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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Commentaire sur l'épître aux Romains



CHAPITRE PREMIER.

(suite)

18-23. Car la colère de Dieu se révèle du Ciel, sur toute impiété et injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive. Parce que ce qui se peut connaître de Dieu est manifesté parmi eux ; car Dieu le leur a manifesté. Car les choses invisibles de Dieu, savoir sa puissance éternelle et sa divinité se voient comme à l'œil par la création du monde, étant considérées dans ses ouvrages, de sorte qu'ils sont inexcusables ; parce qu'ayant connu Dieu ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, qu'ils ne lui ont point rendu grâces, mais ils sont devenus vains en leurs discours, et leur cœur destitué d'intelligence, a été rempli de ténèbres. Se disant être sages, ils sont devenus fous. Et ils ont changés la gloire de Dieu incorruptible en la ressemblance de l'image de l'homme corruptible, et des oiseaux, et des bêtes à quatre pieds, et des reptiles.

Que les hommes ne soient justes, ou justifiés que par la justice de Dieu, à laquelle il a lui-même pourvu, c'est évident, parce que l'évangile révèle de la manière la plus complète la colère de Dieu contre toute espèce et tout degré d'impiété et d'injustice.
Elle avait été, à la vérité, révélée lorsque la sentence de mort fut prononcée contre l'homme, lorsque la terre fut maudite, lorsque les créatures furent assujetties à la vanité, aussi bien que par les nombreux exemples de vengeance que Dieu exerça depuis sur les pécheurs ; mais les souffrances et la mort de son Fils bien aimé, montrent son indignation d'une manière bien plus frappante, que n'avaient pu le faire tous les fléaux par lesquels il avait jusqu'alors marqué son déplaisir : c'était la plus grande preuve de sa haine pour le péché, et de sa résolution de punir jusqu'au dernier, partout où pourrait l'atteindre son juste gouvernement.

Après avoir vu le Fils bien aimé de Dieu, puni de mort, aucun homme ne peut avoir la plus légère espérance d'échapper à la punition, si ce n'est par l'imputation d'une parfaite justice qu'il ne possède point en lui-même. Cette justice de Dieu est
révélée par l'évangile en même temps que la véracité de Dieu, qui avait annoncé que la mort serait la peine du péché, est confirmée ; que la peine de l'infraction à la loi, est appliquée ; que l'expiation pour le péché, est assurée.
Ainsi d'un côté est révélée dans l'évangile la justice de Dieu en salut à tout croyant ; de l'autre la colore de Dieu contre toute violation de sa sainte loi ; ainsi l'homme ne peut échapper à la punition que par son union avec Christ, qui a magnifié la loi par son obéissance et sa mort. Celui qui aura cru sera sauvé, mais
comment échapperions-nous si nous négligions un si grand salut ? (Héb, II. 3)

Non-seulement la colère de Dieu est ainsi révélée dans l'évangile, mais l'Apôtre déclare ici, qu'elle est révélée à tous les hommes, car il accuse tous ceux qui n'ont point cru l'évangile, d'avoir retenu injustement la vérité captive, ce qui les expose à la colère de Dieu qui est sainte et juste.
La vérité signifie ici cette révélation que Dieu avait faite de ses perfections dans les œuvres de la création et dans la Providence qui gouverne le monde. Ces considérations mettaient tous les hommes dans l'obligation de l'aimer et de lui obéir, et par conséquent, faisaient connaître sa colère à tous ceux qui ne remplissaient pas l'obligation qui leur était imposée. Dans ce que l'Apôtre dit bientôt après, relativement à ceux qui connaissaient Dieu par ses œuvres et non par l'évangile, il ne veut point dire que, par ce moyen, Dieu ait révélé à tous les hommes que son dessein fût de faire voir sa miséricorde dans ceux qui se repentiraient, ou qu'il les appelât à la repentance par l'espérance du pardon, mais qu'il avait marqué la grandeur de leur perversité, et manifesté la justice de leur condamnation. Il montre ainsi que Dieu a eu pour objet de convaincre les hommes de péché et de leur prouver qu'ils n'auront point d'excuse à opposer à sa justice lorsqu'il les condamnera. Il est en effet déclaré explicitement à la fin du
20e verset, que par cette révélation, les hommes sont rendus inexcusables ; ainsi, attendu que les créatures coupables ne peuvent avoir de droit à réclamer la miséricorde que Dieu exerce suivant qu'il lui semble bon, les voies de Dieu, en punissant la rébellion des hommes, sont pleinement justifiées dans les peintures que contient ce chapitre, et en même temps, l'Apôtre y développe son grand objet relativement à ceux à qui il a écrit, savoir, que l'évangile seul est la puissance de Dieu en salut.

Afin d'établir cette importante proposition, Paul continue ici à prouver que tous les hommes, soit Juifs, soit Gentils, sont pécheurs, et que par conséquent, nulle chair ne peut être justifiée par les œuvres de la loi.
L'Apôtre commence par accuser l'impiété et l'injustice des Païens ; leur impiété, jusqu'à la fin du
17e verset et leur injustice, dans les versets suivants jusqu'à la fin du chapitre.

Quoique les gentils n'eussent point de révélation écrite, et eussent criminellement perdu la connaissance de Dieu et de son salut qui avait été proclamé dans le monde et transmis par la tradition, cependant son existence, ses perfections et son autorité, leur étaient manifestées par l'œuvre de la création, ainsi ils n'auraient pu manquer de connaître Dieu, tout au moins comme bienfaiteur et gouverneur du monde, sans la dépravation de leurs cœurs.
Son pouvoir et sa divinité, son existence nécessaire et la toute-puissance, aussi bien que sa bonté, sa sagesse et plusieurs autres de ses attributs essentiels, étaient montrés clairement aux créatures intelligentes dans la grandeur, la variété, l'ordre et la beauté de ses œuvres. Cependant les païens idolâtres retenaient injustement captive la vérité qui était connue parmi eux (
1) relativement au caractère de Dieu, et qui les mettait dans l'obligation d'être justes et saints, de le servir et de lui obéir. Ils résistaient à ses effets et s'ensevelissaient dans l'impiété et l'injustice.
L'impiété des hommes ou leur éloignement de Dieu, était le principe de toute cette injustice ou défaut de conformité avec la loi qui pouvait leur être imputée.
« Ils ont dit au Dieu Fort, retire-toi de nous, car nous ne nous soucions point de la science de tes voies. » (Job. XXI. 14)

Mais outre cette accusation générale contre tous ceux qui ensevelissaient la vérité sous l'impiété et l'injustice ou qui agissaient en opposition avec leurs connaissances et la conviction de leur conscience, l'Apôtre paraît avoir eu en vue, d'une manière particulière, les principaux de ceux que, parmi les païens, on appelait Philosophes, et qui faisaient profession d'être sages. Cette déclaration, que la colère de Dieu est révélée des cieux contre l'impiété et l'injustice des hommes qui retenaient injustement la vérité captive, attaquait directement le principe qu'ils affirmaient universellement comme vrai, que Dieu ne pouvait être irrité contre personne. C'était particulièrement aux philosophes que devait être reproché le crime qu'il impute ici aux gentils, d'avoir retenu injustement la vérité captive, quoiqu'elle leur fût manifestée relativement à l'unité de Dieu. Il paraît que presque tous les philosophes la connaissaient et que c'était la principale vérité qu'ils communiquaient à ceux de leurs élèves qu'ils initiaient dans leurs mystères. Mais tous ces grands hommes de l'antiquité païenne avaient pour maxime et donnaient comme un précepte à leurs disciples, que rien ne devait être changé au culte établi dans le pays, auquel ils se conformaient tous, quoiqu'il consistât dans les rites absurdes d'une idolâtrie, dont l'objet était une multitude de Dieux des caractères les plus odieux. Aussi tous, dans l'égarement de leur raison, non-seulement résistaient à l'évidence de la vérité dans leurs propres pensées et agissaient constamment contre elle, mais encore ils empêchaient qu'elle ne parvînt au peuple.

Quelle est l'étendue de cette moralité si vantée qui ne dérive pas de la connaissance de Jésus-Christ ? Quel effort est-elle capable de faire ? Où a-t-elle formé un caractère d'une intégrité ferme et inaltérable, qui put résister et aux suggestions de l'intérêt personnel et à l'opinion des autres ? « 
Qui est celui qui surmonte le monde, si ce n'est celui qui croit que Jésus est le fils de Dieu ? Mais tout ce qui est né de Dieu surmonte le monde et la victoire par laquelle le monde est vaincu, c'est notre foi. » ( I. Jean V. 5. 4)

Quoique les principaux d'entre les païens fussent particulièrement coupables d'impiété en retenant captive la vérité, qui se manifestait dans les œuvres de la création, la masse entière du peuple était sous une condamnation pareille.
L'intelligence commune et la raison humaine, ce pouvoir de juger et de comparer que les incrédules vantent comme si étendu, suffisaient pour leur montrer quelle absurdité et quelle dégradation il y avait à se prosterner devant du bois ou de la pierre. Esaïe fait dans son quarante-quatrième chapitre, une description frappante de la folie de l'idolâtrie, qu'il termine en disant, « il se paît de cendre et son cœur abusé, le fait égarer, et il ne délivrera point son âme et ne dira point ; ce qui est dans ma main droite n'est-il pas une fausseté ? » (
Esa. XLIV. 10-20)

Tous les idolâtres étaient donc enveloppés dans le péché de rébellion contre Dieu, et dans la punition que sa divine justice exigeait qu'on leur infligeât. Ils étaient
inexcusables, parce que connaissant Dieu, ou ayant pu le connaître par ses œuvres qui le manifestaient comme le Créateur digne de tout honneur et louange, ils ne le glorifiaient pas comme Dieu, et ne lui rendaient pas la reconnaissance qui lui était due pour les faveurs par lesquelles sa providence se manifestait parmi eux. (Act. XIV. 17) Ils devenaient vains dans leurs raisonnements ; ils s'égaraient eux-mêmes dans des spéculations inutiles et absurdes sur des matières trop élevées et trop abstraites pour eux. Dans leurs fausses recherches, ils s'éloignaient de plus en plus de la connaissance de Dieu, et de celle des choses qui pouvaient leur être utiles. Leurs théories ou leurs superstitions ne pouvaient donner de paix solide à leur conscience, ni sanctifier leur vie. Leur raison égarée était tout à fait obscurcie et ce qui achevait de combler la mesure, c'est qu'ils s'annonçaient eux-mêmes comme sages, ce qui, ajouté à leur entière ignorance de tout ce qui était nécessaire pour leur avantage et leur bonheur réel, complète leur caractère de folie.

Rien n'est plus juste que la manière dont l'Apôtre caractérise l'idolâtrie, et qui peut être appliquée aux païens de tous pays, à leurs cultes sous toutes leurs formés, surtout à ceux des nations distinguées entre eux par leur prétendue sagesse.
L'idolâtrie la plus stupide était pratiquée précisément chez les peuples les plus civilisés, les Égyptiens, les Grecs, les Romains, et c'était aussi chez eux que les plus absurdes théories sur la création et le gouvernement du monde étaient adoptées. Les plus sages des Païens, comme il est dit au
v. 28, ne s'étaient point souciés de connaître Dieu ; ils ne donnaient point pour base à ces modèles de vertu et de bonheur qu'ils inventaient, cette crainte de Dieu, qui, suivant les saintes écritures, est le principe de la sagesse.

Depuis ce temps jusqu'à nos jours, les sages selon le monde, ont rayé cette qualité de leur plan de vertu et de bonheur, et ont substitué à la place quelque chose qui ne dépend point immédiatement de Dieu, mais seulement de la raison humaine : la considération de l'intérêt temporel de la société, et par conséquent ce qui est utile aux hommes, plutôt que ce qui est agréable à Dieu. Ils conduisent les hommes à avoir sur le péché, une façon de penser bien différente et bien moins énergique, que celle que le premier homme avait apprise après sa faute, qu'Israël apprit aux pieds du mont Sinaï, que nous enseigne notre propre conscience, mais que nous révèle surtout l'évangile.
D'un autre côté les Apôtres apportant aux hommes une révélation divine, ne s'adressent pas à leurs passions pour les émouvoir par les insinuations de la rhétorique humaine ; ils ne s'adressent pas à leurs facultés intellectuelles par une chaîne suivie d'argumens philosophiques, mais par la manifestation de la vérité, ils se rendent approuvés à toute conscience des hommes devant Dieu. (
II. Cor. IV. 2) Ils ne cherchent pas à traiter avec les raisonnements humains ; ils les foudroient, les renversent ; ils vont droit à la conscience des pécheurs, les placent devant Dieu et discutant avec eux en sa présence, ils déchaînent leur conscience, la font parler clairement, et renforcent tout ce qu'elle dit, par les démonstrations les plus évidentes ; ils montrent dans la mort de Christ, la colère de Dieu révélée des cieux, contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, c'est-à-dire, ce que leur conscience connaît de Dieu. « Les armes de notre milice, dit un Apôtre, ne sont pas charnelles, mais puissantes à Dieu, renversant les forteresses, et détruisant les raisonnements (2) et toute haute pensée qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et emmenant en captivité toutes les pensées à l'obéissance de Jésus-Christ. » ( II. Cor. X. 4. 5)

24. 25. C'est pourquoi aussi Dieu les a livrés aux convoitises de leurs propres cœurs, de sorte qu'ils se sont adonnés à l'impureté déshonorant entre eux-mêmes leurs propres corps : Eux qui ont changé la vérité de Dieu en fausseté, et qui ont adoré et servi la créature, en abandonnant le Créateur Dieu béni éternellement : Amen

Dieu ne peut être tenté par aucun mal, aussi ne tente-t-il personne, (
Jacq. I. 13) mais par le passage que nous venons de rapporter, et par beaucoup d'autres endroits de l'écriture, (Ps. LXXXI. 12. Act. VII, 42, II. Thés. II. 11) il paraît que si le monde entier n'est pas changé en un chaos de confusion et de crimes, si les hommes ne sont point tous des scélérats, nous le devons à la bonté de Dieu qui veut bien contenir leurs méchantes passions. Lorsque pour la punition du péché, il éloigne ou les obstacles extérieurs qu'a multipliés sa providence, ou ceux qui opèrent sur les pensées humaines, comme la crainte, le respect pour soi-même, l'intérêt particulier et d'autres pareils ; lorsqu'il livre les pécheurs à toutes les suggestions et les influences de l'esprit malin, alors l'intensité de leur malice et de leur rébellion contre lui, dépasse toutes les proportions ; nous en avons de nombreux exemples dans l'écriture, comme ceux de Saül, d'Achab et de Judas. Mais on doit surtout remarquer celui qui nous est cité ici, celui des nations idolâtres qui ayant transformé la gloire de Dieu incorruptible en des images faites à la ressemblance des corps corruptibles des hommes et des animaux de toute espèce, furent justement abandonnées au crime qui en devenait la punition, à celui de déshonorer entre eux leurs propres corps : châtiment qui correspondait à leur idolâtrie. Ce crime fut la conséquence de ce qu'ils avaient changé la vérité de Dieu, dont les divines perfections pouvaient leur être connues, ainsi que le culte qui lui était dû, pour mettre à la place les plus méprisables faussetés, rendant les honneurs divins à de méprisables créatures, les préférant au Créateur infini, et oubliant celui qui est béni éternellement, Amen.

26. 27. C'est pourquoi Dieu les a livrés à leurs affections infâmes ; car même les femmes parmi eux ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature ; et les hommes, tout de même, laissant l'usage naturel de la femme, se sont embrasés en leur convoitise l'un envers l'autre, commettant, homme avec homme, des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes la récompense de leur erreur, telle qu'il la fallait.

Dans les deux versets précédents l'Apôtre déclare en termes généraux, la punition qui avait suivi le péché de l'idolâtrie. Il la caractérise ici d'une manière plus particulière, et montre à quel degré de dépravation avaient porté leur impureté, les idolâtres,
qui ayant perdu tout sentiment, se sont abandonnés à la dissolution pour commettre toute souillure, avec une ardeur insatiable. ( Ephés. IV. 19)
Dieu était provoqué à la jalousie par leur basse apostasie, par leur ingratitude, aussi les livra-t-il à leurs inclinations et à l'esclavage des passions les plus viles, auxquelles ils s'abandonnaient sans nulle honte, et dont les plus célèbres de leurs poètes ont souillé leurs compositions, sans que rien indiquât qu'ils les abhorrassent ou du moins qu'ils les désapprouvaient.
L'aveuglement de leur raison si vantée, ainsi que la dépravation de leurs cœurs, est montrée dans toute son étendue par cette
récompense de leur erreur, telle qu'il la fallait, par cette juste punition du péché qu'ils avaient commis en déshonorant Dieu et en s'éloignant de lui.

28-31. Car comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, aussi Dieu les a livrés à un esprit dépourvu de tout jugement, pour commettre des choses qui ne sont nullement convenables. Étant remplis de toute injustice, d'impureté, de méchanceté, d'avarice, de malignité ; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de fraude, de mauvaises mœurs ; rapporteurs, médisants, haïssant Dieu, outrageux, orgueilleux, vains, inventeurs de maux, rebelles à pères et à mères ; sans entendement, ne tenant point ce qu'ils ont promis, sans affection naturelle, gens qui jamais ne se rappaisent (4), sans miséricorde. (3)

Paul continue ici à établir la dépravation des païens qui provenait de leur impiété à laquelle ils étaient livrés par Dieu, ainsi qu'au châtiment dont il a parlé et qui en était la suite. Ils n'avaient pas approuvé de retenir la connaissance de Dieu dans leur cœur, et Dieu avait livré leurs cœurs à un esprit dépourvu de tout jugement. (
5) Ils avaient rejeté Dieu et Dieu les avait rejetés. Aussi ils étaient abandonnés à commettre des crimes contraires à la nature et contraires à leur bien-être, ainsi qu'à celui des autres. Ils étaient remplis de toute injustice. La méchanceté de leur conduite, et tous les vices horribles dont l'Apôtre fait ici l'énumération, sont attestés pleinement par tous les historiens.
Les meurtres commis de sang-froid dans la guerre, et même dans leurs simples amusements, le défaut d'affection naturelle dans l'exposition de leurs enfants, leur barbarie à l'égard de leurs esclaves, la rapacité et l'esprit d'oppression qu'ils montraient dans leurs rapports avec les autres nations, sont racontés par eux comme des choses ordinaires, sans qu'il y ait en général aucune marque d'improbation. Leur conduite immorale dans le particulier, leurs débauches et leurs crimes de toutes les formes, correspondaient à la dépravation publique ; ils étaient en un mot
haïssant Dieu ; rien n'est plus horrible que cette peinture du monde païen que le Saint-Esprit fait dans ces versets ; et comme il connaît les motifs secrets des hommes, aussi bien que leur conduite extérieure, un chrétien ne peut supposer qu'elle soit exagérée.

32. Et qui, bien qu'ils aient connu le droit de Dieu, savoir, que ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort, ne les commettent seulement, mais encore ils favorisent ceux qui les commettent.

La conscience du péché est accompagnée de la conviction qu'il doit être suivi d'une punition, même dans ceux qui ne jouissent point de la révélation divine. Car nous apprenons ici que les idolâtres n'ignoraient point que, par le juste jugement de Dieu, ceux qui transgressaient sa loi étaient dignes de mort. Ils le savaient, d'après l'œuvre de la loi, écrite dans leurs cœurs, comme l'Apôtre le montre plus particulièrement dans le chapitre suivant.
Sous le rapport de leur
injustice, ils étaient donc inexcusables comme sous celui de leur impiété, et ni l'une ni l'autre ne peut être attribuée à leur ignorance, sauf en ce que leur ignorance provenait de la dureté de leur cœur. Paul dit aux Éphésiens « je vous dis donc, et je vous conjure de la part du Seigneur, de ne plus vous conduire comme le reste des Gentils qui suivent la vanité de leurs pensées, ayant leur entendement obscurci de ténèbres, et étant éloignés de la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en eux, par l'endurcissement de leur cœur. » (Eph. IV. 17. 18)
Les hommes, avec les plus grands moyens d'acquérir des connaissances, peuvent rester dans l'ignorance. Les Israélites à qui appartenaient « l'adoption, la gloire, les alliances, l'ordonnance de la loi, le service divin et les promesses, (Rom. IX. 4) ne connaissaient point la justice de Dieu, et cherchaient à établir leur propre justice, » (Rom. X. 3) Et même beaucoup de ceux qui se donnent le nom de chrétiens, et qui jouissent de la lumière de la révélation divine, se flattent toujours qu'il y a en eux-mêmes quelque chose de bon qui peut les conduire à Dieu, et supposent qu'ils peuvent avoir quelque chose à faire pour obtenir la justification. Ces espèces différentes d'ignorance ne viennent pas du défaut des moyens d'instruction, mais de la dureté des cœurs.

Dans ce verset, les Païens sont présentés par l'Apôtre, comme parvenus au dernier degré de la dépravation, puisque non seulement ils se rendaient coupables des crimes dont il les accuse, mais qu'encore ils
les favorisaient dans les autres.
Plusieurs personnes supposent que les Israélites étaient pires que les Gentils. Les Juifs, il est vrai, étaient en général un peuple charnel, et n'étaient une nation sainte que d'une manière typique. Dans leurs cœurs, ils étaient, en général, les mêmes que les autres hommes, et comme ils étaient favorisés de plus grands privilèges que le reste du monde, cette conduite était encore plus inexcusable.
Mais ceux qui, sous d'autres rapports, les accusent d'avoir été plus méchants que les Païens, ne font point attention à ceci : leur histoire est consignée dans de saints livres, écrits sous la dictée du Saint-Esprit et dans lesquels le mal n'est point caché ni le bien exagéré par les préjugés ou la partialité nationale.
Tout est rapporté fidèlement, et les motifs les plus secrets du cœur sont développés ; la dépravation naturelle des Israélites y paraît d'autant plus qu'elle contraste davantage avec la pureté de Dieu et les lumières de leur sainte loi. Tandis que, d'un autre côté, l'histoire des païens qui nous a été transmise par les poètes, les orateurs, les historiens Grecs et Romains, est remplie de leurs préjugés. Ils sont partiaux dans la narration des événements, absolument incapables de développer les motifs secrets des actions, et leurs récits sont constamment copiés sur les faux modèles que leur présentaient leurs idées perverses, sur la vertu et la moralité : et cependant, malgré tout cela, nous ne trouvons pas encore chez les Juifs, des atrocités aussi publiques etaussi impunies que celles que l'on commettait sans aucune répréhension, chez les païens civilisés, telles que les combats de gladiateurs et l'exposition des enfants. Ceux qui veulent comparer avec exactitude les idolâtres et le peuple d'Israël, doivent rapprocher les passages où il est parlé des premiers dans les écritures, de ce que les mêmes livres contiennent relativement aux Juifs.

Le langage uniforme des écritures, sur ce sujet, est d'accord avec la manière dont l'Apôtre parle des idolâtres dans ce chapitre. Le lecteur peut s'en convaincre par une multitude de passages de l'ancien Testament, et par les endroits du nouveau où sont rapportés les traits qui caractérisaient, pendant leur vie païenne, les gentils qui furent convertis à Christ. Ceux qui n'étaient pas éclairés par la révélation divine, sont constamment représentés comme enveloppés dans les ténèbres et sous l'empire de Satan, et telle est la déplorable condition de l'homme dépourvu de la connaissance de l'évangile, qui est seul la puissance de Dieu en salut.
Nous devons toujours nous rappeler que c'est à cause du péché de l'homme que, depuis la première promesse de grâce qui fut faite à Adam jusqu'à ce jour, la voie de la réconciliation avec Dieu n'a pas été connue par tous les hommes. Dieu leur a donné, à différentes époques, des moyens pour atteindre ce but, mais ils ont été souvent rendus infructueux par leur dépravation.

Après la grande apostasie qui fut suivie de la destruction générale du genre humain, la connaissance du vrai Dieu fut conservée dans la famille de Noé, mais bientôt après. le monde retomba dans l'idolâtrie, et lorsque notre divin Sauveur donna aux Apôtres la commission de prêcher l'évangile à toute créature, ne rencontrèrent-ils pas partout la plus violente opposition ?
Aujourd'hui, combien la propagation de la connaissance de Christ n'est-elle pas gênée, empêchée ou même absolument interdite dans les parties du monde les plus civilisées ? Quels efforts n'a-t-on pas faits pour la bannir ? Combien y a-t-il de lieux où elle puisse avoir librement son cours. ? (
II. Thes. III. 1) Rien n'a jamais éprouvé de si fortes et de si universelles contradictions. Dans cette circonstance, comme dans d'autres, beaucoup de générations souffrent pour les fautes de leurs ancêtres. Lorsqu'il n y a point de vision le peuple est abandonné. (Prov. XXIX. 18) Quand la lumière de la révélation ne brille pas, les hommes vivent dans l'ignorance et l'impiété, et meurent dans le péché.

Ceux-là ne sont point condamnés pour n'avoir pas cru ce qu'ils n'ont point entendu, mais depuis l'entrée du péché dans le monde, il est dans un état de perdition, sous le pouvoir de Satan, et tous les hommes sont par leur nature, enfants de la colère. (
Eph. II. 3) Rien ne peut les sauver de cette situation que l'évangile qui est la puissance de Dieu en salut, à ceux qui croient. Ainsi chaque homme dans l'état de nature, est justement condamné à cause de ses transgressions personnelles, comme le prouve l'Apôtre. Aucun d'eux ne fait ce que lui enseigne la lumière que lui révèlent les œuvres de la création relativement à Dieu et au culte qu'on doit lui rendre ; aucun d'eux n'observe, dans son entier, l'œuvre de la loi écrite dans tous les cœurs ; tous ont quelque connaissance de plusieurs vérités relatives à Dieu et aux devoirs moraux, mais leur dépravation enchaîne ces vérités, et restreint ainsi l'influence qu'elles devraient avoir sur leur conduite ; et ils auraient connu davantage s'ils n'avaient haï la lumière par amour du péché.

Personne dans aucune situation, ne vit entièrement d'après ses propres principes. Tous les hommes font ce qu'ils savent être un mal et négligent ce qu'ils savent être des devoirs. Ils sont rebelles, non-seulement aux lumières qu'ils pourraient obtenir, mais à celles même qu'ils possèdent déjà. Nul homme ne fait tout ce qu'il pourrait, et c'est pourquoi aucun ne peut fonder sur son ignorance et son incapacité, le droit de réclamer contre le jugement de Dieu.

Il est vrai encore que sous le prétexte de ce qu'ils appelaient leur faiblesse ou leur imperfection, bien des personnes veulent s'excuser de violer la loi de Dieu. Mais qu'est-ce que c'est que ces imperfections ou ces faiblesses ? La loi de Dieu commande-t-elle quelque chose au-delà des forces humaines ? La seule chose demandée aux hommes, c'est d'aimer le Seigneur leur Dieu, de
tout leur cœur et de tout leur pouvoir.
Cette prétendue faiblesse n'est que de la dépravation ; y a-t-il un péché qui ne soit volontaire, et s'il est volontaire, n'est-il point digne de punition ?
Il est remarquable que le crime de favoriser les méchants, cité dans le
32e verset comme la preuve de la plus haute dépravation, soit partagé par beaucoup de ceux qui prennent le nom de chrétiens. Ils sont les apologistes des païens, ils vantent leur moralité et affirment qu'il serait injuste à Dieu de les punir dans la vie future.
Quoique l'écriture déclare que les païens étaient
inexcusables, ils s'obstinent à le nier, et citent comme des exemples de piété et de moralité, des hommes morts dans la profession de l'idolâtrie, ou qui même ont rejeté l'évangile et persécuté les chrétiens. Ils attaquent avec violence le jugement de Dieu, révélé des Cieux contre toute impiété et injustice, ils représentent l'idolâtrie comme un crime qui n'est pas d'une grande importance, et parce que les écritures nous enseignent que les idolâtres seront punis de la mort seconde, (Apoc. XXI. 8) ils prennent occasion de là pour faire des objections contre la vérité de la révélation, disant qu'elle ne représente pas dignement le caractère de l'Être-Suprême.

Nous avons ici un triste exemple d'hommes qui professent la sagesse et qui tombent dans les pièges du Diable par qui ils ont été faits captifs pour faire sa volonté. (
II. Tim. II. 26)
Le premier artifice dont il se servit avec le premier de la race humaine, fut de lui persuader que Dieu ne lui infligerait pas la punition dont il l'avait menacé en cas de désobéissance.
Vous ne mourrez nullement. (Gen. III. 4) Et nous voyons aujourd'hui, que le même artifice agit sur ceux qui ont été gagnés par la philosophie « et de vaines subtilités conformes à la tradition des hommes et aux éléments du monde et non point à Jésus-Christ. (Col. II. 8)
Les écritures déclarent que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est conforme à la vérité. » (
Rom, II. 2) Quelles que soient les pensées de ces hommes qui n'ont point de crainte de Dieu devant les yeux et qui ne veulent point soumettre leur raison à sa parole, quel que soit le jugement qu'ils portent de ces choses, leurs vaines opinions ne sauraient altérer ce qui doit être à la fin. Ils ne pourront changer l'état des choses, et hors s'ils ne se repentent, ils n'échapperont point au jugement de Dieu.
Un homme peut déclarer qu'il est contraire à sa raison, que sous le gouvernement d'un Être tout-puissant, sage et bon, il y est autant de misère qu'il en existe, cependant le caractère de Dieu n'en sera pas plus altéré que la condition de la nature humaine n'en fera changée.
Les mêmes personnes tirent souvent du défaut d'universalité dans la prédication de l'évangile, une objection contre le christianisme : et quelques-unes des réponses qu'on leur a faites ne sont guère moins irréligieuses que l'objection même qu'elles devaient réfuter.
Si la religion chrétienne émane véritablement de Dieu, si elle est aussi importante qu'on nous la représente, pourquoi (dit-on) le Tout-Puissant n'a-t-il pas adressé les écritures à toutes les nations et dans tous les âges du monde 
? Cette objection comme toutes celles qui sont faites par les hommes, contre les vérités ou contre les actions de Dieu, ne prouve que la folie et la perversité de ceux qui la font. Elle est fondée sur cette supposition que les hommes quoique sujets à l'erreur, imparfaits (pour nous servir des expressions de ces défenseurs de la nature humaine) que ces hommes, sont cependant si bien disposés, que pour qu'ils embrassent ce qui est bon et vrai, il leur suffit de le connaître. La fausseté de cette hypothèse est prouvée, non-seulement par les écritures, mais encore par ceux-là même qui font cette objection, et dont la conduite accomplit ces écritures qu'ils rejettent.
D'autres changent la forme de l'objection, et demandent, non-seulement pourquoi Dieu n'a pas envoyé son évangile à tous les hommes, mais pourquoi il ne l'a pas accompagné de son Esprit tout-puissant, pour découvrir à tous les hommes son excellence et les convaincre de sa vérité ; cette nouvelle question se résoudra en celles-ci. Pourquoi suis-je pécheur ? Pourquoi suis-je fait ainsi ? C'est ainsi que le pécheur a l'audace de citer Jéhovah devant son tribunal, et c'est alors qu'il montre dans la plus haute évidence combien sa perversité est volontaire, puisqu'il cherche à déverser sur son Créateur le blâme qu'il mérite lui-même.

Quelques-uns de ceux qui vantent le caractère des anciens philosophes, insistent sur ce que, s'ils avaient vécu sous la lumière de la révélation divine, ils auraient sans aucun doute, embrassé l'évangile ; c'est précisément le contraire qui est très-clairement démontré. Plusieurs de ces philosophes voyagèrent dans des contrées éloignées pour chercher des connaissances, mais quoiqu'ils vécussent dans le voisinage de la Judée, où le vrai Dieu était adoré, ils négligèrent cette divine lumière qui brillait d'une manière si remarquable et à laquelle tous les hommes pouvaient participer sans aucune exclusion ; quoique les écritures de l'ancien Testament eussent été traduites en grec environ 300 ans avant la venue de Christ, et fussent lues publiquement chaque jour de Sabbat dans les Synagogues, qui étaient répandues dans les principales cités du monde civilisé, aucun philosophe ne leur donna son assentiment.
Plusieurs opinions de Platon et de quelques autres relativement à l'existence de Dieu et aux obligations morales, paraissant avoir de la ressemblance avec ce qui est enseigné dans l'évangile, sont objectées avec un air de triomphe, comme une preuve de ce que peut faire la philosophie, sans être aidée de la révélation divine, mais en considérant qu'ils ont pu avoir connaissance de la révélation faite aux Juifs, aussi bien que des restes de la vérité divine transmis par la tradition, au lieu d'être surpris de trouver quelque coïncidence légère dans leur manière de parler de ces objets, on doit plutôt être étonné que des hommes qui consacraient leur vie entière à la recherche des connaissances, n'en sussent pas davantage sur ces sujets. La parole de Dieu peut seule rendre raison de cela. « L'homme animal ne comprend point les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car elles lui sont folie, il ne peut même les entendre parce qu'elles se discernent spirituellement. » (
I. Cor. II. 14)

L'assertion que les philosophes auraient embrassé l'évangile s'ils avaient joui de la lumière de la révélation comme elle brille à présent, cette assertion est démentie par l'exemple de ceux qui ont vécu depuis l'ère chrétienne , et qui cependant ont rejeté le christianisme. Ce même fait forme une des objections insidieuses par lesquelles Gibbon, dans son histoire de la décadence et de la chute de l'empire Romain, attaque la vérité de l'évangile. Il parle de plusieurs illustres païens qui, dit-il, « auraient paru à nos yeux les plus dignes d'obtenir les faveurs célestes. Les noms de Sénèque, des deux Plines, de Tacite, de Plutarque, de Galien, de l'esclave Epictète, et de l'empereur Marc-Aurèle, honorent les siècles dans lesquels ils ont vécu, et élèvent la dignité de la nature humaine. »

Après avoir vanté avec une complaisance apparente les vertus de ses héros favoris, il ajoute : « Cependant tous ces sages, et ce n'est pas moins un sujet de surprise que de peine, ont méprisé et rejeté le système chrétien. »
« Je dois remarquer, dit sur ce passage un écrivain, que ceux qui connaissent le système chrétien, ne seront nullement surpris de cela, quel que soit le vif intérêt que doivent prendre à cet objet tous les philanthropes. Il y a beaucoup de ceux qui se disent chrétiens aujourd'hui, qui rejettent l'évangile, sinon aussi grossièrement, du moins aussi réellement que ces anciens sages, et la disposition où ils sont de les admirer de préférence aux saints chrétiens, montre assez quel est l'esprit qui les anime.

La doctrine de la justification nous conduira à découvrir la nature particulière de la religion de Christ ; nature si différente des idées fondamentales de toutes les autres religions, si exclusivement appartenante au christianisme, qu'il n'est pas étonnant que les miracles les plus frappants, et les témoignages les plus puissants de sa vérité divine n'aient produit aucun effet salutaire sur des esprits complètement prévenus contre la doctrine qu'il enseignait. »

« Pour présenter cette matière sous son véritable point de vue, il fera convenable de donner une idée abrégée du système religieux des philosophes païens. La plupart étaient presque unanimes pour adopter la doctrine du To En. Dieu, suivant eux, était une forte d'esprit subtil qui pénétrait toute la nature, et qui était littéralement,
l'âme de l'univers. »
Les âmes des hommes étaient des parcelles de cet esprit universel, et à leur séparation des corps auxquels elles avaient été unies, elles étaient absorbées dans le TO EN ou animaient de nouveaux corps dans une progression indéfinie.
Les conséquences de cet horrible système, sont aisées à apercevoir, c'est presque le même qu'a depuis renouvelé Spinosa ; l'idée de Dieu est totalement dissipée, puis qu'il ne reste point celle d'un être supérieur à nous. La prière, l'humilité, et toute espèce de culte, sont anéantis, excepté toutefois la conformité hypocrite avec celui de la religion établie dans le pays, et qui, quelque superstitieuse et absurde qu'elle soit, est sûrement moins contraire à la conscience naturelle de l'homme, que cette religion, ou pour mieux dire, cette irréligion des philosophes.

Toute idée de culpabilité, toute possibilité d'un état de punition après la mort est renversé par ce système. (
6) Au lieu de craindre le jugement de Dieu sur leurs péchés, ce qui est assurément un sujet bien naturel de la plus vive terreur pour un être aussi faible, aussi corrompu, aussi méchant que l'homme, ils s'arrogent plutôt les divins honneurs à eux-mêmes (7).
La première et la principale doctrine du christianisme est la justification. Quelque évidence que cette religion leur eût offerte, les préjugés les auraient aveuglés parce que sa véritable nature était abhorrée. La lecture des œuvres de Marc-Aurèle et d'Epictète, et celle de tout ou de presque tout ce qui nous reste des anciens philosophes de l'antiquité, prouve que leur système était celui que nous venons de développer.

Comment ces Dieux arrogants et indépendants se seraient-ils fournis à apprendre la manière d'obtenir le pardon de leurs fautes, et à paraître comme des coupables devant le Dieu des Dieux ? Comment peut-on être surpris de ce qu'ils ont rejeté le christianisme, et comment peut-on, de l'inimitié de tels hommes, tirer quelque conclusion pour affaiblir sa crédibilité ? Le lecteur peut aisément se convaincre en parcourant le livre de Cicéron sur la Vieillesse et ses Tusculanes, que le système orgueilleux d'athéisme, développé plus haut, était la croyance commune des anciens philosophes. Nous sommes aisément frappés de l'éclat de quelques sentences brillantes, qui considérées isolément, semblent les représenter comme beaucoup plus près d'être chrétiens que le commun des idolâtres ; mais les connaissances de Ces prétendus sages, examinées dans leur ensemble, s'éloignent de plus en plus de l'esprit de l'évangile.
Ce Panthéisme, mélange des absurdités de l'athéisme avec les rêveries de l'orgueil, était le système de croyance de la plupart des anciens philosophes ; et ce système est encore plus impie que toutes les fables du paganisme vulgaire.

Les autres religions du monde, excepté la chrétienne, quoiqu'elles ne soient pas aussi complètement opposées à la conscience naturelle que celle des philosophes, se réunissent toutes en ce qu'elles ordonnent à l'homme de chercher sa justification dans ses propres œuvres.
Les philosophes ayant endurci leurs coeurs, contre tout sentiment intérieur du péché, et étant d'autant plus bouffis d'orgueil spirituel, qu'ils étaient plus exempts de crimes grossiers, ne pouvaient avoir aucun plan de justification. Ils n'étaient point pécheurs. Les autres païens qui n'employaient pas autant leurs méditations contre les sentiments naturels de leur conscience, reconnaissaient qu'ils étaient pécheurs, du moins à un certain point. Mais leurs vues sur le péché étaient si faibles qu'ils croyaient pouvoir rendre la paix à leur conscience au moyen de quelques cérémonies religieuses. Et que veulent le Mahométan avec ses lustrations, le Bramine avec ses austérités, le Socinien avec son humanité si vantée, le prétendu Chrétien avec son assiduité à la cène du Seigneur et à d'autres devoirs religieux ? que veulent-ils faire de plus que se justifier devant Dieu par leurs œuvres ?
Nous concluons donc que l'homme est justifié par la foi sans les œuvres de la loi. ( Rom. III. 27) Qui croit en moi, a la vie éternelle. (Jean VI. 47)

Ces divins aphorismes sont également rejetés par tous ceux que je viens de citer ; donner toute la gloire de la justification à Dieu, est une qualité et un honneur particulier à sa religion. Élever le mérite de l'homme, est la marque de toutes les religions qui, dans le monde, ont été inventées par les mortels. »
Mais quelles que fussent les connaissances des Magistrats et des Philosophes païens, relativement à Dieu, ils les cachaient au peuple avec l'injustice la plus criante, et offraient à son adoration des êtres qui, non-seulement par leur nature n'étaient point Dieux, (
Gal. IV. 9) mais qui présentaient même le caractère le plus immoral. Et c'est ainsi, que par les rites infâmes qu'ils avaient établis pour honorer ces fausses divinités, ils confirmaient les peuples dans les plus détestables erreurs.
Socrate, comme on sait, soit par ses préceptes, soit par son exemple, favorisa cette fausse religion. Il enseignait à ses disciples, qu'en matière de culte, ils devaient se régler par l'usage de leur pays, et lui-même sacrifiait aux autels publics, et envoyait consulter l'oracle de Delphes. Lorsqu'il fut jugé, il cita ces faits dans sa défense pour prouver qu'il n'avait point nié les Dieux. S'il parla jamais contre le culte établi, ce fut en secret et faiblement ; et après sa condamnation, n'ayant plus rien à redouter des hommes, au lieu de rendre témoignage à la vérité relativement à Dieu, en parlant clairement contre la religion populaire, il rendit hommage à celle-ci en ordonnant de sacrifier un coq à Esculape. L'honorable titre de
Martyr de la vérité, n'a jamais été plus mal appliqué qu'à Socrate. (8)

Platon établissait que la connaissance d'un seul Dieu ne devait point être divulguée. Il dit expressément, « il n'est ni aisé de trouver le Père de l'univers, ni prudent de le découvrir au vulgaire lorsqu'on l'a trouvé. »
Tout ce qu'il a osé hasarder contre la théologie populaire, a été de bannir de sa république les poètes qui en étaient les plus grands soutiens ; pour ne point trop choquer les préjugés du peuple. Dans son traité des lois et ses livres de la république, il ordonne le culte et les rites qui doivent être établis pour honorer les Dieux, les Démons et Esculape. C'est ainsi que Varron dit : « il est beaucoup des choses vraies, qui ne doivent point être connues du vulgaire, mais fussent-elles fausses, il est convenable que le peuple pense autrement (
9), et c'est pour cela que les Grecs gardaient le plus grand secret, sur leurs initiations et leurs mystères et ne les célébraient que dans des lieux fermés. »
Combien était différente la conduite des Apôtres de Christ ? au lieu de communiquer la vérité de Dieu à un petit nombre de leurs compagnons, ils vont partout la prêcher en public ; ils ordonnent partout à tous les hommes de se détourner des idoles ; ils déclarent la vérité, dénoncent le crime de l'idolâtrie, et le châtiment qui attend ceux qui en sont coupables ; ils condamnent les vices qui feraient partie de ce culte, et s'exposant ainsi eux-mêmes à la persécution, finissent par souffrir la mort pour cette cause honorable, avec joie et avec un courage qui triomphe des supplices.

Comme les païens changeaient la vérité de Dieu en fausseté, Dieu, ainsi que nous l'enseigne l'Apôtre,
Dieu les a livrés à l'impureté pour déshonorer entre eux-mêmes leurs corps. Nous savons en effet que les plus grands hommes parmi eux, étaient aussi bien que les autres adonnés, non-seulement à la fornication, mais encore au détestable crime qui est spécifié dans le verset 27.
Quant au premier de ces vices, il faisait partie du culte de leurs Déités ; quand au second, Tertullien et Grégoire de Naziance, en accusent Socrate. Athénée, écrivain païen, lui fait la même imputation, de même que Lucien, qui dans plusieurs passages de ses écrits, l'inculpe formellement de ce vice.
Quelques modernes ont essayé de détruire cette inculpation, en faisant observer que ni Aristophane, dans sa comédie dont le but était de décrier Socrate, ni ses accusateurs lors de son jugement, n'avaient rien avancé qui confirmât ces idées, et qu'il n'est point probable que Socrate eût cherché à dissuader ses disciples de se livrer à l'amour contre nature, s'il y avait été adonné lui-même.

Quoi qu'il en soit de cela, que dira-t-on de son dialogue avec Théodote, fameuse courtisane ; conversation que Xénophon nous a conservée. En la rapportant, Xénophon n'avait pas assurément le moindre désir de déshonorer son maître, de sorte qu'il est prouvé, d'une manière incontestable, combien peu et le maître et les disciples estimaient la chasteté.
Athénée accuse aussi Aristote et Zénon du crime dont nous avons parlé plus haut ; Diogène-Laërce, élève la même inculpation contre Platon ; en quoi il est appuyé par Théodoret, cité par Estius ; nous savons aussi par Théodoret, que Lycurgue avait permis, par une loi, l'amour contre nature, et Chrysostôme affirme la même chose de Solon.
Cicéron, peu avant la publication de l'évangile, introduit dans ses dialogues Cotta, homme du premier rang, qui avoue franchement à d'autres Romains de la même qualité, qu'il était adonné à ce vice infâme, étaye sa justification de l'opinion des anciens philosophes et cite Q. Catulus, un des principaux citoyens, qui était amoureux de Roscius. La seconde églogue (
10) de Virgile est consacrée tout entière à célébrer cet amour contre nature.

Ces faits n'ont été mis sous les yeux du lecteur que pour lui faire voir que l'histoire profane rend témoignage à la vérité des inculpations contenues dans ce chapitre contre les païens, et pour montrer encore que ce vice abominable n'était condamné ni par leur
religion ni par leurs lois, mais au contraire, autorisé et par l'une et par l'autre et par l'exemple des personnes de la plus haute considération dans le monde païen. Lorsque les hommes d'état, les philosophes, les prêtres, étaient ainsi abandonnés aux plus horribles impuretés ; lorsque même les Dieux qu'ils adoraient étaient regardés comme coupables de crimes aussi énormes ; lorsque leurs temples étaient des maisons de prostitution, leurs peintures des invitations au péché, leurs bois sacrés des lieux de débauche et leurs sacrifices un mélange horrible de cruauté et de superstition, il était certes bien nécessaire que la révélation de l'évangile vînt montrer au genre humain toute sa brutalité et le conduire à une vie plus sainte.

L'évangile par sa divine lumière a obligé les nations à corriger leurs lois civiles, et dans tous les pays où il est connu, ces abominations sont défendues, et ceux qui les commettent sont punis. Ainsi l'évangile, lors même qu'il n'atteint pas le cœur, introduit un système de morale bien meilleur, rend la conduite extérieure des hommes beaucoup plus décente et plus honnête qu'elle n'était autrefois chez les nations païennes les plus éclairées et les plus polies.

On ne peut cependant pas supposer que tous ceux qui n'appartenaient pas à Israël, à qui les oracles écrits de Dieu avaient été confiés, ignoraient entièrement le salut. Nous apprenons par différents passages de l'écriture, qu'il n'en est pas ainsi. Tous ceux qui avaient connaissance de la promesse originaire du salut faite au premier homme, rendue sensible par l'institution typique des sacrifices, et proclamée par Noé au commencement du nouveau monde, avaient la connaissance de l'évangile, et appartenaient à l'alliance de Dieu.
Cette connaissance pouvait leur avoir été communiquée, ou par les autres hommes, ou immédiatement par Dieu lui-même, qui peut leur
« parler par des songes, par des visions de nuit, » ou de toute autre manière qui lui semble bonne, « ouvrant les oreilles aux hommes, et scellant leur instruction » (Job XXXIII. 15. 16) Mais de quelque manière et à quelque degré qu'elle ait été communiquée, cette connaissance est celle de ce libérateur du péché et de Satan, qui a été constitué par Dieu ; c'est une révélation du Père que personne ne connaît que le Fils et celui à qui le Fils l'a voulu révéler ; (Math. XI. 27) c'est une révélation de « ce salut qui n'est en aucun autre que Christ, car il n'y a point sous le ciel d'autre nom qui soit donné aux hommes par lequel il nous faille être sauvés. » (Act. IV. 12) C'est en un mot, la révélation de l'évangile de sa grâce qui est la puissance de Dieu en salut, pour chacun de ceux qui croient.
Mais pour être convaincu de l'état déplorable de tous les hommes qui n'étaient pas éclairés par la révélation divine et qui par conséquent n'appartenaient pas au royaume de Dieu, mais à celui de Satan, il suffit de considérer avec quelle horreur Dieu avait ordonné à son ancien peuple de regarder l'état d'aveuglement et de péché dans lequel étaient les idolâtres ; horreur qui est si souvent montrée dans la loi, proclamée par les prophètes, et imprimée dans le cœur des Juifs de différentes manières, soit dans la conduite qu'il leur était prescrit d'avoir envers les nations païennes, soit par les punitions qui leur étaient infligées, lorsqu'ils s'étaient alliés avec elles. Tel est le point de vue, sous lequel l'ancien Testament présente partout ces choses, comme le savent tous ceux qui le connaissent.

Dans le nouveau Testament on trouve la même affreuse peinture des païens, non-seulement dans le passage dont nous nous occupons, mais dans tous ceux qui se rapportent à eux.
Dans le premier et deuxième chapitres de l'épître adressée aux saints de Corinthe, Paul affirme de la manière la plus positive, que le monde par la sagesse n'a point connu Dieu. Déclarant ensuite que la parole de la Croix est folie à ceux qui périssent, mais qu'elle est la vertu de Dieu à ceux qui obtiennent le salut, il ajoute :
« Il est écrit, j'abolirai la sagesse des sages, et j'anéantirai l'intelligence des hommes intelligents ; où est le sage, où est le scribe, où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas manifesté la folie de la sagesse de ce monde ? Car puisqu'en la sapience (sagesse) de Dieu, le monde n'a point connu Dieu par la sagesse, le bon plaisir de Dieu a été de sauver les croyants par la folie de la prédication : car les Juifs demandent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse. Mais pour nous, nous prêchons Christ crucifié, qui est un scandale pour les Juifs, et une folie pour les Grecs, à ceux, dis-je, qui sont appelés tant Juifs que Grecs, nous leur prêchons Christ, la puissance de Dieu, et la sagesse de Dieu. » ( I. Cor. I. 18-24) L'Apôtre continue à montrer que Dieu a choisi les choses folles du monde pour rendre confus les sages, et que lui et les autres serviteurs de Dieu, prêchaient la sagesse que Dieu avait révélée par son esprit , et qu'aucun des princes du siècle, n'a connue. (I. Cor. II. 8) Il montre ainsi, presque dans les mêmes paroles que dans le seizième verset de l'épître aux Romains, Chapitre 1er, que l'évangile seul est la puissance de Dieu en, salut.
Les passages, dont nous joignons ici la citation, et qui sont pris parmi un grand nombre d'autres, attestent le pouvoir du Diable, qui est le dieu de ce monde, (
Jean XII. 31. XIV. 30. XVI. 11. II. Cor. IV. 4. Ephes. II. 2. VI. 12. Col. I. 13) la malice, l'aveuglement, les vains travaux des hommes qui n'ont point l'évangile (Math. VI. 32. I. Cor. X. 20. XII. 2. II. Cor.VI. 16. Gal. IV. 8. Eph. II. 11. 12. I Thess. II. 16. I. Pier. IV. 3) et la condamnation finale de ceux qui ne connaissent pas Dieu. ( I. Cor. VI. 9. Gal. V. 20, 21. Apoc. XXI. 8. XXII. 15) Ce qui est dit dans tous ces passages est d'accord avec les paroles de la commission que Jésus Notre Seigneur donna à Paul lorsqu'il l'établit pour prêcher l'évangile. « Je te suis apparu pour t'établir ministre et témoin, tant des choses que tu as vues, que de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai, en te délivrant du peuple et des Gentils, vers lesquels je t'envoie maintenant, pour ouvrir leurs yeux afin qu'ils soient convertis des ténèbres à la lumière ; et de la puissance de Satan à Dieu : et qu'ils reçoivent la rémission de leurs péchés, et leur part avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en moi. » (Act. XXVI. 16-18)

S'adressant aux fidèles de Thessalonique, l'Apôtre leur dit : « Puisque c'est une chose juste envers Dieu, qu'il rende l'affliction à ceux qui vous affligent, et
qu'il vous donne du relâche à vous qui êtes affligés, de même qu'à nous, lorsque le Seigneur Jésus sera révélé du ciel, avec les anges de sa puissance, avec des flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et contre ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de Notre Seigneur Jésus-Christ, lesquels seront punis d'une peine éternelle par la présence du Seigneur et par la gloire de sa force. » (II. Thes. I. 6-9)
On trouve les mêmes idées, par la même inspiration du Saint-Esprit, dans le Psalmiste et le prophète Jérémie. « Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent point, et sur les royaumes qui n'invoquent point ton nom. (
Ps. LXXIX. 6) Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent point, et sur les familles qui n'invoquent point ton nom. (Jer. X. 25) Tous les Dieux des peuples ne sont que des idoles ; (Ps. XCVI. 5) que tous ceux qui servent les images et qui se glorifient aux idoles soient confus. » (Ps. XCVII. 7)
Dans ce passage de l'épître aux Éphésiens cité plus haut,
(Ephes. II. 12) l'Apôtre déclare que les Gentils sont sans Christ, sans espérance, sans Dieu ; à la lettre Athées.
Le Dieu qu'ils se forgeaient à eux-mêmes était un Dieu de leur imagination, et c'est le cas où sont tous ceux que l'on appelle Déistes, et tous ceux qui rejettent l'évangile. Nul ne connaît le Père que celui à qui le Fils l'aura voulu révéler. (Math. XI. 27)
Malgré les passages ci-dessus, et tout le chapitre dont nous nous occupons, il y a beaucoup de personnes qui, quoiqu'elles vivent sous une dispensation bien plus claire que celle dont Israël avait été favorisé, tiennent relativement aux Païens idolâtres, un langage directement opposé à ce que Dieu lui-même enseignait à ce peuple, aussi bien qu'à ce que les apôtres enseignaient uniformément. Ils représentent l'évangile comme découvrant le plus clairement possible, les moyens de salut, mais comme n'étant nullement d'une nécessité
indispensable pour l'obtenir.
Ils imaginent que l'on peut y parvenir sans lui, quoiqu'ils conviennent, peut-être, qu'on y parvient plus aisément et plus sûrement par son moyen.

L'état du monde Païen, destitué de la lumière de l'évangile, n'est point l'objet d'une méditation inutile, car, s'il en était ainsi, les écritures n'en auraient pas parlé. Il n'y a rien dans tout ce qu'elles contiennent qui ne soit d'une importance pratique.
La comparaison de cet état avec le leur, enseigne aux chrétiens à bénir avec la plus vive reconnaissance, Dieu qui choisit le lot de l'héritage de son peuple, qui détermine les bornes de son habitation, de l'avoir placé dans une situation où il peut entendre
le cri de réjouissance, (Ps. LXXXIX. 16) de lui avoir fait connaître le seul nom par lequel il nous faille être sauvés : cet état des païens les engage encore à employer tous leurs soins, tous leurs moyens, toute leur activité, pour étendre la connaissance du salut parmi ceux de leurs compagnons sur la terre qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, ( Ps. CVII. 10) car les lieux ténébreux de la terre, sont remplis de cabanes de violence. (Ps. LXXIV. 20)


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(1),
parmi eux. Lisez le texte grec de Mat. XVI. 7. XX. 26. et Act. XV. 7.

(2)

(3),
Méchanceté, est la disposition à faire du tort aux autres par fourberie, de là le diable a été appelé , le méchant par excellence.
, Malignité, est la disposition à faire du mal aux autres parce qu'on est leur ennemi.
,
Sans affection naturelle, L'apôtre paraît avoir eu ici en vue les Stoïciens qui regardaient l'apathie en la qualité d'être libre de toute affection et de toute passion, comme le plus haut degré de perfection, et qui plaçaient au rang des vices, l'affection entre les parents et les enfants, les maris et les femmes.

(4)
"Repaître, rassasier" (dictionnaire du Moyen français)

(5), Ces mots indiquent un esprit incapable de discerner et d'approuver ce qui est bien, soit dans les principes, soit dans la pratique, un esprit peu judicieux, vide de connaissances et de goût pour la vertu. Les hommes de ce caractère sont appelé par l'Apôtre , hommes qui ont perdu tout sentiment, expression très-emphatique.
Ephés. IV. 19.

(6) Mors aut planè negligenda est, si omninò extinguit animum, aut etiam optanda si aliquô eum deducit ubi futurus sit aeternus;
atqui tertlum certè nihil invenirà potest. Cicer. de sencct.

(7)
Sic me colitote ut Deum. Cicéron fait parler ainsi Cyrus mourant. De senec.

(8) Plusieurs des meilleurs moralistes païens pensaient que le mensonge pouvait être justifié dans bien des cas.

(9) C'est de cet Idolâtre qu'Érasme disait ordinairement qu'à peine pouvait-il s'empêcher de s'écrier :
Saint Socrate, priez pour nous.

(10) églogue : poème de style classique consacré à un sujet pastoral.

 

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