Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Vous serez mes témoins

Chapitre XV
NOUVELLE SOUFFRANCE ET DÉLIVRANCE

 On m'a rapporté les paroles d'une personne du village : « Comment cela se fait-il, disait-elle, que les Z., qui parlent sans cesse de confiance en Dieu, travaillent plus que tous, comme si la terre allait leur manquer sous les pieds ? »

Oui, je juge les autres, et pourtant nous en avons assez à porter pour notre compte. Oui, c'est vrai, le dieu-Travail règne aussi chez nous. De bon matin jusque tard le soir il faut courir, courir, les jours ne sont jamais assez longs ! Le dimanche, mon pauvre mari est si exténué qu'il ne peut que dormir. Il s'endort parfois même le matin, en faisant le culte, tant il est fatigué. Et pourtant nous avons toutes les machines les plus modernes et, cette année, un bon domestique. Il me semble quelquefois qu'il y a comme une malédiction, le travail augmente toujours. C'est comme si Dieu disait : « Ah ! vous voulez mettre le travail en premier ! eh ! bien, allez-y jusqu'à ce que vous succombiez à la tâche ! » Et puis, il y a si souvent des bêtes malades, ou qu'il faut vendre à perte, que le profit est presque nul. Oui, c'est bien ainsi que le dit l'Ecclésiaste : « ... travail et poursuite du vent ! » Nous avons lu le prophète Aggée dernièrement, et j'ai dit à mon mari : « Tu vois, c'est comme pour nous ! Nous travaillons pour notre maison et Dieu souffle dessus ! », chap. 1. 9. Oh ! si nous pouvions mettre Dieu en premier là aussi, je suis sûre que sa bénédiction reposerait sur nous. N'est-il pas dit : « En vain vous levez-vous matin, vous couchez-vous tard... Il en donne autant à Ses bien-aimés pendant leur sommeil. » Psaume 127. 2.

La Parole de Dieu est pourtant vraie, pourquoi manquer de confiance à ce point ? Oh ! je souffre terriblement en pensant que nous ne rendons pas un bon témoignage... Le travail est là, il faut le faire en sa saison, oui c'est vrai, je le reconnais, mais je sens toutefois que nous ne sommes pas dans une bonne voie. Le Seigneur Jésus dit, Luc 21. 34 : « Prenez garde à vous-mêmes de peur que vos coeurs ne soient appesantis par la gourmandise et l'ivrognerie, et par les soucis de la vie, et que ce jour-là ne vous surprenne inopinément... » Nos coeurs sont appesantis... non par les soucis proprement dits, mais par le travail...

Tous les produits agricoles baissent sans que les autres choses suivent ; il y a surproduction de lait et de tout, nous sommes parfois si serrés que nous ne pouvons plus donner la dîme qui serait pourtant bien minime, non que nous voulions retourner à la loi, cela est plutôt une indication, mais c'est si bienfaisant d'avoir toujours là quelque chose dans la « boîte du Seigneur », et quand une détresse frappe à la porte, on donne plus joyeusement sachant que cet argent ne nous appartient pas.

Toutes ces choses ne troublent pas la paix intérieure... mais oh ! j'aimerais tant que notre vie puisse s'accorder entièrement avec nos paroles. N'est-il pas dit dans Malachie 3. 10 : « Éprouvez-moi par ce moyen, dit l'Éternel des armées, si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux et ne verse pas sur vous la bénédiction jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place ? » Certains prétendent que cette promesse était pour l'ancienne alliance, que maintenant nous avons les impôts de toutes sortes, etc., mais je suis sûre que c'est encore pour nous, je l'ai assez expérimenté autrefois. Il y a toujours une grande bénédiction à prendre Dieu au mot. Oh ! pourquoi ne suis-je pas libre de le faire ? Depuis quelque temps, j'éprouve un besoin intense de communion fraternelle et de me replonger dans une atmosphère spirituelle. Il me fut alors possible d'aller deux jours à la Convention de M. J'en jouissais beaucoup, quoique regrettant d'y être seule Joseph étant retenu à la maison par l'ouvrage. Ce dont je jouis le plus dans ces grandes assemblées, c'est de voir tant de belles figures de chrétiens. Visages sereins et paisibles de vieillards; ils ont lutté et souffert, mais ils ont tout surmonté par la grâce de Dieu. Visages radieux de jeunes, avec Dieu l'avenir est illuminé. Oui, nous ne sommes pas seuls, nous sommes une nuée de témoins...

Le matin du second jour, comme je faisais mon culte personnel, je lisais le livre de Daniel ; tout à coup les paroles du chapitre 6, verset 27, s'illuminèrent pour moi et je sentis que je pouvais m'y appuyer de toutes mes forces. « Il (Dieu) sauve et Il délivre et Il opère des signes et des prodiges dans les cieux et sur la terre ; c'est Lui qui a sauvé Daniel de la puissance des lions ! » je ne pus que louer et remercier Dieu sachant qu'Il pouvait aussi nous délivrer de la puissance du travail et qu'Il allait s'occuper de nos affaires afin que nous puissions glorifier Son nom de toutes manières. Oui, dans le calme et la confiance, j'attendrai...

Au printemps avait eu lieu un concours. La place de tenancier du café de Tempérance du village voisin étant à repourvoir. Cela nous tentait beaucoup, nous pensions que c'était une occasion splendide de travailler parmi la jeunesse ; nous rêvions de créer un foyer chaud et accueillant où pourraient se réfugier les sans-famille. Après avoir examiné sérieusement la question devant Dieu, nous sentîmes que nous pouvions poser notre candidature, mais, à notre grand étonnement, nous n'eûmes pas la préférence. Certes, la personne qui l'eut en avait plus besoin que nous, mais alors ?
Maintenant nous comprenons, cela a ouvert une porte quoique ce n'était pas celle que nous pensions.

Un jour, mon beau-père dit à mon mari : « je ne pourrai plus t'aider comme je l'ai fait jusqu'à présent, tu ne peux continuer seul avec un domestique non plus. Le plus simple serait de louer tes terres, d'avoir davantage d'abeilles, et puisque ta femme aime cuisiner et que vous avez plusieurs chambres libres, vous pourriez peut-être prendre des pensionnaires en été ? Qu'en dis-tu ? »
Quand mon mari me rapporta cette conversation, je ne pus que louer Dieu et le remercier, c'est Lui qui incline les coeurs comme des ruisseaux d'eau.
Certes, je ferai n'importe quoi pour m'aider. Le ménage ne me fatigue pas et c'est pourtant plus intéressant de travailler pour les gens que pour les bêtes. Il y aura là une occasion de faire quelque chose pour Dieu peut-être.

Quelques mois plus tard, mon mari se trancha à moitié un doigt à la scie à ruban ; le tendon fut coupé et le majeur de la main droite resta paralysé. Impossible de traire désormais. Ce fut encore une claire indication.
Il y a bien longtemps que nous n'avons été aussi heureux. Les choses semblent s'arranger d'elles-mêmes. Oui vraiment, celui qui se confie en Dieu ne sera pas confus !

Nous avons décidé de mettre la dîme de côté coûte que coûte, et voici que tout de suite nous nous aperçûmes que la bénédiction de Dieu reposait de nouveau sur notre maison. Joseph disait à tout moment : « Tiens, il y a plus de pommes de terre que je ne l'avais pensé ! » Et c'est pour toutes choses ainsi. il semble aussi que Dieu développe notre savoir-faire pour que les choses durent davantage. Quel Dieu merveilleux nous avons

Joseph entra un jour dans la cuisine et me trouva exténuée sur une chaise. Je venais de terminer un grand repassage.
- Crois-tu encore que Dieu s'occupe des plus petits détails de notre vie ? me demanda-t-il.
- Oui, je le crois ! répondis-je fermement.
- Alors, puisqu'Il sait l'ouvrage que tu as, pourquoi ne te donne-t-Il pas les forces nécessaires ?

Je restai un moment sans répondre, puis :

- Tu sais, ce n'est pas Dieu qui est fautif, c'est moi ! Premièrement, j'aurais pu ne pas forcer et laisser une partie du repassage pour demain ! Secondement, Dieu ne nous a pas créés pour repasser, c'est nous qui avons compliqué notre vie de toutes manières ; il y a bien des choses que j'aurais pu plier soigneusement et mettre ainsi dans l'armoire. C'est sûr qu'il faut faire bien tout ce que l'on fait, mais vouloir que son linge soit repassé à la perfection, c'est aussi l'orgueil de la vie !

Cela m'a ouvert les yeux sur bien des choses, et j'ai cherché à simplifier notre vie autant que possible. C'est vrai, on accuse souvent Dieu quand c'est nous-mêmes qui sommes fautifs de notre fatigue ou de surmenage.

Deux pasteurs très évangéliques et vivants sont venus tenir une série de réunions ici. « Croyez-vous que Dieu se contente de ce que vous êtes ? » disaient-ils entre autres.

Ce fut un bouleversement général au village, on était si peu habitué à pareil langage ! Le dernier soir, plusieurs personnes restèrent, ce fut émouvant. Les jours suivants, quelques jeunes se convertirent encore, ce qui fait que presque toute la jeunesse du village fit profession de s'être convertie. Est-ce l'aube du Réveil ?
Oui, je commençais de le croire, un mouvement semblait se dessiner, il y avait des personnes travaillées et des réconciliations... Mais Satan n'a pas perdu son temps et il trouva vite quelque chose pour rendormir ceux qui commençaient à se frotter les yeux.

En ouvrant le journal régional, je fus atterrée en lisant qu'une séance cinématographique aurait lieu « au Temple », au profit de l'église, la semaine suivante. C'était un film « religieux » paraît-il, mais oh ! comment est-ce possible que pour de l'argent, on risque de perdre de précieuses âmes pour lesquelles Christ est mort ! je ne pus que tomber à genoux et, déployant la feuille, je dis : « Seigneur, tu vois, tu vois ce qui se passe ! Oh ! prends soin de Ta gloire ! Ils ne savent ce qu'ils font ! » Je souffrais terriblement en voyant cet aveuglement après ces merveilleuses réunions où l'Esprit de Dieu agissait de façon si manifeste !
Le lendemain quelqu'un dit railleusement : « Il paraît que le Réveil continue, il y a cinéma à l'église ! » Oh ! pourquoi les chrétiens ont-ils les yeux si bouchés ? Pourquoi ne pas croire que Dieu peut envoyer l'argent nécessaire ? Quand les chrétiens sont réveillés, les porte-monnaie le sont aussi !
Et voyez ce qui arriva ! L'opérateur du cinéma voulant préparer son appareil, eut toutes les peines du monde à trouver la clef du temple. Enfin il réussit à la dénicher, cela aurait dû lui ouvrir aussi un peu les yeux ! Le soir, les gens s'assemblaient nombreux, tout heureux de pouvoir jouir du cinéma sans aller dans le monde ( ?), et voilà, pas de film ! Téléphones, recherches et pour finir on découvrit que le film n'avait pas été envoyé par suite d'une erreur de dates ! Il fallut renvoyer la foule.
N'empêche que cela a enrayé le Réveil, mais nous continuerons à prier jusqu'à ce que nous l'ayons. Ce qui me fait de la peine, c'est de voir le grand nombre de chrétiens qui ne veulent d'un Réveil à aucun prix : « Tout va bien, disent-ils, pourquoi voudriez-vous tout bouleverser ? » Tout va bien, tout va bien ! comment faut-il être pour trouver cela !

Quelques jeunes gens venaient déjà chez nous régulièrement, mais J'avais un ardent désir de m'occuper des jeunes filles ; j'en parlai au Seigneur afin que Lui arrange les choses, si cela était selon Sa volonté.

Un soir, deux jeunes filles vinrent me demander si je voulais apprendre des chants à la jeunesse, car c'était la coutume qu'elle se fasse entendre à la fête de l'arbre de Noël du village, l'institutrice qui s'occupait de cela les autres années refusait de le faire.
D'abord, interdite, je ne sus que répondre et je leur dis de venir le lendemain chercher la réponse. Serais-je capable de leur enseigner des chants ? Puis, je compris que c'était là l'occasion demandée à Dieu et j'acceptai.

Après chaque exercice nous lisons un verset et nous prions. Quand Noël fut passé, et les chants exécutés de manière satisfaisante, je demandai : « Voulons-nous continuer de nous réunir pour étudier la Parole de Dieu, prier et chanter ? je pourrais vous apprendre de nouveaux cantiques. » Toutes furent d'accord, et ainsi nous avons chez nous, un soir par semaine, de petites études bibliques très bénies. Nous suivons la même méthode qui nous avait si bien réussi à l'Union chrétienne.
Le samedi soir, nous avons également chez nous, de petites réunions de prières bien suivies surtout par les jeunes.
C'est une nouvelle branche d'activité qui me cause de bien grandes joies. Quel encouragement de voir ces jeunes croître, tels de jeunes plantes saines, dans la grâce et la connaissance de Dieu. Que Dieu est bon ! s'il m'a repris mon petit garçon, il m'a rendu de grands enfants spirituels.

Un homme du village voisin avait assisté aux réunions de ces prédicateurs de Réveil. Il en fut bouleversé. Ayant appris qu'il ne mangeait et ne dormait plus, une amie qui était en séjour chez moi alla le voir.
- Oui, je crois, je sens que tout ce que j'ai entendu est vrai, mais je ne puis me convertir, cela impliquerait trop de choses pour moi, cela me coûterait trop, disait-il.

Il avait une maladie de coeur très avancée, il le savait et pourtant la crainte des hommes le retenait... Trois semaines plus tard, on le trouvait mort dans son écurie... le coeur avait cédé.
« Que donnerait un homme en échange de son âme ? »

Ce qui me semble parfois extraordinaire, c'est comme le goût de la lecture romanesque m'a passé. C'est réellement ma Bible qui occupe la première place ; je ne puis plus me passer d'elle, j'en ai presque une faim physique, et ensuite seuls, les livres parlant de Dieu, de mon Sauveur et de ses voies m'intéressent, ou alors des biographies. Autrefois, cette lecture-là m'aurait semblé suprêmement ennuyeuse. J'aime aussi parcourir le journal ; la politique m'intéresse, car je vois comme toutes choses se préparent pour le retour de notre Seigneur Jésus-Christ.

En rendant visite un jour à maman, j'ai compris une chose que j'avais seulement pressentie confusément jusqu'alors. Maman a été aussi une grande lectrice, mais maintenant elle sent qu'elle n'a plus le droit de perdre du temps à lire des fictions qui encombrent son cerveau de toutes sortes d'idées. Oui, quand nous pensons à des personnages imaginaires dont nous venons de lire les aventures, et ceci c'est comme Pascal le disait déjà des spectacles : « Ce sont les plus beaux et les plus innocents en apparence, qui sont les plus dangereux, car ils semblent d'autant plus enviables et éveillent le désir d'éprouver aussi des sentiments si aimables et si délicats. » Pendant ce temps Dieu est mis à la porte quand c'est de Lui que devraient être occupées constamment nos pensées.

Maintenant je comprends aussi pourquoi le cinéma est nuisible au chrétien, même quand la pièce est bonne ou anodine ; les films passent et repassent dans notre mémoire, impossible de penser à deux choses à la fois. Il arrive encore parfois, quand je m'agenouille pour prier, que les films vus il y a pourtant plus de dix ans, me reviennent à la mémoire et je dois lutter pour qu'ils me laissent jouir de la communion avec Dieu.
- Vous voulez donc tout nous prendre ? me disait quelqu'un auquel je faisais part de ces réflexions.
- Tout ? Mais ce que vous avez tant de peine à lâcher vous a-t-il donné le bonheur ? De courts moments de plaisir peut-être ! Ah ! si vous saviez la joie profonde, intense que produit la vie livrée complètement ! Le bonheur ne dépend pas de telles distractions, mais de l'harmonisation de notre volonté avec celle de Dieu. Comme ces choses vous importeraient peu si vous connaissiez cela ! La réalité est si merveilleuse que toute fiction paraît bien terne à côté !

Et puis rappelons-nous toujours que nous avons été rachetés de notre vaine manière de vivre, qui nous avait été enseignée par nos pères, non par des choses corruptibles, de l'argent ou de l'or, mais par le sang précieux de Christ... 1 Pierre 1. 18-19. - Et vous n'êtes pas à vous-mêmes, car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps. 1 Corinthiens 6.20.


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Chapitre XVI
ADORATION

 Un jeune coutelier vient au village une fois par mois environ. Il offre sa marchandise et prend les couteaux à aiguiser. Une fois, comme j'allais chercher ma bourse, la voix intérieure me dit : « Demande-lui s'il est prêt à aller à la rencontre de son Dieu ! » je commençai à argumenter : « Mais je ne puis lui poser cette question de but en blanc ! » Demande-le-lui, répéta la voix. « Mais il est catholique, il ne comprendrait peut-être pas ! Si seulement j'avais une brochure, je la lui donnerais, mais je n'ai justement rien qui convienne sous la main... » Finalement je le laissai repartir sans rien lui dire. Je préparai quelques traités pensant les lui donner la prochaine fois qu'il reviendrait. Les mois s'écoulèrent sans que je le revoie... Un jour, une voisine me dit :
- Savez-vous que le jeune E., le coutelier, est mort ?
- Comment, m'écriai-je bouleversée, quand ?
- Au mois de.... Je crois.

C'était quelques semaines après sa tournée ici. Misérable servante que je suis, oh ! pourquoi ai-je désobéi à mon Maître ! Je ne me pardonnerai jamais cela. Non, je ne désobéirai plus lorsque Dieu m'ordonnera de faire ou de dire quelque chose pour Lui, c'est trop sérieux !
Le père du jeune homme passa un jour, je lui parlai de son fils.
- Il n'a pas été malade longtemps, répondit-il, et il est mort comme un saint ; on venait le voir pour être édifié. »

Cela me consola un peu ; peut-être que Dieu aura trouvé quelqu'un de plus obéissant que moi. N'empêche que j'ai perdu là une belle occasion de rendre témoignage.
Depuis quelque temps, j'ai le sentiment qu'il y a quelque chose de défectueux dans mes prières. Certes la louange, l'action de grâces, l'intercession y ont leur part, mais il y manque cette adoration pour Dieu qu'ont le catholique, par exemple, ou le païen devant ses idoles.

J'ai relu le chapitre de l'adoration dans le livre : « Ce que la Bible enseigne », du Dr. Torrey. Pourquoi n'y ai-je pas prêté attention plus tôt ? Et voici ce que j'y trouvai entre autres :
« L'adoration est un acte bien défini dont la nature est très nettement indiquée dans la Bible. C'est l'âme se prosternant devant Dieu dans l'amour le plus ardent et la contemplation la plus profonde de Dieu Lui-même. La racine du mot hébreu traduit par adorer dans l'Ancien Testament veut dire - se courber jusqu'à terre. Quelqu'un a dit très justement : « Dans la prière nous sommes occupés de nos besoins ; dans l'action de grâces, de nos bénédictions, dans l'adoration nous nous absorbons en Dieu Lui-même. »
Et plus loin, tout le chapitre devrait être cité, mais je ne mentionne que ce qui m'a le plus frappée :
« Nous devons l'adoration à Dieu. C'est son dû. Nous devons à l'homme : l'amour ; aux parents : l'obéissance ; à Dieu : l'adoration, le culte. C'est notre premier devoir envers Lui. Il est la Sainteté, la Sagesse, la Puissance absolue. Il est l'Infini, le Parfait par excellence et l'attitude qui nous convient en Sa présence est celle de l'humilité profonde, dans laquelle, courbés devant Lui, nous contemplons et adorons Son infinie beauté, Sa gloire, Ses attributs, en un mot, Sa personne même. Si nous n'adorons pas Dieu, nous Lui dérobons ce qui Lui est dû. Il ne suffit pas de Lui obéir, de Le prier, de Lui rendre grâces, de chercher à Le servir et à faire Sa volonté. il nous faut l'adorer. Avez-vous jamais adoré Dieu ? Combien de temps passez-vous chaque jour dans l'adoration, l'adoration pure et simple, prosternés dans le silence et la contemplation ? »

Il y a plus de dix ans que je suis convertie, et pourtant il faut que je l'avoue à ma honte, je ne sais pas ce que c'est qu'adorer... Autour de moi personne n'en parle et n'a l'air d'en savoir plus que moi sur ce sujet. Et voici je m'aperçois que j'ai frustré Dieu de ce qui Lui est dû, toutes ces longues années... « Mais l'heure vient et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce sont là les adorateurs que le Père demande. » Jean 4.23.
Depuis ma petite enfance, je connais ce verset par coeur et pourtant je n'en ai encore jamais saisi le vrai sens. Je lis plus loin :
« Dieu demande de vrais adorateurs. La chose que Dieu exige des hommes par-dessus toutes les autres, c'est l'adoration. Son désir suprême c'est que les hommes l'adorent. Il cherche des adorateurs... Quelqu'un a dit que nous étions sauvés pour servir. C'est vrai, mais ce qui est encore plus profondément vrai, c'est que nous sommes sauvés pour que nous puissions adorer. L'oeuvre entière de la Rédemption atteint son point culminant et son accomplissement suprême dans un corps spirituel composé d'hommes et de femmes assemblés et rendus capables d'adorer Dieu. Nous devons adorer sur le terrain du sang répandu de Jésus-Christ. Il n'y a pas d'autre voie d'accès jusqu'à Dieu que celle-ci.

» Nous devons adorer par l'Esprit de Dieu. Les hommes cherchent à faire les choses qui plaisent à Dieu pour s'acquérir des mérites, de leur propre initiative et par leurs propres forces. Mais Dieu n'agrée pas cette adoration quoique ceux qui l'offrent puissent être sincères et très zélés à cet égard. Ce n'est pas ce que Dieu cherche. Il demande des adorateurs dans l'Esprit et qui n'aient aucune confiance dans la chair. Pour adorer comme il convient, nous devons reconnaître l'impuissance totale de la chair et adorer d'une manière que Dieu agrée. Nous devons nous rendre compte du danger d'infiltrations charnelles jusque dans notre adoration. Nous oubliant nous-mêmes, nous devons nous en remettre au Saint-Esprit pour qu'Il nous inspire notre culte. La première chose que nous ayons à faire, lorsque nous venons adorer, c'est de reconnaître notre propre incapacité et de regarder au Saint-Esprit pour nous enseigner. C'est Lui qui doit nous mettre en présence de Dieu et dans Sa contemplation... Lorsqu'Il a découvert la véritable adoration, le Père est satisfait. C'est ce qu'Il cherche. L'adorateur est satisfait. Il a trouvé la joie la plus haute... Il n'y a pas de joie plus élevée, plus profonde, plus pure que celle qui jaillit de la contemplation de Dieu pendant que nous l'adorons.

» L'adoration nous délivre de l'orgueil et nous révèle notre faiblesse et notre indignité. Il est vrai que la puissance nous est donnée en réponse à la prière définie, mais ce n'est pas seulement en réponse à la prière. La puissance appartient à Dieu et lorsque nous nous mettons et demeurons en contact avec Dieu dans l'adoration, notre âme est remplie de puissance. La force spirituelle ressemble, de bien des manières, à la force électrique, et de même qu'un corps réceptif peut être chargé d'électricité par l'isolation et le contact avec une source quelconque d'énergie électrique, de même nous pouvons être chargés de l'énergie divine par la séparation d'avec le monde et ce contact avec Dieu que nous trouvons dans l'adoration. Pendant que nous adorons, la puissance de Dieu se déverse en nous. Les nuits passées en contact avec Dieu, prosterné devant Sa face, en adoration, sont suivies de jours de puissance dans le contact avec les hommes. La cause secrète et principale du manque de puissance dans le service, à notre époque, c'est l'absence d'adoration dans nos relations avec Dieu Lui-même. »

Je fermai mon livre et je tombai à genoux, bien décidée à y rester jusqu'à ce que j'aie pu adorer Dieu en esprit et en vérité. Je suppliai le Saint-Esprit de m'enseigner à adorer et cela dans le sentiment que ce n'était qu'à cause du précieux sang versé de mon Sauveur que j'osais ainsi m'approcher du Dieu vivant et trois fois saint. Ce fut d'abord une terrible lutte. Satan me soufflait que c'était pour avoir de la puissance que je désirais adorer. Je criai à Dieu, lui qui sait ce qui se passe dans nos murs, lui disant que je voulais l'adorer pour que Son coeur de Père soit satisfait, et je me mis à réciter le verset 12 du septième chapitre de l'Apocalypse : « La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu aux siècles des siècles... » Puis : « Mon âme, bénis l'Éternel ! et que tout ce qui est en moi bénisse Son saint nom ! » Psaume 103. 1.

Ce qui se passa alors en moi, nulle parole humaine ne peut le décrire ! je sus alors la profonde signification du mot adorer ! Tout ce que je venais de lire était vrai, vrai et au-delà ! Maintenant ma plus grande joie est de me retirer à l'écart et de me prosterner devant mon Dieu. Non, aucune joie terrestre ne peut être comparée à celle-là. Oui, Dieu nous a créés pour Lui et Lui seul peut nous satisfaire entièrement. Quand je suis très fatiguée, il n'y a rien qui me réconforte aussi promptement. Je me suis aussi aperçue que lorsque je voulais éprouver le bonheur que procure l'adoration, la communication ne s'établissait pas... C'est Dieu seul, pour Lui seul que nous devons rechercher, le Donateur et non les dons... et alors nous avons toutes choses par-dessus...
Certes je ne néglige aucun de mes devoirs de mère ou de femme de ménage, j'expérimente que l'amour rend ingénieux et que la joie de l'Éternel est ma force !
Dieu est si peu connu même dans nos pays christianisés depuis des siècles. Chacun se fait un Dieu à son idée et à sa mesure, on l'appelle parfois le bon Dieu... caricature ! Désormais tous mes efforts tendront à révéler le Dieu vivant et vrai autour de moi. Il faut un retour à la Parole de Dieu intégrale, non seulement à la lettre, mais avec tout ce que cela implique pour nous de foi en Dieu ; c'est là seulement que nous apprendrons à Le connaître. Et, chose merveilleuse, nous avons le Saint-Esprit pour nous l'éclairer, Lui qui l'a inspirée.

Un tout jeune garçon me racontait un jour, qu'à une séance de l'Union chrétienne, ils s'étaient mis quelques-uns à discuter sur la Bible.
- Voyez-vous, disait l'un, j'ouvre ma Bible au hasard et je lis, mais je vous avoue que je n'y comprends pas grand-chose !
- Ah ! ça t'étonne ! lui répondit notre jeune ami, essaie de prendre un autre livre, de lire une phrase ici et là ! Si tu ne sais pas de quelle histoire il s'agit, crois-tu que tu comprendras ! La Parole de Dieu doit être lue avec suite, en priant d'un coeur droit, et tu verras alors si tu ne changes pas d'idée !

Que c'est beau de voir comme le Saint-Esprit guide et donne la réponse juste à tous ceux, si jeunes soient-ils, qui Le laissent agir en eux !
Un autre me disait une fois : « Tout est instable autour de nous, comme il fait bon pouvoir s'appuyer sur le Roc de la Parole de Dieu ! »


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Chapitre XVII
PUISSANCE DE LA PAROLE DE DIEU

Une de nos amies était dans une maison de santé ; elle m'écrivit me demandant un Nouveau Testament en gros caractères, sa vue ayant baissé. Je lui en envoyai deux ; elle en donna un à une de ses compagnes qui se mit à le lire attentivement. Une ou deux fois celle-ci fit une réflexion à notre amie et celle-ci en conclut qu'elle le comprenait bien. Quelques semaines plus tard elles quittaient la maison de santé heureuses et guéries.

Un jeune homme incrédule de notre connaissance eut un terrible accident de motocyclette. À vues humaines et malgré que des sommités médicales aient été consultées, il ne pourrait plus marcher. Après de longs mois d'hôpital, quelqu'un lui donna un Nouveau Testament ; il se mit à le lire et, convaincu, il se convertit, puis sa jambe se remit, au grand étonnement des médecins.
- Avez-vous prié pour être guéri ? lui ai-je demandé.
- Non, pas seulement, mais plus j'avançais dans la lecture de la Parole de Dieu, et mieux je me sentais !

Ainsi la seule lecture du Nouveau Testament guérit son âme et son corps !
J'ai eu une grande joie de causer avec ce jeune homme, tout rayonnant, et j'ai pu constater, une fois de plus, à quelle parfaite unité arrivent ceux qui se laissent conduire par le Saint-Esprit ; quoique complètement étrangers auparavant, nous avions les mêmes idées, les mêmes vues. Quel Dieu merveilleux nous avons,! n'est-Il pas digne d'être cru et adoré ?

Un jour, nous étions quelques personnes réunies ; je leur parlai de mon Sauveur...
- Oh ! fit l'un, c'est prouvé que la Bible n'est pas entièrement vraie.
- Prouvé par qui ? demandai-je.
- Par les savants, la science, dit-il vaguement et assez embarrassé.
- Les savants ! repris-je, mais il y en a des plus illustres qui ont cru en Dieu, voyez Pasteur, Newton, Faraday, etc. Et maintenant qu'on a fait tant de découvertes archéologiques confirmant la Bible, ceux qui ont écrit des piles de volumes pour en montrer les soi-disant erreurs auront perdu leur temps, car les pierres commencent à crier !
- Pauvre petite, me dit un autre, si vous aviez lu les livres que je possède, vous changeriez bien vite d'idée !
- C'est que, dis-je, ceux qui parlent mal de Dieu ne le connaissent pas ! Ils n'ont vu le plus souvent que le Dieu des chrétiens qui les entourent, un Dieu rapetissé à des formes et des cérémonies, un Dieu déformé, tordu, méconnaissable ! Ah ! s'ils connaissaient le vrai Dieu ! mais le plus souvent on préfère ne pas le connaître et suivre sa propre voie. Tenez, prêtez-moi vos livres, ils ne peuvent me faire du mal, ce que je possède est si merveilleux que je n'ai nulle envie de le troquer contre autre chose. Je les lirai, mais à une condition ! Prenez un Nouveau Testament, mettez de côté vos préventions, demandez à Dieu sincèrement de vous éclairer, puis lisez-le en suivant, page après page, et le matin de préférence. Est-ce dit ?

Il refusa, il pressentait la puissance du Livre et il préférait rester sans Dieu et sans espérance dans le monde.
Ce qui me fait souvent de la peine, c'est de constater l'incrédulité invétérée des chrétiens et pourtant n'est-il pas dit dans la première épître de Jean 5. 10 : « Celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur... » Ce n'est pas peu de chose que cela : faire passer Dieu pour un menteur ! Et n'est-ce pas ce que nous faisons souvent quand nous ne voulons pas nous approprier Ses promesses, car il est dit : « Car autant il y a de promesses de Dieu, en Lui est le oui et en Lui l'amen à la gloire de Dieu... » Il Corinthiens 1. 20.

Dieu nous aime, oh ! plus que nous pouvons nous l'imaginer ! Il nous attend, Il voudrait répandre sur nous Ses meilleures bénédictions, mais notre incrédulité Lui retient les mains.
« Mais, entend-on souvent dire, on ne peut pourtant pas se croiser les bras et laisser Dieu tout faire ! Il faut se débrouiller aussi bien que l'on peut et demander à Dieu de bénir nos travaux ! »
Ou comme quelqu'un me disait un jour:
- Il est pourtant mis dans la Bible : « Aide-toi, le Ciel t'aidera »
- Ah ! vraiment ! fis-je amusée, pourriez-vous m'indiquer dans quel livre et quel chapitre cela se trouve ? C'est tout simplement la morale d'une fable. Notre Dieu dit tout le contraire, voyez le Psaume 37, verset 5 : « Remets ta voie sur l'Éternel, confie-toi en Lui et Lui il agira... » Ce que Dieu dit est vrai, et je l'ai expérimenté maintes fois.
- Oui, mais... croyez-vous que l'on peut se confier en Dieu pour tout et en toutes circonstances ?
- Oui, mille fois oui ! « Goûtez et voyez comme l'Éternel est bon ! Bienheureux l'homme qui se confie en Lui » Psaume 34.8. Est-ce assez clair ? Que vous faut-il de plus ?

Quand le printemps fut là, on me demanda:
- Comment allez-vous faire pour trouver des pensionnaires ? Mettrez-vous des annonces dans les journaux ?
- Non, non, je ne ferai rien de tout cela, Dieu sait que j'aimerais en avoir, et Il sait qui il me faut. Ce n'est pas seulement une question de gros sous pour moi. Dieu nous enverra ceux qui pourraient nous faire du bien spirituellement ou auxquels nous pourrons en faire.

Avec un sourire un peu sceptique, on me laissa tenter l'expérience.
La même semaine, je recevais deux téléphones, coup sur coup ; on me demandait de prendre une jeune dame et une demoiselle âgée. Quoique mes préparatifs ne fussent pas tout à fait achevés, j'acceptai. Quand ces personnes arrivèrent, elles furent bien surprises de se reconnaître quoique ne venant pas du même endroit. Nous en fûmes bien aise car ainsi elles se tiendront compagnie l'une l'autre.
Elles étaient toutes deux malades des nerfs quoique à des degrés différents. Les faibles ont de la peine à suivre le mouvement échevelé de la vie moderne.
La demoiselle est une chrétienne. Une chrétienne qui cherche toujours du nouveau. Elle avait entendu parler, par une connaissance commune, que nous fondions (?) une nouvelle secte, et elle avait eu de suite envie de voir ce que c'était. Elle fut bien étonnée et un peu déçue de voir ce que nous étions tout simplement : « Sur l'ancien et bon chemin » ! Pauvre Mlle Y. Elle est bien gentille et agréable à vivre, mais à force de chercher de droite et de gauche, sa pauvre tête, qui ne devait déjà pas être bien solide, s'est un peu détraquée. Ce qui me paraît inconcevable, c'est qu'elle n'a pas sa Bible avec elle. Un soldat sans épée, qu'est-ce donc ? Elle prétend même pouvoir s'en passer, Dieu lui donnant des ordres directement. En effet, elle nous raconte de belles expériences. Elle a une grande confiance en Dieu, mais elle le connaît bien imparfaitement, et c'est sans doute au manque de nourriture de la Parole de Dieu qu'elle doit son peu de stabilité. Nous lui avons donné un Nouveau Testament ainsi qu'à la jeune dame, et elles le lisent.
Pour cette dernière, c'est une autre histoire. Élevée dans une famille chrétienne, elle avait perdu sa foi enfantine lors de douloureux et récents événements. Elle est réceptive et se joint à nous quand mes jeunes viennent et que nous chantons ou méditons la Parole de Dieu.

Un soir, un de nos amis resta à souper avec nous. Comment la conversation en arriva à rouler sur les sorciers et la sorcellerie, je ne sais. Notre ami avait connu autrefois de ces gens qui passaient pour avoir fait un pacte avec Satan et ce qu'il nous disait nous faisait courir des frissons dans le dos. Cela intéressa si fort mes pensionnaires que je ne réussis pas à changer le sujet de la conversation. Ce soir-là nous avions notre petite réunion d'étude biblique, mais après souper Mlle Y. prétextant la fatigue, se retira dans sa chambre qui est au plein pied. Pendant que je jouais le premier cantique, j'entendis quelqu'un se promener dans la cuisine, j'allais voir, c'était la pauvre Mlle Y. en robe de chambre et toute effarée.
- Oh ! venez, venez, s'écria-t-elle, on entend un si drôle de bruit dans ma chambre

J'y courus en repensant à notre précédente conversation. En effet, on entendait gratter, grogner à qui mieux, mieux, jamais encore je n'avais entendu chose pareille.
- C'est peut-être le vent qui souffle par les trous d'aération sous le plancher, suggérai-je.

Je pris les caisses à fleurs sur la fenêtre et j'en bouchai les orifices. Silence complet.
- Vous voyez, lui dis-je, et, l'esprit rasséréné, je lui souhaitai une bonne nuit, et je retournai vers nos amis qui ne savaient que penser de mon absence. Un quart d'heure plus tard, nouvelle irruption de Mlle Y. Il semblait que le bruit avait encore augmenté.
- Eh ! bien, je ne veux pas que vous passiez la nuit ici. Nous allons porter toutes vos affaires en haut où j'ai encore une chambre libre, espérons que là vous aurez la paix !

Le lendemain matin, rien d'anormal, mais le soir le bruit avait repris dans la fameuse chambre ; nous enlevâmes les caisses à fleurs et, avec une lampe électrique, nous essayâmes de voir ce qui se passait sous le plancher, mais inutilement. Ce n'est pourtant pas possible que ce soit des esprits ! Puis, rentrant dans la chambre, nous nous mimes à sauter sur le plancher pour effrayer l'animal, si c'en était un. Au bout d'un instant le silence fut complet, et nous n'entendîmes plus jamais quoi que ce soit. Quelque temps plus tard, passant dans le jardin un soir, j'entendis de nouveau ce bruit extraordinaire. Je criai à mon mari de venir avec sa lampe de poche, je voulais savoir... La lumière nous montra... deux hérissons ! Si nous n'avions pas parlé auparavant de l'ennemi de nos âmes, la pauvre Mlle Y. n'aurait pas été si effrayée ; désormais nous n'aurons jamais plus pareille conversation dans notre maison.

Il y eut, de nouveau, un merveilleux dimanche, les arbres étaient en pleine floraison. Le mari de la jeune dame était venu la rejoindre ; c'est un homme droit, croyant, mais il lui manque aussi la connaissance de la Bible. C'est étonnant ce qu'il y a peu de chrétiens qui la connaissent !
Dans l'après-midi arrivèrent quelques amis, des enfants de Dieu. Il faisait si beau dehors que je portai la table à thé au verger, et nous restâmes là devisant et causant des choses de Dieu et de notre grande espérance : le prochain retour de notre Sauveur Jésus-Christ ! Ce furent de précieux et paisibles moments, la présence de Dieu était sensible à nos coeurs.

Après le souper, nos jeunes époux s'éclipsèrent. Quelques jeunes gens et jeunes filles étant venus se joindre à nous, je me mis à l'harmonium et nous commençâmes à chanter. Un nouveau recueil a paru, les « Chants joyeux », et nous avons tant de plaisir à chanter ces airs entraînants et ces paroles qui expriment si bien nos sentiments Plus tard, dans la soirée, les époux arrivèrent et se joignirent à nous. Qu'ils avaient l'air heureux et comme leurs voix vibraient Puis nous prîmes place pour lire la Parole de Dieu et prier avant de nous séparer. Nous eûmes alors la clef de l'énigme. La conversation de l'après-midi les avait frappés et ils s'étaient aperçus qu'ils n'étaient pas prêts pour le retour du Seigneur Jésus, alors là-bas dans les champs, sous un cerisier fleuri, ils s'étaient agenouillés et avaient prié ensemble, faisant le voeu de vivre désormais pour Dieu.
- Ah ! c'est de Dieu que nous avions besoin disait le mari.

Inutile de dire que nous partagions leur joie Maintenant ils lisent aussi la Bible ensemble. Y a-t-il lien plus solide et plus durable que celui-là ? Que Dieu fasse son oeuvre en eux afin qu'ils ne recherchent pas seulement leur bonheur personnel, mais que Sa gloire devienne leur préoccupation !
Nos pensionnaires restèrent six semaines. Mlle Y. m'a déjà écrit qu'elle continuait à lire sa Bible, et pour les jeunes, eh ! bien, « Celui qui a commencé en eux une bonne oeuvre l'achèvera jusqu'au jour de Jésus-Christ... » Philippiens 1: 6.

Un incrédule me disait une fois : « Bah ! il n'y a de vrai que l'amour. » je savais que lui et sa femme s'aimaient beaucoup, mais je lui répondis : « Oui, c'est vrai, mais vous ne savez pas ce que c'est que l'amour ! Vous ne connaissez pas l'amour divin... Quant à ce que vous appelez l'amour, vous ignorez ce qu'est l'union spirituelle qui est la plus complète et la plus durable. Quand vous aurez prié sincèrement et lu la Bible ensemble, vous saurez alors ce que c'est que le vrai amour, l'amour plus fort que la mort » Il ne sut que répondre.
C'est toujours pour moi une grande joie de voir se former des ménages d'enfants de Dieu ! Non, je ne puis comprendre ces unions où la meilleure partie de soi-même, l'immortelle, reste étrangère à l'autre. L'amour divin, au lieu de séparer les époux, les unit plus étroitement ; maintenant je ne comprends plus que j'aie eu tant de peine à me décider ! C'est vrai que c'est beaucoup plus beau que je n'aurais jamais pu l'imaginer, une union dont Dieu est le centre.

Quel tendre Père que notre Dieu ! oui vraiment, il fait bon être guidé et conduit par Lui !


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