Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Quel cas doit-on faire
de l'homme ?




CHAPITRE 4

L’action de l’homme dans l’Église

L’oeuvre de la croix place l’homme dans une position nouvelle au regard de Dieu. Il est par Dieu : " agréable en Christ". Peut-il donc être encore en dehors de la pensée divine et faire partie de ce que Dieu a mis définitivement de côté ? Paul affirme : " Notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne soyons plus asservis au péché ". (Romains 6, 6). Notre vieille nature, adamique qui a été condamnée à la croix, pourrait-elle encore se manifester ?
Hélas oui, la vieille nature de l’homme qui a pourtant été crucifiée avec Christ, peut resurgir, à tout moment, et se manifester dans la vie et la marche du croyant, celui-ci peut même s’attendre à des fruits produits par le vieil arbre. Il en est ainsi jusqu’au moment où nous cessons de vivre. Néanmoins pour avoir une vie chrétienne heureuse, il est indispensable de connaître pratiquement la vérité de notre mort avec Christ.

Dans l’ancien Testament le sujet de la chair est largement évoqué, quant à son antagonisme avec Dieu, "On ne versera pas - d’huile de l’onction sainte - sur la chair de l’homme" (Exode 30.32). La nature divine ne peut aimer la chair à cause du péché qui l’habite. Ainsi l’homme dans lequel il n’y a que chair ne peut s’attirer les faveurs de Dieu. Paul se sert de ces vérités, dans sa lettre aux Romains en soulignant comme paradoxe la souveraineté de Dieu et l’absolu mystère de la grâce (Romains 9.27). Bien que la chair ne puisse acquérir la faveur divine, la grâce du Dieu miséricordieux dépasse tout raisonnement et toute logique humaine. C’est à la croix que la preuve en a été faite, lorsque la bonté et la vérité se sont rencontrées (Psaume 85.10), faisant subir au Sauveur crucifié toute l’ardeur de la colère divine contre la chair.
Il n’est ainsi pas étonnant de voir au début du livre de l’Exode, Moïse présenté comme serviteur non préparé à la charge pour laquelle Dieu va l’utiliser. Il faut premièrement que sa chair symboliquement meure par la circoncision "L’Éternel vint contre lui et chercha à le faire mourir" (Exode 4.24). C’est de la même façon par cette symbolique de la circoncision que la Parole traite le sujet de la chair. La chair ne peut qu’être mise à l’écart des choses saintes.

Les derniers livres de l’Ancien Testament s’attachent à faire ressortir la faillite de l’homme et sa stérilité vis à vis de Dieu. Le Seigneur Jésus l’a aussi démontré par la sentence émise devant le figuier stérile : "Que jamais aucun fruit ne naisse plus de toi " (Matthieu 21, 18-19). Si même cette parole de Christ s’adresse premièrement au peuple d’Israël, elle est aussi pour nous. Elle démontre la stérilité absolue de notre vieille nature pour Dieu. N’espérons jamais quoique ce soit de positif en elle ! La chair peut se livrer à des excès et commettre des horreurs, d’autres fois elle peut être très respectable avec des actions généreuses et philanthropes, il n’en résulte pas moins que l’homme dans son état naturel, enfant d’Adam, est un arbre mauvais et non améliorable. L’homme a montré qu’il était méchant, sans possibilité de guérison ; la croix de Christ le condamne avec le péché, dans la chair. La rédemption n’est pas une amélioration, la délivrance pratique d’un état moral, mais un rachat par l’oeuvre de Christ.

Le christianisme enseigne, premièrement la mort du vieil homme, puis la rédemption accomplie, le don de la vie éternelle. Deux versets des Écritures mentionnent deux impossibilités absolues mais d’orientations opposées :
 "Celui qui est né de Dieu ne peut pas pécher " (1 Jean 3.9).
"La pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas. Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu " (Romains 8.7-8).
Aucune des pensées ni des actions de la chair ne peut être en accord avec la nature divine qui est manifeste dans l’homme nouveau par le vecteur de la foi. Cela est incontestable et la Parole va jusqu’à déclarer :
"tout ce qui n’est pas sous le principe de la foi est péché" (Romains 14.23).
Le vieil homme a pour unique but de "jouir pour un temps des délices du péché", alors que la nouvelle nature choisit l’affliction de la chair (Hébreux 11.25).

Mais nous ne sommes pas toujours en mesure de détecter et de discerner les actions de notre vieille nature, d’autant plus que celle-ci aime particulièrement s’infiltrer dans les relations entre Dieu et l’homme. En cela elle est très perméable aux artifices de l’ennemi qui ne cherche qu’à jeter le trouble dans le coeur de ceux qui sont en nouveauté de vie. Les désastres causés par l’influence de Satan sur la vieille nature sont d’autant plus importants qu’ils approchent ce qui est très saint, l’Église du Seigneur. Le plus souvent ce n’est pas par une opposition directe, que Satan produit ses attaques mais il agit en s’infiltrant par des manifestations insidieuses de la volonté de l’homme qu’il dirige. Et la chair écoute depuis le commencement la voix du diable.

Les alliés de notre vieille nature.

- L’activité humaine
L’Église, mystère caché dès les siècles en Dieu, maintenant manifesté aux saints, sanctifiés par Jésus Christ, est la sphère de l’Amour du Père et du Fils ; de l’Amour de Christ pour son Épouse, de l’amour de Dieu pour ses enfants. C’est une sphère spirituelle dans laquelle l’homme naturel n’a aucune place. Hélas même dans les milieux croyants où la Parole de Dieu est respectée, les droits du Seigneur sont bien souvent oubliés, voire négligés. Ne nous en étonnons pas si nous avons laissé la place d’honneur à l’homme, celui-ci s’en est vite emparé.
L’Esprit, la chair "ces choses sont opposées l’une à l’autre" (Galates 5.17)

Durant la construction du temple par Salomon, "on n’entendit ni marteaux, ni hache, aucun instrument de fer, dans la maison quand on la bâtit" (1 Rois 6.7) Tous ces outils propres à l’homme n’avaient pas de place dans la maison de Dieu. N’avons-nous pas par cette illustration, une indication de ce que doit être la part de l’homme dans l’Église ? Et tout particulièrement d’une manière concrète, dans les réunions où le Seigneur rassemble autour de Lui ses rachetés. Chaque fois que j’entre dans cette proximité de Dieu, dans le lieu où Christ a promis sa présence, ai-je bien pensé à laisser dehors, mes pensées personnelles, mes prétentions, mon orgueil, en fait, tout mon caractère d’homme naturel ? Si j’ai laissé quelques bribes de celui-ci pénétrer, l’Esprit, divin conducteur, risque d’être attristé. Je deviens ainsi une entrave, un obstacle à la bénédiction divine sur le rassemblement. Craignons, redoutons l’orgueil spirituel. Que de dégâts n’a-t-il pas fait ? Nous sommes par nature pétris dans l’orgueil, aussi s’il est un mal difficile à juger et à confesser pour le coeur du croyant, c’est bien l’orgueil.

Parmi les obstacles à l’action bienfaisante de l’Esprit, se trouve aussi l’égoïsme, la jalousie, les rancunes, sans citer dans son entier la liste des fruits de la chair, énumérés plus haut, dans l’épître aux Galates. Toutes ces choses, telles des plantes grimpantes, ne se lassent pas d’envahir nos coeurs, détériorant les relations du Seigneur avec son Église. Réalisons un tant soit peu que nous sommes tous membres les uns les autres de Christ. Voudrions-nous introduire dans ce corps de Christ de multiples individualités, fruits du travail de l’homme ? Hélas nous savons trop que toutes ces manifestations provenant de nos coeurs sont bien capables de provoquer des divisions avec des "occasions de chute" (Romains 16.17). L’Esprit de Dieu par la plume de Paul nous engage à être parfaitement unis dans un même sentiment et dans un même avis (1 Corinthiens 1.10). Cette injonction sous-entend certainement aussi "dans un même jugement de soi", afin de chasser le produit du vieil homme. Pensons au travail de Christ évoqué dans l’évangile de Jean : " Mon Père travaille et moi je travaille " et apprécions l’activité incessante ainsi accomplie par le Seigneur pour purifier son Église, la sanctifier, la préserver de l’action du vieil homme. Ne nous opposons pas à ce travail, mais participons-y par la prière, avec des coeurs dépouillés de nous-mêmes.

Ne soyons pas surpris lorsque nous ne recevons que peu de bénédictions dans nos cultes, comme aussi dans les autres réunions autour du Seigneur. Cela tient essentiellement au fait que l’Esprit communique vers notre nouvelle nature et exclusivement vers celle-là. Le vieil homme peut penser recevoir, mais ce n’est pas possible car il est étranger à la voix de l’Esprit.


- Légalisme
Sous le ministère de Moïse il y a l’introduction des dix commandements assignés au peuple terrestre de Dieu. C’est une loi divine, donc parfaite. Neuf des dix commandements découlent du premier :
"Tu aimeras l’Éternel ton Dieu de tout ton coeur… " (Deutéronome 6.5)

La loi est grande et honorable est-il écrit. Seul le Seigneur Jésus a su la rendre telle. Pourquoi, simplement parce qu’Il était obéissant et dévoué ? Oui certainement, mais parce que de sa parfaite obéissance résultait des mobiles de son coeur. Ce coeur ne battait que pour Dieu et il accomplissait toujours le premier commandement duquel découle tous les autres. La loi a été donnée aux hommes pour qu’un homme parfait démontre la perfection absolue de cette loi et pour que les hommes, ceux qui sont marqués par le sceau du péché, c'est-à-dire tous, constatent leur incapacité à l’accomplir, à ne pas la transgresser.
Lorsqu’on regarde de prés ce qui émerge du texte divin on retrouve les pensées immuables de Dieu : amour, justice, pardon ; la vie du Seigneur, comme homme sur la terre, était ainsi déjà tracée par ces caractères portés à la connaissance de l’homme très tôt dans l’histoire de l’humanité. C’est à cause de ces caractères divins qu’Adam a dû être mis à l’écart de la Divinité, dés l’instant où il a ouvert son coeur au péché.
Pour ne pas avoir cette perception de l’amour joint à la justice, l’homme est devenu hors la loi après avoir reçu ces commandements de Dieu par l’intermédiaire de Moïse ; hors la loi et chose bien plus grave, faux-légaliste. La définition de légaliste étant le respect minutieux de la loi, celui qui ne respecte la loi que pour se satisfaire est un conformiste.

Le premier pas du pharisaïsme est le conformisme social, spirituel et moral. Ainsi depuis deux mille ans, la doctrine laissée par Christ s’est diluée petit à petit, à cause de la prétention des hommes, de leur orgueil, de leur nature toujours prompte à écouter l’ennemi. Grâces soient rendues à Dieu, sa Parole immuable a été conservée indemne malgré toutes les attaques, matérielles, spirituelles, de l’extérieur de la chrétienté comme aussi de l’intérieur !
Attaques nombreuses et variées, commençant par des scribes ; contemporains et complices des pharisiens, pharisiens eux-mêmes, ils étaient chargés de transmette les Écritures et au fil du temps ils avaient pris l’habitude d’en orienter le sens, les accommodant à leurs traditions. Ne trouvons nous pas dans l’église du premier millénaire cette volonté manifeste de vouloir cacher les Écritures, de les tordre, de les voiler, pour diriger les âmes vers autre chose ? C’est la chose la plus contraire à la pensée de Christ et c’est sous l’instigation de Satan que les responsables de ce dévoiement ont agi. Il plane là l’ombre des faux bergers dénoncés dans Ézéchiel avec tous les reproches que Dieu leur fait :
"Malheur aux pasteurs d'Israël, qui se paissent eux-mêmes ! Les pasteurs ne doivent-ils pas paître le troupeau ? Vous mangez la graisse, et vous vous habillez de la laine ; vous égorgez ce qui est engraissé ; vous ne paissez pas le troupeau. " (Ézéchiel 34. 2-3)

Les pharisiens étaient membres de la secte juive apparue environ cent quarante ans avant la venue de Christ. Ils se distinguaient par une minutieuse observance de la loi et de ses règles, s’attachant à la forme de la piété plutôt qu’à la réalité spirituelle.
Le pharisien était un homme ne vivant donc pas dans la vérité.
Pour cette secte, en particulier, la venue de l’Homme parfait a produit un très fort impact. Trouble, embarras et gène ont dès lors envahi la vie de ces religieux, intéressés et imbus de leur propre personne. Si les sadducéens étaient très attachés au sens littéral de la loi et ne croyaient ni à la résurrection ni aux anges, les pharisiens avaient saisi en partie la Parole. La loi était leur ligne de conduite, leur "garde-fou" mais surtout pour la suivre dans la pensée d’être en règle avec l’Éternel. C’est bien là que se trouve le point de scission entre la pensée de Dieu et la pensée de l’homme.
Mais, dirons-nous, pourquoi s’attarder sur un sujet qui ne nous concerne pas car il est historique et semble n’être que du passé ?
Ce n’est pas un hasard si le nouveau Testament consacre autant de place à une mise en garde contre les pharisiens, ne serait-ce que dans les conflits sous-jacents que l’on discerne entre eux et le Seigneur dans de nombreuses scènes. C’est l’esprit pharisien qui a pollué la chrétienté dès les premiers siècles et qui continue hélas à frelater les commandements et enseignements de la Parole divine.
Tant de précision sur la secte des pharisiens, leurs faits et gestes, leur véhémence et leur opposition à Christ, cela doit bien certainement nous avertir, nous mettre en garde contre l’homme religieux toujours opposé à la pensée divine. L’homme par ses capacités propres ne peut que s’éloigner de Dieu.
Chrétiens possédant la vie de Christ ! Ce sujet nous touche de très prés parce qu’il nous révèle quelque chose de la profondeur du coeur humain et de l’homme religieux en particulier, un coeur, véritable labyrinthe de pensées tordues et trompeuses.

Sans entrer dans une longue et languissante considération de la vie et de la profession des pharisiens, nous nous bornerons à mettre leurs activités en parallèle avec celles que nous sommes en danger de produire, afin d’y discerner, hélas, l’étrange conformité que l’on peut bien souvent constater, et pour en retenir quelques instructions.

Pharisien veut dire "séparé". Les pharisiens se distinguaient par l’étalage de signes de piété visibles, parce qu’extérieurs, par l’observance rigide de la loi, par leur prétention à être seuls détenteurs de la vérité. De plus, par leur position qu’ils considéraient comme très privilégiée ils s’arrogeaient des droits, se permettant de juger ceux qu’ils considéraient comme inférieurs. L’attitude pharisaïque est plus à redouter pour nous chrétien que pour le juif d’autrefois, parce qu’elle s’introduit facilement en nous pour apporter ambiguïté et équivoque dans le témoignage que chaque croyant a la responsabilité de rendre.

L’attitude extérieure du chrétien n'a aux yeux de Dieu que la valeur correspondante à l'engagement de son coeur. Le chrétien est toujours en danger de considérer comme satisfaisante une séparation pour Dieu qui, au lieu d’être réalisée par la puissance du Saint-Esprit, dans la vérité et dans l’amour, se contente de certaines caractéristiques, comportant une conduite basée sur des interdictions ou abstinences dans un effort humain. Être différent des incrédules devrait se voir dans notre vie par les mobiles de nos coeurs qui conduisent nos pas. Quant à mon frère dans la foi, si je reconnais qu’il ne marche pas fidèlement selon les principes de la Parole, à aucun moment je ne dois adopter une attitude autre que de l’humilité. Et prendre garde à ne pas me prévaloir d’être différent de lui, ni comparer sa marche à la mienne. Le seul juge c’est le Seigneur, ma seule obligation morale, rechercher ce qui lui plaît avec un coeur soumis et humble. Ce qu’Il me demande c’est ma non-participation à une marche que ma conscience désapprouve, et non mes subtiles pensées de supériorité ne conduisant qu’au désastre. Si je réalise cet état d’humilité, le Seigneur me donnera la conduite adéquate à tenir vis-à-vis de celui qui est dans le désordre, sans que cela provienne de mon propre coeur.

Inspirons-nous de la conduite du Seigneur, lorsqu’il s’approchait des âmes, lorsqu’il communiquait avec ses disciples. Toujours la même douceur, sans complaisance, sans acrimonie, la vérité apportait sa pleine lumière dans les cas les plus sombres. À sa place combien de conflits ou de disputes n’aurions nous pas amené dans bien des contacts qu’Il avait avec des pécheurs, des publicains, des personnes rejetées par la société !


- Intellectualisme 
C’est un danger menaçant ceux qui pensent plus à parler de doctrine et de vérité qu’à vivre en pratique en elle avec Christ. Paradoxalement cela peut conduire tout autant à s’éloigner de la bonne doctrine de Christ. Par l’oeuvre de la nouvelle naissance, le croyant dispose d’une intelligence tout autre que l’intelligence naturelle, celle que Pierre appelle la "pure intelligence" pour qu’il puisse entrer dans les choses qui sont fermées à la chair.
Le Seigneur, dans une de ses actions de grâce envers son Père pouvait dire à son Père :
tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et tu les as révélées aux petits enfants " (Matthieu 11.25)
Il est bien certain que ce passage ne signifie pas le rejet des intellectuels par Dieu, mais il montre clairement l’incompatibilité des choses de Dieu avec la sagesse et l’intelligence déployées par l’homme au service du monde. Paul développe largement ce sujet dans la première épître aux Corinthiens déclarant que l’Esprit sonde toutes choses (1 Corinthiens 2.10). L’intellectualisme religieux est un travers qui est toujours à craindre, même s’il n’y a qu’une infime part de l’intelligence humaine. Du temps de l’Apôtre déjà, certains croyants se glorifiaient de leurs dons intellectuels naturels, qui avaient hélas pour effet de les détacher du Seigneur, but opposé à celui de Dieu. Or la Parole précise bien que nous avons un trésor dans des vases de terre (2 Corinthiens 4.7). Vases fragiles qu’il faut vider de soi-même, car Dieu ne se sert que de vases vides. Parfois il doit les briser, afin de les remplir de ce qui est divin.
Il peut cependant se servir de grandes intelligences, d’érudits, de génies, c’est sa souveraineté, mais Il ne désire jamais une approche des choses saintes par nos raisonnements humains. La puissance de l’Esprit est indispensable, pour saisir par la foi, les pensées exprimées par Dieu dans sa Parole. Depuis toujours Dieu s’est servi d’hommes de capacités et d’intelligences différentes, sans qu’il y ait d’obstacles, puisque les aptitudes viennent de Lui. Nous pourrions être surpris devant les prophéties d’hommes simples, ainsi que par les écrits de disciples connus comme illettrés et gens du commun. Ce serait alors ne pas connaître la puissance de l’Esprit et la souveraineté de Dieu.

- Laxisme
"Vous avez été appelés à la liberté, seulement n’usez pas de la liberté comme occasion pour la chair… " (Galates 5.13). Nous basculons si facilement d’un bord ou de l’autre, que la Parole nous donne de telles précisions. "Christ vous a délivré mais n’en profitez pas pour retourner en esclavage" voilà bien la parole de mise en garde qu’il nous faut mémoriser afin de jouir de la réconciliation que Dieu a fait avec nous. Nous avons besoin d’être conduit dans un équilibre qui n’est ni naturel chez l’homme, ni évident à discerner. Défendre la charité et l’affection fraternelle devrait être un trait caractéristique des croyants, mais à cet endroit aussi il faut se méfier du déséquilibre qu’une conduite excessive peut entraîner. L’amour se réjouit avec la vérité. Aussi je dois prendre garde de ne pas arriver à un point où l’affection pour mes frères me ferait déborder et passer outre les intérêts du Seigneur. Notre vieille nature peut très facilement nous fourvoyer dans une ambiguïté qui nous laissera indécis face à deux positions :
- l’une conduite par le souci exclusif de plaire à Dieu en recherchant des séparations qui ne sont pas selon Lui, - l’autre nous amenant dans une sorte de compromis qui mettrait dans la balance quelque chose de la sainteté de Dieu et un prétendu amour pour les âmes. Or le croyant fidèle ne devrait jamais passer légèrement sur les caractères de sainteté du Seigneur, chose sur laquelle Dieu ne permet pas qu’on transige. Aucun prétexte ne nous autorise de plaider pour la tolérance de ce que la Parole rejette, ni même de recourir à des compromis mettant en jeu les caractères et les droits du Seigneur.

Recherchons la piété pratique, elle est comme une plante qui se cultive, qu’il faut nourrir et arroser. Dieu y pourvoira par son Esprit et sa Parole si nous sommes dans la bonne disposition, en tenant à l’écart les manifestations de notre vieil homme charnel.

Il n’y a que deux alternatives pour le fidèle, la piété pratique ou l’affaiblissement de ses affections pour Christ, chemin qui conduit à l’état Laodicéen (Apocalypse 2.15).
La dégénérescence chrétienne est hélas un fait constaté qui a commencé dès la fin du ministère des apôtres, comme l’avait annoncé Paul (Actes 20.29). L’Église s’est ensuite fondue dans le monde sous le règne d’un empereur romain complaisant et a commencé son long pèlerinage de douleur et de trahison, ressemblant beaucoup au parcours du peuple de Dieu dans le désert. C’est là que l’homme naturel, toujours réceptif à Satan, a réussi à faire le plus de dégâts dans les choses de Dieu. Il est souvent bien difficile de discerner un chrétien véritable d’un chrétien de nom, tant le mélange entre les deux natures est établi. Certes le Seigneur connaît les siens, sa vision et son discernement ne sont pas les nôtres.

Nous devons reconnaître que nous sommes tous responsables de cette dégénérescence de la vie chrétienne. Que nous en soyons conscients pour ne pas ajouter davantage à ce grand déshonneur porté sur le nom du Seigneur. Le laxisme est un réel danger, pernicieux de surcroît car il conduit à l’abandon d’une marche fidèle par petites étapes, peut être même insignifiantes, nous habituant à ne pas juger les actions de la chair qui prennent alors de plus en plus d’importance.

- Sectarisme
Dés le début le risque de ce péril est évoqué par la Parole dans l’écrit de Paul à Tite. L’homme sectaire y est présenté tout de suite après la liste d’activités propres au vieil homme : folles questions, contestations… (Tite 3.9). Sectaire signifiant " Choisir" –"prendre partie", on peut aisément comprendre l’opposition du Seigneur à de tels comportements. Ils ouvrent obligatoirement la voie aux divisions laissent la part belle à la vieille nature, et l’ennemi les utilise dans le but d’attacher les âmes aux enseignements humains.

De nos jours une secte est un parti de taille variable, pouvant être local, national, et qui se distingue d’autres partis. Il est composé de personnes qui sont généralement inconscientes de leur situation, car il y a toujours un esprit de groupe à l’intérieur d’une secte.
Elle est presque toujours conduite par des personnalités influentes, censées être suscitée par l’autorité divine. Elles exercent alors un ascendant, leur autorité étant admise par ceux qui suivent, souvent comme par une sorte de vénération. Ces leaders ainsi fabriqués par leur orgueil propre d’une part et de l’autre côté par l’attitude d’adulation de ceux qui l’acceptent, prennent généralement une forte emprise par leurs sermons comme par les écrits directifs qu’ils peuvent émettre.
Plus le groupe fusionne, plus ceux qui le composent tiennent à rester solidaires avec une réelle peur de s’en voir expulsés ; cette peur rejoint celle de se voir différents des autres adeptes. Tenus alors par une prétendue soumission jamais remise en question, il est aisé pour les meneurs de faire même intervenir les Écritures pour justifier certaines conduites qui ne sont que le produit de l’homme.
Il n’est que trop vrai qu’une cause générale de l’apparition des sectes est due au relâchement et à la mondanité, c’est à dire l’impact du monde et de sa souillure sur les croyants. Les frères du réveil chrétien du dix-neuvième siècle étaient remarqués comme très fidèles, sans conformité avec le monde, n’ayant ainsi pas besoin de prescriptions contraignantes pour lutter contre l’apostasie qui corrompt la chrétienté depuis le début, laissant bien souvent un témoignage des formes.

Dés la fin du monopole de l’Église Catholique, et la constatation de son éloignement des vérités chrétiennes fondamentales, est apparu le protestantisme, avec ses luttes, ses partisans, ses opposants et c’est après cet état de grâce qui a duré deux cents ans environ que l’on peut constater le point de départ de la multiplicité des sectes et des dénominations chrétiennes.
Ces dernières ont souvent apporté une fraîcheur, une odeur de vie, due au réveil de fidèles. On reconnaît là le travail de Dieu qui cherche de vrais adorateurs l’adorant en esprit et en vérité. Il connaît le secret des coeurs qui ont répondu à son appel et qui désirent le faire entrer dans leur vie. Alors Il suscite des réveils à l’instar de ceux dont nous parle le livre des Juges.
Et nous retrouvons la même alternance, réveil, assoupissement, réveil, assoupissement :
"Les fils d’Israël firent de nouveau ce qui est mauvais", jusqu’à ce que quelques coeurs fidèles crient en se tournant vers l’Éternel, et Dieu suscita une délivrance. C’est l’événement que nous appelons le "réveil".

Les résultats amenés par le réveil suscité par Dieu au dix-neuvième siècle, sont : le retour strict à la Parole, et par cela, la considération de l’Église de Dieu comme Épouse de Christ, l’attente du retour du Seigneur pour enlever l’Église. Depuis bien des années des croyants fidèles et obéissants ont le désir de se réunir selon les principes de la Bible à l’écart de ce que nous osons appeler chrétienté professant. Pourquoi ce terme ? Parce qu’il semble que devant une certaine nécessité de s’identifier à une culture, le monde accepte de se classer comme "chrétiens" au même titre qu’il peut s’appeler bouddhiste ou maoïste, pour ne citer que ces exemples. On remarque même actuellement que, s’octroyer le titre de "protestant " confère une sorte de marque de noblesse, construite sur les vertus des fidèles huguenots, brimés et persécutés pour leur foi.

Outre les appellations données par le monde à tout ce qui ne représente pour lui que mouvements minoritaires, la qualification de secte est redoutable. Ne nous étonnons donc pas si la société nous classe sur un registre de secte, mais soyons vigilant pour ne pas en démontrer les caractères. C’est un travers dans lequel nous risquons constamment de tomber, à cause du vieil homme sommeillant en chacun de nous. Et la dérive intervient vite.
Une secte laisse une importante place – si ce n’est toute la place - à l’homme et bien souvent aucune au Seigneur qui est alors ignoré.
Le christianisme est la plus grande bénédiction que Dieu ait fait venir sur la terre par la personne de son Fils. Il n’est pas une religion, ni un mode de pensée, ni une gnose, toutes ces choses procèdent de l’homme. Le christianisme dans sa pureté se définit lui-même par la Parole comme opposé aux sectes. Bien des passages nous le prouvent par leur démonstration pratique :
"Allez dans tout le monde et prêchez l’Évangile à toute la création " (Marc 16.15) ; "Dieu ne fait acception de personne " (Actes 10.34). Avons-nous toujours à l’esprit le trait distinctif qui doit nous faire reconnaître comme chrétien ?
" À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous " (Jean 13.35). Est-ce bien le signe particulier que le monde peut lire sur chacun de nous ?
Si dans la pratique nous appliquions à la lettre ces paroles de Jésus aux siens, nous ne serions jamais pris pour une secte, mais ceux qui nous regardent distingueraient quelques rayons lumineux de la Personne de Christ.

- Le coeur endurci 
Dans son enseignement et en particulier dans les paraboles, le Seigneur insiste beaucoup pour faire comprendre les difficultés du coeur de l’homme à s’approcher des choses de Dieu et à les recevoir. Ce n’est pas pour rien que les trois épîtres de Jean, "l’apôtre de l’amour", nous incitent et même nous engagent à vivre cet amour que Christ n’a eu de cesse de montrer.
La venue de Christ dans ce monde a fait connaître l’amour vrai, celui qui est dans le coeur du Père, l’amour du Fils pour le Père, du Père pour le Fils, et c’est cet amour qui est maintenant versé dans le coeur du croyant. Le Seigneur durant son ministère de trois ans et demi n’a cessé de parler à des hommes au coeur endurci. Sa patience était sans faille, mais que de souffrances ce coeur dur de l’homme n’a-t-il pas causé au Seigneur ? Jusqu’à l’extrémité même, injures et mépris alors que Jésus était crucifié en infirmité. C'est à la croix que la tendance du"coeur dur comme un diamant" (Zacharie 7.12), a été manifestée de manière extrême.

Le cas de Jacob présente le côté coriace de notre coeur. Dieu, dans sa grâce se révèle à Jacob mais Jacob n’est pas plutôt réveillé de son sommeil que ses tendances ressurgissent. Il a peur, n’étant pas à l’aise dans la proximité de Dieu car ce n’est que quand le coeur est entièrement brisé qu’on peut être à l’aise avec Dieu. Dieu se plaît auprès d’un coeur brisé. Jacob n’était pas encore dans cette disposition, il n’avait pas encore appris à se reposer comme un petit enfant sur l’amour parfait. Il a peur à cause de son coeur dur. C’est ce qui est arrivé plus tard aux disciples à bien des reprises, comme par exemple lorsqu’ils sont effrayés par la tempête, le Seigneur étant à côté d’eux. Avant de remonter au ciel Il leur fera reproche de leur incrédulité à cause de "la dureté de leur coeur".

La nature de nos coeurs les rend non seulement durs et secs mais aussi rusés. Ils peuvent tromper subtilement les autres et nous tromper aussi. La forme de la piété fait croire à ceux qui nous entourent des choses qui ne sont pas. C’est le mensonge manifesté, état très grave aux yeux de Dieu. La Parole annonce ce mal d’une façon particulière pour les derniers jours. Des hommes "ayant l'apparence de la piété, mais en ayant renié la puissance". (2 Timothée 3. 5). Bien que cette prophétie désigne des non croyants, les chrétiens sont en danger de montrer un état extérieur ne correspondant pas à la réalité. La Parole nous enjoint à être vrais dans l’amour (Éphésiens 4.15), c’est encore une manifestation de notre nouvelle nature ayant pour but de nous faire croître en Christ.

- Habitudes et routines
La vie chrétienne ne devrait pas être faite d’habitudes, mais d’activités, continues et spontanées. C’est ainsi que le croyant est appelé à faire face continuellement à des situations auxquelles il ne s’attend pas. C’est par cela que la foi peut se manifester et s’affermir. Il en est de même dans l’Église où la liberté de l’Esprit est bien souvent proclamée mais peu réalisée, parce que remplacée par nos habitudes et nos routines.

C’est une des raisons principales pour lesquelles nous ne recevons pas toutes les bénédictions que le Seigneur voudrait nous dispenser. C’est ce qui est donné par l’Esprit et uniquement par ce moyen qui apporte à nos âmes la bénédiction divine.
Dans le culte comme dans les autres réunions autour du Seigneur, ce qui est rituel et procède alors d’habitudes n’est généralement pas spirituel. Nous avons tôt fait de prendre des habitudes, de nous accoutumer à ce qui devient une routine propre à nous mouler dans une sorte de confort. On s’installe alors aisément dans un rythme, qui nous berce mais entrave l’exercice de la foi et affaiblit la tonicité de la vie nouvelle. Concernant la prière, le Seigneur enseignait ses disciples à ne pas "user de vaines redites".

Nous risquons tous par habitude, de répéter les mêmes formulations, les mêmes phrases. Cela est vain et stérile, si le coeur n’est pas engagé par l’Esprit, qu’il s’agisse d’actions de grâces ou de requêtes. Il est en fait facile pour la chair de vivre chrétiennement d’habitudes. Elles ne sont pas pesantes pour l’homme naturel, ne suscitent pas d’exercices, ni de remise en questions. Que de fois, en réponse à des questions concernant certains comportements, n’a-t-on pas entendu spontanément : " On a toujours fait comme ça ! ". Voilà l’exercice du coeur occulté complètement par des habitudes et des traditions ! Le Seigneur a beaucoup condamné cette manière d’agir qui n’est en fait que mouvements sans vie. Toute habitude, ou coutume, dans le domaine spirituel, qui n’est pas justifiable par la Parole est un produit de l’homme naturel. Inspirons-nous de la conduite humble et fidèle des croyants de Bérée (Actes 17.11). Ils examinaient "chaque jour" si ce qu’ils avaient entendu était conforme aux Écritures. Il y a là un principe que je devrais appliquer constamment en toutes choses.


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