HISTOIRE D’UN PUISSANT
RÉVEIL
VIE DE WILLIAM BRAMWELL
UNE PLUS GRANDE
EFFUSION DU SAINT-ESPRIT
A la Conférence de
1798 Bramwell fut nommé prédicateur
du Circuit de Nottingham.
Le vénérable Tatham, de Nottingham,
nous a laissé un rapport sur l'une de ces
visites, nous en extrayons ce qui suit :
« Le 28 mai 1798, M. Bramwell
accompagné de M. Longden visita notre ville.
En réponse à ses questions, je
l'informai que nous avions fait des recherches
pendant neuf mois, avec tout le soin possible, afin
de trouver un emplacement convenable pour la
construction d'une nouvelle chapelle; et que, de
toutes les parcelles de terrain qui auraient pu
convenir, il n'y en avait pas une seule qui ne nous
eût été refusée.
« Frère Tatham,
prions! » me répond-il. Et dans sa
prière il dit : « Seigneur, la
terre est à toi avec tout ce qu'elle
contient et tous les cœurs des hommes sont
dans ta main, tu les inclines comme des ruisseaux
d'eau. » Puis il exposa notre situation et
s'écria : « Seigneur, tu vois la
nécessité dans laquelle ils sont,
aussi je crois que tu leur donneras un emplacement
pour bâtir leur chapelle. » Mais il
ajouta bientôt : « Je crois que tu
le leur donneras aujourd'hui même », et
il répéta plusieurs fois aujourd'hui
même avec une grande force. Personne
peut-être n'avait une plus hauts idée
que moi de la foi et de la prière de M.
Bramwell. Cependant malgré la clarté
de cette promesse (que j'avais souvent vue
accomplie) : « Tout ce que vous demandez
en priant, croyez que vous le recevez et vous
l'aurez »
(Marc 11/24), je me rappelais tant de
déceptions qui avaient suivi l'usage que
nous en avions fait, que je trouvai fort difficile
de « croire contre toute
espérance. »
Puis Tatham raconte comment, après
déjeuner, ils se mirent à la
recherche d'un terrain, et comment une erreur de
nom dans des informations qu'ils reçurent,
leur fit obtenir une parcelle qui leur avait
été refusée auparavant et qui
était des plus convenables. La prière
de la foi faite par Bramwell avait donc
été exaucée
immédiatement.
« M. Bramwell et moi, dit Longden,
passâmes alors quatorze jours à
Nottingham. Le Seigneur fut avec nous; beaucoup de
gens crurent et furent sauvés.
Pendant ce temps, l'emplacement pour la chapelle
fut acheté; Bramwell en informa la
congrégation après sa
prédication du dimanche matin, puis invita
tous ceux qui le pouvaient à venir le
lendemain de bonne heure creuser le sol pour y
asseoir les fondements de la nouvelle chapelle;
beaucoup se rendirent à cette invitation, de
sorte qu'en trois jours les tranchées
étaient faites, et que le quatrième
four, on posait la première pierre.
C'est l'intérêt que prenait Bramwell
au Circuit de Nottingham, qui le fit nommer
prédicateur de ce circuit.
Peu après son installation au chef-lieu, il
écrit à un ami :
« J'ai trouvé qu'on était
languissant à Nottingham; les temps
où l'on bâtit des chapelles, sont des
temps difficiles. J'ai vu le Seigneur à
l’œuvre dans presque toutes les
localités où j'ai
séjourné et j'espère voir ici
de plus grandes choses que
précédemment. Je prie plus que jamais
et je crierai toujours : « Seigneur,
montre-nous ta gloire. » Vivons pour Lui
à chaque instant, et pour Lui seul. Je prie
continuellement; quel en sera le résultat?
Je ne puis préciser, mais je m'attends
à voir Sa gloire resplendir en Jésus.
Il est notre tout, il nous donnera tout ce dont
nous avons besoin. »
Le 27 septembre 1798, Bramwell écrit
à son ami le Révérend Joseph
Drake :
« Je suis allé à Liverpool et
j'ai vu la gloire de Dieu parmi les hommes. Dieu
est toujours le même. Je bénis le
Seigneur de ce que je suis sauvé à
chaque instant; et je vous déclare que mon
union avec Dieu est telle maintenant que je n'en
avais jamais éprouvé de semblable
précédemment. Je prie continuellement
et je vois des âmes réveillées
et sauvées presque chaque jour. Dieu
opère et il continuera à le faire,
gloire soit à son nom!
« Mon cher frère, mon cœur est
élargi; je crois que je pourrais me jeter au
feu pour le Seigneur Jésus. Seigneur me
voici, envoie-moi
« Excepté quelques personnes à
Nottingham, c'est à penne si j'ai
trouvé dans tout ce circuit un seul individu
qui sache quelque chose de la sanctification; mais
Dieu viendra. A ce sujet, plusieurs de mes chers
frères sont plus déterminés
que jamais. O Seigneur assiste-les et suscites en
des milliers d'autres pour propager la
flamme ! »
Bamwell écrit encore au même un peu
plus tard :
« Je suis étroitement uni à
Jésus; je l'aime de plus en plus. Le
Seigneur opère presque chaque soir, mais
dans plusieurs localités de ce circuit, nous
avons des membres qui ne sont pas justifiés
devant Dieu, et il y en a peu !dans tout le circuit
qui sachent quelque chose quant à la
sanctification Que le Seigneur vienne et nous sauve
tous ! »
La lettre suivante est écrite à sa
femme pendant cette visite qu'il faisait à
Sheffield afin d'obtenir des subventions en faveur
de la chapelle qui s'élevait à
Nottingham; nous avons parlé de la facile
collecte qu'il y fit, cette lettre nous parlera de
choses plus importantes.
Sheffield, 7 décembre 1798
« Ma chère Ellen, »
« Nous avons des heures bénies
chaque jour; chaque jour des âmes sont
sauvées. J'avance vers le but, mon âme
soupire continuellement après le Seigneur.
Je suis sûr que nous ne faisons que commencer
à vivre et que nous vivrons
éternellement semblables au Seigneur, dans
la douceur et l'amour. Oh! qu'il est
nécessaire de persévérer dans
le combat chaque jour ! Oh! que rien ne vienne
ralentir notre marche ! La bataille sera
bientôt finie; notre couronne nous sera
bientôt décernée. Vivons.
à chaque instant libres de toutes les choses
du monde. Nous ne glorifions jamais mieux le
Seigneur que lorsque nous lui remettons tout ce qui
nous concerne. Il aime à porter ses enfants
dans ses bras et à les voir toujours joyeux.
O Ellen, compte sur Lui, invoque-le et travaille
pour Lui! Ne crains rien; passe à travers
tous les obstacles pour sauver une âme de la
perdition . Je prie pour toi, je porte toute la
famille sur mon cœur ...Puissions-nous vivre
tous aussi près de Christ que cela est
possible à l'esprit pendant qu'il est en ce
corps ! Rien en ce monde ne doit nous
séparer un seul instant de Jésus. Je
suis sûr que tu verras et connaîtras
que je suis avec Dieu, en Christ. Je suis rendu
capable par la grâce de Dieu d'aimer tous les
hommes de plus en plus, et d'aimer Dieu en tous. Oh
! souviens-toi de ceci : rien ne doit te troubler;
ne t'inquiète de rien ! Sois toujours aux
pieds du Seigneur, dans la foi et la prière.
Le Seigneur te bénisse et bénisse les
enfants! Amen. »
A Nottingham, grâce aux plus grands efforts,
la nouvelle chapelle fut complètement
terminée en six mois; elle fut ouverte le 2
décembre 1798. Au commencement de 1799,
Bramwell écrit à un ami :
« Notre chapelle est grande et bien remplie;
les auditeurs sont simples, ils attendent des
bénédictions. Des âmes sont
sauvées presque chaque jour; mais nous nous
attendons à une plus grande effusion de
l’Esprit de Dieu. Il semble que
l’œuvre mûrisse de manière
à devenir générale... Je suis
plus que jamais adonné à la
prière et ma communion avec mon Dieu est
plus intime que jamais. »
Bramwell avait une pleine confiance dans la
coopération de l'Esprit de Dieu; il comptait
sur lui, et le succès était
assuré: il était « plein de
Saint-Esprit et de foi.» La «
prière de la foi » lui était
habituelle; il reconnaissait la main de Dieu en
toutes choses; il recherchait sérieusement
ses directions et les obtenait; aussi
était-il une démonstration constante
de la fidélité de Dieu.
« Le fardeau des âmes » pesait
sur lui; il était fréquemment dans la
détresse â leur sujet. Mais la
prière de la foi lui amenait le soulagement
; et bientôt après, la victoire sur
tous les ennemis.
Il décrit ainsi les progrès de
l’œuvre à Nottingham :
« Le Seigneur est avec nous, humiliant et
sauvant les pêcheurs. Je le remercie pour son
amour envers nous tous. Je voudrais pouvoir chanter
à jamais sa gloire et louer son grand nom.
Le Seigneur est ma portion. Il me donne de marcher
avec Lui dans une étroite union.
« L'œuvre progresse; plusieurs averses
bénies sont tombées à
Nottingham. Il nous faut maintenant procéder
à une seconde construction; il nous faut une
chapelle de plus. L'effusion du Saint-Esprit est
grande et puissante. Beaucoup de localités
sont pleines de vie ; quelques-unes sont encore
dans la torpeur. Oh ! que votre âme se joigne
à nous dans la louange à Dieu !
« M. Lilly est entièrement
sanctifié; quel merveilleux changement!
Aussi sa femme est-elle tout à fait
heureuse.
« J'ai pris la fièvre et j'en ai
été accablé pendant six jours.
Oh! pourquoi n'ai-je pu partir alors pour
être avec le Seigneur? »
Bramwell ne négligeait rien pour faire
pénétrer partout l'Esprit de
Jésus-Christ. Il avait fort à
cœur que tous ceux qui exercent un
ministère dans l’Eglise fussent des
hommes de Dieu, remplis de son Esprit et pleins de
zèle pour le salut des âmes. Il
voulait des prédicateurs laïques et des
conducteurs de classe « morts à
eux-mêmes, oublieux de leur propre gloire et
remplis du Saint-Esprit. »
Il avait aussi un ardent désir que les
«réunions pour affaires, » les
synodes, fussent avant tout des moments de
renouvellement spirituel.
En novembre 1799, il écrit, entre autres,
à Joseph Drake :
«Mon souci pour le salut des âmes ne
fait que grandir. A notre dernière
réunion de prédicateurs laïques
à Mansfield, la semaine dernière,
notre premier sujet à l'ordre du jour fut le
désir intense qu'avait l'apôtre Paul
que les âmes fussent sauvées.
Plusieurs prédicateurs reçurent la
sanctification pendant la réunion de
sainteté. Frère Longden et d'autres
du Circuit de Sheffield s'y trouvaient. Pendant la
nuit de prières, il se fit un «grand
mouvement parmi les os secs, » et huit
âmes furent manifestement sauvées.
« Le frère Longden nous accompagna
à Nottingham et là, dans la
réunion de sainteté, sept personnes
reçurent le plein salut
(3). Sept autres l'ont reçu cette
semaine-ci.
Notre chapelle est ordinairement bondée de
monde; beaucoup de ceux qui y viennent s'en
retournent n'y trouvant plus de place. Mais que les
chapelles soient combles, cela ne suffit pas.
Combien j'ai soif de voir des âmes
sauvées ! Quelques localités de notre
Circuit n'ont pas encore cédé
à l’impulsion divine, tandis que dans
d'autres, beaucoup de personnes reçoivent
l'amour parfait. J'ai à cœur de vous
dire une chose ; je crois que vous devez
prêcher dans chaque localité de votre
circuit d'une manière tout à fait
consolante; encouragez, soutenez les mains qui
défaillent. Faites cela jusqu'à la
Conférence et vous en serez satisfait. Il
nous faut quelquefois frappez, mais cela est rare.
Insistez plutôt sur l’amour de
Jésus.
Bramwell était un chrétien spirituel,
dans toute la force du terme, il soupirait toujours
après une connaissance et un amour de Dieu
plus grands.
« Je suis plus près du trône,
écrit-il à cette époque
à T. Jackson, jamais ma dépendance de
Jésus n'a été si
étroite. Il est mon tout, Dieu soit
béni !
« Dieu opère au milieu de nous, mais
nous avons besoin de voir de plus grandes choses.
J'ai confiance que nous verrons sa gloire comme
nous ne l'avons jamais vue encore. Dites à
votre chère femme que nous l'aimons dans le
Seigneur et que nous prierons pour elle. Oh!
qu'elle puisse être une mère dans
votre petite église! Mon frère, vivez
constamment dans l'esprit de prière,
prêchez dans ce même esprit, prenez
courage et travaillez pour Dieu. »
Peu après, il écrit encore :
« Je lutte dans la prière continuelle
pour vivre plus près de Dieu que le n'ai
jamais fait et il m'unit à Lui plus
intimement. Je vis avec jésus; il est mon
tout. Il me garde à ses pieds; je suis moins
que rien devant Lui.
« Oh! combien il est délicieux de
marcher avec Dieu, de converser avec le ciel !
Combien je suis confus devant Lui ! Il m'a
supporté si longtemps!... Louez-le à
jamais. Le Seigneur opère, parmi nous,
à la ville comme à la campagne, mais
nous attendons de Lui de plus grandes choses que
toutes celles que nous avons vues, etc. »
Bramwell écrit encore à Joseph
Drake :
« Je suis très heureux de vous informer
qu'une grande oeuvre du Seigneur se poursuit dans
notre circuit: un grand nombre d'âmes sont
vivifiées; les pécheurs sont
réveillés et justifiés, et
beaucoup de chrétiens reçoivent
l'amour parfait et marchent dans cet
amour. »
On se souvient que dans son ministère
précédent, dans le Circuit de
Sheffield, comme du reste dans celui de Dewsbury,
Bramwell avait, dès son arrivée,
cherché avec le plus grand soin, dans toutes
les sociétés, s'il y avait des
chrétiens qui possédassent la
grâce de l'entière purification du
cœur, et qu'il n'en avait trouvé aucun.
Après cinq mois d'un travail tel qu'il
l’appelait le plus grand qu'il eût
encore accompli, il avait eu la joie de voir la
plupart des chrétiens de ce circuit en
possession de cette grâce; ils étaient
pleins de foi et de Saint-Esprit, remplis de
l’amour de Dieu, de ce « parfait amour qui bannit toute
crainte. »
Ici, dans le Circuit de Nottingham, dès le
commencement, il avait fait les mêmes
recherches que dans celui de Sheffield, et sauf
peut-être deux ou trois personnes du
chef-lieu, il n'avait trouvé personne qui
connût la sanctification. Mais maintenant
après une année de ministère,
il pouvait dire qu'un grand nombre de
chrétiens, dans toute les localités
du circuit; avaient été rendus «
parfaits dans l'amour. »
Dans ce bienheureux état où le
fidèle ne trouve plus rien en lui de
contraire à la charité, il fallait
désormais rester, il fallait s'affermir; et,
pour cela il fallait progresser. La vie est une
bataille continuelle; « l'ennemi »
travaille sans cesse à défaire ce que
Dieu a fait. Quand Bramwell reviendra douze ans
plus tard fournir un second ministère
à Sheffield, il constatera un recul;
plusieurs auront décliné et ne seront
plus en état de dire comme il disait
lui-même : « Dans les
contrariétés, dans les plus grandes
afflictions, je ne sens autre chose en mon
cœur que le plus pur amour. » Mais
Dieu lui donnera de relever promptement ce poste;
il suscitera un grand nombre de nouveaux
combattants et ramènera la plupart de ceux
qui auront reculé.
Quand le lecteur songera à cette oeuvre, la
plus glorieuse qu'il soit donné à
l'homme d'accomplir; quand il la contemplera se
répétant successivement dans une
vingtaine de contrées diverses, pourra-t-il
souhaiter encore que Bramwell ne crût pas
à la possibilité de l'entière
sanctification ? Regrettera-t-il la certitude qu'il
avait de posséder cette grâce? Il
regrettera bien plutôt qu'il ne se soit pas
trouvé, en chaque poste, bon nombre d'hommes
affermis comme lui dans la même
certitude.
Se représente-t-on ce que serait devenu
Bramwell si on avait pu lui ôtez son
assurance? Le pauvre Samson, lié,
garrotté, eût été aux
mains des Philistins.
Dans sa lettre à Joseph Drake, Bramwell
poursuit : « Conduit par la sœur
Barren cette semaine, j'ai trouvé que dix
âmes ont été sauvées
dans un endroit, vingt dans un, autre, cinq dans un
troisième, etc. Cette sœur est
grandement bénie dans son travail pour
sauver les âmes. Les frères Pipe et
Timperley mettent beaucoup de zèle chaque
soir à chercher les âmes qui se
perdent.
« Je tombe aux pieds de Jésus-Christ et
je m'écrie : « Gloire, gloire !
Presque toutes les localités qui dans ce
circuit étaient plongées dans la mort
spirituelle sont maintenant vivifiées.
« O mon cher frère, nous pouvons
obtenir davantage encore; j'ai faim, j'ai soif, et
je n'ai jamais eu une joie céleste plus
grande. Ma femme croît de même dans la
grâce. Oh! louez Dieu ! »
Quelques mois après, il écrit au
même ami :
« J'ai été quelques jours
malade; mais je vis tout près du Seigneur,
et tout ce qui me vient de Lui, santé au
maladie, m'est également cher. Oh!
puissions-nous utiliser toutes choses pour sa
gloire ! Je suis certain que nous n'avons pas
reçu tout ce que nous devons recevoir, ne
devons-nous pas nous efforcer de recevoir chaque
jour davantage? Rien ne peut nous satisfaire si ce
n'est la plus grande gloire de Dieu...
« Mon âme a plus que jamais faim et
soif. Mon cher frère Drake, je me vois plus
petit que jamais. J'espère que vous verrez
l'aimable et doux Agneau de Dieu vivant en moi. Oh
! priez toujours, toujours; nous
prospérerons si nous prions...
« Un homme qui a cherché le salut
pendant cinq ans a fait un voyage de cent soixante
kilomètres pour venir me voir la semaine
dernière. Je n'ai jamais vu quelqu'un de
tombé si bas dans
l'incrédulité; il ne faisait plus
d'efforts pour en sortir. Mais samedi soir le
Seigneur le sauva; Quel changement en lui! Il est
allé dire à ses amis ce que le
Seigneur avait fait pour lui. »
Nous lisons dans une lettre de Bramwell au
même, à la date du 16 octobre
1800 :
« Je n'ai jamais autant vécu avec
Christ, en Dieu, que maintenant... Puissiez-vous
garder cette bénédiction de l'amour
parfait que vous avez reçue et croître
abondamment en elle! Mon cher frère, vivons
à chaque instant tout près du
Seigneur ! Buvez au plus profond de la source des
eaux vives; continuez la prière ardente;
Combattez dans la prière, avec grands cris
et larmes devant le Seigneur. Oh! puissions-nous
recevoir tout ce que le Seigneur peut nous donner !
»
Les trois années pendant lesquelles Bramwell
et ses deux zélés collègues
travaillèrent dans le Circuit de Nottingham
furent couronnées d'un grand succès.
En 1797 la division entre chrétiens dont
nous avons parlé plus haut avait
enlevé à la société de
ce circuit plus de trois cents membres, mais ce
nombre fut pleinement regagné en un an. Les
années suivantes, huit cents membres furent
ajoutés à la société
qui fut ainsi doublée. A la
conférence de 1798, elle comptait onze cents
membres; et à celle de 1801, deux mille deux
cents.
Le Rév. Pipe, collègue de Bramwell,
nous a laissé sur cette époque les
notes suivantes :
« En 1797, je devins collègue de M.
Bramwell dans le Circuit de Nottingham. Notre
chapelle nous fut enlevée et nous
dûmes nous réunir dans une grange,
jusqu'à ce que nous eussions bâti une
nouvelle chapelle. Beaucoup d'âmes furent
réveillées et parvinrent à la
connaissance de la vérité dans cet
humble local. Quand la nouvelle chapelle fut
ouverte l’œuvre prit une telle extension,
qu'il fut bientôt nécessaire
d'agrandir ce nouveau lieu de culte. De grands
besoins religieux se manifestèrent dans tous
les rangs de la société, et beaucoup
d'âmes furent transportées des
ténèbres à la merveilleuse
lumière de Dieu. Les sociétés
étaient unies, et « étant
édifiées et marchant dans la crainte
du Seigneur, elles étaient
multipliées par la consolation du
Saint-Esprit. » Le Seigneur fut
glorifié par la conversion de plusieurs
déistes. C'était un temps de famine,
les vivres étaient extrêmement chers;
mais le peuple était soutenu par les
consolations de l'Évangile; et nos
réunions furent délicieuses,
instructives, remplies de la présence du
Saint-Esprit. Les sociétés de
Nottingham s'accrurent d'un millier de personnes et
le circuit en forma bientôt trois
autres. »
Des exaucements très remarqués furent
obtenus par les prières de Bramwell pendant
son séjour à Nottingham.
M. John Clarke, de Nottingham, a écrit
lui-même :
« J'ai été malade d'une
pleurésie des plus graves et tout le monde
autour de moi désespérait de ma vie.
Beaucoup de nos bons amis me visitèrent, et
des supplications montaient sans cesse à
Dieu pour obtenir ma guérison. M: Bramwell
vint me voir et constata que tous les
symptômes de la maladie annonçaient
une mort prochaine; jetant alors sur moi un regard
de profonde sympathie, il releva ma tête,
l'appuya d'un oreiller, et se mit à prier
pour ma guérison. Sa prière devint de
plus en plus fervente, jusqu'à ce qu'elle
fut comme une sorte d'agonie. Cette prière
fût exaucée; une paix que je ne puis
décrire remplit aussitôt mon
âme, et la guérison commença;
elle fut bientôt complète de sorte que
je ne tardai pas à reprendre mon
travail. »
Le même chrétien écrit encore
qu'il fut lié avec Bramwell pendant les
trois ans de son ministère à
Nottingham et qu'il l'observa de très
près pour voir si cet homme si
célèbre par sa sainteté
était vraiment irréprochable, mais
qu'il ne put découvrir en lui la moindre
tache. Il aimait tous les hommes et n'en craignait
aucun, dit-il.
Mais combien il aimait ses frères en
Jésus-Christ! il avait pour eux tous un
amour plus ardent que le feu. « Je serais
charmé, disait-il d'avoir, avec eux, toutes
choses en commun, comme les premiers
chrétiens après le jour de la
Pentecôte. » Et M. Clarke nous raconte,
du ministère de Bramwell à
Nottingham, ce que d'autres nous ont
déjà dit de son ministère
ailleurs. « Il donnait tout ce qu'il pouvait,
et ne voulait jamais garder plus d'un habit et
d'une paire de souliers. Et quand on devait exercer
la discipline envers un membre de la
société il en menait deuil comme on
fait pour la perte d'un fils unique. »
M. Clarke nous dit aussi qu'il entendit à
peu près tous les sermons que fit M.
Bramwell dans la ville de Nottingham pendant les
trois années de son ministère dans
cette ville, et qu'il n'y en eut qu'un seul qui
n'eut pas de résultats visibles et
immédiats; c'était un jour où
Bramwell était si souffrant qu'il ne pouvait
se tenir debout dans la chaire. « J'ai vu
souvent, dit-il, ses deux mille auditeurs si
touchés qu'ils ne pouvaient retenir leurs
larmes. »
« Je me souviendrai toujours, dit-il enfin, de
la réunion pour le renouvellement de notre
alliance avec Dieu que M. Bramwell présidait
pour la première fois. Quand le formulaire
habituel eut été lu, M. Longden de
Sheffield, et quelques autres parlèrent et
prièrent. Puis M. Bramwell pria avec une
énergie et une puissance extraordinaires;
ses yeux étincelaient comme du feu, sa
physionomie et tout son être étaient
pleins d'animation; il paraissait tenir Dieu et,
comme Jacob, être vainqueur de Lui; la gloire
de Dieu descendit alors sur l'assemblée avec
une telle puissance que je n'avais rien vu de
pareil. Beaucoup de gens en furent tellement
émus qu'à la fin du service, ils ne
pouvaient s'en retourner; il fallut les aider
à regagner leurs demeures. »
Le Révérend Tatharn, à son
tour, nous a laissé un rapport dont nous
extrayons les lignes suivantes :
« Un autre exemple de la foi de M. Bramwell
nous frappa tous. C'était alors que toutes
les sociétés méthodistes
étaient agitées au sujet d'un projet
de loi présenté à la Chambre
des Communes et ayant pour but de restreindre la
liberté religieuse des dissidents. Beaucoup
de chrétiens prièrent ardemment pour
que le projet ne fût pas adopté. Ce
que fit, un dimanche soir, M. Bramwell, dans notre
chapelle qui était comble. Mais la
prière de cet homme de Dieu fut une lutte
des plus vives et des plus résolues. Cette
lutte qui, ressemblait à une agonie ne dura
pas très longtemps; M. Bramwell
s'écria bientôt : « Seigneur ! tu
; viens de me dire que ce projet de loi ne sera
jamais adopté; il n'est donc au pouvoir
d'aucun homme, ni d'aucune assemblée de
l'ériger en loi. » Bien des personnes
pensèrent que M. Bramwell était trop
confiant; mais la même semaine, le projet de
loi était rejeté. »
Nous n'eûmes jamais de sèches et
arides réunions d'affaires pendant les trois
années, que M. Bramwell passa au milieu de
nous, dit M. Clarke. Quand une affaire
désagréable surgissait, il savait
agir d'une manière discrète et
prompte de façon à ce que tout
désordre fût prévenu. Il avait
fort à cœur de dépêcher
les affaires matérielles de manière
à ce qu'il restât le plus de temps
possible pour la prière en commun. C'est
ainsi que les Prédicateurs locaux et les
Conducteurs de classe quittaient toujours ces
réunions heureux et louant Dieu pour les
bénédictions qu'ils y avaient
reçues. »
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