PETIT
FRÈRE
CHAPITRE VII
Sur la route
Tan se réveilla de très
bonne heure. Il ne réalisa pas tout d'abord
où il se trouvait.
- Puis-je me lever, Edith ?
demanda-t-il.
Ne recevant aucune réponse il
regarda autour de lui. Un rayon de soleil
pénétrant à travers une fente
du volet lui révéla qu'il se trouvait
au milieu d'étrangers.
- Je veux voir Edith,
répéta la voix plaintive.
- Tais-toi, ou tu auras affaire à
moi. C'était l'homme qui se
réveillait à demi, mais Meg essaya de
rassurer l'enfant.
- Oui, mon chéri, tu verras
bientôt Edith. Nous partirons tout à
l'heure.
Tan dut se contenter de cette
réponse et, se glissant au bas du tas
d'habits qui lui avait servi de lit, il se faufila
à pas feutrés
jusqu'à la porte qui
était entr'ouverte. Là, se dressant
sur la pointe de ses petits pieds, il regarda au
dehors. C'était une merveilleuse
matinée d'automne. Le soleil, qui venait de
se lever, illuminait la campagne. Les arbres
avaient revêtu leur dernière parure de
bruns et d'ors. Tout était si beau que
l'enfant oublia pour un instant la maison
paternelle et, frappant des mains, il cria de
joie.
- Holà, petit, qu'est-ce qui te
prend ? appela Jack d'un ton qui
n'était pas hostile.
- Je me suis levé et tout est si
joli dehors, répondit l'enfant.
Toute la caravane était en
mouvement maintenant. On alluma un feu de
broussailles et le déjeuner fut
bientôt prêt. Tan observait tout ce qui
se passait avec des yeux agrandis par
l'étonnement. Personne n'avait songé
à laver sa figure ou à brosser ses
cheveux, mais cette négligence
n'impressionna pas beaucoup le petit garçon.
Une tranche de pain abondamment recouverte de
saindoux lui sembla un déjeuner
délicieux ; il le mangea, assis sur
l'escalier de la roulotte, sans songer à
autre chose qu'à la nouveauté de la
situation. Jusque-là personne ne lui avait
demandé son nom. Meg espérait que le
petit garçon ignorait son nom de
famille ; s'il s'en rappelait elle
était bien résolue
à le lui faire oublier aussi rapidement que
possible. Elle aborda le sujet avec
précaution.
- Comment t'appelles-tu, mon joli ?
demanda-t-elle.
Tan tourna vers elle ses grands yeux
bleus et, la regardant bien en face, il
répondit :
- Edith et Jessie, papa et maman,
m'appellent Tan, mais mon vrai nom est Stanley
Clarke. Je demeure au Clos des Fougères.
Connaissez-vous le chemin pour y retourner ?
parce que je suis sûr que maman cherche son
petit garçon et qu'elle est triste de ne pas
le trouver.
La petite voix tremblait un peu.
- N'aimerais-tu pas aller au bord de la
mer pour jouer sur la plage ? demanda
Meg.
- Non, merci, je veux aller à la
maison, et les yeux du petit garçon se
remplirent de larmes.
Meg craignait par-dessus tout une
scène de désespoir qui aurait pu
attirer l'attention des passants. Aussi se
hâta-t-elle de calmer l'enfant en lui donnant
l'assurance que s'il ne pleurait pas il aurait
bientôt retrouvé ses parents.
Là-dessus on amena les chevaux pour les
atteler et ce spectacle, toujours nouveau pour lui,
suffit pour captiver Tan et lui
faire oublier pour un temps son gros
chagrin.
Lentement le lourd véhicule se
remit en mouvement et l'enfant, assis sur le
plancher à l'intérieur, sans rien
pour le distraire, commença à trouver
le temps bien long. Pauvre Tan ! Toutes les
cinq minutes, il interrogeait la jeune fille qui
seule lui tenait compagnie.
- Arriverons-nous
bientôt ?
- Oui, bientôt, était la
réponse invariable et peu
satisfaisante.
Meg et le garçon qui avaient
parcouru les villages environnants pour chercher
à vendre quelques paniers, rejoignirent la
caravane de fort méchante humeur. Leur
lourde charge n'avait guère diminué
et ils avaient grand faim. Mais Jack avait
ramassé sur le chemin un petit chat noir
qu'il jeta à Tan en lui
disant :
- Tiens, voilà qui
t'amusera !
Le petit garçon aimait les
animaux et lorsque le chat, remis de sa
première frayeur, vint s'installer sur ses
genoux, il se sentit moins seul.
Vers le soir, la caravane s'arrêta
à l'entrée d'une petite ville. La
nuit tombe de bonne heure en octobre. Tan
s'était endormi, la tête
appuyée sur le dos du petit chat.
- Dommage de le réveiller, fit
Jack. Chose étrange ! la vue du
garçonnet aux boucles dorées semblait
toucher une corde sensible dans le coeur du gamin
si rude et si grossier. Mme Smith déshabilla
l'enfant qui se laissa faire. Il était si
las que rien ne semblait pouvoir troubler son
sommeil.
Le chat
vint s'installer sur ses genoux
- Que de belles choses ! marmotta la
mégère, en examinant d'un oeil de
connaisseur les vêtements de Tan.
- Tu en retireras un joli denier
à Brighton, remarqua la jeune fille.
Meg fit un signe d'assentiment. Une fois
arrivés dans la grande ville, tout irait
bien. Il s'agirait seulement de donner une teinte
foncée au visage de Tan, de le vêtir
d'habits en guenilles ; quel charmant petit
mendiant ne ferait-il pas ?
De bon matin ils se remirent en route.
Tan rêvait précisément que sa
maman le tenait sur ses genoux pendant qu'Edith
brossait les boucles qui, maintenant, pendaient en
désordre autour de la petite figure
pâlie. Une secousse imprimée à
la lourde voiture le réveilla.
- Maman, appela-t-il. Et puis,
réalisant soudain où il se trouvait,
il s'assit sur son lit de chiffons, et fondit en
larmes.
- Maman ! Je veux aller vers
maman !
Toute la patience de son pauvre petit
coeur était enfin épuisée.
Dans son cerveau de bébé une
pensée affreuse se fit jour. Ces gens ne le
conduisaient pas à la maison !
Meg essaya de le consoler en lui
assurant que bientôt ils verraient
Edith.
- Je veux la voir maintenant !
sanglota-t-il. Maman ! Maman !
- Arrête ce vacarme ! fit la
voix rude de l'homme, assis sur les
brancards.
Mais rien ne pouvait calmer les pleurs
de l'enfant. En vain Mme Smith lui promit-elle
jouets et sucreries, rien ne pouvait le pacifier.
Pauvre Tan ! Personne ne viendra donc à
ton secours ! Si petit et si
abandonné ! Mais le bon Sauveur
veillait sur son faible agneau. Lui qui aime les
petits enfants et qui a dit « Laissez-les
venir à moi » n'était pas
sourd aux prières des parents qui sans cesse
intercédaient en faveur de leur
chéri.
Jack essaya de le consoler, mais
inutilement.
- Laisse-le donc pleurer son content,
dit la femme, ça lui fera du bien.
Elle avait raison. Tan n'était
qu'un très petit garçon et, à
son âge, même le plus gros chagrin ne
peut durer longtemps. Graduellement les sanglots
s'espacèrent et finirent par s'arrêter
tout à fait lorsque Meg lui eut permis de se
tenir près de la porte et de regarder au
dehors. Il était temps de donner un peu
d'air frais au petit prisonnier, car ses joues
pâles et ses yeux entourés de cercles
noirs ne feraient pas l'affaire de ses nouveaux
maîtres. Il fallait à tout prix qu'il
regagnât sa gaîté.
Tan s'intéressait à tout
ce qu'il voyait, mais, chaque
fois qu'on traversait un village, il devait
s'asseoir à l'intérieur de la voiture
pour ne pas attirer l'attention. Ce fut dans une de
ces occasions que l'enfant repensa à son
petit chat. Il se mit à le chercher dans
tous les coins du véhicule.
- Que cherches-tu, Tom ? demanda
Sal.
Les bohémiens avaient convenu
entre eux de changer le nom du petit garçon.
Ils avaient choisi le nom de Tom comme se
rapprochant assez de celui de Tan pour que l'enfant
ne s'aperçoive pas de la différence.
« Avec le temps, il oubliera le
passé », avait dit la
femme.
- Je cherche mon joli petit chat, fit
Tan.
- Tu ne le trouveras pas ; il s'est
sauvé pendant que tu dormais,
répondit Meg.
C'était un nouveau chagrin pour
Tan. En voyant la petite bouche se mettre à
trembler, la femme se hâta de promettre un
autre chat.
- Nous en trouverons un dans la ferme
là-bas, assura-t-elle.
- Mais ce serait voler de le prendre,
s'il n'est pas à vous, protesta Tan.
Pour réponse, il reçut de
la part de l'homme une telle bordée
d'invectives qu'il n'osa plus de longtemps ouvrir
la bouche.
.
CHAPITRE VII
Tan, pas Tom
Ils étaient en route depuis quatre jours
et se trouvaient maintenant à quelques
kilomètres de Worthing, une tranquille
petite ville au bord de la mer. C'est à ce
moment que se place un incident qui faillit
révéler l'identité de Tan. Il
s'en fallut de bien peu qu'il ne fût rendu
à ses parents affligés. Mais Dieu
avait d'autres desseins et pour eux et pour le
petit garçon. Ses voies ne sont pas nos
voies et ses pensées ne sont pas nos
pensées, mais Il agit toujours en amour
vis-à-vis des siens.
Bien des fois l'enfant avait
appelé sa mère et plus souvent encore
sa soeur Edith, car c'était elle surtout qui
s'était occupée de lui. Mais les
petits oublient vite, même ce qui leur est le
plus cher, et peu à peu le petit Tan
s'habituait à sa vie nouvelle. Mais il y
avait une chose à laquelle il se cramponnait
avec une ténacité extraordinaire chez
un si jeune enfant : c'était son
nom. En vain les bohémiens
cherchaient-ils à l'appeler Tom. Dès
qu'ils prononçaient ce nom le petit
garçon ne manquait pas de
s'écrier : « Ce n'est pas
Tom, c'est Tan ! »
Mme Smith comprit qu'il serait inutile
de vaincre la résistance de l'enfant sur ce
point spécial ; du reste, il serait
peut-être imprudent d'insister puisque son
opposition pouvait attirer l'attention de quelque
passant. Elle décida donc d'abandonner sa
tentative. C'est alors que se passa l'incident dont
nous parlions tout à l'heure.
La seule chose qui parvint à
distraire le petit Tan lorsqu'il se mettait
à réclamer Edith, était cette
délicieuse expérience qui consistait
à se placer devant la porte ouverte de la
voiture pour surveiller les chevaux ou examiner le
paysage. Un après-midi, tandis que Tan
s'adonnait à son occupation favorite, la
caravane croisa sur la route une petite voiture
légère attelée d'un poney et
dans laquelle deux vieilles dames étaient
assises. L'équipage était
arrêté au bord de la route et ces
dames s'apprêtaient à descendre pour
cueillir des mûres sauvages qui croissent
à profusion dans les haies en cet
endroit.
- Achetez-moi un panier, Madame, fit
Meg, toujours à l'affût d'un client
éventuel.
- Eh bien ! un panier nous serait
assez utile si nous trouvons beaucoup de fruits,
fit l'une des dames. Tandis qu'elles examinaient
l'assortiment que Meg leur présentait, leurs
yeux furent attirés par la jolie petite
figure de Tan qui se montrait à la
fenêtre.
- Quel charmant enfant ! s'écria
une des dames, et s'avançant vers la
roulotte qui s'était arrêtée,
elle dit :
- Aimerais-tu un gâteau, mon
chéri ?
- Oui, merci, fit Tan, tendant une main
potelée.
- Tom, cria une voix venant de
l'intérieur du lourd véhicule.
L'enfant se retourna et de sa voix claire, il
protesta : « Ce n'est pas Tom, c'est
Tan ! » Tout en parlant il fixait
ses grands yeux sur l'aimable figure de la
dame.
- Tan, dit la voix douce qui tout
à coup rappela au petit garçon ce
qu'il avait perdu. Spontanément, avant que
Mme Smith eût pu le faire taire, il
s'écria :
- Vous parlez comme maman.
Connaissez-vous Edith ?
- Qui est ta maman, mon petit
garçon ?
Meg interrompit
précipitamment :
- C'est l'enfant de ma soeur qui est
morte ; elle a servi dans les grandes
familles, c'est pour cela que le petit parle si
bien et maintenant nous l'avons
pris, moi et mon mari, et il nous aime bien,
n'est-ce pas, mon joli ? Et avant que l'enfant
eût eu le temps de répondre, elle fit
signe à son mari de se remettre en route,
tandis qu'elle achevait son marché. Lorsque
les emplettes furent faites, Meg rejoignit la
caravane, laissant les deux vieilles dames assez
perplexes. Hélas ! il n'était
pas dans leurs habitudes de s'oublier
elles-mêmes pour penser aux autres. Cependant
la plus âgée des deux se tourna vers
sa soeur.
- Eh bien, ma chère, que
penses-tu de ce charmant enfant ? Il me semble
bien différent des gens avec lesquels il
habite. As-tu remarqué l'expression de ses
grands yeux bleus si purs et si
innocents ?
- Oh ! oui, répondit sa
compagne, je vois encore cette petite figure avec
sa couronne de boucles blondes. Peut-être ne
leur appartient-il pas du tout.
- Qu'y pouvons-nous ? La femme dit
qu'il est le fils de sa soeur, nous ne saurions
intervenir. Et les deux dames regagnèrent
leur confortable équipage et s'en
allèrent dans une direction
différente, sans s'inquiéter
davantage d'une affaire qui aurait pu apporter
quelque trouble dans leur tranquille existence.
Cependant Meg résolut de ne plus
courir de pareils risques. Elle se procura du brou
de noix et une application de ce produit transforma
la figure de Tan, si fraîche et si claire, en
celle d'un petit bohémien. Lorsque ses
boucles eurent été coupées,
personne ne l'eût reconnu si ce n'est ceux
qui étaient familiers avec ses beaux yeux
bleus que rien ne pouvait changer. Un autre signe
n'avait pu être enlevé, c'était
une tache foncée que l'enfant portait depuis
sa naissance, au-dessus de son oreille
droite.
Tan ne pouvait comprendre pourquoi il
devait toujours maintenant porter des
vêtements qui n'étaient pas
propres.
- Où avez-vous donc mis le
manteau que maman m'a acheté ?
demanda-t-il un jour. La réponse qu'il
reçut le satisfit
complètement.
- Nous voulons le garder pour te le
mettre quand tu rencontreras Edith.
Une grande joie attendait pourtant notre
petit ami. Peu après l'incident que nous
avons raconté, il était
accoudé comme d'habitude sur le battant
inférieur de la porte et regardait au
dehors. Un tournant de la route amena la caravane
en face de la large plage de Brighton.
- La mer ! la mer ! cria le
petit. Puis-je descendre et courir sur le
sable ?
- Reste où tu es et tais-toi,
répondit la voix rude de l'homme et Tan
n'osa insister. Il avait grand'peur de Jim Smith.
Celui-ci ne lui parlait que rarement, mais toujours
sur le même ton rogue et hargneux. Du reste,
personne n'était vraiment méchant
avec lui. Somme toute, les bohémiens
traitaient l'enfant avec une certaine
bienveillance, du moins c'était le cas pour
Meg et pour Jack. La fille semblait avoir
hérité de la dureté de son
père. Une semaine s'était
écoulée et déjà, dans
le cerveau du très petit enfant
qu'était Tan, les scènes d'autrefois
commençaient à s'effacer. Sa vie
actuelle, si nouvelle et si mouvementée,
l'absorbait complètement. Un petit chat
était venu remplacer le disparu et Tan
passait des heures à s'amuser avec son
favori.
Il y avait pourtant une chose qui
irritait journellement la famille Smith. Matin et
soir, le petit garçon s'agenouillait
près de son lit et priait. Rien, ni menaces,
ni promesses, ne pouvait l'empêcher de
« parler au Seigneur
Jésus », comme il le disait et il
fallut bien que les bohémiens le laissassent
faire malgré leur extrême
répugnance.
Ce ne fut que le lundi matin que Jack et
Tan reçurent l'autorisation de s'en aller
vers une partie retirée de la plage,
éloignée du grand public. L'enfant
offrait un étrange
spectacle, habillé comme il l'était
de vêtements en guenilles, ses joues roses se
montrant sous sa peau noircie et sa tête
rasée de près ne portant plus trace
des boucles d'or qui avaient fait l'orgueil de sa
mère. Cependant il attirait l'attention
malgré tout et Jack eut hâte de le
conduire loin de la foule, vers une anse
écartée. Lorsqu'ils se
trouvèrent en face de la mer, couleur
d'émeraude, Tan resta muet d'admiration.
Et,
mettant ses petites mains derrière son
dos
- Que regardes-tu, petit, et à quoi
penses-tu ? questionna Jack.
Tan se retourna vers lui et
répondit doucement :
- Je pensais à l'endroit
où Dieu met les péchés de ceux
qui l'aiment.
- Que veux-tu dire ? fit le
garçon.
- Edith m'a appris un verset sur la mer.
Je le sais encore parce qu'elle me l'a fait
répéter au moins dix fois. Je vais te
le dire.
Et, mettant ses petites mains
derrière son dos, Tan répéta
d'une voix grave :
- « Tu jetteras tous leurs
péchés dans les profondeurs de la
mer. » Crois-tu qu'Il y jettera les tiens,
Jack ? demanda-t-il, en regardant son compagnon
bien en face.
- Que veux-tu dire ? Comment sais-tu si
j'en ai, des péchés ? fit le
garçon qui se sentait mal à l'aise.
- Edith dit que tout le monde a
péché, affirma Tan gravement.
- Eh bien ! pas toi, j'en suis
sûr, remarqua Jack.
- Oh ! oui, j'ai été
souvent très méchant, rectifia
l'enfant, parce que personne n'est bon...
Mais un grand vaisseau passant au large,
détourna l'attention de Tan qui abandonna le
sujet. Cependant ces paroles, dites si simplement,
n'avaient pas été perdues. Jack
savait qu'il y a un Dieu qui a en horreur le mal et
il avait conscience d'avoir souvent
péché devant Lui. Se pourrait-il que
même ses transgressions à lui soient
jetées dans les profondeurs de la mer ?
Mais comment cela pouvait-il se faire ?
Personne ne le lui avait jamais dit. L'enfantine
prière que le petit Tan
répétait matin et soir à haute
voix portait son fruit. La conscience de Jack
était réveillée et, sans le
réaliser lui-même, il cherchait un
Sauveur.
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