Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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Commentaire sur l'épître aux Romains



CHAPITRE II.

1-6. C'est pourquoi, (1) ô Homme ! qui que tu sois qui juges, tu es sans excuse ; car en ce que tu juges les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, commets les mêmes choses. Or nous savons que le jugement de Dieu est selon la vérité sur ceux qui commettent de telles choses. Et penses-tu, ô Homme ! qui juges ceux qui commettent de telle choses, et qui les commets, que tu doives échapper au jugement de Dieu ? Ou méprises-tu les richesses de sa douceur, et de sa patience et de sa longue attente ; ne connaissant pas que la bonté de Dieu te convie à la repentance ? Mais par ta dureté et par ton cœur qui est sans repentance, tu t'amasses la colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu qui rendra à chacun, selon ses œuvres.

Le dessein de l'Apôtre était de prouver que tous les hommes sont par leur nature sous le péché, et de tirer de là la conclusion générale
que par les œuvres de la loi nulle chair ne sera justifiée. Il avait pour cela, décrit dans le chapitre précédent, l'état des païens idolâtres, et dans celui-ci, il passe aux Juifs qui attendaient leur salut de leur qualité de fils d'Abraham et de leurs privilèges extérieurs pendant qu'ils rejetaient la justice de Dieu, à laquelle la loi et les prophètes avaient rendu témoignage.

Paul combat partout dans cette épître, ces préjugés fortement enracinés en eux, ce qui lui donne l'occasion de développer clairement la doctrine de l'évangile aux fidèles de Rome ; de la séparer de tous les mélanges étrangers et de toutes les erreurs, et de montrer que cet évangile seul est la puissance de Dieu en salut.

Dans la première partie de ce chapitre et jusqu'au 14e verset, il montre que le juste jugement de Dieu sera le même contre les Juifs et les Gentils désobéissants ; et dans la seconde, que les avantages extérieurs, dont avaient joui les Juifs, étaient inefficaces pour prévenir les effets de ce jugement.

Les raisonnements de l'Apôtre, se rapportant à ces jugements, qu'il était commun aux Juifs de porter sur autrui, et dont il parle dans les
19e verset et suivants, il est clair que c'est d'eux qu'il s'agit ici.
Les Gentils ne mettaient point d'intérêt à se juger les uns les autres, relativement à leurs cultes religieux et aux effets moraux qu'ils produisaient sur ceux qui y étaient dévots, parce qu'ils regardaient ces choses comme entièrement indifférentes. Mais les Juifs avaient appris de leur loi à condamner, à abhorrer les autres religions, à se tenir toujours dans un grand éloignement de ceux qui les professaient, à regarder les idolâtres comme étant sous la colère de Dieu, et à considérer Jéhovah qu'ils adoraient, comme le seul vrai Dieu.
D'ailleurs il est encore parlé dans le
4e verset de la bonté, de la patience et de la longue attente que Dieu a exercées envers eux, et qui tendaient à les conduire à la repentance. Ces expressions indiquent la grande différence qu'il y avait entre leur situation, et celle des païens. En parlant de ceux-ci, l'Apôtre ne dit rien de semblable de la conduite de Dieu envers eux, ni de leur vocation à la repentance.

Les choses invisibles de Dieu qui peuvent être connues des hommes par les ouvrages de la création, sont son pouvoir éternel, sa divinité, ses attributs naturels, essentiels et nécessaires. Mais ses ouvrages n'apprennent rien sur sa miséricorde, sur la vocation du coupable à la repentance ni sur l'établissement d'un plan de salut. Car la miséricorde n'est point exercée continuellement et nécessairement puisqu'elle s'étendrait alors à tous les êtres, même aux anges tombés ; mais elle a des objets particuliers, et elle agit dans des situations déterminées par la volonté de Dieu. Il est clair, d'après tout cela, que c'est aux Juifs qui rejetaient le Messie, que se rapporte ce que dit l'apôtre dans ce second chapitre, et de plus, ils sont expressément nommés au
verset 17.

Comme les Juifs étaient dans l'habitude de juger les Gentils, et de prononcer qu'ils avaient encouru la condamnation, Paul pour ramener sur eux-mêmes les accusations qu'il venait de porter contre les idolâtres, et qui leur étaient également applicables, à eux qui rejetaient le Messie, leur déclare qu'ils sont coupables des mêmes crimes : et pour donner plus de poids encore à ce qu'il dit, il leur fait observer que la sentence de condamnation que Dieu prononce contre ceux qui commettent ces choses, est juste ainsi qu'ils le reconnaîtraient eux-mêmes :
Pensez-vous, demande-t-il, que vous puissiez échapper au juste jugement de Dieu, vous qui condamnez les Gentils pour leurs crimes, et qui commettez les mêmes choses ?
En accueillant ces idées, les Juifs se trompaient complètement sur le but de leurs privilèges, qui ne leur étaient pas accordés pour que le péché fût plus impuni chez eux que chez les autres, mais pour les conduire à la repentance afin de les sauver.

L'Apôtre dit encore que si, par la dureté et l'impénitence de leurs cœurs, les Juifs abusaient des privilèges dont ils jouissaient, bien loin d'être un avantage pour eux, ces privilèges rendraient, à la fin, leur punition plus sévère, dans le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu. Car après avoir connu que les choses dont il a parlé, étaient mauvaises, et qu'elles étaient justement punies, pourraient-ils croire, étant coupables des mêmes forfaits, qu'il leur fût possible d'en éviter la punition ?
Supposeraient-ils que le jugement de Dieu n'est point égal pour tous les hommes qui agissent de la même manière, quels que soient leur nom ou leur condition ?

Il est aisé dans certaines occasions de discerner le mal dans la conduite des autres, mais souvent l'amour-propre aveugle les hommes assez pour empêcher qu'ils ne s'appliquent à eux-mêmes, le jugement qui le présente à eux si facilement, lorsqu'il s'agit d'autrui ; les Juifs surtout étaient dans ce cas. Ils agissaient en opposition à la lumière qui leur avait été donnée, ils étaient ingrats et rebelles, et croyaient cependant pouvoir échapper à la punition, tandis qu'ils s'apercevaient facilement que les païens étaient profanes, abominables, et indignes des faveurs divines. Ce n'était point dans leur jugement qu'il y avait erreur, car s'ils en avaient porté un autre, ils auraient été contre l'entière teneur de leur loi, contre les principes qu'elle cherchait à leur inculquer dans tant d'endroits et avec tant de force ; leur faute consistait en ce qu'ils ne s'apercevaient pas qu'ils fussent aussi sous la même condamnation et en ce qu'ils continuaient, malgré des ordres aussi clairs, à se rendre coupables des péchés qu'ils avaient condamnés.

Tout homme dans le monde, en tout temps et en tout pays, quelle que soit sa profession religieuse, quelque nom qu'il prenne, est dans
son état naturel, substantiellement coupable, si ce n'est pas formellement, des choses qui ont été énumérées dans le chapitre précédent. Il ne se prosterne pas devant une idole, mais il est impie, il n'adore pas Dieu en esprit et en vérité ; il a de l'inimitié contre Dieu. (Rom, VIII. 7) Les choses qui sont de l'esprit de Dieu, lui sont une folie, ( I. Cor. II. 14) et quoiqu'il puisse tenter de le cacher à la vue des autres et même à la sienne propre, il est lui-même l'idole élevée dans son cœur. Il peut dans sa conduite extérieure être à l'abri d'être accusé des mêmes crimes grossiers et des mêmes formes d'iniquité dont les païens étaient coupables : mais il a dans son cœur la semence de tous ces vices, qui sont prêts à se montrer, si l'occasion leur en est offerte, aussitôt que les obstacles extérieurs qui les contiennent, pourront être éloignés ; enfin il est en même temps et d'une manière directe, Injuste, en offensant la loi de Dieu, qu'il viole journellement, et en manquant à chaque moment à l'exécution des ordres qu'elle contient.

Ta dureté et ton cœur qui est sans repentance. Ce sont les termes dont l'écriture se sert envers tous ceux qui ne sont point convertis. Partout les Prophètes adressent ce langage au peuple d'Israël ; « ils ont rendu leur cœur dur comme le diamant pour ne point écouter la loi, » (Zach. VII. 12) et l'éloignement où étaient les Gentils de la vie de Dieu, qui venait de leur ignorance, était causé par l'endurcissement de leur cœur. (Eph. IV. 18) « Le cœur de l'homme est trompeur et désespérément malin, par-dessus toutes choses. » (Jér. XVII. 9)

Dans le
4e verset de ce chapitre, l'Apôtre a parlé de la bonté, de la patience et de la longue attente de Dieu ; dans le 5e, il parle de sa colère ; ainsi l'homme est appelé à la fois à considérer la bonté et la sévérité de Dieu. (Rom. XI. 22) Ces deux motifs d'amour et de crainte, doivent l'avertir de fuir la colère à venir. (Matt. III. 7)

Dieu est représenté dans l'écriture comme plein de bonté, de patience et de longue attente, dont l'exercice cependant est toujours d'accord avec sa sainteté, sa justice et sa vérité « Comme donc, l'Éternel passait devant lui, il cria : l'Éternel, l'Éternel, le Dieu Fort, pitoyable, miséricordieux, tardif à la colère, abondant en gratuité et en vérité. Gardant la gratuité jusqu'en mille générations, ôtant l'iniquité, le crime et le péché, qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération. (
Exod. XXXIV. 6-7) Mais toi, Seigneur, tu es le Dieu Fort, pitoyable, miséricordieux, tardif à la colère, et abondant en bonté et en vérité. » (Ps. LXXXVI. 15)
La bonté de Dieu envers tous paraît dans la création et dans sa Providence. « L'Éternel est bon envers tous, et ses compassions sont au-dessus de toutes ses œuvres. » (
Ps. CXLV. 9) Mais elle est surtout déployée dans les faveurs qu'il accorde à son peuple et dans sa patience envers lui. « O que tes biens sont grands que tu as réservés pour ceux qui te craignent, et que tu as faits, en la présence des fils des hommes, à ceux qui se retirent vers toi ! (Ps. XXXI. 20) Savourez et voyez que l'Éternel est, bon. O que bienheureux est l'homme qui se confie en lui ! (Ps. XXXIV. 9), Que les hommes célèbrent envers l'Éternel sa bonté et ses merveilles envers les fils des hommes. (Ps. CVII. 8) Combien sera grande sa bonté et sa beauté ! (Zach. IX. 17) La gratuité du Dieu Fort dure tous les jours. » (Ps. LII. 3)

La patience de Dieu et sa longue attente donnent aux pécheurs le temps et l'occasion de la repentance ; en leur découvrant sa miséricorde, elles leur fournissent des motifs d'encouragement, et sans la dépravation des hommes, les invitations de l'évangile les conduiraient tous à la réconciliation avec Dieu. Mais si les hommes en présumant trop de sa bonté, continuent à rejeter l'évangile et à désobéir à ses commandements, leur condamnation sera d'autant plus sévère. Ils trouveront, comme l'Apôtre le dit des Juifs, qu'ils ont accumulé pour eux-mêmes des trésors de colère qui feront amassés pour le jour de la colère et de la récompense finale, C'est alors que Dieu manifestera la justice parfaite de ses décisions, devant le monde entier.

Entasser la colère pour le jour de la colère, lorsque la dispensation de miséricorde aura pris fin, est une considération qui doit remplir de terreur. Cependant c'est à cela que sont employées toutes les actions que font dans ce monde, ceux qui refusent d'écouter Dieu dans son évangile ; dans ce jour terrible, il y en aura beaucoup qui diront « aux montagnes et aux rochers, tombez sur nous et cachez-nous de devant la face de celui qui est assis sur le trône, et de devant la colère de l'Agneau. Car tout œil le verra et ceux même qui l'ont percé, et toutes les tribus de la terre se lamenteront devant lui. ». (
Apoc. VI. 16. I. 7)
Le jour du jugement est appelé ici le jour de la révélation du juste jugement de Dieu. Dieu n'aura point pour but ou pour dessein dans ce jugement, de connaître ce qu'ont fait les hommes, pour savoir quelle est la punition, ou quelle est la récompense qui doit être donnée à chacun, ce qui est le but des jugements humains, mais de manifester ce que sont les hommes, tant au reste du monde, qu'à leurs propres consciences, afin d'effectuer la séparation, et d'établir la différence qui doivent avoir lieu dans la rétribution éternelle qui doit suivre, et dans laquelle Dieu « rendra à chacun selon ses œuvres. »

Les écritures déclarent que les hommes ne sont point choisis, (
Rom. XI. 6) ne sont point justifiés, (Rom. IV. 2. 5) ne sont point sauvés (Ephes. II. 9. Tit. III. 5) par leurs œuvres ; (2) qu'ils ne sont point non plus sauvés selon leurs œuvres, (II. Tim. 1. 9) mais elle enseigne uniformément qu'ils feront jugés selon leurs œuvres (3) (Job. XXXIV. 11. Ps. LXII. 12. Prov XXIV. 12. Esa. III. 10. 11. Jer. XXVII. 10. XXXII. 19. Ezech. XVIII. 30. Math. XVI. 27. XXV. 34-45. II. Cor. V. 10. Gal. VI. 7. 8. Apoc. II. 23. XX. 12. XXII. 12)
Les œuvres des hommes manifestent ce qu'ils sont, elles seront donc considérées dans le jugement comme un témoignage de leur état et de leur caractère. « Cueille-t-on le raisin sur des épines ou les figues sur des chardons, vous les connaîtrez à leurs fruits ; ainsi tout bon arbre fait de bons fruits, mais le mauvais arbre fait de mauvais fruits ; le bon arbre ne peut point faire de mauvais fruits, ni le mauvais arbres faire de bons fruits. 
» (Math. VII. 16.18) Si un homme est bon, il fera le bien, s'il est méchant il fera le mal. « L'homme de bien tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur ; et l'homme méchant tire de mauvaises choses du mauvais trésor de son cœur. (Luc VI. 45) C'est des méchants que vient la méchanceté, (1. Sam. XXIV. 14) Qui est-ce qui tirera le pur de l'impur ? Personne. » (Job. XIV. 4)

Les bonnes œuvres ne rendent pas un homme bon, mais elles prouvent qu'il l'est ; il ne l'est pas pour les avoir faites, mais il fait de bonnes œuvres parce qu'il est bon. En effet avant qu'il les fasse, il faut qu'il ait été rendu bon lui-même, il faut qu'il soit régénéré ;
car ce qui est né de la. chair, est chair ; c'est-à-dire, est corrompu et mauvais, et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. Il faut donc qu'un homme soit créé de nouveau dans le Christ Jésus, que son cœur soit nettoyé et purifié, que la loi de Dieu soit écrite en lui, avant qu'il puisse rendre obéissance à la loi ; car ce n'est point obéissance que tout ce qu'il fait et qui ne procède pas de l'amour pour Dieu.
Toutes les œuvres réellement bonnes sont les fruits de l'esprit de Dieu. (
Gal. V. 22) Ce sont les seules qui soient appelées bonnes dans l'écriture et toutes les autres qui ne procèdent pas d'un cœur pur et dont le motif n'est pas l'amour de Dieu, sont des œuvres mortes. (Héb. IX. 14) Pour constituer une bonne œuvre, le motif et la fin doivent être bons comme l'acte lui-même.

C'est en étant unis à Christ par la foi, que les chrétiens « 
fructifient à Dieu. (Rom. VII 4) Le sarment ne peut point porter de lui-même de fruit, s'il ne demeure attaché au cep. (Jean XV. 4) Ils sont remplis des fruits de justice qui sont par Jésus-Christ à la gloire et à la louange de Dieu (Phil. I. 11) » De telles œuvres provenant de l'union avec Christ seront connues au jour du jugement. « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; J'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; etc. En tant que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, vous me l'avez fait à Moi-même, » (Math. XXV. 35. et suiv.)
Ainsi l'amour que l'on manifeste par des actes d'affection envers les croyants, qui sont les seuls que Jésus reconnaisse pour ses frères, cet amour procédant de celui que l'on a pour Christ et qui provient de la croyance de l'évangile, cet amour sera le signe, le caractère qui au dernier jour, prouvera l'union avec Christ, et par conséquent la justification par sa justice. « En ce que nous aimons nos frères, nous savons que, nous sommes transférés de la mort à la vie. » (
I. Jean III. 14)
D'un autre côté, ceux qui seront condamnés seront reconnus à ce qu'ils n'aiment point Christ ; ce qui prouvera qu'ils n'avaient point d'union avec lui, et par conséquent nulle bonne œuvre ne leur sera attribuée. Car tous les hommes, toutes les actions des hommes, étant coupables et pollués, aucune de leurs œuvres ne s'élevant à la conformité avec la parfaite loi de Dieu ; ils ne peuvent être agréables à Dieu qu'en son Fils, et ne peuvent lui être présentés que lavés dans son sang.
Ce que Jésus dit aux Juifs est également vrai de tous les hommes non-convertis. « Je connais bien que vous n'avez point l'amour de Dieu en vous. » (
Jean V. 42) C'est pour cela que les méchants seront condamnés, non pas d'après l'idée que le monde, en général, se forme du jugement, parce que leurs mauvaises actions l'emportent sur les bonnes, mais parce qu'ils n'ont pas une seule action qui soit agréable à Dieu, qui soit reconnue avoir été faite dans la vue de lui obéir, puisqu'alors ils auraient obtenu une récompense : « Car quiconque aura donné à boire, seulement un verre d'eau froide à l'un de ces petits en qualité de disciple, je vous dis en vérité, qu'il ne perdra point sa récompense » (Matth. X. 42)
Il y a des apparences de mal et de bien dans ce monde, soit dans la conduite du peuple de Dieu, soit dans celle du peuple du monde, qui peuvent égarer, sur leur caractère, ceux qui ne connaissent point les écritures. Les
enfants de la lumière choisissent Dieu pour leur unique bien, mais ne peuvent jamais parvenir à une conformité parfaite avec sa volonté et sa sainte nature ; ils ont souvent des raisons pour se trouver profondément humiliés ; ils prennent bien plaisir à la loi de Dieu quant à l'homme intérieur ; (Rom. III. 22) mais, ils ne peuvent atteindre le moyen de l'accomplir.

D'un autre côté,
les enfants de ce siècle choisissent différentes fins, qui dans un sens particulier, peuvent être plus ou moins dignes d'être recherchées, mais, comme ce n'est point Dieu qu'ils prennent pour leur but et leur part finale, leur vertu est essentiellement imparfaite : leur sagesse est incomplète, et c'est ainsi qu'ils sont morts dans le péché et dans l'erreur de leurs voies. (4)

On peut se proposer différentes fins qui méritent le titre de convenables, en prenant ce mot pour désigner la convenance dans un sens subordonné ; on peut employer divers moyens louables ; mais ces fins et ces moyens quoique d'accord et combinés habilement, n'élèvent point ceux qui s'en occupent au-dessus de l'accusation d'être essentiellement vicieux, et cela vient du défaut d'une fin dernière et
principale, qui soit essentiellement convenable et à laquelle toutes les autres soient subordonnées. Un homme qui n'a point la connaissance et l'amour de Dieu qui est le grand bien et qui doit être le but absolu de tout agent moral, ne peut soutenir qu'il soit essentiellement vertueux parce qu'il est, dans un sens limité, bon père, bon maître, bon voisin ou bon patriote, parce qu'il a évité plusieurs vices, encouragé plusieurs desseins vertueux.

La vraie vertu n'est bornée à aucun cercle d'êtres créés et ne peut avoir pour objet rien moins que l'infini, même dans l'accomplissement des devoirs ordinaires. L'amour vrai d'un Dieu infiniment glorieux soumet, règle et se subordonne toute autre affection, et est seul, absolu et sans réserve. (
Luc XVI. 26. Deu. XIII, 6. 9. XXXIII. 8. 9) Ainsi celui qui connaît et aime Dieu, est essentiellement vertueux malgré les défauts, et celui qui ne le connaît et ne l'aime point, est essentiellement vicieux quelques excellentes qualités qu'il paraisse posséder. L'amour est l'accomplissement de la loi, il est une partie essentielle de toute sainteté et de toute vertu. Ainsi le défaut d'amour pour Dieu est une violation complète de la loi, rend un homme essentiellement vicieux, et fait que toutes ses œuvres morales ont la nature du vice. Beaucoup de ces actes, par l'ignorance où l'on est de la spiritualité et de l'extension de la loi de Dieu, de la condition tombée de l'homme, paraissent à ceux qui les font, des actions bonnes et dignes de récompense.

Mais au dernier jour, « le jugement fera mis à l'équerre et la justice au niveau ; et la grêle détruira la retraite du mensonge, et les eaux inonderont le lieu où l'on se retirait. 
» (Esa. XXVIII. 17) Ceux qui auront été établis sur le fondement fait en Sion, seront sauvés, et dans ce jour suprême éprouveront que les gracieuses promesses qu'on leur a faites, sont accomplies dans toute leur étendue. « Ce personnage (le Messie) sera comme le lieu auquel on se retire à couvert du vent, et comme un asile contre la tempête. (Esa. XXXII. 2) Et l'oeuvre de la foi, le travail de la charité, » ( I. Thes. I. 3) qu'il les aura rendus capables d'accomplir ces actions seront produites au grand jour comme une preuve qu'ils sont conformes à l'image de son Fils, selon la prédestination de Dieu, (Rom. VIII. 28) et par conséquent ils seront acquittés de toute charge portée contre eux. Car « qui intentera accusation contre les élus de Dieu, ». pour lesquels le royaume a été préparé dès la fondation du monde, et si « Dieu est celui qui justifie, qui sera celui qui condamnera. » (Rom. VIII. 32. 33)
Dans ce monde ils sont comme un signe et un miracle, (
Esa. VIII. 18) on les contredit partout ; (Act. XXVIII. 22) mais alors Jésus les reconnaîtra devant les hommes et les anges assemblés, leur disant, « me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés. » (Heb. II. 13)

Tandis donc que l'écriture attribue constamment la justification devant Dieu à la foi, sans les œuvres, elle dit partout que le jugement sera rendu selon les œuvres, sans faire mention de la foi.
Dans la justification par la foi, Christ est considéré comme notre propitiation et notre avocat : au dernier jour il sera notre juge. La fin de Dieu dans la justification est la gloire de sa grâce, mais dans le dernier jugement c'est la gloire de sa justice rémunératrice ; la peinture tracée du jugement dernier dans l'évangile, (
Mat. VII. et XXV) fait connaître que dans ce jour, ceux qui ont fait profession d'avoir la foi en Jésus-Christ seront examinés pour savoir si elle a été réelle ; que cet examen sera fait d'après les fruits et les effets de cette foi, suivant les occasions que chacun aura eues, et que c'est ainsi que peut-être établie la déclaration de l'état de chaque homme, faite devant tous.

La foi est opérante par la charité,
(Gal. V. 6) et la charité sera regardée comme la pierre de touche pour examiner la réalité de la foi.
Ainsi les bonnes œuvres ne constituent pas une partie des titres de l'homme à la vie éternelle, qui est le libre don de Dieu par Jésus-Christ Notre Seigneur. (
Rom. VI. 23) Mais attendu qu'elles sont des effets bienheureux qui proviennent de la grâce de Dieu, elles seront reconnues comme une démonstration de ce titre et prises, à ce qu'il paraît, comme la mesure des récompenses. « Ceux qui meurent au Seigneur se reposent de leurs travaux, et leurs œuvres les suivent. » (Apoc. XIV. 13)

L'amour de Dieu en Christ, est le grand mobile de l'obéissance prescrite par les écritures. Cependant les motifs pris du bien-être des hommes eux-mêmes, quoique subordonnés à celui-là, ne sont point oubliés, mais sont mis à la place qui leur convient pour animer les croyants dans leurs travaux et exciter leur espoir.
Ils sont exhortés à s'amasser des trésors dans le ciel ; (
Matt. VI. 20) à se faire des amis des richesses iniques ; (Luc. XVI. 9) à amasser pour l'avenir un bon trésor, (I.Tim. VI. 19) (5) parce que « celui qui sème chichement recueillera aussi chichement, mais celui qui sème libéralement recueillera aussi libéralement, (II. Cor. IX. 6) et que chacun recevra sa récompense selon son travail. » (l. Cor. III. 8)

Tout ce que les hommes font pour le service de Dieu procède de sa grâce qui opère en eux, (
II. Cor. VIII. 1) et de la mesure de foi qui leur a été départie. (Rom. XII. 3) Sans elles, ils ne peuvent produire aucune bonne œuvre, et ils ne peuvent jamais en faire plus que ce qui provient d'elles : il a plu à Dieu de récompenser de cette manière les effets de sa propre grâce, et quand la couronne sera placée sur la tête des chrétiens « ils la jetteront aux pieds de celui qui est vivant au siècle des siècles, en disant, Seigneur, tu es digne de recevoir gloire, honneur et puissance. » (Apoc. IV. 10) Toute la gloire du salut, du commencement jusqu'à la fin, dans toutes ses parties et dans tous ses degrés, est attribuée à Dieu, et l'homme ne peut en tirer aucun sujet de se glorifier. Une misérable créature tombée aurait-elle de quoi se glorifier d'avoir été rétablie par Dieu ? « La cognée se glorifiera-t-elle contre celui qui en coupe ou la scie, se magnifiera-t-elle contre celui qui la remue. » (Esa. X. 15)

Dieu en récompensant ainsi son peuple à leur résurrection, (
Luc. XIV. 14) satisfait à la fois, suivant l'économie de la nouvelle alliance, à sa divine justice, à sa fidélité aussi bien qu'à sa grâce ; « car Dieu n'est pas injuste, pour oublier leur œuvre et le travail de la charité qu'ils ont témoignée pour son nom. » (Heb. VI. 10) Il n'est pas infidèle à ses promesses quand il les récompense.

Dans l'heureuse liaison de ses bénédictions avec leur obéissance, Dieu montre non-seulement son amour pour son Fils et pour eux, mais encore combien la sainteté et la vertu lui plaisent ; ainsi dans tout le système du salut, la grâce règne en suivant les voies de la justice.
Et tandis que d'un côté, il y aura différents degrés de gloire, et que les fidèles recevront chacun sa récompense selon son travail, de l'autre, différents degrés de punition seront infligés aux pécheurs, suivant les différents degrés de méchanceté.
Les uns seront traités moins rigoureusement que les autres au jour du jugement ; (
Matt. XI. 22. 24) il y en aura qui recevront une plus grande condamnation. (Matt. XXIII. 14) (On voit que ces expressions ne favorisent pas le système de ceux qui, contre ces déclarations positives de l'écriture, prétendent que la mort seconde sera un anéantissement des âmes des condamnés.) Ainsi ceux qui seront sauvés, seront pleinement convaincus qu'ils ne doivent leur salut qu'à la grâce ; les méchants voyant leurs péchés dans leur punition, reconnaîtront l'équité et la convenance de l'action divine, qui rend à chacun selon ses œuvres. « Dites au juste que bien lui sera, car ils mangeront le fruit de leurs œuvres ; malheur au méchant dans le mal, car la rétribution de ses mains lui fera faite. » (Esa. III. 10. 11)
« Bienheureux sont ceux qui font ses commandements, afin qu'ils aient droit à l'arbre de vie et qu'ils entrent par les portes de la cité. » (
Apoc. XXII. 14) Ceux qui font les commandements de Dieu délivrés aux pécheurs dans l'évangile, en rendant l'obéissance de la foi à la quelle ils ont été amenés par la prédication de Jésus-Christ, ceux-là seront bénis et ils ont un droit provenant de la grâce, à toutes les bénédictions du salut - par Christ et à l'admission dans le ciel. C'est ainsi que nous voyons à la fin des Saintes Écritures, que les hommes en donnant la preuve qu'ils ont leur part dans la médiation de Christ, sont admis aux fruits de l'arbre de vie, comme nous voyons dès leur commencement, qu'ils en ont été exclus par la transgression de la loi de Dieu. « À tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être faits enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom. » (Jean I. 12)

7-11. Savoir la vie éternelle à ceux qui persévérant à bien faire, cherchent la gloire, l'honneur et l'immortalité. Mais il y aura de l'indignation et de la colère contre ceux qui sont contentieux, et qui se rebellent contre la vérité et obéissent à l'injustice. Il y aura tribulation et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal, du Juif premièrement, puis aussi du Grec. Mais gloire, honneur et paix à chacun qui fait le bien ; au Juif premièrement, puis aussi au Grec, parce que Dieu, na point d'égard à l'apparence des personnes.

Dans ces versets l'Apôtre trace les deux routes opposées ; celle qui mène au bonheur, celle qui conduit à la misère. Ceux qui, persévérant à bien faire, cherchent l'honneur et l'immortalité, recevront de Dieu la vie éternelle ; ou, comme il est dit au onzième verset, la gloire, l'honneur et la paix seront données à tous ceux qui font le bien, soit Juifs, soit Gentils.

La teneur entière du discours de l'Apôtre, prouve clairement qu'il ne veut point dire ici que l'homme puisse nullement être agréable à Dieu, ni à cause de son obéissance à la loi, ni à raison de quelque mérite qu'il ait contracté par ses œuvres ; mais seulement dans la voie qui a été marquée, en recevant la justice que Dieu a révélée, et en lui rendant l'obéissance qui découle de la foi.

Dans le
seizième verset du chapitre premier, l'Apôtre est parti de ce point que l'évangile est la puissance de Dieu en salut, au Juif premièrement, et puis aussi au Grec, (expression pareille à celle dont il se sert ici ) et ayant prouvé que tous les hommes sont sous la coulpe du péché, il conclut en déclarant qu'ils ne peuvent être justifiés que par la foi seulement.
Supposer après cela que le sens de ces derniers versets soit que les hommes puissent être justifiés par les œuvres imparfaites qu'ils peuvent accomplir, ou qu'ils puissent être sauvés dans une autre voie que l'obéissance de la foi, ce serait non-seulement donner à ce passage un sens qui se trouverait en opposition directe avec l'évangile, mais encore mettre l'Apôtre en contradiction avec lui-même de la manière la plus palpable.

D'ailleurs ces versets sont liés avec l'invitation à la repentance qui est contenue dans le quatrième, et cette repentance vient seulement de l'évangile et n'a nul rapport avec la justification par la loi qui demanderait qu'on lui rendit une obéissance entière et complète. Il est encore parlé de la même manière dans le
29e verset, de la circoncision du cœur, renouvellement qui ne peut avoir lieu que par l'opération de l'esprit de Dieu, (Jean III. 6) promis par l'évangile et reçu par la foi. (Gal. III. 14) Rien n'est plus évident que ceci, savoir que le pêcheur ne peut rien faire de bien jusqu'à ce qu'il ait obtenu miséricorde et qu'il soit renouvelé dans l'esprit de son entendement, « car II nous a sauvés, non par des œuvres de justice que nous eussions faites, mais suivant la miséricorde, par l'ablution de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit. » (Tite III. 5) Il est également clair d'ailleurs que la gloire, l'honneur, l'immortalité et la paix avec Dieu, ne peuvent être connues que par l'évangile qui a mis en lumière la vie et l'immortalité. ( II. Tim. I. 10) On doit observer aussi que les termes bonnes œuvres ou bien faire ne sont nulle part employés, dans le Nouveau Testament, pour signifier une vertu morale pratiquée par ceux qui ne croient pas l'évangile ou aucune œuvre autre que celles qui sont les fruits du Saint-Esprit.
Le seul passage qui paraisse faire une exception est le
v. 3, chap. XIII de l'épître aux Romains, et là ces mots signifient des œuvres bonnes devant Dieu principalement, quoique ce ne soit pas peut-être exclusivement.

Nous devons remarquer encore que l'Apôtre, dans ces versets, met en opposition ces deux choses, continuer à bien faire et ne point obéir à la vérité, ce qui montre que le
bien faire dont il parle, dérive de l'obéissance à la vérité ; dans le premier chapitre, il avait accusé les Gentils de retenir injustement captive la vérité qu'ils connaissaient ou qu'ils pouvaient connaître concernant Dieu. Mais ici il parle des Juifs auxquels la vérité de Dieu avait été révélée, non-seulement dans les œuvres de la création relativement à son pouvoir éternel et à sa divinité, mais encore et plus particulièrement dans le plan de la rédemption qui était la voie par laquelle les pécheurs lui seraient agréables, révélation, qui si souvent est appelée la vérité par excellence, et qui se réunit toute entière dans le Messie. Car la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. (Jean l. 17) Christ déclare que lui-même est la vérité, (Jean XIV. 6) et il appelle sa parole la vérité. « Si vous persistez dans ma parole, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres ; (Jean VIII. 31. 32) je suis venu au monde afin de rendre témoignage à la vérité. » (Jean XVIII. 37)

Lorsqu'il prie pour ses disciples, il dit : « sanctifie-les par ta vérité, ta parole est la vérité. » (
Jean XVII. 17) Le mot vérité est souvent employé par les apôtres pour désigner l'évangile. « Ayant purifié vos âmes en obéissance de la vérité. » (I Pier, l. 22) Jean l'emploie souvent dans le même sens dans ses épîtres.

Paul parle fréquemment de
la vérité, indiquant par-là la doctrine du salut. (Gal. III. 1. Col. I. 5) Il blâme les églises de la Galatie de ce qu'elles n'obéissent point à la vérité, c'est-à-dire, à l'évangile qui leur avait été prêché. Il parle aux Thessaloniciens de ceux qui périssent, parce qu'ils n'ont point reçu l'amour de la vérité, par lequel ils pourraient être sauvés et leur déclare bientôt après que Dieu « a envoyé à ceux qui périssent une erreur efficace, de sorte qu'ils croiront au mensonge, afin que tous ceux-là, soient jugés qui n'ont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'iniquité ; ( II. Thes. II. 10-14) » en même temps qu'il assure ces fidèles que l'Éternel les a élus dès le commencement, pour le salut, par la sanctification de l'esprit et la croyance de La vérité. Tous ces passages équivalent à ce qu'il dit ici en parlant de ceux qui ne croient pas ou qui n'obéissent pas à la vérité, mais qui obéissent à l'injustice.

L'Apôtre ayant donc déclaré que chacun, au dernier jour, serait jugé selon ses oeuvres, et parlant des Juifs à qui avait été faite la révélation de la gloire de l'honneur, de l'immortalité, aussi bien que celle de la punition future, indique dans les versets dont nous nous occupons, la voie que les écritures prescrivent pour parvenir à la vie éternelle, aussi bien que celle qui conduit à la destruction.
Il parle d'un côté de ceux qui persévérant à faire le bien, font effort pour entrer par la porte étroite ; (
Luc XIII. 24) font effort, non pas toutefois comme les Juifs : ceux-ci loin de se soumettre à la justice de Dieu, tâchaient d'établir la leur, et de parvenir à la loi de justice, non par la foi, mais comme par les œuvres de la loi ; (Rom. IX. 32) tandis que ceux dont parle ici Paul, « s'étudient pour entrer dans ce repos, (Héb. IV. 11) en poursuivant constamment la course qui leur est proposée, portant les yeux sur Jésus, (Héb. XII. 1. 2) et imitant ceux qui par la foi et la patience héritent de ce qui leur a été promis. » (Héb. VI. 12) Ils considèrent « l'espérance des biens réservés dans les cieux, dont ils ont eu ci-devant connaissance par la parole de la vérité, par l'évangile. » (Col. I. 5) C'est cette voie sur laquelle Paul a dit que lui-même courait. (Phil. III. 14)
De l'autre côté, il parle de ceux qui font contentieux et qui disputent contre la manière que Dieu emploie pour sauver les pécheurs et contre la dispensation gratuite de ses faveurs imméritées. Ceux-là n'obéissent pas à la vérité, mais ils obéissent à l'injustice ; à ceux-là Dieu rendra de l'indignation, de la colère, de la tribulation et de l'angoisse. L'indignation et la colère de ce Dieu, juste gouverneur de l'univers, est révélée des cieux contre toute injustice, et il fera tomber la tribulation et l'angoisse, sur tout homme, sans exception, Juif ou Gentil, qui sera trouvé dans son péché, « lorsque le Seigneur Jésus sera révélé du ciel avec les anges de sa puissance, avec des flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et contre ceux qui n'obéissent pas à l'évangile ; 
» (II. Thes. I. 7. 8) tandis que les bénédictions de gloire dans le plus haut degré d'exaltation, de l'honneur dans l'approbation de Dieu, de la paix et de la joie en lui, seront accordées tant aux Juifs qu'aux Gentils, qui auront fait ce qui est bien devant lui.

La condamnation la plus sévère devait être infligée au Juif non converti, parce qu'il avait eu des privilèges supérieurs, quoique cependant le Gentil désobéissant ne fût pas exempt de punition ; et d'un autre côté, la déclaration de miséricorde que contient l'évangile, avait été annoncée aux Juifs avant de l'être aux Gentils, quoique ceux-ci n'en fussent pas exclus, parce que Dieu n'a point égard à l'apparence des personnes.

Tous les hommes, tant juifs que païens, seront traités également au jour du jugement de Dieu.
Ils sont tous l'ouvrage de ses mains. (Job. XXXIV. 19) La nation des Juifs jouissait, il est vrai, de plus grands avantages, mais c'était pour le bien du monde que le culte du vrai Dieu était conservé dans son sein, et que l'Éternel y préparait les voies à la venue du Messie, sans la médiation duquel l'humanité entière restait sous la condamnation et périssait indistinctement, tandis que sous le rapport de leur dépravation naturelle, et de l'utilité dont était pour eux la voie de justification par la foi, les Juifs étaient dans la même situation que les Gentils.
C'est ce que l'Apôtre veut leur prouver. Il veut leur montrer surtout qu'ils ne pouvaient pas se fier à l'avantage qu'ils avaient de descendre d'Abraham, ou à leur obéissance à la loi, qu'à l'un et à l'autre égard, ils étaient également punissables pour leurs péchés et qu'ils n'avaient d'autre moyen de plaire à Dieu que celui qui était préparé pour le reste des hommes.
Dans son caractère de juge, Dieu ne montrera de partialité ni pour l'un ni pour l'autre, mais rendra à chacun selon ses œuvres.

11-16. Car tous ceux qui auront péché sans la Loi, périront aussi sans la Loi, et tous ceux qui auront péché en la Loi, seront jugés par la Loi ; (parce que ce ne sont pas ceux qui écoutent la Loi, qui sont justifiés, mais ce sont ceux qui observent la Loi qui seront justifiés. Or quand les Gentils qui n'ont point la Loi font naturellement les choses qui sont de la Loi, n'ayant point la Loi, ils sont Loi à eux-mêmes. Et ils montrent par là que l'oeuvre de la Loi est écrite dans leurs cœurs ; leur conscience leur rendant témoignage, et leurs pensées s'accusant entre elles ou s'excusant) au jour que Dieu jugera les secrets des hommes par Jésus-Christ, selon mon Évangile.

L'Apôtre éclaircit ici l'assertion qu'il a énoncée que devant Dieu il n'y avait pas d'acception de personnes et que les pécheurs tant Juifs que Gentils, seraient jugés selon leurs œuvres. Les
versets 13, 14 et 15 font une parenthèse destinée à expliquer le sujet.
Dans les versets
12 et 16, qui doivent être lus de suite, Paul nous apprend que dans le jour auquel, suivant l'évangile qu'il avait prêché, Dieu doit juger les secrets des hommes par Jésus-Christ, (Act. XVII. 31) de même que ceux qui ont péché sans la loi, c'est-à-dire, sans avoir de révélation, soit la patriarcale, soit la juive, soit la chrétienne, périront sans être jugés par cette loi, ainsi ceux qui ont péché sous l'autorité de la loi révélée seront condamnés par cette loi. Toute puissance étant donnée à Jésus-Christ (Matt. XXVIII 18) comme chef du royaume de la médiation, il jugera les secrets des hommes au dernier jour ; il prendra connaissance non-seulement de leurs actions publiques et cachées, mais encore de leurs secrets motifs, de sorte que l'état réel des hommes lui sera pleinement découvert.

Dans la parenthèse comprise aux
versets 13, 14, 15, l'Apôtre établit la justice de ce jugement, tant relativement aux Juifs, que relativement aux Gentils.
Les premiers affirmaient avec obstination que pour être justifiés devant Dieu, il suffisait de lire et d'entendre la loi, et de donner en même temps quelque attention aux cérémonies légales. C'est à ce préjugé profondément enraciné dans leurs esprit, qu'il répond dans le
verset 13. leur déclarant qu'il ne suffisait pas pour la justification, d'entendre la lecture de leur loi, mais qu'il fallait l'accomplir.
Accomplir la loi, c'est lui rendre une parfaite obéissance : les Juifs pouvaient dès-lors se convaincre par leur loi elle-même, (
Deut. XXVII. 26) qu'elle ne suffisait pas à leur justification ; car tous ceux qui font des œuvres de la loi (qui s'attachent à l'obéissance à la loi pour obtenir leur justification) sont sous la malédiction, car il est écrit maudit soit quiconque ne persévère pas dans toutes les choses écrites au livre de la loi, pour les faire. Or que par la loi personne ne soit justifié devant Dieu, cela paraît par ce qui est dit que le juste vivra de la foi. (Gal. III. 10. 11) (6)

Nous trouvons, dans les versets 14 et 15, la réponse a l'autre objection, qui était dirigée contre la condamnation des Gentils qui n'avaient point de loi écrite. Ils n'en avaient point en effet de telle, mais ils n'étaient pas pour cela sans loi. Ils faisaient voir clairement que la distinction entre le juste et l'injuste était écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendait témoignage ; ils le montraient encore par les raisonnements (
7) qu'ils faisaient entr'eux, soit en s'accusant l'un l'autre de mauvaises actions, soit en se défendant contre de telles accusations; ils n'étaient donc pas sans loi, puisque le jugement de leur conscience les accusait de l'avoir violée.
La loi de Dieu était écrite originairement dans le cœur d'Adam qui était fait à l'image de l'Éternel, et quoique depuis qu'il l'eut transgressée et qu'il eut perdu cette ressemblance, cette loi se fût effacée en grande partie, quoique les connaissances que donne la conscience aux hommes qui ne font point éclairés par les lumières de la révélation, soient seulement partielles ; les restes que leurs cœurs conservent encore de l'œuvre de la loi sont suffisants pour condamner justement tout homme puisque tout homme connaît bien qu'il n'a pas fait tout ce que dicte sa conscience, et qu'ainsi, d'après son propre jugement, il se condamne lui-même.

Nous voyons par ce passage qu'il n'y avait plus dans le cœur de l'homme que des restes de la connaissance de la loi, suffisants toutefois pour le condamner. Dans la promesse de la nouvelle alliance, (
Héb. VIII. 10) Dieu déclare qu'il écrira sa loi dans le cœur de son peuple. Cependant dans le passage qui nous occupe, l'Apôtre ne dit pas que la loi fût écrite dans le cœur des hommes, mais l'oeuvre de la loi.
Il semble par la différence de ces deux expressions, que pendant qu'il y avait dans l'homme un reste du sentiment intérieur qui lui fait discerner le bien du mal, l'approbation ou l'improbation qui en étaient la fuite, n'étaient pas relatives à l'autorité du législateur ou à celle de la loi, mais seulement à la distinction entre les actions confédérées comme justes ou criminelles en elles-mêmes.
L'amour de Dieu et la crainte respectueuse envers lui, qui sont les vrais principes de l'obéissance, avaient disparu de la pensée des hommes, mais la connaissance de son équité et de la justice, et la conscience que les violations de la loi méritaient et attiraient une punition, avaient été conservées.

Les versets ci-dessus, sont souvent cités pour prouver que les hommes peuvent être sauvés par leurs oeuvres sans révélation, et cependant ils prouvent le contraire.
Leur but est de justifier l'équité de Dieu qui en condamnant les hommes pour leurs péchés, les juge d'après la loi de leur propre conscience.
Il est prouvé ici et dans le chapitre précédent, que Dieu
ne demeure jamais sans témoignage. Les œuvres de la création parlent extérieurement à tous les hommes, et l'Apôtre affirme dans ces versets, que le sens moral naturel parle aussi à tous les hommes intérieurement.

Ce spectacle et cette loi réunis, déclarent à la fois l'existence, l'autorité souveraine, la sagesse et la bonté de Dieu, et combien la race humaine lui est comptable de toute sa conduite morale ; les lumières de la conscience, fortes et profondes de leur nature, quoique confuses et indéterminées dans leur application, placent l'homme sous le lien d'une obligation positive parce que l'humanité toute entière reconnaît leur force et la nécessité de se soumettre à leur autorité, lors même qu'elle tâche en vain, de raisonner contre la validité de leurs décisions.
Paul montre et ce que ces lumières peuvent faire, et ce pour quoi elles sont insuffisantes ; il prouve qu'elles ne peuvent être le fondement de la justification et de la consolation, mais du désespoir et de la condamnation. Dans le jour du juste jugement de Dieu, le péché sera puni, quel que soit celui en qui il se trouvera, s'il n'est lavé par le sang de l'expiation, soit dans le Juif, soit dans le Grec.

17-20. Voici, tu portes le nom de Juif, tu te reposes entièrement sur la Loi, et tu te glorifies en Dieu ; Tu connais sa volonté et tu sais discerner ce qui est contraire, étant instruit par la Loi, et tu crois être le conducteur des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le docteur des ignorants, le maître des idiots, ayant le modèle de la connaissance et de la vérité dans la Loi.

L'Apôtre assure ici les Juifs, dont il parle clairement en les nommant, que tous leurs avantages extérieurs et toutes les choses dont ils
se glorifiaient ne les sauveraient pas. Ils portaient le nom de Juifs, (8) C'était un nom honorable dérivé de celui du patriarche Juda, et qui signifie, confesseur de Jéhovah. Ils se reposaient sur la loi qu'ils avaient reçue, en laquelle ils avaient confiance, connaissant qu'elle venait de Dieu et qu'il n'était pas nécessaire qu'ils allassent ailleurs pour chercher la sagesse. (Deut. XXX. 11. 12) Ils faisaient leur gloire d'adorer le vrai Dieu, tandis que les Gentils servaient leurs vanités mensongères.
Étant instruits par la loi, ils connaissaient sa volonté. Elle leur était pleinement connue et ils pouvaient clairement distinguer le bien du mal. Comme ils possédaient dans cette loi, la forme ou la représentation de la connaissance de la vérité, ils avaient assez de confiance pour se croire capables d'instruire le reste du monde qui, relativement aux choses de Dieu, était plongé dans l'obscurité, dans la stupidité, et qui était ignorant comme le sont les enfants.

21-24. Toi donc qui enseignes les autres, ne t'enseignes-tu point toi-même ? Toi qui prêches qu'on ne doit point dérober, tu dérobes ; Toi qui dis qu'il ne faut point commettre adultère, tu commets adultère ; toi qui as en abomination les idoles, tu commets des sacrilèges ; Toi qui te glorifies en la Loi, tu déshonores Dieu par la transgression de la Loi. Car le nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les Gentils, comme il est écrit.

L'Apôtre a déclaré plus haut les privilèges extérieurs des Juifs, la profession qu'ils faisaient de leur foi et les belles apparences qu'ils présentaient. Ici il accuse leur conduite réelle et leur caractère, et montre ainsi leur inconséquence et leur hypocrisie ; il leur reproche que malgré les avantages dont ils jouissaient, malgré la sévérité avec laquelle ils jugeaient que les Gentils étaient coupables des crimes cités plus haut, ils faisaient les mêmes choses.
Eux, qui se considéraient comme les docteurs des autres, étaient coupables des infractions les plus criantes de leur propre loi, et commettaient les mêmes délits qu'ils enseignaient aux autres à éviter. Ils dérobaient, ils étaient adultères ; leurs prophètes eux-mêmes rendaient témoignage de la vérité de ces inculpations. (
Ezech. XXII. 7-14) Ils étaient coupables de sacrilège, et même ce crime était fréquent parmi eux. (Mal. I. 7. 8.13. III. 8. 14. Agg. II. 14) Ils avaient changé le temple de Dieu, en une caverne de voleurs. (Jér. VII. 11. et Matt. XXI. 13) Ils faisaient leur gloire de leur loi, et en la violant continuellement, ils déshonoraient le Dieu d'Israël, et faisaient que son nom était blasphémé par les Gentils, comme il était écrit dans les saints livres. (Ezech. XXXVI. 20. 22)
Les païens accusaient la religion des Juifs, des crimes que ce peuple commettait, et attribuaient les calamités que ses iniquités attiraient sur lui, à l'impuissance de leur Dieu, qui ne pouvait les protéger. C'est ainsi que ceux qui condamnaient l'impiété et l'injustice des autres peuples, se rendaient coupables des mêmes fautes qu'eux.

25-29. Il est vrai que la Circoncision est profitable, si tu gardes la Loi, mais si tu es transgresseur de la Loi, ta circoncision devient incirconcision. Mais si celui qui est incirconcis garde les ordonnances de la Loi, son incirconcision ne lui sera-t-elle pas réputée circoncision ? Et si celui qui est naturellement incirconcis, accomplit la Loi, ne te jugera-t-il point, toi qui, dans la lettre et dans la circoncision, es transgresseur de la Loi. Car celui-là n'est point Juif qui ne l'est qu'au dehors, et celle-là n'est point la circoncision qui est faite par dehors en la chair, mais celui-là est Juif, qui l'est au dedans, et la circoncision, est celle qui est de coeur en esprit, et non pas dans la lettre, et de celui-là la louange n'est point des hommes, mais de Dieu.

Malgré les violations criantes de la loi, dont l'Apôtre vient de parler, et dont les Juifs qui rejetaient l'évangile étaient coupables, ils se confiaient cependant dans la circoncision. C'était une marque de distinction dont ils jouissaient, comme étant la nation dans laquelle le Messie devait naître et qui leur était utile pour leur rappeler la foi d'Abraham, de qui ils descendaient. Mais cette circoncision et tous les avantages qui lui étaient unis, ne pouvaient produire aucun bon effet en ceux qui violaient la loi, et qui négligeaient cette justice reçue par la foi, dont ce signe était un sceau pour Abraham.
Celui qui cherchait dans la loi sa justification, était obligé de lui obéir en son entier, et dans ce cas, la circoncision l'obligeait à l'accomplir parfaitement. (
Gal. V. 3) Sous ce rapport, au lieu de leur procurer des avantages, elle aggravait encore leur condamnation. (Matt. XI. 21-24. Luc XII. 47. 48)

Pour prouver que la circoncision ne pouvait servir à les faire acquitter dans le jugement de Dieu, l'Apôtre leur assure ici, que si un Gentil incirconcis observait les préceptes de la loi et réglait sa conduite sur elle, il serait regardé comme un véritable serviteur de Dieu, malgré le défaut de circoncision. Ainsi celui qui aurait cru les promesses de Dieu, relatives au Messie, et qui aurait éprouvé intérieurement un changement spirituel, jugerait et condamnerait les Juifs, qui ayant la lettre de la loi et la circoncision, n'auraient pas eu une disposition intérieure à l'obéissance, et qui auraient négligé et violé les préceptes qui leur avaient été donnés.

Les Juifs devaient être convaincus, de ce que dit ici l'Apôtre, que pour être réellement Juif, il ne suffisait pas de l'être par la naissance.
Tous ceux qui sont d'Israël ne sont pourtant pas Israël. (Rom. IX. 6) Celui qui descendait d'Abraham, seulement selon la chair, n'était pas un vrai Juif ; ( Apoc. Il. 9) n'était pas de la race de ce patriarche, dans le sens le plus complet et le plus important, dans le sens spirituel. Considérés sous ce rapport, les Juifs n'étaient pas enfants d'Abraham, mais le père dont ils étaient issus, était le Diable. (Jean VIII. 39-44) La vraie Circoncision n'est pas celle de la chair qui n'était qu'un signe extérieur et non la chose signifiée. Mais, celui-là était un vrai Juif, celui-là était un vrai fils d'Abraham, qui était dans la même disposition intérieure, qui possédait la même foi ; et la vraie circoncision selon le sens spirituel et non suivant la lettre de la loi, est la circoncision du cœur.
L'idée qu'un rite extérieur, quelle que fût sa signification, mettait celui qui en était l'objet, dans une relation de salut avec Dieu, était une erreur dans laquelle les Juifs étaient généralement tombés, et de laquelle tous ceux qui professent le christianisme ne sont point exempts.

Rien de ce qui est fondé sur la loi, ne peut subsister devant Dieu comme titre à la justification, si ce n'est son parfait accomplissement, et comme tous les hommes l'enfreignent, il n'y a que la justice qui est reçue par la foi qui serve au tribunal du Très-haut ; c'est celle qu'Abraham possédait avant d'être circoncis, celle qui est liée avec la circoncision du cœur que Dieu a promise (
Deut. XXX. 6) et qu'il accorde à tous ceux qui appartiennent à la nouvelle alliance, (Ezech. XXXVI. 26. 27) appelée l'esprit, pour la distinguer de l'ancienne qui est appelée la lettre. (II. Cor. III. 6) Ceux qui appartiennent à cette dernière, ont reçu la loi écrite sur des tables de pierre, mais tous les autres, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, connaissent le Seigneur, (Heb. VIII. 11) et reçoivent la loi écrite sur les tables charnelles de leur cœur. (II. Cor. III. 3) Ils sont circoncis intérieurement, non selon le sens littéral, mais selon le sens spirituel ; ils n'ont point l'approbation des hommes du monde, qui ne les entendent point, qui au contraire les calomnient, (Jean XV. 18.19 , I Jean III. 13) mais ils jouissent de la faveur et de l'approbation de Dieu. C'est nous qui sommes la Circoncision, qui servons Dieu en esprit, qui nous glorifions en Jésus-Christ, et qui n'avons point de confiance en la chair. (Phil. III. 3. 4. 7)


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(1) ,
c'est pourquoi, cette particule est placée ici pour annoncer une conclusion, relative, non à ce qui précède, mais à quelque chose qui est sous-entendu et dont la preuve suit immédiatement.

(2)

(3)

(4) Plus la conduite de ces hommes, qui n'aiment point Dieu, est morale et décente, plus leur orgueil s'augmente : « ils sont témérairement enflés du sens de la chair ; »
Col. II. 18. et ils sont souvent plus loin de Dieu dans leurs cœurs, ils sont plus éloignés de marcher dans la situation qui convient à des créatures dépendantes de lui, que plusieurs de ceux qui dans leur conduite sont ouvertement des scélérats.

(5)
Thésaurisant un fondement solide. Le mot signifie dans son sens primitif fondement. C'est ainsi que le même apôtre dit : Personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui est posé, savoir Jésus-Christ. I. Cor. III. 11. Mais dans un sens secondaire, il signifie un dépôt. Un bon dépôt est celui qui est stable et permanent. Les vers et la rouille consument les trésors de la terre ; les larrons y percent et y dérobent, mais les trésors du ciel sont hors de l'atteinte du danger, Math. VI. 19. 20, tandis qu'au contraire il n'y a rien sur la terre de bien fondé, tout y est passager et transitoire.

(6) Le passage ci-dessus montre que lorsque l'Apôtre dit dans le
verset 13 de ce chap. II, que ceux qui observent la loi, seront justifiés, il ne veut point dire qu'aucune personne soit actuellement justifiée par l'obéissance à la loi, mais que cette obéissance est la seule voie par laquelle ils puissent obtenir la justification par la loi.
Comme ce
verset 13 est souvent mal entendu, de même le v. 4, chap. V de l'épître aux Galates, est cité souvent pour prouver que l'homme peut déchoir de l'état de justification. Mais une légère attention à ce que l'Apôtre dit, suffit pour prouver que ce n'est point le sens de ce passage « Christ devient inutile à l'égard de vous tous qui êtes justifiés par la loi, vous êtes déchus de la grâce. » Gal. V. 4. Suivant ce qu'il avait affirmé, Gal. III, 11, ils ne peuvent être justifiés par la loi, c'est pourquoi dans cette voie ils ne peuvent déchoir de la grâce, mais ils peuvent chercher leur justification par la loi, et renoncer par conséquent, à la voie de salut par la grâce, à laquelle ils avaient d'abord fait profession d'adhérer.
Beaucoup de personnes, il est vrai, déchoient de la
profession qu'elles font de chercher le salut par la grâce, mais il est clair que ce verset ne prouve pas plus que ceux qui croient puissent jamais déchoir de la grâce, qu'il ne prouve qu'il leur soit possible d'être justifiés par la loi. II est vrai que dans la traduction de Martin et dans d'autres, le sens est changé parce que l'on a traduit, vous qui voulez être justifiés.

(7)

(8) Toute la postérité de Jacob était autrefois appelée Israël ou fils d'Israël, du nom de ce patriarche, jusque au temps du roi Roboam. Depuis lors, les dix tribus qui suivirent Jéroboam, furent seules appelées la maison d'Israël ; pendant que les deux tribus, de Juda et de Benjamin, qui demeurèrent attachées à la famille de David, furent appelées la maison de Juda. Ainsi après la défection des dix tribus,
Juif signifia sujet du royaume de Juda. Depuis, après la captivité de Babylone, ce nom fut étendu à tous les Israélites qui retinrent la religion de leurs pères, soit qu'ils appartinssent aux dix tribus ou à celle de Juda Et Benjamin, soit qu'ils revinssent dans la Judée on non.

 

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