cet état de choses et qui s'en affligent ?
Voici la première chose à faire :
«Je m'attendrai à l'Éternel qui
cache sa face à la maison de Jacob. »
Comptons sur Dieu en lui confessant
humblement les
péchés de son peuple. Prenons le
temps de nous attendre à lui en
intercédant avec sollicitude, avec amour
pour tous les saints, nos frères bien
aimés, quelque fourvoyés qu'ils nous
paraissent être. Attendons-nous à Dieu
avec foi jusqu'à ce qu'il nous montre sa
volonté de nous exaucer. Attendons-nous
à lui en nous offrant à lui et en le
priant de nous employer auprès de nos
frères. Attendons-nous à Dieu sans
nous lasser, ne lui laissant aucun repos
jusqu'à ce que Sion redevienne la joie de la
terre. Oui, comptons sur le Seigneur qui cache sa
face à un si grand nombre de ses enfants. Et
en nous réjouissant que « la
clarté de sa face » vienne
éclairer tous ses enfants,
répétons-nous : « J'ai attendu
l'Éternel, mon âme l'a attendu et j'ai
eu mon espérance en sa parole. Mon âme
attend le Seigneur plus que les gardes du matin
n'attendent le matin. »
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
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ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
18 ème Jour.
Pour qu'il se
révèle à
tous
« En ce
jour-là on dira : Voici notre Dieu,
nous l'avons attendu et il nous sauvera ;
c'est ici l'Éternel, nous l'avons
attendu ; nous nous égaierons et
nous réjouirons de son salut.
»
Esa. 25 : 9.
|
Ce texte nous offre deux précieuses
vérités. Il nous dit d'abord, que
c'est tout le peuple de Dieu réuni qui
s'exprime ainsi, ensuite que c'est lorsque Dieu
s'est révélé à son
peuple que tous ont pu s'écrier avec joie :
Voici notre Dieu ! C'est ici l'Éternel !
Voilà ce que nous avons besoin d'apprendre.
Oh ! quelle puissance, quelle
bénédiction on obtient quand tous
s'unissent pour s'attendre à Dieu
!
Remarquez que les mots « nous
l'avons attendu » reviennent deux fois dans ce
passage. Dans un temps de calamité, les
coeurs de tous avaient
été poussés à se
réunir en. semble. Renonçant à
tout secours humain, à tout espoir, tous
s'étaient retournés d'un même
coeur vers leur Dieu pour tout attendre de lui.
N'est-ce pas précisément là ce
qu'il nous faut dans nos Églises et nos
réunions de prière ? L'état de
l'Église et du monde ne le demande-t-il pas?
N'y a-t-il pas là des maux insurmontables
pour la sagesse humaine ? L'Église de Christ
n'est-elle pas affaiblie, paralysée par le
ritualisme et le rationalisme, par le formalisme et
la mondanité qui lui ôtent toute force
? Sa vie spirituelle n'est-elle pas menacée
par le développement, l'excès de la
culture intellectuelle, de la richesse et du
plaisir ? Soit en pays chrétien, soit chez
les peuples païens, l'Église ne se
voit-elle pas incapable de se mesurer avec le
débordement de l'incrédulité,
du péché, de la dépravation
générale ? Et pourtant n'avons-nous
pas dans les promesses de Dieu, dans la puissance
du Saint-Esprit, tout ce qu'il faut pour combattre
le mal, pour donner à l'Église
l'assurance qu'elle fait ce que Dieu attend d'elle
? Si nous savions nous réunir pour attendre
de Dieu une effusion de son
Esprit, n'est-ce pas là ce qui nous
obtiendrait la grâce dont nous avons besoin ?
Nous ne pouvons pas en douter.
Dans nos réunions, si nous
nous attendions à Dieu d'une manière
plus précise et définie, nous
obtiendrions le même résultat que dans
notre culte privé, c'est-à-dire la
conviction plu,- profonde que Dieu, veut se charger
de tort ; le sentiment plus humble et plus habituel
de notre entière incapacité,
accompagné du besoin d'être toujours
plus dépendant de Dieu : la conscience que
l'essentiel est de donner à Dieu la
première place en toutes choses ; et
l'assurance qu'après avoir entendu nos
prières il accordera la délivrance au
temps voulu. Le but de cette attente serait
d'amener chaque membre d'une réunion de
prière et d'édification à
sentir mieux la présence de Dieu, en sorte
qu'en se séparant, tous emporteraient la
conviction d'avoir remontré Dieu
lui-même, de lui avoir laissé,
à lui directement, toutes leurs
requêtes, et de n'avoir plus qu'à
attendre en paix qu'il agisse avec
puissance.
C'est de cette
expérience-là que parle
notre texte. Dieu intervient
parfois d'une manière si frappante, que tous
doivent s'écrier : « Voici notre Dieu !
C'est ici l'Éternel ! » Ces mêmes
paroles se réalisent aussi pour ceux qui
après s'être attendus à Dieu
reçoivent une effusion nouvelle de l'Esprit
de Dieu, et sentent si bien sa présence
qu'ils doivent s'écrier avec une sainte
adoration : « Voici notre Dieu ! C'est ici
l'Éternel ! » C'est lit ce qui manque
beaucoup trop dans nos cultes et nos
réunions religieuses. Pour le pasteur
fidèle, il n'est pas de tâche plus
difficile, plus sérieuse et plus
bénie que celle d'amener son troupeau
à rencontrer Dieu lui-même. Avant de
commencer sa prédication, le pasteur devrait
chercher à mettre chacun en contact intime
avec Dieu Quand Pierre entra chez Corneille
celui-ci lui dit : « Nous voici tous
présents devint Dieu. »
(Act. 10 : 33.) Voilà pourquoi
ils étaient prêts à recevoir le
Saint-Esprit. Attendre devant Dieu, attendre que
Dieu se révèle à nous,
s'attendre à Dieu, voilà la condition
essentielle à laquelle Dieu manifeste sa
présence.
Un groupe de croyants qui se
réuniraient pour s'attendre à Dieu
soit en s'édifiant
mutuellement, soit en observant
de courts intervalles de silence et qui ouvriraient
leurs coeurs à Dieu pour recevoir ce qu'il
aurait à leur révéler sur sa
volonté, sur le mal à
découvrir cri eux, ou sur leur travail et la
manière de le faire ne tarderaient pas
à pouvoir s'écrier : « Voici
notre Dieu ; nous l'avons attendu et il nous
sauvera. C'est ici l'Éternel ; nous l'avons
attendu. Nous nous égaierons et nous
réjouirons de son salut. »
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
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