Vous serez mes
témoins
Chapitre XVIII
NOS ENFANTS
Mes fillettes ont grandi, leurs petites
volontés s'affirment déjà. Un
vivant serviteur de Dieu était venu nous
voir ; il nous parla de la joie qu'il y a
à travailler pour Dieu et de l'amour de Dieu
pour Ses enfants. Puis nous eûmes ensemble
une réunion de prières des plus
bénies. Nous sentions l'Esprit de Dieu agir
avec puissance en nous... Tout à coup :
Pan ! boum ! ce sont de grands coups de
pieds donnés contre la porte par la seconde
de mes fillettes et pourtant, auparavant, elle
jouait tranquillement au jardin. Nous eûmes
tous l'impression que c'était Satan qui
voulait nous troubler. Oh ! mais n'est-ce pas
terrible pour un coeur de mère de sentir
l'adversaire se glisser dans ses enfants parce
qu'il ne le peut plus en elle ? Cela me fit
beaucoup souffrir.
Il avait tant lu qu'il fallait
élever les enfants dans l'amour, avec amour
et l'amour seul, que j'avais voulu faire ainsi et
se laisser développer librement leur
personnalité, mais je m'aperçois
maintenant que j'ai fait fausse route. Après
la mort de bébé, craignant de les
perdre aussi, j'avais un peu relâché
la discipline ; j'ai manqué de
fermeté et mon mari aussi, mais c'est
difficile de retourner en arrière. Mes
enfants ne comprennent rien à ce changement
de régime, elles se cabrent !
Après une correction justement
méritée, la cadette, qui n'avait pas
versé une larme, me regarda d'un air
indigné : « C'est comme
ça que tu fais à tes petites
filles ! »
Auparavant, quand je voulais
être sévère, à table par
exemple, le domestique pouffait de rire, mon mari
en faisait autant, et les
enfants, qui sentaient déjà que cette
attitude ne m'était pas naturelle et qu'ils
étaient soutenus, triomphaient. Quand encore
je n'étais pas obligée de me sauver
pour garder ma dignité, mais même
alors les petites coquines n'étaient pas
dupes :
- Maman va rire dans la
chambre ? demandaient-elles.
La première fois que
l'aînée sortit un vilain mot, je lui
expliquai que c'était laid de parler ainsi
et ce fut tout, elle est si raisonnable !
Quant à sa soeur, c'est un petit tourbillon
et elle éprouve un malin plaisir à
dévider des chapelets de jurons !
Aucune punition n'a de prise sur elle, heureusement
elle a un bon petit coeur, c'est par là
qu'il est possible encore de la gouverner un peu.
Mais il faut quand même qu'elle sente une
main ferme au-dessus d'elle. Quelle
responsabilité d'élever des
enfants ! J'en suis parfois
effrayée !
Quand elles étaient petites,
je les enfermais dans la cour, au soleil, pendant
que je faisais mon ouvrage de maison. Quand il
pleuvait, elles pouvaient se réfugier dans
un petit abri, sous une galerie, qu'elles
appelaient pompeusement leur petit salon ! Il
y avait là un gros tas de sable et toutes
sortes de jouets. Quand il faisait chaud, je leur
donnais un grand baquet d'eau dans lequel elles
pouvaient patauger tout à leur aise.
L'après-midi nous sortions ensemble ou je
les prenais près de moi, au verger.
Maintenant qu'elles ont goûté à
la compagnie, il n'y a plus moyen de les retenir.
Elles sont assez grandes et fortes pour tirer les
verrous et nulle punition ne les retient. J'en suis
parfois découragée.
Un dimanche matin, elles
étaient à l'école du dimanche
et nous avions un bon moment de culte dans notre
chambre. Tout à coup, la plus jeune arriva
en courant et en m'appelant. Nous étions
à genoux et comme j'étais assez loin
de la porte, je ne pus aller assez vite et
voilà la porte qui s'ouvre et ma fillette,
furibonde, lâcha un gros juron ! Quelle
honte ! J'aurais voulu être à
cent pieds sous terre. C'en était
assez ; jusqu'ici j'avais demandé
à Dieu de transformer mes enfants parce que
j'aurais aimé les voir tels ;
maintenant je commençai de supplier Dieu de
changer leurs coeurs à cause du
témoignage et afin que Sa gloire n'en soit
pas ternie. Le lendemain, comme je pleurais en
pensant à elles, elles m'entourèrent
de leurs petits bras et me promirent de ne plus
jamais, jamais recommencer. Et gloire à
Dieu ! elles ont tenu leur promesse ;
elles ne sont pas devenues de petits anges, non,
Satan essaie toujours de les faire tomber, mais
vraiment il y a quelque chose de changé,
elles sont plus obéissantes, plus polies,
plus aimantes. Comment
pourrais-je être assez reconnaissante envers
Dieu qui écoute le cri de Ses
enfants ?
Un jour l'aînée avait
été
désobéissante ; je l'attirai
près de moi et je lui dis comme cela me
faisait de la peine : « Me
promets-tu de ne plus
recommencer ? » Sans mot dire
l'enfant s'échappa de mes mains et alla dans
la chambre voisine. Étonnée je
regardai par l'entrebâillement de la
porte ; elle était agenouillée
devant le canapé. Puis elle revint tout
naturellement et me dit : « Tu sais,
j'ai d'abord demandé à Jésus
de rester dans mon coeur pour pouvoir te promettre
d'être sage. »
Une autre fois, sa soeur, rentrant
inopinément dans la chambre, me trouva
pleurant. Elle grimpa sur mes
genoux :
- Maman chérie, qu'y
a-t-il ? t'ai-je fait de la
peine ?
- Non, ma petite, ce n'est pas toi,
cette fois-ci.
Elle m'embrassa et me cajola si bien
que je me mis à sourire. Satisfaite, elle me
dit alors : « Maintenant, maman,
prends ta Bible et lis ! » Elle
avait sans doute déjà remarqué
que c'était un excellent
réconfortant !
Je me suis aussi aperçue que
nos enfants devaient participer à notre vie
chrétienne, ils comprennent souvent beaucoup
plus qu'on ne le croit.
- Prenez-vous encore des pensionnaires cet
été ? me demanda-t-on de
nouveau.
- Eh ! bien, si nous devons
encore en avoir, Dieu nous en enverra, c'est peu de
chose pour Lui !
En effet, un jour, des
étrangers se présentèrent
cherchant une pension. Ils avaient
déjà tenu toute la contrée et
ne trouvaient rien à leur convenance. Tout
en me demandant si c'était Dieu qui les
envoyait, je leur fis voir mes chambres. Tout leur
plaisait beaucoup, et après avoir
prié silencieusement, je compris que je
pouvais les recevoir. Ce sont des Anglais habitant
l'Argentine ; vingt-quatre jours sur mer et un
jour sur terre pour venir jusqu'ici ! Quelque
chose est-il trop petit pour que Dieu n'y mette la
main ? Ils ont deux mignons enfants, un
garçon et une fillette. Je n'étais
pas sans inquiétude à cause des
enfants ; vont-ils se disputer avec les
miens ? Eh ! bien, non, tout alla pour le
mieux dans le meilleur des mondes ! Oui
vraiment, tout ce que Dieu fait
est bien fait. Pour nous, nous n'aurions pu
désirer pensionnaires plus agréables,
et pour eux c'était juste ce qu'ils
désiraient à cause des enfants.
Ceux-ci sont si gentils qu'ils ont exercé
une réelle bonne influence sur mes
fillettes. Au bout de quelques jours nous nous
aperçûmes que ces personnes
étaient aussi des enfants de Dieu, et ainsi
nous avons passé ensemble six
agréables semaines, nous laissant le
meilleur souvenir, ce qui, je crois, était
réciproque.
.
Chapitre XIX
PRIÈRE ET CONFIANCE
Nous avons eu une année
extraordinairement bénie, de toutes
manières ; les fruits, les
légumes, le miel étaient en
abondance. Nous n'avons pas encore regretté
une minute notre train de campagne, au contraire,
notre coeur est rempli de reconnaissance envers
Dieu !
Mais voici que les
difficultés recommencent à
s'amonceler... une pluie de calomnies, de
médisances se déverse sur nous.
C'était à prévoir que Satan ne
nous laisserait pas tranquilles, mais qu'il se
démène tant qu'il le voudra !
Nous restons calmes et paisibles attendant
patiemment la fin de l'orage extérieur. Je
n'ai peut-être pas toujours été
assez sage et prudente dans mes propos, j'ai
toujours une entière confiance dans tous
ceux avec lesquels j'ai affaire et voilà,
parfois ma confiance est trompée... Mais
après tout, j'aime autant cela que de
risquer de décourager quelqu'un par un
manque d'amour...
Le bruit a couru que nous formions
une secte qui a pour but d'attendre « la
fin du monde » ! Est-ce assez
stupide ! Comment des personnes sensées
peuvent-elles gober cela ?
N'empêche : calomniez, calomniez, il en
restera toujours quelque chose ! Deux
dénominations ont pris peur pour leurs
adhérents et aimeraient les empêcher
de venir chez nous. Ah ! pauvres de nous, quel
triste monde je me demande comment il faudra faire
pour s'entendre là-haut Des
barrières ! il y en aura toujours
ici-bas ! mais ne pouvons-nous pas nous aimer
par-dessus en attendant ? Oui, Satan a bien
réussi son coup, mais il n'aura pas le
dernier mot !
En attendant, que faire puisque nos
réunions sont dispersées ? Les
temps sont trop mauvais pour être inactif, et
pourtant toute activité extérieure me
semble refusée...
Un ancien article de la
« Bonne Revue » me revint alors
à la mémoire. Le voici, il m'a fait
tant de bien que je l'ai
recopié :
« Quelle part la
prière a-t-elle dans les plans et
opérations de Dieu ? - On pense
généralement que l'oeuvre de Dieu est
surtout faite dans les chaires et tribunes
d'orateurs, à l'école du dimanche ou
par l'influence personnelle.
On considère ceci comme
l'oeuvre fondamentale et la prière comme son
accessoire, très important sans doute, mais
tout de même comparativement secondaire.
C'est là, croyons-nous, prendre la situation
à l'envers. Car, selon la Parole de Dieu, la
prière c'est l'essentiel, et si nous lui
donnions la place qu'elle doit occuper, quelles
merveilles nous verrions !
Une dame, missionnaire aux Indes,
avait l'habitude d'envoyer, de temps à
autre, des circulaires à ses amis pour
réveiller leur intérêt et elle
ne cessait, dans ses lettres, de déplorer le
triste état de son district, la
dureté des coeurs, l'absence de
résultats et, le plus douloureux de
tout : la tiédeur des missionnaires et
son propre manque d'amour des
âmes.
Elle comprit un jour la cause de
tout ceci et voici ce qu'elle
écrit :
Tous nos efforts, nos
activités et nos agitations demeurant
stériles, j'ai décidé de
m'adonner à la prière et de faire de
l'intercession le vrai travail de ma vie. Et c'est
une oeuvre que le plus humble et le moins
qualifié des chrétiens peut
faire.
Dans ce grand pays des Indes, nous
ne pouvons atteindre qu'un petit nombre, mais par
la prière, je l'encercle et le
pénètre tout entier. Et que sont mes
faibles efforts à côté de la
main toute-puissante qui dirige le
monde ?
Lorsque nous lisons des promesses
comme celle-ci : « Mettez-moi
à l'épreuve et vous verrez si je
n'ouvre pas pour vous les écluses des
cieux », nous devons
nécessairement conclure que si les
écluses des cieux ne s'ouvrent pas, c'est
que nous n'avons pas mis Dieu à
l'épreuve. Je crois que le monde n'a pas
encore vu ce que peut obtenir la prière
fervente, patiente,
persévérante. »
Un an plus tard, la même
missionnaire écrit :
« J'ai eu de grandes
luttes pour tenir ferme à ma
décision. Personne dans mon entourage ne s'y
est opposé, car mon travail a toujours
été à part
de celui des autres, mais l'opposition est venue du
dedans!
La première tentation
consistait en ceci - Suppose que tu ne voies aucun
résultat immédiat de tes
prières et doives attendre des
années, pourrais-tu continuer à prier
jusqu'à l'exaucement ? Ou même
s'il ne vient pas de ton vivant ?
C'était dur, mais Dieu m'accorda la
grâce de dire
« oui » ! Puis le combat
se fit plus violent.
J'avais toujours eu une vie
très active, du matin au soir, et ma
nouvelle existence me retenait surtout dans la
tranquillité de l'étude de la Parole
de Dieu et de la prière ! Oh !
comme j'avais envie de m'échapper et de me
joindre aux autres que j'entendais aller et
venir !
Mais quel changement ! Le
désert a été transformé
en un jardin fertile. Cent cinquante baptêmes
viennent d'avoir lieu, l'oeuvre s'étend dans
tous les villages environnants et prospère.
Cette tension perpétuelle que je ressentais
a disparu. J'ai repris ma tâche
régulière, mais je n'y apporte pas
cette hâte fiévreuse d'autrefois. J'ai
enfin trouvé l'équilibre de ma
vie : communion, repos, paix et travail
fécond. »
« La Bonne Revue »,
août 1928.
Eh ! bien, si Dieu a permis que les autres
portes se ferment, celle de la prière du
moins reste ouverte. Certes, c'est plus
agréable pour l'homme naturel d'aller et de
venir, d'agir... mais puisque la prière est
le mode le plus rapide de travailler pour Dieu, de
quoi me plaindrai-je ? Tous mes instants
libres je les consacrai à la prière.
Depuis les quelques jours que je pense à
cela et que je prie davantage, une personne s'est
convertie, d'autres ont aussi prié pour elle
naturellement, mais c'est un
encouragement.
J'avais déjà vu
l'efficacité de la prière dans deux
cas caractéristiques que je ne puis raconter
ici, mais dans l'Éternité tout sera
révélé et nous regretterons
bien d'avoir fait si peu usage de cette puissance
de la prière. Voici encore une
déclaration de George Muller qui,
interrogé sur le temps qu'il passait
à prier, répondit :
« Des heures chaque jour.
Mais je vis dans l'esprit de prière. Je prie
en marchant, en me couchant, et en me levant. Et
mes prières sont toujours exaucées.
Elles l'ont été des milliers de fois.
Lorsque je suis convaincu que je prie pour une
bonne chose, je continue à prier
jusqu'à ce que je l'aie obtenue. Je ne cesse
jamais ! Des milliers
d'âmes ont été sauvées
grâce à mes prières. J'en
rencontrerai des multitudes dans le ciel. Le grand
secret est de prier sans cesse jusqu'à ce
que nous ayons été exaucés.
Depuis cinquante-deux ans je prie chaque jour pour
deux hommes, fils d'un ami d'enfance. Ils ne sont
pas encore convertis, mais ils se
convertiront ! Pourrait-il en être
autrement ? La promesse de Jéhovah est
immuable et je me repose sur elle. Le grand tort
des enfants de Dieu, c'est qu'ils cessent de prier,
ils ne continuent pas à prier, ils ne
persévèrent pas. S'ils
désirent quelque chose pour la gloire de
Dieu, ils doivent prier jusqu'à ce qu'ils
l'aient obtenue. »
On m'a aussi raconté que,
dans mon village natal, deux jeunes filles
converties allaient souvent ensemble au galetas
prier derrière un tas de fagots, demandant
à Dieu d'envoyer un Réveil, et le
Réveil vint, des âmes passèrent
de la mort à la vie et il y eut une
magnifique floraison d'oeuvres religieuses :
école du dimanche, Croix-Bleue, Unions
chrétiennes. Le village fut
transformé. Aujourd'hui, plus de cinquante
ans après, et malgré que la vie
spirituelle n'y soit plus si intense, les effets de
ce Réveil sont encore palpables.
« je vous dis encore que si deux d'entre
vous sont d'accord sur la terre pour une chose
quelconque, quelle que soit la chose qu'ils
demanderont, elle sera faite pour eux par mon
Père qui est dans les cieux. »
Matthieu 18. 19.
Oui, prier et se confier
entièrement en Dieu et en Sa Parole,
voilà ce qu'il nous faut, voilà ce
que je ferai désormais avec la force que
Dieu me donnera et pour Sa gloire. Je lisais
dernièrement cette belle
anecdote :
« Un missionnaire, en
Afrique, traduisait une portion de la Bible dans le
dialecte des naturels. Quand il arriva au mot
« foi », il ne put trouver de
mot correspondant, dans la langue, qui puisse en
exprimer la signification d'une manière
adéquate. Après avoir cherché
plusieurs jours, il continua sa traduction laissant
en blanc tous les endroits où se trouvait ce
mot : foi.
Un jour, son aide indigène
entra dans la pièce, exténué
par un dur travail. Comme il se laissait tomber sur
une chaise, l'aide remarqua dans sa
langue :
- Que c'est agréable de me
reposer de tout mon poids sur cette
chaise !
Le missionnaire leva vivement la
tête:
- Que dites-vous ?
demanda-t-il.
L'homme répéta sa
phrase.
- Voilà l'expression que j'ai
tant cherchée ! s'exclama le
missionnaire, « se reposer de tout son
poids » ! Et il inséra dans
les places vacantes de sa
traduction le mot indigène signifiant
« se reposer de tout son
poids ».
Oui, nous pouvons nous reposer de
tout notre poids, notre Rocher est
inébranlable !
Il n'y a pas bien longtemps encore,
quand je lisais des biographies d'hommes de Dieu,
je pensais : mais que peuvent-ils faire si
longtemps à genoux ? Que peuvent-ils
dire à Dieu tout le temps ? Pour moi,
au bout d'un quart d'heure, je ne savais plus que
dire. Puisque Dieu sait de quoi nous avons besoin,
pourquoi le lui dire, pensais-je, je ne comprenais
pas que notre Père aimait que nous lui
disions avec confiance : « Tu sais,
j'ai besoin de ceci ou de cela, mais je compte sur
Toi, Tu ne me feras pas
défaut... » Et encore, me
demandais-je, est-ce bien d'importuner Dieu pour
telle ou telle personne, c'est assez de la nommer.
Maintenant que j'ai appris à pratiquer
l'adoration et l'intercession, m'approcher de Dieu
est ma plus grande joie, et le temps s'envole trop
rapidement lorsque je Lui parle ou que je
l'écoute. Les versets
Matthieu 18. 18-19 m'ont aussi fait
comprendre de grandes choses, des choses
vertigineuses. Ce n'est pas contre Dieu qu'il nous
faut lutter, mais avec le Seigneur Jésus
contre Satan et les puissances mauvaises dans les
lieux célestes. Tout à nouveau aussi,
à la lumière de ces passages, j'ai
compris la grande utilité des
réunions de prières.
Nous venons de faire une
expérience bien concluante ; si nous
laissions Dieu s'occuper tout à fait de nos
affaires, cela irait infiniment mieux que nous ne
pouvons le penser.
Par suite de la grande production,
le miel a beaucoup de peine à
s'écouler, nous en avions très peu
vendu. Une importante commande de matériel
apicole allait arriver. Je n'étais pas
contente. « Avant de tant acheter, il
faudrait essayer d'un peu vendre, il faut faire
quelque chose, mettre des annonces »,
disais-je à mon mari...
Puis, tout en continuant mon travail
de maison, je réfléchissais à
la meilleure manière de trouver des clients.
Tout à coup je m'arrêtai :
« Mais je ne suis pas dans une voie de
parfaite confiance en Dieu ! Lui qui m'a
envoyé des pensionnaires peut aussi nous
trouver des acheteurs. Il sait de quoi nous avons
besoin, non, je ne veux plus
m'inquiéter, ni penser à cela, je Lui
remets tout et je récitai un de mes versets
favoris : « Remets à
l'Éternel le soin de ton sort, confie-toi en
Lui et Il agira. »
Psaume 37. 5-7.
Au milieu de l'après-midi, un
cousin habitant un endroit assez
éloigné vint me faire une petite
visite.
- Tu es surprise de me voir,
pas ! me dit-il.
- Votre visite me fait toujours
plaisir, lui répondis-je.
- Eh ! bien, voici ce qui en
est : tout à coup, à onze heures
ce matin, il me vint à l'idée de
venir faire un petit tour dans votre
contrée. (C'était juste à cet
instant-là que je remettais toutes choses
entre les mains de notre bon Père
céleste.) je ne fais ni une ni deux, je
consulte l'horaire, juste une heure et demie pour
me préparer et aller à la gare !
Pas moyen de mettre deux pieds dans un
soulier !
Je pensais d'abord aller chez tes
parents, mais dans le train j'ai fait la
connaissance d'un jeune homme ; tout en
causant il me dit qu'il pensait venir chez vous
vous commander une certaine quantité de
miel. Alors j'ai pensé que moi aussi je
pourrais vous en placer facilement comme j'ai
beaucoup de relations... »
Et en effet, il nous en fit vendre
une bonne quantité.
Plus tard une autre personne vint
aussi et nous en acheta.
Si j'avais été seule,
je serais tombée sur ma face pour adorer...
Je restais muette, en admiration, devant l'amour de
notre bon Père céleste qui sait... et
qui agit, quand nous le laissons faire.
Désormais je ne pourrai plus
jamais en douter.
C'est pourtant bien simple. Le
Seigneur Jésus dit de Lui-même :
« je suis la
vérité... »
Jean 14. 6, donc nous pouvons avoir
une entière confiance quand Il dit :
« Ta Parole est la
vérité. »
Jean 17. 17.
Saint Paul affirme aussi :
« Toute Écriture inspirée
de Dieu est utile pour enseigner, pour convaincre,
pour corriger, pour instruire dans la justice afin
que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement
accompli pour toute bonne oeuvre. »
Il Timothée 3.
16-17.
Oui, ce n'est pas seulement à
la Parole de Dieu intégrale qu'il nous faut
revenir, mais nous devons aussi la vivre
intégralement.
Quand je raconte ces faits, on
m'objecte parfois : « Mais qu'est-ce
qui arriverait si tout le monde voulait faire comme
vous ? Tout serait
bouleversé ! » Oui, mais
comme il ferait plus beau sur cette terre !
nous nous sommes tellement habitués à
tout faire d'après nos petites idées
et à laisser Dieu là-bas
derrière les
nuages ! Chacun fait sa
propre volonté dans les affaires, pour le
mariage et on s'étonne de ce que cela
n'aille pas sur des roulettes ! Et parfois
même on accuse Dieu : « Que
lui ai-je donc fait pour être si
malheureux ? je lui avais pourtant
demandé de bénir mes
plans »
« Revenez à moi et
je reviendrai à vous, dit l'Éternel
des ramées. »
Malachie 3. 7.
« Bienheureux l'homme...
qui a son plaisir en la loi de l'Éternel et
médite dans la loi jour et nuit !...
tout ce qu'il fait prospère. »
Psaume 1. 2-3.
Certes, il y a aussi des contretemps
ou plutôt qui nous semblent tels, mais en
regardant en arrière nous voyons que Dieu a
tout dirigé pour le mieux.
- Que j'aimerais avoir votre
foi ! m'a-t-on dit souvent.
- Ce n'est pas difficile, ai-je
l'habitude de répondre : « La
foi vient... de la Parole de
Dieu ! »
Romains 10. 17.
Lisez la Bible, surtout le matin,
quand votre perception est nette,
méditez-la, mettez Dieu à
l'épreuve.
« Vous avez tout
pleinement en Lui (Christ) »,
Colossiens 2. 10. Tout ! que
vous faut-il de plus ? tout, pleinement,
spirituellement et matériellement...
Pourquoi rester pauvre et malheureux ?
« Oh ! quiconque a soif, venez aux
eaux, et vous qui n'avez pas d'argent, venez,
achetez et mangez ; oui, venez, achetez sans
argent et sans prix du vin et du lait. Pourquoi
dépensez-vous l'argent pour ce qui n'est pas
du pain et votre labeur pour ce qui ne rassasie
pas ? Écoutez-moi attentivement et
mangez ce qui est bon ; et que votre âme
jouisse à plaisir des choses grasses.
Inclinez votre oreille et venez à moi ;
écoutez et votre âme vivra, et je
ferai avec vous une alliance
éternelle... »
Esaïe 55. 1-3. « Et
que celui qui a soif vienne ; que celui qui
veut prenne gratuitement de l'eau de la
vie. »
Apocalypse 22. 17.
En lisant les journaux religieux,
j'en reçois de divers pays et même
d'Amérique et seulement de ceux, il va sans
dire, qui mettent la sainte Bible à la place
d'honneur, donc depuis quelque temps en parcourant
ces divers périodiques, un profond malaise,
une angoisse me saisissait. Les articles sont
presque toujours très bons, très
profonds, bienfaisants, mais il y revient toujours
ce refrain persistant : de l'argent, de
l'argent ! Certes, il en
faut et combien ! mais ne
frappe-t-on pas à la mauvaise porte ?
Il me semble aussi entendre le ricanement, et
d'ailleurs je l'ai déjà entendu ce
ricanement des mondains devant ces mains de
chrétiens si avidement tendues :
« Quel Dieu ont-ils donc ? Ce n'est
donc pas vrai qu'Il pourvoit à tous leurs
besoins ? »
Un jour, un sympathique missionnaire
nous racontait ses expériences, il nous
disait entre autres que l'oeuvre à laquelle
il appartenait vivait « par la
foi » et pourtant il tendait la main
d'une manière à peine
déguisée. « La foi en
qui ? avais-je envie de demander, la foi en
Dieu ? mais ce n'est pas ainsi que les grands
hommes de Dieu, ceux qui ont de merveilleux
exaucements, la pratiquaient. En les hommes vos
frères alors ? Oui, ce serait plus
juste de dire ainsi. » je suis parfois
effarée de voir ce que les mots ont perdu
leur vraie valeur. On répète des
phrases stéréotypées sans
penser à leur réelle
signification.
Le Dieu de George Müller
serait-Il mort ? « Il n'y a en Lui
ni variations, ni ombre de changement »,
disait pourtant saint Jacques dans son
épître,
1. 17.
Alors ? « Oui, mais,
nous dit-on, George Müller, Hudson Taylor
étaient des géants dans la foi, ils
avaient reçu des dons
spéciaux. » C'est pourtant bien
intéressant de lire ce qu'eux pensaient
d'eux-mêmes. Pour moi c'étaient
simplement des hommes qui, ayant tout livré,
prenaient Dieu au mot, pourquoi ne le pouvons-nous
plus ?
« Mais nous vivons dans
d'autres temps, les conditions d'existence ont
changé », objecte-t-on encore. -
Oui, mais Dieu n'a pas changé, Lui, gloire
à Son nom ! - Il est toujours le
Rémunérateur de ceux qui Le
recherchent, Hébreux Il. 6, et ceux qui se
confient en Lui ne seront pas confus,
Psaume 25. 3,
Esaïe 49. 23,
1 Pierre 2. 6.
C'est à Lui qu'appartiennent
l'argent et l'or dans n'importe quel pays, et Celui
qui est fidèle ne laissera manquer de rien
(Psaume 34) ceux qui l'aiment et qui veulent le
glorifier.
C'est nous qui avons changé,
mais ne se trouvera-t-il pas un homme, une femme
pour prouver au monde actuel que Dieu est toujours
le même ? Il est dit :
« Jésus-Christ est le même
hier et aujourd'hui et
éternellement. »
Hébreux 13. 8.
Il y en a aussi qui doivent
apprendre à donner. Qu'as-tu que tu n'aies
reçu ? Avons-nous le droit de garder
pour nous-mêmes ou de dépenser en
futilités ce qui revient à
Dieu ? N'est-ce pas là-haut que se
trouve la banque la plus sûre ?
Dernièrement je lisais ces belles paroles de
Wesley : « L'homme doit certainement
vivre dans la simplicité
et l'activité. Le chrétien doit
être exhorté à gagner tout ce
qu'il peut, à économiser tout ce
qu'il peut, il en résulte donc la richesse.
Comment faire alors, je le demande encore, pour que
nos biens terrestres ne nous plongent pas dans les
profondeurs de l'enfer ? Il n'y a sous le ciel
qu'un seul chemin - gagnez tout ce que vous pouvez,
épargnez tout ce que vous pourrez et donnez
tout ce que vous pouvez. Alors plus vous gagnerez,
plus vous croîtrez dans la grâce et
plus aussi s'augmentera votre trésor dans le
ciel. »
Nous devons aussi sans cesse nous
rappeler que nous ne sommes que les intendants de
ce que Dieu nous a confié.
Le soir d'une journée de
lessive, je m'assis, harassée, pour lire un
verset avant d'aller me reposer. Tout à
coup, j'eus le sentiment très net que je
devais écrire et envoyer une certaine somme
à une connaissance. Demain je le ferai,
pensai-je, aujourd'hui cela m'est impossible ;
je me levai pour passer dans la. chambre voisine.
Mais, comme mue par un sentiment intérieur,
je dus retourner en arrière. Je pris ma
plume, du papier. « Ah ! non,
pensai-je, ce soir je suis bien trop
fatiguée pour
écrire ! » Comme je
commençais de me dévêtir, je
sentis alors qu'il me fallait absolument
écrire de suite. Je m'exécutai enfin,
me demandant si je n'étais pas le jouet de
mes sentiments.
Quelques jours plus tard je
reçus une lettre de remerciements. Mon amie
avait demandé cette somme au Seigneur et il
la lui fallait absolument pour le jour qu'elle la
reçut. Je ne cite que ce cas-là, mais
pour moi je suis persuadée que Dieu peut
tout, même incliner le coeur des rois comme
des ruisseaux d'eau. Proverbes 21. 1. Il peut aussi
faire délier le cordon des
bourses !
Quel encouragement, quel bonheur
pour celui qui reçoit, de le recevoir
directement des mains de notre bon Père
céleste qui connaît tous nos
besoins ! Et pour celui qui donne il n'y a
aucun orgueil, mais une profonde joie, car il sait
« ... que le Seigneur en a
besoin... »
C'est comme pour toutes choses, Dieu
doit être mis à Sa vraie place :
la première, et si notre oeuvre est
réellement pour le Roi, Il aura
Lui-même soin de Sa gloire et ne la laissera
certainement pas péricliter.
Au fond, en y
réfléchissant bien, nos oeuvres
sociales si merveilleuses, si bienfaisantes
soient-elles, ne sont qu'un emplâtre trop
petit sur la plaie béante de
l'humanité. Il faudrait pouvoir attaquer la
racine : l'incrédulité, si nous
pouvions amener les gens à se confier
entièrement, complètement en Dieu,
leur guérison germerait
promptement. Seulement, nous devons vivre,
nous-mêmes, dans un état de confiance.
Puisque nous sommes la lettre vue et lue de tous
les hommes, il faut qu'elle soit lisible et
correcte...
« Ceux qui cherchent
l'Éternel ne manquent d'aucun
bien. »
Psaume 34. 4. « Demandez
et il vous sera donné... car quiconque
demande reçoit... combien plus votre
Père céleste donnera-t-il de bonnes
choses à ceux qui les lui
demandent. »
Matthieu 7. 7 -11. « Si
vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent
en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et
cela vous arrivera. »
Jean 15. 7.
« Ne vous inquiétez
de rien, mais en toutes choses exposez vos
requêtes à Dieu par des prières
et des supplications avec des actions de
grâces ; et la paix de Dieu, qui
surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et
vos pensées en
Jésus-Christ. »
Philippiens 4. 7. « Mais
mon Dieu suppléera à tous vos besoins
selon ses richesses en gloire par le Christ
Jésus. »
Philippiens 4. 19.
« Et c'est ici la
confiance que nous avons en Lui, que si nous
demandons quelque chose selon sa volonté, il
nous écoute... et si nous savons qu'Il nous
écoute, quoi que ce soit que nous
demandions, nous savons que nous avons les choses
que nous lui avons demandées. »
I Jean 5. 14-15.
Nous pouvons donc Lui exposer avec
confiance nos besoins matériels puisqu'Il
sait que nous en avons besoin.
Matthieu 6. 25-34.
Voici, entre mille, quelques
promesses sur lesquelles nous pouvons nous appuyer
de tout notre poids
Sont-elles vraies ? oui ou
non ?
Si non, nous sommes les plus
malheureux des hommes, mais oui, oui, mille fois
oui, tout est vrai. Gloire à Dieu !
Oui, Ta Parole est la
vérité !
« Mettez-moi à
l'épreuve, dit l'Éternel des
armées, et j'ouvrirai pour vous les
écluses des cieux. »
Malachie 3. 10.
Aucune crainte, aucune
réticence :
« Le Dieu
d'ancienneté est ta demeure, et au-dessous
de toi sont les bras éternels. »
Deutéronome 33. 27.
Un soir, nous étions tranquillement assis
dans notre coin favori, je cousais tout en
méditant sur ce sujet : Confiance... Je
dis alors à mon mari : « Au
fond, si nous sommes si heureux
ensemble, c'est parce que nous
avons une parfaite, une complète confiance
l'un dans l'autre quoi qu'il arrive, nous savons
que rien, ni la mort, ni la vie ne pourront nous
séparer. Notre amour étant plus fort
que la mort, il demeurera éternellement.
Cela aussi est un don de
Dieu. »
Un instant de silence, puis je
repris : « Et maintenant je
comprends aussi une chose : pour que notre
bonheur puisse être tout à fait
entier, complet, il faut premièrement que
nous ayons une parfaite confiance, une confiance
illimitée en Dieu et en Sa Parole, oui, que
Son coeur de Père soit aussi satisfait parce
que nous lui appartenons sans
réserve... »
Plusieurs fois, en lisant ces
paroles de notre Seigneur Jésus :
« Celui qui croit en moi
n'aura jamais faim et jamais soif » Jean
6. 35, nous avions été forcés
de nous avouer que nous avions encore soif de bien
des choses ; de sanctification, etc. Mais
alors, disions-nous, les promesses sont pourtant
certaines ... nous croyons pourtant...
Oui, nous avions la foi, mais que de
mais... mais ... il y avait en nous ! parfois
même sans que nous nous en rendions
compte.
Maintenant que j'ai appris à
adorer réellement Dieu, et que j'ai pu me
confier entièrement en Lui, je puis dire
sincèrement : je n'ai plus ni faim ni
soif, Dieu et Son Fils Jésus-Christ, notre
précieux Sauveur, Sa Parole me satisfont
complètement. Je ne suis pas encore
arrivée à la perfection, mais leur
substitut, le Saint-Esprit demeure en moi et je
sais qu'Il me transformera de gloire en gloire, II
Corinthiens 3. 18, Il Timothée 1. 12.
« je sais qui j'ai cru et je suis
persuadée qu'il a la puissance de garder ce
que je lui ai confié jusqu' à ce
jour-là, jusqu'au jour où nous serons
enfin « toujours avec le
Seigneur ».
1 Thessaloniciens 4. 17.
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