ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
28 ème Jour.
Pour
l'avènement de son fils
« Soyez
comme ceux qui attendent que leur
maître revienne. »
«
Jusqu'à l'apparition de notre
Seigneur Jésus-Christ que
manifestera en son temps le bienheureux et
seul Souverain, le Roi des rois et le
Seigneur des seigneurs. »
«
Vous vous êtes convertis à
Dieu en abandonnant les idoles pour le
Dieu vivant et vrai et pour attendre des
cieux son Fils. » 1 Thes. 1 : 9, 10.
|
Nous attendre à Dieu qui est au ciel et
attendre du ciel le retour de son Fils,
voilà ce qui va de pair dans la vie
chrétienne. Nous attendre à Dieu pour
toutes Choses ici-bas sera pour nous la meilleure
préparation à attendre le retour de
Christ avec humilité et sainteté.
Quand nous attendons que Christ vienne nous
chercher pour nous emmener au ciel, notre confiance
en Dieu redouble d'espérance et de joie.
C'est par là que notre Père
céleste nous prépare à
l'avènement de son Fils. La vie
présente et la gloire à venir sont
inséparablement réunies soit en Dieu,
soit en nous aussi.
Et pourtant on est parfois
tenté de les séparer. Il est toujours
plus facile de s'occuper de la religion du
passé ou de celle de l'avenir que
d'être fidèle dans la religion Ou jour
présent. En contemplant ce que Dieu a fait
dans le passé ou ce qu'il fera dans
l'avenir, souvent on perd de vue le devoir de se
soumettre à ce que Dieu fait au temps
actuel. On s'expose ainsi à s'occuper des
choses à venir plus encore que de celui qui
doit venir. L'étude des
événements à venir ouvre libre
carrière à l'imagination et aux
suppositions humaines. Ce n'est qu'en regardant
à Dieu avec humilité et respect que
nous éviterons l'écueil. de nous
borner à ces recherches intellectuelles air
lieu d'attendre avec amour le retour de Christ. Que
tous ceux donc qui disent attendre le retour de
Christ commencent par s'assurer qu'ils s'attendent
actuellement à Dieu. Et vous tous aussi qui
cherchez à vous attendre à Dieu
pour qu'il révèle
en vous la présence de son Fils, veillez
à le faire comme des croyants qui attendent
des cieux l'avènement de son Fils.
L'espérance de son retour en gloire
affermira votre confiance dans l'action directe de
Dieu en vous. Et le même amour tout puissant
qui doit accomplir ce retour glorieux agira
dès à présent en vous pour
vous préparer à son
avènement.
L'espérance du glorieux
retour de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ
est l'un des principaux liens qui réunissent
les membres de l'Eglise de Dieu à travers
les âges : « Il viendra pour être
glorifié dans ses saints et pour se rendre
admirable eu ce jour-là dans tous ceux qui
ont cru. »
(2 Thes. 1 : 10.) Alors nous serons
tous réunis et l'unité du corps de
Christ brillera de gloire divine. Alors triomphera
l'amour divin lorsque Jésus recevra les
siens et les présentera à son
Père, et que tous les siens adoreront sa
face avec amour, s'aimant les uns les autres de
l'amour même de Dieu. Attendons,
désirons, aimons d'avance le retour de notre
Seigneur, de notre céleste Époux.
Faisons-le avec amour pour lui, avec amour les uns
pour les autres ; c'est
là ce qui caractérise cette attente
des noces de l'Agneau.
Il est à craindre que ceci ne
soit pas toujours bien compris. Un cher
frère, en Hollande, parlait de l'attente de
la foi comme du véritable signe qui
distingue « l'épouse. » J'exprimai
un doute à cet égard, car il se
pourrait qu'une épouse indigne, à la
veille d'épouser un prince, ne fût
préoccupée que des richesses de son
fiancé et de la position
élevée qu'elle obtiendra. L'attente
de la foi peut être vive et sincère,
taudis que l'amour peut manquer absolument, cet
amour divin de l'Église qui attend Christ ne
saurait s'obtenir par l'étude seule des
prophéties. On ne l'acquiert qu'en
s'appliquant avec humilité à aimer le
Seigneur et à aimer ses frères.
Jésus n'accueille notre amour pour lui que
lorsque nous aimons aussi ses disciples. Attendre
son avènement, c'est attendre aussi la
glorieuse résurrection de tout son corps, de
toute l'Église manifestée en gloire,
c'est chercher dès à présent
à maintenir ici-bas l'unité de son
corps dans un esprit d'humilité et d'amour.
Ce sont ceux qui savent le mieux aimer qui sont le
mieux préparés au
retour de Christ. C'est l'amour mutuel de tous ses
membres qui assure la vie et la beauté de
l'Église, l'épouse du
Seigneur.
Et comment en venir là ? Cher
enfant de Dieu ! vous ne pouvez apprendre à
attendre le retour du Fils de Dieu qu'en vous
attendant à Dieu lui-même.
Souvenez-vous que la vie terrestre de Jésus
a été une vie de confiance habituelle
en Dieu. Il ne pouvait rien faire de
lui-même. C'est Dieu qui a
élevé son Fils « à la
perfection par les souffrances, »
(Héb. 2 : 10) et qui l'a
ensuite glorifié. C'est Dieu aussi qui peut
seul vous donner la vie spirituelle qu'il faut
avoir pour attendre son Fils. Comptez sur lui pour
vous la donner. Attendre Christ lui-même, que
c'est différent d'attendre les
événements qui vont se
dérouler. Tout chrétien peut attendre
les événements prédits, mais
pour que vous puissiez attendre réellement
Christ, il faut que Dieu vous y prépare
chaque jour par son Saint-Esprit. C'est pourquoi,
vous tous qui vous attendez à Dieu, regardez
à lui pour qu'il vous fasse la grâce
d'attendre son Fils dans un esprit venant du ciel.
Et vous qui voudriez pouvoir attendre son Fils,
attendez de Dieu qu'il vous
révèle « Christ en vous. »
(Rom. 8 : 10.
Eph. 3 : 17.)
L'assurance de la présence de
Christ en nous, ainsi que Dieu la donne a ceux qui
s'attendent à lui, nous prépare
ici-bas là à voir Christ dans sa
gloire. C'est « Christ en nous » qui est
« l'espérance de la gloire. »
(Col.1 : 27.)
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
.
ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
29 ème Jour.
Pour
l'accomplissement de sa promesse
« Il leur
recommanda de ne pas s'éloigner de
Jérusalem, mais d'y attendre ce que
le Père avait promis.
» Act. 1 : 4.
|
Lorsque nous avons parlé des saints qui
étaient à Jérusalem avec
Siméon et Anne, nous avons remarqué
que quoique la rédemption, objet de leur
attente, soit aujourd'hui un fait accompli, nous
sommes aussi appelés à attendre comme
eux. Nous attendons la pleine
révélation de ce qu'ils avaient
déjà entrevu sans avoir guère
pu le comprendre. Nous aussi, nous avons à
attendre ce que le Père avait promis. «
L'accomplissement de cette promesse ne peut plus se
répéter comme au jour de la
Pentecôte ; mais tout autant que les premiers
disciples nous devons chaque jour attendre du
Père qu'il accomplisse en nous cette
même promesse.
Le Saint-Esprit n'est pas une
personne distincte du Père comme le sont sur
la terre deux personnes séparées
l'une de l'autre. Le Père et l'Esprit ne
sont jamais l'un sans l'autre. Le Père est
toujours présent dans l'Esprit et l'Esprit
ne peut faire que ce que le Père fait en
lui. Chaque fois que l'Esprit est en nous, il est
également en Dieu et c'est le croyant le
plus rempli de l'Esprit qui pourra le mieux
s'attendre à Dieu pour le voir accomplir sa
promesse, le « fortifier puissamment par son
Esprit dans l'homme intérieur. »
(Eph. 3: 16.). L'Esprit en nous n'est
pas une force à notre disposition; il n'est
pas non plus une puissance indépendante qui
agisse en se séparant du Père et du
Fils. L'Esprit est la présence même
dit Père avec sa toute puissance agissant en
nous. C'est pourquoi celui qui sait que l'Esprit
est en lui s'attendra au Père pour
éprouver de plus en plus ce qu'est cette
présence de l'Esprit en lui.
Voyez les apôtres. Ils furent
remplis du Saint-Esprit le jour
de la Pentecôte. Peu après,
chassés du Conseil des chefs du peuple
où on leur avait « défendu de
parler au nom de Jésus, » ils
demandèrent à Dieu de pouvoir «
annoncer sa parole avec pleine hardiesse, » et
une nouvelle effusion du Saint-Esprit vint
accomplir encore la promesse du Père.
(Act. 4: 29 - 31.)
À Samarie, plusieurs
conversions avaient eu lieu par le Saint-Esprit et
toute la ville était dans là joie.
À la demande des apôtres, le
Père accomplit de nouveau sa promesse.
(Act. 8 : 5 - 17.) Il en fut de
même dans la maison de Corneille : «
Nous voici tous présents devant Dieu...
»
(Act. 10 : 33) et aussi. à
Antioche. Ce l'ut lorsque des hommes remplis du
Saint-Esprit jeûnèrent et
prièrent, que s'accomplit de nouveau la
promesse du Père et que cette direction de
l'Esprit fut envoyée du Ciel : «
Séparez-moi Barnabas et Saul... »
(Act. 13 : 2.)
Dans l'Épître aux
Éphésiens, nous voyous Paul prier
pour ceux qui avaient été «
scellés du Saint-Esprit qui avait
été promis, » et demander que
« Dieu leur donnât l'Esprit de sagesse
et de révélation... » et plus
tard encore « qu'il leur
accordât selon les richesses de sa gloire
d'être puissamment fortifiés par son
Esprit dans l'homme intérieur. »
(Eph. 1 : 13 - 17 ;
3 : 16.)
L'Esprit qui l'ut envoyé le
jour de la Pentecôte n'était pas
quelque chose dont Dieu se fût
séparé pour l'envoyer du ciel sur la
terre. Ce n'est pas ainsi que Dieu donne' ,
Lorsqu'il accorde quelque grâce, force ou vie
. il le fait en se donnant lui-même, et
combien plus lorsqu'il s'agit du Saint-Esprit qui
est la présence même de Dieu en nous.
Pour pouvoir compter sur son action habituelle en
nous, attendons continuellement que la promesse du
Père s'accomplisse avec toujours plus de
puissance en nous et rendons grâce pour ce
que nous avons déjà
reçu.
Quelle nouvelle importance ceci
donne à notre vie d'attente. Nous apprenons
ainsi à nous tenir, comme les disciples, au
pied du trône de Dieu. Incapables de
résister à leurs ennemis ou de
prêcher aux ennemis de Christ jusqu'au moment
où ils furent revêtus de la Vertu d'en
haut, ils nous enseignent par leur exemple que nous
ne pouvons avoir de force dans lit vie de la foi ou
dans les oeuvres de la
charité chrétienne qu'en étant
eu communication directe avec Dieu et avec Christ,
comptant sur eux pour maintenir en nous la vie de
l'Esprit. Nous recevons ainsi l'assurance que le
Dieu tout puissant veut par le Christ
glorifié, faire agir en nous une force
capable d'accomplir des choses inattendues et
impossibles. Oh ! que ne fera pas l'Église
quand chacun de ses membres vivra de cette vie de
confiance en Dieu, quand le moi et le monde auront
disparu dans l'amour divin et que tous seront
d'accord pour « attendre la promesse du
Père, » promesse déjà si
merveilleusement accomplie, mais toujours
inépuisable.
Que chacun de nous fasse silence
devant l'indicible grandeur de cette perspective:
Le Père attend le moment de remplir
l'Église du Saint-Esprit, il veut ainsi me
remplir moi-même de sa
présence.
En croyant ces choses, que notre
âme cherche avec adoration à s'en
pénétrer sans réserve. Que
l'espérance de voir la promesse du
Père s'accomplir de plus en plus remplisse
de joie toute notre vie.
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
.
ATTENDS-TOI À
L'ÉTERNEL
30 ème Jour.
Continuellement.
« Toi
donc reviens à ton Dieu ; garde la
miséricorde et la justice et
espère continuellement en Dieu.
» Osée 12 ; 7.
|
La continuité est une condition
essentielle de la vie. Que la vie soit interrompue
pour une heure seulement, l'homme est perdu, il est
mort. La continuité est tout aussi
indispensable a la vie chrétienne pour que
celle-ci soit ce qu'elle doit être. Dieu me
veut plein de santé et de vie
chrétienne et c'est Dieu qui veut me rendre
tel. Moi je le veux aussi et je m'attends il lui
pour qu'il opère en moi à chaque
instant tout ce qu'il attend de moi, tout ce qu'il
veut voir en moi. Cette entière
dépendance de Dieu doit être
continuelle et sans interruption. Pour qu'il en
soit ainsi, il faut observer ce divin
commandement : «
Espère continuellement en Dieu. » On
pourra s'attendre à Dieu plus
particulièrement dans tel ou tel moment,
mais la disposition habituelle de l'âme doit
être invariablement celle de l'attente
confiante.
Cette attente continuelle est
réellement nécessaire. Ceux qui se
contentent d'une faible vie chrétienne ne
voient la qu'un luxe inutile, quelque chose dont on
peut se passer pour être bon chrétien
; mais tous ceux qui disent sincèrement au
Seigneur : Sanctifie-moi autant que puisse
l'être un pécheur gracié ;
garde-moi aussi près de toi qu'il soit
possible ; remplis-moi de ton amour autant que tu
veux le faire ; tous ceux-là sentent
aussitôt la nécessité de cette
continuelle dépendance de Dieu sans laquelle
ils ne peuvent avoir aucune communion habituelle
avec lui, aucune possibilité de demeurer
toujours en Christ, aucune victoire permanente sur
le péché, ni aucun empressement
à servir Dieu.
Cette attente continuelle est
possible quoique souvent on se figure qu'au milieu
de tous les devoirs de chaque jour il sera
impossible de penser toujours
à Dieu et que malgré soi on oubliera
de le faire. C'est ne pas comprendre que ceci doit
venir du coeur et que ce qui remplit le coeur
occupe aussi l'esprit, même lorsque la
faculté de penser est réclamée
ailleurs.
Le coeur d'un père peut
être continuellement préoccupé
de son enfant malade quoique celui-ci soit loin de
lui, et que des affaires pressantes
réclament toute son attention. Quand le
coeur a appris qu'il est absolument incapable de se
préserver du mal ou de l'aire le bien par
lui-même et qu'il sait que Dieu se charge de
le garder, quand désespérant de
lui-même, il a saisi la promesse de Dieu et
qu'il le sait assez puissant pour faire en lui
l'impossible, il apprend à se reposer sur
Dieu si bien que même au milieu des
occupations et des tentations, il lui est facile de
regarder continuellement à Dieu.
L'appel à s'attendre à
Dieu comporte une promesse. Les commandements de
Dieu ainsi que les préceptes de
l'Évangile sont tous des promesses ; ils
nous disent ce que notre Dieu vent faire pour nous.
Lorsque vous commencez à
vous attendre à Dieu, vous ne le faites que
d'une manière intermittente et imparfaite,
mais croyez fermement que Dieu veille sur vous avec
amour, et qu'il vous envoie secrètement sa
force. Parfois on croit perdre soit temps en
attendant, mais il n'en est pas ainsi. Attendre en
regardant à Dieu, même sans voir, ni
comprendre, c'est réaliser un progrès
inconscient, parce que c'est avec Dieu que vous
avez affaire et que c'est lui qui agit en vous.
Dieu, qui vous appelle à compter sur lui,
voit vos vains efforts et vient alors faire en vous
ce que vous ne sauriez faire. Votre vie spirituelle
n'est aucunement votre oeuvre, à vous, ni
à son début, ni à mesure
qu'elle se développe. C'est l'Esprit de Dieu
qui a commencé cette oeuvre en vous vous
invitant à vous attendre à Dieu, et
c'est lui aussi qui vous rendra capable de
poursuivre continuellement cette voie de foi et de
confiance.
Regarder continuellement à
Dieu nous assure son intervention continuellement
en nous. Nous voici arrivés à la fin
de ces méditations puissent-elles vous
apprendre, à vous et moi, que Dieu veut agir
continuellement en nous. C'est
là ce qu'il fait sans cesse, mais notre
incrédulité nous empêche
souvent de le reconnaître. Celui qui vous
appelle par son Esprit à compter sur lui,
sans cesse vous fera éprouver aussi que
l'action de Dieu, du Dieu éternel, ne
s'arrête jamais. L'amour, la vie,
l'activité de Dieu ne peuvent ni cesser ni
s'interrompre.
Ne limitez pas l'action de Dieu en
calculant combien vous pouvez attendre de lui. Que
vos regards s'arrêtent seulement sur cette
vérité : Par sa nature même,
Dieu, l'auteur de la vie, ne saurait faire
autrement que d'agir à chaque instant dans
son enfant. Ne vous bornez pas à ne voir
qu'un côté de la question, vous disant
: Si Je m'attends continuellement à Dieu,
Dieu agira continuellement en moi. Non, placez Dieu
en premier lieu et dites : Dieu agit
continuellement en moi, je puis donc m'attendre
continuellement à lui.
Prenez le temps nécessaire.
pour vous pénétrer de la certitude
que Dieu agit en vous continuellement et sans
interruption. Il vous sera facile alors de vous
attendre continuellement à lui. Plein de
confiance et de joie, vous
prendrez la sainte habitude de vivre selon ces mots
: « Je m'attends à toi tout le jour.
»
(Psa. 25 : 5). Le Saint-Esprit
entretiendra en vous la faculté de vous
attendre à Dieu d'instant en instant.
« Mon âme, attends-toi à
Dieu ! »
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