AVEC CHRIST
À L'ÉCOLE DE LA
PRIÈRE
XIX
Prière et travail
« En
vérité, en
vérité, je vous le dis,
celui qui croit en moi fera aussi les
oeuvres que je fais, et il en fera de plus
grandes, parce que je m'en vais au
Père : et tout ce que vous
demanderez au Père, en mon non, je
le ferai afin que le Père soit
glorifié par le Fils. Jean XIV, 12-13.
|
Le Seigneur a ouvert son ministère
public par le sermon sur la montagne et Il le
termine par ce discours d'adieu à ses
disciples, qui nous a été
conservé par Jean. Dans tous les deux, Il
parle de la prière, mais avec une
différence.
Dans le sermon sur la montagne, Il
s'adresse à ses disciples comme à des
écoliers qui viennent d'entrer à son
école, qui savent à peine que Dieu
est leur Père et qui, lorsqu'ils prient, ne
se préoccupent que de leurs besoins
personnels.
Dans son discours final, Il parle aux
mêmes disciples qui ont terminé leur
temps d'éducation, et qui sont prêt
à partir comme ses messagers, pour prendre
sa place et continuer son oeuvre. Au début
de ses leçons, Il leur fait comprendre la
nécessité de l'obéissance, de
la prière, de la foi et de la confiance
implicite au Père, pour qu'Il leur
donne les bonnes choses
contenues dans soit trésor. Mais ici son
point de vue est plus élevé. Ses
disciples étant devenus des amis auxquels Il
a révélé tout ce qu'Il avait
appris du Père, Il leur fait connaître
que désormais ils seront ses ambassadeurs
chargés de son oeuvre et du soin du royaume
de Dieu sur la terre.
Il faut maintenant qu'ils partent et
travaillent pour le Maître, et ils feront les
oeuvres qu'Il a faites et de plus grandes encore.
(Jean XIV, 12). La force de les
accomplir leur sera donnée par le
Saint-Esprit.
Au moment de l'ascension de Jésus
auprès du Père, commence, pour les
disciples, une époque nouvelle tant pour
leur travail que pour leur vie de prière. De
notre texte ressort clairement ce rapport
intime.
En qualité de
représentants de Dieu sur la terre, nous
pourrons dorénavant accomplir de plus
grandes oeuvres que celles que le Seigneur a faites
lui-même ici-bas. Nos victoires et nos
succès seront plus grands que ceux qu'Il a
remportés, réalisant ainsi
l'obéissance parfaite sur la terre comme au
ciel.
(Matth. VI, 10).
Il en donne deux raisons : la
première, c'est parce qu'Il va à soli
Père, pour en recevoir la Toute-Puissance;
la seconde, c'est que, désormais, ses
disciples ont le droit de tout
demander et de tout attendre en son nom.
(Jean XIV, 12-14).
« Parce que je m'en vais au
Père et... » Remarquez cet ET «
tout ce que vous demanderez eh mon nom, je le ferai
».
C'est parce qu'Il va à son
Père que la bénédiction est
doublée. Les disciples pourront s'adresser
au Père au nom du Fils, sûrs
d'être exaucés, et c'est pour cela
qu'ils feront des oeuvres plus grandes. Cette
première mention de la prière, au nom
du Seigneur, nous enseigne deux leçons
importantes. Il faut, d'une part, que celui qui
veut travailler à l'oeuvre de Christ, prie
en son nom; d'autre part, que celui qui veut prier
au nom de Christ, travaille en son nom.
Étudions ces deux enseignements.
Il faut que celui qui veut travailler prie. C'est
la prière seule qui donne la force pour
agir. Celui qui, par la foi, veut faire les oeuvres
que Jésus a faites, doit prier en son nom.
Tant que Jésus a été sur la
terre, nul na fait d'oeuvres aussi grandes que les
siennes : les démons que ses disciples ne
pouvaient chasser s'enfuyaient à sa parole.
Lorsqu'Il monta auprès du Père, Il ne
pouvait plus agir directement sur la terre,
n'existant plus dans son corps, mais Il laissait
ses disciples pour travailler et accomplir son
oeuvre ici-bas, comme membres de son corps.
On pouvait croire que n'agissant plus
lui-même sur la
scène, du monde et devant se servir
d'intermédiaires, ses oeuvres
s'amoindriraient. Il nous assure du contraire
:
« En vérité, en
vérité, je vous le dis, celui qui
croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et
il en fera de plus grandes parce que je m'en vais
à mon Père ».
La mort du Seigneur devait remporter une
victoire définitive sur le mal et la
puissance du péché. Par sa
résurrection, la vie éternelle
exerçait tout son ascendant sur l'esprit de
l'homme et, par son ascension, Il recevait le
pouvoir de communiquer le Saint-Esprit pleinement
aux siens. L'union entre Jésus-Christ sur
son trône et ses disciples sur la terre
devait être si complète, si divine, si
parfaite qu'il pouvait dire comme étant une
vérité littérale :
« Il en fera de plus grandes, parce
que je m'en vais à mon Père
».
Ce que nous connaissons de la vie des
disciples de Christ nous prouve combien ces paroles
étaient vraies.
Jésus, pendant ses trois
années de ministère personnel, avait
réuni à peine cinq cents disciples,
dont quelques-uns étaient si faibles en la
foi qu'ils faisaient peu d'honneur à sa
cause. Nous savons qu'après lui, Pierre et
Paul ont fait de plus grandes choses que le
Maître. Du haut de son trône, Il
accomplit, par leur moyen ce
qu'Il n'avait pas fait dans, sa chair
d'humiliation.
« Celui qui croit en moi fera aussi
les oeuvres que je fais et il en fera de plus
grandes, parce que je m'en "vais au Père, et
tout ce, que vous demanderez au Père en mon
nom'. je le ferai ».
Parce qu'Il retournait auprès du
Père, Il obtiendrait pour ses disciples non
seulement une nouvelle force pour prier, mais
encore la certitude de l'exaucement. Il fallait
deux choses pour accomplir ces oeuvres plus
grandes; la première, qu'Il montât
vers le Père seul jusqu'alors; la seconde,
qu'Il instituât la prière en son nom
afin qu'à notre tour, nous recevions la
puissance d'accomplir son oeuvre.
Ayons la foi et nous pourrons, en priant
en son nom, accomplir ces grandes oeuvres qu'Il a
prédites. Hélas! Dans ce que nous
faisons pour Dieu, combien on voit peu cette force
merveilleuse accomplir quoi que ce soit qui
ressemble de près ou de loin à
l'oeuvre du Christ; et, par conséquent, bien
moins encore les grandes oeuvres dont Il parle : Il
ne peut y avoir qu'une seule cause à cela :
Le manque de foi eh lui et en la prière
faite en son nom.
Que tout ouvrier dans le champ de Dieu,
que ce soit dans l'Église, l'école,
les missions, n'importe, se pénètre
de cette leçon : C'est la
prière au nom de Jésus, qui nous fera
participer au pouvoir qu'Il a reçu de son
Père et, par cette puissance seule, nous
accomplirons de plus grandes oeuvres que lui. Aux
plaintes de faiblesse, d'incapacité,
à nos murmures lorsque nous ne
réussissons pas, ou que les
difficultés nous paraissent insurmontables,
Jésus n'oppose que cette réponse :
« Celui qui croit en moi fera aussi les
oeuvres que je fais, et il en fera de plus
grandes... Tout ce que vous demanderez au
Père en mon nom, je le ferai ». Sans la
foi et sans la prière au nom de Christ notre
travail sera terrestre et charnel, il pourra avoir
quelque utilité pour réprimer le mal
en partie, ou pour préparer les voies
à de plus grandes
bénédictions, mais la puissance
réelle fera défaut. Pour un travail
efficace, il faut une prière
efficace.
Passons maintenant au second
enseignement contenu dans cette leçon. Celui
qui veut prier au nom de Christ doit travailler en
son nom.
C'est au travail que la prière
fait de si belles promesses, et c'est par le
travail que nous pourrons prier avec efficace. Dans
les paroles d'adieu de notre Seigneur, Il ne
répète pas moins de six fois les
promesses faites à la prière.
« Tout ce que vous demanderez au
Père en mon nom, je le ferai... Si vous
demandez quelque chose en mon
nom, je le ferai ».
(Jean XIV, 13-14).
« Si vous demeurez en moi, et que
mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous
voudrez et cela vous sera accordé ».
(Jean XV, 7).
« Je vous ai établis, afin
que vous portiez du fruit et que votre fruit
demeure, afin que ce que vous demanderez au
Père en mon nom, Il vous le donne ».
(Jean XV, 16).
« En vérité, eh
vérité, je vous le dis, ce que vous
demanderez au Père en mon nom, il vous le
donnera ».
(Jean XVI, 23).
« Jusqu'à présent
vous n'avez rien demandé en mon nom.
Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit
parfaite ».
(Jean XVI, 24).
Ces promesses ont souvent soulevé
des questions inquiètes dans nos coeurs,
quand nous avons cherché à les
comprendre.
Tout ce que vous demanderez, quelque
chose, ce que vous voudrez, demandez et vous
recevrez. Que de fidèles les ont lues, ces
paroles, avec joie, avec espérance et ont
cherché dans la sincérité de
leur âme à les appliquer à
leurs besoins personnels, et cependant ils ont
été déçus dans leur
attente.
Pourquoi?
La raison en est simple. Ils avaient
séparé la promesse de la condition
qui s'y rattache. Le Seigneur nous a permis de nous
servir librement de son nom
auprès du Père, mais à la
condition que nous travaillions à son
oeuvre. Le disciple qui consacre sa vie à
Jésus, à l'avancement de son
règne, qui ne vit que pour faire la
volonté du Maître, sera le premier
à réaliser cette promesse et à
se l'approprier avec force. Celui qui, au
contraire, ne s'emparera de cette promesse que
lorsqu'il aura une requête spéciale
à faire pour lui-même, sera
infailliblement déçu, parce qu'il ne
ferait de Jésus que le serviteur de ses
besoins personnels. Mais à celui qui priera
avec foi pour l'accomplissement de l'oeuvre du
Maître, il sera donné de voir la
promesse se réaliser. Serviteur des
intérêts du Seigneur, il verra les,
effets directs et immédiats de la
prière.
La prière n'enseigne pas
seulement à travailler, mais fortifie celui
qui travaille, et le travail enseigne à
prier et fortifie celui qui prie. Ceci est en
parfait accord avec les lois du monde
matériel et du monde spirituel. « Car
on donnera à celui qui a ».
(Matth. XXV, 29). « Celui qui
est fidèle dans les petites choses l'est
aussi dans les grandes ».
(Luc XVI, 10). Consacrons-nous au
service du Maître, et travaillons pour lui
avec la mesure de grâces que nous avons
reçue et notre travail deviendra pour nous
une école réelle de prière.
Lorsque Moïse dut prendre
la direction et la charge d'un
peuple rebelle, il sentit la
nécessité de parler hardiment
à Dieu et de lui demander de grandes
choses.
« Moïse dit à
l'Éternel : Voici tu me dis fais monter ce
peuple! Et tu ne me fais pas connaître qui tu
enverras avec moi. Cependant tu as dit : Je te
connais par ton nom et tu as trouvé
grâce à mes yeux. Maintenant si j'ai
trouvé grâce à tes yeux,
fais-moi connaître tes voies ».
« Moïse lui dit : Si tu ne
marches pas toi-même avec nous, ne nous fais
point partir d'ici ».
« Moïse dit : Fais-moi voir ta
gloire! L'Éternel répondit : Je ferai
passer devant toi toute ma bonté et je
proclamerai devant toi le nom de l'Éternel ;
je fais grâce à qui je fais
grâce et miséricorde à qui je
fais miséricorde ».
(Exode XXXIII, 12,
15,
18).
Dans la mesure où nous nous
consacrerons entièrement au service de Dieu,
nous éprouverons que ses grandes promesses
sont précisément celles dont nous
avons besoin et qu'elles ne sont en rien
inférieures à ce que nous avons le
droit d'espérer et d'attendre.
Croyants fidèles, nous sommes
appelés à faire l'oeuvre de
Jésus et même de plus grandes oeuvres
encore, et parce qu'Il est allé vers, ton
Père, il a obtenu le pouvoir de les
accomplir en nous et par nous.
« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je
le ferai ».
Donnons nos forces, notre vie à
Dieu; donnons-nous nous-mêmes pour accomplir
les, oeuvres de Christ et bientôt nous
prierons de manière à obtenir de
merveilleux exaucements. D'autre part, consacrons
nos forces, notre vie et nous-mêmes à
la prière et nous apprendrons à faire
les oeuvres que Christ a faites, et de plus grandes
encore. Christ fera la conquête du monde si
nous sommes avec lui, si nous sommes des disciples
pleins de foi, hardis dans la prière pour
demander ces grandes choses.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
.
XX
Le but principal de la prière
Je m'en vais
au Père, et tout ce que vous
demanderez au Père en mon nom, je
le ferai, afin que le Père soit
glorifié par le Fils. Jean XIV, 13.
|
Afin que le Père soit glorifié par
le Fils.
Voilà le but pour lequel
Jésus, dans la gloire, à la droite de
Dieu, fera tout ce que nous lui demanderons.
Lorsqu'il n'y a aucune espérance que ce but
puisse être atteint, Il ne répondra
pas. De là il résulte tout
naturellement que ce but doit être pour nous,
comme pour Jésus, l'élément
essentiel de nos prières. La gloire du
Père doit être l'essence de
l'âme, la vie de notre prière.
N'était-ce pas la règle de
conduite de Jésus lorsqu'Il était sur
la terre?
« Je ne cherche pas ma
volonté, mais la volonté de Celui qui
m'a envoyé ».
(Jean V, 30).
Nous avons là la note dominante
de sa vie. Il l'exprime aussi dans les
premières paroles de sa prière
sacerdotale.
« Père, l'heure est venue,
glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie
».
« Pour moi, je t'ai glorifié
sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu
m'as donné à
faire; maintenant, Père,
glorifie-moi auprès de ta personne ».
(Jean XVII, 1-4).
Il s'appuie sur deux raisons pour
demander que les siens soient admis à
partager la gloire qu'Il a auprès du
Père. Il l'a glorifié sur la terre,
et Il le glorifiera encore dans le ciel. Son seul
désir est que son Père soit
glorifié de plus en plus par la
fidélité des siens.
Rien n'est plus sûr que cette
parole du Fils bien-aimé de Dieu : c'est que
nous le glorifierons surtout en faisant ce qu'Il
nous demande. Il ne laissera par conséquent
échapper aucune occasion d'assurer
l'accomplissement de sa promesse. Que notre but
soit celui de Jésus : la gloire du
Père, qu'elle nous préoccupe avant
tout et que nous en fassions l'objet de nos
requêtes, notre prière alors sera
certainement exaucée. Cette parole de
Jésus est, à la vérité,
une épée à deux tranchants
qui, pénétrant l'âme de part eh
part, discerne les intentions et les pensées
les plus intimes du coeur. Jésus, dans ses
prières sur la terre, dans son intercession
au ciel, et dans la promesse d'exaucement qu'Il
nous a faite, a toujours comme première
pensée et premier but la gloire du
Père!
En est-il de même pour nous?
Souvent le mobile le plus puissant qui nous pousse
à prier n'est-il pas notre
intérêt personnel ou notre
volonté propre? Et si tel n'est pas le cas,
ne devons-nous pas reconnaître que le
désir ardent et
persévérant de la gloire du,
Père n'a pas souvent la première
place dans nos prières? Cependant il faut
qu'il en soit ainsi.
Nous ne prétendons pas dire que
le fidèle n'y songe pas par moments. Il
déplore souvent d'obtenir si peu; il en
connaît la raison:, C'est lorsqu'il n'y a pas
harmonie entre l'esprit qui anime sa vie de chaque
jour et la disposition de son âme à
l'heure de la prière. Nous nous apercevons
que le désir de glorifier le Père ne
doit pas être un sentiment, intermittent
qu'on n'éprouve qu'au moment où l'on
prie. Non. Ce n'est que lorsque notre vie tout
entière, dans tous ses détails, est
consacrée à Dieu, que nous pourrons
le glorifier par notre prière.
« Faites tout pour la gloire de
Dieu ».
(1 Cor. X, 31).
« Nous avons auprès de lui
cette assurance que si nous demandons quelque chose
selon sa volonté, Il nous écoute
».
(1 Jean V, 14),
Ces deux paroles sont
inséparables. L'obéissance à
ce commandement est le gage de la
bénédiction
révélée dans ce second
texte.
Pour qu'une prière soit
exaucée, il faut qu'elle soit à la
gloire de Dieu. Il n'y a pas d'autre gloire que la
sienne et celle qu'Il veut bien faire reposer sur
quelques-unes de ses créatures. La
création proclame sa gloire. Tout ce qui
n'est pas pour sa gloire est
péché,
ténèbres et mort. Ce n'est qu'en
glorifiant Dieu que ses créatures peuvent
réaliser sa gloire. Le simple devoir de tous
les rachetés est de faire ce que le Fils de
l'homme a fait. La récompense de Christ sera
aussi la leur.
Le Père l'a couronné de
gloire et d'honneur, lui a remis le royaume entre
les mains, lui a accordé le privilège
de demander ce qu'Il voudrait et le droit, comme
Intercesseur, d'exaucer nos prières. Si nous
sommes un avec Christ, si notre prière fait
partie d'une vie employée à glorifier
Dieu, le Sauveur glorifiera le Père en
accomplissant à notre égard la
promesse :
« Tout ce que vous demanderez au
Père eh mon nom, je le ferai ».
(Jean XIV, 13).
Par nous-mêmes nous ne pouvons
parvenir à vivre de manière à
ce que la gloire de Dieu soit notre but unique.
Elle n'a été pleinement
réalisée que par Jésus-Christ
homme, et ce n'est qu'en lui qu'elle le sera pour
nous. Oui, Dieu en soit béni, sa vie est
notre vie, Il s'est donné lui-même
pour nous.
Il est essentiel que nous cherchions ce
qui usurpe en nous la place que Dieu doit occuper,
que nous le confessions et que nous y renoncions.
N'est-ce pas souvent l'amour du moi, notre
confiance en nous-mêmes? Ce n'est que par le
secours de Christ habitant en nous, s'emparant de
notre coeur, lui qui a
glorifié le Père
sur la terre, que nous parviendrons à
glorifier le Père à notre
tour.
Il tarde à Jésus de
glorifier le Père par l'exaucement de nos
prières et de nous enseigner à vivre
et à prier à la gloire de
Dieu.
Quel motif assez puissant pourrait
engager nos coeurs indifférents à
s'abandonner au Seigneur pour qu'Il agisse de la
sorte en nous? Pas d'autre que celui-ci : c'est que
le Père seul est digne de gloire.
Que par la foi, nous l'adorions, en nous
prosternant devant lui, lui attribuant le
règne, la puissance et la gloire. Vivons
dans la lumière du Dieu, trois fois saint,
du Dieu d'amour, et bien certainement nous nous
écrierons :
« À Dieu seul, notre
Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur,
soit gloire ».
(Jude 25).
N'est-ce pas une pensée qui doive
nous humilier, que si souvent nous avons
prié pour un enfant, un ami, une oeuvre avec
plus de ferveur que lorsqu'il s'agit de la gloire
de Dieu. Ne nous étonnons plus de ce que
tant de prières ne sont pas exaucées.
Là est le secret.
Ne l'oublions pas, celui qui veut prier
avec foi, doit consacrer sa vie à ce que son
Père soit glorifié par lui eh toutes
choses. Hors de là, point de prière
efficace.
« Comment pouvez-vous croire
», dit Jésus, « vous qui tirez
votre gloire les uns des autres
et qui ne cherchez point la gloire qui vient de
Dieu seul ».
(Jean V, 44).
Toute recherche de notre propre gloire
auprès des hommes rend la foi
impossible.
C'est le renoncement à
nous-mêmes, c'est le sentiment de notre
incapacité qui nous amènera à
la foi. Celui-là seul qui recherche avant
tout la gloire de Dieu, la verra dans la
réponse à ses prières. Mais
comment y arriver, demanderons-nous encore?
Commençons par confesser que la
gloire de. Dieu n'a pas été notre
passion dominante et qu'elle a aussi peu rempli nos
vies que nos prières! Que nous avons peu
vécu selon la ressemblance du Fils, en
sympathie avec lui! Prenons notre temps. Permettons
au Saint-Esprit d'agir en nous. Il nous
révélera nos lacunes, et nous verrons
tout ce qui nous a manqué à cet
égard. La connaissance du
péché en nous, la confession que nous
en ferons, sont le vrai chemin qui mène
à la délivrance.
Regardons à Jésus. Mourons
à nous-mêmes et vivons pour Dieu,
comme Christ l'a fait. Que tout en nous travaille
à la réalisation de, ce grand but :
Vivre pour la gloire du Père.
Acceptons Jésus et la force qu'Il
veut nous donner; possédons la joyeuse
assurance que nous vivons à la gloire de
Dieu, parce que Jésus habite en nous. Que ce
soit là l'esprit qui anime notre vie tout
entière. Jésus est
le gage que nous pouvons vivre
de la sorte. Le Saint-Esprit nous a
été donné pour que nous
puissions faire cette expérience, à
la condition que nous nous confions en lui et que
nous le laissions agir. Que notre
incrédulité ne soit pas cause que
nous restions en arrière et prenons avec
confiance pour mot de passe : Tout à la
gloire de Dieu.
Le Père accepte le sacrifice de
notre volonté, il lui est agréable.
Le Saint-Esprit y apposera son sceau par la
conviction que nous vivons pour Dieu et sa
gloire.
Quelle paix, quelle force, quelle
puissance auront nos prières quand nous
saurons, par la grâce de Dieu, que nous
sommes en parfaite harmonie avec Celui qui nous a
promis de faire ce que nous lui demandons, afin que
le Père soit glorifié par le
Fils!
Lorsque nous croirons sans
réserve à l'inspiration des
Écritures par l'Esprit, nos désirs ne
seront plus les nôtres, mais ceux de l'Esprit
en nous, et tout naturellement la gloire de Dieu
sera notre but unique. Nous pourrons dire avec une
liberté toujours croissante : Père!
tu le sais, nous ne demandons cela que pour ta
gloire.
La condition attachée à
l'exaucement de nos prières, au lieu
d'être une montagne qui nous paraît
inaccessible, nous deviendra facile et nous donnera
la certitude que nous sommes écoutés,
parce que la prière n'a pas
de plus grande beauté et
de bénédiction plus désirable
que celle-ci, c'est qu'elle glorifie le
Père. Le privilège de la
prière nous deviendra doublement
précieux, parce qu'il nous mettra en
harmonie parfaite avec le Fils bien-aimé qui
a dit :
« Tout ce que vous demanderez au
Père en mon nom, je le ferai, afin que le
Père soit glorifié par le Fils
».
(Jean XIV, 13).
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
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