PETIT
FRÈRE
CHAPITRE IX
L'ami de Tan
Meg et son mari tombèrent d'accord
de passer un mois dans les environs de Brighton.
Tan accompagnait Mme Smith dans ses
tournées, et les ventes se firent plus
nombreuses à cause de la jolie figure du
petit garçon. Mais Meg comprit bien vite
qu'il n'y aurait pour elle aucune
sécurité avant que l'enfant
l'appelât « maman ».
Comment y arriver ? Il fallait pour cela
frapper un grand coup. Ils étaient depuis
deux jours à Brighton et Tan s'amusait avec
son chat avant d'aller dormir lorsque la femme
l'interpella brusquement.
- N'oublie pas que tu dois toujours me
dire « maman »
maintenant.
Tan leva vers elle des yeux
stupéfaits dans lesquels les larmes
étaient bien près de jaillir.
- Mais vous n'êtes pas ma maman,
fit-il avec décision.
- Oui, je le suis, répliqua Meg.
Ta mère est morte ; ainsi tu vivras
toujours avec nous et ta maman,
c'est moi. Tu n'as point d'autre endroit où
tu puisses aller maintenant.
Le pauvre petit garçon
éclata en sanglots :
- Maman est partie ! elle est avec
Jésus et elle ne m'a pas pris avec
elle ! Maman ! maman !
Son désespoir était
vraiment poignant. Naturellement il était
trop jeune pour soupçonner le mensonge et la
femme, endurcie comme elle l'était, se
sentit reprise en voyant la confiance de ce petit
enfant qu'elle faisait souffrir si cruellement.
Mais comment agir autrement ? se
disait-elle.
Depuis ce moment-là tout danger
fut écarté et Meg n'hésita pas
à emmener Tan avec elle partout où
elle allait, même sur la plage, au milieu de
la foule élégante des baigneurs.
Quelquefois le petit garçon cherchait tout
naturellement à s'approcher d'autres enfants
qui jouaient sur le sable. Mais toujours les
mamans, qui pourtant avaient admiré ses
beaux yeux et son charmant visage, rappelaient leur
progéniture autour d'elles et bien vite Tan
se retrouvait seul. Il ne comprenait rien du tout
à cette façon d'agir et il
résolut d'en parler à Jack.
C'est que Jack était son meilleur
ami, toujours prêt à écouter
ses récits et à
répondre à ses
questions. S'il s'agissait des arbres, des fleurs,
des noms des localités qu'ils traversaient,
Jack était à même de satisfaire
dans une grande mesure la curiosité du petit
garçon. C'était Jack qui, chaque
matin, lorsque le temps était beau,
conduisait Tan sur la plage pour qu'il pût
s'y amuser un peu ; c'était lui encore
qui l'asseyait sur le dos d'un des chevaux et lui
faisait faire une promenade pleine de charme.
C'était Jack aussi qui évitait
à Tan bien des réprimandes et bien
des rebuffades, et c'est par le moyen de ce
garçon si rude autrefois, qu'un peu de joie
entra dans la vie nouvelle de l'enfant.
Un changement s'était
opéré chez Jack. Quand son
père l'invectivait, il cherchait à
réprimer les gros mots qui trop souvent
autrefois s'échappaient de ses
lèvres. Son visage avait perdu son
expression vicieuse, mais, malgré tout, le
péché était encore dans son
coeur, aussi noir que jamais, et maintenant Jack en
avait conscience. Tan lui avait dit un jour :
« Tu es gentil maintenant, Jack ; tu
ne me grondes plus jamais et tu ne donnes plus de
coups de pied à Bob et à
Sandy ». C'étaient là les
deux chiens de la caravane avec lesquels Tan avait
scellé un traité d'amitié. Du
reste, le petit garçon aimait chacun, gens
et bêtes seulement il
craignait Jim qui le détestait en retour.
L'honnêteté absolue de l'enfant le lui
faisait haïr ; souvent il le
menaçait, mais, grâce à
l'intervention de Jack, il ne l'avait jamais
frappé.
Ce fut au moment de quitter Brighton que
Tan demanda à Jack pourquoi les mamans ne
permettaient pas à leurs petits enfants de
jouer avec lui.
- Sans doute parce que tu n'es qu'un
pauvre bohémien et qu'elles n'aiment pas les
gens mal habillés.
Tan considéra son vêtement
défraîchi d'un air
rêveur.
- Pourquoi maman ne me permet-elle pas
de mettre mon autre habit, celui de
velours ?
- Nous ne l'avons plus, répondit
Jack qui ne mentait pas.
Tan se mit à chercher par
lui-même la solution du problème qui
le préoccupait. C'était le dernier
jour sur la plage. Meg, très occupée
à discuter avec d'autres commères, ne
s'aperçut pas que son petit compagnon la
quittait pour se joindre à un groupe
d'enfants, très bien vêtus, qui
jouaient sur le sable, tandis que leur bonne
était absorbée par la lecture d'un
journal.
- Puis-je jouer avec vous ?
demanda-t-il d'une voix très douce et
très affable.
Les enfants levèrent la
tête, hésitèrent, puis
l'aîné qui pouvait avoir sept ans,
répondit :
- Nous ne devons pas jouer avec toi
parce que tu es sale.
- Non, je ne suis pas sale, c'est
seulement cette blouse qui est vieille. Si je
portais l'habit de velours que ma première
maman m'a donné quand je ne vivais pas dans
une maison roulante, vous me permettriez de
m'amuser avec vous.
Tan avait parlé très vite
et regardait le groupe d'un air de
défi.
- Alors, si j'étais toi, je ne
resterais pas dans cette vilaine maison ; je
me sauverais, fit l'autre petit
garçon.
Mais avant que Tan eût pu
répondre, la bonne leva la tête et lui
enjoignit de partir. Meg, de son côté,
s'approcha et saisit sa main. Force lui fut de
s'éloigner.
Ce soir-là Tan se montra
très préoccupé. Les quelques
mots échangés sur la plage lui
avaient rappelé le passé. Si
seulement il pouvait se sauver ! Mais
où aller puisque sa vraie maman était
au ciel ? Pour la rejoindre il faudrait donc
mourir, et de cela Tan n'avait nulle envie à
ce moment. Plus tard, il devait en être
autrement pour le pauvre enfant !
La vie qu'il menait
l'intéressait ; il ne
s'ennuyait jamais, bien que la
nourriture fût souvent grossière et
que son installation manquât totalement de
confort. L'hiver arriva. On arrêta la voiture
dans un endroit abrité aux environs du port
militaire de Portsmouth. La roulotte était
bien chauffée et, le jour de Noël, une
poule au pot et le traditionnel
« plumpudding » anglais
servirent à régaler toute la famille.
Tan avait appris à se taire et ne demandait
plus d'où provenait telle ou telle
friandise. Mais quand on lui donnait l'ordre
d'aller arracher quelque légume dans un
jardin potager ou de tirer quelques poignées
de fourrage d'une meule de foin, Tan s'y refusait
toujours. Sans la présence de Jack, il
aurait été battu sans
pitié ; Jim se mettait dans de
terribles colères et déclarait qu'il
en avait assez de la religion de ce gamin et qu'il
lui apprendrait qu'il n'était pas meilleur
que les autres. Quand l'enfant s'agenouillait pour
prier matin et soir, l'homme l'accablait de
sarcasmes et d'injures. Mais rien ne pouvait
détourner le petit garçon de
l'habitude qu'une mère pieuse lui avait
inculquée dès sa plus tendre
enfance.
Il y avait souvent des querelles entre
Jack et ses parents au sujet de l'enfant et Jim ne
ménageait pas son fils. Mais Jack aurait
souffert bien davantage encore pour
sentir le soir les petits bras de
Tan autour de son cou et pour entendre la voix
câline lui dire à l'oreille :
« Je t'aime, Jack. Je t'aime
tant. »
L'hiver fit place au printemps et la
caravane reprit la route. Tan fut enchanté
de pouvoir cueillir les premières
primevères dont il faisait des bouquets. On
lui avait appris à vendre ses fleurs :
« Seulement un sou, Madame !
Achetez-moi un bouquet ! » Peu de
personnes pouvaient résister à ses
façons si douces et au regard des grands
yeux bleus qui se levaient pleins de confiance vers
les visages étrangers.
Tan avait grandi. On lui aurait
donné sept ou huit ans. Seulement son visage
restait celui d'un très petit enfant sous le
vieux chapeau de paille dont on l'avait
affublé.
M. et Mme Smith voulaient gagner le
centre de l'Angleterre en passant par la ville de
Bedford lorsqu'un triste incident vint changer la
vie du pauvre petit Tan.
CHAPITRE IX
OÙ est-il ?
Lorsque le petit Tan avait fait la connaissance
de la caravane et de ses occupants, il n'avait que
cinq ans, mais il savait déjà lire un
peu. Edith s'était appliquée à
lui enseigner, non seulement l'alphabet, mais
encore quelques mots de deux ou trois syllabes.
Pendant l'hiver, alors qu'on ne sortait
guère, Jack avait trouvé que son
petit compagnon connaissait ce que lui ignorait
complètement. Penché sur un vieux
journal, Tan avait enseigné à Jack
à reconnaître les lettres, puis
ensemble, ils épelèrent, non sans
beaucoup de peine, les quelques petits mots dont
Tan avait gardé le souvenir. Quelquefois,
lorsque les jours commencèrent à
s'allonger, les deux camarades, si
différents l'un de l'autre et pourtant
inséparables, parcouraient un
cimetière et cherchaient à
déchiffrer quelque chose
des inscriptions sur les pierres tombales. Jack se
risquait même parfois à demander des
éclaircissements aux gamins qu'il
rencontrait.
Peu à peu l'enfant et son ami en
arrivèrent à pouvoir lire
différents versets des Écritures. Il
en était un que Tan fut enchanté de
découvrir : « Laissez venir
à moi les petits enfants ». Le
dernier mot les embarrassa longtemps. Enfin Tan
s'écria en sautant de joie :
- C'est
« enfant » ! Il avait
appris ces paroles longtemps avant de
connaître ses lettres, alors que son
entourage était bien différent de
celui au milieu duquel il vivait
maintenant.
- Ça, c'est dans la Bible,
expliqua Tan. Cela veut dire : Il faut que les
petits enfants viennent vers Jésus.
- J'aimerais avoir un de ces livres, fit
le jeune garçon avec un soupir.
- Si tu demandes à Dieu de t'en
donner un, je sais qu'Il le fera, parce qu'Il aime
voir les gens lire la Bible ; affirma le
petit.
À partir de ce jour Tan n'eut
qu'un désir, celui de procurer à son
ami le trésor convoité, car
certainement l'enfant considérait les
Saintes Écritures comme quelque chose de
très précieux, « plus
désirable que l'or ». On peut
douter que Jack fût du
même avis, mais
certainement le petit garçon serait
arrivé à ses fins d'une façon
ou de l'autre, si un triste événement
n'était venu jeter le trouble dans sa
vie.
La caravane était arrivée
à douze kilomètres de l'ancien
domicile de l'enfant. Jack et son père
étaient en train de dételer les
chevaux et Meg et sa fille s'en étaient
allées à la ville pour chercher
à vendre quelques marchandises. Le petit Tan
s'amusait à surveiller un groupe de
promeneurs qui passaient sur la route lorsqu'un
jeune homme qui faisait partie de la
société sortit sa pipe de sa poche
et, du même coup, laissa tomber une
pièce d'or dans la poussière.
Personne ne remarqua la chose si ce n'est Tan.
À ce moment quelqu'un d'autre, le
père, aperçut la pièce
scintillant au soleil, et, faisant un signe
à Tan, il lui dit tout bas :
« Va et ramasse cela un peu vite
dépêche-toi ! Et que personne ne
te voie »
Tan se précipita sur la route,
ramassa la pièce d'or et, courant à
toutes jambes, rejoignit les promeneurs. Hors
d'haleine, il s'écria :
- Vous avez perdu votre
argent !
- Eh bien ! tu es un honnête
gamin, fit un des jeunes gens. Ma parole ! je
me serais trouvé dans un terrible embarras
si tu ne m'avais pas
rapporté ma dernière pièce de
vingt francs !
En parlant ainsi, il déposa une
piécette blanche dans la petite main de
l'enfant.
Tout rouge de satisfaction, Tan remercia
celui qu'il regardait comme son bienfaiteur et
revint en toute hâte auprès de Jack et
de son père. Mais l'expression du visage de
l'homme eut vite fait d'éteindre la joie du
petit garçon.
- Ne t'avais-je pas dit de me la
rapporter ! Tu n'es qu'un triple idiot !
Je t'apprendrai ce qu'il en coûte de
désobéir !
Et, levant le bâton qu'il tenait
à la main, il en frappa l'enfant. Tan poussa
un cri déchirant ; malheureusement les
jeunes gens ne l'entendirent pas ; ils
s'étaient rapidement éloignés,
mais Jack était là. Au moment
où l'homme, aveuglé par la rage,
s'apprêtait à frapper une seconde
fois, le jeune garçon s'élança
vers lui et, d'un revers de la main, fit tomber le
bâton par terre.
- De quoi te mêles-tu ? cria
le bohémien, presque fou de colère
et, ramassant un fouet, il en cingla le visage de
Jack. Le pauvre garçon fit un violent effort
pour ne pas rendre le coup qu'il venait de
recevoir, mais son père continua à
l'accabler d'injures.
- Tu ne me sers de rien, chien que tu
es ! Va-t'en, paresseux ! Que je ne te
revoie plus ici !
Jack eut juste le temps de
s'écarter, évitant ainsi un brutal
coup de pied, tandis que le pauvre petit Tan,
épouvanté, courait se cacher dans la
voiture où, blotti sous un monceau de
couvertures, il continua à sangloter
amèrement. Jack répondit à son
père sur un ton qui certes n'était
pas respectueux puis, jetant par terre le harnais
qu'il tenait à la main, il déclara
qu'il en avait assez et s'éloigna d'un pas
délibéré.
La nuit vint. Mme Smith, rentrant de sa
tournée, vit bien que quelque chose de
fâcheux s'était passé. Elle ne
fit pas de questions, pensant bien que son mari lui
dirait plus tard ce qui était
arrivé.
Tan s'endormit le coeur bien gros et
cette nuit-là il rêva - ou
était-ce une réalité ? -
que quelqu'un s'approchait doucement de son lit et
qu'une voix, celle de Jack, très contenue et
très douce, disait tout bas :
« Adieu, petit copain ! »
puis quelque chose comme : « A quoi
bon essayer ?... » Malgré
cette visite nocturne, personne ne fut plus surpris
que Tan en voyant la place de Jack rester vide le
matin suivant, et certainement personne ne souffrit
de l'absence du rude
garçon autant que le petit enfant dont si
souvent il avait pris la défense.
Meg elle-même fut moins
affligée que Tan. Accoutumée toujours
à prendre les choses comme elles se
présentaient, elle se disait :
- Il reviendra bien une fois ou l'autre.
Mais ça ira plus mal pour le petit
maintenant. Il faudra qu'il le supporte. Je ne peux
pourtant pas toujours m'en mêler.
Pauvre petit Tan ! Lorsque la
caravane se remit en route, il n'était pas
à son poste d'observation habituel
près de la porte ouverte, et Sal le trouva
sanglotant dans un recoin obscur de la
voiture.
- Arrête ce bruit, fit-elle
rudement, Jack est parti et c'est un bon
débarras.
Tan riposta bravement :
- Je sais bien qu'il est parti, mais il
était le plus gentil de vous tous et
maintenant je n'aime plus du tout demeurer dans
cette maison !
L'enfant subissait le plus grand chagrin
de sa petite vie. Une année auparavant, la
nouveauté de la situation lui avait fait
oublier assez vite les circonstances d'autrefois,
mais à présent il n'y avait plus rien
qui pût le distraire ou l'intéresser
dans son amère solitude. Il pleura pendant
toute cette longue journée. Meg était
sortie pour ses affaires, Sal
n'avait pas tardé à la suivre,
s'attendant constamment à rencontrer son
frère, rôdant dans le voisinage. Tan
resta seul avec M. Smith. Lentement les vieux
chevaux les ramenaient vers des lieux que Tan
aurait pu reconnaître s'il avait eu quelques
années de plus.
Ils passèrent la nuit tout
près de l'ancien domicile de l'enfant et ce
fut sans doute la crainte d'attirer l'attention qui
empêcha Jim de sévir contre le pauvre
petit dont les larmes l'exaspéraient. Ce
soir-là, Mme Smith, prise de pitié,
attira Tan près d'elle et lui parla presque
avec bonté.
- Ne t'inquiète pas de Jack, il
reviendra bientôt quand il aura faim et
froid.
Le petit garçon se cramponna
à cette pensée avec la confiance des
tout jeunes enfants et il se persuada bien vite que
l'absence de Jack ne durerait que quelques jours.
Il en fut tout réconforté.
Mais le temps passa et Jack ne reparut
pas. Jim traitait Tan beaucoup plus rudement
maintenant. Un jour que l'enfant avait
refusé de voler des pommes de terre, il
reçut des coups de fouet. Meg était
absente à ce moment-là et,
lorsqu'elle apprit ce qui s'était
passé, elle chercha à emmener Tan
avec elle aussi souvent que possible.
Souvent l'enfant se demandait :
Où peut-il
être ? mais cette question, comme celle
que les parents angoissés se posaient sans
cesse, resta sans réponse. Soir et matin,
Tan demandait au Seigneur Jésus de ramener
Jack et, malgré toutes les apparences, le
petit enfant solitaire n'était pas
oublié par le céleste Ami dans lequel
il avait mis sa confiance.
L'hiver revint et la situation se fit
toujours plus pénible pour Tan. Meg
elle-même semblait parfois en avoir assez de
l'enfant. Jim devenait toujours plus dur et Sal
plus hargneuse. Plus d'une fois durant cette triste
période, Tan souhaita s'en aller
auprès de sa vraie maman au ciel, même
s'il devait mourir pour y arriver. Cela vaudrait
mieux, pensait-il, que de rester ainsi sans
personne à aimer. Pourtant le bon Sauveur
n'avait pas cessé de veiller sur son faible
agneau, le conduisant dans le vrai chemin, mais Tan
était trop petit pour le réaliser. Il
le comprit plus tard. Il n'avait personne à
qui parler de Jésus maintenant que Jack
était parti. Les joues roses avaient
pâli, les yeux bleus avaient perdu beaucoup
de leur éclat, mais ce qui aurait
frappé Edith si elle avait pu voir son petit
frère, c'est que la chevelure dorée
d'autrefois avait pris une teinte châtain
foncé.
Durant les sombres jours de ce triste
hiver, une pensée nouvelle
prit possession de l'esprit de l'enfant. Et lorsque
le printemps revint il se la formula distinctement
à lui-même. Pourquoi ne partirait-il
pas à la recherche de Jack ? Pas un
instant son cerveau de bébé ne
supposa qu'il était d'autres amis bien plus
chers que celui-là qui seraient trop heureux
de lui souhaiter la bienvenue. Pour Tan, le
passé n'existait plus. Il guetta l'occasion
propice, mais pendant ce temps Dieu
préparait le chemin par lequel il serait
ramené auprès de ses parents.
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