LA
VIE TRIOMPHANTE
CHAPITRE VII
ENSEVELIS AVEC CHRIST
Ce que signifie "être
baptisé en Jésus-Christ"
« L'un des souvenirs les plus
amers de ma vie », disait un
missionnaire, « c'est celui d'un jeune
bouddhiste qui me dit : « Je
voudrais bien croire en Christ, mais je ne l'ai
jamais vu en ceux qui le professent. Comment
puis-je croire en quelqu'un que je n'ai pas
vu ? » Ce jeune homme aurait-il
prononcé les mêmes paroles s'il nous
avait vus et connus ? Il nous faut à
tout prix posséder la plénitude de
Christ en nous.
La tâche principale du
Saint-Esprit
La tâche principale du Saint-Esprit
consiste à nous révéler le
Christ. Combien de fois n'avons nous pas
prié : O Dieu, remplis-nous de Ton
Saint-Esprit. Nous entendons toujours à
nouveau cette prière dans nos
réunions, mais apparemment avec peu de
résultats. Pourquoi cela ? Est-ce la
faute de Dieu ? Est-ce la
nôtre ?
« Il me
glorifiera », dit le Christ,
« parce qu'Il prendra ce qui est à
moi et vous l'annoncera »
(Jean 16, 14). C'est donc le
ministère du Saint-Esprit de veiller
à ce que Christ soit formé en nous
(Gal. 4, 19). Si Dieu répond
à notre prière et nous remplit de son
Saint-Esprit, nous aurons et cela d'une
façon merveilleuse - conscience de la
présence de Christ en nous, et les autres
s'en apercevront aussi.
Je vous avouerai que, pendant longtemps,
j'ai parlé sur cette doctrine, que j'ai lu
et relu les épîtres de Saint Jean,
sans vraiment m'approprier cette habitation de
Christ en moi. Le Seigneur Jésus
était bien dans mon coeur depuis des
années, car si quelqu'un n'a pas l'Esprit de
Christ, il ne lui appartient pas
(Rom. 8, 9). Mais le Seigneur
Jésus n'occupait pas tout mon coeur. Il y a
certainement bien des croyants qui se trouvent dans
le même cas : un grand nombre de
personnes m'ont dit et écrit qu'ils avaient
soupiré après cette vie triomphante
pendant 20, 30 et même 40 ans, sans y
arriver. « Depuis bien des
années », m'écrivait un
pasteur, « j'ai lutté pour y
arriver. Quelle différente cela signifierait
pour mon ministère ! Quelle
bénédiction en résulterait
pour ma paroisse ! Dites-moi comment je puis y
arriver. » Oui, comment cette
plénitude de bénédiction
peut-elle 'être acquise ? C'est
uniquement en laissant le Christ accomplir en nous,
ce que toutes nos luttes et tous nos efforts n'ont
jamais atteint.
On ne triomphe pas du
péché en essayant de le
maîtriser. Le Christ seul, a vaincu le
péché. Il ne l'a pas vaincu pour
Lui-même, puisque le diable n'avait aucune
prise sur Lui. Il l'a vaincu pour vous et pour
moi ! Il ne me demande pas de faire ce qu'Il a
déjà fait, mais Il veut me faire
participer à Sa victoire. Nous ne pouvons
grandir par nos propres efforts ; de
même nous ne pouvons croître en
grâce à force de l'essayer. Tout est
l'oeuvre du Christ. Mais de quelle
façon ?
La révélation d'un
mystère divin
Saint Paul parle d'un grand
mystère, caché d'âge en
âge, mais qu'il a plu à Dieu de lui
révéler. Le voici :
« CHRIST EN VOUS, l'espérance de
la gloire »
(Col. 1, 27). « Dieu a
voulu faire connaître quelle est la glorieuse
richesse de ce mystère... afin de
présenter à Dieu tout homme, devenu
parfait en Jésus-Christ »
(Col. 1, 27 et 28). Les religions
païennes ont essayé de rabaisser leurs
dieux au niveau des hommes - avec leurs passions et
leurs vices ! Notre Seigneur vint à
nous Lui-même et vécut comme un
homme : Emmanuel, « Dieu avec
nous ! » N'est-ce pas une chose
prodigieuse que Lui, le Grand et le Sublime qui
habite l'Éternité et dont le nom est
« le Saint », ne demeure pas
seulement dans les hauts et saints lieux, mais
aussi avec ceux qui sont abattus et humbles
d'esprit, afin de ranimer leurs esprits
humiliés
(Esaïe, 57, 15).
Christ est venu à nous pour nous
recevoir en Lui, et Lui-même vient habiter en
nous. Il est le Chef, nous sommes Son Corps, Il est
la vigne, nous sommes les sarments. C'est ainsi
qu'Il vit en nous. Voilà la vie triomphante,
la vie surabondante. Comment les chrétiens
comprendront-ils le chemin qui y mène ?
Beaucoup d'entre eux - comme moi-même - en
ont trouvé l'entrée
« secrète » en
étudiant avec soin et en priant, le passage
Romains 6, 3-11: « Ne
savez-vous pas que nous tous qui avons
été baptisés en
Jésus-Christ... » Que signifie
donc « être baptisés en
Jésus-Christ » ? Saint Paul
ne se lasse pas de rappeler toujours aux croyants
qu'« ils sont en
Jésus-Christ », qu'« ils
ont revêtu Christ ». Cela se
réalise au moment même où un
homme, une femme ou un enfant acceptent
Jésus comme leur Sauveur. Le baptême
est un acte prescrit par Christ, signifiant que le
croyant est reçu en Christ. Ainsi nous
sommes faits « membres » du
Christ et faisons partie de Son corps : sa vie
devient la nôtre et nous pouvons dire :
« Christ est notre vie »
(Col. 3, 4). Tâchons de saisir
cette vérité et de la
retenir.
Une vieille dame s'était
donnée à Christ et ne pouvait se
lasser de glorifier Dieu et de parler de son
Sauveur. Une de ses amies lui dit un jour :
« Vous semblez avoir une confiance
inébranlable en votre Sauveur. À
votre place je n'oserais pas partager cette
assurance. Le Seigneur pourrait bien vous
lâcher de sa main. -
« Mais », dit la vieille dame,
« cela est impossible : je suis un
des doigts de Sa main. » Elle avait
raison, elle était réellement un
membre du Christ. Jamais nous n'oserions affirmer
pareille chose, si l'Écriture ne nous
l'affirmait pas d façon absolument claire.
C'est trop sublime pour être exprimé
en paroles humaines : moi, pauvre
pécheur, sauvé par grâce, j'ai
été fait membre du Seigneur
Jésus Lui-même.
« J'espère »,
disait quelqu'un qui critiquait une de mes
conférences sur ce sujet,
« j'espère que l'orateur ne voudra
pas prétendre que nous sommes tous de petits
dieux ! » Loin de là. Mais
nous sommes convaincus d'avoir un Dieu puissant,
vivant en nous et faisant de nous ses
membres.
Baptisé en Christ
« Ignorez-vous que nous tous
qui avons été baptisés en
Jésus-Christ, c'est en Sa mort que nous
avons été
baptisés ? »
(Rom. 6, 3). Savons-nous ce que cela
signifie ? - Ici encore je dois avouer que,
pendant des années, j'ai méconnu la
portée de ces paroles.
« Tous meurent en
Adam »
(I Cor. 15, 22) - nous le savons
suffisamment, « lequel est la figure de
Celui qui devait venir »
(Rom. 5, 14). Cela veut dire que nous
devons en quelque manière participer
à la mort du Christ. Chaque croyant est
allé à la mort avec Christ sur la
croix. « Je suis crucifié avec
Christ », dit Saint Paul
(Gal. 2. 20). « Nous avons
donc été ensevelis avec lui par le
baptême en Sa mort »
(Rom. 6, 4). Saint Paul pense ici au
baptême par immersion qui est une image de
l'ensevelissement (précédé de
la mort). En plongeant sous l'eau, le croyant
réalisait le fait d'être mort et
enseveli : mort quant à la vie
passée, mort au péché. Le
péché est impuissant vis-à-vis
d'un cadavre, il ne règne plus sur lui,
« car celui qui est mort est libre du
péché... Regardez-vous comme morts au
péché... Que le péché
ne règne donc point dans votre corps
mortel »
(Rom. 6, 7 ;
11 et 12).
La mort ne pouvait retenir le
Christ ; de même elle ne peut pas nous
retenir si nous sommes en Christ. De quoi la mort
et l'ensevelissement doivent-ils être
suivis ? « Afin que, comme Christ
est ressuscité des morts par la gloire du
Père, de même nous aussi nous
marchions en nouveauté de vie »
(Rom. 6, 4). Jésus-Christ ne
s'est pas ressuscité Lui-même ;
c'est Dieu qui L'a ressuscité. Il nous est
dit maintes fois dans la Bible que Dieu L'a
ressuscité des morts
(Actes 2, 24 ;
3, 26 ;
4, 10 ;
5, 30 ;
10, 40 ;
13, 30 ;
13, 34 ;
17,
31 ; Rom. 4, 24). Toute la puissance que
Dieu a manifestée en ressuscitant le Christ,
est à notre disposition. Comment alors
penser un seul moment que nos faibles efforts
soient nécessaires ! - C'était
le désir de Saint Paul de faire comprendre
cela aux croyants de son temps et il priait pour
eux que « Dieu illumine les yeux de votre
coeur, pour que vous sachiez quelle est
l'espérance qui s'attache à Son
appel, quelle est la richesse de la gloire de son
héritage qu'Il réserve aux saints et
quelle est envers nous qui croyons l'infinie
grandeur de Sa puissance... qu'il a
déployée en Christ, en le
ressuscitant des morts »
(Eph. 1, 18 à 20). C'est cette
puissance que Dieu nous offre.
Un don que nous devons accepter
N'est-ce pas merveilleux ?
Pouvons-nous le saisir ? Saint Paul, en face
de la prodigieuse splendeur de ce don,
s'écrie : « Je regarde toutes
choses comme une perte... afin de gagner Christ ...
afin de Le reconnaître et la puissance de Sa
résurrection »
(Phil. 3, 8 et
10). Cette puissance en Christ est
un don que nous « gagnerons »
en enlevant tout obstacle.
Comment donc pouvons-nous Le
connaître, Lui et la puissance de Sa
résurrection ? Simplement en
étant ensevelis avec Christ, en étant
morts au péché. C'est-à-dire
que nous ne demandons pas seulement le pardon de
nos péchés, mais qu'avec l'aide de
Dieu nous renonçons au monde et à la
chair, nous fuyons Satan, en rompant avec tout
péché et en regardant à Dieu
par la foi, afin de pouvoir marcher en une vie
nouvelle.
Efforcez-vous de comprendre ce que la
mort et la résurrection signifiaient pour
notre Seigneur. Le voici, Lui, Dieu parfait et
homme parfait, cloué sur la croix, sous le
poids des péchés du monde. Mais Dieu
ne peut ni mourir ni rester en contact avec le
péché. De sorte que l'Esprit de Dieu
qui était en Jésus, homme parfait,
abandonna ce corps de poussière :
« Il rendit l'esprit »
(Matth. 27, 50). C'est un homme qui
pend à la croix. Ce corps parfait est
enseveli et le troisième jour Dieu le
ressuscite des morts. Que s'était-il
passé ? - L'Esprit de Christ
était retourné dans ce corps humain
mort et Jésus Christ ressuscita,
étant redevenu Dieu parfait et homme parfait
comme auparavant. Voilà ce que Dieu
désire faire pour chacun de nous. Lorsque,
par la foi, nous sommes « morts au
péché » et
« ensevelis avec Lui par le
baptême », nous pouvons attendre du
Christ qu'Il mette en nous son Esprit, afin que
nous marchions dans une vie nouvelle. Nous ne
vivons plus alors notre vie, mais celle du Christ.
Ce sera non pas une imitation du Christ, mais le
Christ Lui-même habitant en nos coeurs par la
foi. Alors nous pourrons dire avec
Saint-Paul : « J'ai
été crucifié avec Christ qui
vit en moi »
(Gal. 2, 20). - Quel glorieux
privilège ! Mais aussi quelle immense
responsabilité ! « Il plut
à Dieu de révéler en moi Son
Fils »
(Gal. 1, 16).
Quand le "moi" est mort
Tout cela est-ce
incompréhensible ? - Tout cela est
contenu dans l'Écriture Sainte. Mais
grâce à Dieu, il n'est pas
nécessaire pour nous de comprendre comment
Dieu agit, mais seulement de croire qu'il veut
accomplir cette oeuvre en nous.
La question qui se pose à nous
est simplement' celle-ci : Suis-je
décidé à renoncer à
tout péché conscient et à me
mettre entièrement à la disposition
du Seigneur ? moi-même, mes aptitudes,
mon travail, mon avenir, mes biens ? Suis-je
décidé à m'abandonner
entièrement à Lui ? Le docteur
Wilbur Chapman hésitait pendant quelques
temps à confier au Christ sa carrière
future, quoiqu'il fût déjà un
missionnaire connu. Alors le Dr Meyer lui
dit : « Êtes-vous prêt
à être rendu
prêt ? » - M. Chapman dit au
Seigneur qu'« il était prêt
à être rendu prêt. »
Et immédiatement toute difficulté
disparut. Oui, il nous faut même abandonner
à Christ notre abandon. Notre Seigneur ne
s'est ni crucifié lui-même ni enseveli
lui-même, et nous ne le pourrons pas non
plus. Mais lorsque nous aurons entièrement
éliminé notre moi, le Christ nous
crucifiera et nous ressuscitera pour que nous
marchions en nouveauté de vie. Que signifie
la croix pour vous et pour moi ? Elle signifie
que notre moi est crucifié.
L'abandon doit être absolu et
entier. On se souvient de l'histoire de la
déesse grecque qui, pour rendre son fils
Achille immortel, le plongea dans les eaux du Styx.
Elle y réussit, à l'exception des
talons, par lesquels elle le tenait et que l'eau ne
pouvait baigner. Les talons restaient donc
vulnérables et c'est là qu'il fut
mortellement blessé. Cette légende
renferme une morale pleine de vérité.
Aucune partie de notre être ne doit
être soustraite à cet abandon complet,
lorsque nous sommes ensevelis avec Christ par le
baptême en Sa mort.
Quand Satan voit qu'un homme accepte
Christ comme son Sauveur, il essaye de son mieux de
garder en son pouvoir quelque petite partie de sa
personne ; il veut avoir tout juste une
influence suffisante pour amener sa perte; il sait
qu'en empêchant un abandon complet, il
empêchera aussi la vie triomphante.
Comment nous obtenons la
plénitude
Un homme «rempli du
Saint-Esprit» est une grande puissance qui,
cependant, s'évanouit plus ou moins s'il
retire sa consécration, même dans la
plus faible mesure. Ce pouvoir est également
rendu impossible et sans effet si nous refusons de
livrer même la moindre partie de
nous-mêmes, lors de notre abandon à
Christ. Mais il viendra nous remplir
entièrement de Sa divine présence, si
nous nous abandonnons à Lui avec une pleine
et joyeuse soumission.
Pouvons-nous Lui confier notre
être tout entier, de sorte devienne pour nous
« tout en toute chose » ?
Jésus-Christ est le Sauveur pour toute la
vie, comme Il est le Sauveur pour chaque vie.
CHAPITRE VIII
ABANDONNE TOUT EN CHRIST
Ce que signifie un abandon absolu à
Dieu et quels sont les résultats de cette
attitude
Nous avons dit et redit que
l'entrée dans la vie triomphante
choses : abandon et foi, la part humaine et la
part divine. Il faut tout d'abord que nous soyons
prêts à renoncer à tout
péché conscient et à toute
propre volonté pour nous remettre
entièrement entre les mains de Dieu. Il faut
ensuite nous confier à Dieu par la foi, pour
qu'Il nous sanctifie. Combien il est difficile de
faire comprendre aux gens ce que signifie
« abandon complet », et,
lorsqu'ils l'ont compris, combien plus difficile
est-ce de les convaincre que c'est pour leur
bien !
Il y a quelque temps j'envoyai une
lettre d'affaires à un ami chrétien,
en ajoutant la question suivante :
« Puis-je vous demander si vous vous
êtes livré entièrement au
Seigneur ? » Le lendemain il vint me
voir. Il avait été blessé par
l'attitude d'un autre chrétien qui lui avait
dit la vérité sur un ton poli, mais
ferme. Cinq minutes suffirent pour manifester son
irritabilité, son esprit de jugement et son
manque de véracité. Sur le point de
partir, il se retourna et me dit d'un ton
surpris : « A propos, que
vouliez-vous dire avec cette allusion dans votre
lettre, exprimant un doute au sujet de mon
entière soumission à Dieu ? Je
me suis complètement livré à
Lui ! » - Évidemment cet ami
était encore bien peu au courant quant
à la consécration
complète ! Et cependant il semblait
être parfaitement content de
lui-même.
Ce que signifie la consécration
Plus d'un qui lira ces lignes est
peut-être tout aussi content de
lui-même. Mais beaucoup d'âmes - nous
le savons - souhaitent ardemment la victoire
qu'elles ne possèdent point quoiqu'elles
l'aient cherchée depuis des années.
Ne voulez-vous pas examiner une fois votre
consécration, votre abandon ? Si nous
voulons nous livrer entièrement à
Christ, il faut que cous laissions entre Ses mains
trois choses : le passé, le
présent et l'avenir.
Cela implique non seulement l'abandon de telle
ou telle chose, mais l'abandon du moi.
« Donnez-vous vous-mêmes à
Dieu »
(Rom. 6, 13). Un pasteur
américain disait un jour :
« Savez-vous que Campbell Morgan, lors de
sa visite dans notre région, a
anéanti par un seul de ses sermons toute mon
activité de prédicateur que j'avais
exercée pendant quarante ans ! J'avais
parlé pendant tout ce temps sur le devoir du
sacrifiée, c'est-à-dire sur la
nécessité de renoncer à
certaines choses, d'abandonner ceci et cela.
D'ailleurs nous pratiquions cela dans notre
famille. Nous nous privions de beurre pendant une
semaine et cherchions à dépenser cet
argent d'une manière agréable
à Dieu. La semaine prochaine c'était
le tour d'une autre privation de ce genre et ainsi
de suite. Mais Campbell affirmait qu'il fallait
sacrifier non pas des choses, mais le moi : et
précisément nous avions
abandonné tout, excepté
nous-mêmes. Nous avions renoncé
à tant de choses que finalement nous
étions devenus fiers de notre
humilité ! » - C'est pourquoi
examinons-nous nous-mêmes. Sommes-nous
prêts à abandonner notre
moi ?
Le passé
« Mais »,
direz-vous, « le passé est
pourtant mort et a définitivement
disparu ». Loin de là ! Un
serviteur de Dieu disait : « Les
péchés du passé sont
pardonnés, mais hélas ! ils
pèsent lourdement sur nos
épaules. » Il ne devrait pas en
être ainsi. Sommes-nous prêts à
abandonner notre passé ?
Une missionnaire remplie du désir
profond de parvenir à la victoire par le
Seigneur, était toute accablée.
Pourquoi ? « À cause des
péchés du passé »,
répondit-elle. Mais Dieu vous les a
pardonnés, ils sont effacés. Comment
peuvent-ils encore vous tourmenter ?
« Hélas, vous ne savez pas de
quelles fautes je me suis rendue coupable»,
gémit-elle. « Non, mon
passé est trop mauvais ».
Dès qu'elle eût livré son
passé, elle reçut la
bénédiction divine. - Dans un
cantique il est dit : « Quand Dieu
pardonne, Il oublie ». -
« Parce que je pardonnerai leurs
iniquités et que je ne me souviendrai plus
de leurs péchés ».
(Hébreux 8, 12 ;
10, 17).
Pourquoi donc me souvenir des
péchés passés ? En
résulterait-il du bien pour moi ?
À l'occasion, le souvenir de l'abîme
dont Dieu nous a sauvés peut augmenter notre
reconnaissance. Mais n'avons-nous pas assez
d'autres raisons de Le bénir et de louer Son
nom glorieux, même sans regarder en
arrière ? Il est suffisamment
regrettable d'avoir péché autrefois,
mais c'est certainement une chose terrible, si nous
permettons aux péchés passés
de paralyser notre service présent.
Après avoir pardonné
quelque faute à votre enfant, souhaitez-vous
qu'il continue à s'en chagriner et s'en
tourmenter pendant des jours, des semaines, des
mois ou des années ? Et cependant bien
des enfants de Dieu agissent ainsi. L'examen de
soi-même est certainement une bonne chose,
mais c'est un péché que de
détruire le présent en s'affligeant
sur le passé. - Pensez à Simon
Pierre. Il avait renié le Seigneur en jurant
et en maudissant ; le Seigneur lui pardonna et
le reprit à Son service. Lui, qui, des onze
disciples était tombé le plus bas
dans la tentation, était appelé
à parler au nom des autres le jour de la
Pentecôte. Il ne se laissa pas entraver dans
son service par cette chute du passé, car il
accusa les Juifs du même péché
qu'il avait commis lui-même :
« Vous l'avez renié »,
s'écria-t-il. « Vous avez
renié le Saint et le Juste »
(Actes 3, 14). Oui, rendons
grâces à Dieu de ce que nos
péchés passés sont
effacés et ne l'affligeons point en nous
accusant nous-mêmes à cause de notre
passé misérable.
« Regardant à
Jésus »,
(Hébreux, 12, 2), voilà
quelle doit être notre attitude.
« Oubliant ce qui est en arrière,
je cours vers le but pour remporter le prix de la
vocation céleste de Dieu en
Jésus-Christ »
(Phil. 3, 13 et 14).
L'avenir
Sommes-nous prêts à
abandonner notre avenir entièrement entre
les mains de Dieu ? Bien des gens semblent
croire que Dieu les tromperait en les rendant
malheureux, s'ils se décidaient à
obéir à Sa volonté. Ils ne
peuvent pas croire que Dieu remplira leur vie de
joie et de bonheur ; c'est pourquoi ils
recherchent leurs plaisirs dans le monde et souvent
dans le péché conscient.
Le Seigneur Jésus dit à
ses disciples : « Je vous ai dit ces
choses afin que Ma joie soit en vous et que votre
joie soit parfaite »
(Jean 15, 11). De quoi leur avait-il
parlé ? Précisément du
devoir de demeurer en Lui et de garder Ses
commandements. Sa joie - la joie divine !
Comment souhaiterions-nous davantage et mieux que
cela ? S'Il demeure en nous, si Sa vie est en
nous, alors - conséquence naturelle - Sa
joie sera également la nôtre.
Dès ce soir, Seigneur !
Un petit garçon
entêté dit un jour en grimpant sur les
genoux de son père :
« Dès ce soir je ferai tout ce que
tu me diras ». Que va faire alors le
père ? Se dira-t-il :
« Bon, voilà ce garçon en
mon pouvoir ; maintenant, je puis rendre sa
vie malheureuse, si je le veux ». On ne
saurait se figurer cela. Non, il va serrer
davantage son petit garçon contre son coeur
et se promettre en silence de faire tout ce qui est
en son pouvoir pour rendre son enfant heureux. Un
Dieu d'amour abuserait-il de nous, si nous sommes
prêts à nous mettre entièrement
à Sa disposition ? Se pourrait-il qu'Il
reste notre débiteur ? Ne l'oublions
pas : Dieu a non seulement la volonté,
mais aussi le pouvoir de nous donner le bonheur
suprême et ne sait-il pas le mieux ce qui
peut y contribuer ?
En parlant un jour dans une
réunion de missionnaires en congé, je
fus frappé par la triste mine de l'un d'eux,
un homme déjà âgé.
« Pourquoi est-il donc si
triste ? » demandai-je au
président de la réunion.
« Oh », répondit
celui-ci, « il voudrait retourner en
Chine et mourir sur son champ d'activité,
mais le Comité de la Mission s'y
oppose. » C'était un serviteur
fidèle du Seigneur, mais il n'était
pas prêt à Lui abandonner son avenir.
Le résultat en était non pas la
plénitude de la joie, mais au contraire de
la tristesse. Nous devrions prier comme ce
croyant : « O Dieu, ne permets pas
que quelqu'un d'entre nous ici ait peur de
Toi ! » - Avez-vous peur de
Dieu ? Oui, lorsque vous vous rendez compte
que vous n'avez pas encore renoncé à
telle ou telle chose et que Dieu vous montre que
c'est précisément ce qu'Il veut de
vous. Je veux, sachant qu'Il m'aime, me remettre
à ses soins ; Beaucoup mieux que
moi-même, Il connaît mes besoins.
Ce Dieu plein de tendresse
Confondrait-il ma foi ?
Non, plus le mal me presse, Plus Il est
près de moi.
Le présent
Il faut que toute antipathie, toute
amertume, tout orgueil, toute jalousie, tout
ressentiment, tout esprit critique soient à
jamais bannis de notre coeur, si nous voulons
réaliser la vie triomphante. « Ce
sera chose facile pour moi », me dit un
jour une dame très active au service du
Seigneur. « Je n'ai point d'ennemi en ce
monde ». - Le lendemain, quand je la vis,
elle boitait. « J'ai fait une
chute », m'expliqua-t-elle.
« Je voyais venir de loin cette
demoiselle K si insupportable et ne voulais pas la
saluer. En regardant de l'autre côté,
je fis un faux pas et glissai du trottoir dans le
ruisseau de la rue ! »
Le Dr Shofield disait un jour :
« S'il y a en vous un péché
dont vous n'arrivez pas à vous
débarrasser, apportez-le à
Jésus, pour qu'Il le tue. » Ce
sera par exemple une habitude que d'autres
trouveront innocente. Quelqu'un me disait un
jour : « Quand vous parlez de
consécration entière, je pense
toujours à ma pipe. » Pas un seul
mot n'avait été prononcé
à ce sujet, mais la pipe fut
supprimée. Qu'on me pardonne cette
remarque ; la chose est vraie, sinon elle ne
figurerait pas ici : vous trouverez
très peu de chrétiens
entièrement consacrés à Leur
Maître, à qui leur conscience permet
de fumer.
Un mot d'avertissement: Que nulle
crainte de l'avenir ne vous enlève la
victoire dans le présent. « J'ai
remis tout entre les mains du Christ »,
dit un missionnaire à Keswick,
« et je suis si heureux. Je n'ai qu'une
seule crainte : comment sera-ce quand je
rentrerai chez moi ? » - Comme on le
voit, son avenir n'appartenait pas encore
complètement au Seigneur. Le Dr A. T.
Pierson dit dans sa dernière allocution
à Mildmay : « Croyez-moi, moi
qui suis un homme près de la mort :
personne n'a encore reçu de Dieu autant
qu'il aurait pu recevoir. »
Pourquoi ? Parce que Dieu ne peut pas donner
tout ce qu'Il voudrait donner, aussi longtemps que
nous ne Lui avons pas livré tout ce que nous
avons. Si cela ne vous paraît pas clair,
alors abandonnez à Dieu votre
abandon.
C'est aujourd'hui le jour de la victoire
Le moment de la victoire, c'est le présent.
Que votre but soit toujours de glorifier le
Seigneur Jésus maintenant, à
présent. Tant de chrétiens laissent
échapper des occasions favorables parce
qu'ils sont préoccupés de quelque
chose qu'ils vont faire demain ou dimanche
prochain. Exercez-vous donc à vivre dans le
présent. Posez-vous la question :
Comment le Christ peut-il manifester Sa gloire par
moi, aujourd'hui, à présent, en ce
moment ? Pour mener une vie triomphante par
Christ, il faut la réaliser maintenant - en
ce moment. Le secret de la victoire par Christ est
peut-être là. Dieu donne la
grâce nécessaire juste au moment
où nous en avons besoin.
« Avez-vous la grâce
pour mourir ? » demandait une dame
à Spurgeon. « Non »,
répondit celui-ci, « je n'en ai
pas besoin pour l'instant. Mais Dieu soit
loué : j'ai la grâce pour
vivre ».
Demandez au Seigneur Jésus de
vous crucifier et de vous donner Sa vie de
résurrection. - Dans une excellente
brochure, intitulée : « The
Christians Secret of a happy Life » (Le
secret d'une vie chrétienne heureuse) il y a
un chapitre intitulé : "Comment on y
pénètre"
L'auteur nous conseille de prier
ainsi : « Seigneur Jésus, je
crois que Tu peux et veux me délivrer de
tout souci, de toute inquiétude et de tout
péché de ma vie chrétienne. Tu
es mort pour me délivrer, non pas seulement
dans l'avenir, mais immédiatement et
à présent. Je crois que Tu es plus
fort que le péché et que Tu peux me
préserver de m'y laisser aller. Seigneur, je
me confie en Toi, Tu peux me garder. J'ai
essayé de me préserver
moi-même, je n'ai pas réussi. Je suis
impuissant. C'est pourquoi, je veux m'en remettre
à Toi. Je me donne à Toi, je ne
retiens rien... et maintenant, je suis à
Toi. Je crois que Tu acceptes ce pauvre coeur
faible et insensé ; que Tu en a pris
possession et qu'en ce moment Tu as commencé
à produire en moi le vouloir et le pouvoir,
selon Ton bon plaisir. Je me confie en Toi sans
réserve. Je crois en Toi
maintenant. »
Ne l'oublions pas : la
consécration absolue ne consiste pas
seulement à promettre à Dieu de
rompre avec le péché et de faire
désormais Sa volonté. Ce serait vivre
sous la loi. Se livrer à Dieu, c'est mettre
à Sa disposition tout ce que nous sommes et
possédons pour qu'Il fasse de nous ce qu'Il
veut. Des chrétiens consacrés
subissent souvent des défaites parce qu'ils
croient pouvoir exécuter leurs bonnes
intentions avec l'aide de Dieu. Non, remettez-vous
complètement entre les mains de Dieu, ayez
confiance en Christ : Il se chargera de tout
le reste. « Il peut vous préserver
de toute chute »
(Jude 24). Ce n'est ni notre
consécration, ni même notre foi qui
nous donnent la victoire, c'est le Christ
Lui-même, Lui, le Fidèle et le
Vrai.
Abandonnez-vous à Lui en toute
confiance : le Christ ne vous laissera jamais
seul.
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