Nouvelles d'Israël

01 / 1994

 

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Espionnage pour et contre Israël

Le Mossad écoutait Yasser Arafat

Des appareils d'écoute ultraperfectionnés, dissimulés dans un pied et une lampe de table, fournissaient aux services secrets israéliens des informations complètes sur les activités de l'OLP à Tunis et sur les entretiens entre Yasser Arafat et ses collaborateurs avant la signature de la déclaration de principe avec Israël.

Les micros avaient été installés par Adnan Yassin, un agent palestinien travaillant pour le Mossad au quartier général d'Arafat. Il était le principal collaborateur de Hakam Balauwi, un homme très proche d'Arafat. Balauwi est notamment responsable de la branche militaire de l'OLP et est le représentant diplomatique de l'OLP à Tunis, où se situe le quartier général d'Arafat. Ainsi, il n'était pas un secret de l'OLP qui ne fût discuté dans le bureau de Balauwi et qui ne fût donc connu de son collaborateur.

Adnan Yassin a été arrêté en octobre 1993 par les agents de la sécurité de l'OLP qui avaient été intrigués par son comportement inhabituel: il fréquentait régulièrement les bars, s'entourait de femmes et dépensait sans compter.

Le KGB en Israël

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01 / 1994

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Israël et la Jordanie

«Gardez le 3 novembre à l'esprit» - Ces mots lancés par le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres aux journalistes quelques minutes avant une interview télévisée ont en fin de compte permis de découvrir le fait qu'Israël et la Jordanie avaient conclu un traité de paix. Selon la presse israélienne, il semblerait que M. Peres a passé la journée du 3 novembre au palais du roi Hussein à Amman en Jordanie. Les deux hommes sont restés neuf heures ensemble et ont discuté des derniers détails de l'accord. En voici les principaux éléments, tels qu'ils ont été relatés dans la presse:

- Les deux Etats rétablissent des relations normales et échangeront des ambassadeurs.

- Israël transmettra à la souveraineté jordanienne des territoires partiels d'Arava et des bords de la mer Morte. Ces bandes de terre seront ensuite louées à Israël pour une longue période à un prix symbolique. en cas d'agression de celui-ci par un tiers.

Contacts particuliers

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Nouvelles d'Israël

01 / 1994

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La paix, la paix, et pourtant pas de paix

Plus le temps passe après la signature de l'accord de principe entre Israël et l'OLP, plus l'euphorie qui avait enflammé une partie de la population d'Israël s'estompe. Des sondages réalisés à la mi-novembre, c'est-à-dire un mois avant la date prévue pour l'application des accords, ont révélé que de moins en moins d'Israéliens croyaient que ceux-ci apporteraient la paix si ardemment souhaitée.

La raison de l'affaiblissement du soutien apporté par l'opinion israélienne à ces accords réside dans la poursuite des attentats terroristes palestiniens et dans le sentiment que Yasser Arafat n'est pas en mesure d'empêcher la terreur. Entre la signature des accords (13 septembre 1993) et le 13 novembre, des terroristes palestiniens ont tué 8 Israéliens, parmi lesquels on trouvait même quelques civils. Au moins un de ces actes terroristes a été perpétré par des partisans du Fatah - l'organisation palestinienne dépendant directement de Yasser Arafat. Cinq membres de celle-ci ont tué un Israélien qui voulait acheter des oeufs dans les environs de Beit El. Ils l'ont poignardé et ont ensuite brûlé son corps. Les auteurs de cet attentat ont pu être arrêtés peu de temps après le meurtre. Les interrogatoires ont révélé qu'ils appartenaient au Fatah, ce qui a profondément choqué l'opinion publique israélienne.

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01 / 1994
Texte intégral

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Libéralité américaine envers Israël

Au terme de sa visite de douze jours sur le continent nord-américain, dont sept étaient consacrés aux Etats-Unis, Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, est revenu dans son pays en ramenant avec lui un impressionnant «panier à provisions».

Rabin s'était notamment rendu aux Etats-Unis pour récolter ce que les Américains avaient promis à Israël: la contrepartie des dangers que ce pays avait encourus en signant les accords avec l'OLP. Il n'a pas été déçu. Lors d'une série d'entretiens avec le Président Bill Clinton, Les Aspin, ministre de la Défense, et Warren Christopher, ministre des Affaires étrangères, le Premier ministre israélien est parvenu à obtenir pour son pays une longue liste de systèmes d'armement dont certains étaient jusqu'alors demeurés inaccessibles à Israël.

Israël s'est notamment vu promettre un système informatique qui permettra d'améliorer de manière décisive la production de systèmes avancés d'armements (dont des armes nucléaires). A ce jour, les Etats-Unis en avaient refusé l'accès à Israël, arguant que ce pays n'est pas signataire du traité de non-prolifération des armements nucléaires.

En outre, le gouvernement américain a officiellement fait savoir qu'il avait décidé d'autoriser Israël à acquérir l'avion de combat le plus moderne du monde, baptisé «F-15A». Israël est pour l'instant le seul pays auquel les USA aient fait cette proposition. Son rayon d'action s'élève à 1300 kilomètres, ce qui signifie que l'acquisition de cet appareil permettrait à l'Armée de l'air israélienne d'intervenir jusque dans l'espace aérien iranien. Selon diverses publications, Israël aurait besoin d'au moins 18 avions de ce type, afin de pouvoir les utiliser de manière ciblée dans la région. Leur prix exorbitant constitue toutefois un problème de taille: chaque «F-15A» coûte 100 millions de dollars, ce qui représenterait presque deux milliards de dollars pour 18 de ces engins. Outre le «F-15A», Israël s'est également vu promettre de nombreux chasseurs «F-16» pour un prix que des proches de Rabin ont qualifié de ridicule: 4 millions de dollars par appareil, pour un prix initial qui se chiffrait à 20 millions de dollars.

Indépendamment de ces divers marchés, il a également été décidé, au cours de la visite de Rabin à Washington, de renforcer la collaboration stratégique entre les deux pays. De même, la mise en oeuvre de systèmes de défense communs contre les missiles balistiques et les armes de destruction massive devrait s'intensifier.

Un des thèmes abordés durant les entretiens entre MM. Rabin et Clinton concernait l'éventuelle amnistie de Jonathan Pollard, tête pensante du Front judéo-américain, condamné voici quelques années à la réclusion à perpétuité pour espionnage au profit d'Israël. Les militaires et le système juridique américain ont fermement refusé l'amnistie de Pollard. Quelques requêtes écrites présentées dans le passé à ce sujet ont été rejetées. Cette fois encore, le Président Clinton a refusé de s'engager à accorder le pardon. Toutefois, des proches de Rabin estiment que Pollard se verra concéder l'amnistie espérée dans les prochains mois.

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01 / 1994
Texte intégral

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Liquidation des dirigeants de «Septembre noir»

A la fin du mois de novembre, l'action au cours de laquelle le Mossad avait liquidé des personnalités importantes de l'OLP en Europe a été pour la première fois confirmée officiellement. Le général de réserve Aharon Yariv, qui, à l'époque de l'attentat perpétré contre les sportifs israéliens lors des Jeux olympiques de Munich en 1972, était le conseiller du Premier ministre pour les affaires de terrorisme, s'est exprimé à ce propos dans une interview diffusée ensuite par la télévision israélienne.

Cette action a été menée dans de nombreuses villes du monde entier et notamment à Beyrouth, alors quartier général de l'OLP et de l'organisation «Septembre noir», responsable du massacre de Munich.

La liquidation a été opérée avec différents moyens: des explosifs, actionnés par téléphone, des voitures piégées, des armes à feu, etc. Selon le général Yariv, 10 à 15 terroristes ont ainsi été éliminés, pour la plupart des officiers supérieurs de l'OLP occupant des postes importants. «L'effet fut très important, lorsqu'ils ont compris qu'ils n'étaient nulle part en sécurité, même dans leur propre environnement», a déclaré M. Yariv lors de l'interview.

Le général Yariv a expliqué les motifs de l'action et les processus de prise de décision au sein du gouvernement. Selon lui, les documents relatifs à chaque opération d'élimination d'un membre de la direction de l'OLP furent signés par le Premier ministre de l'époque en personne, madame Golda Meir. L'objectif n'était pas uniquement la vengeance, mais aussi et surtout la fin du terrorisme arabe à l'étranger. Le général Yariv estime que ce but a été atteint. A la suite de ces opérations, l'OLP s'est en effet abstenue pendant une longue période de commettre des attentats contre des citoyens israéliens hors des frontières d'Israël.

M. Yariv a également commenté officiellement pour la première fois l'échec du Mossad qui avait tué par erreur le serveur marocain Ahmad Bushiki dans la petite ville norvégienne de Lillehammer. Il a révélé que l'objectif de l'opération était l'élimination du principal responsable du massacre de Munich, Ali Hassan Salameh. Selon lui, les agents du Mossad auraient commis cette tragique erreur en raison de la stupéfiante ressemblance entre les deux hommes. Salameh a lui-même péri plus tard lors de l'explosion d'une voiture piégée à Beyrouth.

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02 / 1994
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Arafat déçoit les Israéliens

A l'heure où nous écrivons ces lignes - au dernier jour de l'année 1993 -, les discussions avec l'OLP à propos de l'entrée en vigueur de l'accord Gaza-Jéricho semblent s'être engagées dans une impasse. L'euphorie qui avait initialement gagné les deux parties - Israéliens et Palestiniens - s'est envolée. Elle a cédé la place à la désillusion et aux accusations réciproques de non-respect de l'accord intervenu.

Ce processus de déception mutuelle atteignit son paroxysme le 13 décembre dernier, date à laquelle les forces armées israéliennes devaient normalement se retirer de la bande de Gaza et de la région de Jéricho et où, en fait, rien ne se produisit. Les négociations intensives, menées à Taba et au Caire dans le but de trouver une solution quelle qu'elle soit, ne donnèrent aucun résultat. Même une rencontre au soin met entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, deux jours avant la date convenue pour le retrait des troupes, ne permit pas d'aboutir à un accord. Après cette entrevue, les deux hommes parlèrent d'un "léger retard dans l'application de l'accord", car d'autres discussions étaient selon eux encore nécessaires à la résolution du problème.

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02 / 1994
(Source: «La lutte d'Israël pour sa survive», Editions Hänssler, D-Stuttgart)
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«Dans le conflit israélo-arabe, l'Europe a adopté une position sévèrement neutre.»

Sous l'influence de la France, les pays de l'Union européenne ont passé d'une attitude pro-israélienne ou neutre à une attitude pro-arabe. En 1974, les pays de la CE ont voté contre la résolution des Nations-Unies, laquelle stipulait que le sionisme était identique au racisme; dans la plupart des cas qui suivirent, les pays de la CE, qui étaient alors au nombre de neuf, votèrent pour des résolutions anti-israéliennes ou ne donnèrent pas leur voix, ce qui nuisit à Israël.

En juillet 1977, la Communauté déclara dans un communiqué officiel que le «peuple palestinien avait droit à une patrie» et que les efforts palestiniens formaient le coeur même du conflit du Proche-Orient. Cette façon de formuler ne tient pas compte du fait que les Arabes se refusent depuis trente ans à reconnaître le droit d'existence d'Israël, de même que le problème des réfugiés juifs des pays arabes. C'est également la doctrine politique officielle du gouvernement français. La France couvre plus des deux tiers de ses besoins en pétrole par des importations, provenant en majeure partie des pays arabes. Après la crise du pétrole, elle refusa de participer à une agence internationale pour l'énergie, un genre de cartel de consommation, et de renforcer ainsi l'affaire commune. En lieu et place, elle conclut des conventions bilatérales de livraison avec des Etats arabes du Proche-Orient, lesquels représentent également les plus importants acheteurs des exportations d'armes françaises. Ces réflexions économiques ne permettent la politique française, telle que la France la pratique dans le cadre d'une politique commune européenne, que tant qu'elle est en accord avec les propres intérêts du pays.

La Communauté refusa par exemple, sur l'insistance des Français, d'approuver la visite du président égyptien Sadate à Jérusalem. En 1978 et en 1979, les Neuf évitèrent de soutenir le Traité de Camp David et par la suite les accords de Washington, lesquels fixèrent la paix entre l'Egypte et Israël.

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02 / 1994
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L'économie israélienne est bénie - contrairement à celle des autres pays

Jamais, l'économie israélienne n'a été aussi florissante. C'est la conclusion à laquelle des économistes sont arrivés dans un rapport relatif aux facteurs économiques de l'année 1993.

Les chiffres sont impressionnants. Le niveau de vie s'est amélioré et le pouvoir d'achat des Israéliens s'est accru. En 1993, l'indice du coût de la vie a augmenté de 7% et la consommation par habitant de 4%. Les chaînes de distribution ont connu une progression de leur chiffre d'affaires d'environ 10% par rapport à l'année 1992. Près de 100.000 nouvelles voitures ont été vendues.

L'optimisme économique se fonde sur les chiffres de la croissance. Alors que les pays occidentaux et le Japon sont frappés de plein fouet par la récession, Israël est pratiquement le seul Etat à avoir enregistré, au cours du second semestre de 1993, une croissance significative de son produit national brut, soit 6%. Les exportations ont également grimpé: le taux de croissance effectif a atteint 17%, alors que les industriels prévoyaient une progression n'excédant pas les 10%.

Toutefois, ces chiffres très satisfaisants ne doivent pas occulter les graves problèmes sociaux du pays. En effet, la croissance économique n'a empêché ni la poursuite de la hausse du taux de chômage, ni l'augmentation du nombre de familles vivant en-dessous du seuil de pauvreté.

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