Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Un épisode de la guerre d'Amérique


Depuis plusieurs années la question de l'abolition de l'esclavage agitait violemment les esprits aux États-Unis. Un des plus ardents adversaires de l'esclavage était Abraham Lincoln. Or, en 1860, Lincoln ayant été élu président de l'Union, il se fit une profonde scission entre les États du sud, partisans de l'esclavage, et les États du nord, opposés à cette institution inhumaine, cruelle et abominable. Dix états déclarèrent se détacher successivement de l'Union et se constituèrent en Confédération indépendante. Ils élurent un président, adoptèrent une nouvelle capitale, Richmond, et opposèrent une armée à celle de l'Union.

Pendant quatre ans, les Confédérés livrèrent aux Fédéraux une suite de batailles où les succès et les revers se balancèrent longtemps. Enfin les Fédéraux l'emportèrent : Richmond fut prise et incendiée en avril 1865, et cette terrible catastrophe amena la capitulation des divers corps d'armée confédérés.

Un riche propriétaire du Nord, M. Owen, ardent patriote, crut de son devoir de pousser son fils unique à prendre les armes pour la défense de l'intégrité de l'Union et contre l'esclavage. Ce sacrifice lui coûta de grandes angoisses. Chaque jour il se préparait à la douloureuse nouvelle que son fils eût reçu quelque blessure, ou fût compté au nombre des morts. Mais quelque chose de bien autrement terrible vint le frapper : il reçut la nouvelle que le jeune homme avait été surpris endormi à son poste de sentinelle et qu'il avait été condamné, vu la gravité du cas, à être fusillé dans les vingt-quatre heures...
Consterné, le père était en proie à la plus douloureuse agitation, lorsque sa fille Blanche entra et lui tendit une lettre, disant d'une voix étranglée : « C'est de lui ! »

C'était, semblait-il, un message venu d'outre-tombe. Le père prit la lettre d'une main tremblante, mais n'ayant pas la force de la lire, la porta à un ami. Celui-ci l'ouvrit et lut à haute voix ce qui suit :

« Cher père,

Quand ma lettre vous atteindra, je ne serai plus. Cette pensée me parut terrible, mais maintenant toute terreur est passée. On m'a assuré que je ne serai ni lié, ni bandé ; je pourrai mourir en homme. J'avais espéré, cher père, que si je devais mourir, ce serait sur le champ de bataille, en combattant pour ma patrie ; mais être fusillé comme un malfaiteur, mourir pour avoir manqué à mon devoir, et presque trahi la patrie, ah ! mon père, cette pensée me fait horreur ! Mais il est nécessaire que tu saches tout, afin que tu ne te sentes pas humilié dans ton coeur ; plus tard tu pourras le faire savoir à nos amis et à mes camarades ; maintenant je ne puis ni ne dois en parler à aucun autre.

Tu sais que j'avais promis à la mère de Jacques Carr de prendre soin de son fils ; ainsi quand il tomba malade, je fis pour lui tout ce que je pus. Il n'avait pas encore repris ses forces quand il reçut l'ordre de reprendre le service. Presque aussitôt nous dûmes marcher rapidement, et durant toute la journée qui précéda la nuit fatale, je cherchai à le soulager, en portant outre mon bagage tout le sien. Vers le soir on nous fit marcher si rapidement que même les plus forts étaient abattus par la fatigue ; Jacques certainement serait tombé le long de la route s'il ne se fût appuyé sur mon bras. Nous arrivâmes au camp ; là je fus atterré d'entendre que Jacques devait monter la garde ; je lui dis aussitôt que je pouvais très bien prendre sa place ; mais j'étais, paraît-il, moi aussi trop fatigué ! Je m'endormis, et je crois que je ne me serais pas réveillé même à un coup de canon. On m'a dit que, vu les circonstances atténuantes, il m'est accordé un délai pour que j'aie le temps de vous écrire. Ne gardez aucun ressentiment à mon colonel, cher père ; il est si bon, il eût voulu me sauver, mais la loi militaire me condamne. Et moins encore vous devez accuser Jacques de ma mort : ce cher Jacques est désespéré et ne cesse de me supplier de le laisser mourir à ma place.

Je puis à peine penser à ma mère et à Blanche. Vous les consolerez, mon père, oh ! vous les consolerez ! Dites-leur que je meurs honnête, et qu'elles n'ont aucun motif d'avoir honte de moi. C'est une dure épreuve. Que Dieu nous aide ! Il est près de moi, et sa présence m'est bien précieuse. Je sais qu'Il ne veut pas que je périsse ; Il regarde avec compassion le pauvre pécheur humilié, repentant, qui ne cesse de crier à Lui ; oui, Il m'a donné l'assurance qu'Il me prendra auprès de Lui pour vivre avec Lui, mon Sauveur, dans une vie meilleure.

Ce soir, au crépuscule, je vous verrai par la pensée pour la dernière fois, à l'heure où, selon votre habitude, vous rentrez des champs; je vous vois tous m'attendant, comme il vous arrivait si souvent de le faire, mais je ne reviendrai plus... Que Dieu vous bénisse tous, mes bien-aimés père et mère et soeur, et pardonnez à votre Benjamin. »

Le même soir, la porte de la maison s'ouvrait tout doucement, sans bruit, et une enfant assez jeune sortait courant en hâte dans le sentier qui conduit à la ville. Il semblait qu'elle volât plutôt que de courir !

Deux heures après elle était à la station du chemin de fer, juste à point pour prendre un train de nuit. Pauvre Blanche ! elle allait à Washington implorer pour son frère la grâce du président de la république, Abraham Lincoln. Elle était partie sans que personne s'en doutât, laissant seulement un billet pour expliquer son départ à ses parents. Elle portait avec elle la lettre de Benjamin ; il lui paraissait impossible qu'un coeur tel que celui du président pût demeurer insensible s'il en entendait la lecture. À peine arrivée à New York, le compatissant conducteur du train se chargea de la faire entrer aussitôt dans un express qui partait pour Washington, vu que la vie du frère pouvait dépendre de quelques minutes de retard. Aussi, dans un temps incroyablement bref, Blanche arriva au terme de son voyage, et se trouvait à l'entrée de la maison du président.

Lincoln était occupé à examiner des papiers importants qu'il avait à signer, lorsque la porte s'ouvrit doucement et Blanche se trouva devant lui, les yeux baissés et les mains jointes.
- Eh bien ! ma fillette, que désires-tu de si bon matin ? dit-il d'un air bienveillant.
- La vie de Benjamin, monsieur, balbutia l'enfant.
- Benjamin ! Qui est Benjamin ?
- Mon frère, monsieur ; ils doivent le fusiller parce qu'il s'est endormi à son poste.
- Ah ! je m'en souviens, dit Lincoln, parcourant du regard quelques-uns des papiers qui étaient sur la table. Ce fut un sommeil fatal, mon enfant ; c'était un moment de grave péril, et des milliers de vies auraient pu périr par cette coupable négligence.
- Mon père le dit aussi, suggéra timidement Blanche, mais Benjamin était si fatigué, et Jacques si faible ! Il a fait la part de deux. Il incombait à Jacques et non à lui, mais Jacques était épuisé, et Benjamin n'a pas pensé que lui aussi l'était...
- Que dis-tu, ma petite ? je ne te comprends pas, voyons approche-toi, dit l'homme généreux, toujours content lorsqu'il pouvait trouver une excuse valable à une faute commise.

Blanche s'approcha. Lincoln lui prit la main, releva son visage pâle et angoissé, et l'encouragea à parler tranquillement. Alors elle lui raconta la triste histoire, et lui montra la lettre de son frère.
Le président la lut avec soin, puis sonna, écrivit quelques lignes en hâte et dit à un fonctionnaire :
- Expédiez cette dépêche immédiatement !

Se retournant vers Blanche, il ajouta :
- Retourne à la maison, ma chère enfant, et à ton père, qui eut le courage d'approuver la justice de son pays, alors que cette justice frappait son fils unique, tu diras qu'Abraham Lincoln estime une telle vie trop précieuse pour la laisser perdre. Retourne donc, ou, si tu veux, attends jusqu'à demain : Benjamin aura besoin de quelques jours de congé, et pourra retourner à la maison avec toi.
- Ah ! que Dieu vous bénisse ! dit l'enfant toute tremblante d'émotion.

Deux jours plus tard, le frère et la soeur rentraient, comblés de joie, sous le toit paternel. Le père les étreignant sur son coeur s'écria :
- Seigneur ! tu es bon et miséricordieux !

Lecteur, comme cette simple histoire est belle et émouvante ! Certainement ton coeur fut ému en la lisant ; tes larmes ont coulé sans doute en voyant ce jeune homme gracié. Il eût paru bien dur, n'est-il pas vrai, qu'il dût payer de sa vie un tel acte de dévouement envers un compagnon faible, maladif, ayant besoin de son aide. Je pense que Jacques Carr n'aura plus jamais oublié que son ami fut sur le point de perdre la vie par amour pour lui et que, par un effet de la grâce de Dieu, il aura senti croître et se multiplier son amour à son égard.

S'il n'eût pas été reconnaissant pour les bienfaits reçus, il aurait été ingrat et méchant. Et toi, lecteur, n'as-tu jamais pensé que tu as un Ami, qui t'a aimé d'un amour infini, et a fait pour toi infiniment plus que Benjamin pour Jacques ?

Peut-être me demanderas-tu surpris : « Qui est cet ami dévoué ? Je ne le connais pas et ne sais de quoi je dois lui être reconnaissant ! »
Je te dirai qui il est et ce qu'il a fait pour toi. C'est Jésus Christ, le Fils de Dieu, qui est venu dans ce monde pour souffrir et mourir pour toi : Il est mort sur la croix pour toi, pour moi, pour tous. « Il a été blessé pour nos transgressions, meurtri pour nos iniquités », peuvent dire tous les pécheurs qui sont venus à Lui et ont accepté son sacrifice : par l'efficace du sang du Fils de Dieu qui a coulé sur la croix, ils sont purifiés de tous leurs péchés.

Hélas ! tous peuvent dire : « Nous avons tous été errants comme des brebis ; nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin ; et l'Éternel a fait tomber sur lui l'iniquité de nous tous. II a été opprimé et affligé, et il n'a pas ouvert sa bouche, il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n'a pas ouvert sa bouche. » (Esaïe 53, 5-7.)

Lecteur, as-tu accepté Jésus comme ton Sauveur ? as-tu été lavé dans son sang ? L'aimes-tu parce qu'Il t'a aimé le premier ? Si tu n'as pas encore reçu le don de Dieu, Jésus, le tendre Ami du pécheur, cherche-le tandis qu'on le trouve ; invoque-le tandis qu'Il est près. Serait-ce en vain que Jésus serait mort pour toi? Pourquoi ne serais-tu pas un de ces bienheureux dont la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert ? un de ceux auxquels il a donné le droit d'être enfants de Dieu, qui de leur coeur peuvent chanter :

« Je la connais cette joie excellente
Que ton esprit, Jésus, met dans un coeur ;
Je suis heureux, oui, mon âme est contente
Puisque je sais qu'en toi j'ai mon Sauveur. »

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