Le
Berger d'Israël
No
457
Jacques GUGGENHEIM
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Judas: étude sur 12 Juifs,
les apôtres :
JUDAS FILS DE SIMON, DE LA VILLE DE
KERIOTH
Nous avons étudié la vie
de 11 des 12 apôtres. Ils furent tous choisis et mis
à part par le Messie d'Israël. C'est dans les
pages du livre de la nouvelle Alliance que nous avons
cherché le profil et le caractère de ces
hommes si différents les uns des autres. Ils furent
unis pour tout quitter et suivre leur Roi. Ce que nous
savons d'eux avec certitude est contenu dans la Bible et
nous avons mis de côté l'aspect souvent
légendaire que nous a laissé sur eux la
tradition des hommes si fertile en inventions de toutes
sortes. Ce que l'Ecriture nous apprend concernant ces 12
Juifs est suffisant pour nous apprendre à les
connaître, même s'il faut convenir que tout
n'est pas si simple qu'il ne paraît en première
lecture.
Etudions maintenant la vie et la
personnalité du douzième apôtre : Judas,
fils de Simon, de la ville de Kérioth. De nombreuses
pages ont été écrites à son
sujet. Bien des points de sa vie sont difficiles à
comprendre.
LE MESSIE LE CHOISIT
C'est à Capernaüm que
plusieurs, parmi ceux qui avaient suivi le Messie, ne purent
supporter son enseignement. Ils renoncèrent et
retournèrent à leur ancienne façon de
vivre abandonnant leur espérance et refusant de
suivre leur Messie sur le chemin étroit. Alors
Jésus se tournant vers le petit noyau des douze, dont
faisait partie Judas, demanda : «Et vous, ne
voulez-vous pas aussi partir ?» Simon Pierre lui
répondit : «Maître, vers qui irions-nous ?
Toi seul tu as les paroles qui donnent la vie
éternelle. Nous t'avons fait confiance et nous avons
la conviction que tu es le Messie, le Saint (l'Envoyé
) venu de la part de Dieu » (Jn 6:67-69 )
UN PARFUM DE GRAND
PRIX
L'ECRITURE S'ACCOMPLIT
MON AMI
SAVONS-NOUS POSER LES QUESTIONS
?
©
Berger d'Israël
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En ce
temps-là, la Bible
No
20 page IV.
Dom J. GOLDSTAIN
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LES JUGES des « héros
» inspirés
Le mot hébreu que traduit le
terme de juge désigne le magistrat ou le chef d'une
cité ou d'une tribu. Il a donc un sens plus large que
celui que nous lui donnons communément aujourd'hui.
Toutefois, même dans notre langue, il peut
désigner un homme singulièrement doué
de la faculté d'estimer une situation et de formuler
à son sujet une appréciation de valeur. Son
« jugement » peut en outre ne pas rester au plan
de la pensée ou de la parole, et passer aux actes en
« jugeant » du parti à prendre face
à la situation donnée. Alors le « juge
» est bien le personnage dont la mission correspond
à celle dont parle surtout le « livre » que
voici.
Le juge est parfois appelé
aussi « sauveur », Moshia (Messie),terme qui
désigne dans ce contexte le chef militaire d'une
guerre défensive. D'où l'expression qui
revient souvent : « Yahvé suscitait des juges
qui les sauvaient de la main de ceux qui les pillaient...
» Pour assurer sa mission, le juge cumulait les
fonctions politiques, militaires et juridiques. Il ne lui
manquerait que la fonction législative pour qu'il
soit un monarque; mais Dieu lui-même n'était-il
pas l'unique législateur du peuple hébreu ?
Lorsqu'il est dit d'Héli, grand-prêtre de Silo,
qu'il « jugea » Israël pendant quarante ans,
cela signifie qu'il fut durant ce temps celui qui avait
assez d'influence pour diriger son peuple quand il n'y avait
personne pour le faire.
Les juges sont souvent des
« prophètes»
L'expression d'un peuple fait pour la
liberté
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En ce
temps-là, la Bible
No
11 page III.
Texte intégral
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Les Lévites
Un instinct religieux spontané
fait qu'assez habituellement, et de tout temps, l'homme
offrit à son Dieu les premiers fruits de ses
récoltes.
La Loi mosaïque a ratifié
cette coutume en légiférant très
clairement sur cette obligation. Les premiers-nés de
tous les êtres vivants devaient être offerts,
eux aussi. Mais le Dieu d'Abraham interdit les sacrifices
humains.
Le premier-né des hommes doit
donc être « racheté »,
c'est-à-dire qu'à sa place on offre un
sacrifice de compensation. C'est dans le contexte de cette
loi générale des Prémices que se situe
le choix des Lévites d'après les Nombres
(chap. 3, vers. 41-51 et chap. 8, vers. 16).
On se souvient de la dixième
plaie d'Egypte qui frappa tous les premiers-nés sauf
ceux des Hébreux, « plaie i> qui devait
contraindre Pharaon à laisser Israël s'en aller
libre (Exode, chap. 12, vers. 28-29). C'est plus
spécialement en souvenir de cette libération
due à l'intervention divine que fut établie la
loi exigeant l'offrande des premiers-nés.
Mais à cette exigence s'ajoute
le choix des Lévites, d'après le passage
cité des Nombres :« Tu prendras pour moi les
Lévites, à la place des premiers-nés
des enfants d'Israël...» La consécration
à Dieu des Lévites double quelque peu celle
déjà acquise des vivantes prémices
humaines : Israël tout entier était voué
à Dieu depuis la donation de la Loi :« Vous
serez pour moi une nation qui m'est consacrée »
(Exode, chap.19, vers. 6).
La tribu entière est« la
part de Dieu » Au sein de cette nation
consacrée, Dieu se réserve ainsi en outre une
tribu, celle de Lévi, qui sera sienne encore plus
spécialement. Aussi ne recevra-t-elle pas de
territoire propre (Nombres, chap. 18, vers. 20-24), mais
seulement quelques villes (Josué, chap. 21, vers.
1-8), car c'est Dieu Lui-même qui sera
l'héritage des Lévites (Nombres, chap. 18,
vers. 20).
Par la proximité du sanctuaire
où ils se tiennent et leur activité liturgique
quotidienne,ils seront l'offrande constante d'Israël
à son Dieu, le seul« sacrifice humain »
qu'il accepte. ils exerceront ainsi une sorte de
ministère délégué, aux lieu et
place de tout le peuple.
Dés le début de l'Exode,
cette tribu, qui a pour ancêtre traditionnelle
troisième fils de Jacob et de Lia, se fait remarquer
par sa résistance à l'oppression
égyptienne et son courage à transgresser les
édits persécuteurs : les parents de
Moïse, donc Moïse lui-même, sont de la tribu
de Lévi.
Les Lévites se distinguent
aussi par un zèle singulier à venger l'honneur
de Dieu notamment après l'épisode du veau d'or
(Exode, chap. 32, vers. 2530). C'est là un passage,
parmi bien d'autres, qui peut heurter notre
sensibilité moderne. Mais pour l'époque et
pour longtemps encore, celui qui renie ou
méconnaît publiquement son créateur perd
de ce fait même le droit de vivre.
Il semble que durant une certaine
période les Lévites aient été
identifiés aux prêtres. Il est dit par exemple,
en conclusion de leur action répressive au Sinaï
qu'« on leur remplit les mains » pour les
récompenser. Or « remplir la main de quelqu'un
(avec une offrande) signifie l'établir comme
prêtre. Mais une fois le Temple de Jérusalem
imposé comme unique lieu de culte, on
considéra que les prêtres de ce Temple
constituaient l'unique sacerdoce légal; et les
prêtres des anciens sanctuaires disparus, comme Silo
ou Béthel, reçurent des attributions moins
importantes, celles d'une sorte de clergé de seconde
catégorie. C'est ainsi que certains passages
esquissent une hiérarchie qui place au sommet les
fils d'Aaron en tant que prêtres, et parlent des
Lévites comme serviteurs d'Aaron. Peut-être
est-ce à ce moment que leur rôle fut
conçu comme une suppléance des
premiers-nés d'Israël
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En ce
temps-là, la Bible
No
78
par le cardinal
DANIÉLOU
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CE QUE L'ANGE REVELA A
MARIE
« De tous les passages des
évangiles de l'Enfance », note le cardinal
Daniélou en abordant l'étude du récit
de l'annonce faite par l'ange à Joseph selon Matthieu
et de l'Annonciation selon Luc, « il n'en est aucun qui
ait une importance égale pour la foi ». Et
pourtant ces textes sont brefs : huit versets de Matthieu
(c. 1, v. 18-25), treize de Luc; mais de quelle
densité! A nos lecteurs qui vont lire les premiers
chapitres du troisième évangéliste dans
les pages qui suivent, l'auteur des « Évangiles
de l'enfance» a bien voulu livrer quelques-unes des
réflexions qu'il développe dans ce
récent ouvrage.
L'événement que rapporte
Luc (chap. 1, vers. 26-38), l'historien, est celui de la
révélation à Marie. Il contient deux
éléments : le fait même de la
révélation et le contenu de cette
révélation.
Le fait relève du même
ordre que les autres révélations qu'attestent
les deux Testaments. Il est clair que nous sommes ici en
présence d'une des affirmations essentielles de
l'Écriture et d'un des objets essentiels de la foi,
à savoir que Dieu parle. L'existence d'une Parole
révélatrice est l'essence de
l'Écriture, à côté de
l'affirmation d'une Parole créatrice. Tout au long de
l'Ancien Testament, la Parole de Dieu est adressée
aux patriarches, aux prophètes, aux sages. Contester
que Marie ait pu être l'objet d'une
révélation serait d'une certaine façon
porter atteinte à l'existence même de la
révélation, comme à un des aspects
constitutifs de l'histoire sainte, c'est-à-dire des
magnalia Dei, les « merveilles » de Dieu.
L'autre donnée relève de
la substance même de l'événement, c'est
celle de la foi de Marie. Son affirmation de Marie, qu'
« elle ne connaît point d'homme », montre
bien qu'elle est consciente de l'impossibilité
humaine de ce que l'ange lui annonce et du fait qu'il s'agit
donc d'une oeuvre de la seule puissance divine. Or, c'est
précisément l'objet de la foi que de croire
que « rien n'est impossible à Dieu » (LUC,
chap. 1, vers. 37).
« La puissance du
Très-Haut te couvrira de son ombre »
Le Fils de Dieu s'est fait
chair
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En ce
temps-là, la Bible
No
95
Henri MENJAUD
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DE SARA A MARIE celle qui devait
enfanter le Fils de la promesse
A consulter: Marie et Rome
C'est sous le pontificat de Sixte III
(432-440), 43e successeur de Pierre, que furent
composées les admirables mosaïques de l'arc
triomphal élevé dans l'église
Sainte-Marie-Majeure à Rome. Le monument devait
commémorer la victoire de l'orthodoxie sur la
doctrine de Nestorius, patriarche de Constantinople, qui
faisait une distinction maladroite entre l'homme et Dieu
dans la personne du Christ, répugnant à
attribuer à la nature divine du Verbe incarné
ce qui est propre à la nature humaine. En
conséquence, les nestoriens déniaient à
la Vierge Marie le titre de « mère de Dieu
», en grec Théotakos, pour ne reconnaître
en elle que la mère de Jésus, né sous
Auguste, en qui le Fils éternel avait «
accidentellement » et « moralement »
habité. En 431, le concile d'Ephèse condamnait
cette hérésie. L'arc qui
célébrait le « Fils de la promesse
». le Christ à la fois vrai Dieu et vrai homme,
reçut le nom « d'arc éphésien
».
L'interprétation de certaines
scènes que les mosaïstes du Ve siècle ont
composées sur « l'arc éphésien
» fut et demeure l'objet de controverses passionnantes
et passionnées. Si tous admettent que l'intention des
artistes et du pape, chargé de la liquidation des
séquelles du concile d'Ephèse, qui ordonna les
travaux, était d'affirmer la divinité
pré-éternelle et intégrale de
Jésus Christ, donc aussi la qualité de Marie
Théotokos, les opinions divergent sur quelques-uns
des arguments qu'ils ont voulu mettre en valeur. Les
modifications apportées à l'édifice et
la restauration imprudente du monument lui-même
n'arrangent rien. Primitivement, l'arc que nous connaissons
était l'arc absidial de la basilique, et sa
décoration devait servir aux foules de
prélude, facilement intelligible, à la
conclusion qu'illustraient les mosaïques de
l'abside.
La femme aux voiles
sombres La femme aux voiles sombres
Les sujets des registres
inférieurs
Elle emporte la conviction.
La lecture des images
contestées devient ainsi lumineuse
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