( 32)
NE PAS
BLESSER !
Il est certainement très
désirable que les chrétiens aient des
manières agréables, un esprit
obligeant, et enfin toutes, les innombrables
grâces qui constituent un caractère
attrayant. On ne saurait les cultiver avec trop
d'assiduité, ni regretter trop vivement,
d'en être destitué. On ne peut pas non
plus nier que dans leurs efforts pour faire le
bien, ils devraient éviter de causer
inutilement de la peine. Et pourtant, il me semble
que beaucoup de gens font de ce fait un
misérable prétexte pour excuser leur
indolence ou leur indifférence lorsqu'il
s'agit du salut de leurs semblables, ou de leur
faire subir l'influence de là
vérité.
- As-tu essayé de persuader
Jeanne d'assister à nos réunions de
prières ? Elle paraît sérieuse,
et tu as tant d'occasions de lui parler, dit Marie
à Louise.
- Non, répliqua Louise; et je ne
me propose pas de le faire non plus; je pourrais la
blesser, et ainsi, je lui ferais plus de mal que de
bien. Et pourtant, la veille, Louise n'avait pas
craint de blesser Jeanne Bergerat en gardant un
recueil de musique plus longtemps qu'il
n'était convenable. Jeanne sera bien
fâchée contre moi, si je ne lui
renvoie pas son recueil de musique aujourd'hui;
mais cette pièce est si belle que je ne veux
pas la lui renvoyer avant de la savoir parfaitement
: voilà quel avait été son
raisonnement en cette occasion.
- Oh, Mme Baucourt, je suis si heureuse
de vous voir, dit Edith Roy à une dame un
peu plus âgée qu'elle à
laquelle elle était très
attachée. Il faut que j'étrenne mon
piano pour vous. J'ai échangé mon
vieux contre un neuf, et j'ai donné cinq
cents francs en retour. J'ai appris le cantique
« Mon Dieu, plus près de toi! »
désirez-vous me l'entendre chanter ?
- Je le désire vivement, dit Mme
Baucourt.
Après une courte conversation,
Edith se rendit à son piano et
commença à chanter. Après la
première strophe, Mme Baucourt se tourna
vers elle et lui demanda avec intérêt
:
- Est-ce que tu désires
réellement vivre plus près de Dieu,
Edith ?
- Certainement que je le désire,
fut la réponse d'Edith; puis elle continua
de chanter son cantique. Au moment où elle
achevait cette strophe:
- « Alors que la souffrance
- Fait son oeuvre en silence,
- Toujours plus près de Toi,
- Seigneur, tiens-moi ! »
La porte s'ouvrit et livra passage à sa
petite soeur Émilie, enfant de sept ans
environ, qui tenait un paquet à la main,
duquel on voyait sortir un ruban bleu.
- Oh, Émilie, dit Edith en se
retournant vivement, tu as pris ma ceinture neuve;
méchante! pourquoi l'as-tu touchée
?
- Je l'ai apportée pour la faire
voir à Mme Baucourt, dit Émilie.
- C'est encore une excuse, dit Edith
d'un ton maussade, mais ne te ravises pas d'aller
toucher mes affaires. M'entends-tu? C'est une belle
ceinture, dit-elle en se tournant du
côté de Mme Baucourt. Ma tante
Hélène me l'a envoyée pour
assister aux soirées. C'était bien
aimable de sa part de penser à m'en faire
présent, j'ai assisté à tant
de soirées cet hiver que mes habits sont
bientôt tout passés.
- Les soirées sont-elles bien
agréables? demanda Mme Baucourt.
- Admirables, cette année,
répliqua Edith. Je suis presque tous les
soirs en route.
- Chacune d'elles marque-t-elle pour toi
un pas dans la direction du ciel? continua Mme
Baucourt.
- Eh bien, n... non, pas exactement,
reprit Edith en rougissant un peu. Elle parut alors
fort embarrassée et confuse.
Mme Baucourt vit que sa remarque avait
produit une impression, et elle jugea à
propos de lui laisser prendre racine sans ajouter
autre chose.
- Il faut décidément que,
je m'en aille, dit-elle en se levant; je suis
attendue.
Après son départ, Edith se
dit en retournant à son piano pour le
fermer:
- Je suppose que Mme Baucourt n'approuve
pas mon joyeux train de vie. Il semble en effet
assez absurde de chanter: « Mon Dieu, plus
près de toi, » et de me conduire comme
je le fais. Mais les soirées ont une si
grande attraction! Il faut pourtant que j'assiste
encore au moins à une, tante
Hélène serait terriblement
fâchée si je lui refusais d'y assister
après avoir reçu d'elle cette
ceinture et une paire de gants.
- Cesse en ce moment même. Choisis
aujourd'hui qui tu veux servir, semblait lui dire
sa conscience.
Après une lutte violente, Edith
prit la détermination de changer de vie,
puis elle se retira dans sa chambre pour demander
à Dieu la force nécessaire pour
mettre sa résolution en pratique.
C'était une chose bien difficile que de
résister aux
supplications de ses amies;
néanmoins elle sortit de la lutte
victorieuse.
Environ trois mois plus tard deux dames
revenaient de l'Eglise, quand l'une d'elles dit
inopinément :
- À propos, qu'est-il survenu
à Mlle Edith Roy? Elle parait beaucoup plus
sérieuse qu'elle ne l'était. Elle a
repris son école du dimanche, et semble
avoir fait de grands progrès de toutes
façons.
Si Mme Baucourt avait eu aussi peur de
la blesser que quelques personnes, qu'en serait-il
résulté ? Nous péchons tous en
plusieurs choses; tenons notre langue en bride afin
de ne pas pécher par son moyen; mais de
grâce, n'essayons pas de nous justifier de
notre tiédeur en disant que nous craignons
de blesser ceux qui errent.
(33)
OBÉISSANCE OU SACRIFICE
!
Oh combien je désirerais avoir
vécu en ce temps-là, s'écriait
Henri Bois, jeune garçon d'un
caractère enthousiaste., après avoir
lu l'histoire des réformateurs anglais
Latimer et Ridley.
- Et pourquoi donc, lui demande son
maître d'école, M.
Sévère.
- Parce que je voudrais mourir martyr,
répondit Henri d'un ton de voix
comparativement bas; il me semble que c'est une
chose si glorieuse que de mourir pour ce qu'on
croit être vrai.
Les camarades d'école de Henri ne
semblaient pas partager le moins du monde ses
sentiments; aussi plusieurs
manifestèrent-ils de différentes
manières leur étonnement ou leur
dissentiment; quelques-uns semblaient sur le point
d'éclater de rire et regardaient leur
maître comme pour montrer la
supériorité de
leur sagesse, et anticipant la
réprimande qui allait être
administrée à leur camarade.
Mais M. Sévère
n'était pas un homme qui portât des
jugements hâtifs, ou déclarât
une remarque quelconque insensée sans
essayer de donner des raisons; aussi dit-il
calmement :
- Est-ce que c'est réellement
là votre pensée, Henri? pensez-vous
que vous auriez le courage, la fermeté et la
résignation de ces martyrs ?
- Je ne puis naturellement pas
l'assurer, répondit Henri; mais il me semble
que la perspective de gagner le ciel doit
être suffisante pour porter une personne
à endurer courageusement les souffrances les
plus intenses.
- Je puis comprendre vos sentiments,
Henri - poursuivit M. Sévère ; je me
souviens de les avoir caressés étant
enfant; mais avec l'âge, quand je fus mieux
à même de me rendre compte de la
condition de mon coeur, je finis par conclure que
je me séduisais moi-même.
Un examen attentif de mon coeur m'a
montré que tout en soupirant après le
martyre comme moyen de gagner le ciel, je
considérais, sans m'en rendre compte, ces
douleurs et ces souffrances comme plus
aisées à supporter que le joug dont
Christ nous a chargés. Ou bien, pour
m'exprimer sans figure, j'aurais
préféré être soumis
à une mort cruelle que de vivre jour
après jour et heure après heure comme
Jésus le veut. Tout en désirant avoir
l'occasion de donner la preuve la plus
évidente de mon amour pour Christ, je
reculais en réalité devant les
devoirs qu'il m'avait assignés, et je
pensais à une voie plus
aisée.
Je ne puis naturellement pas dire quels
sont vos sentiments ; poursuivit l'instituteur; je
ne fais que vous faire part de mon
expérience pour vous guider; mais il faut
que j'ajoute encore un avertissement : le martyre
n'est pas un moyen infaillible d'entrer au royaume
des cieux.
- Pas infaillible!
s'écrièrent plusieurs de ses
auditeurs, entre autres Henri, qui
paraissait tout ahuri par cette
déclaration.
- J'admets qu'il est difficile de
trouver un homme disposé à mourir
pour sa religion, qui n'ait pas une foi ferme en
son Sauveur; mais saint Paul nous est garant que ce
peut être le cas. « Quand même je
livrerais mon corps pour être
brûlé, dit-il, si je n'ai pas la
charité, cela ne me sert de rien.
»
Il en est beaucoup qui se sont
efforcés de se frayer des chemins qui leur
étaient plus agréables que le sentier
étroit que le Seigneur leur avait
tracé. Vous vous souvenez de l'histoire de
Naaman, le Syrien. Il s'adressa à
Élisée pour être guéri
de sa lèpre, et comme les
événements subséquents l'ont
prouvé, il était disposé
à faire de grandes choses pour être
débarrassé de sa terrible maladie.
Mais quand le prophète lui fit dire par un
messager d'aller se plonger dans le Jourdain sept
fois, la simplicité même du moyen
proposé le choqua. S'il lui avait
été commandé d'entreprendre un
pèlerinage des plus fatigants, d'endurer de
très grandes souffrances, on ne peut douter
qu'il s'y fût joyeusement soumis; mais se
laver dans le Jourdain! cela répugnait
à son orgueil.
Quoi! s'il devait être
guéri par des ablutions, pourquoi pas par
celles des fleuves beaucoup plus beaux et plus
puissants de son pays, Abana et Parpar, fleuves de
Damas! Tel était son raisonnement; il
voulait tout faire, sauf ce que le prophète
de Dieu avait ordonné. Or, un peu de
réflexion nous montrera que notre conduite a
souvent beaucoup d'analogie avec celle de Naaman.
Le péché est semblable
à la lèpre, et quand nous demandons
d'en être guéris, il n'y a qu'un seul
remède : aller se laver à la source
toujours ouverte pour le péché et les
impuretés, se reposer pour sa purification
sur l'Agneau de Dieu qui ôte les
péchés du monde. L'orgueil humain se
révolte à cette pensée. On
préférerait un salut qui
laissât à l'homme quelque grande
oeuvre à accomplir, et où il y
eût autre chose à faire que d'aller se
placer simplement dans la source
purificatrice, avec l'humilité et la
confiance d'un petit enfant.
Ne nous séduisons, pas
nous-mêmes; mais efforçons-nous de
repousser ces désirs de faire de grandes
choses; et remplissons fidèlement nos
devoirs de chaque jour. Le nombre de ceux qui sont
appelés à faire des choses
extraordinaires est comparativement très
petit. Du reste, ceux qui sont fidèles dans
l'accomplissement de leurs devoirs quotidiens sont
tout aussi agréables à Dieu, s'ils
s'en acquittent uniquement en vue de sa gloire, que
ceux qui font des actions d'éclat. Faire
là volonté de Dieu, c'est simplement
s'efforcer de remplir ses devoirs de chaque jour,
quelque humbles et simples qu'ils puissent
être; considérées à ce
point de vue, toutes nos occupations seront nobles,
parce que nous verrons que c'est
précisément ce que le Seigneur nous
aura donné à faire. Combien la Bible
ne nous donne-t-elle pas d'exemples de personnes
qui, parce qu'elles faisaient un bon usage des
talents qui leur étaient accordés en
recevaient davantage? - d'hommes qui ont
été appelés aux plus grands
honneurs et aux emplois les plus importants,
après s'être occupés jour
après jour des travaux les plus
humbles!
Un berger prend soin des troupeaux de
son beau-père sur le mont Horeb. Une voix
l'appelle, et lui ordonne d'aller affronter un roi
puissant, de délivrer de sa main un peuple
d'esclaves par des signes et des miracles; il
devient ensuite le chef et le législateur du
peuple libéré, un serviteur hautement
favorisé de Dieu.
Un autre jeune homme est aussi
employé à garder des troupeaux; le
prophète envoyé de l'Éternel
voit tous ses frères, mais il ne trouve pas
parmi eux le choisi de l'Éternel. Le plus
jeune est alors distrait de son humble occupation;
c'est sur sa tête qu'est répandue
l'huile de l'onction, et dans son coeur la
grâce sanctifiante qui lui vaut le titre
glorieux de « l'homme selon le coeur de Dieu.
»
Un autre homme laboure, ayant
devant lui douze couples de
boeufs; le grand prophète d'Israël
passe par là ; il lui jette son manteau sur
les épaules, l'appelant à être
son successeur, que dis-je, à recevoir une
double portion de l'Esprit qui reposait sur lui, et
pourtant le premier s'était tenu sans
crainte, seul du côté de Dieu, parmi
la multitude des prophètes de Bahal et des
prophètes des bocages.
Où était Matthieu quand
Jésus l'appela ? - Au bureau des
péages. - Où étaient Pierre,
Jacques et Jean? - À leur humble occupation
de pêcheurs. Gédéon ne
foulait-il pas du blé quand il reçut
vocation pour être juge d'Israël? Mais
nul n'est besoin que je cite d'autres exemples;
ceux que j'ai mentionnés suffisent pour
faire ressortir ma pensée.
- Je crois que mon désir
était fort insensé, dit Henri; je
vois que, comme vous le supposiez, je me
séduisais moi-même. Je n'avais pas
considéré les choses sous le jour que
vous les avez présentées. Avec votre
manière de voir, on peut être heureux
dans la situation où l'on se trouve, quelque
humble qu'elle puisse être. Nous serions
certainement plus intéressés à
nos occupations journalières, si nous
pouvions avoir constamment à la
pensée qu'elles font partie de l'oeuvre de
Dieu sur la terre.
- C'est évident, répondit
M. Sévère; négliger des
devoirs qui nous incombent pour en choisir d'autres
que nous supposons devoir être meilleurs
serait une façon tout aussi étrange
de témoigner de son obéissance, qu'il
ne serait de m'apporter une page de Sophocle quand
je vous aurais demandé une page de Platon.
Vous pourriez supposer que la tâche que vous
vous imposez est plus difficile et qu'elle a un
plus grand mérite; mais ce ne serait pas ce
que je vous aurais commandé. La
pensée que dans tout ce que nous
entreprenons nous travaillons à l'oeuvre de
Dieu, et que ses yeux sont constamment sur nous
donne de l'importance à toute occupation.
Ne sont-ils pas nombreux ceux qui, comme
Henri, supposent qu'il serait glorieux de pouvoir
faire quelque grand sacrifice, et qui pourtant ont
de la peine à incliner leur volonté,
ou à se soumettre à la discipline
à laquelle les astreignent leurs parents ou
leurs instituteurs, oubliant que l'«
obéissance vaut mieux que les sacrifices,
et... que la graisse des béliers ? »
(34)
LE
REGISTRE.
Une mère écrivait dans un journal
l'histoire de sa fille, où elle la
représentait comme faisant des observations
rudes et désobligeantes à sa soeur.
Julia était lectrice assidue des journaux;
aussi son histoire ne lui échappa pas.
L'incident était vrai; mais elle n'aimait
pas à se l'entendre rappeler, et encore bien
moins à le voir paraître dans un
journal.
- Oh, maman! maman! je ne pense pas que
ce soit bien aimable de ta part d'écrire de
telles choses sur mon compte. Je ne tiens pas
à ce que tu ailles publier le mal que je
fais.
- Comment sais-tu que c'est de toi qu'il
est question? ton nom ne paraît pas.
Julia relut alors l'histoire à
haute voix.
- C'est moi. Je sais que c'est de moi
que tu parles là, maman. Je n'oserai
plus parler par devant toi, si
tu vas écrire de telles histoires.
- Souviens-toi, ma fille que Dieu te
demandera compte du passé, et que rien de ce
que tu dis ou fais, ou même de ce que tu
penses ne lui échappe.
La pauvre Julia était fort
contrariée de voir que sa mère
enregistrât les paroles désobligeantes
qui sortaient de ses lèvres. Elle ne tenait
pas à ce que la mémoire de sa
mauvaise humeur fût ainsi
perpétuée. Sans ce malencontreux
registre, elle n'aurait peut-être plus jamais
pensé à ces paroles; et pourtant
n'avait-elle jamais lu cette déclaration de
Jésus : « Je vous le dis : au jour du
jugement, les hommes rendront compte de toute
parole vaine qu'ils auront proférée
» ? Julia supposait que les paroles
inconsidérées qui s'étaient
échappées de ses lèvres
seraient oubliées, mais elle aurait dû
savoir qu'il est tenu un registre fidèle de
chacune de nos paroles et de chacune de nos
actions, et que nous serons un jour appelés
à en rendre compte.
J'ai connu des enfants sur lesquels un
registre de tous leurs actes tenu par leur
mère exerçait une puissante
influence, c'était pour eux un stimulant au
bien. Quand un tel registre est tenu à
l'école, et que tous les actes y sont
consignés, les élèves
s'acquittent généralement mieux de
leurs devoirs. Il en est de même à
l'école du Sabbat. J'ai récemment
entendu un directeur d'école du Sabbat dire
que l'école s'en irait à la
débandade dès qu'on cesserait de
tenir un registre exact de la fréquentation,
etc.
Il y a bien des années, un homme
qui comparaissait devant la cour d'assises fut
invité à raconter son histoire
librement, sans se gêner; on lui assura que
ses déclarations ne seraient pas
employées contre lui. Il commença
à s'exécuter; mais il n'en
était pas encore bien loin qu'il entendit un
grattement de plume de l'autre côté
d'un rideau. Il fut aussitôt sur ses gardes;
il savait que malgré la promesse qui lui
avait été faite, ses
déclarations étaient, couchées
sur le papier.
Sans que nous les puissions voir, et
dans le plus profond silence, les anges
enregistrateurs font un rapport terrible de nos
paroles, de nos actions, et même de nos
pensées. Nous en rendons-nous compte? et
nous posons-nous cette question solennelle entre
toutes : Quel est notre registre ?
Il n'y a pas longtemps, je lisais une
étrange liste. C'était le rapport
exact des crimes commis par un homme qui fut enfin
exécuté, avec les divers
châtiments qui lui avaient été
infligés pour ces fautes. Il avait
été écrit par le greffier du
tribunal d'une écriture fine, et mesurait
plus de trois mètres de long.
Quelle liste écoeurante de
crimes, pour une courte vie! Et pourtant cet homme
avait été autrefois un innocent
enfant. Une mère s'était sans doute
penchée sur lui avec amour, et il avait
probablement été l'orgueil et la joie
de son père qui le voyait déjà
par anticipation, grand, aimé et
respecté de ses semblables, Mais le jeune
homme choisit le sentier du vice, sans se soucier
du registre de sa vie, et il commit à la fin
un acte qui entraînait la peine capitale, de
sorte qu'il périt misérablement sur
l'échafaud.
Chers lecteurs, vous êtes jeunes
pour la plupart, et votre registre n'est que
commencé. Oh, pendant qu'il en est temps,
prenez garde à l'avertissement, et agissez
de telle façon que vous n'ayez pas honte du
registre de vos actes quand il sera mis à
jour devant Jéhovah, les anges et les
hommes. Ne prononcez que des paroles douces et
aimables, que vos pensées et vos aspirations
soient pures et nobles, faites, pendant que vous le
pouvez, tout le bien possible, et évitez
tout mal.
N'oublions pas que Dieu tient un
registre fidèle de tous les actes de notre
vie, et qu'au jour du jugement nous aurons à
rendre compte, même de chacune de nos
pensées. En ce jour, Dieu jugera toutes les
actions les plus secrètes des hommes :
« il mettra en évidence les choses
cachées dans les ténèbres, et
manifestera les desseins des coeurs. »
La bible nous parle aussi d'un autre
livre: c'est le livre de vie. Elle dit qu'aucun de
ceux dont le nom n'est pas écrit dans le
livre de vie de l'Agneau n'entrera au ciel. les
anges pèsent maintenant notre valeur morale.
Bientôt le registre se refermera, soit pour
la mort, soit par ces paroles: « Que celui qui
est injuste soit encore injuste, que l'impur soit
encore impur; et que le juste pratique encore la
justice, et que celui qui est saint se sanctifie
encore. » Il ne nous reste plus que fort peu
d'instants pour racheter le temps, et nous
préparer pour l'avenir. le registre de notre
vie sera bientôt examiné. Quel
sera-t-il ?
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