Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Vous serez mes témoins

Chapitre XVIII
NOS ENFANTS

 Mes fillettes ont grandi, leurs petites volontés s'affirment déjà. Un vivant serviteur de Dieu était venu nous voir ; il nous parla de la joie qu'il y a à travailler pour Dieu et de l'amour de Dieu pour Ses enfants. Puis nous eûmes ensemble une réunion de prières des plus bénies. Nous sentions l'Esprit de Dieu agir avec puissance en nous... Tout à coup : Pan ! boum ! ce sont de grands coups de pieds donnés contre la porte par la seconde de mes fillettes et pourtant, auparavant, elle jouait tranquillement au jardin. Nous eûmes tous l'impression que c'était Satan qui voulait nous troubler. Oh ! mais n'est-ce pas terrible pour un coeur de mère de sentir l'adversaire se glisser dans ses enfants parce qu'il ne le peut plus en elle ? Cela me fit beaucoup souffrir.

Il avait tant lu qu'il fallait élever les enfants dans l'amour, avec amour et l'amour seul, que j'avais voulu faire ainsi et se laisser développer librement leur personnalité, mais je m'aperçois maintenant que j'ai fait fausse route. Après la mort de bébé, craignant de les perdre aussi, j'avais un peu relâché la discipline ; j'ai manqué de fermeté et mon mari aussi, mais c'est difficile de retourner en arrière. Mes enfants ne comprennent rien à ce changement de régime, elles se cabrent ! Après une correction justement méritée, la cadette, qui n'avait pas versé une larme, me regarda d'un air indigné : « C'est comme ça que tu fais à tes petites filles ! »

Auparavant, quand je voulais être sévère, à table par exemple, le domestique pouffait de rire, mon mari en faisait autant, et les enfants, qui sentaient déjà que cette attitude ne m'était pas naturelle et qu'ils étaient soutenus, triomphaient. Quand encore je n'étais pas obligée de me sauver pour garder ma dignité, mais même alors les petites coquines n'étaient pas dupes :
- Maman va rire dans la chambre ? demandaient-elles.

La première fois que l'aînée sortit un vilain mot, je lui expliquai que c'était laid de parler ainsi et ce fut tout, elle est si raisonnable ! Quant à sa soeur, c'est un petit tourbillon et elle éprouve un malin plaisir à dévider des chapelets de jurons ! Aucune punition n'a de prise sur elle, heureusement elle a un bon petit coeur, c'est par là qu'il est possible encore de la gouverner un peu. Mais il faut quand même qu'elle sente une main ferme au-dessus d'elle. Quelle responsabilité d'élever des enfants ! J'en suis parfois effrayée !

Quand elles étaient petites, je les enfermais dans la cour, au soleil, pendant que je faisais mon ouvrage de maison. Quand il pleuvait, elles pouvaient se réfugier dans un petit abri, sous une galerie, qu'elles appelaient pompeusement leur petit salon ! Il y avait là un gros tas de sable et toutes sortes de jouets. Quand il faisait chaud, je leur donnais un grand baquet d'eau dans lequel elles pouvaient patauger tout à leur aise. L'après-midi nous sortions ensemble ou je les prenais près de moi, au verger. Maintenant qu'elles ont goûté à la compagnie, il n'y a plus moyen de les retenir. Elles sont assez grandes et fortes pour tirer les verrous et nulle punition ne les retient. J'en suis parfois découragée.

Un dimanche matin, elles étaient à l'école du dimanche et nous avions un bon moment de culte dans notre chambre. Tout à coup, la plus jeune arriva en courant et en m'appelant. Nous étions à genoux et comme j'étais assez loin de la porte, je ne pus aller assez vite et voilà la porte qui s'ouvre et ma fillette, furibonde, lâcha un gros juron ! Quelle honte ! J'aurais voulu être à cent pieds sous terre. C'en était assez ; jusqu'ici j'avais demandé à Dieu de transformer mes enfants parce que j'aurais aimé les voir tels ; maintenant je commençai de supplier Dieu de changer leurs coeurs à cause du témoignage et afin que Sa gloire n'en soit pas ternie. Le lendemain, comme je pleurais en pensant à elles, elles m'entourèrent de leurs petits bras et me promirent de ne plus jamais, jamais recommencer. Et gloire à Dieu ! elles ont tenu leur promesse ; elles ne sont pas devenues de petits anges, non, Satan essaie toujours de les faire tomber, mais vraiment il y a quelque chose de changé, elles sont plus obéissantes, plus polies, plus aimantes. Comment pourrais-je être assez reconnaissante envers Dieu qui écoute le cri de Ses enfants ?

Un jour l'aînée avait été désobéissante ; je l'attirai près de moi et je lui dis comme cela me faisait de la peine : « Me promets-tu de ne plus recommencer ? » Sans mot dire l'enfant s'échappa de mes mains et alla dans la chambre voisine. Étonnée je regardai par l'entrebâillement de la porte ; elle était agenouillée devant le canapé. Puis elle revint tout naturellement et me dit : « Tu sais, j'ai d'abord demandé à Jésus de rester dans mon coeur pour pouvoir te promettre d'être sage. »

Une autre fois, sa soeur, rentrant inopinément dans la chambre, me trouva pleurant. Elle grimpa sur mes genoux :
- Maman chérie, qu'y a-t-il ? t'ai-je fait de la peine ?
- Non, ma petite, ce n'est pas toi, cette fois-ci.

Elle m'embrassa et me cajola si bien que je me mis à sourire. Satisfaite, elle me dit alors : « Maintenant, maman, prends ta Bible et lis ! » Elle avait sans doute déjà remarqué que c'était un excellent réconfortant !
Je me suis aussi aperçue que nos enfants devaient participer à notre vie chrétienne, ils comprennent souvent beaucoup plus qu'on ne le croit.

- Prenez-vous encore des pensionnaires cet été ? me demanda-t-on de nouveau.
- Eh ! bien, si nous devons encore en avoir, Dieu nous en enverra, c'est peu de chose pour Lui !

En effet, un jour, des étrangers se présentèrent cherchant une pension. Ils avaient déjà tenu toute la contrée et ne trouvaient rien à leur convenance. Tout en me demandant si c'était Dieu qui les envoyait, je leur fis voir mes chambres. Tout leur plaisait beaucoup, et après avoir prié silencieusement, je compris que je pouvais les recevoir. Ce sont des Anglais habitant l'Argentine ; vingt-quatre jours sur mer et un jour sur terre pour venir jusqu'ici ! Quelque chose est-il trop petit pour que Dieu n'y mette la main ? Ils ont deux mignons enfants, un garçon et une fillette. Je n'étais pas sans inquiétude à cause des enfants ; vont-ils se disputer avec les miens ? Eh ! bien, non, tout alla pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Oui vraiment, tout ce que Dieu fait est bien fait. Pour nous, nous n'aurions pu désirer pensionnaires plus agréables, et pour eux c'était juste ce qu'ils désiraient à cause des enfants. Ceux-ci sont si gentils qu'ils ont exercé une réelle bonne influence sur mes fillettes. Au bout de quelques jours nous nous aperçûmes que ces personnes étaient aussi des enfants de Dieu, et ainsi nous avons passé ensemble six agréables semaines, nous laissant le meilleur souvenir, ce qui, je crois, était réciproque.


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Chapitre XIX
PRIÈRE ET CONFIANCE

 Nous avons eu une année extraordinairement bénie, de toutes manières ; les fruits, les légumes, le miel étaient en abondance. Nous n'avons pas encore regretté une minute notre train de campagne, au contraire, notre coeur est rempli de reconnaissance envers Dieu !

Mais voici que les difficultés recommencent à s'amonceler... une pluie de calomnies, de médisances se déverse sur nous. C'était à prévoir que Satan ne nous laisserait pas tranquilles, mais qu'il se démène tant qu'il le voudra ! Nous restons calmes et paisibles attendant patiemment la fin de l'orage extérieur. Je n'ai peut-être pas toujours été assez sage et prudente dans mes propos, j'ai toujours une entière confiance dans tous ceux avec lesquels j'ai affaire et voilà, parfois ma confiance est trompée... Mais après tout, j'aime autant cela que de risquer de décourager quelqu'un par un manque d'amour...

Le bruit a couru que nous formions une secte qui a pour but d'attendre « la fin du monde » ! Est-ce assez stupide ! Comment des personnes sensées peuvent-elles gober cela ? N'empêche : calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! Deux dénominations ont pris peur pour leurs adhérents et aimeraient les empêcher de venir chez nous. Ah ! pauvres de nous, quel triste monde je me demande comment il faudra faire pour s'entendre là-haut Des barrières ! il y en aura toujours ici-bas ! mais ne pouvons-nous pas nous aimer par-dessus en attendant ? Oui, Satan a bien réussi son coup, mais il n'aura pas le dernier mot !
En attendant, que faire puisque nos réunions sont dispersées ? Les temps sont trop mauvais pour être inactif, et pourtant toute activité extérieure me semble refusée...
Un ancien article de la « Bonne Revue » me revint alors à la mémoire. Le voici, il m'a fait tant de bien que je l'ai recopié :
« Quelle part la prière a-t-elle dans les plans et opérations de Dieu ? - On pense généralement que l'oeuvre de Dieu est surtout faite dans les chaires et tribunes d'orateurs, à l'école du dimanche ou par l'influence personnelle.
On considère ceci comme l'oeuvre fondamentale et la prière comme son accessoire, très important sans doute, mais tout de même comparativement secondaire. C'est là, croyons-nous, prendre la situation à l'envers. Car, selon la Parole de Dieu, la prière c'est l'essentiel, et si nous lui donnions la place qu'elle doit occuper, quelles merveilles nous verrions !

Une dame, missionnaire aux Indes, avait l'habitude d'envoyer, de temps à autre, des circulaires à ses amis pour réveiller leur intérêt et elle ne cessait, dans ses lettres, de déplorer le triste état de son district, la dureté des coeurs, l'absence de résultats et, le plus douloureux de tout : la tiédeur des missionnaires et son propre manque d'amour des âmes.
Elle comprit un jour la cause de tout ceci et voici ce qu'elle écrit :
Tous nos efforts, nos activités et nos agitations demeurant stériles, j'ai décidé de m'adonner à la prière et de faire de l'intercession le vrai travail de ma vie. Et c'est une oeuvre que le plus humble et le moins qualifié des chrétiens peut faire.

Dans ce grand pays des Indes, nous ne pouvons atteindre qu'un petit nombre, mais par la prière, je l'encercle et le pénètre tout entier. Et que sont mes faibles efforts à côté de la main toute-puissante qui dirige le monde ?

Lorsque nous lisons des promesses comme celle-ci : « Mettez-moi à l'épreuve et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux », nous devons nécessairement conclure que si les écluses des cieux ne s'ouvrent pas, c'est que nous n'avons pas mis Dieu à l'épreuve. Je crois que le monde n'a pas encore vu ce que peut obtenir la prière fervente, patiente, persévérante. »

Un an plus tard, la même missionnaire écrit :
« J'ai eu de grandes luttes pour tenir ferme à ma décision. Personne dans mon entourage ne s'y est opposé, car mon travail a toujours été à part de celui des autres, mais l'opposition est venue du dedans!
La première tentation consistait en ceci - Suppose que tu ne voies aucun résultat immédiat de tes prières et doives attendre des années, pourrais-tu continuer à prier jusqu'à l'exaucement ? Ou même s'il ne vient pas de ton vivant ? C'était dur, mais Dieu m'accorda la grâce de dire « oui » ! Puis le combat se fit plus violent.
J'avais toujours eu une vie très active, du matin au soir, et ma nouvelle existence me retenait surtout dans la tranquillité de l'étude de la Parole de Dieu et de la prière ! Oh ! comme j'avais envie de m'échapper et de me joindre aux autres que j'entendais aller et venir !
Mais quel changement ! Le désert a été transformé en un jardin fertile. Cent cinquante baptêmes viennent d'avoir lieu, l'oeuvre s'étend dans tous les villages environnants et prospère. Cette tension perpétuelle que je ressentais a disparu. J'ai repris ma tâche régulière, mais je n'y apporte pas cette hâte fiévreuse d'autrefois. J'ai enfin trouvé l'équilibre de ma vie : communion, repos, paix et travail fécond. »

« La Bonne Revue », août 1928.

Eh ! bien, si Dieu a permis que les autres portes se ferment, celle de la prière du moins reste ouverte. Certes, c'est plus agréable pour l'homme naturel d'aller et de venir, d'agir... mais puisque la prière est le mode le plus rapide de travailler pour Dieu, de quoi me plaindrai-je ? Tous mes instants libres je les consacrai à la prière. Depuis les quelques jours que je pense à cela et que je prie davantage, une personne s'est convertie, d'autres ont aussi prié pour elle naturellement, mais c'est un encouragement.

J'avais déjà vu l'efficacité de la prière dans deux cas caractéristiques que je ne puis raconter ici, mais dans l'Éternité tout sera révélé et nous regretterons bien d'avoir fait si peu usage de cette puissance de la prière. Voici encore une déclaration de George Muller qui, interrogé sur le temps qu'il passait à prier, répondit :
« Des heures chaque jour. Mais je vis dans l'esprit de prière. Je prie en marchant, en me couchant, et en me levant. Et mes prières sont toujours exaucées. Elles l'ont été des milliers de fois. Lorsque je suis convaincu que je prie pour une bonne chose, je continue à prier jusqu'à ce que je l'aie obtenue. Je ne cesse jamais ! Des milliers d'âmes ont été sauvées grâce à mes prières. J'en rencontrerai des multitudes dans le ciel. Le grand secret est de prier sans cesse jusqu'à ce que nous ayons été exaucés. Depuis cinquante-deux ans je prie chaque jour pour deux hommes, fils d'un ami d'enfance. Ils ne sont pas encore convertis, mais ils se convertiront ! Pourrait-il en être autrement ? La promesse de Jéhovah est immuable et je me repose sur elle. Le grand tort des enfants de Dieu, c'est qu'ils cessent de prier, ils ne continuent pas à prier, ils ne persévèrent pas. S'ils désirent quelque chose pour la gloire de Dieu, ils doivent prier jusqu'à ce qu'ils l'aient obtenue. »

On m'a aussi raconté que, dans mon village natal, deux jeunes filles converties allaient souvent ensemble au galetas prier derrière un tas de fagots, demandant à Dieu d'envoyer un Réveil, et le Réveil vint, des âmes passèrent de la mort à la vie et il y eut une magnifique floraison d'oeuvres religieuses : école du dimanche, Croix-Bleue, Unions chrétiennes. Le village fut transformé. Aujourd'hui, plus de cinquante ans après, et malgré que la vie spirituelle n'y soit plus si intense, les effets de ce Réveil sont encore palpables. « je vous dis encore que si deux d'entre vous sont d'accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu'ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux. » Matthieu 18. 19.
Oui, prier et se confier entièrement en Dieu et en Sa Parole, voilà ce qu'il nous faut, voilà ce que je ferai désormais avec la force que Dieu me donnera et pour Sa gloire. Je lisais dernièrement cette belle anecdote :
« Un missionnaire, en Afrique, traduisait une portion de la Bible dans le dialecte des naturels. Quand il arriva au mot « foi », il ne put trouver de mot correspondant, dans la langue, qui puisse en exprimer la signification d'une manière adéquate. Après avoir cherché plusieurs jours, il continua sa traduction laissant en blanc tous les endroits où se trouvait ce mot : foi.
Un jour, son aide indigène entra dans la pièce, exténué par un dur travail. Comme il se laissait tomber sur une chaise, l'aide remarqua dans sa langue :
- Que c'est agréable de me reposer de tout mon poids sur cette chaise !

Le missionnaire leva vivement la tête:
- Que dites-vous ? demanda-t-il.

L'homme répéta sa phrase.
- Voilà l'expression que j'ai tant cherchée ! s'exclama le missionnaire, « se reposer de tout son poids » ! Et il inséra dans les places vacantes de sa traduction le mot indigène signifiant « se reposer de tout son poids ».
Oui, nous pouvons nous reposer de tout notre poids, notre Rocher est inébranlable !

Il n'y a pas bien longtemps encore, quand je lisais des biographies d'hommes de Dieu, je pensais : mais que peuvent-ils faire si longtemps à genoux ? Que peuvent-ils dire à Dieu tout le temps ? Pour moi, au bout d'un quart d'heure, je ne savais plus que dire. Puisque Dieu sait de quoi nous avons besoin, pourquoi le lui dire, pensais-je, je ne comprenais pas que notre Père aimait que nous lui disions avec confiance : « Tu sais, j'ai besoin de ceci ou de cela, mais je compte sur Toi, Tu ne me feras pas défaut... » Et encore, me demandais-je, est-ce bien d'importuner Dieu pour telle ou telle personne, c'est assez de la nommer. Maintenant que j'ai appris à pratiquer l'adoration et l'intercession, m'approcher de Dieu est ma plus grande joie, et le temps s'envole trop rapidement lorsque je Lui parle ou que je l'écoute. Les versets Matthieu 18. 18-19 m'ont aussi fait comprendre de grandes choses, des choses vertigineuses. Ce n'est pas contre Dieu qu'il nous faut lutter, mais avec le Seigneur Jésus contre Satan et les puissances mauvaises dans les lieux célestes. Tout à nouveau aussi, à la lumière de ces passages, j'ai compris la grande utilité des réunions de prières.

Nous venons de faire une expérience bien concluante ; si nous laissions Dieu s'occuper tout à fait de nos affaires, cela irait infiniment mieux que nous ne pouvons le penser.
Par suite de la grande production, le miel a beaucoup de peine à s'écouler, nous en avions très peu vendu. Une importante commande de matériel apicole allait arriver. Je n'étais pas contente. « Avant de tant acheter, il faudrait essayer d'un peu vendre, il faut faire quelque chose, mettre des annonces », disais-je à mon mari...
Puis, tout en continuant mon travail de maison, je réfléchissais à la meilleure manière de trouver des clients. Tout à coup je m'arrêtai : « Mais je ne suis pas dans une voie de parfaite confiance en Dieu ! Lui qui m'a envoyé des pensionnaires peut aussi nous trouver des acheteurs. Il sait de quoi nous avons besoin, non, je ne veux plus m'inquiéter, ni penser à cela, je Lui remets tout et je récitai un de mes versets favoris : « Remets à l'Éternel le soin de ton sort, confie-toi en Lui et Il agira. » Psaume 37. 5-7.
Au milieu de l'après-midi, un cousin habitant un endroit assez éloigné vint me faire une petite visite.
- Tu es surprise de me voir, pas ! me dit-il.
- Votre visite me fait toujours plaisir, lui répondis-je.
- Eh ! bien, voici ce qui en est : tout à coup, à onze heures ce matin, il me vint à l'idée de venir faire un petit tour dans votre contrée. (C'était juste à cet instant-là que je remettais toutes choses entre les mains de notre bon Père céleste.) je ne fais ni une ni deux, je consulte l'horaire, juste une heure et demie pour me préparer et aller à la gare ! Pas moyen de mettre deux pieds dans un soulier !

Je pensais d'abord aller chez tes parents, mais dans le train j'ai fait la connaissance d'un jeune homme ; tout en causant il me dit qu'il pensait venir chez vous vous commander une certaine quantité de miel. Alors j'ai pensé que moi aussi je pourrais vous en placer facilement comme j'ai beaucoup de relations... »
Et en effet, il nous en fit vendre une bonne quantité.
Plus tard une autre personne vint aussi et nous en acheta.
Si j'avais été seule, je serais tombée sur ma face pour adorer... Je restais muette, en admiration, devant l'amour de notre bon Père céleste qui sait... et qui agit, quand nous le laissons faire.
Désormais je ne pourrai plus jamais en douter.
C'est pourtant bien simple. Le Seigneur Jésus dit de Lui-même : « je suis la vérité... » Jean 14. 6, donc nous pouvons avoir une entière confiance quand Il dit : « Ta Parole est la vérité. » Jean 17. 17.
Saint Paul affirme aussi : « Toute Écriture inspirée de Dieu est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice afin que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre. » Il Timothée 3. 16-17.

Oui, ce n'est pas seulement à la Parole de Dieu intégrale qu'il nous faut revenir, mais nous devons aussi la vivre intégralement.

Quand je raconte ces faits, on m'objecte parfois : « Mais qu'est-ce qui arriverait si tout le monde voulait faire comme vous ? Tout serait bouleversé ! » Oui, mais comme il ferait plus beau sur cette terre ! nous nous sommes tellement habitués à tout faire d'après nos petites idées et à laisser Dieu là-bas derrière les nuages ! Chacun fait sa propre volonté dans les affaires, pour le mariage et on s'étonne de ce que cela n'aille pas sur des roulettes ! Et parfois même on accuse Dieu : « Que lui ai-je donc fait pour être si malheureux ? je lui avais pourtant demandé de bénir mes plans »
« Revenez à moi et je reviendrai à vous, dit l'Éternel des ramées. » Malachie 3. 7.
« Bienheureux l'homme... qui a son plaisir en la loi de l'Éternel et médite dans la loi jour et nuit !... tout ce qu'il fait prospère. » Psaume 1. 2-3.
Certes, il y a aussi des contretemps ou plutôt qui nous semblent tels, mais en regardant en arrière nous voyons que Dieu a tout dirigé pour le mieux.
- Que j'aimerais avoir votre foi ! m'a-t-on dit souvent.
- Ce n'est pas difficile, ai-je l'habitude de répondre : « La foi vient... de la Parole de Dieu ! » Romains 10. 17.

Lisez la Bible, surtout le matin, quand votre perception est nette, méditez-la, mettez Dieu à l'épreuve.
« Vous avez tout pleinement en Lui (Christ) », Colossiens 2. 10. Tout ! que vous faut-il de plus ? tout, pleinement, spirituellement et matériellement... Pourquoi rester pauvre et malheureux ? « Oh ! quiconque a soif, venez aux eaux, et vous qui n'avez pas d'argent, venez, achetez et mangez ; oui, venez, achetez sans argent et sans prix du vin et du lait. Pourquoi dépensez-vous l'argent pour ce qui n'est pas du pain et votre labeur pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi attentivement et mangez ce qui est bon ; et que votre âme jouisse à plaisir des choses grasses. Inclinez votre oreille et venez à moi ; écoutez et votre âme vivra, et je ferai avec vous une alliance éternelle... » Esaïe 55. 1-3. « Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie. » Apocalypse 22. 17.

En lisant les journaux religieux, j'en reçois de divers pays et même d'Amérique et seulement de ceux, il va sans dire, qui mettent la sainte Bible à la place d'honneur, donc depuis quelque temps en parcourant ces divers périodiques, un profond malaise, une angoisse me saisissait. Les articles sont presque toujours très bons, très profonds, bienfaisants, mais il y revient toujours ce refrain persistant : de l'argent, de l'argent ! Certes, il en faut et combien ! mais ne frappe-t-on pas à la mauvaise porte ? Il me semble aussi entendre le ricanement, et d'ailleurs je l'ai déjà entendu ce ricanement des mondains devant ces mains de chrétiens si avidement tendues : « Quel Dieu ont-ils donc ? Ce n'est donc pas vrai qu'Il pourvoit à tous leurs besoins ? »

Un jour, un sympathique missionnaire nous racontait ses expériences, il nous disait entre autres que l'oeuvre à laquelle il appartenait vivait « par la foi » et pourtant il tendait la main d'une manière à peine déguisée. « La foi en qui ? avais-je envie de demander, la foi en Dieu ? mais ce n'est pas ainsi que les grands hommes de Dieu, ceux qui ont de merveilleux exaucements, la pratiquaient. En les hommes vos frères alors ? Oui, ce serait plus juste de dire ainsi. » je suis parfois effarée de voir ce que les mots ont perdu leur vraie valeur. On répète des phrases stéréotypées sans penser à leur réelle signification.

Le Dieu de George Müller serait-Il mort ? « Il n'y a en Lui ni variations, ni ombre de changement », disait pourtant saint Jacques dans son épître, 1. 17.
Alors ? « Oui, mais, nous dit-on, George Müller, Hudson Taylor étaient des géants dans la foi, ils avaient reçu des dons spéciaux. » C'est pourtant bien intéressant de lire ce qu'eux pensaient d'eux-mêmes. Pour moi c'étaient simplement des hommes qui, ayant tout livré, prenaient Dieu au mot, pourquoi ne le pouvons-nous plus ?
« Mais nous vivons dans d'autres temps, les conditions d'existence ont changé », objecte-t-on encore. - Oui, mais Dieu n'a pas changé, Lui, gloire à Son nom ! - Il est toujours le Rémunérateur de ceux qui Le recherchent, Hébreux Il. 6, et ceux qui se confient en Lui ne seront pas confus, Psaume 25. 3, Esaïe 49. 23, 1 Pierre 2. 6.
C'est à Lui qu'appartiennent l'argent et l'or dans n'importe quel pays, et Celui qui est fidèle ne laissera manquer de rien (Psaume 34) ceux qui l'aiment et qui veulent le glorifier.
C'est nous qui avons changé, mais ne se trouvera-t-il pas un homme, une femme pour prouver au monde actuel que Dieu est toujours le même ? Il est dit : « Jésus-Christ est le même hier et aujourd'hui et éternellement. » Hébreux 13. 8.

Il y en a aussi qui doivent apprendre à donner. Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Avons-nous le droit de garder pour nous-mêmes ou de dépenser en futilités ce qui revient à Dieu ? N'est-ce pas là-haut que se trouve la banque la plus sûre ? Dernièrement je lisais ces belles paroles de Wesley : « L'homme doit certainement vivre dans la simplicité et l'activité. Le chrétien doit être exhorté à gagner tout ce qu'il peut, à économiser tout ce qu'il peut, il en résulte donc la richesse. Comment faire alors, je le demande encore, pour que nos biens terrestres ne nous plongent pas dans les profondeurs de l'enfer ? Il n'y a sous le ciel qu'un seul chemin - gagnez tout ce que vous pouvez, épargnez tout ce que vous pourrez et donnez tout ce que vous pouvez. Alors plus vous gagnerez, plus vous croîtrez dans la grâce et plus aussi s'augmentera votre trésor dans le ciel. »

Nous devons aussi sans cesse nous rappeler que nous ne sommes que les intendants de ce que Dieu nous a confié.

Le soir d'une journée de lessive, je m'assis, harassée, pour lire un verset avant d'aller me reposer. Tout à coup, j'eus le sentiment très net que je devais écrire et envoyer une certaine somme à une connaissance. Demain je le ferai, pensai-je, aujourd'hui cela m'est impossible ; je me levai pour passer dans la. chambre voisine. Mais, comme mue par un sentiment intérieur, je dus retourner en arrière. Je pris ma plume, du papier. « Ah ! non, pensai-je, ce soir je suis bien trop fatiguée pour écrire ! » Comme je commençais de me dévêtir, je sentis alors qu'il me fallait absolument écrire de suite. Je m'exécutai enfin, me demandant si je n'étais pas le jouet de mes sentiments.

Quelques jours plus tard je reçus une lettre de remerciements. Mon amie avait demandé cette somme au Seigneur et il la lui fallait absolument pour le jour qu'elle la reçut. Je ne cite que ce cas-là, mais pour moi je suis persuadée que Dieu peut tout, même incliner le coeur des rois comme des ruisseaux d'eau. Proverbes 21. 1. Il peut aussi faire délier le cordon des bourses !
Quel encouragement, quel bonheur pour celui qui reçoit, de le recevoir directement des mains de notre bon Père céleste qui connaît tous nos besoins ! Et pour celui qui donne il n'y a aucun orgueil, mais une profonde joie, car il sait « ... que le Seigneur en a besoin... »
C'est comme pour toutes choses, Dieu doit être mis à Sa vraie place : la première, et si notre oeuvre est réellement pour le Roi, Il aura Lui-même soin de Sa gloire et ne la laissera certainement pas péricliter.

Au fond, en y réfléchissant bien, nos oeuvres sociales si merveilleuses, si bienfaisantes soient-elles, ne sont qu'un emplâtre trop petit sur la plaie béante de l'humanité. Il faudrait pouvoir attaquer la racine : l'incrédulité, si nous pouvions amener les gens à se confier entièrement, complètement en Dieu, leur guérison germerait promptement. Seulement, nous devons vivre, nous-mêmes, dans un état de confiance. Puisque nous sommes la lettre vue et lue de tous les hommes, il faut qu'elle soit lisible et correcte...
« Ceux qui cherchent l'Éternel ne manquent d'aucun bien. » Psaume 34. 4. « Demandez et il vous sera donné... car quiconque demande reçoit... combien plus votre Père céleste donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. » Matthieu 7. 7 -11. « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera. » Jean 15. 7.
« Ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces ; et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ. » Philippiens 4. 7. « Mais mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire par le Christ Jésus. » Philippiens 4. 19.
« Et c'est ici la confiance que nous avons en Lui, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute... et si nous savons qu'Il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées. » I Jean 5. 14-15.

Nous pouvons donc Lui exposer avec confiance nos besoins matériels puisqu'Il sait que nous en avons besoin. Matthieu 6. 25-34.
Voici, entre mille, quelques promesses sur lesquelles nous pouvons nous appuyer de tout notre poids
Sont-elles vraies ? oui ou non ?
Si non, nous sommes les plus malheureux des hommes, mais oui, oui, mille fois oui, tout est vrai. Gloire à Dieu ! Oui, Ta Parole est la vérité !
« Mettez-moi à l'épreuve, dit l'Éternel des armées, et j'ouvrirai pour vous les écluses des cieux. » Malachie 3. 10.

Aucune crainte, aucune réticence :
« Le Dieu d'ancienneté est ta demeure, et au-dessous de toi sont les bras éternels. » Deutéronome 33. 27.

Un soir, nous étions tranquillement assis dans notre coin favori, je cousais tout en méditant sur ce sujet : Confiance... Je dis alors à mon mari : « Au fond, si nous sommes si heureux ensemble, c'est parce que nous avons une parfaite, une complète confiance l'un dans l'autre quoi qu'il arrive, nous savons que rien, ni la mort, ni la vie ne pourront nous séparer. Notre amour étant plus fort que la mort, il demeurera éternellement. Cela aussi est un don de Dieu. »

Un instant de silence, puis je repris : « Et maintenant je comprends aussi une chose : pour que notre bonheur puisse être tout à fait entier, complet, il faut premièrement que nous ayons une parfaite confiance, une confiance illimitée en Dieu et en Sa Parole, oui, que Son coeur de Père soit aussi satisfait parce que nous lui appartenons sans réserve... »

Plusieurs fois, en lisant ces paroles de notre Seigneur Jésus :
« Celui qui croit en moi n'aura jamais faim et jamais soif » Jean 6. 35, nous avions été forcés de nous avouer que nous avions encore soif de bien des choses ; de sanctification, etc. Mais alors, disions-nous, les promesses sont pourtant certaines ... nous croyons pourtant...

Oui, nous avions la foi, mais que de mais... mais ... il y avait en nous ! parfois même sans que nous nous en rendions compte.
Maintenant que j'ai appris à adorer réellement Dieu, et que j'ai pu me confier entièrement en Lui, je puis dire sincèrement : je n'ai plus ni faim ni soif, Dieu et Son Fils Jésus-Christ, notre précieux Sauveur, Sa Parole me satisfont complètement. Je ne suis pas encore arrivée à la perfection, mais leur substitut, le Saint-Esprit demeure en moi et je sais qu'Il me transformera de gloire en gloire, II Corinthiens 3. 18, Il Timothée 1. 12. « je sais qui j'ai cru et je suis persuadée qu'il a la puissance de garder ce que je lui ai confié jusqu' à ce jour-là, jusqu'au jour où nous serons enfin « toujours avec le Seigneur ». 1 Thessaloniciens 4. 17.


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