Courtes méditations Benjamin Couve Texte intégral
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NOUS ESPÉRIONS Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël, mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. (Luc, XXIV, 21.) Cléopas et son compagnon, dans l'entretien qui, le jour de Pâques, les rapproche de Jésus sur la route d'Emmaüs, expriment sans doute à leur interlocuteur inconnu les sentiments qui ont envahi le coeur des disciples depuis le vendredi soir et qui se résument dans ce seul mot : « Nous espérions. » Ils éprouvent une immense déception. Il s'est fait en quelques heures un effondrement total de leurs espérances. Peut-être jusqu'à la dernière minute ont-ils cru à un revirement soudain, à une manifestation de puissance. Eux aussi, ils auraient volontiers crié au Crucifié : « descends de la croix. » Mais il n'en est pas descendu. Et il ne s'agit pas ici d'une espérance purement ou principalement égoïste. Ce n'est pas surtout pour eux qu'ils ont compté sur lui : c'est pour Israël. Se mêlait-il une préoccupation personnelle à leur ambition généreuse qui avait en vue la patrie et la religion? c'est possible - Mais Jésus était pour eux le libérateur d'Israël; et c'est là l'espoir sacré qu'ils ont mis au tombeau : « Nous espérions, » disent-ils. Ils n'espèrent plus. Cléopas et son ami pensent et disent cela, juste à l'heure où le mort marche vivant à côté d'eux c'est leur déception qui va se trouver déçue. Beaucoup de chrétiens - chrétiens du Vendredi-Saint ou du Samedi-Saint qui ne sont pas encore des chrétiens de Pâques - ont à la bouche cette plainte : « Nous espérions. » Ils vivent de regrets, ou ils en meurent. Ils gémissent, ils succombent sous le fardeau de leurs illusions desséchées et flétries. Ils ont cru, et ils ne croient plus au bonheur; ils ont attendu une délivrance qui n'est pas venue; ils ont compté sur un être chéri, pour réaliser un programme amoureusement conçu, et l'être imparfait a failli à sa tâche, ou l'être mortel est tombé avant l'heure; - ils ont entrevu un avenir radieux, et ils se retrouvent dans la nuit. « Pourquoi êtes-vous si tristes ? » - « C'est que nous espérions, et nous n'espérons plus. » Et ils reprennent : «Avions-nous donc tort d'espérer? nous sommes-nous trompés?» Oui et non, mon frère, suivant que vous regardez le monde ou la croix. Oui, vous vous êtes trompé, quand vous avez mis, de bonne foi d'ailleurs, tout votre espoir sur un intérêt d'un moment ou sur une créature d'un jour; quand vous avez attendu délivrance et joie de ceux qui pouvaient les promettre, mais non les donner. Le. sépulcre où sont descendus vos espoirs n'est pas un sépulcre neuf; bien d'autres s'y sont engouffrés avant les vôtres; et ce tombeau-là ne peut pas rendre ses morts. Non, vous ne vous êtes pas trompé, quand vous avez espéré, à la condition que vous ayez espéré en Lui, et que tous vos autres espoirs légitimes, sacrés, soient venus se ranger à l'abri et à l'ombre de cet espoir souverain. Vous ne vous êtes pas trompé, car Jésus est vraiment le libérateur, et il n'y a point d'apparence qui puisse prévaloir contre cette réalité, il n'y a point de tombeau qui puisse retenir ce Prince de vie et ceux qu'il prend sous sa garde; il n'y a pas de liens d'enfer qui puissent entraver ses bien-aimés. Si donc vous croyez au Crucifié qui est aussi le Ressuscité, ne dites pas : « J'espérais, » - mais : « J'espère; » - ne dites pas : « Je croyais, je vivais, » - mais dites : « je crois, je vis. » Vous n'êtes ni l'héritier d'un Sauveur mort, ni le gardien de son cimetière; vous n'avez pas à regretter son oeuvre manquée ou à pleurer sur son tombeau. Vous êtes le racheté, l'ami, le cohéritier de « Celui qui a été mort, mais qui est vivant au siècle des siècles. » |
Courtes méditations Benjamin Couve Texte intégral |
LA PITIÉ Je suis ému de compassion pour cette foule; car voilà trois jours qu'ils sont près de moi, et ils n'ont rien à manger. (Marc, VIII, 2.) La compassion de Jésus est ici directement provoquée par les besoins, les souffrances physiques de la foule; et il n'est pas inutile de le rappeler aux philanthropes qui déclarent la bienfaisance stérile et même nuisible, puisqu'elle alimente la misère en prétendant la soulager. Mais il va sans dire que la pitié de Jésus pénètre plus loin et descend plus avant; quand, quelques pages plus haut, l'évangéliste nous dit dans les mêmes termes : « Jésus, étant sorti, vit là de grandes troupes, et il fut ému de compassion envers elles, » (Marc, VI, 34) il nous donne la raison de sa pitié : « parce qu'elles étaient comme des brebis qui n'ont point de berger. » Sa sollicitude pour les âmes ne se sépare jamais de sa sympathie pour les corps souffrants. La pitié de Jésus, outre cette largeur qui lui fait embrasser l'homme dans sa totalité, a ce caractère spécial qu'elle n'a rien de méprisant. Avoir pitié, quand il s'agit de nous, c'est regarder de haut en bas l'objet de cette pitié. Qu'il soit question de paroles à dire ou d'argent à donner, c'est toujours une aumône que nous laissons tomber avec un peu ou beaucoup de dédain. Il semble que nous nous trouvions bien supérieurs à notre obligé et qu'il demeure entre lui et nous un grand abîme. Tout au plus le pont jeté par notre pitié nous laisse-t-il aller jusqu'au misérable, mais il ne le laisse pas venir jusqu'à nous. Analysons notre pitié pour le pauvre, pour l'égaré, pour l'ignorant, pour le vaincu; nous y trouverons mêlés à quelques gouttes de sympathie vraie des flots d'orgueil et de mépris. Et si nous savourons la douceur de la compassion, c'est que cette compassion nous procure, avec la satisfaction légitime de faire du bien à autrui, le plaisir moins noble de sentir notre supériorité. La vraie pitié, la compassion modelée sur celle du Christ, a un caractère tout autre. Elle provient d'un coeur « doux et humble; » elle n'apporte pas, avec éclat, avec hauteur, des solutions toutes faites, des panacées qu'elle impose ; elle souffre avec ceux qui souffrent, selon le sens même des mots compassion et sympathie; elle descend, mais sans s'apercevoir qu'elle descend; elle porte vraiment les fardeaux des autres sans les distinguer des siens propres. C'est la pitié de l'amour, fort différente de la pitié de l'orgueil, qu'on rencontre si souvent chez les chrétiens eux-mêmes et qui rend leur bonté inutile et même mauvaise. Nous nous plaignons souvent, non sans raison, de l'inefficacité de nos bonnes oeuvres, du peu d'accueil que rencontrent nos efforts, de l'ingratitude que nous récoltons. Ne serait-ce pas l'insuffisance, la défectuosité de notre compassion qu'il faudrait souvent accuser? Si nous étions vraiment émus de compassion, si les douleurs à soulager pesaient d'un poids réel sur nos coeurs et les fautes à réparer sur nos consciences, si nous faisions nôtres les tristesses et les péchés d'autrui au lieu de laisser entre les autres et nous la distance du péager au pharisien, alors notre pitié serait chrétienne et féconde, car elle serait une forme, et la plus touchante, de l'amour qui se donne. Puisque la pitié de Dieu pour les hommes a fait descendre dans notre chair mortelle le Bien-Aimé du Père, est-ce que notre pitié à nous ne pourra pas nous faire descendre de ce ciel où plane notre orgueil spirituel jusque sur la terre où notre place est auprès de nos compagnons de péché et de rédemption? |
Nouvelles d'Israël Wim Malgo |
Au chant du coq «Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le Maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin; craignez qu'Il ne vous trouve endormis, à Son arrivée soudaine. Ce que Je vous dis, Je le dis à tous: Veillez! »(Marc 13, 35-37). Il est frappant de voir combien de fois notre Seigneur Jésus a prononcé le mot: « Veillez!» Et ici, au verset 37, Il souligne encore une fois toute l'importance de la vigilance: «Ce que Je vous dis, Je le dis à tous: Veillez!» En ces jours d'hiver, nous ressentons une fatigue particulière. Une fatigue inhérente aux conditions atmosphériques, au surplus de travail et à la tension que ce dernier occasionne. Et, lorsqu'on s'assied, ne serait-ce que pour quelques minutes, alors le sommeil s'empare de nous. Et combien le risque est plus grand de s'endormir au niveau spirituel! Pensons aux disciples les plus proches de Jésus qui, à l'heure la plus difficile de la vie de leur Maître, se sont endormis. Le Seigneur Jésus parle en Marc 13,35 de quatre périodes de l'Avent: « Veuillez donc, car vous ne savez quand viendra le Maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant de coq, ou le matin. » Ce verset nous donne une définition des quatre différentes périodes de l'Avent. Ainsi donc, le Seigneur nous dit : 1. Je peux venir le soir. 2. Je peux venir au milieu de la nuit. 3. Je peux venir au chant du coq. 4. Je peux venir le matin. Il nous exhorte à l'attendre à chacune de ces périodes. Deux de ces périodes appartiennent au passé, elles font partie de l'histoire. Il s'agit, en l'occurence, de la période du soir et de celle du milieu de la nuit. |
Nouvelles d'Israël Wim Malgo |
Jésus est vivant «Lorsque le sabbat fui passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de, se lever. Elles disaient entre elles: Qui nous roulera la pierre loin de l'entrée du sépulcre? Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. Elles entrèrent dans le sépulcre, virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche, et elles furent épouvantées. Il leur dit: Ne vous épouvantez pas," vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié Il est ressuscité, Il n'est point ici; voici le lieu où on l'avait mis. Mais allez dire à Ses disciples et à Pierre qu'Il vous précède en Galilée: c'est là que vous Le verrez, comme Il vous l'a dit.» (Marc 16, 1-7). Les trois femmes qui, le matin de Pâques, se rendirent au sépulcre du Christ, étaient plongées dans une profonde tristesse, car elles ignoraient que leur Sauveur était ressuscité. Pleines de soucis, elles se demandaient: «Qui nous roulera la pierre loin de l'entrée du sépulcre?» (v. 3). Cette pierre précisément est un symbole de l'incrédulité. Dans les Evangiles, il est question d'une autre pierre, celle qui fermait le sépulcre de Lazare.
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Nouvelles d'Israël |
Le «sermon sur la montagne» a-t-il été prononce sur une montagne ou sur une plaine (Matth. 5-7; Luc 6,17-49)? Le sermon sur la montagne, qui commence par des béatitudes, et qui, dans l'Evangile selon Matthieu, est prononcé sur une montagne (il comprend trois chapitres), trouve son parallèle en Luc 6. Ici aussi, il s'ouvre par des béatitudes; mais il est beaucoup plus court: à peine un chapitre; et il a été tenu dans un champ. Comment expliquer cela? Les critiques du Nouveau Testament trouvent naturellement dans cette contradiction un argument pour épingler l'inexactitude des Evangiles. D'autres veulent résoudre le problème de la manière la plus simple: en affirmant qu'il s'agit de deux événements différents. Mais c'est là un argument qui ne peut être pris au sérieux, les similitudes étant beaucoup trop grandes. Les préliminaires qui amenèrent ce grand rassemblement de foule sont les mêmes dans les deux écrits. Jésus parcourait la Galilée pour enseigner et annoncer l'Evangile, guérir des malades et délivrer des possédés: «Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques; et il les guérissait» (Matth. 4, 23-24; cf. aussi Luc 4, 14-15; 5, 15). |
Courtes méditations Benjamin Couve Texte intégral |
TOUTE LA MAISON Elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. (Matthieu, V, 15.) L'Evangile nous dit à bien des reprises que nous devons être une lumière. « Lumière du monde, » comme dit Jésus de ses disciples (Matthieu, V, 14) aussi bien que de lui-même (Jean, VIII, 12); « flambeaux du monde, » comme dit saint Paul (Philippiens, 15)Mais il y a, dans cette mission générale des chrétiens, une mission particulière et, à certains égards, moins attrayante; c'est celle dont parle le texte inscrit plus haut : nous devons être « la lumière de la maison. » Avant tout et par-dessus tout, notre rôle de toutes les heures a la vie domestique pour théâtre; c'est à ceux de la maison que nous avons affaire, et notre office propre, quotidien, permanent, c'est de les éclairer. Bien des gens ne s'accommodent pas d'une activité restreinte dans ces étroites limites; ils trouvent la scène mesquine pour leurs talents, et ils se sentent gênés dans cette enceinte qu'ils n'ont pas choisie. Il y a tant de missions plus glorieuses, n'est-ce pas? Etre un phare, à feu fixe ou à feu changeant, qui brille sur le rocher et sauve les marins en détresse; - être un lustre qui resplendit au-dessus des têtes et domine, en les inondant de clarté, une foule élégante; - être une torche qui, dans la nuit, éclaire les bas-fonds de la société et révèle des égarés à ramener, des perdus à sauver, - à la bonne heure. Mais une pauvre chandelle qu'on met sur un chandelier et qui brûle modestement jusqu'au bout sur cette table, où l'on travaille longtemps pour gagner peu, dans cette cuisine où les domestiques, suivant le mot de l'Apôtre (Ephés., VI, 6), cherchent à être en même temps les serviteurs du Christ, près du lit de ce malade qu'une parole de paix illumine et qu'un sourire amical réconforte: cette pauvre chandelle, vous la méprisez peut-être, et vous avez tort. Quelques-uns s'imaginent que l'héroïsme chrétien est surtout utile au dehors, et que la maison offre peu ou point d'occasions de faire valoir des grâces exceptionnelles. Nulle part, au contraire, ces grâces ne sont plus nécessaires que dans ce cercle de famille, sous ce toit modeste, au milieu de ces devoirs sans relief Précisément parce que la monotonie peut dégénérer en routine et la simplicité en vulgarité, il importe que le sel divin vienne assaisonner cette nourriture quotidienne et la préserver de la fadeur. Précisément parce qu'à ces obligations de la vie ordinaire il manque l'éclat, il faut que la lumière divine, en se jouant sur elles, les dore et les transfigure : « Lorsque le Christ entre dans le salon, dans la cuisine, dans la chambre des enfants, alors comme tous les devoirs de la femme deviennent joyeux ! Elle n'est jamais seule. Marthe, à travers ses soucis, va rejoindre Marie aux pieds de Jésus. Tout le long du jour, Déborah est heureuse, parce qu'elle peut aider Lapidoth; Anne, parce qu'elle peut préparer le vêtement du jeune Samuel; Miriam, parce qu'elle peut veiller sur son petit frère au berceau; Rachel, parce qu'elle peut, avec son père et à sa place, abreuver les troupeaux; la veuve de Sarepta, parce que la cruche d'huile se remplit toujours. » Et ce qui est vrai de la femme l'est du mari, du fils, du serviteur, de tous enfin. Vertus de la famille, vertus de tous les jours, qu'on ne réserve pas pour les grandes occasions comme des habits de gala, vertus sans bruit et sans éclat, mais non pas sans grâce et sans parfum, vertus qui faites les pères respectés, les mères tendres, les enfants obéissants, les serviteurs fidèles, vertus qui vous appelez le support, la patience, la douceur, et de tant d'autres noms angéliques, vertus souriantes et sympathiques qui ne bouleversez pas le monde et ne transformez pas la société, mais qui rendez la famille joyeuse, le repas cordial, les relations aisées, les séparations pénibles et les revoirs bénis, - vertus que Dieu enseigne et que, sans Lui, on ne pratiquerait guère, car elles sont difficiles au coeur naturel, c'est vous qui seules tenez allumée notre lumière, l'empêchez de pâlir et de s'éteindre, et la ranimez sans cesse pour lui permettre d'éclairer et la maison et ceux qui sont dans la maison. |
La Bonne Nouvelle Jean Hoffmann |
VA D'ABORD... "Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis reviens présenter ton offrande." Matthieu 5:23-24 Un frère pieux! Il est question ici d'un frère pieux, observateur de la loi, respectueux des prescriptions cultuelles traditionnelles, bref d'un ,Pratiquant» venant faire une offrande qui a pu lui coûter cher, mais qu'il a voulu présenter à l'autel pour obéir aux ordonnances divines. Le frère interpellé Mais voici que le Seigneur arrête ce frère en l'invitant à se souvenir, à sonder son passé, à se demander si son frère a quelque chose contre lui. Le cas échéant, Jésus lui ordonne de laisser là son offrande, d'aller d'abord se réconcilier avec son frère, puis de revenir présenter son offrande. Des priorités Il y a dans le service de Dieu, tout comme dans d'autres domaines de la vie, des priorités à respecter. Prêtons attention à cette petite locution adverbiale «D'ABORD» que nous utilisons couramment et qui se trouve aussi dans la Parole de Dieu. La Bonne Nouvelle - Droit de reproduction: prière de s'adresser au journal |
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