SPLENDEUR DE DIEU
XII
LE LAC DES LOTUS
Le vieux roi mettait un temps infini
à mourir... À la mi-juin, le vice-roi
annonça un jour qu'il devait partir
d'urgence pour Amarapura, appelé par des
affaires d'État. Chacun pensa que
c'était la fin.
Le départ bousculé de
ce personnage officiel aurait réjoui
l'Européen le plus morose : une foule sur la
grève gesticulait et s'agitait ; des bateaux
en quantité, dont la moitié
certainement hors d'état de naviguer vides,
sombraient dès qu'on commençait
à les charger ; un mouvement continuel de
messagers courant entre le palais et le port, des
centaines de chiens parias, hurlant et se battant,
des éléphants montés par les
gens de la maison du vice-roi, des femmes apportant
un à un les vêtements à
emballer dans les coffres de laque, à bord
des bateaux, des buffles chargés de bois et
de provisions... Au milieu de cette confusion, le
vice-roi jetant des ordres du haut de son howdah
(1).
Peu de jours après ce
départ mouvementé, un messager
apporta à Rangoon la nouvelle que le roi
était mort, et que son petit-fils,
Bagyj-Daw, montait sur le trône.
Des troubles sanglants avaient
éclaté, mais on espérait
qu'ils ne s'étendraient pas jusqu'à
Rangoon. Le vice-roi avait traversé la
région insurgée sans incident,
grâce à la protection de la
rivière.
À la Mission,
l'intérêt du moment était
concentré sur Maung Nau.
Sans le lui laisser deviner, on le surveillait de
près. Les Judson connaissaient depuis
longtemps sa grande bonté naturelle, et il
ne leur fallut pas longtemps pour être
sûrs que son désir de devenir
chrétien était absolument
sincère.
Sa femme et sa mère ne
montraient guère d'enthousiasme pour cette
conversion. Elles le méprisaient à
cause de son ardeur candide et le trouvaient fort
présomptueux de vouloir les devancer.
Certes, l'épreuve était réelle
pour lui de vivre un mois entier avec Ma Baïk,
pour ne rien dire de Ma So !
Le baptême de Maung Nau
pourrait avoir de grandes conséquences,
Peut-être marquerait-il véritablement
le début du règne de Christ en
Birmanie. Mais il était possible aussi qu'il
amenât mort et destruction sur la
Mission...
Malgré les conseils de
prudence, Adoniram refusait de se cacher plus
longtemps. Il était décidé
à baptiser le jardinier en un lieu où
tout le monde pourrait assister à la
cérémonie.
Dans la direction, de la grande
pagode, un petit lac reposait entre les palmiers et
les acacias, couvert, par endroits, de lotus roses.
Sur l'une de ses rives s'élevait une
admirable statue de Bouddha. C'était la
seule eau claire aisément accessible,
puisque le réservoir était
interdit.
Le dimanche 27 juin 1819, à
la fin de l'après-midi, toute la Mission se
dirigea vers le lac des lotus. La pluie venait de
cesser ; le soleil luisait à travers les
acacias ruisselants et rosissait le Bouddha de
marbre. La surface de l'eau se couvrait de reflets
opalins. Les gongs du monastère
s'étaient arrêtés ; les oiseaux
se taisaient. Le tintement léger des cloches
du Shwé Dagôn accompagna seul
l'immersion de Maung Nau.
L'émotion altérait
à tel point la voix d'Adoniram, que personne
n'entendit même sa prière.
La cérémonie se
déroula fort rapidement. Les passants qui y
assistèrent n'en purent saisir le sens, mais
au moment où le pasteur et son converti
complètement mouillés regagnaient la
rive, un prêtre se précipita vers eux,
en criant avec indignation :
- Croyez-vous que j'ignore la
signification de tout ceci, animal étranger
? Le prêtre portugais d'Amarapura m'a
expliqué vos cérémonies. Toi -
il tendait le doigt vers Maung Nau - tu
répondras de tout ceci. Et vous - il
désignait Adoniram, - vous venez d'en
arriver à ce que nous attendions depuis
longtemps. Je possède un ordre signé
du Maître de la Vie, qui vous commande de
quitter le pays.
Le missionnaire se plaça
devant Maung Nau. Colman, rouge d'émotion,
posa sa main sur le bras du pasteur, en signe
d'encouragement. Mais ce dernier, qui vivait enfin
ce moment tant redouté, ne ressentait aucune
crainte :
- Cet ordre, ô gaing-ôk,
ne peut être que de la main du vieux roi, qui
est parti pour les régions célestes.
Sa signature n'a maintenant plus d'autorité.
On m'a dit que le nouveau Maître de la Vie
aimait beaucoup les Européens. Aussi, je
vous recommande la prudence n'agissez pas sans
l'appui de l'Autorité
dorée.
Le vieux prêtre fronça
les sourcils ; il tenait serrée, autour de
lui sa grande robe jaune, pour que le vent ne la
mît pas en contact avec les vêtements
d'Adoniram.
- Pourquoi ne pas nous laisser
tranquilles ? continuait posément le
missionnaire. Vous êtes un si grand
personnage qu'il ne vous est pas nécessaire
d'acquérir de nouveaux mérites en
injuriant un étranger. Vous recherchez la
paix. Pourquoi vous transformer en agent de
répression du roi ? Bouddha ne vous a jamais
demandé de persécuter les
non-croyants. Rappelez-vous ce qu'il disait au
berger Dhanyia : « Je ne suis le serviteur de
personne, dit le Béni. Je n'ai pas besoin de
servir. O ciel, ta pluie peut tomber !
»
Les yeux du vieillard s'adoucirent.
Un instant, ses lèvres parurent prêtes
à répéter la réponse du
berger, mais il se retint et dit d'un ton hautain
:
- J'ai entendu parler de votre
érudition. Mais je ne me laisserai pas
émouvoir, comme ce buffle de Maung
Shway-gnong.
Il se retourna avec dignité
et s'en fut, à travers les arbres, sa grande
robe serrée autour de lui.
- Il ira vers la nouvelle
Présence Dorée pour
obtenir un nouvel ordre,
remarqua Maung Nau qui tremblait.
- Moi aussi, j'irai à
Amarapura, annonça Adoniram qui prit le bras
de sa femme pour rentrer.
- As-tu vraiment cette intention,
Don chéri ?
- Oui, je sens que l'heure de cette
démarche a sonné.
- Tu as probablement raison. Mais
que va devenir Maung Nau?
- Il restera à la Mission
jusqu'au départ et viendra avec
nous.
- J'espère bien que vous avez
l'intention de m'emmener aussi ? demanda Colman
avec ardeur.
- Oui, si nous pouvons assurer la
sécurité de nos femmes.
La soirée durant laquelle on
devait fêter ce premier baptême fut
tout entière employée à
discuter le projet de voyage. Tous étaient
d'accord sur l'opportunité du moment et de
la démarche, mais les difficultés
d'organisation paraissaient presque
insurmontables.
Il fallait s'occuper du malheureux
Wheelock et des trois femmes, acheter un bateau, se
procurer des passeports et trouver des cadeaux
convenables pour le roi et les personnages
officiels de la cour. Si l'on voulait
réussir, il fallait agir vite. Mais en
Birmanie, il est impossible de rien faire
rapidement !
Maung Nau ne devait pas quitter la
Mission. Pourtant, il eût été
précieux pour dénicher un bateau,
avec sa vieille expérience de pêcheur.
Il assura que sa mère et sa femme
s'acquitteraient très bien de cette
tâche. Anne obtint que les deux femmes se
missent en quête sans tarder.
Juillet se traîna
languissamment sans même qu'on parvînt
à acheter un bateau. Maung Shway-gnong,
appelé à la rescousse, prit peur, et
se barricada dans sa maison d'où il ne
sortit pas de plusieurs semaines. Fort
heureusement, les troubles dus à l'absence
du vice-roi ne prirent aucune ampleur. Cela permit
à Adoniram et Colman de quitter la Mission
de longues heures durant, pour
remettre en état le bateau qu'on avait enfin
découvert.
Le pasteur continuait cependant
à passer ses matinées au
zayat.
Mais le gaing-ôk avait bien
fait son devoir : après le mémorable
dimanche du baptême, aucun indigène
n'osa plus venir poser ses questions !
Malgré les projets qui
soutenaient son courage, le missionnaire traversait
des heures difficiles. Même son travail de
traduction ne parvenait pas à
détourner son esprit de cette pensée
lancinante : était-il à la hauteur de
la tâche que Dieu lui avait confiée
?
À bord de l'Ecureuil-Volant,
il avait combattu cette idée comme une
obsession de malade, mais elle persistait,
maintenant qu'il avait recouvré la
santé. L'enchaînement naturel des
souvenirs l'amena, un jour, à évoquer
la discussion de Madras, et la manière dont
on lui avait présenté Madame Guyon.
Depuis son retour, dans la fièvre des
événements, il avait
complètement oublié la
Française. Un matin d'août, il prit
l'Autobiographie et l'emporta au zayat.
Combien attachante l'histoire de
cette femme, recherchant ce qui est éternel,
de toute l'ardeur de son âme angoissée
! Toutes les phases de la lutte étaient
soigneusement rapportées ; l'enfance
d'abord, - au sortir de laquelle commençait
l'aventure spirituelle, - entre une mère
dure qui lui préférait son
frère, et un père très
attaché à sa petite Jeanne.
Élevée dans un couvent, selon la
rigide discipline d'un catholicisme encore presque
médiéval, Jeanne-Marie avait
cherché aveuglément une consolation
à la rude indifférence maternelle. Sa
vie de jeune fille, gaie et insouciante, avait
été suivie très vite d'un
mariage avec un vieillard qui aurait pu être
son grand-père : la souffrance profonde qui
devait engendrer cette explosion de
mysticisme...
Anne, qui venait un matin apporter
à son mari une tasse de thé, le
trouva en larmes, le livre ouvert sur ses
genoux.
- Je n'aime pas cette femme, Don.
Une hystérique!
Répondant au regard surpris
d'Adoniram, elle ajouta:
- Oui, j'ai lu ce livre. Il contient
de magnifiques pensées.
Mais il oublie complètement la joie
spontanée de la vie. Cette femme aime trop
les mortifications de la chair ; elle a même
exigé qu'on la tourmentât
physiquement.
- C'était une fanatique, mais
certes pas une folle. Son oeuvre contient une
nourriture précieuse pour quiconque cherche
Dieu.
- Peut-être, répondit
Anne, réticente. Mais ce n'est pas de cette
nourriture-là que tu as besoin.
- Tu sais bien que ma trop grande
confiance en moi-même est l'un de mes
péchés les plus tenaces. Mme Guyon
m'aurait dit, avec raison, que je ne suis qu'un
ver.
- Quelles bêtises!
Anne se pencha pour rattacher le
foulard d'Adoniram et lui caresser les cheveux avec
tendresse.
- Si tu te considères comme
un ver, comment pourras-tu te présenter avec
dignité devant le roi des Birmans ? Tu
auras, au contraire, besoin de tout ton orgueil de
chrétien et d'Américain pour
l'impressionner favorablement. Un ver! Vraiment,
mon chéri...
Elle le regardait ironiquement et
comme avec défi.
- Tu sais bien qu'en
réalité je suis bien loin de me
sentir pareil au ver de terre !
Anne éclata d'un rire
communicatif.
- Quelle discussion profonde
!
Ils tombèrent dans les bras
l'un de l'autre, tout détendus par ce grand
rire.
Quand Anne franchit le seuil de la
Mission, quelques minutes plus tard, elle portait
« Madame Guyon » sous le bras.
Au début de septembre, les
événements se
précipitèrent.
Un caboteur français,
L'Ile-de-France, jeta l'ancre dans le port. Les
Wheelock y prirent passage pour gagner Madras
où ils trouveraient un bateau qui les
ramènerait dans leur pays. Le départ
fut déchirant. On installa le malade
à bord avec sa jeune femme ; il avait fallu
toute son insistance pour qu'on le laissât
partir dans l'état
où il était. Mais, après tout,
peut-être sa vie serait-elle prolongée
par le voyage... Le grand et pâle
garçon s'en alla donc, à la merci des
flots...
Trois semaines plus tard, on apprit
que, huit jours après avoir quitté
Rangoon, Wheelock s'était jeté
à la mer et qu'on ne l'avait plus
revu.
Le vice-roi, maintenu dans ses
fonctions, revint en octobre, accompagné de
Lanciego, plus aimable que jamais. Le nouveau roi
l'avait comblé de faveurs. Dans son
opulence, il consentit à donner à
Adoniram un mot de recommandation. Ce billet,
renforcé par un riche cadeau de soieries,
aboutit à faire octroyer aux missionnaires,
vers la fin de novembre, les passeports tant
attendus.
Lanciego se décida, en outre,
à assurer la protection des femmes durant
l'absence de leurs maris, lorsqu'on lui eût
donné quelques fort beaux livres
rapportés d'Amérique par les Colman.
Le 21 décembre, ils furent enfin prêts
à partir, au moment d'ailleurs où
leur voyage menaçait d'être
complètement inutile, si le gaing-ôk
avait réussi à influencer le
roi.
Adoniram et Colman, comme tous les
propriétaires de bateaux, étaient
très fiers de leur embarcation. Elle
ressemblait à celles qu'emploient les
Birmans de condition modeste pour leurs voyages. La
coque était creusée dans un tronc de
teck de 13 mètres de long et de 2
mètres de large.. Elle était
entièrement pontée, et sur la poupe,
relevée comme la proue au-dessus de l'eau,
se trouvait la place du timonier. À
l'arrière, deux minuscules cabines de bambou
étaient aménagées, et
derrière elles on avait
réservé un emplacement pour la
cuisine.
Les voyageurs ne permirent pas
à leurs épouses d'assister au
départ. Les adieux eurent donc lieu à
l'aube, à la Mission. Le quai était
désert quand ils appareillèrent, mais
Maung Shway-gnong apparut à la
dernière minute.
- Ah! voilà celui qui se
cache toujours ! s'exclama Adoniram. Venez-vous
avec nous ?
- C'est impossible.
- Pauvre homme, murmura
Colman.
- Pauvre homme, en effet,
répéta son compagnon qui garda les
yeux fixés sur le maigre visage de son ami,
jusqu'à ce qu'une boucle de la
rivière le lui dérobât. Il se
tourna alors vers Colman, avec un sourire las
:
- Eh bien, nous voilà en
route, enfin ! Et nous allons officiellement
proposer Dieu au monarque le plus despotique de
toute la terre. Sinistre mission !
- Je ne puis imaginer comment nous
ferons cette démarche.
- Moi non plus...
Ils étaient l'un et l'autre
usés par le travail et les soucis. Aussi, le
bateau commençait-il à peine à
remonter le courant, que Colman se glissa dans sa
cabine pour dormir, tandis qu'Adoniram
s'étendait à l'ombre de la grande
voile et laissait errer ses pensées. Il
éprouvait un immense besoin du repos que lui
procurerait la lente navigation dans le paysage
plat et incolore du delta. Le ciel bleu
foncé, le fleuve rouge, les rizières
vertes composaient un spectacle familier. Il ferma
les yeux et s'endormit
presqu'aussitôt.
Ce ne fut que trois jours plus tard,
en pénétrant dans les eaux de
l'Irrawaddy, que les deux hommes reprirent contact
avec la réalité. Un nouvel aspect de
la Birmanie se déroulait devant eux. Des
forêts de manguiers et de teck poussaient
leurs épaisseurs jusque dans l'eau. Sur
chaque rive, des canaux, rouges de vase et bleus
des reflets du ciel, s'enfonçaient dans un
pays de riches cultures. Les moustiques
étaient plus insupportables encore que dans
le delta !
Il y avait davantage de villages
aussi, dont les maisons sur pilotis
s'élevaient sur l'eau ou semblaient gravir
les berges. C'était le commencement de la
région des pirates. Chaque soir, ils
amarraient donc leur embarcation à la rive,
près d'un village, et payaient au chef une
petite taxe qui garantissait leur
sécurité. Les indigènes
appréciaient fort cette occasion inattendue
de voir des blancs de près. Ils grimpaient
à bord en hordes, et posaient d'innombrables
questions. Les enfants, plus craintifs, se jetaient
à l'eau, à la moindre menace, comme
des goujons effarés. Les
femmes s'aventuraient sans hésiter. À
Prome, à mi-route d'Amarapura, une jolie
fille de seize ans fit l'inventaire du contenu de
la malle d'Adoniram, et, au milieu des
éclats de rire, se promena triomphalement,
vêtue seulement d'une paire de
caleçons blancs sur sa peau brune. Le
missionnaire eut grand'peine à rentrer en
possession de cet accessoire.
En amont de Prome, d'admirables
champs d'indigo bordaient le fleuve. Des
vêtements fraîchement teints
séchaient au soleil, parmi les grandes
jarres de couleur. Des collines commençaient
à apparaître, chacune couronnée
de sa pagode. L'Irrawaddy roulait maintenant avec
puissance entre des promontoires boisés. Des
îles vertes en parsemaient le lit. Souvent,
à la tombée de la nuit, on voyait de
jeunes garçons ramener un troupeau de
buffles à la nage à travers le
fleuve. Spectacle étonnant que ces enfants,
sautant d'une croupe à l'autre, poursuivant
les retardataires, forçant les
énormes bêtes à maintenir leur
tête contre le courant, et ramenant leur
troupe au complet sur la rive.
Deux fois, les voyageurs
jetèrent l'ancre près d'un camp de
Shans et s'amusèrent à
considérer le trafic de ces marchands aux
longs manteaux noirs. Ils vendaient les objets les
plus hétéroclites : de la laque, du
mercure, de la rhubarbe, des parapluies, des
ustensiles de cuivre, des faisans vivants, des
oignons, du safran et des gâteaux au sucre.
Les deux hommes se divertissaient à
apprendre les noms suaves de ces étranges
marchandises.
Voyage de rêve : les pagodes,
les bateaux de riz, le troupeau des
éléphants royaux s'abreuvant, en
ligne au pied d'une falaise rouge, la flotte de
guerre aux trente bateaux dorés,
manoeuvrés par mille marins aux cheveux
emmêlés de rouge, qui chantaient et
ramaient avec un ensemble parfait ; les paons
sacrés se pavanant sur les murs bruns d'une
pagode en ruines...
Un mois après avoir
quitté Rangoon, le bateau, qui avait suivi
une boucle du fleuve vers l'est, passa devant
l'ancienne ville de Sagaing, dont les pagodes de
marbre blanc émergeaient d'une
épaisse verdure, puis devant Ava-la-Vieille,
sur la rive opposée, cachée dans les
tamaris et les palmiers.
Six milles plus haut, les
missionnaires jetèrent l'ancre, devant une
longue plage de sable et de vase. À quelque
distance à l'intérieur des terres,
ils voyaient briller les blancs monuments
d'Amarapura.
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