Nouvelles d'Israël

01 / 1984
Texte intégral

.

Des Libanais cherchent un refuge sous «l'étoile d'Israël»

«Le maure» a fait son devoir - l'OLP peut partir.» Encerclé par des chars syriens, un reste de fidèles d'Arafat se retranche dans la ville de Tripoli. Le chef de l'OLP change tous les jours de quartier, il craint une attaque de ceux qui servaient dans ses propres rangs. D'autre part, il semble avoir des pensées de suicide. L'OLP n'a pas atteint le but élevé qu'elle s'est fixé. Elle n'a servi que d'appât par lequel les grandes puissances ont été attirées au Proche-Orient. Le chef d'Etat syrien ne montre plus aucun intérêt pour «les Palestiniens qui cherchent une patrie». sous prétexte de vouloir «aider fraternellement les réfugiés palestiniens», Assad manoeuvre ses propres troupes au Liban. 60 000 soldats syriens sont installés au pays des cèdres et rêvent d'un «empire syrien». Cependant, les Syriens aussi ne servent que d'appât, car à travers leurs brèches se glisse le Russe qui va droit au but dans cette région. 8000 conseillers militaires Soviétiques servent déjà à certains postes du commando syrien. 52 000 soldats soviétiques attendent au sud de la Russie l'ordre de marche pour entrer au Liban, car selon Assad, les Soviétiques seront impliqués directement dans les prochains affrontements avec Israël.

Moscou a déjà prévu en installant sur le sol syrien les fusées ultramodernes SS-21 en direction d'Israël. Ces fusées SS-21, qui complètent les SAM-5 et FROG-7, peuvent être munies de têtes thermonucléaires et sont considérées comme étant les plus précises qui, depuis la Syrie, pourront toucher tous les points stratégiques en Israël en cas de nécessité. Les fusées SS-21 sont équivalentes aux PERSHING Il américains avec la seule différence que ... contre l'installation des SS-21, destinées à la destruction d'Israël, personne ne manifeste en vue de la paix»! Une douzaine des plus grands cuirassés d'escadre américains, dont le porte-avion «Eisenhower», sont amarrés dans la baie de Beyrouth. Les Syriens stationnent à 40 km à peine du côté est. Washington a minimisé les premiers affrontements entre Syriens et troupes américaines, de peur que les Russes ne s'y mêlent. Cependant, certains diplomates pensent que c'est Moscou qui excite la Syrie à une confrontation avec les USA.

Le président Assad, depuis 13 ans «dictateur du royaume syrien», a surmonté la claque humiliante de la guerre du Liban et se développe en «homme fort» au Proche-Orient, ne tolérant aucune réplique. Il a fait massacrer 25 000 frères musulmans sunnites à Hamat et 20 000 Palestiniens à Telazatar. En attendant, l'Arabie Saoudite a remis 3 milliards de DM à Damas en déclarant officiellement vouloir inciter Assad à consentir à la paix au Liban. Mais en réalité, ce sont les cheiks du pétrole qui cherchent la faveur d'Assad. Avec cet argent, Damas a payé ses factures à Moscou. Ainsi, le Kremlin pouvait encore livrer d'autres SS-21. Quant aux USA, ils préfèrent ne rien voir. Par contre, ils soutiennent la politique douteuse d'Amin Gemayel au Liban. Depuis le retrait de son premier ministre Moslem Wazzan, le président Gemayel compte un ennemi officiel de plus. C'est pourquoi le cèdre libanais, de toute façon déjà fractionné (voir carte), s'est détérioré davantage encore. Les milices chrétiennes ont l'âme des croisés modernes, ils entourent leurs fusils de rosaires pieux. Les druses, sous la direction de Jumblatt, ont pour mot d'ordre: Opportunisme, c'est-à-dire en tant que minorité, ils se tiennent toujours du côté de celui qui leur fournit des armes, et qui est actuellement Moscou.

Entre les lignes, des terroristes de l'OLP limogés jouent aux francs-tireurs et tuent à tort et à travers. Malgré le cessez-le-feu officiel - le calme avant la tempête - les Libanais continuent à se réfugier dans le secteur israélien au Sud-Liban. Ils craignent une fermeture impromptue de la nouvelle frontière israélienne près de la rivière Awali (ce qui s'est fait depuis l'attentat contre le quartier administratif israélien. La réd.). Des mères arabes se lancent avec leurs enfants au-devant des unités de chars israéliennes prêtes à se retirer. Elles implorent en pleurant: «Israéliens, restez, restez au Liban et protégez nous!» On oublie les méchants slogans contre les sionistes. Les gens ont compris qu'avec le retrait d'Israël les tueries recommenceraient au Liban. Par expérience, les innocents du peuple libanais - qu'il s'agisse de chrétiens, de druses ou de musulmans - «mettent leur confiance dans,l'étoile d'Israël'».

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

01 / 1984
Texte intégral

.

Sharon réintégré?

L'ancien ministre de la défense, Ariel Sharon, ne s'est pas trompé dans son pronostic en ce qui concerne les suites du retrait israélien du Liban. En effet, au Liban on s'entre-tue et ce fait réhabilite A. Sharon dans l'opinion publique. En Israël, on entend déjà des slogan comme: «Sharon, notre prochain Premier ministre!» ou «Arik avait raison!» Lors d'une démonstration à Tel Aviv, Sharon demanda à ses auditeurs: «Qui est derrière la presse?» La foule cria: «L'OLP!» Là-dessus, l'association des journalistes boycotta toute correspondance concernant Sharon. Toutefois, après avoir été rendue attentive au fait que «lui aussi avait le droit de s'exprimer librement», l'association supprima immédiatement ce black-out.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

01 / 1984

 

.

Israël en danger à l'intérieur et à l'extérieur

de notre correspondant à Jérusalem.

Depuis le retrait de Begin l'ambiance était tendue en Israël. La tentative de former un gouvernement d'union nationale avec une grande coalition avec le Ma'arach - l'opposition actuelle - et le Likoud - le parti gouvernemental de Begin - a échoué à cause de la divergence d'opinions dans les questions fondamentales. Ainsi, par exemple, le Likoud cherche à favoriser la politique d'implantations. Par contre le Ma'arach, dont Shimon Peres est le chef, veut freiner cette expansion de colonisation, éventuellement même le sacrifier pour la paix dans le cadre d'une option jordanienne. Ce serait un autre Yamit. En outre, on reproche au Likoud d'avoir fait naufrage avec sa politique des finances. L'inflation atteignit un niveau record, alors que l'exportation diminua de 15% en moyenne. Le moment arriva où le président d'Etat Chaïm Herzog chargea officiellement le ministre des affaires étrangères, Yitzhak Shamir (68), de constituer un nouveau gouvernement. L'optimisme du début disparut brusquement lorsque l'ancienne coalition, déjà trop faible avec seulement 62 députés sur 120, commença à se compromettre. En effet, six des députés du parti gouvernant, dont l'ancien ministre des finances Hurvitz, se révoltaient. Par conséquent il ne restait plus que 58 sièges gouvernementaux. Toutefois, Yitzhak Shamir, dont la persévérance de combattant clandestin est bien connue, continua son chemin sans pour autant leurrer les renégats en leur proposant des postes de ministres, mais en présentant le cabinet existant comme ancien gouvernement rénové.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

01 / 1984
Texte intégral

.

Teddy Kollek obtient une nouvelle fois la majorité

63 pour-cent de la population de Jérusalem a voté pour le maire Teddy Kollek (72). C'est comme une expression de reconnaissance envers sa politique unificatrice pour Jérusalem. Jérusalem, la ville sainte, palette de toutes les couleurs religieuses, abrite à l'heure actuelle environ 285 000 juifs! 100 000 musulmans et 13 000 chrétiens. Toutefois, chacune de ces trois religions est fractionnée en de nombreux groupes divers. Les juifs se divisent en 25 ramifications, les musulmans en 14 sectes et les chrétiens en 35 dénominations avec plus de 500 églises, assemblées, instituts et missions dont beaucoup de groupes marginaux radicaux, notamment à Jérusalem, qui, de temps à autre, attirent l'attention du public par des actes d'extrême violence. Ceci est le côté religieux de Jérusalem. Le côté politique n'est pas moins coloré, ce qui est dû à la diversité des pays d'origine des Juifs et des citoyens de Jérusalem en général. Les Juifs de la diaspora immigrés à Sion, viennent de 102 nations différentes ce qui, inévitablement, a amené une grande diversité d'idées quant à l'avenir d'Israël. Pour toutes ces différentes cultures et idéologies, Teddy Kollek a fait preuve de capacité en qualité de magistrat municipal.

Son parti, «Jérusalem unifiée - Yerushalayim âchad» a obtenu 17 des 32 sièges au conseil municipal, donc la majorité. Lorsque sa victoire électorale fut publiée, «Teddy» - comme on aime l'appeler avec affection à Jérusalem leva son verre de jus de pamplemousse à l'avenir de sa période ministérielle renouvelée. Même les optimistes pensent que sa tâche ne sera pas plus facile dans cette ère nouvelle que dans le passé, aussi nous ne pouvons que lui souhaiter le soutien et la bénédiction de Dieu et, au moment opportun, l'assister de notre aide afin que - selon ce que dit Teddy d'un air complaisant - «SA ville puisse être toujours plus belle et plus propre et qu'ainsi le Messie se hâte de venir.»

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

02 / 1984
Michaël Ben Meir

.

Des nouvelles peu réjouissantes d'Ansar

Rapport d'un témoin oculaire

Comme la plupart des citoyens de mon âge en Israël, j'ai été appelé à l'armée de réserve pour un mois. Cette fois, j'ai achevé mon service depuis mi-mai à mi-juin dans un camp de prisonniers politiques à Ansar au Sud-Liban. Après avoir passé un mois dans ce camp, je me vois obligé, en tant que citoyen soucieux (Concerned Citizen), de décrire mes expériences personnelles et celles d'autres soldats.

Vu de l'extérieur, Ansar n'est en rien différent de la plupart des camps de prisonniers. Cependant, à l'intérieur du camp les choses changent. L'armée cherche à s'occuper aussi bien que possible de la santé de ses pensionnaires et prend soin de leur état physique. Tous les jours, les réservoirs sont remplis d'eau fraîche. Les eaux d'égout sont éliminées au moins deux fois par jour. Les prisonniers ont leur propre cuisine et se préparent des plats à leur goût. Tous les jours, on leur fournit de la nourriture fraîche dont des fruits de première qualité, des légumes, des oeufs et du pain. Alors qu'ils mangeaient de la viande fraîche, nous autres devions nous contenter de viande en conserve. Lors d'événements particuliers, ils réclament des spécialités et l'armée leur accorde ce qu'ils demandent. L'armée met à disposition un centre médical ambulant où chaque jour les prisonniers peuvent aller se faire soigner.

Des prisonniers libérés reviennent

Terrorisme barbare de l'OLP

Je ne retourne pas à Ansar

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

02 / 1984

.

Échange de prisonniers

2 heures 30. Les premiers rayons de lumière se dessinent à l'horizon. A travers la brume flottante on aperçoit un bateau porteur de fusées israélien. il porte le nom de «Geula», ce qui signifie délivrance. Pour les six Israéliens qui, depuis 15 mois, se trouvaient prisonniers de l'OLP et pouvaient maintenant rentrer en Israël, c'est réellement la délivrance. A Tel Aviv, ils revoient enfin les leurs et des larmes de joie coulent. On s'embrasse, leurs amis les arrosent de champagne et les portent sur les épaules. Les parents des prisonniers soudés ensemble par de longs mois à@attente douloureuse, expliquaient par la suite: «... nous avons prié ensemble pour la libération de nos fils.» ' Les voisins des rapatriés ont décoré les rues et les maisons avec des guirlandes et se sont mis à danser et à chanter.

Cependant, cette joie avait un arrière-goût amer - non pour les parents mais le prix était extrêmement élevé: 4600 terroristes de l'OLP contre six israéliens, ce qui fait 1 : 766. On a libéré des terroristes parmi lesquels se trouvent 98 criminels dangereux comme, par exemple, les assassins d'enfants de Maalot, les meurtriers du couple Barak d'Hébron, ceux qui avaient placé des bombes à l'hôtel Savoy de Tel Aviv, les détourneurs de l'avion belge Sabena, les meurtriers des enfants et des touristes à Netanya et Jérusalem. Il faut ajouter que deux Israéliens restent entre les mains du terroriste Achmed Jibril et cinq autres sont retenus par les Syriens malgré la libération des 4600 terroristes. Cet échange de prisonniers mérite le qualificatif de chantage. Il,a été occasionné par l'entremise de la Croix Rouge Internationale et par l'aide du Président français.

© Nouvelles d'Israël


Nouvelles d'Israël

03 / 1984

.

Beyrouth et Jérusalem d'accord sur le choix d'un successeur de Haddad

Peter M. Ranke, Beyrouth

Les politiciens chrétiens et israéliens rendent hommage au «patriotisme» du major défunt

Le major libanais Saad Haddad n'était pas un politicien mais un soldat au front qui, à cause de son caractère prévenant bien que rude, était aimé de sa milice au Sud-Liban. Après toutes les confusions dues à la guerre au Liban, il rentra chez lui dans la petite ville chrétienne de Mardsch Ajun, ayant retenu une chose: Il faut qu'il y ait paix entre le Liban et Israël. Seuls les chrétiens seront en mesure d'amener la paix dans leur pays. Maintenant, Haddad ne pourra plus assister à la réalisation de ce projet, car il est mort dernièrement dans sa petite ville, atteint d'un cancer de la peau, à l'âge de 48 ans.

L'ex-président Libanais Chamoun, le chef du parti Katalb Pierre Gemayel, le Premier ministre Shamir et le chef de l'opposition israélien Peres, ont qualifié Haddad de «patriote». Après la guerre de 1975/76, le major avait rassemblé les restes de la troupe au Sud-Liban et formé, après la première attaque israélienne contre les bases de J'OLP en 1978, une milice chrétienne-chiite comptant à peine 1500 hommes. Cependant, grâce à l'armement israélien, ce fut suffisant pour protéger la bande frontalière, large de 15 km, que l'OLP et Israël avaient évacuée.

Haddad protégea ce «Liban libre» contre les terroristes et forma une administration civile.

© Nouvelles d'Israël

ACCUEIL

Israël, Liban, Jérusalem