Nouvelles d'Israël
01 /
1983
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Après le départ de
l'OLP: Très lentement, le cauchemar s'en
va
Avec hésitation, la population
du Liban commence à parler des atrocités
qu'elle a subies Le dernier combattant de l'OLP est parti de
Beyrouth-ouest, et l'espoir renaît au Liban de ne plus
jamais les revoir par là. Ils sont toujours plus
nombreux à trouver le courage de raconter aux
journalistes occidentaux ce qu'ils avaient eu à
endurer sous la domination des «combattants de la
paix».
D'Éphraïm Lahav
Au début de cette semaine, une
bombe explosa à la clinique du «Labib Medical
Center», dans la ville sud-libanaise de Sidon. Trois
patients libanais ont été blessés, l'un
d'eux assez gravement pour être
transféré à Haïfa par
hélicoptère. L'attentat à la bombe
était un acte de vengeance de l'OLP contre le chef de
l'hôpital, le Dr Labib Abu-Zahr. Son
«crime»:
Avoir osé prendre position
ouvertement contre l'OLP et qualifier ses membres d'intrus
et de despotes.
«Pourquoi
n'êtes-vous pas venus plus tôt?»
Autrefois, 40 000 habitants -
aujourd'hui, une ville fantôme
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Nouvelles d'Israël
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Nouvelles d'Israël
04 /
1983
Peter M. Ranke
Texte intégral
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Arabes informés sur des
discussions avec Israël La politique de
réconciliation freinée La normalisation encore
tabou à Beyrouth
Pour la troisième fois, les
représentants d'Israël, du Liban et des USA se
sont rencontrés pour des négociations. Comme
la première fois, on s'est retrouvé à
Khalde-Beyrouth, alors que la deuxième fois, la
rencontre avait eu lieu à Kiryat Schmona.
C'est probablement pour s'accorder
plus rapidement sur l'ordre du jour, que les chefs de
délégation israélien et libanais Kimche
et Fatale, ainsi que l'intermédiaire américain
Draper, se sont vus avant la discussion officielle, pour un
échange d'opinion privé.
Entre-temps, le président
libanais Gemayel a envoyé trois
délégations de parlementaires dans les
capitales arabes. Ils ont pour mission d'expliquer la
position libanaise dans les délibérations avec
Israël, et de garantir que Beyrouth ne
négocierait pas en vue de la paix, mais que le sujet
du retrait israélien passerait avant un accord de
sécurité et qu'ils ne pensaient pas à
une «normalisation» de grande portée avec
Israël.
Gemayel cherche, par ces garanties et
ces informations étendues, transmises aux
gouvernements arabes, à éviter l'erreur
d'omission des Egyptiens, lors des négociations de
Camp-David en 1978/79. Gemayel se réserve
l'échange d'opinion directe avec le Caire, Riad et
Damas. Il n'y enverra pas de délégations. Des
observateurs politiques faisaient observer que le
président se créait des ennemis dans son
propre camp chrétien et que, dès le
début des négociations, il se liait les mains
et rendait difficiles des compromis possibles à cause
de ces informations fournies aux Etats arabes.
On sait de source sûre que le
Premier ministre sunnite-musulman Wazzan, avait fait
pression pour que ces informations et ces garanties soient
données aux Etats arabes. Wazzan assiste à
toutes les discussions d'informations d'Amin Gemayel, avec
le chef de délégation Antoine Fatale. Il est
reconnu pour freiner la politique de réconciliation
et de normalisation avec Israël.
Wazzan est celui qui, il y a deux
semaines, empêcha l'acceptation d'un «papier de
travail» secret israélo-libanais sur la
normalisation par Gemayel, et informant par anticipation
l'ambassadeur saoudite. Riad était intervenu sans
tarder avec des mises en garde et des menaces auprès
de Gemayel, qui refusa alors de signer, bien que ses
conseillers eussent déjà avisé le
ministre de la défense israélien Sharon de
cette signature.
Non seulement le mot
«négociations pour la paix», mais aussi
celui de «normalisation» est tabou pour Wazzan et
ses amis libanais, comme pour les capitales arabes. C'est
pourquoi, après un accord sur le retrait de
l'armée israélienne, la
délégation libanaise ne parlera plus que de la
«fin de l'état de guerre» et de ses
conséquences possibles. En cela, le gouvernement de
Beyrouth, surtout Wazzan, se sent encouragé par
l'attitude égyptienne.
Le Caire a réduit la
«normalisation» avec Israël à une
«paix froide», sans avoir été
critiqué à l'Ouest ou à Washington.
«Pourquoi devrions-nous faire maintenant ce que les
Egyptiens ont déjà fait depuis
longtemps?» dit-on dans les milieux
gouvernementaux.
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Nouvelles d'Israël
(SAD)
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Nouvelles d'Israël
11 /
1983
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De nouveau la guerre au Liban - ils
sont tous le uns contre les autres
Plus de 150 000 Libanais s'enfuient
vers le sud du Liban qui est contrôlé par
Israël. A Nabatyet le trafic s'effondre. Plus on avance
vers le nord, plus les voyages des réfugiés
sont interrompus par des barrages de routes. Près de
Beyrouth, une voiture de premiers secours roule en zigzag
à travers la cohue. Deux journalistes de la
télévision américaine ont
été grièvement blessés lors d'un
reportage dans les montagnes du Chouf, deux autres sont
portés disparus. Pourtant, les pentes de ces
montagnes nous offrent un coup d'oeil magnifique.
Subitement, des éclairs jaillissent des villas aux
arcades ombragées. Des grenades manquent ou touchent
des objectifs voisins ennemis. Des Libanais, portant des
pistolets mitrailleurs ceinturés de rosaires sous
leurs bras racontent, agités, que les druses
effectuaient des massacres parmi les chrétiens.
Quarante femmes, vieillards et enfants, parmi eux des
prêtres, auraient été cruellement
assassinés à coups de couteaux. De l'autre
côté, trente enfants druses dont les parents
ont été massacrés par des milices
chrétiennes, ont demandé asile en
Israël.
Sur la côte de Beyrouth, les
soldats de paix des USA sont particulièrement
irrités. Hier, deux de leurs camarades sont
tombés dans la bataille. Les Français aussi
ont perdu douze de leurs soldats.
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Nouvelles d'Israël
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Nouvelles d'Israël
04 /
1983
Texte intégral
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Flash sur le Liban
Les Druses libanais, sous la direction
du cheik Majid Arsalan, demandent à Israël de ne
pas se retirer du Liban, sinon ils craignent un nouveau bain
de sang.
- Des unités de l'armée
libanaise officielle ont pillé l'hôpital
palestinien «Gaza» à Beyrouth, emportant
toute la réserve pharmaceutique d'une valeur de plus
de 800 000.- dollars.
- Actuellement, les Libanais peuvent
visiter Israël sans visa, en passant par la zone libre.
Les deux premiers jours, plus de 3000 personnes ont franchi
la frontière.
- Sous la protection des forces
multinationales, 1200 Palestiniens ont été
éliminés dans la ville de Beyrouth,
abandonnée des israéliens, 1300 maisons ont
été démolies et 60 000 Palestiniens
déportés dans des véhicules militaires
libanais vers les fronts syriens.
- Le nouveau commandant de la milice
chrétienne en appela au président Amin
Gemayel, en vue de la position de secours israélienne
en faveur des chrétiens au Liban, lui demandant
d'envisager des relations plus étroites avec
Israël. L'amertume provoquée par l'orientation
anti-israélienne d'Amin Gemayel vers la Syrie va en
grandissant.
- Des terroristes de l'OLP retournent
secrètement au Liban. Par exemple, le village
tunisien qui, après l'évacuation de l'OLP de
Beyrouth avait accueilli 1000 terroristes de l'OLP, est
presque vide, aujourd'hui.
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Nouvelles d'Israël
06 /
1983
Peter M. Ranke,
Beyrouth
Texte intégral
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La Syrie renforce la pression sur
le Liban
Assad: S'il y a une
«normalisation» avec Israël, des troupes
syriennes resteront dans le pays
«La Syrie ne retirera pas ses
troupes du Nord-Liban, si le gouvernement libanais est
disposé à une ,normalisation' et accepte des
conventions de sécurité avec
Israël.» C'est ce que le président syrien
Assad a fait savoir au chef du gouvernement libanais Wazzan
à Damas. Wazzan négocierait avec Assad et des
militaires syriens au sujet de la situation à
Tripoli, ville portuaire au Nord-Liban, où
règne momentanément un calme plutôt
tendu entre les milices pro- et antisyriennes. Selon les
énoncés officiels, 215 personnes ont
été victimes des combats à
Tripoli.
Wazzan, qui avait demandé de
l'aide aux Syriens à la fin des combats à
Tripoli, apprit à Damas que le gouvernement syrien
voyait un rapport très étroit entre les
événements à Tripoli et les
négociations au sujet du retrait de toutes les
troupes étrangères du Liban. Aussi longtemps
que durera la révolte antisyrienne à Tripoli,
la Syrie n'acceptera pas le retrait de ses troupes, car on
ne peut pas abandonner les forces prosyriennes à
Tripoli et au Nord. Même si Beyrouth s'accordait avec
Israël de façon à contredire les
«intérêts arabes», les troupes
syriennes, et avec elles les 6000 combattants de l'OLP,
resteraient au Liban pour empêcher un «complot
israélo-libanais». Assad expliqua à
Wazzan qu'au besoin, la Syrie engagerait tout son effectif
d'environ 30 000 hommes au Liban, pour ramener la paix
à Tripoli.
Sous cette menace, Wazzan a promis que
les forces de sécurité de la gendarmerie
libanaise surveilleraient les milices antisyriennes de la
«résistance populaire» à Tripoli, et
qu'elles essayeraient de la désarmer.
En effet, des unités de
gendarmerie se sont avancées vers Tripoli et forment
un «tampon» entre les fronts de la ville. Mais des
observateurs politiques pensent que la Syrie utilisera
encore la situation à Tripoli pour un chantage
politique contre le gouvernement de Beyrouth . ( SAD
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Nouvelles d'Israël
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Nouvelles d'Israël
10 /
1983
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Le partage de facto du
Liban
De gigantesques pelles
mécaniques déplacent les décombres, les
goudronneuses avancent lentement, semblables à des
chenilles - les Israéliens construisent des routes au
Liban en vue de l'avenir de ce pays. Déjà, un
nouveau réseau routier s'étend dans le sud du
Liban. En ce moment, on est en train de réaliser une
chaussée de 30 mètres de large dans la partie
Est du front, juste en face des stationnements syriens.
Israël pense à demain et a promis à la
population libanaise de «rester au moins cinq ans dans
la zone de 45 km».
Les Syriens ont obstinément
refusé l'accord israélo-libanais de retrait
simultané, imposé à toutes les troupes
étrangères au Liban. Dès lors, certains
«mouvements de paix», en Israël et ailleurs,
exigent un retrait unilatéral d'Israël du Liban.
Mais Beyrouth craint le pire et, dans son désespoir,
demande à Israël de ne pas se retirer
jusqu'à la zone des 45 km. Selon l'avis du
président Amin Gemayel, ce serait équivalant
à un «partage du Liban». Ni l'armée
libanaise, ni les troupes de paix de l'ONU n'envisagent de
prendre en charge la région abandonnée par
Israël. Cela signifierait que les Syriens,
accompagnés du front radical de l'OLP, feraient leur
entrée dans ces lieux. il n'est pas difficile
d'imaginer, à l'heure actuelle, la scène qui
dominerait la plaine de la Bekaa. D'interminables combats
entre les unités de l'OLP saccageraient les paysages
et les villages. Des morts et des blessés
partout.
L'avis d'un commandeur
phalangiste:
«Le retrait de Tsahal signifie
une catastrophe»
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Nouvelles d'Israël
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Nouvelles d'Israël
12 /
1983
Texte intégral
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Partage du Liban et nouvelle guerre
civile
Dans les montagnes du Chouf, ancienne
région féodale du pays des cèdres, les
Libanais se battent les uns contre les autres. Semblables
à des trophées, les têtes des ennemis
décapités sont exhibées avec
fierté. Dernièrement explosa une voiture
piégée. Résultat: 55 morts. Une autre
explosion provoqua 23 morts et puis, une rafale d'artillerie
entre Libanais chrétiens et druses a fait une
soixantaine de victimes. En outre, l'aéroport de
Beyrouth a dû être fermé une nouvelle
fois. C'est seulement grâce aux sévères
mises en garde par l'armée israélienne Tsahal
que des Druses, après avoir réussi à
kidnapper trois ministres libanais, ont relâché
leurs victimes non sans les munir d'une longue liste de
stipulations pour aller à Beyrouth. Les 185 000
Druses avec leur chef Jumblatt exigent le renversement du
gouvernement de Gemayel. Le président libanais
Gemayel qui, selon la définition des Libanais, n'est
«que le maire d'une banlieue de Beyrouth»,
rêve d'un Liban uni. C'est aussi le rêve des
Syriens qui, eux, l'interprètent différemment,
car le chef d'Etat syrien Assad avait annoncé que
«le Liban et la Syrie formaient un seul peuple et un
seul pays» et que bientôt ce rêve allait se
réaliser. L'espoir que la Syrie se retirera du Liban
est donc une utopie.
Les Etats-Unis ont remplacé
leur ancien ambassadeur extraordinaire du Proche-Orient par
Robert McFarlans qui, à son tour, devra «sortir
les châtaignes brûlantes du feu».
A Jérusalem, le premier
ministre M. Begin lui avait dit: «Pressez la Syrie et
non pas nous nous, nous sommes prêts!» Par
contre, à Damas, on ne lui «sert que du
thé de Moscou». Actuellement, les USA cherchent
à déployer la force en fournissant au Liban 68
chars du type AM-48 - ce qui semble ridicule à
côté des livraisons d'armes soviétiques
à la Syrie. La Syrie est armée plus que
jamais. Elle - stationne de nouvelles fusées SAM-6
dans la dépression libanaise, protégées
par les SAM-5 qui attendent, non loin de Damas, une
confrontation.
Le regroupement de l'armée
israélienne Tsahal sur la nouvelle ligne le long de
la rivière Awali coûte au moins 2 milliards de
IS (100 millions de DM) à Etat juif, mais ne
réduira probablement pas les pertes de soldats, car
cette région, y compris Sidon, est le terrain
idéal pour le terrorisme. De l'autre
côté, Israël a quitté un territoire
d'environ 450 kilomètres carrés qui est devenu
vacant pour les extrémistes terroristes de l'OLP et
pour les Syriens. La nouvelle ligne de 110 km, une sorte de
Grande Muraille de Chine, divise le Liban dont le
gouvernement de Beyrouth ne contrôle que 2000 des 10
000 kilomètres carrés, donc seulement un
cinquième - le reste étant partagé
entre la Syrie, l'OLP et Israël. Amin Gemayel, qui doit
s'attendre chaque jour à un renversement ou - que
Dieu le garde - à un attentat, cherche, pour
sauvegarder son pouvoir et sa vie, à geler l'accord
avec Israël au lieu de le ratifier Par contre, son
rival traditionnel, Camille Chamoun, qui déjà
en 1975-1976 avait signalé son amitié à
Israël, se prépare à un
«come-back». Son f ils Dany a visité
Jérusalem pour la troisième fois, en
expliquant que le «vrai problème du Liban
n'était pas Israël mais la Syrie». Mais
tous les Libanais ne sont pas de cet avis. Ainsi, 6000
musulmans manifestaient à Sidon contre Israël
avec des slogans tels que «victoire pour l'islam»
«mort aux Juifs» «à bas le
sionisme» et «nous marchons dans une guerre sainte
vers Jérusalem».
... En considérant ces choses,
on pourrait croire - comme c'est le cas partout dans le
monde - qu'Israël seul est coupable de ces troubles au
Proche-Orient. Il en est cependant tout autrement puisque,
depuis des années, des nations arabes se font la
guerre avec acharnement, sans aucune intervention
d'Israël. Mais lorsque surgit la question juive -
l'objectif de destruction d'Israël - ils se mettent
côte à côte contre Israël. La carte
ci-dessus montre que lors d'une confrontation entre
Israël et la ligue arabe, les proportions de force
seraient comme suit: Soldats 1 à 8; avions de combat
1 à 4; chars blindés 1 à 4; artillerie
1 à 5.
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