Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA VIE TRIOMPHANTE




CHAPITRE IX

LA VRAIE ET LA FAUSSE VICTOIRE

La vie triomphante est simplement une vie entièrement consacrée à Dieu, une vie avec le Christ habitant en nous comme Maître absolu, une vie dont le seul but est la glorification de Jésus-Christ. C'est la seule vie vraiment heureuse, et malgré cela il existe des croyants qui refusent d'y entrer, craignant de devenir malheureux.

La joie de la confiance absolue

Mais n'est-ce pas une vie remplie de difficultés ? C'est ce que supposent bien des personnes : une vie où, lorsqu'il s'agit de choisir entre les choses agréables et les choses désagréables, il faut choisir ces dernières. - Trouverons-nous quelque chose de cela dans la Bible ?

Saint Paul ne se lassait jamais de parler de sa joie merveilleuse : « Soyez toujours joyeux » - « Rendez grâces en toutes choses » (I Thess. 5, 16 et 18). Et pourtant que de peines et de persécutions n'a-t-il pas endurées ! Si vous aimez Dieu, si vous avez une entière confiance en Lui, la place où vous vous trouvez, le travail que vous avez à remplir constituent ce qu'il y a de mieux pour vous. Naturellement Dieu peut vous placer ailleurs et vous donner une autre tâche : c'est Son affaire. Pourvu qu'Il soit glorifié par nous et en nous à l'heure présente.

Des difficultés ? Il n'en est question nulle part dans la Bible. Et cependant quand nos projets sont renversés, quand la maladie et le deuil trompent nos attentes, nous avons coutume de dire tristement (ou gaiement) : « Sans doute est-ce là ma croix que je dois porter aujourd'hui ». - Ce n'est peut-être pas en murmurant que nous disons cela, mais nous le disons avec une certaine « résignation ». Un mot comme « résignation », au fond, ne devrait pas figurer dans le vocabulaire d'un chrétien. En effet, si nous dépendons entièrement de Dieu, rien ne peut nous arriver qui soit contraire à Sa volonté, et Sa volonté n'est-elle pas ce qu'il y a de mieux pour nous ? Au lieu de nous résigner, nous devrions accepter tout avec joie et dire toujours avec le psalmiste : « Je prends plaisir à faire Ta volonté, ô mon Dieu ». (Psaume 40, 8). - Notre Seigneur dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé » (Jean 4, 34). Pouvons-nous en dire autant ?

Lorsque nous sommes transformés par la régénération de notre être, nous faisons chaque jour l'expérience que la volonté de Dieu est bonne et parfaite. Celui qui vit véritablement la vie triomphante ne connaît pas de déceptions. Avec quelle joie ne devrions-nous pas accepter la volonté de Dieu ! (Romains 12, 2).

En portant notre croix

Nous savons bien que Jésus-Christ a dit : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive » (Matth. 16, 24). Et : « Quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple » (Luc 14, 27). Il est de notre devoir de nous charger de notre croix, non pas seulement de la porter, bon gré, mal gré. Si, du temps de Jésus, vous aviez vu un homme portant une croix, vous auriez su que cela signifiait la mort de quelqu'un, probablement la mort de cet homme lui-même. La croix est toujours le signe de la mort. Avant de pouvoir réellement suivre le Christ, être réellement Son disciple, il faut être mort avec Christ et ressuscité avec lui. C'est ce que Saint Paul voulait exprimer par ces mots : « J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi. » (Gal. 2, 20). Quelqu'un a dit : « Être sauvé du châtiment du péché et être un disciple de Christ sont deux choses distinctes. »

« Il y a des chrétiens étranges, disait le Dr Griffith Thomas. Vingt ans après leur conversion, ils ne sont pas plus semblables au Seigneur qu'au début de leur vie chrétienne. Ils n'apprennent pas de Lui. Ils ne sont pas chargés de la croix, ils ne sont pas crucifiés avec Christ. » « Se charger de la croix, c'est mettre fin à cette mauvaise volonté qui consiste à traîner la croix, mais c'est aussi le commencement de la carrière du disciple de Jésus », a dit C. G. Trumbull.

Retenons bien ceci : notre Seigneur veut que nous soyons toujours pleins de joie, partout et en toute circonstance.

Un chrétien à la mine triste et morose se tenait à l'entrée d'une salle de réunion. « Ne voulez-vous pas assister à notre culte ce soir ? » demanda-t-il à un passant. Celui-ci le regarda d'un coup d'oeil rapide et répondit en continuant son chemin : « Non, merci. J'ai assez de soucis moi-même ! » - Cela nous surprend-il ?

Une vie triomphante est une vie de foi doit être sans cesse remplie de joie. Une telle vie glorifie le Christ.

Qu'est-ce que la victoire véritable ?

Rendons-nous bien compte de ce qu'est la vie triomphante. Par tous les moyens, le diable essaie de nous tromper par de fausses victoires, c'est-à-dire des « victoires » que nous croyons dues à nos propres efforts. Bien des chrétiens se vantent de ce que, grâce à leur maîtrise d'eux-mêmes, leur tempérament ne prend jamais le dessus. Par cela ils veulent dire qu'ils ne le montrent jamais. Or, la vie triomphante ne corrige pas seulement nos dehors : elle donne la victoire au tréfonds de notre coeur, de sorte que même nos désirs sont agréables à Dieu. S'abstenir, à force d'empire sur soi-même, du mal qu'on voudrait faire, n'est pas une victoire réelle. Chose merveilleuse : Dieu ôte tout désir de notre coeur et nous ne voulons plus qu'une chose : faire Sa volonté.

Connaissez-vous l'histoire de cette vieille quakeresse qui ne perdait jamais son calme ? Dans les circonstances les plus fâcheuses elle ne montrait jamais la moindre irritation. Une amie lui parla un jour de cela et dit : « Je ne comprends pas comment vous pouvez garder toujours ce calme admirable. Si à certains moments, je me trouvais dans votre peau, j'enragerais de dépit ; mais vous, jamais. » La vieille dame répondit calmement : « Je n'enrage peut-être pas, ma chère, mais vous ne savez pas comment cela bouillonne dans mon intérieur ! » - Ce n'est pas une victoire que d'empêcher les mauvais sentiments de faire explosion. Nous le faisons uniquement parce nous aurions honte de montrer aux autres combien le péché nous domine encore. On n'a pas besoin de la grâce de Dieu pour cacher sa mauvaise humeur. Un vendeur au magasin fera cela du matin au soir pour ne pas perdre sa clientèle ; un voyageur de commerce le fera également pour obtenir des commandes ; un homme ou une dame du monde le feront pour montrer leur savoir-vivre. Cela n'est pas la vie triomphante.

Quand le miracle s'accomplit

Un évangéliste américain nous illustre la véritable victoire par l'histoire suivante : Une missionnaire qui s'était entièrement consacrée à Christ, mais n'avait jamais compté sur Lui pour la victoire complète, s'aperçut que son tempérament était influencé par le climat tropical : elle devenait facilement nerveuse et irascible. Elle en était très peinée et essayait de lutter contre ses défauts, mais en vain. Une amie lui montra alors qu'elle pouvait triompher par la simple foi en Christ, et elle demanda cette victoire comme un don de Dieu. Quelque temps après elle écrivit à cette amie pour lui dire quelle expérience merveilleuse elle avait faite. « Je voulais vous écrire de suite », raconta-t-elle, « mais je craignais que cela ne put durer : Cependant voilà trois mois que non seulement je n'ai pas fermé la porte au nez de ces stupides domestiques hindous qui me donnaient tant sur les nerfs, mais je n'ai pas même voulu le faire - pas une seule fois. » Voilà la victoire.

Il faut reconnaître que c'est un miracle. Jamais les bonnes résolutions, jamais la force de volonté ne peuvent changer nos sympathies ou nos antipathies. Mais Dieu le peut. Il peut enlever de notre coeur tout mauvais désir.

La mauvaise humeur n'est pas le seul péché des croyants et il y a bien des chrétiens qui ont le tempérament le plus doux. La meilleure pierre de touche, c'est l'amour. Aimons-nous nos « ennemis », ceux qui nous traitent avec mépris et nous persécutent ? Les aimons-nous malgré tout ? Un serviteur de Dieu me dit un jour en parlant d'un ami : « Si vous voulez qu'il vous aime, il vous faut le terrasser ». Quel est notre premier sentiment quand quelqu'un nous offense ou nous combat ? Est-ce un flot d'affection spontanée ou bien sommes-nous obligés de faire d'abord monter au ciel une prière instante, demandant la force de l'aimer et de triompher de tout ressentiment ?

Accueillons-nous avec joie l'opposition, l'inimitié, la grossièreté et autres choses semblables à notre égard, comme des occasions de montrer que l'amour de Christ remplit nos coeurs. C'est dans les petites choses que nous nous sommes mis à l'épreuve.

Sous l'influence de l'amour de Christ

Combien de fois on entend dire des chrétiens sincères : « Je rie puis aimer les gens qui ne sont pas aimables » Certes, pour l'amour humain cela est impossible et nous ne pouvons pas nous y forcer. L'amour humain ne s'enflamme que pour ce qui lui paraît digne d'être aimé. L'amour de Dieu, l'amour de Christ, par contre, embrasse tous et voit en chacun un être aimable. Lorsque Christ habite dans nos coeurs nous aimons même nos ennemis. Il n'y a victoire que lorsque « l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit » (Rom. 5, 5) et en expulse tout ce qui n'est pas amour. C'est là que nous trouverons une définition de la vie triomphante. D'abord pareille chose semble dépasser nos plus grandes espérances. Bien des gens y voient une impossibilité, mais avec Dieu cela est possible. Chers frères en Christ, ne renoncez pas à la pensée de vivre une vie triomphante, parce qu'elle vous paraît impossible. C'est un miracle, il est vrai. Mais Dieu accomplit des miracles tous les jours. Beaucoup de personnes répondent que leur foi n'est pas assez grande. Comment ? Mais la foi de la grosseur d'un grain de sénevé est suffisante si vous la mettez en pratique. - Voici deux faits propres à fortifier votre amour et votre foi : souvenez-vous que :

1. Le Seigneur Jésus aime tendrement tous ceux que nous ne trouvons pas dignes d'être aimés et Il les aime comme Il nous aime nous-mêmes. Ne pouvons-nous pas les regarder avec les yeux du Christ
« N'ayez pas peur de moi, madame, « disait un sale vagabond à l'air sauvage à une dame qui passait sur l'autre trottoir pour l'éviter. « Ma mère était aussi une femme ». - « Ne refusez pas de m'aimer », pourrait s'écrier celui que nous jugeons indigne de notre amour. « Le Seigneur Jésus m'aime aussi. »

2. L'homme le moins aimable, l'être le plus détestable et le plus répugnant devient digne d'être aimé, même à nos yeux, quand l'amour de Dieu est répandu dans son coeur. Si vous voulez réellement lui témoigner votre amour, priez instamment pour lui et cherchez à sauver son âme. Si c'est un chrétien, mais incomplètement lavé de son iniquité, demandez pour lui la vie triomphante, envoyez-lui ce livre et continuez à prier. - J'ai eu la joie de guider vers Jésus, leur Sauveur, des hommes et des femmes chez qui toute trace de beauté (intérieure) semblait effacée par la boisson, et le vice. Je les ai retrouvés peu après, créatures nouvelles par Jésus-Christ. Cette transformation merveilleuse s'était opérée avec une rapidité incroyable. Quelqu'un vous paraît-il indigne d'être aimé ? Songez donc à ce qu'il peut devenir si l'amour de Dieu le saisit.

La délivrance de l'ange

On raconte que Michel-Ange s'arrêta un jour longuement devant un bloc de marbre dans une carrière. « Il y a un ange dans ce bloc de marbre », s'écria-t-il, « et je vais le délivrer ». - Quel amour abondant se manifesterait en nous à l'égard des plus bas tombés, si nous nous rendions compte de ce qu'ils peuvent devenir ; pleins d'enthousiasme nous nous écrierions : Il y a dans ce pauvre être humain l'image de Christ, quoique cachée et presque méconnaissable, et je vais la lui montrer.

Une légende raconte qu'un prince baisa un serpent qui devint alors une belle princesse. L'expérience prouve que, baisé par l'amour, l'être le plus vil devient un saint.

« Quels sont les signes extérieurs et visibles de la vie triomphante ? » me demanda un jeune évangéliste. Répondre à cette question, c'est en même temps faire la description de la véritable victoire. La voici en peu de mots : toute chose contraire à l'amour est bannie du coeur et de la vie. Lisez la fin du troisième chapitre et vous verrez ce que l'amour divin peut faire ou plutôt ce que cet amour réalise dans des centaines de vies. Il expulse du coeur l'impatience, la dureté, la jalousie, l'envie, l'orgueil, l'arrogance, l'égoïsme, la colère, l'irritabilité, la mauvaise humeur, la malveillance, la méchanceté, les remarques blessantes, les plaintes, l'esprit de critique, le désespoir, l'accablement, la médisance, même si elle est fondée (Toutes ces choses passant pour des péchés insignifiants, si toutefois on les considère comme des péchés ! - Que Dieu nous soit en aide ! Aussi longtemps que l'un ou l'autre de ces péchés - et ne fût-ce qu'un seul - règne en nous, il n'y a pas de victoire pour nous. Lorsqu'un chrétien entièrement consacré à Christ regarde à Lui, en demandant avec une foi simple qu'Il remplisse son coeur, Lui le Christ qui est amour parfait, extirpe tous ces « petits » péchés qui entravent notre ministère.

Ne voulez-vous pas permettre au Seigneur de réaliser cela en vous ?




CHAPITRE X

LA VIE TRIOMPHANTE EST UN DON

La vie triomphante est un don et ne peut être obtenue par la lutte et les efforts de notre part. Nous ne pouvons l'atteindre progressivement en devenant de plus en plus semblables à Christ. Tâchons de bien nous en rendre compte.

Toute vie est un don. De même que notre vie physique nous est donnée, de même aussi notre vie spirituelle est un don de Dieu, un don gratuit (Rom. 6, 23). La vie surabondante est également un don. Or, nous ne pouvons accepter un don progressivement. On peut hésiter à l'accepter ou remettre la chose à plus tard. On peut passer par des combats intérieurs avant de se décider à l'accepter. Mais si nous l'acceptons, c'est à un moment donné. Un don ne saurait être atteint, il faut le saisir.

La vie triomphante est donc reçue par un acte de volonté. Bien entendu, il existe une croissance en grâce chez celui qui s'est entièrement consacré au Seigneur, un progrès vers la perfection à mesure que Sa connaissance augmente. Mais cette vie est dans Son Fils (I. Jean 5, 11). Si nous acceptons le Fils de Dieu comme le Maître de toute notre vie„ nous obtenons (en don) la vie. C'est une chose que Dieu fait pour nous, en nous. Parfois une longue lutte précède cet abandon complet et beaucoup de chrétiens ne prennent cette décision qu'après de terribles combats intérieurs. Mais tout cela précède la vie triomphante. La victoire ne commence que lorsque la lutte cesse. Dès que nous nous abandonnons entièrement à Christ, dès que nous regardons à Lui, en attendant dans la foi qu'Il vienne remplir notre coeur Il vient et prend possession de nous.

Cette habitation de Christ en nous est tout à fait indépendante de nos sentiments. Elle est indépendante des idées que nous nous faisons sur la façon dont Christ manifestera Sa présence. Appuyez-vous sur Sa parole, non pas sur vos sentiments ! Il se peut que vous ressentirez une joie merveilleuse, mais peut-être aussi ne sentirez-vous rien d'extraordinaire. Pouvez-vous croire à sa promesse ?

Crise décisive et progression

Il faut que chaque croyant se décide s'il veut se consacrer entièrement à Dieu, ou bien s'il veut se contenter d'une vie spirituelle d'un niveau plus bas, vie toujours impuissante et périlleuse à la fois. Cette décision pour la sainteté représente une crise dans la vie du chrétien. À ce moment-là, Dieu lui révèle instantanément que Christ peut être tout en toute chose, que Christ peut donner et donne la victoire sur tout péché conscient, non pas successivement, mais de suite. « Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. » (II Cor. 7, 1.) La forme du verbe dans le texte original grec désigne ici un acte unique et décisif. C'est la crise de la sanctification.

Mais celui qui a fait ce pas définitif d'une consécration absolue à Dieu entre alors dans la période de la sanctification progressive qui ne s'arrête qu'à la mort et pendant laquelle il est rendu de plus en plus conforme à la vie et au caractère du Christ. (Cf. Rom. 8, 2 ; II Cor. 3, 18.)

Nous nous sommes arrêtés longtemps à ce point, parce que beaucoup d'entre nous ont commis une grande erreur : elle consiste à vouloir réaliser le progrès de la sanctification avant d'avoir passé par la crise de la sanctification. La croissance en grâce sera minime - si toutefois elle n'est pas nulle, - si nous n'avons pas saisi « Christ notre vie » (Col. 3, 4) par un abandon complet et dans la foi. Avez-vous passé par cette crise ? Avez-vous obéi au commandement : « Sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur » ? (I Pierre 3, 15). Le Christ est dans 'le coeur de chaque croyant comme « Jésus - Sauveur ». Mais est-Il véritablement le Seigneur ? Il ne s'agit pas d'une seconde conversion, il s'agit de reconnaître le Christ comme le Maître de Sa maison - de mon coeur.

Rappelons-nous cependant que cette consécration à elle seule, c'est-à-dire la décision, ne suffit pas. C'est uniquement ce que nous avons à faire de notre part pour enlever tous les obstacles à la bénédiction. Si la consécration était suffisante, nous ferions de la sanctification un simple acte de volonté. Nous ne sommes ni sauvés ni sanctifiés par ce à quoi nous renonçons, mais par ce que nous obtenons. C'est « le Dieu de paix qui nous sanctifie entièrement » (I Thess. 5, 23). Après nous être donnés à Christ, il faut que nous regardions à Lui pour qu'Il nous crucifie et nous ressuscite de la mort du péché et nous fasse vivre Sa vie de résurrection (Rom. 6, 6-7, 11).

Abandonnons-nous à Dieu. Il se chargera du reste. Il ne veut pas être aidé par nos efforts ou nos luttes. Le salut est entièrement un don de Dieu, un don de grâce. Ce salut a trois aspects : le passé, le présent et l'avenir : la justification, la sanctification et la glorification.

La vie éternelle est un don

Jamais nous ne méritons ou acquérons ce don par nos propres efforts. « C'est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie » (Eph. 2, 8-9 ; cf. Rom. 11, 6 et Rom. 3, 20-23). Saint Paul va encore plus loin : « Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui voulez être justifiés par la loi (c'est-à-dire par l'effort) » (Gal. 5, 4). Quand un homme accepte Christ comme son Sauveur qui le délivre du châtiment du péché, il se rend compte que le pardon s'obtient uniquement et entièrement par la foi. Souvent la tristesse au sujet du péché, les bonnes résolutions, les larmes accompagnent la repentance, mais la repentance ne sauve personne. Nous avons à nous en remettre entièrement à Christ. La justification est entièrement son oeuvre ; et la foi en Lui nous assure le salut... Nous ne pouvons faire quoi que ce soit pour gagner ou mériter ce salut. Nous l'acceptons comme un don.

Quand Christ reviendra nous serons glorifiés. C'est le salut dans l'avenir. Nous savons que nous ne pouvons contribuer en rien à cette oeuvre de glorification. Tout nous vient du Christ.

Que dire du présent, c'est-à-dire de la sanctification ? Elle est une crise d'abord, une progression ensuite, avons-nous dit. Nous l'avons appelée la vie triomphante. Lorsque nous la saisissons par la foi, c'est la crise ; lorsque nous la vivons jour après jour, c'est la progression.

Notre Sauveur bien-aimé nous a justifiés et nous glorifiera entièrement par Sa puissance. Aura-t-Il besoin de notre aide en matière de sanctification ? Christ, le Sauveur tout-puissant, a-t-Il besoin de mes luttes ? - Une dame chrétienne disait dans une allocution : « La vie chrétienne n'est-elle pas une longue lutte ? Mais grâces à Dieu qui nous donne la force pour lutter, » C'est le contraire qui est vrai. Aussi longtemps que nous luttons, Il ne peut nous aider comme il le voudrait ; nous limitons Sa puissance et l'empêchons de se développer en nous.

La vie triomphante n'est autre chose que le salut présent. Or tout salut procède uniquement de la grâce - uniquement de Christ. Il est un don. « Comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, ainsi marchez en Lui » (Col. 2, 6). Comment l'avons-nous reçu ? Simplement par la foi. Comment devons-nous marcher en Lui, ou autrement dit : comment devons-nous réaliser la vie triomphante ? Simplement par la foi. « Si nous vivons par l'Esprit (c'est-à-dire si nous possédons la vie éternelle comme un don, par la puissance de l'Esprit), marchons aussi selon l'Esprit » (Gal. 5, 25). Saisissons donc cette vérité : nous ne devons et nous ne pouvons pas participer dans la moindre mesure à une partie quelconque du salut réalisé par Christ. Cependant beaucoup d'entre nous, en matière de sanctification, se croient obligés de coopérer.

Foi, non pas lutte

Inscrivez-le en lettres de feu dans le ciel de votre foi que Christ peut et veut vous sauver de la puissance du péché, chaque jour, à chaque heure, sans faire appel à nos luttes, à nos efforts ou à nos tourments. Vous n'avez pas la foi si vous luttez. Sans doute la plupart d'entre nous ont appris par leurs propres expériences combien les luttes sont vaines. Voici par exemple quelque péché invétéré qui prend le dessus en nous. Ah ! comme nous luttons contre lui ! Avec quelle angoisse nous crions à Dieu « nous appuyant sur Ses promesses », comme nous le pensons. Et pourtant nous ne nous relevons des genoux que pour retomber toujours à nouveau. Les promesses du Christ ne peuvent nous donner la force dont nous avons besoin ; la foi non plus ne nous délivrera pas. Le Christ seul le peut.

Sommes-nous décidés à fixer sur Lui nos regards, à nous confier en Lui, étant certains qu'Il triomphera du péché pour nous ? C'est Lui qui a vaincu Satan et le péché. Lui, le vainqueur, est prêt à remplir notre coeur et à être notre vie. « Le péché n'aura point de pouvoir sur vous » (Rom. 6, 14), dit la parole de Dieu. Nous pouvons être « plus que vainqueurs », non pas en luttant, mais uniquement « par Celui qui nous a aimés » (Rom. 8, 37). Cela veut dire que non seulement le péché invétéré sera vaincu, mais que tout désir de pécher sera enlevé. Christ seul peut faire cela. C'est un grand miracle : quelques-uns parmi nous en ont fait l'expérience.

Un homme bien connu à Londres est mort il y a quelque temps. Il avait été un buveur notoire et fut sauvé par Christ d'une façon merveilleuse. Quelques semaines après sa conversion, il fut assailli par un désir irrésistible de boire. Il résista et lutta contre la tentation. Quoique étant un homme sans culture, il sentait que Dieu avait pour lui un meilleur chemin que celui-là. S'agenouillant en plein champ, il s'écria : « O Dieu, ne peux-Tu pas faire de moi quelque chose de meilleur que je ne le suis maintenant ? » À l'instant même, Dieu le délivra de tout désir de la boisson et l'envie ne revint plus jamais.

L'évêque Moule, un saint homme, avoua dans une allocution à ses catéchumènes qu'un jour une tentation violente l'assaillit dans la rue. Il ajouta : « Je m'arrêtai en disant calmement : « Saint-Esprit, viens en moi. » Ensuite je me dis à moi-même : « L'esprit malin qui est ici est fort. Mais j'ai le Saint-Esprit qui est tout-puissant et je puis lui laisser le soin de surmonter la tentation. »

Le Christ ne nous donne pas de force qui ne soit pas en rapport avec Lui. « Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Et voici Je suis avec vous tous les jours » (Matth. 28, 18 et 20). « Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de Son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés serons-nous sauvés par Sa vie » (Rom. 5, 10), c'est-à-dire par le Christ vivant et habitant en nous. Il nous préservera de la puissance du péché, si nous le laissons faire. Christ le peut et Il le fera. Il se réalise en chaque âme qui se confie à Lui.

Nos propres efforts échouent

Notre expérience prouve que nous ne pouvons nous améliorer par nos propres efforts. Ne l'essayons donc plus et laissons le Sauveur accomplir cette grande oeuvre pour nous. « Il est venu sauver Son peuple de ses péchés » (Matth. 1, 21). Nous pouvons compter sur Lui. La promesse est pour celui « qui ne fait point d'oeuvre, mais qui croit » (Rom. 4, 5). « C'est Dieu qui produit en vous » (Phil. 2, 13). « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins, selon ses richesses, avec gloire, en Jésus-Christ » (Phil. 4, 19). - Cher frère en Christ, est-ce justement ceci qu'il vous faut : la délivrance de cet affreux péché ? Comme vous avez lutté avec angoisse ! Et cependant le secours est en vous ! « Hélas ! » vous écriez-vous, « vous ne savez pas combien je suis faible. » Non, mais nous rendons grâces à Dieu pour votre faiblesse. « Ma grâce te suffit, car Ma puissance s'accomplit dans la faiblesse » (II Cor. 12, 9). Votre faiblesse, objet de vos lamentations, sera ainsi votre plus grande gloire.
« Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi » (II Cor. 12, 9). Nous ne pouvons être gardés que « par la puissance de Dieu par la foi » (I Pierre 1, 5).
« Mais grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ » (I Cor. 15, 57).

Courant vers le but

Cela signifierait-il que nous n'avons qu'à nous asseoir et chanter des psaumes ? Loin de là ! Nous n'avons parlé que de notre salut personnel avec ses trois aspects: passé, présent et avenir. Tout cela doit être accepté comme un don. Mais quand Christ entre dans nos coeurs, Il y entre avec puissance. « Vous serez revêtus de la puissance d'en haut » (Luc. 24, 49). Une puissance se fait toujours sentir. « Malheur à moi, si je n'annonce pas l'Évangile ! » (I Cor. 9, 16) dit Saint Paul dont nous avons cité plus haut les pensées. « Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu » (Actes 4, 20).

La lutte et l'angoisse ne jouent aucun rôle dans notre salut personnel. Ce sont plutôt des obstacles. Mais nous vivons au milieu d'une génération perverse. Le diable s'est fortement retranché dans la vie des hommes qui nous entourent ; ceux-là recherchent même la tentation et la saluent avec plaisir, car c'est dans le péché qu'ils trouvent leurs plus grandes réjouissances. Ils ne veulent point vaincre le péché. Aussi Saint Paul, qui déclare que le salut dépend entièrement de la foi, nous avertit que nous avons à livrer un combat, à courir une course, à soutenir une lutte. « Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Eph. 6, 12). C'est dans une lutte âpre et continuelle que nous vous à conquérir le terrain occupé par ces puissances des ténèbres, nous avons à leur arracher des victimes, à sauver des âmes.

Toutes les forces de l'âme, de l'esprit et du corps doivent prendre part à cette grande tâche. Mais si Christ nous inspire et nous fortifie dans cette activité tant extérieure qu'intérieure, elle portera des fruits suivant la promesse : « Le Dieu de paix écrasera Satan sous vos pieds » (Rom. 16, 20).

Résumons ce qui a été dit : Il peut y avoir des conflits terribles dans le coeur d'un homme avant qu'il soit prêt à s'abandonner entièrement à Christ, et sûrement nous aurons de grandes luttes à soutenir contre le diable, dans nos efforts pour arracher d'autres êtres à son esclavage. Mais la vie triomphante, en ce qui concerne nos propres âmes, est indépendante de toute lutte. « Il peut nous préserver. »

Quand j'étais un jeune garçon, je passais beaucoup de temps à marcher sur des échasses, et j'acquis une habileté considérable dans ce jeu. Mais malgré cela, il me fallait faire des constants efforts et parfois même lutter pour ne pas tomber. Le moindre obstacle me faisait trébucher. Voilà une image de la marche de bien des chrétiens. Des efforts, des luttes, de lents progrès, des chutes continuelles, suivies de nouveaux élans, et par conséquent une incapacité presque totale de secourir les autres. - C'est une marche anormale. Saisissez donc la vie triomphante - la victoire par le Christ habitant en nous - et notre marche de chrétien sera aussi facile que la marche sur nos pieds.

Certains soldats, à la guerre, se croient incapables de marcher, quoique leurs jambes soient en parfait état, car ils ont ce qu'on appelle la fièvre de Saint-Vallier. En effet, ils ne le peuvent pas. Mais le médecin habile leur fait croire qu'ils peuvent marcher - et ils marchent. La force de Christ pour « marcher par la foi » est à notre disposition. Pouvons-nous nous confier à Lui ?

On demanda un jour à une fillette de 13 ans ce que la vie triomphante signifiait pour elle dans les moments de tentation. Après un instant de réflexion, elle répondit : « Autrefois j'avais l'habitude de me disputer avec le tentateur et c'était généralement lui qui prenait le dessus. Mais à présent, quand il frappe à la porte de mon coeur, je dis : « Seigneur Jésus, veux-tu aller à la porte pour moi ? » Et lorsque Satan voit que le Seigneur Jésus est là, il dit : « Je regrette, je pense que je me suis trompé de maison ». Et il se sauve.

Comment il y a victoire

Ce qui est vrai quant à la victoire remportée sur la tentation par Christ seul, l'est aussi pour nos luttes contre les oeuvres de Satan autour de nous. C'est Christ, et non pas nous-mêmes, qui est vainqueur. « Quelle est, à votre point de vue, la plus dangereuse hérésie de nos jours ? » demanda-t-on un jour à l'éditeur du « Sunday School Times » (journal américain des écoles du dimanche). Après avoir passé en revue la Science chrétienne, la « haute critique biblique, le spiritisme » et autres « ismes », il répondit : « La plus dangereuse hérésie consiste dans l'emphase avec laquelle les chrétiens parlent de ce que nous faisons pour Dieu, au lieu de parler de ce que Dieu fait pour nous ».

N'oublions pas dans notre travail pour le Maître que ce n'est pas nous qui accomplissons Son oeuvre, mais que c'est Lui qui travaille par nous. C'est pour cela que tout chrétien qui vit la vie triomphante recherchera toujours à nouveau la communion avec Dieu par la prière et l'étude de Sa Parole.

Avant de terminer ce chapitre, demandons-nous encore quel sera l'effet de la vie triomphante en nous sur les autres. Jusqu'à présent il n'a été question que de nous-mêmes. Si nous nous arrêtons là, nous pourrions dire : Cela ne vaut pas la peine. Mais nous sommes sauvés pour servir. Les nombreuses lettres dans lesquelles on me demande conseil de secours, proviennent de chrétiens - hommes et femmes - qui essayent de travailler pour Christ, mais qui ne sont pas préparés et armés pour le service.

Le Dr Temple, évêque de Manchester disait lors de son installation : « Souvenons-nous que la puissance de conversion de l'Eglise ne dépend pas en première ligne de l'éloquence des prédicateurs ou bien de la perfection de son organisation. Elle dépend de la mesure dans laquelle les hommes voient dans la vie des chrétiens se manifester la puissance de l'amour de Christ. » C'est bien cela. Lorsque les gens voient que l'amour de Christ, répandu dans nos coeurs, a une puissance telle qu'il a tué en nous les péchés qui affligeaient nos amis, ils commenceront à réfléchir.

L'amour vainqueur

Personne n'est insensible à l'amour. La puissance de l'amour divin est infinie. Pendant la guerre américaine, il y avait à Ephrata un pasteur baptiste, Pierre Miller, qui jouissait de l'amitié de Washington. Dans la même ville habitait un nommé Michel Wittmann, un méchant homme qui injuriait et contrariait le pasteur tant qu'il pouvait. Ce même Michel Wittmann fut impliqué dans une affaire de haute trahison, arrêté et condamné à mort. Le vieux pasteur Miller, alors, partit à pied et fit 70 lieues de route jusqu'à Philadelphie, afin de plaider pour cet homme ! Il fut admis à l'audience de Washington et demanda grâce pour le traître. « Non, Pierre », lui dit Washington, « je ne puis vous rendre la vie de votre ami. » - « Mon ami ? » s'écria le pasteur. « Mais c'est mon pire ennemi ! » - « Comment », répondit Washington, « vous avez fait 70 lieues à pied pour sauver la vie d'un ennemi ? Cela change l'affaire. J'accorderai l'amnistie. » Et il le fit. Pierre Miller ramena Michel Wittmann qu'il avait arraché à la mort, dans sa propre maison à Ephrata, mais ce dernier n'y alla plus en ennemi, mais en ami. Voilà comment l'Amour amena ce blasphémateur du pied du gibet au pied de la croix.

Écoutez, serviteurs du Christ ! Obtenez-vous, dans votre travail pour le Seigneur, le succès que vous souhaitez ? Constatez-vous des fruits quelconques ? Sinon, ne vaut-il pas la peine d'entrer dans la vie triomphante - à cause de vous-mêmes, à cause de votre travail, à cause du Sauveur, à cause des pécheurs, qui vont vers la perdition ?

Abandonnez-vous à Christ ! Croyez ! Saisissez ! Rendez grâces !


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