Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...





(27) UN SECRET IMPORTANT.

 Sara, est-ce que tu aurais la bonté de me prêter ton dé ? je ne puis jamais trouver le mien quand j'en ai besoin.
- Pourquoi ne peux-tu jamais le trouver, Marie ?
- Si tu ne désires pas me le prêter, je puis en aller emprunter un ailleurs.
- Je te le prête avec plaisir, Marie, le voici.
- Je savais bien que tu me le prêterais.
- Pourquoi t'adresses-tu toujours à moi pour emprunter quand tu as perdu quelque chose, Marie ?
- Parce que tu ne perds jamais rien, et que tu sais toujours mettre la main sur chaque chose.
- Comment penses-tu que je fasse pour savoir toujours mettre la main sur chaque objet ?
- Je n'en sais rien. Si je le savais, je pourrais peut-être aussi faire comme toi.
- Voici mon secret : j'ai une place pour chaque objet, et quand je ne me sers plus d'une chose, je la remets toujours en place.
- Et cela avec autant d'exactitude que si ta vie en dépendait ?
- Ma vie n'en dépend pas, Marie, mais bien mes aises.
- Pour moi, je n'ai jamais le temps de remettre les choses en place.
- Combien de temps faudrait-il de plus pour remettre une chose en place après s'en être servi que pour la retrouver quand elle est égarée ?
- Eh bien, je ne viendrai plus rien emprunter de toi; tu peux y compter.
- Pourquoi, Marie ? Est-ce que je t'aurais blessée ?
- Oh non, Sara, mais je suis honteuse d'avoir été aussi négligente et d'avoir eu aussi peu d'ordre. Je prends en ce moment la détermination d'avoir une place pour chaque chose, et de mettre chaque chose à sa place.
- C'est une bonne résolution, et tu n'auras pas de peine à la mettre en pratique, si tu te souviens que la première loi du ciel, c'est l'ordre.



(28) DITES TOUT A VOTRE MÈRE.

Un groupe de jeunes filles parlaient à voix basse devant la porte de la salle d'école, quand une petite fille les rejoignit et leur demanda de quoi il était question.
- Je raconte un secret; nous te le ferons connaître, si tu veux promettre de ne pas le dévoiler aussi longtemps que tu vivras, fut la réponse.
- Je ne le dirai à personne d'autre qu'à maman, dit Béatrice.
- Non, pas même à ta mère, il ne faut pas le dire à une âme.
- Eh bien, je ne peux pas l'entendre, parce que ce que je ne puis pas raconter à ma mère je ne dois pas le savoir.

Après ces paroles, Béatrice se retira lentement, et peut-être avec quelque tristesse, mais avec une conscience tranquille, tandis que ses compagnes poursuivirent leur conversation secrète.

Je puis assurer que si Béatrice a continué de se conformer à ce principe, elle sera devenue une femme vertueuse et utile. Jamais enfant d'une mère vertueuse ne commettra des chutes graves, aussi longtemps qu'il suivra la règle de conduite de Béatrice.

Dès qu'un jeune garçon ou une jeune fille prête l'oreille à une conversation qu'il aurait honte de rapporter à sa mère, soit dans la salle d'école, soit dans les moments de récréation, il est sur le chemin de la tentation, et nul ne peut prévoir où il s'arrêtera. Plus d'un homme mourant dans l'opprobre, dans la prison ou sur l'échafaud, a pensé avec remords au temps où il a pour la première fois prêté l'oreille aux confidences d'un camarade pervers qui s'est interposé entre lui et sa pieuse mère.

Jeunes garçons et jeunes filles, voulez-vous être respectés ici-bas, et former des caractères dignes du ciel? - Que cette réponse de Béatrice soit votre règle de conduite : « Ce que je ne puis pas raconter à ma mère, je ne dois pas le savoir. » Nulle autre personne ne peut avoir un aussi profond intérêt à votre prospérité qu'une mère véritablement chrétienne.

Tout enfant, tout jeune homme et toute jeune fille devrait se souvenir sans cesse que sa mère est son meilleur ami terrestre, et qu'il ne doit avoir pour elle aucun secret.



(29) RIDICULISER LES GENS.

L'habitude de ridiculiser les particularités des gens est tellement répandue que s'il était possible de l'enrayer quelque peu en la blâmant, il vaudrait la peine d'agiter fréquemment la question. Outre que cette habitude est coupable, elle est tellement contraire au bon goût qu'aucune personne bien élevée. ne s'y adonnera; c'est pourquoi nous croyons que si les jeunes gens et les jeunes filles aussi bien que les enfants étaient convenablement instruits sur l'inconvenance de cette pratique, ils ne s'y laisseraient jamais aller.

Je me souviens d'avoir reçu une verte réprimande quand j'étais jeune pour m'être permis ce genre de divertissement. La laideur de ce péché me fat dépeinte sous des couleurs si vives qu'il me parut presque impardonnable; aussi l'impression que je reçus alors fut-elle durable. - Ne te permets jamais, sous aucune considération, me fut-il dit, de rire des autres; c'est dur et cruel au possible. Quand tu seras tenté de le faire, mets-toi à la place de ceux aux dépens desquels tu vas t'amuser, et la tentation s'éloignera infailliblement.

Ces paroles dans la bouche d'un jeune homme qui ne professait pas être sous l'influence de l'esprit du Sauveur avaient leur poids. Si cet ami a autant d'égards pour les sentiments d'autrui, me dis-je, que ne serait-on pas en droit de s'attendre de la part de ceux qui professent être en communion avec Christ ? Suivez le Sauveur dans tout le cours de sa carrière terrestre, et vous ne trouverez que les sentiments de la plus tendre compassion pour les opprimés et les affligés.

Si nous sommes destitués de son esprit, nous n'avons aucun droit de nous attendre à être reconnus de lui quand il viendra pour prendre à lui les sujets de son royaume.
Nous relaterons ici une histoire représentant une classe de gens qui peuvent s'être innocemment livrés à ce genre d'amusement :

Je voyageais un jour en diligence en compagnie d'une jeune demoiselle qui semblait être constamment sur le qui-vive pour trouver quelque sujet d'hilarité. Chaque vieille grange était l'objet d'une saillie amusante. Les vaches et les moutons qui nous regardaient avec étonnement, ne se doutaient nullement que des gens pussent tellement rire à leurs dépens.
Tout cela était assez innocent; les animaux ne sont pas si susceptibles à cet égard. On n'a pas à craindre de leur faire de la peine, en se moquant d'eux ; mais quand il s'agit des êtres humains, la question change.
C'est du moins ce que nous avons vu. Au bout d'un moment, on vit une femme âgée, courant à travers champs, en élevant les mains, et en criant au cocher d'arrêter. L'aimable cocher arrêta ses chevaux, et la vieille femme, traversant la barrière entre deux poteaux passablement rapprochés l'un de l'autre faillit rester prise.

La jeune demoiselle qui était dans la diligence fit quelques remarques amusantes à son sujet, et tous les passagers se mirent à rire. Cela semblait fort excusable; car en passant la barrière, la pauvre vieille femme avait tristement endommagé son vieux chapeau noir, et quand elle vint prendre place auprès d'une dame bien mise, on aurait dit qu'elle y avait été apportée par un tourbillon.

Ce fut un nouveau sujet d'hilarité, et notre jeune fille eut garde de manquer l'occasion. Elle s'amusa à caricaturer la pauvre vieille sur une carte, sous prétexte de prendre le modèle de son chapeau, et s'efforçait de différentes manières d'amuser les gens à son sujet.
Cette femme tournant enfin son visage pâle vers elle, lui dit :

- Ma chère fille, vous êtes maintenant jeune, remplie de santé et heureuse. Je l'ai aussi été; mais ce temps est maintenant passé. Aujourd'hui je suis vieille et délaissée. La diligence me conduit en ce moment auprès du lit de mort de mon unique enfant. Bientôt, ma chère, je serai une pauvre vieille femme toute seule dans un monde où les gaies jeunes filles me prendront pour leur risée. Elles se moqueront de mes habits à la vieille mode, de ma triste façon, oubliant que la vieille femme a aimé, souffert, et a été enfin laissée seule.

La diligence s'arrêtait en ce moment devant une maison de peu d'apparence, et la veuve descendit avec beaucoup de peine.

- Comment se trouve-t-elle ? fut la première question que la pauvre vieille posa en tremblant.
- Elle vit encore, dit l'homme qui la conduisait dans la maison.

Le conducteur descendit sa malle, et nous étions de nouveau en route. Notre joyeuse et jeune amie avait caché sa carte dans sa poche. Elle avait la tête entre les mains et je puis bien vous assurer que je n'étais pas fâché de voir rouler des larmes sur ses belles joues roses. Elle venait de recevoir une sévère leçon. Espérons qu'elle lui aura été profitable.



(30) LA PRIÈRE D'ÉLISE.

C'était un jour de congé. Les enfants étaient assemblés dans la prairie, et ils s'amusaient à. coeur joie.

- Venez tous, dit Arthur Graham, allons chasser les écureuils.
- Tous acceptèrent la proposition avec joie, et bientôt un grand groupe se forma ayant Arthur pour chef, parce qu'il était le plus grand.
- Viens, Élise, dit un garçon à une jeune fille qui restait en arrière et qui paraissait éprouver quelque répugnance à les suivre.
- Oh, pourquoi te soucier d'elle? Elle n'est pas grand'chose, dit Arthur, son père est un ivrogne.

La jeune fille sentit son visage s'empourprer à l'ouïe de ces paroles cruelles et irréfléchies.
Elle était très sensible, et le coup avait frappé dans le vif.
Son père était ivrogne ; elle le savait fort bien; mais se l'entendre reprocher ainsi publiquement, c'était plus qu'elle ne pouvait supporter; le visage inondé de larmes, et la poitrine soulevée par les sanglots, elle s'éloigna rapidement de la place de jeu.
Sa mère était assise près de la fenêtre quand la jeune fille rentra. Les yeux rougis de celle-ci lui apprirent aussitôt qu'il lui était survenu quelque chose de désagréable.

- Qu'y a-t-il, Élise, lui demanda-t-elle tendrement.
- Oh maman! dit Élise, les larmes roulant sur ses joues, et cachant son visage dans le sein de sa mère, Arthur Graham a été si cruel envers moi ! Ici, les sanglots étouffèrent sa voix, de sorte qu'elle avait beaucoup de peine à se faire comprendre. Il a dit que.... que je n'étais pas grand'chose, et que papa était un ivrogne.
- Pauvre petite ! dit Mme Ellet en poussant un soupir. Des larmes brillaient aussi dans ses yeux. Et pourtant il n'y avait rien de nouveau pour elle dans un tel traitement.
- Oh Maman ! reprit Élise en levant vers sa mère son visage tout baigné de larmes, je ne puis pas supporter qu'on parle et qu'on agisse envers moi comme si j'avais fait quelques choses de bien mauvais. Je désire que papa ne boive plus ! Penses-tu qu'il abandonnera jamais la boisson ?
- Je l'espère dit Mme Ellet en baisant le visage d'Élise où les larmes reposaient comme les gouttes de rosées sur une rose. Je prie pour qu'il puisse vaincre cette habitude; mais je ne puis rien faire que de prier, et de m'en remettre au Seigneur.

M. Ellet rentra pour souper à l'heure habituelle. C'était un robuste travailleur et excellent voisin. C'est là ce que chacun s'accordait à reconnaître; mais son intempérance était telle qu'on pensait que ses excès de boisson l'entraîneraient au tombeau. Selon son habitude Élise courut à sa rencontre pour l'embrasser, mais il y avait sur son visage une expression qui alla au coeur de son père. Elle avait un air si triste et si angoissé pour une petite fille de son âge!

- Qu'est-ce qui a pu te causer tant de chagrin, ma petite? lui demanda-t-il en lui caressant les cheveux de la main.
- Je ne puis pas te le dire, papa, répondit-elle doucement.
- Et pourquoi pas, ma chérie ?
- Parce que cela te ferait de la peine, dit-elle.
- Je ne le pense pas; parle seulement.
- Oh papa ! puis elle éclata de nouveau en sanglots à la pensée des paroles d'Arthur Graham, je voudrais que tu ne boives plus jamais, - les petits garçons et les petites filles ne veulent pas jouer avec moi parce que tu bois.

M. Ellet ne fit pas de réponse. Il était ému, et tout honteux d'être la cause de tant de tristesse et de larmes.
Après le souper, il prit son chapeau, et Mme Ellet savait fort bien où il voulait aller.
Il avait d'abord pris la résolution de rester à la maison ce soir-là ; mais la force de l'habitude était si grande qu'il fut incapable d'y résister ; il céda en se promettant toutefois de ne plus goûter la boisson qu'une fois ou deux.

Élise avait quitté la chambre avant qu'il eût fini de souper. En traversant le jardin pour gagner la rue, M. Ellet, entendit la petite voix de sa fille, et il s'arrêta pour écouter ce qu'elle disait.

- Oh, bon Jésus ! disait-elle, je t'en supplie, ne laisse plus boire papa. Rends-le tel qu'il était quand j'étais toute petite, et alors les petits garçons et les petites filles ne pourront plus me reprocher d'être la fille d'un ivrogne, et dire de si vilaines choses de moi. Je t'en supplie, cher Jésus, fais cela par amour pour maman et pour moi.

Le père d'Élise se sentait gagné par l'émotion en écoutant cette simple prière.
La prière achevée, il s'approcha d'elle, s'agenouilla à ses côtés, et lui passa les bras autour du cou, mais avec tant d'affection!

- Dieu du ciel, dit-il du ton le plus solennel, je te promets ce soir de ne plus boire une seule goutte. de liqueur aussi longtemps que tu m'accorderas la vie. Donne-moi la force nécessaire pour tenir mon engagement, et aide-moi à être un meilleur homme.
- Oh, papa ! dit Élise, en jetant ses petits bras autour de son cou et en appuyant la tête sur sa poitrine. Si tu savais combien je suis heureuse ! Il m'importe assez peu ce qu'on pourra me dire, maintenant; je sais que tu ne veux plus boire.
- Avec l'aide de Dieu, je veux être un homme! dit-il en prenant Élise par la main, et en rentrant dans la maison où sa femme était assise avec son air triste et résigné, - cet air qui lui était devenu si habituel.

Décrirai-je la joie de cette famille et les actions de grâce qui en montèrent ce soir-là ? Je voudrais pouvoir le faire; mais une joie telle que celle qu'éprouvèrent Élise et sa mère est inénarrable.

La prière d'Élise ne fut-elle pas exaucée ?



(31) DIEU DANS LA NATURE.

Dans la belle partie de l'Allemagne qui est arrosée par les eaux du Rhin, vous pourriez voir à l'ouest du fleuve un noble château qui élève ses anciennes tours au-dessus d'un bosquet d'arbres majestueux, presque aussi antique que le manoir. Il y a environ quarante ans, ce château était habité par un seigneur appelé le baron Philippie. Il avait un fils unique qui était non-seulement le passe-temps et là consolation de son père, mais aussi la providence visible de tous ceux qui avaient le bonheur de vivre dans ses terres. Il arriva en une certaine occasion qu'un jeune seigneur français vint faire visite au château pendant l'absence de ce fils, et parla au baron d'une manière si irrévérencieuse de la divinité, que le bon vieillard en fut scandalisé, et qu'il lui dit: Ne craignez vous pas d'offenser Dieu?

- Non, répondit le Français ; pourquoi le craindrais-je ? je ne l'ai jamais vu.

Le baron ne releva pas cette réponse; mais le matin suivant, il conduisit son hôte dans ses domaines, et lui montra différentes choses dans le château, entre autres, un beau tableau à l'huile qui ornait la paroi d'une chambre. Le jeune seigneur l'admira beaucoup, et finit par dire : - qui que soit l'auteur de ce tableau, c'est un peintre de premier ordre.

- C'est mon fils, dit le baron.
- Dans ce cas, votre fils est un homme de talent, repartit le seigneur.

Le baron conduisit ensuite son hôte au jardin et lui montra de magnifiques carreaux de fleurs, et des plantations d'arbres forestiers.

- Qui a la direction de ce jardin? demanda l'hôte.
- Mon fils, répliqua le baron ; il connaît toutes les plantes de nos pays, depuis le cèdre du Liban, jusqu'à l'hysope de la muraille.
- J'aurai bientôt une bien haute opinion de lui, reprit l'hôte.

Le baron le conduisit ensuite au village, dans une maison petite, niais très propre ; son fils y avait établi une école et un orphelinat où tous les enfants de ses états qui avaient perdu leurs parents étaient entretenus et instruits à ses frais. Les enfants de cette institution paraissaient si innocents et si heureux que notre jeune Français trouva qu'ils faisaient plaisir à voir ; en rentrant au château, il dit au baron :

- Combien vous devez être heureux d'avoir un aussi bon fils, Monsieur !
- Mais comment pouvez-vous savoir que j'ai un si bon fils ?
- Parce que j'ai vu ses oeuvres ; et je sais que pour faire tout ce que vous m'avez dit avoir été accompli par lui, il faut nécessairement être bon et avoir du talent.
- L'avez-vous vu ?
- Non ; mais je le connais très bien, car je puis le juger par ses oeuvres,
- Vous avez raison, répliqua le baron ; et c'est aussi de cette façon que je juge notre Père céleste. Je sais par ses oeuvre qu'il est un être d'une puissance et d'une bonté infinies.

Le Français sentit la force de cette réprimande, et à partir de ce moment il prit bien garde de ne plus blesser le bon vieux baron par ses paroles inconsidérée.


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