ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
22 ème Jour.
Comptant sur sa
bénédiction
« Tu
sauras que Je suis l'Éternel et que
ceux qui s'attendent à moi ne
seront point, confus.
»
«
Heureux tous ceux qui s'attendent à
lui. »
Esa. 49 : 23 ;
30 ; 18.
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Quelles promesses! avec quelle sollicitude Dieu
vent nous apprendre à nous attendre à
lui ; il nous assure que nous ne le ferons jamais
en vain. « Ceux qui s'attendent à moi
ne seront point confus. » N'est-il pas
étrange qu'après avoir
éprouvé si souvent la
vérité de cette promesse, nous soyons
si lents à apprendre que cette attente
confiante doit et peut devenir le souffle, de notre
vie, qu'elle doit établir en nous la paix
qui vient de la présence de Dieu et de son
amour, nous amener à lui, afin qu'il
poursuive et perfectionne son oeuvre en nous ?
Encore une fois écoutons et
méditons cette parole de Dieu jusqu'à
ce que notre coeur puisse s'écrier avec
conviction : « Heureux tous ceux qui
s'attendent à lui. » Dans le
sixième chapitre de ce livre, nous avons
étudié ce texte : « Certainement
aucun de ceux qui s'attendent à lui ne sera
confus. ».
(Psa. 25 : 3). Malgré cette
promesse de Dieu, on est porté à
craindre qu'il n'en soit pas ainsi. Écoutons
la confirmation que trouve ici cette promesse.
Qu'elle bannisse toute crainte et nous amène
à nous écrier : Oui, Seigneur, nous
croyons ce que tu nous dis là : « Ceux
qui s'attendent à toi ne seront point
confus. » « Heureux tous ceux qui
s'attendent à lui. » -
Par le contexte de chacun de ces
deux passages, nous savons que dans ce
temps-là le peuple de Dieu était en
détresse et qu'à vues humaines il n'y
avait pour lui aucun espoir de délivrance.
C'est alors que Dieu intervient par sa promesse,
s'engageant à délivrer sort peuple
par sa toute-puissance. Et c'est comme leur
libérateur qu'il les invite à
s'attendre à lui, leur assurant qu'ils ne
seront point déçus. Nous aussi nous
vivons dans un temps
extrêmement triste quant à
l'état de l'Église souvent envahie
par le formalisme. À côté des
grâces dont nous devons louer Dieu, que de
choses affligeantes ! Sans les promesses de Dieu,
nous serions tentés de
désespérer, mais par ses promesses le
Dieu vivant s'est engagé à nous
secourir. Il nous appelle à nous attendre
à lui. Il nous assure que nous ne serons
point déçus. Oh ! puisse notre coeur
apprendre à compter sur lui, sur lui seul
jusqu'à ce qu'il nous révèle
lui-même, tout ce que valent ses promesses.
Que Dieu augmente le nombre de ceux qui peuvent
dire « Notre âme s'est attendue à
l'Éternel ; il est notre aide et notre
bouclier. »
(Psa. 33 : 20.)
Pour pouvoir nous attendre à
Dieu en faveur de son Église, il faut que
nous commencions par nous attendre à lui
dans ce qui concerne notre vie individuelle. Notre
esprit peut se nourrir de merveilleuses visions
quant aux promesses de Dieu et nos lèvres
peuvent en parler avec enthousiasme, mais, ce n'est
pas là ce qui nous donnera la
véritable mesure de notre foi et de notre
puissance, Non ; C'est notre expérience
personnelle de la
présence de Dieu en nous, de sa force pour
vaincre nos ennemis au dedans de nous, de sa
sainteté, de sa direction et de sa puissance
en nous, voilà ce qui nous donnera la mesure
des grâces que nous pouvons attendre de lui
pour les communiquer à nos semblables. Ce
n'est qu'après avoir éprouvé
pour nous-mêmes toute la
bénédiction que procure la confiance
en Dieu, que nous pourrons attendre avec bon espoir
de riches bénédictions pour
l'Église autour de nous. Et toujours notre
attente reposera sur ces mots. Il a dit : «
Ceux qui s'attendent à moi ne seront point
confus. » Nous fondant sur ce qu'il a fait
pour nous-mêmes, nous pourrons nous confier
en lui pour le voir faire de grandes choses autour
de nous : « Heureux tous ceux qui s'attendent
à lui ! » Oui, heureux
déjà dans l'attente. Les grâces
promises pour nous ou pour d'autres pourront
tarder, mais nous sommes tout de suite en
possession de l'indicible bonheur de
connaître et d'aimer celui qui a fait les
promesses et qui est la source vivante d'où
vont jaillir les grâces promises. Soyons
pénétré de la pensée
que le plus grand privilège de la
créature est de
s'attendre à Dieu, que c'est là le
plus grand bonheur de son enfant racheté par
Christ.
Le soleil qui brille sur une prairie
répand sur chaque brin d'herbe sa
lumière et sa chaleur, le comblant de son
éclat et de son influence bienfaisante
à mesure qu'il sort de la froide terre ; de
même le Dieu d'éternité comble
de son amour chacun de ses enfants, « faisant
briller la lumière dans nos coeurs, afin que
nous éclairions les hommes par la
connaissance de la gloire de Dieu, en la
présence de Christ »
(2 Cor. 4: 6) Lisez et relisez ces
mots jusqu'à ce que votre coeur apprenne et
sache ce que Dieu veut faire en vous. Qui pourrait
mesurer la différence de grandeur qui existe
entre le soleil et un brin d'herbe, et pourtant
cette petite herbe reçoit du soleil tout ce
qui lui est salutaire, tout ce qu'elle peut en
recevoir. Croyez que lorsque vous vous attendez
à Dieu, sa souveraine grandeur vient
à vous dans votre infime bassesse et
qu'entre lui et vous il y a rencontre et
merveilleux accord. Avec humilité, avec un
entier abandon à sa volonté,
prosternez-vous devant sa gloire divine en sentant
votre misère, votre
absolue incapacité, et attendez en silence.
C'est quand on compte sur Dieu que Dieu s'approche.
Il se révélera lui-même
à vous comme le Dieu qui veut accomplir avec
puissance chacune de ses promesses. Que votre coeur
ne se lasse pas de se saisir tout de nouveau de
cette parole : « Heureux tous ceux qui
s'attendent à lui, »
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
.
ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
23 ème Jour.
Pour recevoir
au delà de toute attente
« On n'a
jamais appris ni entendu dire et jamais
l'oeil n'a vu qu'un autre Pieu que toi fit
de telles choses pour ceux qui s'attendent
à lui » Esa. 64 : 4.
|
Ce texte nous invite à nous attendre
à Dieu avec la certitude que Dieu nous
révélera des choses que ne saurait
concevoir le coeur de l'homme. Les versets qui
précèdent nous retracent
l'état d'abaissement dans lequel
était tombé le peuple de Dieu :
« Regarde des cieux... Tes compassions ne se
font plus sentir envers nous... Nous sommes depuis
longtemps comme un peuple que tu ne gouvernes pas
et qui n'est point appelé de ton nom... Oh !
si tu déchirais les cieux et si tu
descendais... tes ennemis connaîtraient ton
nom et les nations trembleraient devant
toi. » Ensuite le
prophète évoque le souvenir du
passé : « Quand tu fis des prodiges,
que nous n'attendions point, tu descendis et les
montagnes s'ébranlèrent devant toi.
» Après avoir ainsi
éveillé la foi, le prophète
rappelle que Dieu est toujours le même Dieu :
« L'oeil n'a jamais vu d'autre Dieu que toi
qui fit de telles choses pour ceux qui s'attendent
à lui ». Dieu seul sait tout ce qu'il
peut faire pour ceux qui s'attendent à lui.
C'est là ce que nous dit saint Paul : «
Personne ne connaît les choses de Dieu si ce
n'est l'Esprit de Dieu. » « Mais Dieu
nous les a révélées par son
Esprit. »
(1 Cor. 2: 11-12)
Les besoins du peuple de Dieu sont
toujours les mêmes, et l'intervention de Dieu
est tout aussi nécessaire de nos jours qu'au
temps d'Esaïe. Aujourd'hui comme alors et dans
tous les âges, il se trouve encore « un
petit reste » qui cherche Dieu de tout son
coeur, mais si nous considérons l'ensemble
de la chrétienté, l'état
actuel de l'Église de Christ, nous ne
manquons pas de motifs pour nous écrier
« Oh, si tu déchirais les cieux et si
tu descendais... » Nous sentons qu'il faut
là l'intervention du Dieu
tout-puissant. On ne se fait pas une juste
idée de ce qu'est aux yeux de Dieu ce qu'on
appelle le monde chrétien. À moins
que Dieu ne descende et ne fasse «
connaître son nom à ses ennemis,
» nos travaux d'évangélisation
restent comparativement sans résultats.
Voyez ce qu'est devenu le ministère. Ne se
borne-t-il pas souvent « aux discours
persuasifs de la sagesse humaine » au lieu d'
« une démonstration d'Esprit et de
puissance. »
(1 Cor. 2 : 4.) Voyez ce qu'est
devenue l'unité du corps de Christ. Qu'il
est rare de voir là l'amour divin unissant
entre eux les enfants de Dieu. Voyez aussi ce
qu'est la sainteté, cette sainteté de
Christ remplie d'humilité et de l'esprit de
crucifixion au monde. Qu'il est rare de rencontrer
des hommes qui vivent de la vie de Christ parce que
Christ demeure en eux.
Qu'avons-nous donc à faire ?
Seulement ceci : Nous devons nous attendre à
Dieu, et sans nous lasser crier à lui :
« Oh ! si tu déchirais les cieux et si
tu descendais, les montagnes s'ébranleraient
devant toi. »
(Esa. 64: 1.) Désirons,
demandons et attendons avec foi que Dieu fasse des
choses au delà de toute
prévision. Ayons pleine confiance au Dieu
dont nul ne sait ce qu'il prépare pour ceux
qui s'attendent à lui. C'est au Dieu des
miracles, au Dieu qui peut faire bien au.
delà de toute attente que nous sommes
appelés à nous confier.
Oui, que les enfants de Dieu
élargissent leur coeur s'attendant au Dieu
« qui peut faire infiniment plus que tout ce
que nous demandons et que nous pensons. »
(Eph. 3 : 20.) Comme ses élus
qui crient à lui jour et nuit
(Luc 18 : 7.) réunissons-nous
ensemble pour lui demander des choses qui ne se
soient pas encore vues. N'a-t-il pas la puissance
de se lever et de faire de son peuple « un
sujet de gloire et de louange parmi tous les
peuples de la terre ? »
(Soph. 3 : 20.) «
L'Éternel attend pour vous faire
grâce. Heureux tous ceux qui s'attendent
à lui. »
(Esa. 30 - 18.)
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
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ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
24 ème Jour.
Pour
connaître sa bonté
«
L'Éternel a de la bonté pour
ceux qui s'attendent à lui » Lam. 3 : 25.
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« Il n'y a qu'un seul bon, c'est Dieu.
»
(Mat. 19 : 17.) « Sa
bonté atteint jusqu'aux cieux. »
(Psa. 36 : 6.) « Sa bonté
est grande pour ceux qui le craignent. »
(Psa. 103 : 11.) « Goûtez
et voyez que l'Éternel est bon. »
(Psa. 34 : 9.) Et voici le moyen
d'entrer en jouissance de cette bonté de
Dieu ; c'est de s'attendre à lui. «
L'Éternel est bon » et pourtant ses
enfants mêmes l'ignorent souvent car ils
n'attendent pas en repos qu'il leur
révèle sa bonté ; mais elle se
réalise pour tous ceux qui
persévèrent dans cette attente de
foi. On pourrait dire que ce sont
.précisément ceux qui sont
appelés à attendre qui pourraient
douter de, la bonté de
Dieu, mais ce doute naît
bien plutôt de l'impatience à laquelle
on se livre. Ceux qui s'attendent réellement
à Dieu n'hésitent pas à dire :
« L'Éternel est bon pour ceux qui
s'attendent à lui. » Si donc vous
voulez éprouver pleinement la bonté
de Dieu, appliquez-vous plus que jamais à
vous attendre à lui.
Quand on commence à suivre
cette voie de confiance en Dieu, le coeur se
préoccupe surtout des grâces qu'il en
attend. Dieu se sert ainsi de nos désirs et
aspirations pour nous amener à vouloir plus
encore. Nous ne pensions guère qu'à
obtenir tel ou tel don de sa part, tandis qu'il
veut se donner lui-même à nous, qu'il
veut nous convaincre, nous réjouir de sa
bonté. C'est précisément pour
cela que souvent il retarde ses dons et prolonge
ainsi le temps de notre attente. Son but est
d'amener son enfant à le vouloir
lui-même. Il veut qu'en recevant ses dons,
nous ne nous bornions pas à dire : Que Dieu
est bon ! mais qu'avant de rien recevoir nous en
venions à éprouver « qu'il est
bon d'attendre en repos la délivrance de
l'Éternel. »
(Lam. 3 : 26.) «
L'Éternel est bon pour ceux qui s'attendent
à lui. »
Quelle vie bénie devient
alors cette vie d'attente, cette adoration
continuelle d'une âme qui compte sur la
bonté de Dieu. À mesure que notre
âme s'initie davantage à ce
secret-là, chaque exercice d'attente devient
pour elle l'occasion de se pénétrer
toujours plus de la bonté de Dieu, d'en
recueillir le fruit béni avec l'assurance
que Dieu pourvoira à tous ses besoins.
L'expérience qu'on fait ainsi de la
bonté de Dieu donne un nouvel attrait
à cette vie d'attente, si bien qu'au lieu de
ne recourir au Seigneur que dans les moments de
détresse, on aspire à s'attendre
à lui continuellement tout le long de la
journée. Et lors même que divers
devoirs et affaires occupent l'esprit et
remplissent les heures, l'âme prend la sainte
habitude de continuer à s'attendre à
Dieu. Ceci devient pour elle son état
habituel et comme une seconde nature.
Cher croyant, ne commencez-vous pas
à voir que cette attente à Dieu n'est
pas une de ces vertus chrétiennes dont il
est bon d'user de temps en temps seulement, mais
que c'est là la base même de la vie
chrétienne. Oui, c'est là ce qui
donne plus de valeur à
nos prières, à notre culte, à
notre foi, à notre entier abandon au
Seigneur, puisque nous nous plaçons ainsi
dans une invariable dépendance de Dieu
lui-même. C'est bien là ce qui nous
amène à jouir sans interruption de la
bonté de Dieu. « L'Éternel est
bon pour ceux qui s'attendent à lui.
»
Laissez-moi donc vous presser encore
une fois de prendre le temps et la peine de vous
approprier cet élément essentiel de
la vie chrétienne. On se contente trop
souvent de recevoir les vérités
religieuses de seconde main et par l'enseignement
humain. Cet enseignement a bien sa valeur sans
doute s'il aboutit à nous conduire à
Dieu lui-même, s'il produit ce que faisait
autrefois la prédication de Jean-Baptiste
lorsqu'il cherchait à détacher ses
disciples de lui-même pour les envoyer au
Christ vivant. Ce qu'il nous faut dans notre vie
religieuse, c'est que Dieu tienne plus de place en
nous. Nombre de chrétiens sont trop
occupés de leurs oeuvres. Comme pour Marthe,
le service qu'ils désirent rendre à
leur Maître les sépare de lui. Ceci ne
saurait lui plaire et ne leur est nullement
profitable, Plus on a à travailler au
service de Dieu, plus aussi il
est nécessaire de s'attendre à lui.
Alors faire la volonté de Dieu, bien loin
d'épuiser, devient bien au contraire,
nourriture et breuvage, rafraîchissement et
force ! « L'Éternel est bon pour ceux
qui s'attendent à lui. » Nul ne peut
éprouver à quel degré, il est
bon, sinon en s'attendant à lui. Nul ne peut
connaître pleinement toute sa bonté
avant de s'être confié en lui
jusqu'aux dernières limites.
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
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