ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
25 ème Jour.
Avec calme et
repos d'esprit
« Il est
bon d'attendre en repos la
délivrance de l'Éternel.
» Lam. 3 : 26.
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« Sois tranquille, ne crains point et que
ton coeur ne s'alarme point. »
(Esa. 7 : 4.) C'est dans le calme et
la confiance que sera votre force.
(Esa. 30 : 15.) Ces paroles nous
disent que le calme et la foi sont
étroitement unis, elles nous montrent aussi
combien le calme nous est nécessaire pour
nous attendre à Dieu. Si nous voulons que
notre coeur tout entier se tourne vers Dieu, il
faut qu'il se détourne du terrestre, de tout
ce qui le préoccuperait, joie ou
peine.
Dieu est si infiniment grand dans sa
gloire, et notre nature est devenue si
étrangère à ce qu'il est,
qu'il faut que tout notre coeur, tous nos
désirs s'attachent à lui pour
pouvoir le connaître et le
recevoir en quelque mesure. Tout ce qui n'est pas
Dieu, tout ce qui excite nos craintes ou stimule
nos efforts, tout ce qui éveille nos
espérances ou nos joies, nous empêche
de nous attendre parfaitement à lui. Le
message qu'Esaïe était chargé de
porter au roi Achaz : « Sois tranquille, ne
crains point, » est important pour nous aussi.
« C'est dans le calme et la confiance que sera
votre force. » « Il est bon là
l'homme d'attendre en repos. »
Que de fois l'Écriture nous
répète que la pensée de Dieu
et de sa majesté doit nous imposer silence
:
«L'Éternel est dans le
temple de sa sainteté. Que toute la terre
fasse silence en sa présence. »
(Hab. 2 : 20.)
« Tais-toi à cause de la
présence du Seigneur l'Éternel.
»
(Soph. 1 : 7.)
« Toute chair, tais-toi devant
la face de l'Éternel, car il s'est
réveillé de la demeure de sa
sainteté. »
(Zach. 2 ; 13.)
Tant qu'on ne s'attend à Dieu
qu'en voyant là le moyen de prier d'une
manière plus efficace, et d'obtenir ce qu'on
demande, ce parfait repos d'esprit ne peut pas
s'établir,
Mais quand ou comprend que cette
attente à Dieu est en elle-même un
indicible bonheur, l'une des formes les plus
élevées de notre communion avec le
Dieu saint, ces moments passés à
adorer Dieu dans sa gloire amènent
nécessairement l'âme à
s'humilier dans le silence et à laisser
à Dieu le temps de parler, de se
révéler lui-même. Alors
s'accomplit cette précieuse promesse qui
parle. de l'abaissement du moi et de
l'inutilité de tout effort venant du moi :
« Les hommes qui s'élèvent
seront humiliés et l'Éternel sera
seul élevé en ce jour-là.
»
(Esa. 2 : 11.) Que tous ceux donc qui
veulent apprendre à s'attendre à Dieu
se répètent cet avertissement :
« Prends garde à toi et sois
tranquille. » Oui, prenez le temps d'avoir des
moments de retraite loin de tout ami, de tout
devoir, de tout souci et de toute joie prenez le
temps d'être tranquille et en repos devant
Dieu ; prenez le temps de vous assurer un
état de calme complet non seulement à
l'abri des hommes et du monde, mais aussi en vous
isolant du moi et de ses volontés. Que la
Parole de Dieu et la prière nous soient
précieuses, mais souvenez-vous aussi
qu'elles ne doivent pas
s'interposer entre Dieu et vous et vous
empêcher d'attendre en silence.
L'activité de notre esprit, soit en
étudiant la Parole de Dieu, soit en
exprimant nos pensées par la prière,
l'activité de notre coeur, dans lequel
s'agitent désirs, espérances et
craintes, peuvent nous préoccuper si bien
qu'il nous soit impossible d'en venir à nous
attendre au Dieu de gloire, à amener tout
notre être à se prosterner eu silence
devant lui. On pourra trouver qu'il est difficile
d'attendre ainsi en repos, de dominer toute
activité de l'esprit et du coeur pour un
certain temps, mais tout effort fait dans ce sens
recevra sa récompense. On prouvera
bientôt que cela se peut et ces moments
d'adoration silencieuse produiront une paix, un
calme qui seront une véritable
bénédiction non seulement pendant
l'adoration et la prière, mais encore pour
tout le reste de la journée.
« Il est bon d'attendre en
repos la délivrance de l'Éternel.
» Oui, cela nous est bon. Par ce repos dans le
silence, nous reconnaissons notre incapacité
à ne pouvoir rien faire nous-mêmes, et
que ce n'est ni par l'activité
de celui qui veut et de celui
qui court, » ni par nos pensées et: nos
prières, mais que nous devons tout recevoir
de Dieu. Par là nous montrons aussi que nous
comptons sur notre Dieu, sur sa volonté de
nous secourir au temps voulu. Apprenons donc
à rester en paix. Dans la vie de chaque
jour, attendons-nous au Dieu souverain avec respect
et tranquillité, veillant continuellement
à repousser tout accaparement du monde, et
notre attitude alors sera celle d'un homme qui
« attend en repos la délivrance de
l'Éternel. »
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
.
ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
26 ème Jour.
Dans une sainte
attente
« Mais
moi, je regarderai vers l'Éternel ;
j'attendrai le Dieu de ma
délivrance: mon Dieu m'exaucer.
»
Mich. 7 : 7.
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Corner ? Si vous ne le connaissez pas, achetez-le.
Vous y trouverez un des meilleurs sermons qu'ait
inspiré le texte indiqué ici. Il
parle d'un roi qui. avait préparé une
cité ouvrière pour y loger
quelques-uns de ses plus pauvres sujets.
Près de là se trouvaient de vastes
magasins où ils pouvaient se procurer tout
ce dont ils avaient besoin. Ils n'avaient
qu'à demander pour recevoir, mais à
la condition qu'ils attendraient avec vigilance la
réponse et qu'à l'arrivée des
messagers du roi chargés des dons qu'ils
avaient désirés, ils seraient
prêts à les
recevoir. L'histoire raconte
qu'un pauvre homme découragé ne
s'attendait jamais à recevoir ce qu'il
demandait, disant qu'il en était trop
indigne. Un jour quelqu'un le, conduisit aux vastes
magasins du roi et à sa grande surprise, il
vit là à son adresse tous les paquets
qui avaient été
préparés pour lui et qu'on lui avait
envoyés. Il y avait là de «
l'huile de joie... un manteau de louange, un
collyre pour les yeux »
(Esa. 61 : 3.
Apo. 3 : 18) et combien d'autres
choses encore. Tout cela avait été
envoyé à sa porte, mais on l'avait
trouvée fermée ; jamais il
n'était là pour attendre et recevoir
ces envois. Depuis ce moment, il apprit ce que le
prophète Michée voudrait nous
enseigner aujourd'hui : Je regarderai vers
l'Éternel ; j'attendrai le Dieu de ma
délivrance ; mon Dieu m'exaucera.
Plus d'une fois nous avons dit que
ce n'est pas assez d'attendre vaguement
l'exaucement d'une prière. Cherchons
aujourd'hui a nous bien pénétrer de
cette vérité. Quand nous avons
présenté à Dieu telle ou telle
requête et que nous attendons une
réponse de sa part, notre attente doit
être très précise et
définie, se fondant avec assurance sur ces
mots: « Mon Dieu
m'exaucera. » La véritable attente est
essentiellement sainte et joyeuse. Et ceci ne
concerne pas seulement les nombreuses et diverses
requêtes que chaque croyant peut avoir
à présenter à Dieu, mais c'est
tout particulièrement nécessaire
quand il s'agit de la grâce capitale que
chacun doit désirer et demander, savoir que
Dieu fasse régner sa vie divine en nous, que
Christ soit pleinement « formé en nous
» et que « nous soyons remplis de toute
la plénitude de Dieu. »
(Gal. 4 : 19.
Eph. 3 : 19.) Voilà ce que
Dieu a promis, mais c'est là ce que
recherchent trop peu les enfants de Dieu parce que
souvent ils ne croient pas qu'il soit possible de
recevoir autant. Osons attendre de Dieu tout ce
qu'il promet, car il peut et il veut opérer
en nous ces merveilles de sa
grâce.
C'est Dieu lui-même qui veut
accomplir en nous ses promesses. Pour qu'il le
fasse, nous devons renoncer à le faire
nous-mêmes. Il faut reconnaître que
nous ne pouvons obtenir ses grâces que par la
foi au Dieu qui a ressuscité Jésus
d'entre les morts. Toute manifestation de la vie de
Dieu en nous doit être
directement son oeuvre. Et plus que jamais notre
attente doit devenir l'attente silencieuse de
l'âme devant Dieu, l'attente de la foi qui
compte sur celui qui fait revivre les morts et qui
appelle les choses qui ne sont point comme si elles
étaient.
(Rom. 4 : 17.)
Remarquez que dans notre texte le
nom de Dieu revient trois fois, sans doute pour
nous faire mieux saisir que c'est de lui seul que
nous devons tout attendre. « Je regarderai
à l'Éternel. J'attendrai le Dieu de
ma délivrance. Mon Dieu m'exaucera. Tout ce
qui sauve, tout ce qui est bon et saint doit
être l'oeuvre directe et, toute puissante de
Dieu lui-même en nous. Dans une vie selon la
volonté de Dieu tout doit être
à chaque instant l'oeuvre immédiate
de Dieu ! Et la seule chose qu'ait à faire
le croyant est de regarder à Dieu, de
s'attendre au Dieu de sa délivrance, de
saisir et tenir terme l'assurance que lui retracent
ces mots : « Mon Dieu m'exaucera.
»
Dieu nous dit : « Arrêtez
et sachez que je suis Dieu. »
(Psa. 46 : 11.) Rien n'arrête
mieux toute vie terrestre que le silence de
la tombe. C'est dans la tombe de
Jésus, dans la communion en sa mort, c'est
dans la mort du moi, de toute volonté et
sagesse propres, de toute force et énergie
de la chair que se trouve le repos. Quand nous
renonçons à nous-mêmes et que
notre âme se calme pour faire silence devant
Dieu, Dieu nous manifeste sa présence.
« Arrêtez et sachez... » oui, alors
seulement nous comprenons ces mots : que je suis
Dieu. » Il n'est pas de repos d'esprit
comparable à celui que donne Jésus
quand il dit : « Tais-toi, sois tranquille.
»
(Marc 4 : 39.) En Christ, dans sa
mort et dans sa vie, dans sa parfaite
rédemption, l'âme trouve le repos, et
alors Dieu entre. prend possession et fait son
oeuvre.
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
.
ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
27 ème Jour.
Et à la
rédemption
«
Siméon était juste et
craignant Dieu ; il attendait la
consolation d'Israël et le
Saint-Esprit était sur lui. Anne,
la prophétesse, parlait de
Jésus à tous ceux de
Jérusalem qui attendaient la
délivrance. » Luc 2 : 25 - 38.
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Nous voyons ici ce qui caractérise le
croyant qui attend : Juste dans toute sa conduite ;
craignant Dieu et marchant en sa présence :
attendant la consolation d'Israël
l'accomplissement des paroles de Dieu ; ayant le
Saint-Esprit sur lui. C'est en s'attendant ainsi
à Dieu que Siméon avait
été préparé à
recevoir la grâce promise. Et non seulement
lui, mais Anne, la prophétesse, parlait de
Jésus à tous ceux de Jérusalem
qui attendaient la délivrance. Ceci nous
montre qu'au milieu du formalisme et de la
mondanité qui les entouraient il y avait
à Jérusalem un
groupe d'hommes et de femmes qui s'attendaient
à Dieu, comptant sur le salut
promis.
Et à présent que la
consolation d'Israël est venue, que la
rédemption a été accomplie,
devons-nous encore nous attendre à Dieu ?
Oui, sans doute ; mais notre attente qui regarde
aux promesses déjà accomplies ne
doit-elle pas différer de l'attente de ceux
qui regardaient dans l'avenir ? Nous devons
à présent regarder à Dieu tel
qu'il se manifeste à nous dans la
rédemption et attendre de lai qu'il nous en
révèle toujours plus la vertu
efficace.
Nous devons attendre la
plénitude de la rédemption. Christ a
dit : « En ce jour vous connaîtrez que
vous êtes en moi. » « Demeurez en
moi. »
(Jean 14 : 20 ;
15 : 4.) Les Épîtres
nous enseignent il nous tenir devant Dieu comme
étant « morts au péché et
vivants à Dieu en Jésus-Christ,
» ainsi que « bénis de toute sorte
de bénédictions spirituelles dans les
lieux célestes par Christ. »
(Eph. 1 : 3.) Notre attente à
Dieu doit à présent nous donner
l'assurance que nous sommes acceptés en
Christ, que l'amour de Dieu pour
son Fils repose aussi sur nous, que nous vivons
dans cet amour, en la présence même de
Dieu, sous son regard, et que le Saint-Esprit nous
enveloppe et nous maintient dans cette assurance.
Les saints de l'ancienne alliance se fondaient sur
la Parole de Dieu pour compter sur ses promesses.
Nous comptons sur sa Parole, mais quel
privilège de pouvoir le l'aire eu
étant un avec Christ. Quand nous nous
attendons à Dieu, faisons-le donc avec
l'assurance qu'en Christ nous avons accès
auprès du Père et qu'ainsi nous avons
la certitude que notre attente ne peut pas
être vaine.
Notre attente diffère encore
de la leur en ce que tandis qu'ils attendaient la
rédemption. promise, nous la voyons
accomplie et que nous désirons qu'elle se
réalise en nous. Christ ne s'est pas
borné à nous dire : «
Demeurez-en moi, il a dit encore « Je
demeurerai en vous. » Les Épîtres
nous parlent non seulement de la grâce
d'être en Christ mais elles nous promettent
que Christ habitera en nous, nous présentant
là le plus haut degré de l'amour de
Dieu dans le mystère de la
rédemption. C'est lorsque, de jour en
jour nous conservons notre place
en Christ, que Dieu nous révèle la
présence de Christ en nous, nous assurant
qu'il est « formé en nous » qu'il
prend forme et réalité en nous, qu'il
nous communique sa pensée, sa disposition
d'esprit, sa ressemblance, si bien que chacun peut
en vérité dire : « Christ vit en
moi. »
(Gal. 2 : 20).
Ma vie en Christ là-haut au
ciel et la vie de Christ en moi ici-bas sur la
terre se complètent l'une l'autre : et plus
mon attente à Dieu se signale par la foi
vivante que je suis en Christ, plus aussi mon coeur
réclame la présence de Christ en moi.
Alors cette attente à Dieu qui avait d'abord
commencé par telle ou telle requête
cherchant à obtenir telle ou telle
grâce se concentre toujours plus, quant
à ce qui nous concerne personnellement, sur
ce point unique : Seigneur révèle
pleinement ta rédemption en moi, que Christ
vive en moi.
Notre attente diffère donc de
celle des saints de l'ancienne alliance par la
position que nous prenons et par l'espérance
que nous entretenons ; mais au fond elle est la
même, c'est toujours
s'attendre à Dieu en qui seul est notre
confiance.
Profitons de l'exemple de
Siméon et d'Anne. Tous deux attendaient la
rédemption promise, mais il leur
était absolument impossible de rien faire
pour la réaliser, pour amener la naissance
de Christ et sa mort. Ceci était l'oeuvre de
Dieu. Quant à eux ils n'avaient autre chose
à faire qu'à attendre. Nous aussi,
nous sommes tout aussi incapables de
réaliser la vie de Christ en nous. Quant
Dieu a. opéré la rédemption
par Christ, ce n'était pas pour nous laisser
le soin de nous en faire ensuite l'application en
détail.
La secrète pensée que
c'est à nous de faire en ceci ce que Dieu
seul peut faire est la cause fondamentale de notre
faiblesse. Lorsque l'oeuvre de Christ est'
révélée au croyant et, que de
jour en jour, d'instant eu instant elle lui devient
toujours plus claire et plus vivante c'est
là l'oeuvre directe de Dieu en nous, tout
aussi bien que la naissance de Christ et sa
résurrection ont été l'oeuvre
de sa toute puissance. Notre confiance en Dieu ne
sera suivie de réelle et
pleine bénédiction
que lorsque nous serons
pénétrés de cette
vérité, lorsque nous nous sentirons
dépendants de Dieu pour chaque instant de
vie spirituelle et de foi en la rédemption
tout autant que l'étaient Siméon et
Anne quand ils attendaient cette même
rédemption, « la délivrance
d'Israël. » Conviction de notre
incapacité absolue et confiance
entière que Dieu peut et veut tout faire
pour nous et en nous, voilà ce qui doit
signaler aujourd'hui notre attente, comme jadis
c'était là aussi ce qui accompagnait
la leur. Et comme autrefois Dieu leur fit voir
qu'il était le Dieu fidèle « le
Dieu fort qui fait des merveilles, »
aujourd'hui il fera de même pour nous aussi.
« Mon âme, attends-toi à
Dieu »
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